(Douze heures quarante-sept minutes)
M. Péladeau : Bonjour à tous
et à toutes. Donc, nous sommes, cet après-midi, avec vous, avec des représentants,
donc, des métallos, M. Roy, M. Lapierre, ainsi que des retraités de
la Cliffs, M. Ribaux et M. Manaike. Permettez-moi de faire un petit
récapitulatif de la situation que... Ces messieurs sont donc d'anciens
salariés, et aujourd'hui retraités, de la Cliffs. Ils ont consacré une grande
partie de leur vie à travailler pour l'exploitation des activités de Cliffs, et
il se trouve que... Vous vous souviendrez que la mine du lac Bloom a cessé ses activités,
et, un petit peu plus tard, Cliffs Resources, donc, une entreprise dont le
siège social est situé à Cleveland, a déposé son bilan ou a fait appel à la loi
sur la protection des créanciers, ce qu'on appelle, aux États-Unis, le
«Chapter 11».
Alors, il se trouve que le fonds de
pension de ceux et celles qui ont travaillé une bonne partie de leur vie à
l'intérieur de cette entreprise s'est avéré être un créancier ordinaire et donc,
en conséquence, a passé derrière les créanciers privilégiés. Et aujourd'hui
nous constatons un déficit important au niveau de la caisse de retraite pour
pouvoir faire face aux prestations d'environ 700 personnes.
Plus récemment, donc, le gouvernement a
décidé de se porter acquéreur d'une partie des installations de la Cliffs, les
actifs qui sont au Sud, pour, justement, faire en sorte de relancer le Plan
Nord. Nous nous en réjouissons, bien évidemment, mais en même temps nous
considérons que le gouvernement a un certain nombre d'obligations à pourvoir, et
ces obligations seraient celles de faire en sorte que ce déficit qui existe aujourd'hui
puisse être comblé. C'est une activité dont on pense qu'elle va donc renaître
très rapidement.
D'ailleurs, vous savez que le gouvernement
a annoncé récemment une injection de fonds importante pour l'activité du lac
Bloom qui a été reprise par une entreprise qui s'appelle Champion. Aujourd'hui,
cette activité-là aussi est le carrefour de bien nombre d'autres activités
minières, puisqu'il constitue la logistique pour l'embarquement des différents
minerais.
Donc, ce que nous souhaitons — alors
que, je me souviens fort bien, le premier ministre nous avait mentionné qu'une
poursuite judiciaire ne crée aucun emploi, et, compte tenu du fait de la
raisonnabilité que nous pouvons aisément avoir sur l'exploitation et avec des
tarifs adéquats : qu'une partie des revenus qui vont être générés par la commission
en commandite, donc cette société qui va gérer toute la logistique de la
récupération du transport et de l'embarquement sur les navires, puisse être
récupérée afin de faire en sorte, justement, de combler le déficit qui existe aujourd'hui.
Ces hommes et ces femmes ont travaillé une
grande partie de leur vie. Ces hommes et ces femmes devraient avoir droit au
respect des obligations qu'ils ont contractées avec l'entreprise. Et nous
considérons, Lorraine et moi, la députée de Duplessis, que nous devrions faire
face à ces obligations et ne pas laisser ces employés qui ont participé au
succès de cette activité... bien, subissent le préjudice qu'ils subissent aujourd'hui.
Je voudrais maintenant céder la parole à ma collègue Lorraine pour plus de
détails. Lorraine.
Mme Richard : Merci. Bonjour.
C'est sûr que je suis très fière, moi, ce matin d'être ici avec entre autres
des représentants, oui, des métallos, deux retraités, anciennement de la
minière Cliffs et le chef du Parti québécois, M. Pierre Karl Péladeau.
Nous avons regardé attentivement, au Parti
québécois, de quelle façon on peut aider ces retraités qui sont laissés pour
compte, qui perdent 21 % de leur rente. Et vous savez qu'on est dans un
contexte où l'économie ne va pas très bien sur la Côte-Nord. Ces retraités
trouvent ça difficile au niveau de leur assurance collective, au niveau de leur
assurance médicament, et en plus 20 % de moins où le coût de la vie
augmente sans cesse.
On profite de ce moment-ci parce que le gouvernement
du Parti libéral a fait l'acquisition des terrains de Cliffs. Le gouvernement
libéral s'apprête, via la Société du Plan Nord, à créer une société en
commandite. Et nous demandons à ce que cette société en commandite, qui va
générer éventuellement des profits avec l'accès, entre autres, au port qui a
été débloqué et éventuellement aussi peut-être qu'elle fera plus d'actifs aussi
dans les investissements qu'elle a fait récemment avec la compagnie du lac
Bloom, avec la compagnie Champion dans l'acquisition du lac Bloom... Et nous
trouvons que c'est un juste retour pour ces gens-là, qui ont été des bâtisseurs
de la Côte-Nord. Vous savez, la Côte-Nord, c'est une région minière, où l'industrie
minière est omniprésente, donc ces gens-là sont des bâtisseurs, et je trouve qu'en
quelque part c'est un juste retour qu'on doit à nos retraités. Et je souhaite
sincèrement que le gouvernement libéral regarde attentivement la proposition
que nous lui faisons, au Parti québécois, parce que, comme mon chef l'a dit,
aller devant les tribunaux, c'est des années et des années, et nos retraités
méritent d'avoir l'esprit tranquille. Merci.
M. Péladeau : Merci.
M. Lapierre.
M. Lapierre (Nicolas) : Bonjour.
Bien, je veux remercier M. Péladeau puis Mme Richard pour leur support
là-dedans. Évidemment, comme coordonnateur régional du Syndicat des métallos,
on est très, très sollicités par le drame que vivent nos retraités. Évidemment,
dans le cadre particulier de l'achat des actifs de la minière Cliffs par la
nouvelle Société ferroviaire et portuaire de Pointe-Noire, on pense que c'est
un contexte qui se prête bien, à savoir que le gouvernement puisse renflouer...
ou la Société ferroviaire et portuaire de Pointe-Noire puisse renflouer le
régime de retraite et, un peu plus tard, se payer à même les redevances, donc,
pour la future circulation ferroviaire qu'il y aura à Pointe-Noire. Pourquoi
ça? Parce que le gouvernement libéral nous a… a investi plusieurs millions dans
la région, évidemment pour l'acquisition de la société ferroviaire, mais aussi
pour tout le développement puis pour stimuler l'économie en acquérant les
actifs de la minière Cliffs. Mais, pour nous, les actifs les plus importants
dans tout ce dossier-là, ce sont nos retraités, ce sont leurs conjointes
survivantes et ce sont nos travailleurs qui ont des droits dans le régime de
retraite.
Le gouvernement se dit l'apôtre de la
relance économique. La première chose qu'on lui demanderait, puis très
respectueusement, c'est de considérer que, quand nos retraités perdent... se
font couper, depuis le 1er mars 2016, 21 % de leur rente de retraite,
ça, c'est de l'argent qui, directement, disparaît de notre économie régionale
puis ça a un impact majeur pour nous. Donc, à court terme, on pense qu'en
renflouant le régime de retraite le gouvernement stimulerait l'économie. À
court terme, c'est clairement possible de le faire.
Donc, on demande au gouvernement de regarder
ça de façon très réaliste. On pense que c'est une solution qui est
gagnant-gagnant pour tout le monde et puis pour nos retraités, pour nos
familles puis pour stimuler l'économie de la région de la Côte-Nord. Voilà.
Merci.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup, M. Lapierre. M. Roy.
M. Roy (Robert) : Alors,
bonjour, tout le monde. Écoutez, il y a des drames humains aussi à travers ça.
La réalité, c'est que les gens qui sont sortis avec des prestations aussi
basses que 800 $ par mois dans les années 80, on va dire, bon, bien,
ils ont subi, déjà là, l'érosion de leurs revenus à cause juste du coût de la
vie. C'est au minimum une perte de 2 % par année. Là, on vient leur
enlever encore un 21 %. Ces gens-là, qui étaient déjà dans une situation
financière précaire, tombent vraiment dans une pauvreté qu'on peut qualifier
d'extrême. Ça fait que c'est impératif que notre gouvernement intervienne
là-dedans pour renflouer le régime de retraite pour que ces gens-là aient de
l'argent à réinjecter dans l'économie, parce qu'il y en a qui ont des choix à
faire soit entre payer des médicaments ou se nourrir, puis ce n'est pas
toujours facile à faire. Ça fait que je vous remercie beaucoup.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup, M. Roy. Est-ce qu'il y aurait des questions de la part de nos
amis journalistes? Ce serait bon? Sur le sujet, c'est bon? Je vous souhaite une
excellente journée, messieurs dames. Merci d'avoir été là.
(Fin à 12 h 56)