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Point de presse de M. Sam Hamad, président du Conseil du trésor

Version finale

Thursday, April 7, 2016, 9 h 43

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures quarante-trois minutes)

M. Hamad : Alors, bon matin. Je suis ici ce matin pour vous dire que je veux me battre pour défendre mon intégrité. Je n'ai rien à me reprocher.

Vendredi dernier, à la suite de la diffusion du reportage d'Enquête dans lequel des allégations me concernant étaient véhiculées, j'ai demandé au Commissaire à l'éthique de faire toutes les vérifications nécessaires afin de faire la lumière sur la situation. J'ai assuré mon entière collaboration au commissaire. J'ai également choisi de me retirer temporairement de mes fonctions ministérielles, le temps que le commissaire réalise son enquête. J'ai aussi défendu mon intégrité et plaidé mon innocence sur plusieurs tribunes. Je souhaitais que la situation ne devienne pas une distraction pour l'action gouvernementale et le premier ministre; force est d'admettre que j'en suis devenu une. C'est pourquoi aujourd'hui j'ai convenu avec le premier ministre de siéger comme député de Louis-Hébert sans aucun autre privilège.

Dans les derniers jours, les allégations ont pris la forme des accusations. Mon départ pour l'extérieur du Québec a été une décision guidée par l'émotion. Quand on se sent si injustement visé, quand on s'attaque à notre réputation et notre intégrité, on souhaite prendre une certaine distance. J'étais en colère, et la colère est une mauvaise conseillère. Je peux comprendre que ça ait pu soulever l'indignation à la population, mais ce n'était pas ce que... je vous assure, ce n'était pas mon intention.

Le reportage met en scène des amalgames et des raccourcis. J'estime n'avoir rien à me reprocher. Je n'ai pas à prendre la responsabilité des courriels dont je ne suis pas l'auteur. Je comprends, par contre, que les Québécois veulent des réponses. C'est pourquoi je réitère aujourd'hui les éléments suivants : d'aucune façon, d'aucune façon l'entreprise a reçu un traitement de faveur ou des informations privilégiées, son projet a été évalué au mérite et en fonction des paramètres, des ratios d'aide financière qui dictent les programmes du ministère. Comme ministre et député, je fais avancer les dossiers. Tous les dossiers qui pouvaient être structurants pour le Québec... Aujourd'hui, on me parle de Premier Tech, mais j'ai défendu avec autant de vigueur d'autres projets porteurs au Québec dans toutes les régions du Québec.

Il est vrai que j'ai pu discuter de ces dossiers avec le représentant de l'entreprise. Je l'ai fait sans jamais briser le secret entourant la délibération du Conseil du trésor ou du Conseil des ministres. C'est le même niveau d'information que je donne à un député ministériel ou un député d'opposition qui vient s'informer sur l'état d'avancement d'un projet dans son comté.

Même si la loi ne prévoit pas l'obligation de le demander, je conviens toutefois que j'aurais dû, si ces personnes n'étaient pas dûment inscrites au Registre des lobbyistes, leur en rappeler l'obligation. Avec ou sans M. Côté, ce projet a été foncièrement bon pour l'économie du Québec, surtout à l'heure où on débat de l'importance de maintenir et de consolider nos sièges sociaux — imaginez ceux qui se trouvent en région. Le projet a été analysé sur son mérite, point à la ligne, le reste devient des insinuations.

Concernant les allégations liées au financement politique, je n'ai jamais sollicité ces personnes. Elles ont choisi de faire une contribution de leur propre initiative, je m'attends à ce qu'elles aient respecté les lois en vigueur. Tenter d'associer un quelconque financement politique derrière mon devoir ministériel est non seulement inexact, mais mensonger.

Enfin, je m'attends à ce que mon personnel politique effectue le suivi approprié de ces dossiers, que ce soit avec une municipalité, une entreprise ou des organismes communautaires, dans les dossiers qui les concernent. C'est d'ailleurs son rôle de le faire. Pour le reste, mais surtout par respect pour le Commissaire à l'éthique, qui est chargé de se pencher sur ce dossier, je ne ferai pas d'autres commentaires. Tous les citoyens et citoyennes ont le droit à la présomption d'innocence, pourquoi pas moi?

Je comprends que les partis d'opposition jouent le jeu de tirer à boulets rouges sur le gouvernement. La justice est un principe élémentaire. Laissons le Commissaire de l'éthique faire son travail. Une fois que vous aurez en main son rapport, vous pourrez alors tirer les conclusions.

Quand on siège à l'Assemblée nationale, nous sommes d'abord et avant tout députés. Pour moi, c'est un immense privilège et un honneur de représenter les citoyens et citoyennes de Louis-Hébert depuis 13 ans. Je continuerai de faire entendre leur voix à l'Assemblée nationale.

En terminant, à 20 ans, j'ai traversé l'Atlantique avec une valise à la main et je suis fier de ce que j'ai réalisé depuis. Je ne laisserai personne porter atteinte à ma réputation, à mon intégrité et à mon honneur. Je n'ai rien à me reprocher et vais me défendre jusqu'au bout.

Vous comprendrez maintenant, pour collaborer pleinement à l'enquête du commissaire, je dois me limiter à cette déclaration et je ne ferai pas d'autres commentaires. Merci.

Journaliste : Allez-vous siéger, M. Hamad?

Journaliste :Mr. Hamad, why aren't you suing Radio-Canada?

(Fin à 9 h 49)

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