(Douze heures seize minutes)
M. Gaudreault
: Oui.
Alors, bonjour. Nous sommes réunis ici... je suis réuni, en fait, avec des
travailleurs de l'industrie des pâtes et papiers, l'industrie forestière, pour
dénoncer l'inaction du gouvernement libéral sur la contestation de la surtaxe
de presque 18 % qui a été imposée depuis plus d'un an sur le papier
surcalendré qui est produit dans nos usines, particulièrement deux usines du
Saguenay—Lac-Saint-Jean, celle de Kénogami, à Jonquière, et celle de Dolbeau.
Alors, on a questionné à l'Assemblée
nationale, à la période de questions, le premier ministre là-dessus, je l'ai
questionné avec Sylvain Roy, député de Bonaventure, et nous trouvons absolument
inacceptable que le premier ministre banalise, au fond, cette situation-là en
disant qu'il s'en remet, comme si rien n'était, au gouvernement fédéral. Puis
il pousse l'audace à dire que le gouvernement fédéral est même en retard sur la
création d'un comité.
Écoutez, ça fait plus d'un an que cette
surtaxe a été imposée. Pendant ce temps-là, les emplois sont menacés dans les
usines parce que ça risque de coûter 1 million de plus... pas «ça risque»,
ça coûte 1 million de plus par mois par usine pour produire le papier à
cause de cette surtaxe.
Alors, on le dénonce. On trouve que le
gouvernement n'est pas assez ferme dans sa position, ne pousse pas suffisamment
fort sur le gouvernement fédéral. Et je ne comprends pas que le premier
ministre n'ait pas dit immédiatement... qu'il n'a pas mandaté son délégué du
Québec à Washington pour faire des représentations puis des pressions auprès du
gouvernement fédéral sur cet enjeu-là.
Alors, nous, on va continuer le travail.
Les travailleurs également vont continuer la pression. Là-dessus, je cède la
parole à M. Alain Lampron.
M. Lampron (Alain) : Bien,
merci. Puis effectivement je pense que ce qui vient d'être dit... Puis on est
contents, quand même, que la question ait été soulevée ce matin au niveau de l'Assemblée
nationale parce que c'est carrément les emplois qui sont en jeu. Le gouvernement
fédéral avait annoncé en novembre dernier justement la création d'un comité
pour regarder la situation au niveau d'un pacte au niveau du libre-échange. Et,
à l'heure actuelle, le comité n'a même pas l'air à être en marche pour régler
la situation. Ça fait qu'on ne peut pas attendre des mois et des années avant
de régler cette situation-là. Je pense que c'est très important. Et là, à
l'heure actuelle, on fait face au protectionnisme américain, et il faut que nos
gouvernements soient agressifs pour essayer d'avoir les jobs qu'on a droit. Et,
au niveau de l'exportation, je pense que notre client au niveau des
exportations québécoises et canadiennes, c'est quand même les États-Unis. Ça
fait qu'il ne faut pas laisser passer n'importe quoi pour arriver avec des
taxes pour diminuer notre économie.
M. Gaudreault : Régis.
M. Duchesne (Régis) : Oui,
bonjour. Je suis président du syndicat d'Unifor de l'usine de Kénogami. Naturellement,
ce qui a été dit ce matin... Ça fait déjà un an que le comité aurait dû être
créé. Les conséquences de cette irresponsabilité-là, ça fait en sorte que ça
met nos deux usines, celles, là, de Kénogami et de Dolbeau, en danger.
Les travailleurs, vous savez, ça fait des
années qu'on a beaucoup de difficultés. Vous savez quelle bataille qu'on fait
au niveau de Greenpeace. On ne retournera pas dans le passé pour discuter de
ça, mais sauf qu'on commence à être épuisés. Ça fait en sorte qu'au nom des travailleurs
je demande à M. Couillard, à ce gouvernement, de s'occuper de sa région, de
s'occuper des jobs parce que, nous, c'est ce qu'on fait, on se bat, et on se
bat, et on se bat. Puis on arrive aujourd'hui où est-ce qu'on a une possibilité
de fermeture d'usines encore une fois — j'en suis, un travailleur qui
vient d'une usine qui a été fermée — à part des autres qui ont été
fermées. Ça fait qu'imaginez-vous dans quelle situation qu'on se trouve
aujourd'hui.
Or, la demande du syndicat de l'usine de Kénogami
est claire, puis celle, là, de Dolbeau, j'imagine, aussi, hein? Qu'ils règlent
le problème une fois pour toutes. Qu'ils mettent en branle ce fameux comité là
pour régler la situation de la taxe parce que, présentement, là, cet argent-là,
on ne l'a pas. Ils mettent en fiducie cet argent-là, puis ce qui fait en sorte
qu'on se bat<, puis...> par rapport, justement, au prix du papier,
par rapport au dollar canadien. Puis ça fait en sorte que nos usines sont en
danger de fermeture peut-être temporaire, peut-être définitive aussi. Puis ça,
ça vient briser les efforts collectifs qu'on fait depuis des années pour en
venir un jour à se sortir de cette fameuse crise. Ça vient briser tous les
efforts collectifs qu'on fait.
Ça fait que j'espère de tout coeur que le
gouvernement va prendre en considération le message qui est passé aujourd'hui.
Merci.
M. Gaudreault : Merci. Pascal.
M. Cloutier (Pascal) : Vous
savez, depuis les dernières années, les usines de Dolbeau et Kénogami, on a
fait des efforts énormes pour demeurer des usines rentables avec la
mondialisation des marchés. Vous comprendrez qu'aujourd'hui, avec une surtaxe
de 17 %, c'est rendu très difficile pour nous de rester rentables, et les
employés ont fait les efforts nécessaires pour ça. Donc là, ça fait un an que
cette surtaxe-là est imposée. Ce qu'on se rend compte aujourd'hui, aujourd'hui,
un an plus tard, c'est qu'il n'y a pas encore de comité qui est formé. Nous, ce
qu'on veut, c'est une date. Et ce qu'il faut comprendre, à partir du moment où
est-ce que le comité va être formé... Combien de temps ça va prendre encore
avant que ça se règle?
Donc, on parle ici vraiment de l'avenir de
nos usines qui, en passant, n'ont reçu aucune subvention, contrairement à d'autres,
aucune subvention. Donc, on n'a pas à avoir d'imposition de 17 %. C'est
complètement absurde pour nos usines d'avoir ces impositions de surtaxe là.
Donc, pour nous, là, aujourd'hui, c'est
inacceptable. Et je pense qu'il faut absolument, à court terme, avoir une date,
une date de formation de comité, et qu'il y ait une énergie qui soit soutenue
pour que cette situation-là puisse se régler. Merci.
M. Gaudreault : Merci.
Sylvain.
M. Roy
: Merci. Écoutez,
depuis une dizaine d'années, on a perdu 20 000 emplois dans l'industrie
forestière. Il y a 284 usines qui ont fermé leurs portes. On a deux usines qui
sont en danger actuellement. Et ça peut avoir une répercussion assez importante
sur des usines de sciage qui fournissent du copeau aux usines de pâtes et
papiers.
Nous, ce qu'on demande, c'est au ministre
Lessard de prendre ses responsabilités, d'interpeller le gouvernement fédéral,
de mettre sur pied rapidement un comité pour négocier des ententes et faire
reculer le gouvernement américain par rapport à cette surtaxe qui, en 2015,
était évaluée à 2 %, et, par magie, ça a monté à 17 %, 18 %
dernièrement. Donc, on demande au ministre Lessard de défendre l'industrie
forestière au Québec. C'est 250 villages qui vivent avec l'économie forestière
puis c'est très important pour le développement des régions. Merci.
M. Gaudreault : Merci.
Une voix
: Merci
beaucoup.
(Fin à 12 h 23)