(Quinze heures dix-neuf minutes)
Mme
Ouellet
:
Donc, merci. Donc, un point de presse, vous voyez, conjoint avec Amir Khadir de
Québec solidaire, avec Sylvie Roy, députée d'Arthabaska, concernant la motion
que nous avons déposée conjointement pour recevoir, à la Commission des
transports et de l'environnement... Je pense qu'on a vu, la semaine passée, à
quel point il y a des irrégularités au MTQ puis suite à la commission
Charbonneau. C'est très grave ce que nous avons entendu. Il est important que
les Québécois puissent avoir la vérité, puissent connaître la vérité. Donc,
nous souhaitions entendre le député de Marguerite-Bourgeoys, M. Poëti,
qui, d'ailleurs, ne s'est pas gêné pour faire toute une série d'entrevues à la
radio, à la télévision, je pense que ce serait important qu'il vienne également
rencontrer les parlementaires, entendre aussi Jean-Louis Dufresne, le directeur
de cabinet du premier ministre, étant donné que lui était au courant et n'a pas
jugé à propos d'informer son ami et le premier ministre de toute cette
histoire-là concernant les irrégularités au MTQ. Donc, pourquoi l'a-t-il tenu
dans l'ignorance? C'est la même chose pour M. Iglesias, pourquoi a-t-il
tenu le premier ministre et son ami dans l'ignorance?
Il est important aussi de rencontrer
Mme Annie Trudel, qui a été, je vous dis, une ex-employée de l'UPAC, qui a
fait toute une vérification au sein du MTQ et qui a reçu des bâtons dans les
roues, ça serait important de l'entendre, ainsi que Mme Louise Boily, qui
a été la signataire du rapport pour lequel il manque quatre pages, et les
autres personnes que nous avons demandé d'entendre.
Vous savez, ce n'est pas banal, ce qui s'est
passé la semaine passée. Et en plus... on est d'accord, là, avec le Vérificateur
général, qu'il fasse sa vérification au MTQ, mais ce n'est pas juste la
vérification du MTQ, c'est toute la ligne de décision concernant le gouvernement
libéral où on doit aussi avoir un éclairage parce que la question se pose :
Pourquoi l'ex-ministre des Transports a-t-il été évincé du Conseil des
ministres? Difficile de croire le premier ministre, M. Couillard, qui nous
dit que c'est parce qu'il souhaitait avoir quelqu'un de plus jeune, une femme,
puis quelqu'un provenant des régions lorsqu'on voit que la personne qu'il a nommée
pour le remplacer est M. Daoust, donc un homme d'expérience, disons ça
comme ça, et de Montréal.
Donc, quelle est la véritable raison? Est-ce
que c'est parce que M. Couillard refusait de faire le ménage au MTQ? Et
voilà, c'est important que nous ayons une commission parlementaire.
M. Khadir
: Très
brièvement, moi, je pense qu'il faut surtout rappeler que M. Couillard a
des responsabilités, et il ne peut pas se soustraire à ses responsabilités
aussi facilement. N'importe qui qui, de près ou de loin, s'intéresse à la politique
du Québec depuis les cinq, six dernières années, depuis sans doute les
événements qui ont entouré...
Mme Roy (Arthabaska)
:
Depuis 2009.
M. Khadir
: ...depuis
2009 — les premières questions posées par Sylvie, le travail fait par
les journalistes et le reste de l'opposition — sait qu'il se passe quelque
chose au ministère des Transports et au ministère des Affaires municipales. C'est
les deux ministères les plus importants qui octroient des contrats, et il me
semble que la première responsabilité d'un premier ministre qui dit venir au
pouvoir pour assurer l'intégrité du gouvernement libéral qui a tourné la page
par rapport à l'époque Charest, c'est de s'assurer d'envoyer des consignes
claires à tous ses ministres et à tous ses sous-ministres, à tout son personnel
d'être le premier informé de toute irrégularité. Alors, comment ça se fait
qu'il n'était pas au courant? Est-ce que c'est de l'aveuglement volontaire ou
est-ce que c'est parce qu'il y a de l'information qui lui est parvenue et il a
préféré écarter le ministre plutôt que de régler le problème?
Donc, comme nous l'avons mentionné la
semaine dernière, la réponse à ça... Il y a une réponse, bien sûr,
administrative, la VG aura amplement le loisir de le faire et nous en sommes
reconnaissants, mais il y a une réponse politique qui doit être donnée par le
premier ministre du Québec, et c'est pour ça qu'on veut entendre tous les
témoins en commission parlementaire.
Mme Roy (Arthabaska)
:
Alors, pour moi, c'est comme jouer dans Le jour de la marmotte, hein, ça
fait plusieurs fois que je pose la question puis que je redis. En tout cas,
finalement, je n'ai pas voulu suivre les pistes — un petit
commentaire comme ça — de ma mère, qui est professeure, parce que je
trouvais, après avoir enseigné, qu'on passait notre temps à répéter, mais je
pense qu'en politique je n'ai pas gagné au change, là.
Ça fait depuis 2009 qu'à la simple lecture
des documents je voyais qu'il y avait des irrégularités, ça fait que ce n'est
pas très, très difficile, là. Quand le contrat est à 24 999 $ puis
que c'est 25 000 $, le total pour aller en soumission, puis il y en a
deux à la même personne, à 24 999 $, ça ne prend pas la tête à
Papineau pour trouver que ça ne fonctionne pas. Donc, c'est des documents qui
sont publics, c'est facile de se rendre compte qu'il n'y a rien qui a changé au
ministère des Transports et puis qu'on répète, puis on répète, puis on continue
à chercher des mécanismes pour garder sa tête dans le sable, faire l'autruche,
puis c'est... Moi, je pense que la population en est rendue à un ras-le-bol, et
puis même ils sont désensibilisés face à la corruption, ils se disent :
Bah! C'est ça, la vie. Mais je pense qu'on ne doit pas, nous, en tant qu'oppositions,
baisser les bras sur ces sujets-là. Merci.
M. Khadir
: Merci.
(Fin à 15 h 24)