(Treize heures dix-sept minutes)
M. Péladeau : Bonjour à tous
et à toutes. Merci d'être avec nous cet après-midi.
Le premier ministre Philippe Couillard s'est
fait élire il y a deux ans promettant essentiellement deux choses : être
le gouvernement de l'économie, et changer le Parti libéral, et former un gouvernement
le plus transparent de l'histoire et surtout respectueux de l'éthique. Or, nous
sommes obligés de conclure que le Parti libéral est devenu le parti de l'échec,
autant au niveau économique qu'à celui de l'éthique.
En économie, ils n'ont pas livré la moitié des
emplois qu'ils avaient promis. Il ne s'est pas créé un job au Québec depuis les
10 derniers mois, et nous avons zéro dollar en investissement. Les entreprises
nous quittent, les sièges sociaux déménagent, et le premier ministre ne fait
rien. Il nous dit même que c'est une bonne nouvelle lorsque RONA est vendue à
une entreprise américaine.
Sur le plan de l'éthique, les deux
dernières semaines parlent par elles-mêmes : accusations de Marc-Yvan
Côté et de Nathalie Normandeau, complot, fraude, abus de confiance et
corruption. Et la gestion de l'affaire Hamad des derniers jours démontre que le
premier ministre a décidé de défendre le Parti libéral du Québec, il a décidé
de défendre sa formation politique plutôt que de défendre les intérêts des
citoyens et des citoyennes du Québec. Le premier ministre démontre qu'il n'a
pas de jugement.
Nous devons dire également que le Parti
libéral du Québec a fait reculer la qualité de vie des familles.
1 500 $ de plus, une hausse de leur fardeau fiscal, une augmentation
des tarifs de garderie jusqu'à 20 $ et un rapport d'impôt de plus en plus
compliqué, qui se termine souvent avec une facture imprévue de plus de
1 000 $. Un gouvernement dirigé par des médecins dont la dernière préoccupation
est l'accessibilité et un gouvernement qui s'est rendu compte que les coupes en
éducation, il en avait abusé.
Alors, le 7 avril 2014, le Parti
libéral de Philippe Couillard a été élu ayant promis 250 000 emplois,
de réduire le fardeau fiscal de la classe moyenne et des familles et d'être le
gouvernement le plus transparent de l'histoire. Deux ans plus tard, les
Québécois et les Québécoises sont en colère. Le gouvernement apparaît
complètement désorganisé et déconnecté, complètement déconnecté de la
population. Les promesses brisées, les gestes d'incompétence et les
cafouillages se sont accumulés, et nous constatons que le Parti libéral du
Québec, eh bien, il n'a pas changé. Devant l'insensibilité du gouvernement
quant aux effets des coupes et de l'abandon des régions, devant
l'incompétence... pardon, l'incohérence des hausses de salaire faramineuses
accordées aux médecins alors que les familles, eux... et elles, plutôt, payent
toujours plus, devant l'acharnement à défendre l'indéfendable dans les dossiers
d'éthique et devant l'incompétence économique de ce gouvernement, nous
demandons : Où est le premier ministre?
Où est le premier ministre quand vient le
temps de défendre les familles, les travailleurs et les régions? Où est le premier
ministre lorsqu'il faut agir pour conserver nos entreprises, nos sièges sociaux
et nos emplois? Où est le premier ministre qui avait affirmé que l'éducation
était une de ses priorités? Où est le premier ministre qui avait promis de
créer 250 000 emplois? Où est son fameux trio économique? Nous concluons,
et nous ne sommes évidemment pas les seuls, que l'économie stagne et les
finances publiques continuent de se détériorer. Nous attendions l'effet
libéral, nous avons plutôt une perte de 20 000 emplois. Nous avons assisté
à la vente de nos fleurons et au départ de nos sièges sociaux d'importance sans
que le gouvernement fasse quoi que ce soit pour les retenir et sans qu'il exige
quelque garantie que ce soit pour le maintien des emplois. St-Hubert, RONA, le
Cirque du Soleil, ces fleurons du Québec inc. ne sont plus contrôlés par des
Québécois, avec pour conséquence que les milliers de travailleurs et autant de
familles sont plongés dans l'incertitude.
J'ai une petite anecdote. Je suis allé
dîner dimanche dernier avec ma fille... vendredi, chez Robin des Bois, sur le
boulevard Saint-Laurent. Qui était là? Bien, il y avait une dizaine de
personnes qui travaillaient au siège social, à Boucherville, de RONA. Mais je
peux vous dire quelque chose, ils étaient victimes d'une très grande incertitude.
Philippe Couillard avait promis de limiter les hausses de tarifs de garderies à
l'indexation. Or, ils ont augmenté jusqu'à 174 %, provoquant le
démantèlement du réseau public des services de garde, une institution
québécoise dont l'excellence et la pertinence a été reconnue maintes fois
partout dans le monde, et ce, il l'a fait au profit des garderies privées et
commerciales. Ces augmentations s'ajoutent aux 1 479 $
supplémentaires en hausses de taxes et de frais qui seront pigés dans la poche
de nos familles.
Philippe Couillard avait également promis
d'augmenter le budget en éducation. Deux ans plus tard, trois ministres et des
coupes de centaines de millions, c'est un constat d'échec. Le gouvernement a
coupé plus de 250 postes de professionnels qui aident les élèves en difficulté.
Les coupes ont touché directement des organismes-phares de la lutte contre le
décrochage scolaire, et le manque à gagner dans le réseau atteint maintenant
2,26 milliards de dollars en trois ans.
En santé, c'est tout aux médecins et rien
aux patients. Ce sont les médecins qui sortent grands gagnants de la réforme du
Dr Barrette, avec une augmentation faramineuse de leur rémunération,
148 millions par l'entente sur l'étalement, 800 millions versés en
trop, selon le Vérificateur général, et 50 millions refilés aux Québécois
et aux Québécoises à travers la légalisation des frais accessoires. Mais ce
sont les personnes les plus vulnérables qui paient le prix d'un gouvernement de
médecins : fermeture des centres de désintoxication, coupures dans les
soins à domicile et fermeture de résidences pour personnes handicapées.
Nous avons aussi constaté que, devant
l'incapacité du fédéralisme à servir les intérêts du Québec, le premier
ministre Philippe Couillard se range systématiquement du côté d'Ottawa. Nous
avons eu un premier ministre qui a accepté de signer l'entente de la Stratégie
canadienne de l'énergie,
une stratégie basée sur l'exploitation du pétrole
des sables bitumineux, qui va à l'encontre de nos choix, ceux-ci étant centrés
sur les énergies renouvelables, les technologies vertes et l'électrification
des transports. Nous envoyons plus de 50 milliards de dollars à Ottawa et
nous n'en avons pas pour notre argent. Nous n'avons rien obtenu pour
l'industrie forestière, ni pour Bombardier, alors que le fédéral continue
d'investir des millions de dollars dans l'industrie automobile en Ontario et
des centaines de millions de dollars dans l'industrie pétrolière des sables
bitumineux.
Le premier ministre pourrait-il nous dire
comment cette position est conciliable avec son virage vert qui est advenu après
son pèlerinage à Paris, à la conférence sur les changements climatiques? Nous
n'avons aucune entente pour annuler la réduction des transferts fédéraux en
santé, une réduction qui nous coûte cher et qui, je le rappelle, est causée par
le refus d'Ottawa de considérer les spécificités démographiques du Québec. Nous
attendons toujours une entente pour le versement en bloc et, sans aucune
condition, des fonds de Chantiers Canada dédiés aux infrastructures locales.
Ces fonds représentent des emplois précieux, notamment pour nos régions. Et le
désengagement du gouvernement fédéral dans l'entretien des ports se poursuit. Les
ports sont en mauvais état, le fleuve et le golfe du Saint-Laurent ne nous
appartiennent pas, et nous ne contrôlons pas nos eaux côtières. Alors, comment
le premier ministre peut-il concevoir sa stratégie maritime dans ces
conditions?
Philippe Couillard avait aussi promis
d'être le premier ministre de tous les Québécois. Malgré cette promesse, Philippe
Couillard ne défend pas la langue de la majorité. Les Québécois s'attendent du premier
ministre du Québec qu'il protège la langue française, qu'il en fasse la
promotion et qu'il offre aux nouveaux arrivants les moyens requis pour assurer
leur francisation. Au contraire, aujourd'hui, il banalise l'anglicisation de Montréal,
réduit les moyens financiers des outils de francisation et souhaite augmenter
le seuil du nombre de ceux et celles qui veulent venir s'installer ici, au Québec,
ce seuil, à 60 000, alors que ce sont ces citoyens qui souffrent le plus
de ce mal endémique du chômage.
En campagne électorale, Philippe Couillard
avait promis un nouveau Parti libéral, mais le Parti libéral du Québec n'a pas
changé. C'est toujours le même parti déconnecté de la population, le même Parti
libéral du Québec qui aime le pouvoir, mais qui ne gouverne pas pour le vrai
monde.
Nous demandons au premier ministre
d'écouter la population, de défendre les intérêts des Québécois et des Québécoises,
des familles, des travailleurs, des entreprises et des régions. Et, en matière
d'éthique, nous demandons à Philippe Couillard de faire preuve de jugement, de
transparence, de faire le ménage, une fois pour toutes, au Parti libéral qu'il
dirige et d'agir comme il se doit pour redonner confiance aux Québécois et aux
Québécoises.
Le premier ministre Philippe Couillard
porte le lourd héritage du Parti libéral ainsi que de son prédécesseur, un
boulet qui l'empêche de gouverner. Nous demandons au premier ministre de faire
la lumière sur les objectifs de financement de 100 000 $ pour les
membres de son Conseil des ministres, objectifs qui avaient été fixés par son
prédécesseur et objectifs auxquels il était lui-même assujetti.
deux ans de stagnation économique et remettre le
Québec sur la voie de la croissance. Il y a véritablement urgence. Ainsi,
aujourd'hui, nous demandons à Philippe Couillard de gouverner pour tous les
Québécois et les Québécoises. Merci. Je vais maintenant passer la parole à mon
collègue le député de Rousseau, Nicolas Marceau.
M. Marceau
: Oui, merci,
Pierre Karl. Peut-être un petit mot de plus sur la situation économique. Vous
savez qu'on nous a fait, donc, des promesses, on a fait miroiter de très belles
choses pour l'économie du Québec en campagne électorale, et Pierre Karl a
rappelé à quel point ces promesses n'ont pas été respectées, elles ont été
violées. C'est vrai en termes de croissance économique, en termes d'emplois, en
termes d'investissements.
Maintenant, en plus de nous avoir fait des
promesses en campagne électorale, on nous fait également, à chaque année, des
promesses dans le cadre du budget. On nous dit : Cette année a été
difficile, l'année prochaine sera meilleure, l'année qui vient sera meilleure.
Mais malheureusement, parce qu'il n'y a pas de vision, il n'y a pas de
véritable plan économique, de plan de développement de notre économie, parce
que c'est le règne du laisser-faire, bien, la situation ne s'améliore pas.
Et je vous donne un exemple, ça va être
très court, exemple de promesse annuelle qui n'est jamais satisfaite, je vais
vous parler de l'investissement des entreprises, le coeur de la croissance
économique. En juin 2014, premier budget Leitão, on nous dit : La
situation de l'investissement n'a pas été satisfaisante, mais cette année,
grâce à notre action, il va y avoir une reprise des investissements. On nous
prévoit 4,1 % de croissance des investissements en 2014. Le résultat des
courses, ça a été moins 11 %. On nous avait prévu 4 %, le résultat,
ça a été moins 11 %.
En 2015, l'histoire se répète. On nous dit :
2014, ça a été une année difficile, mais cette année, nous prévoyons un
redressement. Alors, en 2014, on prévoyait une reprise de l'investissement. En
2015, on nous dit : Ça va être un redressement de l'investissement, et on
prévoit une croissance, pour 2015, de l'investissement de 2,8 %. Eh bien,
le résultat des courses, en 2015, ça a été moins 4,7 %.
Et cette année, en mars 2016, après
l'hypothétique reprise de 2014, l'hypothétique redressement de 2015, en
mars 2016, cette fois-ci, on nous dit : Ça n'a pas été bon l'année
passée, mais cette année, on va avoir un rebond. Alors donc, ça a été reprise,
redressement, rebond. Et qu'est-ce qu'on nous prévoit cette année comme
croissance de l'investissement? 0 %. Alors, quand on nous a prévu du
4 % puis du 2 %, puis que ça finit en négatif, alors imaginez ce que
ça va être quand on ne nous prévoit rien pour cette année, 0 % de
croissance.
Alors, c'était un exemple, mais je veux
juste qu'on se rappelle que ce viol, ce non-respect des promesses électorales,
c'est aussi quelque chose qui se répète année après année au plan économique
parce qu'il n'y a pas de vision économique. Oui, j'invite ma collègue
Agnès Maltais maintenant.
Mme
Maltais
:
Quelques mots simplement, puisqu'on en a beaucoup parlé depuis deux semaines et
que notre chef, M. Péladeau, vient d'en parler. Nous avons un gouvernement
qui avait promis d'être le gouvernement de la transparence et d'être d'une
éthique irréprochable. Ces deux dernières années, je vais vous le dire
honnêtement, je suis sûre que vous avez la même impression, je revis les pires
années du gouvernement Charest à l'Assemblée nationale. Et je pense que c'est
dû à l'attitude du premier ministre qui accumule hésitations, gestes prouvant
une incompétence aussitôt qu'il s'agit des questions d'éthique du Parti libéral
du Québec.
Je suis un peu... À part les
applaudissements, là, pour moi, c'est le jour de la Marmotte, quand on
demandait à tous les jours une enquête publique sur la corruption. Toute notre
attention actuellement est tournée vers les ministres à 100 000 $,
les arrestations de l'UPAC, enfin l'insouciance avec laquelle, à prime abord,
et le ministre Sam Hamad et le premier ministre ont traité l'histoire des
courriels qui nous ont dévoilé la proximité de Marc-Yvan Côté avec M. Hamad.
Donc, il nous faut régler cette question.
Cette question, c'est une question de
confiance envers le premier ministre, de confiance envers le gouvernement.
Comment pourrons-nous faire confiance à la gestion quotidienne des dossiers, au
suivi des dossiers, à leur analyse, si nous n'avons pas réglé cette question de
la manière dont le gouvernement traite l'éthique? Et je pense qu'on va pouvoir
revenir aux affaires quotidiennes quand nous serons rassurés à l'effet qu'un
minimum d'éthique sera respecté par le Parti libéral. Merci.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup, Mme Maltais, MM. Péladeau et Marceau. Pour la période de questions,
micro de gauche, M. Vigneault, Radio-Canada.
M. Vigneault (Nicolas) : Bonjour.
On regarde vos chiffres, 1 479 $, la CAQ qui parle de 1 500 $,
soit que vous aviez le même comptable, vous en venez à la même conclusion sur
l'effet libéral. C'est un peu ça?
M. Péladeau : Exactement. Bon,
c'est sûr que ce n'est pas une méthode... même la comptabilité, certains
prétendent, vont dire que c'est une science exacte, mais on essaie de faire
l'exercice le plus rigoureusement possible, et, vous voyez, les postes de
dépenses, ils sont bien détaillés. Alors, ça peut varier d'une famille à
l'autre, là, évidemment, tout dépendant du revenu, mais c'est un portrait, je
pense, tout à fait honnête.
M. Vigneault (Nicolas) : Puis,
pour vous, c'est une des pires choses qu'a faites le gouvernement, en plus de
l'éthique, là, on le comprend?
M. Péladeau : Bien, écoutez,
tu sais, il s'était fait élire en disant qu'il allait relancer l'économie et
d'aucune façon il a mentionné qu'il allait justement changer ce qui était prévu
pour les CPE. Donc, on avait prévu l'indexation, et là, bien, ce sont des
hausses qui se traduisent justement par tous les éléments qui sont ici
rémunérés.
M. Vigneault (Nicolas) : Sur
l'éthique, le premier ministre a finalement reconnu qu'il semblait y avoir eu
un manque de prudence de la part de Sam Hamad. Est-ce que ça vous a surpris?
Est-ce que cette admission-là vient un peu trop tard? Comment...
M. Péladeau : Bien, la
problématique, vous savez, avec le premier ministre, là, bon, premièrement,
quand il fait des annonces, c'est toujours géré par des relations publiques. Alors,
on se pose la question : Est-il capable de faire état de son propre
jugement ou est-il systématiquement à la remorque de ses conseillers en matière
de relations publiques? Il a bien vu que les Québécois, là, et les Québécoises,
dans ce qui s'est passé avec le député de Louis-Hébert, Sam Hamad, qui se
pousse en Floride, bien, c'est ignoble. Ils ont trouvé ça absolument
invraisemblable, ils ne le croient pas. Ils se posent encore la question :
Comment se fait-il... Je suis convaincu, M. Vigneault, que vous vous êtes fait
accrocher, comme moi, dans la rue, par des dizaines et des dizaines de citoyens
qui n'en reviennent purement et simplement pas.
Comment le premier ministre a-t-il pu
laisser une chose semblable se produire? Et là maintenant, donc, il est à
reculons. Il est à reculons de l'opinion publique et là il commence à avouer ce
qu'il aurait dû avouer dès le départ. Mais il n'est pas allé au bout de
l'exercice, là. Il a laissé, encore aujourd'hui, tous les privilèges qui sont
liés à l'existence et au statut de ministre. Alors, il a sa limousine, il a son
garde du corps, il a sa prime de près de 70 000 $. Mais que
gère-t-il? Il est le ministre de rien.
Alors, quelle est la différence entre le
député de Louis-Hébert, qui reçoit toutes ses rémunérations additionnelles et
ses privilèges, avec le député de Marguerite-Bourgeoys, Robert Poëti, qui a été
expulsé du Conseil des ministres; Guy Ouellette, le député de Chomedey; Nicole
Ménard, la députée de Laporte? Comment se fait-il qu'il y a un traitement
particulier pour lui et un traitement particulier pour les autres? Bien, poser
la question, c'est y répondre, puisque nous le savons fort bien. Sam Hamad a
été son directeur de campagne à la direction du leadership. Je l'ai mentionné
dans ma présentation, il préfère protéger les intérêts du Parti libéral du
Québec que plutôt protéger les intérêts des citoyens et des citoyennes du
Québec.
M. Vigneault (Nicolas) :
Donc, il a bougé un peu, mais, pour vous, il n'est pas allé suffisamment loin? Il
aurait dû, dès aujourd'hui, éliminer toutes les primes?
M. Péladeau : Vous savez,
demain, là, dans 24 heures, ça va faire une semaine que les révélations sont
sorties. Moi, je serais intéressé de savoir s'il a reçu, oui ou non, les
courriels, si le député de Louis-Hébert les a reçus, les courriels et quand le
député de Louis-Hébert a informé le premier ministre de cette situation.
Alors, c'est pour ça, quand je vous dis
qu'il est déconnecté de la réalité, lui a probablement considéré qu'il n'y
avait rien là, pour employer l'expression. Vous allez voir, ça va se tasser. Il
ne saisit pas ce que les citoyens et les citoyennes du Québec, eux, apprécient.
Et les exemples sont là, sont trop nombreux. Ça lui prend toujours 48 heures
pour réagir. Il réagit uniquement et en fonction de l'opinion publique qui
s'est soulevée, qui a trouvé ignoble la façon dont on agit.
Le Modérateur
: M.
Caron, micro de droite.
M. Caron (Régys) : Rebonjour,
M. Péladeau, Mme Maltais, M. Marceau. Les faits reprochés au gouvernement
présentement remontent au gouvernement Charest. Comment le gouvernement
Couillard peut-il nettoyer quelque chose qui était du ressort d'un autre
gouvernement?
M. Péladeau : Eh bien,
écoutez, vous avez eu les révélations, donc, de l'émission Enquête à Radio-Canada.
Je comprends que ça s'est produit dans un autre gouvernement, mais vous vous
souviendrez également que le premier ministre Couillard a dit qu'il allait être
le champion de l'intégrité et de la transparence. Il a dit qu'il allait faire
passer ses ministres au confessionnal.
Alors, l'a-t-il fait ou non? Parce que la
révélation dont nous avons pris connaissance par le biais de l'émission Enquête,
va-t-il y en avoir d'autres qui pourraient éventuellement aussi avoir comme
conséquence de continuer à mettre le gouvernement dans l'embarras et de
l'empêcher de gouverner? Ce que les Québécois et les Québécoises souhaitent, M.
Caron, c'est simple, c'est de travailler, c'est d'avoir des emplois, c'est que
le gouvernement ait une stratégie, une véritable stratégie économique. Mais là,
empêtrés dans l'embarras suscité, justement, par leur passé, parce qu'ils sont
encore là, là… Ils sont combien de membres du Conseil des ministres qui ont
participé au Conseil des ministres de Jean Charest, qui sont des anciens collègues
de l'ancien ministre de la Santé Philippe Couillard? Comment se fait-il qu'il
n'a pas fait le travail? C'est ça, la question que les Québécois et les Québécoises
se posent.
M. Caron (Régys) : Mais quel
travail...
M. Péladeau : Et c'est son obligation,
justement, de faire en sorte que les révélations qui sont advenues, bien, ne se
produisent pas pour les autres ministres. Et on sait tous que ces ministres-là
avaient des objectifs de 100 000 $. Ce n'est pas une pratique qui est
susceptible, justement, de faire en sorte de travailler dans la meilleure et
dans la plus grande des intégrités. Et c'est la raison pour laquelle…
J'ai vu notre ami le leader du
gouvernement ce matin, en Chambre, utiliser une formule latine : audi
alteram partem. Mais moi, je lui dirais au premier ministre : caveat
emptor, que l'acheteur se méfie. C'est une expression qui dit et qui veut dire
qu'il doit faire le nécessaire pour que les vérifications soient faites, parce
qu'il est très conscient du passé de ses ministres et il est très conscient
également de la présence de Marc-Yvan Côté comme collecteur de fonds du parti
dont il a la direction.
M. Caron (Régys) : Comment le
gouvernement devra-t-il faire pour durer encore deux ans avec le passé d'un
gouvernement précédent dont il doit répondre aujourd'hui?
M. Péladeau : Oui, il doit
répondre…
M. Caron (Régys) : Non, mais
qu'est-ce qu'il va devoir faire, M. Péladeau?
M. Péladeau : Bien, moi, je
l'ai dit à plusieurs reprises, M. Caron, qu'il fasse toute la lumière sur le
financement de son parti. Il doit le faire pour justement s'assurer que la
démocratie ici, au Québec, soit forte et qu'il pose les gestes afin d'éloigner
le cynisme ambiant, qui est dorénavant répandu dans toute la population. Vous
les avez vus, les sondages, autant que moi. Que fait-il, le premier ministre? C'est
lui qui a la responsabilité de chasser le cynisme, mais il ne pose aucun geste
à cet effet. Au contraire, il continue de promouvoir uniquement les intérêts de
sa formation politique. Ce n'est plus un premier ministre que nous avons, c'est
uniquement le chef du Parti libéral du Québec.
Le Modérateur
: Merci.
En anglais, Mme Johnson.
Mme Johnson (Maya) : Mr. Péladeau, what do you think the Sam Hamad affair demonstrates
about Premier Couillard's leadership?
M. Péladeau :
Well, certainly, you know, we're forced to answer that he's lacking judgement.
He's lacking judgement because he's basically, you know, doing the same thing
that the… Do we say «MP» here?
Mme
Johnson (Maya) : MNA.
M. Péladeau : MNA, sorry. MNA. MP is being in Ottawa. So the MNA de Louis-Hébert,
he left Québec during, you know, one of most important crisis taking place. And
Premier took 48 hours, 48 hours to answer something that was raised
by the entire population. The entire population consider that leaving the
country, escaping his responsibility, not being here at «le salon bleu», when
he is supposed to do his job as an MNA, when he is still receiving a
compensation that he's not allowed to, I mean, people are disgusted by that.
Mme Johnson (Maya) : What kind of action do you expect the Premier to take?
M. Péladeau :
He needs to make the real thing, he needs to explain to the citizens of Québec
how the financial works at «le Parti libéral du Québec». He's the leader of
this party. It's too easy for him, you know, to say : Well, I'm getting
rid of what happened before.
He cannot do this,
because part of his cabinet, 12 ministers that were previously under the
Charest Government, he's not realizing that there is a high probability or
there certainly, you know, a possibility that what happened with Sam Hamad
could also take place with other ministers. Is this what he wants?
He said that he will make
a due diligence on each of his ministers. Did he do it? He never said. But,
what we know now, is that, you know, we've been seeing an implosion taking
place since last Thursday, after the revelations that took place at
Radio-Canada. Merci beaucoup.
(Fin à 13 h 45)