Point de presse de Mme Johanne Morasse, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière de mines, terres, faune et parcs , et de M. Camil Bouchard, porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière d'environnement
Version finale
Tuesday, November 4, 2008, 11 h 03
Salle Bernard-Lalonde (1.131),
hôtel du Parlement
(Onze heures trois minutes)
M. Bouchard: Alors, bonjour, tout le monde, et merci d'être là. Nous sommes réunis ce matin pour demander au gouvernement du Québec, actuellement dirigé par Jean Charest, de réintégrer dans les limites du parc national du Mont-Orford les terres qu'il en avait retiré pour les privatiser.
Je suis accompagné de ma collègue de Rouyn-Noranda-Témiscamingue et porte-parole du Parti québécois en matière de faune et de parcs, Johanne Morasse, aussi accompagné par M. Claude Dallaire, porte-parole de SOS Parc Orford, de M. Robert Benoit, de M. Hubert Simard - où est M. Simard? Il est en arrière, il est là-bas, très bien - et de M. Raymond Trudeau.
Alors, cette demande se traduira cet après-midi par le dépôt à l'Assemblée nationale d'un projet de loi dont le titre est le suivant : Loi modifiant la Loi permettant d'assurer l'agrandissement du parc national du Mont-Orford, la préservation de la biodiversité de territoires limitrophes et le maintien des activités récréotouristiques afin de réintégrer dans les limites territoriales de ce parc les terres qui en ont été distraites. Fin du titre.
La réintégration des hectares que le gouvernement Charest voulait vendre en 2006 permettrait enfin de mettre fin à une invraisemblable saga. Cette tentative, vous vous en rappellerez, remonte au 13 juin 2006 de fait, alors que Jean Charest, premier ministre d'un gouvernement majoritaire à l'époque, suspendait les droits des parlementaires pour faire adopter, sous bâillon et en pleine nuit, une loi qui permettait de vendre une partie du parc du Mont-Orford à des intérêts privés. Alors, voilà ce dont Jean Charest est capable lorsqu'il est majoritaire.
Et je vous rappelle qu'en juin 2007 la ministre Beauchamp s'est résignée, à la suite de protestations très claires de la part de la population, à ne pas vendre les hectares exclus du parc national du Mont-Orford, tel qu'indiqué dans la loi n° 23 adoptée sous bâillon en 2006.
Quand le gouvernement libéral s'est ravisé avec le projet de loi n° 21, en juin 2007 donc, nous avons affirmé que c'était un premier pas mais qu'il fallait faire plus pour protéger définitivement le parc. Alors, il faut maintenant franchir ce dernier pas, parce qu'il est toujours possible - et je vous le souligne - pour entrepreneur profitant d'un bail à long terme de bâtir sur ces terrains qui ont été distraits du parc.
Alors, au Parti québécois, nous voulons nous assurer que la situation soit clarifiée une fois pour toute et nous voulons nous assurer que soit retournées dans les limites du parc les terres qui en ont été distraites. Questions?
Journaliste: J'avais une question à poser: En cette journée d'élections américaines, en cette journée d'énoncés politiques, en cette veille de déclenchement des élections, pourquoi faire ça aujourd'hui, alors que vous savez très bien que vous allez passer dans dalot?
M. Bouchard: Bien, ça dépend essentiellement, évidemment, de la réaction des médias à notre demande. Mais aussi, vous voyez bien aussi que, cet après-midi, nous déposons un projet de loi, et en ce sens nous voulons que la population soit saisie de ce geste, parce que c'est un engagement aussi que le Parti québécois prend à l'égard de la réintégration des terres qui ont été distraites du parc, d'une part.
D'autre part, vous savez peut-être que la ministre a reçu un rapport du comité Nicolet, en date du 7 octobre, et que, huit jours plus tard, la MRC là-bas a adopté une résolution en soutien à ce rapport. Nous n'avons pas encore de réaction de la part de la ministre et nous voulons nous assurer que cette possibilité que pourraient avoir des entrepreneurs privés de construire sur les terres qui ont été distraites du parc, cette possibilité-là soit définitivement éliminée.
Journaliste: Mais cette question-là valait le 8 octobre, le 9 octobre, ça fait quand même quelques semaines, là, que la Chambre siège. Alors, pourquoi aujourd'hui, à la veille du déclenchement d'élection?
M. Bouchard: De fait, cette question-là perdure depuis malheureusement 2006, hein...
Journaliste: Trop longtemps.
M. Bouchard: ...depuis deux ans. Il faut suivre le fil des événements. Parce que, le rapport ayant été déposé le 7 et la MRC ayant adopté une résolution plus tard...
Journaliste: Justement, ma question est d'autant plus pertinente: Pourquoi vous faites ça aujourd'hui, alors que, écoutez, l'actualité et les bulletins de nouvelles sont remplis, la campagne électorale américaine va prendre toute la place, l'énoncé économique de Mme Jérôme-Forget aussi, demain, c'est le déclenchement de la campagne électorale, vous nous parlez d'un vieux dossier... qui n'est pas moins important, mais...
Mme Morasse: C'est un dossier dont on vient d'avoir des informations récentes, le 7 octobre...
Journaliste: Oui, mais pourquoi ne pas avoir sorti votre projet de loi la semaine dernière?
Mme Morasse: Il fallait se préparer. En quelque part, c'était de réaffirmer également la position du Parti québécois face à toute la saga du Mont-Orford, puis c'était le moment idéal pour pouvoir établir...
Journaliste: Le moment?
Mme Morasse: Idéal. C'est de pouvoir réaffirmer notre position quant à redonner aux Québécoises et aux Québécois une terre qui avait été distraite du parc, puis de pouvoir le mentionner haut et fort aujourd'hui. Je ne sais pas si on va avoir toute la tribune, à cause des élections américaines, mais ça valait la peine de réaffirmer cette position-là du Parti québécois, que, nous, on est pleinement d'accord avec la réintégration des terres.
Journaliste: Je comprends très bien votre point de vue, qui est très louable. Mais pourquoi ne pas l'avoir fait la semaine dernière?
Mme Morasse: Ça aurait pu. Mais, en quelque part, là, on est affairés à plusieurs dossiers, puis celui-là était prévu pour aujourd'hui depuis un bout. Donc, on a décidé d'aller de l'avant pareil, même s'il y avait des probabilités d'élection. On le fait aujourd'hui, puis je pense que ce ne sera pas un coup d'épée dans l'eau de pouvoir dire haut et fort à tout le Québec que nos terres publiques sous parcs, c'est important pour nous, puis ça va le rester, même en campagne, puis on a affirmé notre position, puis je pense que c'est une belle tribune pour pouvoir le réaffirmer.
M. Bouchard: Mme Biron, la coalition SOS Parc Orford attendait une réponse de la ministre Beauchamp puis attend toujours une réponse de M. Charest à leur demande de rencontre, où le gouvernement s'engagerait à réintégrer ces terres qui sont été distraites du parc. L'assemblée générale de la coalition a eu lieu il y a à peine une semaine, alors on a été très vites sur nos patins pour réagir à la demande de la coalition qu'on puisse présenter à l'Assemblée nationale un projet de loi qui nous engage comme parti à réintégrer ces terres-là. D'autres questions? Ça va?
Merci.
(Fin à 11 h 10)