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Point de presse de M. Martin Lemay, porte-parole du deuxième groupe d'opposition pour la métropole

Version finale

Thursday, June 19, 2008, 14 h 32

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Quatorze heures trente-deux minutes)

M. Lemay: Vous aussi? Parfait. Alors, je sais que vous êtes très, très sous pression aujourd'hui et demain, alors je vais aller très rapidement. C'est pour vous annoncer qu'aujourd'hui, au nom de ma formation politique, nous voterons contre le projet de loi n° 22 qui sera voté demain à l'Assemblée nationale du Québec, essentiellement pour une raison.
Comme vous le savez, il y a eu... Le gouvernement du Québec, avec les sous de tous les Québécois, subventionne les villes défusionnées à hauteur de 30 millions de dollars, et ça, pour nous, c'est tout à fait inacceptable, en retirant du conseil d'agglomération le partage d'équipements collectifs, le partage du réseau artériel, ce qui fait en sorte que 20 % des coûts seront économisés par les villes défusionnées. La ville de Montréal a fait un excellent travail. Le maire de Montréal a sauvé les meubles pour les Montréalais, en ce sens que le gouvernement va financer la différence, 30 millions à la ville de Montréal, donc pour les Montréalais, c'est à coût nul. Mais ce 30 millions là devra être soustrait des budgets des conseils municipaux défusionnés. Et pour nous, écoutez, c'est le retour en fait du chacun pour soi sur l'île de Montréal, et, nous, on ne peut en aucune façon cautionner cette manière de fonctionner.

Je vous rappelle, en terminant, rapidement, que, sur les 15 villes défusionnées sur l'île de Montréal, sur les 10 villes les plus riches au Québec, il y en a sept qui sont dans l'Ouest-de-l'Île de Montréal. Tant mieux si ce sont des villes riches, ceci étant dit, nous ne dénonçons pas ce fait, mais il n'en demeure pas moins que le partage de la richesse, pour nous, sur l'île de Montréal, est un principe qui existe encore, et, d'envoyer le message aux contribuables de Baie-Comeau, d'Abitibi, d'Estrie et de Centre-du-Québec que: Vous allez aider soit à une baisse de taxes soit à une amélioration de services des villes les plus riches au Québec, pour nous, on n'y croit pas encore, et on est toujours en attente d'une réponse de la ministre à cet égard-là.

M. Perron (Sébastien): Le gouvernement Charest souhaite l'adoption de ce projet de loi avant la fin de la session. L'ADQ a dit qu'il l'appuie. Qu'est-ce qui vous reste comme procédure pour...

M. Lemay: Il reste l'adoption demain. Nous, là-dessus, on a fait notre travail en commission parlementaire de façon très, très précise. En aucune façon, on n'a voulu... Vous le savez, là, on a des armes réglementaires, là, qui auraient pu faire en sorte que ça dure plus longtemps. En aucune façon... On a fait un bon débat en commission parlementaire et, nous, le temps que ça a duré et le temps que ça a pris de poser nos questions, d'aller au fond des choses. Et, demain, normalement il devrait y avoir vote final à l'Assemblée nationale sur le projet de loi n° 22. Et tout ça s'est fait avec la collaboration de l'opposition officielle, je dois vous le dire.

Mme Beauchemin (Malorie): Donc, votre opposition ne servira à rien, dans le sens que le projet de loi va être adopté de toute façon.

M. Lemay: Il va être adopté avec la complicité de l'ADQ, tout à fait.

Mme Beauchemin (Malorie): Qu'est-ce que vous pensez de la décision de l'ADQ de...

M. Lemay: Bien, c'est un peu... Je reviens à cette théorie de partage de richesse, là. Manifestement, pour l'ADQ non plus ça ne semble pas très, très important là, d'aider la ville centre, d'aider la ville de Montréal en toute justice. Et nous sommes... D'ailleurs, tout le long de la commission parlementaire et des travaux aujourd'hui, c'était moi, l'homme à abattre, là, ce n'était pas le gouvernement. Donc, ça m'a un peu... je vous avoue que ça m'a un peu étonné. Les critiques, c'est moi qui les ai eues et non pas le gouvernement. C'était assez étrange comme phénomène, je dois vous dire, tout le long des travaux.
Mais encore une fois il n'y aurait jamais eu d'entente s'il n'y avait pas eu le 30 millions. Donc, le maire de Montréal a fait un excellent travail, il a été bien avisé, il a sauvé les contribuables de Montréal parce que c'est à coût nul pour Montréal. Mais ce 30 millions là va aller en fin de compte à des congés de taxe ou des améliorations de services pour les 15 villes défusionnées.

M. Auger (Michel C.): Donc, on aurait pu se passer de toute la saga fusions-défusions si le gouvernement du Québec avait signé un petit chèque à la ville de Montréal.

M. Lemay: Bien, écoutez, si... Oui, mais, à un moment donné, les... vous le voyez dans les débats, là, les chèques, les gouvernements quel qu'ils soient, à un moment donné, ils trouvent que ce n'est pas plus la solution. Là, on dit non à toutes sortes de demandes, vous l'avez vu, les couples infertiles... Il y a besoin d'argent partout. Je parlais à mon collègue François Gendron qui est aux affaires municipales, les régions dévitalisées complètement qui perdent leurs populations attendent un plan d'action du gouvernement, attendent des sous. Et là je vous parle de 150... 170?

Une voix: ...

M. Lemay (Martin): ...150 villes et villages dévitalisés, au Québec, qui attendent des nouvelles concrètes du gouvernement et des sous, et la seule chose qu'on a à faire, c'est de trouver 30 millions de dollars pour les villes qui ont défusionnées, qui, je vous le rappelle encore une fois, sept sur 10, c'est les... sept villes sur 10 qui sont les plus riches au Québec sont sur l'île de Montréal. Tant mieux si elles sont riches. Mais il nous semble que, nous, le partage a encore droit de cité, et le chacun pour soi, on a vu ce que ça a donné, surtout sur l'île de Montréal, depuis nombre d'années.

M. Plouffe (Robert): Alors, votre solution à vous, ça aurait été quoi si ça n'avait pas été ça? J'essaie de voir, là, comment vous auriez pu régler le tout.

M. Lemay: Bien, régler le tout, écoutez, nous, on a une proposition sur la table, et très certainement que ça n'aurait pas été, du Parti québécois, ce style de proposition là. Que les villes défusionnées soient irritées de payer une partie des équipements métropolitains, c'est une chose, mais de leur donner raison et de leur donner un chèque, c'en est une autre. Alors, nous, c'est clair, pour nous, que le partage sur l'île a toujours été le point central de nos interventions, et c'est la raison pour laquelle ce projet de loi là, pour nous, est inacceptable.

Mme Beauchemin (Malorie): On est à quelques heures de la fin de la session. Pourquoi justement ne pas utiliser les moyens qu'il vous reste pour vous assurer que ça ne passe pas tout de suite?

M. Lemay: Bien, écoutez, c'est qu'il y a... Comme je vous disais, là, le maire Tremblay a fait un bon travail comme quoi c'était à coût nul au moins pour les Montréalais. Donc, il y a une entente. Nous, on respecte le fait qu'il y ait une entente, mais, nous, on indique à la ministre... nous, notre interlocuteur, c'est la ministre, on dit qu'on est contre cette entente-là. Donc, pour nous, il n'était pas question, au départ, là, de prendre, si vous voulez, les procédures qui sont à notre disposition pour retarder et même ne pas faire adopter l'entente, là. Je pense que...

M. Plouffe (Robert): O.K. Alors, ce que vous dites, c'est: Tant mieux si l'ADQ vote pour, parce que, nous autres...

M. Lemay: Non, non, non.

M. Plouffe (Robert): Bien, c'est un peu ça.

M. Lemay: Non, non, non, pas du tout.

M. Plouffe (Robert): C'est un peu ça.

M. Lemay: Pas du tout.

M. Plouffe (Robert): Parce que vous auriez brimé Montréal.

M. Lemay: Non, on n'aurait pas... Ce n'est pas dans ce sens-là qu'on le voit. C'est qu'on s'est dit: Il y a une entente, on va prendre le temps qu'il faut pour l'étudier. Quand vous décidez de prendre les procédures que vous avez à votre disposition, c'est pour des raisons politiques ou autres. Mais, nous, on n'avait pas la raison, si vous voulez, politique de faire en sorte que ça dure. Et l'ADQ, dès le départ, je vous le rappelle, a dit qu'elle était pour également, dès la journée même.

M. Duboyce (Tim): Mr Lemay, very quickly, just so I understand your logic. If there were a hospital in a rich neighborhood that needed new equipment, there'd be no reason for the Government not to spend that money on that hospital, no matter what the average income of that neighborhood is.

M. Lemay: No, no, no, that's not the case...

M. Duboyce (Tim): So, I'm just wondering what is the problem with all tax payers of Québec spending money through municipal affairs to build a structure that all people involved agreed unanimously It was a structure required to make their decision-making process work better. How can you be against that?

M. Lemay: It's not a question of decision-making process, it's not that question. The question is to share the wealth on the Island of Montréal. What's the message in this bill is: that the Government of Québec will pay for municipal services for the de-merged cities. That's the message. I'm not telling you that, because it's rich, they don't deserve anything in the world. I'm not saying that. But, you know, I think it's the wrong message to send, that: You de-merged a couple of years ago, that was your choice... That's O.K., but still there is a general, you know, a general wealth on the Island of Montréal, and you must share this general wealth on the Island of Montréal. Because, even though we were against the de-merger process, even though we were against the Agglomeration Council - and, you know, it's very complicated - but at least there was a process to share the wealth, at least; and now it's gone. The only process that existed, after the de-merger, to share the wealth, on the Island of Montréal, disappeared now. So there won't be any debate in a short term about, you know, metropolitan equipment, for example, or roads, streets, you know, that are used by everyone in the Island. So that's the main thing.

(Fin à 14 h 41)

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