(Huit heures trente-six minutes)
M. Péladeau : Bonjour,
messieurs, mesdames. J'aimerais, ce matin, souligner un événement qui me tient particulièrement
à coeur, qui me touche personnellement — j'ai eu l'occasion de
pouvoir aller rencontrer des familles, des employés — c'est la
fermeture du pavillon Sainte-Marie à Saint-Jérôme. Nous avons appris hier que
le déménagement avait démarré. Probablement que vous savez qu'il y a également
une injonction qui a été demandée, et malgré le fait qu'on puisse vouloir faire
valoir ses droits en justice, le ministre de la Santé a procédé à
l'éparpillement de 63 patients, de 63 familles, au détachement de ces patients,
ces patientes qui ont vécu, pour certains, depuis 30 ans dans cette institution,
des patients qui ont développé un lien filial avec les employés. Et, oui, nous
avions eu le régime de l'austérité avec le gouvernement du chef du Parti
libéral du Québec, Philippe Couillard, mais là, aujourd'hui, dans cette situation,
nous avons un régime de l'indignité.
Alors, j'appelle le premier ministre
Couillard, j'appelle son ministre de la Santé, qui dit qu'à propos du projet
que nous avions déposé dans la législature précédente, qu'il n'était pas
inscrit au PQI, ce qui est inexact, il avait été provisionné, de suspendre, de
surseoir au déménagement des patients et de faire en sorte qu'il y ait un peu
de compassion et d'empathie à l'endroit de citoyens et de citoyennes qui sont
vulnérables, parmi les plus vulnérables de la société.
Maintenant, je dois dire que c'est la cerise
sur le sundae. Hier, nous avons appris que, pour certains membres du Parti
libéral du Québec, pour certains membres du Conseil des ministres, les objectifs
qui avaient été fixés à 100 000 $ pour un grand nombre d'entre eux
étaient beaucoup plus élevés. Et nous avons appris aussi, et il va falloir
que le premier ministre s'explique à cet égard, que le député de
Louis-Hébert a menti. Il a dit qu'il n'avait pas atteint ses objectifs de
100 000 $. Or, encore une fois, ce sont les médias qui nous ont
amenés à découvrir que c'est bien plus que 100 000 $ qu'il avait été
en mesure de pouvoir récupérer, et c'est vrai pour un grand nombre de ses
autres collègues. Il va falloir que le premier ministre prenne ses
responsabilités, qu'il cesse de faire cette mise en scène permanente, qu'il
prenne ses responsabilités comme chef du Parti libéral du Québec, qu'il assume
le passé de ce qu'il considère être un grand parti et qu'il redonne aux
Québécois et aux Québécoises la confiance nécessaire qui doit s'imposer à
l'endroit des citoyens et de la classe politique.
Nous appelons le premier ministre, nous
appelons le chef du Parti libéral du Québec à prendre ses responsabilités, à
avoir le courage et le leadership nécessaire à sa fonction. Vous savez,
gouverner, c'est décider, et malheureusement nous constatons que le premier
ministre est incapable de décider. Et le premier ministre, depuis les deux
dernières années, nous a précipités dans l'improvisation. C'est l'improvisation
en matière économique, c'est l'improvisation en l'incapacité de pouvoir prendre
des décisions. Nous les avons vues, nos entreprises sont vendues les unes après
les autres, et on s'en félicite. On dit que c'est une bonne nouvelle que RONA
soit vendue à une entreprise américaine.
Et c'est l'improvisation sur un chantier
qui nous appartient, nous, au Parti québécois, comme le plus important, pas
uniquement au Parti québécois, mais dans l'ensemble de la collectivité
québécoise. L'investissement que les Québécois et les Québécoises ont fait
depuis les 50 dernières années en éducation nous a permis de nous engager dans
un processus d'émancipation, nous a donné notre place dans la société. Et
aujourd'hui, si nous réussissons, c'est grâce à la vision de ces hommes et de
ces femmes qui ont cru. Et là, aujourd'hui, depuis les deux dernières années…
Et c'est une semaine de perdue, mais je
dirais même plus, c'est deux ans de perdus. Parce que, dans le domaine de
l'éducation, qu'est-ce que nous avons eu? Nous avons eu une ribambelle de
ministres. Nous avons eu Yves Bolduc qui a tenté de faire des fusions. Nous avons
eu M. Moreau, tristement, qui aurait probablement peut-être été en mesure de
pouvoir s'engager dans une réforme. Entre-temps, il y a eu François Blais, qui
est arrivé avec un projet repris par Sébastien Proulx et qui, aujourd'hui, fait
dorénavant l'objet d'une mise en suspension. Et c'est absolument intolérable de
constater que cette patate chaude dans laquelle s'est mis le Parti libéral du
Québec fait l'objet d'un manque d'attention, d'un manque de sérieux, d'un
manque de discipline et de rigueur à l'égard de, justement, ce qui est
considéré, de notre côté et de la part de la grande majorité des Québécois et
des Québécoises, comme le plus important.
M. Couillard avait dit qu'il en ferait une
priorité. Où sont les priorités? Ce que nous avons vu, ce sont des coupures,
des centaines de millions de dollars de coupures dans notre réseau de l'éducation.
M. Couillard, il est temps que vous vous engagiez sérieusement et
rigoureusement vers un développement de l'éducation et un investissement à la
hauteur des expectatives de la population.
What we have been seeing
since the Liberal Government been there is a lack of vision, is a lack of
capacity to understand that the most important thing in a society is the investment in education. We've been
seeing improvisation all over the place for the last two years. We've been
seeing PL 86, we've been seeing the minister not able to proper consider
all the constituencies that have the right to talk about the wrong concerns. We
were, Alexandre and I, forced to be in front of the medias and saying that the
English board should be allow to testify here, in Québec. And, after few days, we've been seeing the minister going in this
direction. But the process is over. The process basically is saying that, you know, the last few months we've been working
on this were completely non necessary.
We ask the Premier to
consider very seriously the most important thing for a society, to invest in education, to make sure that he
will have the proper leadership to bring this nation in the right direction.
Thank you.
Le Modérateur
: Merci.
M. Cloutier.
M. Cloutier : Peut-être
simplement ajouter que le gouvernement actuel est tellement empêtré dans ses
problèmes d'éthique, dans ses problèmes de gouvernance à l'interne, qu'il
oublie qu'il y a des gouvernements, il oublie qu'il y a des ministères à gérer,
dont le ministère de l'Éducation. Ce n'est pas banal, là, ce qui s'est passé
hier. Il y a eu des auditions sur le projet de loi n° 86 durant toute
l'année en cours, puis le ministre annonce que finalement son projet de loi,
bien, va être mis de côté, ne sera pas prêt pour la prochaine rentrée scolaire,
puis ils vont recommencer à zéro. Deux années de perdues, deux années de
tergiversions, de l'improvisation, un gouvernement qui ne sait pas où est-ce
qu'il s'en va parce qu'ils sont empêtrés dans leurs problèmes d'éthique,
empêtrés dans leur gouvernance interne.
Alors, nous, au Parti québécois, là, on
demande au ministre de l'Éducation, mais au premier ministre, de travailler
avec le milieu de l'éducation pour déposer une véritable politique nationale
sur la réussite scolaire. C'est ce que nous réclame le milieu de l'éducation. Le
milieu veut être entendu, veut être écouté, veut être respecté et veut
connaître la vision du gouvernement actuel. Or, présentement, c'est
improvisation par-dessus improvisation sur un des enjeux qui est le plus important
au Québec et, comme Pierre Karl le disait, pour notre formation politique, un
enjeu qui est clairement prioritaire.
Le Modérateur
: Merci,
MM. Péladeau et Cloutier. Micro de gauche, M. Robillard, LaPresse
canadienne.
M. Robillard (Alexandre) : M.
Péladeau, est-ce que c'est suffisant si M. Hamad renonce à ses privilèges de
ministre?
M. Péladeau : En ce qui
concerne la situation de M. Hamad, donc, vous le savez, il y a une série
d'enquêtes qui sont ouvertes ou qui vont être ouvertes. Dans les circonstances,
s'il maintient sa présence comme député, comme représentant de sa
circonscription, évidemment, il est l'élu du peuple, et c'est tout à fait
légitime qu'il garde son poste de député. Mais, s'il devait faire comme Tony
Tomassi, c'est-à-dire fuir les bancs de l'Assemblée nationale alors que les
représentants de sa circonscription l'ont élu à l'Assemblée nationale, bien, évidemment,
alors, à ce moment-là, je suis convaincu que les institutions comme le
Commissaire à l'éthique et certainement l'opposition vont réclamer sa démission
à titre de député.
M. Robillard (Alexandre) :
Donc, selon vous, il a obligation d'être présent.
M. Péladeau : Tous les députés
ont l'obligation d'être présents en Chambre.
M. Robillard (Alexandre) :
Maintenant, est-ce que vous pensez qu'il a encore sa place au sein du caucus
libéral, dans les circonstances?
M. Péladeau : Nous l'avons
demandé à plusieurs reprises. Nous l'avons demandé, il y a quelques semaines,
en ce qui concerne Germain Chevarie. Nous considérons qu'il y avait une
jurisprudence qui avait été établie par le premier ministre Jean Charest, que,
si une enquête était ouverte à propos d'un député, d'un ministre, bien, il
devait se retirer du caucus. Alors, nous constatons que le premier ministre
Couillard a décidé de changer cette jurisprudence et il va vivre avec les conséquences
qui y sont associées. Mais, en ce qui nous concerne, nous continuons à réclamer
le retrait du caucus de tous les députés qui font l'objet d'une enquête.
M. Robillard (Alexandre) :
Peut-être juste une petite précision...
Le Modérateur
:
Ensuite, M. Boivin.
M. Robillard (Alexandre) :
Donc, est-ce que c'est nouveau que vous fassiez des déclarations bilingues?
Est-ce que c'est... il y a une raison particulière?
M. Péladeau : Bien, écoutez,
vous savez qu'il y a eu une forte représentation de la part, donc, des
commissions scolaires anglophones, et je pense qu'il est important également
que je puisse m'adresser à eux, et vous connaissez comment ça fonctionne. Donc,
c'est télédiffusé et c'est normal que je m'exprime dans la langue anglaise.
M. Robillard (Alexandre) : Parce
que M. Fournier avait déjà été, il y a quelques années, critiqué parce qu'il
faisait des déclarations d'ouverture bilingues alors que la langue officielle
du Québec, c'est le français. Donc, c'était juste pour...
M. Péladeau : Vous savez, on
est au sortir de la commission parlementaire du p.l. n° 86. Vous savez
qu'il y a un grand nombre, donc, de commissions scolaires anglophones qui sont
venues témoigner. Et moi, je n'ai pas de difficulté à m'exprimer auprès d'eux
dans leur langue.
Le Modérateur
: Merci.
M. Boivin, Le Soleil.
M. Boivin (Simon) : Bonjour,
M. Péladeau, M. Cloutier. Vous avez dit, à la lumière du reportage d'hier qui
dévoilait un document dans lequel les objectifs de financement étaient évoqués,
que M. Hamad a, à toutes fins pratiques, menti vendredi dernier en disant qu'il
n'était jamais parvenu à atteindre ses objectifs. En quoi est-ce que ça, ça
ajoute à la gravité de sa situation actuelle?
M. Péladeau : Écoutez, est-ce
que d'avoir menti à la population, là... Bien, c'est comme une espèce de
crescendo, là, que nous constatons. Et je reviens à ce qu'a dit mon collègue le
député de Lac-Saint-Jean, malheureusement, là, l'action législative, aujourd'hui,
est arrêtée.
Le Québec a besoin de mettre en place les
outils nécessaires pour investir dans l'éducation, pour investir dans l'économie.
Le gouvernement est empêtré dans des séries d'embarras successifs. Qu'est-ce
que nous allons apprendre la semaine prochaine? Parce que nous savons fort bien
que le premier ministre Couillard, le chef du Parti libéral du Québec, celui qui
a été membre du gouvernement de Jean Charest de 2003 à 2008... va-t-il nous
expliquer si lui avait des objectifs à 100 000 $? C'était-u 120 000 $?
C'était-u 150 000 $? Nous en apprenons... C'est comme un striptease
permanent.
Alors, nous souhaitons que le premier
ministre, et nous le réitérions, là, ça fait 50 fois que nous le disons, qu'il
prenne ses responsabilités et qu'il nous explique une fois pour toutes comment
fonctionnait le financement du Parti libéral du Québec. Et vous avez évidemment
entendu et lu, là, de façon permanente, cette métaphore, cette illustration de
la goutte chinoise. Que nous mettions fin à cette goutte chinoise, parce que ce
sont les Québécois et les Québécoises qui ont besoin d'avoir une action gouvernementale
pour relancer l'économie, pour créer des emplois, et pour investir dans l'éducation,
et s'assurer également que les Québécois et les Québécoises ont accès à des
soins de qualité au niveau du réseau de la santé.
M. Boivin (Simon) : Mais je
cherchais à savoir si, au fond, ce mensonge-là ne méritait pas une sanction
plus grande que ce qui découle de ce qu'on sait avec Marc-Yvan Côté. Est-ce que
ça, ça serait être quelque chose qui pourrait vous amener à lui demander de
démissionner complètement?
M. Péladeau : Bien, c'est à
lui de prendre ses responsabilités, mais, chose certaine, en ce qui concerne le
mensonge, je pense que ça va tristement le suivre fort longtemps et que sa
crédibilité est entamée à un niveau tel qu'il pourrait ne jamais être en mesure
de pouvoir la récupérer.
Mais le grand coupable, dans tout ça, c'est
le premier ministre lui-même. C'est le premier ministre lui-même qui savait très
bien que Sam Hamad avait travaillé chez Roche, que Marc-Yvan Côté avait
travaillé chez Roche. Il savait très bien qu'il y avait eu des révélations
faites à la commission Charbonneau concernant le groupe Roche. A-t-il été
véritablement surpris, là, la semaine dernière lorsque... ou il y a deux
semaines, lorsque des accusations ont été portées contre le groupe Roche? Et c'est
lui qui l'a choisi comme directeur de campagne pour sa course à la direction du
PLQ. Est-ce qu'il va faire croire à la population qu'il ignorait tout ça? Il
n'y a personne qui va croire ça. Donc, il porte un lourd fardeau et un lourd
boulet.
M. Boivin (Simon) : Certains
supputent que...
Le Modérateur
:
Ensuite, M. Lavallée.
M. Boivin (Simon) : ...oui,
supputent que les reportages des derniers jours peuvent avoir trouvé leur
origine dans des fuites de la police à la suite de perquisitions qui auraient
été menées au cours des derniers mois, dernières années.
Est-ce que c'est, selon vous, une bonne
chose que, d'une façon ou d'une autre, cette information-là se fasse jour ou s'il
y a lieu de se préoccuper de ce que la police fait avec les informations
qu'elle obtient lors de perquisitions?
M. Péladeau : Bien, certainement
qu'il y a lieu de se préoccuper, mais, en même temps, est-ce qu'il y a
véritablement des moyens de contrôle? Vous savez, moi, j'ai vécu longtemps à
l'étranger, je continue à lire la presse étrangère et, honnêtement, du coulage,
il y en a systématiquement. C'est comme ça que les médias sont fréquemment
alimentés. Je pense particulièrement au Monde, le journal... le
quotidien Le Monde, mais je pense également au Financial Times,
je pense au Wall Street Journal, qui sont des lectures quotidiennes.
Donc, c'est un petit peu comme ça que fonctionne, excusez-moi l'expression, la
game. Alors, je ne vois pas comment éventuellement...
Et, vous savez il y a eu une grave...
d'importantes questions qui ont été soulevées sur la protection des sources. Et
vous en êtes évidemment à l'avant-scène. Donc, je pense que c'est très
important qu'on puisse avoir le nécessaire pour informer la population. Et il
faut le prendre... et ça, c'est la déontologie des journalistes, qui est
susceptible, donc, d'être appelée en renfort et bien s'assurer que vous avez
plusieurs sources pour être en mesure de divulguer ces informations.
Mais ce n'est pas moi qui va... Demandez à
la FPJQ en ce qui concerne la déontologie, ils sont certainement meilleurs que
moi en cette matière. En tout cas, pas nécessairement meilleurs, mais ils se
sont penchés sur cette question-là depuis fort longtemps.
Le Modérateur
: Merci.
M. Lavallée.
M. Lavallée (Hugo) : Bonjour,
M. Péladeau. Vous avez parlé du cas de Sam Hamad en lien avec ces nouvelles
informations à l'effet qu'il y avait des objectifs de 150 000 $ au
Parti libéral, mais, au-delà du cas de Sam Hamad, de façon générale, l'existence
même de ces objectifs à 150 000 $ qui, sauf information contraire, n'avait
pas été dévoilée — on était toujours sous l'impression que c'étaient
des ministres qui devaient récolter 100 000 $ et non pas
plus — vous avez dit tout à l'heure : C'est la cerise sur le
sundae. J'aimerais que vous développiez un peu votre pensée sur les risques que
ça peut représenter, là, des objectifs de financement aussi élevés.
M. Péladeau : Bien, c'est
certain que la mise en place de telles pratiques donne ouverture à ce que nous
sommes en train de connaître, a donné ouverture à la commission Charbonneau, a
donné ouverture aux députés, mes collègues du Parti québécois, de demander des
enquêtes sur la façon dont le Parti libéral du Québec finançait ses activités.
Et c'est un continuum, aujourd'hui, qui est en train de livrer des résultats.
Mais, encore une fois, je suis obligé
d'insister sur le fait que la responsabilité du premier ministre, du chef du
Parti libéral du Québec, c'est de bien expliquer comment fonctionnait le
financement de son parti, qu'est-ce qui arrivait si vous n'atteigniez pas vos
objectifs, qui a eu droit à ces objectifs, quelles ont été les résultats des
objectifs et quelles étaient les méthodes utilisées pour rencontrer ces
objectifs. C'est au chef du Parti libéral du Québec de s'expliquer là-dessus
pour que la population, les citoyens, les citoyennes puissent faire en sorte
d'avoir... de redonner confiance à la classe politique et de faire en sorte que
nous puissions nous engager dans une action gouvernementale pour le bénéfice
des Québécois, c'est-à-dire en économie, en éducation et en santé.
M. Lavallée (Hugo) : Au bureau
du premier ministre, on nous indique que M. Couillard n'était pas au courant,
là, de l'existence de ces objectifs à 150 000 $ puisque c'était en
2009, à la suite de son départ. Est-ce que ça vous convainc comme argument?
M. Péladeau : Non, pas du
tout. Il est chef du Parti libéral du Québec. Alors, ou bien il fait de
l'aveuglement volontaire... Alors que tout le monde sait que ces objectifs
existent, il avait la responsabilité et il a toujours la responsabilité d'aller
demander aux officiers du Parti libéral qu'est-ce qui s'est passé. Il se sait
très bien ce qui s'est passé et évidemment il ne souhaite pas le dire. Mais sa
responsabilité, c'est de le dire aux citoyens et aux citoyennes parce que sinon
on va continuer à vivre dans un environnement de striptease, excusez-moi
l'expression, et ça, ça va freiner, pour ne pas dire stopper purement et
simplement, l'action gouvernementale alors que les Québécois et les Québécoises
requièrent une action dynamique, solide pour notre développement économique,
pour le développement de l'éducation et pour nous assurer des soins de santé de
qualité et accessibles.
M. Lavallée (Hugo) : Une
dernière question, sur un autre sujet. Il y aura élection partielle lundi dans
Chicoutimi, une circonscription, donc, péquiste depuis les années 70. Qu'est-ce
que le résultat va nous indiquer sur votre leadership?
M. Péladeau : Écoutez, nous
allons attendre le résultat. J'ai eu l'occasion, avec Alexandre et avec
également le député de Jonquière, Sylvain Gaudreault, de faire campagne avec
une candidate de très grande qualité. Nous souhaitons pouvoir avoir de nouveau
une collègue qui a, tu sais, une feuille de route très intéressante, très impressionnante,
une entrepreneure, une femme. Nous avons besoin davantage de femmes dans notre
députation, dans notre aile parlementaire, et ça va être un ajout très apprécié
de la part de mes collègues.
M. Lavallée (Hugo) : Donc, vous
êtes convaincu de gagner, là. C'est ce que je comprends.
M. Péladeau : Nous allons
continuer à travailler et nous avons travaillé fort durant cette campagne. Je
vais reprendre ce que Mireille Jean nous a dit et je l'ai répété aussi :
Nous ne prenons rien pour acquis et nous allons continuer à travailler jusqu'à
la dernière minute.
Le Modérateur
: Merci,
M. Lavallée. Mme Delainey, TVA.
Mme Delainey (Marie-Laurence) :
M. Péladeau, M. Cloutier, bonjour. Toujours en lien avec les allégations
entourant M. Hamad, s'il y a un gagnant et un perdant dans cette crise-là, qui
sont-ils?
M. Péladeau : Bien, je dirais
que le perdant, c'est la population, ce sont les citoyens et les citoyennes qui
font face à une mise en scène permanente, qui font face à un déploiement de
cynisme absolument invraisemblable. Et c'est la raison pour laquelle je réitère
l'invitation et l'exhortation, je dirais même, au premier ministre de faire
toute la lumière sur les méthodes de financement du parti qu'il dirige, du
Parti libéral du Québec. Il doit assumer ses responsabilités et il doit faire
en sorte, comme garant de la démocratie, de le chasser, ce cynisme.
Le gagnant... Je pense qu'il n'y a pas de
gagnant là-dedans, il n'y a que des perdants, et les perdants, bien, ce sont
nous tous.
Mme Delainey (Marie-Laurence) :
Je veux revenir un peu sur le bilan que vous avez fait hier du mandat des
libéraux. Si vous aviez une note sur 10 à donner à M. Couillard et aux
libéraux, ce serait quoi?
M. Péladeau : Oh! Ce n'est
certainement pas la moyenne.
Mme Delainey (Marie-Laurence) :
Et la moyenne étant? Est-ce que c'est six sur 10? C'est quoi, la moyenne?
M. Péladeau : Bien, ça varie
d'une école à l'autre.
Mme Delainey (Marie-Laurence) :
Et voilà. Si vous êtes enseignant, là, puis que vous avez à noter M.
Couillard...
M. Péladeau : Aïe, aïe, aïe!
Nicolas, c'est toi, l'économiste. Qu'est-ce que tu en penses?
M. Marceau
: …
Mme Delainey (Marie-Laurence) :
Venez ici, M. Marceau.
M. Péladeau : Une note de zéro
à 10 pour le gouvernement libéral?
Mme Delainey (Marie-Laurence) :
Bien, pouvez-vous venir devant le micro? M. Marceau, s'il vous plaît, venez
ici.
M. Péladeau : Mais je l'ai
dit…
Une voix
: ...
M. Péladeau : Non, non, je
l'ai… Non, Mme Delainey, je l'ai dit hier.
Mme Delainey (Marie-Laurence) :
Non, non, pas du tout. Venez ici, je veux vous entendre. Je veux vous entendre,
M. Marceau.
M. Péladeau : Je l'ai dit
hier, donc... Tu sais, le gouvernement libéral s'était fait élire sur deux
éléments : l'économie et l'éthique. Ce sont des échecs sur les deux
éléments.
Mme Delainey (Marie-Laurence) : Est-ce
qu'on peut quand même entendre M. Marceau? M. Marceau, est-ce que vous pouvez
venir, s'il vous plaît? Venez. C'est tout simple. Est-ce qu'on peut juste l'entendre,
juste...
M. Péladeau : Bien oui, bien
oui, Nicolas.
Une voix
: ...
M. Péladeau : Bien, sur
l'économie, je pense qu'il va vous dire que le ministre des Finances a raté ses
prévisions les unes après les autres. Il n'a jamais été capable de rencontrer...
Et je l'ai dit, effectivement, il était... il m'accompagnait hier durant,
justement, donc, notre point de presse sur la mi-mandat. Le trio économique,
qui était censé être l'effet libéral magique de 250 000 emplois, vous le
savez, il a été démantelé, et les objectifs ont purement et simplement disparu,
investissement zéro. Et je laisse Nicolas...
Mme Delainey (Marie-Laurence) :
Je veux une note, c'est ça, parce qu'il a été question beaucoup d'éducation,
puis on... je veux faire un... Le bilan des libéraux, vous l'avez fait hier.
M. Péladeau : On se croirait
dans un vrai... un vaudeville.
Mme Delainey (Marie-Laurence) :
C'est très drôle. Si vous étiez enseignant, par exemple, vous aviez à noter le
gouvernement libéral, le gouvernement au pouvoir, quelle note vous leur
donneriez?
M. Marceau
: Ce serait
difficile parce que les bulletins québécois ne prévoient pas de notes
négatives. Alors, je me contenterais de mettre la plus basse note possible.
Mme Delainey (Marie-Laurence) :
O.K. Merci beaucoup. C'est gentil.
M. Péladeau : Merci, messieurs
dames.
(Fin à 9
h 1)