(Quinze heures vingt-cinq minutes)
Mme Massé : Alors, bonjour, tout
le monde, merci d'être là. Je vais prendre la parole dans un premier temps sur
la question de la F1 et l'exploitation sexuelle, puis ensuite Françoise parlera
du transfert des détenues à Leclerc.
Alors, bien, comme vous venez de le voir,
on a fait adopter une motion à l'effet que le gouvernement et surtout les
ministres responsables, le ministre de la Sécurité publique et la ministre de
la Condition féminine... à l'effet, donc, que ces deux ministres nous déposent,
d'ici trois semaines... Parce que la formule 1 arrive à Montréal encore
cette année au début juin, et on le sait que l'exploitation sexuelle juvénile,
donc pour les mineures, est majeure, ça arrive beaucoup, c'est répandu. Et donc
j'ai demandé aux ministres, aux deux ministres concernés, de nous déposer un
plan d'action. Mais là ce qui était extraordinaire avec la motion qui vient
d'être adoptée, c'est que tout le monde convient, à l'Assemblée nationale, les
quatre partis, qu'il est essentiel d'agir pour prévenir l'exploitation sexuelle
des adolescentes, particulièrement dans le cadre de la F1, parce qu'on le sait,
Montréal est rendue une plaque tournante au niveau de la prostitution juvénile,
et, la F1, c'est un moment clé dans l'année. Donc, on vient de décider
collectivement qu'il fallait presser le gouvernement à agir, et ça, comptez sur
moi qu'on va surveiller pour que ce plan d'action là ainsi que les moyens
financiers arrivent sur la table.
Mme David (Gouin) : Alors, bonne
journée pour Québec solidaire, au fond, puisque ma collègue obtient un appui
unanime à sa motion — on attend le plan d'action — et, à
une question au ministre de la Sécurité publique, M. Coiteux, sur le
déménagement des détenues féminines de la prison Tanguay — qui a été
fermée — à la prison Leclerc, à mon étonnement le ministre fait, dans
le fond, une admission, c'est que ce déménagement de Tanguay à Leclerc n'a pas
été des plus heureux. Et pourquoi je me permets d'interpréter ainsi les paroles
du ministre, parce que c'est assez nouveau, c'est qu'il nous dit : Vous
savez, il se peut fort bien que Leclerc soit un lieu de transition, laissant
entendre qu'il y aurait de meilleures solutions, de meilleurs endroits soit
pour héberger les hommes qui sont à Leclerc, soit pour héberger les femmes qui
sont à Leclerc, mais que, dans ce cas-ci, le concept d'une prison mixte, là, où
les dangers de dérapage et les dangers de contacts visuels entre détenus
masculins et féminins sont nombreux, donc, le ministre semble dire : Pas
idéal, il va falloir trouver, possiblement, une autre solution.
Bien, écoutez, moi, je m'en réjouis. D'une
part, je pense que ce transfert n'aurait pas dû avoir lieu et surtout pas de la
façon dont ça a été fait, avec beaucoup d'improvisation et une très mauvaise
réponse aux besoins des femmes détenues. Mais, d'autre part, il n'est jamais
trop tard pour bien faire. Si le ministre nous dit : On a réglé un certain
nombre de questions — et je sais que c'est vrai — il y en a
d'autres à régler, mais, de toute façon, c'est peut-être une transition vers autre
chose, eh bien, tant mieux.
Donc, nous allons suivre ça de très près.
Je rappelle au public que des religieuses avaient dénoncé des situations
vraiment insupportables et qu'encore aujourd'hui, au moment où on se parle, il
y a certains problèmes qui demeurent, entre autres en matière de santé et
sécurité des détenues, des femmes détenues, mais aussi en matière de programmes
d'insertion sociale, qui sont insuffisants. Donc, nous attendons, là aussi, que
des gestes concrets soient posés par le ministre et nous allons suivre la chose
de près. Merci.
(Fin à 15 h 29)