(Huit heures quarante-trois minutes)
M. Péladeau : Bonjour,
messieurs dames. Nous saluons — et nous présumons, évidemment, puisque
l'information semble venir directement, donc, de l'entourage du chef du Parti
libéral, donc — l'ouverture du chef de donner accès, donc, à tout son
financement, le financement du Parti libéral depuis les 20 dernières
années.
Je vous prends à témoin parce que je sais
que vous êtes assidus tous les matins — ou dans l'après-midi, pour le
mardi — et je vous prends à témoin pour vous souligner que c'est à
plusieurs reprises, probablement au moins une dizaine, que j'ai réclamé du chef
du Parti libéral du Québec qu'il passe, justement, aux actes, qu'il puisse
redonner confiance aux citoyens et citoyennes à l'égard de ses représentants
ici, à l'Assemblée nationale, que la question du financement du Parti libéral
du Québec a pollué l'environnement politique depuis des nombreuses années et
que la seule et ultime façon de pouvoir faire en sorte de redonner confiance
aux citoyens à l'égard de ceux et celles qu'ils élisent ici, à l'Assemblée
nationale, c'est de lever l'opacité qui, justement, est sur le Parti libéral du
Québec depuis de nombreuses années. Et j'anticipe, évidemment, votre question
et sachez que, si la condition du chef du Parti libéral est que le Parti québécois
fasse de même, je vous réponds que, oui, nous ferons de même.
Le Modérateur
: Merci,
M. Péladeau. Micro de gauche, M. Vigneault, Radio-Canada.
M. Vigneault (Nicolas) : M.
Péladeau, évidemment, il y a eu aussi des objectifs de financement du côté du
PQ à l'époque. Est-ce que ça, ça vous fait peur dans le contexte actuel?
M. Péladeau : Nous n'avons
peur de rien. Nous allons travailler dans la transparence. Le Parti québécois a
toujours été un parti dont l'immense majorité du financement était un financement
populaire, et depuis sa fondation jusqu'à aujourd'hui c'est le cas.
Maintenant, est-ce qu'il y a eu des éléments
qui sont susceptibles de soulever des questions, des problématiques? Il y en a
eus, certainement. Maintenant, est-ce qu'on peut, justement, faire en sorte de
les évacuer? C'est ce que nous souhaitons faire. Et je persiste à penser et à
croire intimement que le financement du Parti québécois a toujours été un
financement populaire.
M. Vigneault (Nicolas) : On a
parlé récemment, bien sûr, d'un événement, un cocktail à vous qui a amassé des
dizaines de milliers de dollars, beaucoup d'argent. Est-ce que vous avez fait
des vérifications de ce côté pour vous assurer que tout était fait dans l'ordre
et de façon légale?
M. Péladeau : Toute la liste
des contributeurs et des donateurs à ma campagne à la direction, pour
l'ensemble de la direction, est publique. Elle est disponible sur le site du
DGEQ, vous pouvez la consulter. Et même, durant la campagne, vous vous
souviendrez que de nombreux articles ont été publiés mentionnant les personnes
qui ont contribué à ma campagne. Donc, c'est en toute transparence que cet
exercice a été effectué.
Le Modérateur
: Merci.
M. Laforest, micro de droite.
M. Laforest (Alain) : M. Péladeau,
bonjour. Si je comprends bien, bon, vous acceptez d'ouvrir vos livres pour les
20 dernières années, M. Legault accepte d'ouvrir ses livres pour les
20 dernières années. Un conseiller politique de M. Couillard a laissé
entendre qu'il ouvrirait ses livres sur les 20 dernières années, mais je
n'ai pas entendu d'engagement encore de personnes du côté des libéraux, là.
M. Péladeau : Bien, écoutez,
encore une fois, je vous réfère un petit peu au préambule que je viens de
faire. C'est que... Je pars du principe que, donc, dans son entourage
immédiat... et ce n'est pas moi qui va vous montrer parce que vous avez
beaucoup plus d'expérience en cette matière, M. Laforest, là, comment
on veut passer des messages. Alors, c'est dans son entourage que nous avons
passé le message et...
M. Laforest (Alain) :
Qu'est-ce que ça prend aujourd'hui?
M. Péladeau : Bien, ça prend
effectivement une affirmation claire, nette et précise de la part du chef du
Parti libéral qu'il va s'engager à faire ce que son entourage immédiat a
procuré comme information à votre collègue, là, du Journal de Montréal.
M. Laforest (Alain) : Si on
trouve quelque chose dans votre parti, vous allez faire quoi?
M. Péladeau : Bien, nous
allons rembourser tous les dons qui seraient illégaux ou qui ne seraient pas
conformes à la loi, pas une autre façon, éventuellement, donc...
Le Modérateur
: Merci,
M. Laforest. M. Lacroix.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que vous vous attendez à trouver des surprises dans les comptes... dans le
financement du Parti libéral? À votre avis, est-ce que vous vous attendez à des
révélations importantes?
M. Péladeau : Écoutez, moi, je
ne m'attends à rien. Moi, je m'attends surtout et avant tout de restaurer la
confiance entre le citoyen et puis ses élus. Et malheureusement, depuis de
nombreux mois, pour ne pas dire de nombreuses années, bien, cette confiance est
entrée en déliquescence, et nous devons la rétablir. C'est un principe
fondamental de la démocratie, que le citoyen ait confiance. Et, si
éventuellement il y a des soupçons ou des éléments qui donnent à penser que
cette confiance est mise à mal, bien, je pense que c'est la responsabilité...
Vous vous souviendrez — là aussi,
je l'ai répété à plusieurs reprises devant vous — c'est le chef du Parti
libéral, comme premier ministre, qui a la responsabilité, qui est le garant de
la démocratie. Il doit montrer le chemin, et, à cet égard, je l'invite, encore
une fois, à faire le nécessaire pour que cette confiance revienne aussi
importante qu'elle l'a été à une certaine époque.
M. Lacroix (Louis) : Mais
vous avez beaucoup questionné là-dessus aussi, là. Est-ce que vous vous
attendez à trouver des trésors au Parti libéral?
M. Péladeau : Je ne m'attends
à rien. Je m'attends à ce que la lumière soit faite. Je m'attends à ce que la
confiance soit restaurée.
Le Modérateur
: Merci,
M. Lacroix. M. Gagnon.
M. Gagnon (Marc-André) :
M. Legault a dit tout à l'heure, lui, qu'il s'attend à un musée des
horreurs avec Marc-Yvan Côté. Est-ce que c'est votre cas?
M. Péladeau : Bien, écoutez, c'est
sûr qu'avec Marc-Yvan Côté on doit partir du principe que, puisqu'il a été
banni à vie du Parti libéral du Canada, puisqu'il a été appelé à être témoin à
la commission Gomery, il doit certainement y avoir des raisons de croire, des
raisons valables de croire que ces gestes ont été posés de façon légitime et
évidemment aussi avec les éléments qui ont amené cette décision. Il y a
Marc-Yvan Côté. Est-ce qu'il y en aura d'autres? Ce sera alors, à ce moment-là,
au Directeur général des élections de faire le travail et ce sera, là aussi, je
pense, le rôle des médias et autres groupes de la société civile et
organisations de faire le nécessaire pour que nous puissions en connaître
davantage.
M. Gagnon (Marc-André) :
Donc, je comprends bien que tous les partis vont ouvrir leurs livres, mais, au
fond, bon, en cette époque où le cynisme règne, est-ce que les partis ne
devraient pas plutôt fonctionner toujours à livre ouvert, comme ça, pour
restaurer la confiance, comme vous avez dit?
M. Péladeau : Bien, vous
savez — et ça me fait toujours, effectivement, un grand plaisir, là,
de refaire un petit peu, si je puis dire, le film, le film à l'envers du
financement politique au Québec depuis les dernières décennies — c'est
quand même le gouvernement de M. Lévesque qui a, le premier, mis en place,
donc, un système de financement populaire, un système de financement public.
Ensuite, mon collègue Bernard Drainville et mon ancien collègue Stéphane Bédard
sont à l'origine du projet de loi n° 1, et tout ça aussi a fait en sorte
que les contributions, dorénavant, sont limitées à 100 $.
Alors, est-ce qu'on a mis les jalons, les
éléments pour, justement, faire en sorte que ce financement soit le plus
transparent possible, que les organismes soient appelés à avoir une influence
autrement que par, justement, le suivi rigoureux des nouvelles dispositions
législatives? Honnêtement, j'ai tendance à penser qu'aujourd'hui, avec les
mesures, ça va être solide, ça va être solide et que les Québécois et les
Québécoises, les citoyens et les citoyennes pourront retrouver la confiance qui
est nécessaire dans un jeu sain et avec la pérennité de notre démocratie.
Alors, si ça requiert également que nous
travaillions à livre ouvert... Tu sais, vous savez, d'une certaine façon, c'est
déjà le cas, puisque toutes les contributions doivent être dorénavant, donc,
déposées auprès du Directeur général des élections.
M. Gagnon (Marc-André) : Sur
un autre sujet, on voit que le gouvernement poursuit son virage vert et qu'il
veut imposer, donc, l'installation de bornes de recharge pour les véhicules
électriques dans les nouvelles habitations. Qu'est-ce que ça vous dit?
M. Péladeau : Bien, je trouve
que c'est une bonne nouvelle. Je trouve que c'est une mesure intéressante. En
même temps, si vous voulez aller sur l'électrification des transports, je ne
peux faire autrement que de réitérer, je pense, le manque d'ambition et le
manque d'audace du gouvernement. Et voici une mesure qui, évidemment, va
prendre énormément de temps à s'implanter. C'est une petite mesure, mais je
suis d'avis que ce sont avec des petites mesures, éventuellement, qu'on est en
mesure de pouvoir rencontrer les objectifs. Mais les mesures doivent être
accompagnées de moyens, et, tristement, durant, donc, ce grand spectacle, là,
qui a été celui de l'annonce de la politique d'électrification des transports,
justement, nous avons eu droit uniquement à un spectacle, et les moyens
n'étaient pas présents et ils ne le sont toujours pas pour nous engager
véritablement vers l'électrification des transports.
Le Modérateur
: Merci,
M. Gagnon. Mme Richer.
M. Péladeau : Bonjour,
Mme Richer.
Mme Richer (Jocelyne) : Bonjour.
Au sujet du financement, là, des partis politiques pour les fouilles
archéologiques, là, que vous proposez, quels mécanismes il faudrait prévoir?
M. Legault parlait…
M. Péladeau : Des fouilles
archéologiques!
Mme Richer (Jocelyne) : Bien,
on parle d'il y a 20 ans. Quels mécanismes il faudrait prévoir? Le DGE,
comme M. Legault disait?
M. Péladeau : Oui, je… Bon, on
aura l'occasion, évidemment, donc, de détailler davantage, le cas échéant, mais,
pour l'instant, effectivement, me vient à l'esprit le Directeur général des
élections, qui a, comme vous le savez, compétence en la matière. Est-ce que le
directeur général a des pouvoirs pour s'adjoindre, donc, des compétences
supplémentaires? Je pense qu'il les a, et donc, en conséquence, il peut faire
appel à des experts, je ne sais pas, des comptables et éventuellement des gens
qui sont spécialisés dans l'investigation ou des éléments de cette nature-là,
des juricomptables, là, qui, justement, ont comme expertise de faire en sorte
d'aller un petit peu plus loin à la face même des documents qui peuvent être
présentés par les partis politiques.
Mme Richer (Jocelyne) :
Est-ce que vous croyez que le Parti libéral en sortira nécessairement plus
égratigné?
M. Péladeau : Écoutez, moi, je
ne peux tirer quelque conclusion anticipée ou prématurée à cet égard-là, mais
je persiste et je réitère le fait que c'est la responsabilité du chef du Parti
libéral, du premier ministre, le garant de la démocratie de faire toute la
lumière, de faire toute la transparence sur le financement de sa formation
politique.
Mme Richer (Jocelyne) : Dans
un autre dossier, sur le départ éventuel de Couche-Tard comme siège social au
Québec, on a vu des déclarations, là, du président ce matin. Est-ce que c'est
quelque chose que vous craignez, que le gouvernement devrait prévoir et essayer
de trouver des mécanismes pour éviter ça?
M. Péladeau : Bon, la
situation que relate le président, Alain Bouchard, ce matin est une situation
que je connaissais personnellement et qui est connue également des marchés
financiers. D'ailleurs, il a utilisé, là, on appelle ça, dans le jargon
financier, une clause «sunset», c'est-à-dire qu'à un certain moment c'est comme
le coucher du soleil, les droits que vous avez disparaissent, c'est connu.
Est-ce que nous avons du temps, comme
collectivité, de prendre les mesures nécessaires pour faire en sorte, justement,
qu'on puisse être le plus solidement ancrés afin de maintenir le siège social
d'Alimentation Couche-Tard ici, au Québec? Oui, je pense que la fenêtre de cinq
ans est disponible. Encore faudrait-il avoir, du côté du gouvernement, donc,
qui, théoriquement, devrait être au pouvoir jusqu'en 2018, de comprendre les
tenants et aboutissants du marché financier.
Vous savez, on l'a dit à plusieurs
reprises, nous avons proposé, le gouvernement Marois, donc, une politique de
maintien des sièges sociaux au Québec. Ce qu'a fait le gouvernement du chef du
Parti libéral du Québec, c'est de la prendre et de la mettre au panier, c'est
relégué aux oubliettes. Pourtant, encore une fois, on ne peut pas dire que ce
document-là était un document partisan, c'était un document qui avait été
confectionné par ceux et celles qui, justement, connaissent les tenants et
aboutissants des marchés financiers. Nous n'avons aucune expertise, à l'heure
actuelle, au gouvernement à cet égard, donc on devrait être attentifs,
consulter, aller chercher, justement, des gens, des hommes et des femmes qui
s'y connaissent en cette matière, puisque nous avons cinq ans devant nous.
Et j'ai déjà eu l'occasion aussi de faire
valoir ma perspective ou mes idées en cette matière. Vous savez, ce n'est pas
sorcier, là, ça existe partout dans le régime capitaliste. Il y a la théorie
des noyaux durs, il y a des conventions d'actionnaires, il y a des institutions
qui existent, qui font en sorte que, si vous partagez le capital à plusieurs,
avec un pacte pour maintenir les activités économiques, tous ces éléments-là
existent. Malheureusement, le chef du Parti libéral du Québec ne les connaît
pas. Ce n'est pas parce qu'il a siégé sur Amorfix, ce n'est pas parce qu'il a
siégé sur Canadian Royalties qu'il est capable de comprendre comment
fonctionnent les marchés financiers. Alors, je l'invite... parce que c'est
tristement le cas aussi autour de lui. On ne peut pas dire…
Et, encore une fois, je fais un petit
aparté et je vais revenir. Tu sais, vous avez vu que le gouvernement fédéral a
des doutes sérieux pour la transaction dans Bombardier. Ce que j'ai cru
comprendre, c'est que le gouvernement fédéral ne veut pas se faire avoir comme
Québec s'est fait avoir dans cette transaction-là. Alors, oui, il y a des
moyens, justement, par pacte d'actionnaires, qui fait en sorte de protéger la
base qui va maintenir un contrôle; pas un contrôle absolu, c'est-à-dire
50 % plus une action, mais un contrôle de fait, avec une position
suffisamment importante au sein du capital pour maintenir le pouvoir
décisionnaire auprès des gens qui, justement, vont avoir un intérêt
capitalistique important.
Le Modérateur
: Merci.
En anglais. M. Hicks.
M. Péladeau :
Good morning.
M. Hicks (Ryan) : Good morning. On finances going back
20 years, so you say that you're ready to open up the PQ's books?
M. Péladeau :Absolutely.
M. Hicks (Ryan) : And what kind of process do you think should happen moving forward?
M. Péladeau : Well, there's «le Directeur général des
élections» who is responsible for all this. I guess
that he should have all the means to make sure that he will be able to go and
to move forward with the proper investigation tools that will give him the
capability to be, you know, in agreement, to be in a position, you know, to
have a final conclusion on the... where… with also the financials of the
different parties.
M. Hicks (Ryan) : Do you think that, moving forward, all parties should have to be
more proactive, more transparent with their party finances so that, in another
20 years or 10 years, we're not in this situation again where someone has to go back and audit all those books?
M. Péladeau : You're absolutely
right, and this why I've been saying, you know, so many times here, in the
morning, the afternoon and the evening, that the Liberal
Party and the Leader of the Liberal
Party have the responsibility to restore the confidence between, you know, people that have been
elected and, you know, the population. He is the one who should protect democracy and therefore, if he
wants to achieve this objective, he needs to be transparent and then,
therefore, open his books to make sure that we will be in a position to restore
this confidence.
M. Hicks (Ryan) : Should the Government do something to put some kind of mechanism in place to force
parties to be more transparent?
M. Péladeau : Well, you know, all the evolution of the legislation for the last few years, and I refer…
you know, «p.l. n° 1», regarding, you know, the limitations and, you know,
the ceiling, in terms of contribution, to $100. It is certainly a right… a very
strong way, you know, to move in this direction. And then, therefore, you know,
we will be in a position, I guess, you know, to say that the finances of the
different political parties are now basically, you know, on grounds, related to
popular financing.
Le Modérateur
:
Merci. Mme Johnson.
Mme Johnson (Maya) : Bonjour. This could potentially be a risky venture. If you find
things in the books that are questionable, if there's so-called dirty money,
what will your party do about it?
M. Péladeau :
You know, it's pretty simple, you know. We will reimburse all the elements that
can open, and with the… I don't know if we can call this an investigation, but certainly,
you know, responsibility from the Directeur général des élections, you know, to
flag the different issues. We will certainly have, you
know, a capability to discuss with him and to understand and to explain the
different situations. And I
guess that he will do his own homework and, at the end of the day, you know, he
will have decisions regarding specific situations that can raise doubt. And it's not clear, it's a gray zone, but we
will certainly be happy and in complete agreement to participate and fully
cooperate with him.
Mme Johnson (Maya) :So, if there were illegal donations made to
the Party Québécois, you are
saying that you would be willing to reimburse that money?
M. Péladeau : Yes.
Mme Johnson (Maya) :And today, this whole discussion about
political party financing is coming on the very day that Mme Nomandeau's
case is in court. Do you think that this move will help fight cynicism about
the political class and political party financing?
M. Péladeau : Well, I will repeat the fact that, you know, I consider the Leader
of the Liberal Party of Québec and the Premier to be
fully in charge to restore democracy. And then, therefore, you know, moving in
this direction would be a good move, and then, you know, we will certainly, you
know, be in a better position to fight and to get rid of the cynicism that has
been unfortunately here for too long.
Le Modérateur
:
Merci. Mme Fletcher.
Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. What you make of the Premier… that he'll open his
books if the other two parties open theirs? Do you think he's deflecting?
M. Péladeau :
Well, first of all, we should say that, you know, it's been said by someone,
you know, very close to him, you know, so will be… and I guess that, you know,
you'll ask him the... today or, you know, we'll do our own job elsewhere. Then,
you know, he needs to affirm, he needs to reaffirm what had been written in the
paper this morning that is supposed to be coming from, you know, a close source
of the Premier. So, that's the first thing. And then, the second thing is that,
if he was to move in this direction and if he wants this to be conditional to
the fact that other parties, you know, should do the same… I just said earlier
that, you know, we will do the same.
Mme Fletcher (Raquel) :
OK. And how important is
it, in terms of priorities for your party but also for the Liberal Government,
that they act on this and they do this quickly?
M. Péladeau :
Well, you know, we've been living for too many years in doubt, in situation
where, I guess, you know, most of the citizens lost confidence in the way they
are represented because they are not sure that the people that are elected are
working for them, are working for what they consider
the highest interest of the society, and maybe some will think that they work
for their friends and certainly not, you know, what was I had in mind when I
entered politics, and I guess that should be shared for all people, for
everyone who decided, you know, to move and to participate in the important game of democracy.
So then, therefore, I
guess that, if we were to be in the relation… with a transparent relation with
the citizens, that will help our own work and will certainly not, you know,
have kind of a distraction effect that, you know, we unfortunately have. We can
think of Nathalie Normandeau, you know, we had this a few weeks ago, we had Sam
Hamad. Today, you know, we will have the presentation of the evidence in front
of the court, so I guess that you will be interested in this matter, and then,
therefore, unfortunately, because of this, unfortunately, we don't have the
proper efforts to work on what I consider more important, which is education, which is health, which is, obviously, the
economy situation, which is,
you know, stalling, been stalled for the last year. Don't forget that, you
know, we didn't… Québec didn't create
any jobs for the last 12 months. Merci.
(Fin à 9 h 5)