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Point de presse de Mme Françoise David, députée de Gouin, et Mme Manon Massé, députée de Sainte-Marie–Saint-Jacques

Version finale

Tuesday, November 15, 2016, 16 h 22

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Seize heures vingt-deux minutes)

Mme Massé : Alors, bonjour, tout le monde. En fait, je voulais venir à votre rencontre avec ma collègue pour venir rappeler qu'aujourd'hui j'ai déposé, en Chambre, une nouvelle série de 16 500 signatures, une pétition, donc, qui circule depuis plusieurs mois concernant l'augmentation du salaire minimum à 15 $ l'heure. Et donc ces 16 500 signatures s'ajoutent aux 5 600 que j'ai déposées au mois de septembre, et on est donc rendus à 22 000 signatures pour signifier au gouvernement du Québec l'importance, l'urgence de faire en sorte que le salaire minimum permette aux gens de vivre dans la dignité, permette aux gens de sortir la tête de l'eau, de payer leur loyer, leur épicerie. On voyait, ce matin, les banques alimentaires sonnaient encore l'alarme sur l'augmentation des personnes qui utilisent les banques alimentaires dans lesquelles on retrouve, de façon importante, des travailleurs et travailleuses. Donc, on considère que c'est important que le gouvernement prenne acte de ça et agisse en fonction de faire que le salaire minimum soit à 15 $ l'heure.

Il faut dire que les groupes, la pression fait son effet. On voit la Fédération canadienne des entreprises indépendantes, le Conseil du patronat, la ministre même faire des ballons d'essai, lancer des ballons d'essai. Ce qu'il faut maintenant, c'est que les gens se rappellent, que la population se rappelle que, si on continue notre pression, bien, peut-être qu'on va l'atteindre notre 15 $ l'heure et peut-être plus vite que ce qu'on pense.

Alors, ne lâchons pas. Les pétitions sont encore en circulation, et on invite les gens à signer les pétitions. Et demain, j'aurai une rencontre avec la ministre Vien pour voir où elle en est rendue dans sa réflexion puisqu'elle a, semble-t-il, rencontré plusieurs personnes à portes closes. Je vous rappelle qu'on aurait aimé avoir un débat public sur cette question. Malheureusement, on n'y a pas eu droit. Donc, j'irai à mon tour la rencontrer pour voir où elle en est, où en sont ses critères et qu'est-ce qu'elle nous prévoit pour la suite des choses. Je vous remercie.

M. Lecavalier (Charles) : Bonjour, Mme David. Comment vous réagissez aux remontrances de Jacques Chagnon?

Mme David (Gouin) : Oui. Écoutez, je viens de rencontrer M. Chagnon. D'abord, je lui ai dit que j'aurais apprécié être prévenue à l'avance qu'il allait nous faire des remontrances. C'est son droit le plus strict d'en faire, hein, et ça, je ne le remets pas en question. Mais j'ai aussi indiqué à M. Chagnon et je vais donc vous le dire que je n'accepte pas une phrase dans ses remontrances, celle qui dit que nous avons porté insulte aux parlementaires et à l'institution. Ça, je ne peux pas l'accepter.

Nous n'avons insulté personne. Nous avons voté avec dignité contre un projet de loi qui, vraiment, là, vraiment, atteint lourdement la dignité des personnes les plus pauvres au Québec. Et donc, après avoir voté, nous nous sommes retournés, voulant ainsi tout simplement manifester notre profonde indignation face à la loi. Nous n'avons jamais voulu insulter des parlementaires ou insulter cette institution qui s'appelle l'Assemblée nationale. Alors, c'est ce que j'ai fait valoir au président de l'Assemblée nationale.

Cela dit, bon, on est ici dans un jeu parlementaire. Le plus important pour moi, pour Manon aussi, c'est : cette loi-là est maintenant adoptée, elle va appauvrir les personnes les plus pauvres au Québec. D'ailleurs, je me rends compte que, depuis jeudi dernier, il y a plusieurs voix qui s'élèvent et des gens qui écrivent dans les journaux pour dire qu'ils considèrent que c'est vraiment... je ne sais même plus quel mot utiliser, là, c'est vraiment une loi indigne du Québec. J'ai qualifié jeudi dernier de jour de la honte, je continue de dire la même chose. Ça, c'est la chose importante, c'est ce qui va se passer pour les gens, et, pour le reste, M. le Président sait très bien que les députés solidaires sont respectueux de l'institution et vont continuer de l'être.

Mme Crête (Mylène) : Mme Massé, pourquoi vous vous êtes abstenue de voter sur la motion de la CAQ?

Mme Massé : Oui. Bien, en fait, si vous regardez le libellé, nous, on considérait que les municipalités ont présentement entre les mains ce qui est nécessaire, les outils nécessaires. On ne pensait que ça nécessitait une intervention d'un ministre. Je pense que le ministre des Affaires municipales a beaucoup d'autres chats à fouetter, qu'il doit s'occuper, et je pense notamment en matière de logement social, par exemple, pour ne nommer que celle-là.

Alors, dans ce sens-là, bien, bien, on se disait : Bon, écoutez, on ne veut pas... on s'en est abstenu parce qu'on considérait que ce n'était pas nécessaire d'aller de ce côté-là.

Mme Crête (Mylène) : Donc, quels genres d'outils auxquels vous faites référence?

Mme David (Gouin) : Mais on n'a pas voté contre, je vous le rappelle aussi, là, parce qu'on n'est pas d'accord avec la construction de quartiers entiers fondés sur une ségrégation religieuse, là, mais ça, je pense que le consensus est assez large là-dessus. On considère simplement que les villes, avec leurs règlements de zonage, peuvent parfaitement décider des usages de différents quartiers.

Il y a une chose qui s'appelle la Charte des droits et libertés. On ne peut pas refuser de vendre une maison à quelqu'un qui ne pratique pas telle ou telle religion. C'est complètement interdit par la charte des droits. Donc, les villes ont des outils pour agir, ce n'est pas nécessaire d'aller avec une directive ministérielle. C'est tout simplement ça, le sens de notre abstention. Merci.

Mme Massé : Merci.

(Fin à 16 h 27)

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