(Huit heures trente-cinq minutes)
M. Péladeau : Bonjour, messieurs
dames. Alors, bien, le Québec a appris une très bonne nouvelle ce matin, une
importante compagnie aérienne a... bon, on verra, confirmé, mais, en tout cas, certainement
fait état de son intention d'acheter un nombre important d'aéronefs de la part
de Bombardier, donc, de la série C. Nous ne pouvons faire autre chose que
nous en réjouir. Nous en réjouir, dans la mesure où notre industrie
aéronautique est extrêmement importante. Elle constitue un de nos piliers, nous
le savons, en matière d'exportations, elle constitue également un pilier en
matière d'innovation. Et, dès octobre l'année dernière, nous avions annoncé et
interpellé le ministre Daoust, qui était, à l'époque, à l'Économie, pour lui
dire qu'il devait s'intéresser à Bombardier. Vous vous souviendrez qu'il avait
rigolé, en comparant les cotes de crédit... D'ailleurs, il s'était trompé, il
disait : Non, non, pas de problème, la cote de crédit de Bombardier est
très bonne, elle est «investment grade» — je ne sais pas si vous vous
souvenez de cet épisode — mais ça faisait huit ans que Bombardier
avait perdu, justement, sa cotation de haute qualité et qu'au contraire elle
était ce qu'on appelle du «high yield», donc, ou d'autres façons de le faire,
des obligations de pacotille, comme on dit en bon français.
Alors, il nous a écoutés et effectivement
il a pris les moyens nécessaires. Maintenant, on persiste à penser que le
véhicule qui a été utilisé demeure celui qui n'aurait pas dû l'être. C'est tellement
vrai... mais en même temps, on est obligés de reconnaître... parce que, vous
savez, quand l'industrie automobile a été dans une situation difficile en
Ontario, ça n'a pas pris trois mois ou six mois pour que le gouvernement
fédéral intervienne et sauve General Motors et Chrysler. Comment se fait-il que
le gouvernement fédéral, pour lequel nous envoyons à chaque année près de
50 milliards de dollars, n'est pas aussi, je dirais, chaleureux ou même
utile pour sauver cette industrie extrêmement importante?
Parce que c'est une bonne nouvelle, mais
j'ai eu l'occasion de regarder les états financiers, évidemment, antérieurs,
mais également ceux qui ont été divulgués ce matin par Bombardier, et la
situation demeure fragile. Il ne faut pas se raconter des histoires. Les flux
de trésorerie sont négatifs, les marges d'exploitation sont en baisse. Alors,
j'ai l'intime conviction que l'entreprise va devoir avoir de nouvelles
injections de capital, et c'est la raison pour laquelle nous sommons le
gouvernement fédéral de faire le nécessaire pour que cette contribution, qui
est celle des Québécois à l'intérieur du Trésor fédéral, puisse soutenir notre
industrie aéronautique.
Le Modérateur
: Merci,
M. Péladeau. Micro de droite, Alain Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) :
Bonjour, M. Péladeau. Donc, vous persistez, vous signez, vous dites que le
gouvernement du Québec a fait une mauvaise transaction avec Bombardier?
M. Péladeau : Je persiste à
dire que le véhicule adéquat aurait été la compagnie mère. La compagnie mère,
qui aurait également pu, effectivement, financer la CSeries et qui aurait
permis le retour... Mais là soyons prudents, là, vous savez, c'est, comme on
dit, une hirondelle ne fait pas le printemps, là. Alors, je comprends que tout
le monde est très enthousiasmé, le gouvernement, probablement, le premier, il
n'a pas tort, mais en même temps, tu sais, le succès d'une entreprise se
calcule ou s'interprète en fonction de la durabilité, la pérennité. Alors, nous
en sommes au début du programme, nous nous réjouissons de cette première étape,
mais les résultats vont devoir être livrés dans cinq, dans 10, dans 15, dans
20 ans. Nous avons du temps long en matière industrielle. Alors, c'est pour
ça que je persiste à penser que le véhicule adéquat était la compagnie mère ou
pour le moins aéronautique. Parce que, quand vous regardez les états financiers
de Bombardier, ceux qui ont été divulgués ce matin, bien, les avions d'affaires
persistent et continuent à générer, bien que la marge d'exploitation soit moins
importante, mais... un bénéfice d'exploitation. Alors, à chaque appareil qui va
être vendu qui n'est pas une série C, on peut penser au Challenger, on
peut penser au CRJ — d'ailleurs il y a eu des annonces qui ont été
faites au début de la semaine, à une entreprise qui s'appelle Chorus, donc cinq
CRJ — bien, ce n'est pas les Québécois qui vont bénéficier de cet
apport. L'apport est uniquement réservé dans la série C, qui est un bel
appareil, mais on a d'autres emplois ici aussi, au Québec. Il n'y a pas que la
série C, et Bombardier est un ensemble qui permet justement de procurer,
avec les actifs qui sont disponibles, un risque moins élevé. Et on aurait pu
continuer à... pas subventionner, mais accompagner en capital la série C
si on l'avait fait par la compagnie mère.
M. Laforest (Alain) : Pensez-vous
que le fait que Delta va confirmer son achat, ce matin, d'appareils et le fait
qu'Air Canada va possiblement le faire, ça pourrait faire que le fédéral retire
ses billes et n'investisse pas, compte tenu que, maintenant, Bombardier va être
en meilleure position financière?
M. Péladeau : Bien, nous verrons,
là, et... nous verrons éventuellement aussi en quoi consiste la négociation,
mais il y a toutes sortes de rumeurs qui circulent à l'effet que, bon, le
gouvernement fédéral ne souhaitait pas suivre la piste qui a été, donc,
utilisée par le gouvernement du Québec.
Maintenant, est-ce que c'est une raison
suffisante pour que l'argent que nous envoyons à Ottawa à chaque année ne soit
pas réinvesti à l'intérieur de cette grande et importante industrie qui est
celle de l'aéronautique, cette grande industrie également qui participe à notre
balance commerciale et la rend positive? Bien, je pense que c'est surtout et
avant tout ces éléments qui devront faire l'objet, tu sais, d'une attention
particulière pour que le gouvernement fédéral mette l'argent qui est nécessaire
pour assurer la pérennité à moyen et à long terme de Bombardier.
Le Modérateur
: Merci.
M. Lecavalier.
M. Lecavalier (Charles) :
Bonjour, M. Péladeau. Avec le recul, est-ce que vous reconnaissez quand
même certains mérites à l'intervention du gouvernement Couillard chez
Bombardier?
M. Péladeau : Bien sûr, c'est
nous qui l'avons interpellé, le gouvernement. Est-ce que vous avez entendu ce
que je vous ai dit? En novembre et en décembre dernier...
M. Lecavalier (Charles) :
Oui, mais concernant... concernant le choix...
M. Péladeau : ...nous avons
dit au ministre qu'il y avait une problématique concernant Bombardier, que la
situation du crédit était fragile, que nous devions faire en sorte de soutenir
notre industrie aérospatiale et aéronautique, et effectivement le gouvernement
a agi par la suite.
M. Lecavalier (Charles) :
Mais ne croyez-vous pas que la réponse du marché, c'est-à-dire les grandes
entreprises aéronautiques qui décident de choisir la CSeries, ce n'est pas,
finalement, une appréciation du fait que le gouvernement investit directement
dans la CSeries, montre qu'il a confiance dans la série C? Est-ce que,
finalement, ce choix-là n'était pas le bon choix à faire?
M. Péladeau : Bien, je viens
de l'expliquer avec votre collègue. L'un n'aurait pas empêché l'autre et, au
contraire, je dirais que, si on avait mis ou bien dans l'aéronautique ou bien
dans la compagnie mère, les citoyens du Québec qui participent, donc, au
financement de la série C auraient été, effectivement, récompensés, mais
auraient diminué leur risque parce que les actifs qui auraient permis de faire
en sorte d'avoir un retour sur l'investissement étaient plus nombreux.
Je vous le répète : Il n'y a pas que
la série C comme produit vendu par Bombardier, il y a des Challenger, il y
a des Q400, il y a des CRJ. Alors, ce sont des actifs qui, justement,
rapportent à l'entreprise et qui permettent, avec les flux de trésorerie,
justement, aussi, un rendement adéquat au niveau des dividendes, s'ils devaient
être établis. On n'a jamais dit qu'on ne devait pas faire le nécessaire pour la
série C, au contraire nous avons été les premiers à le dire. Et c'est le ministre
de l'Économie qui, après avoir été informé que, malheureusement, la cote de
crédit de Bombardier n'était pas particulièrement favorable... Parce qu'il ne
savait pas qu'elle était, donc, «high yield», excusez-moi l'expression. Il a
dit en Chambre qu'elle était «investment grade». Je vous invite à aller lire
les galées, c'est ce qu'il a dit, et j'ai dû le rectifier le lendemain. Alors, il
avait une interprétation mauvaise de la situation. S'il ne sait pas lire des états
financiers, ce n'est pas mon problème. Mais, en attendant, nous autres, on a
pris la défense de Bombardier, nous avons pris la défense de l'industrie
aéronautique parce que c'est un pilier de l'économie québécoise et évidemment
un pilier de l'économie montréalaise.
Le Modérateur
: Merci.
M. Boivin, micro de droite.
M. Boivin (Simon) : Bonjour,
M. Péladeau. Le gouvernement a souvent justifié le fait qu'il investissait spécifiquement
dans la série C en disant que c'était le prochain moteur de croissance de
Bombardier. On comprend que vous jugez que c'était un pari plus risqué pour
l'argent des Québécois d'investir uniquement dans la série C que dans l'ensemble
de la compagnie mère...
M. Péladeau : Mais ça demeure
un pari, là, M. Boivin, là. Ce n'est pas parce qu'on a une commande, là,
qu'on va dire que c'est une réussite absolue, totale et complète, là, tu sais.
On a quand même d'autres avions à vendre et puis un certain nombre de
considérations dont on ne connaît pas, donc, la teneur, mais on peut facilement
présumer aussi que... Bon, les prix de vente versus la réalisation qui a été
utilisée, on ne le connaît pas. Peut-être que... D'ailleurs, c'est un petit peu
problématique, là. Les Québécois auront mis 49 % dans la série C,
est-ce qu'on va savoir à quel prix ont été vendus les avions? Ont-ils été
vendus au pris de liste? Ont-ils été vendus à 75 % du prix de liste, à
60 % du prix de liste? Est-ce qu'il y a des commissions qui ont été
payées? Tu sais, ce sont des éléments, lorsque vous faites... vous travaillez
avec l'argent public, qui sont susceptibles d'être soulevés, là.
M. Boivin (Simon) : Mais
juste pour terminer ma question, on associe souvent le risque plus élevé, dans
un investissement, à un retour aussi plus élevé en raison du risque pris. Est-ce
que, dans ce cas-là, c'est quelque chose qui pourrait se vérifier, selon vous?
M. Péladeau : Bien, on n'a pas
la... Nous n'avons même pas le début du commencement de l'entente. Et, honnêtement,
moi, je vais vous dire quelque chose, j'en ai fait, des transactions, qu'est-ce
que vous voulez que je vous dise, là, alors, un des éléments les plus importants
lorsque vous avez un investisseur, savez-vous qu'est-ce qu'il vous demande?
Comment je sors de cet investissement? Quand vous allez voir la Caisse de dépôt,
là, ils vont vous dire : Bon, c'est intéressant, maintenant donnez-moi les
modalités de sortie. Alors, on ne connaît même pas les modalités de sortie du
gouvernement à l'intérieur de la CSeries. Va-t-il pouvoir sortir dans cinq ans,
dans 10 ans? Quelles sont les modalités? À quel prix? En vertu de quel
multiple? Nous ne connaissons rien du tout de cette entente. Et on peut même
éventuellement anticiper qu'elle n'est pas signée, puisque, quand on regarde
les états financiers de Bombardier, bien il y a une ligne — puis je
vous invite à aller les voir — donc, il y a un état de flux de
trésorerie prospectif dans lequel il est indiqué «1 milliard de dollars US
à recevoir». Comme on dit, l'argent n'est pas dans la caisse, là.
M. Boivin (Simon) : Pas dans
la malle. Mon autre question, c'est qu'on avait beaucoup qualifié les
tractations qu'il y avait eu avec Air Canada concernant les employés d'Aveos
comme étant le sacrifice des employés d'Aveos pour assurer l'essor de la
Cseries. Maintenant que cette espèce d'essor là semble venir de Delta, est-ce
que ça ne vous semble pas rendre inutile encore plus le sacrifice, entre
guillemets, des employés d'Aveos?
M. Péladeau : Écoutez, je ne
vois pas... je ne pense pas qu'on doit faire une relation ou une relation de
cause à effet. Moi, je persiste à dire... et, lorsque mon collègue François
Legault et moi avons fait une sortie avec les travailleurs d'Aveos... que nous
devions respecter la loi.
Et je pense que c'est un petit peu
ironique... Et les commentateurs et les animateurs de radio se sont amusés de
nous faire réécouter les déclarations du chef de l'opposition à l'époque, aujourd'hui
premier ministre du Canada, Justin Trudeau, ainsi que Marc Garneau, aujourd'hui
ministre des Transports, donc qui veut imposer le bâillon pour changer la loi
sur Air Canada et faire en sorte que les travailleurs d'Aveos n'aient plus
aucun recours judiciaire — parce qu'ils en ont un, et ils en ont tellement
un qu'ils ont gagné — et c'est le gouvernement du Québec qui a décidé
d'abandonner, donc, la poursuite qui avait donné raison aux travailleurs
d'Aveos.
Moi, je persiste à penser que c'est ça...
fondamentalement, c'est de pouvoir procurer des emplois de qualité à un métier
qui est celui qui nous intéresse, c'est-à-dire celui de l'aéronautique, celui
qui nous permet d'avoir un centre d'excellence.
S'il y a une activité d'avenir, là... je
pense qu'on s'entend tous que l'aéronautique, c'est une activité d'avenir. Et
tout l'écosystème qui l'entoure, notamment, donc, la maintenance des avions...
ou l'entretien — excusez-moi, la «maintenance» étant un
anglicisme — bien, si on peut les garder ici, à Montréal et au
Québec, bien, ce sont des salaires, ce sont des rémunérations, ce sont des
valeurs ajoutées que le Québec doit avoir et doit retenir.
Et le gouvernement fédéral n'y croit pas.
Au contraire, il veut donner suite à la requête d'Air Canada de dire : On
n'en veut plus, de la loi qui était celle qui était conditionnelle à la
privatisation d'Air Canada. On change les règles, tu sais, a posteriori de ce
qui avait été au départ établi. C'est comme, tu sais, vous êtes en train de
jouer une partie puis vous changez les règles en même temps, ça m'apparaît tout
à fait inéquitable. Et qui souffre de ça? Bien, ce sont les employés d'Aveos.
Le Modérateur
: Merci.
M. Vigneault.
M. Vigneault (Nicolas) : M.
Péladeau, est-ce que la réussite de la CSeries dans son ensemble ne risque pas
de faire en sorte que le gouvernement fédéral dise : Bien, Bombardier n'a
pas besoin de notre aide, finalement, et les choses vont bien pour l'entreprise?
M. Péladeau : Bien, écoutez, je
vous réitère, là, le fait que moi, j'ai regardé les états financiers, puis la
trésorerie est négative. On ne connaît pas nécessairement non plus toutes les
projections qui sont nécessaires. Mais je persiste à penser qu'effectivement le
gouvernement fédéral, dans la mesure où, si on devait avoir une capitalisation
ou une base de capital solide pour Bombardier, que la venue de fonds nouveaux,
de nouveaux fonds pourront, justement, solidifier la base de capital dans un
métier dont on sait qu'il est extrêmement concurrentiel. Je ne sais pas, en
même temps que les résultats de Bombardier sont divulgués, les résultats de
Boeing sont divulgués aussi. Alors, Boeing, savez-vous, malgré une perte
exceptionnelle, je pense, de 120 millions, bien, ils ont quand même fait,
pour le trimestre, 1,2 ou 1,3 milliard de bénéfices. Donc, c'est une
industrie où il y a d'extrêmement gros joueurs. Si on veut jouer à la balle
avec cette industrie, bien, il faut donc avoir les fonds solides, et c'est la
raison pour laquelle je persiste à penser que le gouvernement fédéral doit
rendre l'argent que les Québécois envoient à Ottawa dans cette industrie
solide, innovante, et dont on sait qu'elle pourra procurer des rémunérations
élevées.
Le Modérateur
: Merci,
M. Vigneault. M. Robillard.
M. Robillard (Alexandre) :
M. Péladeau, donc, si je comprends bien, malgré la transaction
d'aujourd'hui, vous pensez qu'il y a encore des doutes sur la rentabilité du
projet de la série C?
M. Péladeau : Ce n'est pas ce
que j'ai dit. J'ai dit qu'on a besoin d'avoir une base de capital encore plus
importante, que les flux de trésorerie tels qu'ils sont divulgués, nos états
financiers, et tels qu'ils le sont depuis les derniers trimestres requièrent
donc un apport supplémentaire, puisque les flux sont négatifs. Alors, il va
devoir y avoir également, avant de pouvoir générer des revenus liés à la vente
en bonne et due forme des appareils... Parce que, premièrement, il faut les
construire, hein, et ils sont livrables en 2018. Les salaires, ça se paie tout
de suite. C'est comme on appelle ça, la trésorerie, là : vous produisez un
avion, vous payez les salaires des gens, vous payez ceux et celles qui
procurent des matériaux, vous les payez tout de suite, à 30 jours,
60 jours, 90 jours, et vous allez vendre les avions, vous allez avoir
le produit de la vente de vos avions dans deux ans. Donc, c'est ce qu'on
appelle des flux de trésorerie. Ça apparaît essentiel. En bon français, on
appelle ça aussi le «cash flow» d'une entreprise, donc on appelle ça...
M. Robillard (Alexandre) :
Mais, en même temps, tout à l'heure, vous avez dit...
M. Péladeau : C'est la raison
pour laquelle nous avons besoin de capital supplémentaire et que le fédéral
doit faire le nécessaire pour, justement, solidifier la base de capital.
M. Robillard (Alexandre) :
Mais je vous pose cette question-là parce que, tout à l'heure, vous avez dit :
On ne connaît pas le prix de vente de ces avions-là. Donc, est-ce que vous
continuez d'avoir un doute sur la rentabilité du programme de la série C?
M. Péladeau : Bien là, je
pense que le gouvernement va devoir, éventuellement, comme actionnaire à 49,5 %,
faire le nécessaire pour, tu sais, rassurer la population. C'est quand même
1,3 milliard de dollars que les Québécois et les Québécoises auront mis
dans cette entreprise. Est-ce qu'on va faire le chèque puis on va se dire :
Bien, vous viendrez nous voir dans 10 ans pour savoir qu'est-ce qui s'est
passé? Est-ce que ça, c'est l'imputabilité qui devrait être accompagnée, justement,
de pouvoirs en fonds publics? Ce sont des questions qui sont importantes et qui
doivent être posées, que le gouvernement de Philippe Couillard devra répondre.
M. Robillard (Alexandre) : Mais
pensez-vous qu'il y a eu des gros rabais sur le...
M. Péladeau : Je n'en sais
rien du tout, mais on peut anticiper qu'effectivement c'est le cas. Mais ce
n'est pas moi qui le dis, là. Je le dis, mais il y a de nombreux autres commentateurs...
Vous savez, il y a des analystes financiers, hein? Il y a des banques, TD, la
Banque Royale, la Banque Nationale, Goldman Sachs, «name it», tu sais, il y en
a un paquet. Alors, eux, ils font des rapports, tu sais, sur les entreprises — c'est
une capitalisation boursière importante, Bombardier — vous allez lire
les rapports, et c'est le genre, effectivement, de commentaires que vous allez
retrouver : À quels prix ont été vendus... quels ont été les taux d'escompte?
C'est sûr que Delta, tu sais, la plus importante compagnie aérienne au monde, a
un pouvoir de négociation assez exceptionnel, alors on peut facilement penser
qu'ils n'ont pas payé le prix de liste. Maintenant, c'est quoi, l'escompte?
Personne ne le sait.
Le Modérateur
: Merci.
Sur un autre sujet, dernière en français. M. Lecavalier, peut-être?
M. Lecavalier (Charles) :
Oui, sur un autre sujet : Est-ce que vous allez appuyer la motion qui
demande une hausse du salaire minimum à 15 $ de l'heure?
M. Péladeau : On va discuter
de ça au caucus.
M. Lecavalier (Charles) :
O.K., mais, vous, est-ce que vous êtes favorable?
M. Péladeau : On va discuter
de ça au caucus.
M. Lecavalier (Charles) :
Est-ce que vous êtes favorable à une hausse importante?
M. Péladeau : Nous allons
discuter de ça au caucus.
M. Lecavalier (Charles) :
Merci.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup, tout le monde.
M. Péladeau : Merci.
(Fin à 8 h 53)