(Treize heures quinze minutes)
Mme David (Gouin) : Bonjour. Manon
Massé et moi, nous allons parler de deux questions. La première, une motion que
Québec solidaire dépose cet après-midi à l'Assemblée nationale; la deuxième,
rapport sur le Centre jeunesse de Laval.
Première question, la motion. Bien, écoutez,
cette motion, elle est importante. C'est une motion qui condamne le gouvernement
pour avoir dévoilé des informations sur le budget, budget que nous allons
connaître officiellement jeudi, à 16 heures. Et pourquoi déposons-nous
cette motion? Parce qu'il est absolument anormal que des quotidiens déposent...
publient des extraits de budget concernant, par exemple, l'éducation ou quelque
autre sujet avant que les parlementaires aient pu en prendre connaissance. Ça
n'est absolument pas respectueux des privilèges parlementaires. J'ai ici tout
le code de procédure de l'Assemblée nationale, à l'article 67 il est très
clair que l'intervention que l'on fait doit se rapporter aux privilèges qu'ont
les députés à l'Assemblée nationale. Un projet de loi ne peut pas être connu
avant d'être déposé devant le Parlement, imaginez-vous un budget, c'est tellement
important. Et le huis clos de jeudi où sont invités des journalistes, certains
députés, des organismes communautaires, ou des syndicats, ou des chambres de
commerce, tous ces gens-là sont astreint à une entente de confidentialité jusqu'à
16 heures. Et donc, vraiment, nous ne comprenons pas comment il peut être
arrivé que des informations aient filtré du ministère des Finances jusqu'à des
médias écrits.
Qui a donné l'information? D'où
vient-elle? Comment ça se fait que ça s'est passé? Donc, c'est ce que nous
allons poser comme questions et c'est la motion, donc, que nous allons déposer
cet après-midi.
Mme Massé : Alors, bonjour.
Concernant le rapport du vérificateur sur les centres jeunesse... bien, en
fait, sur le Centre jeunesse de Laval, ce qui est important de retenir de
l'exercice, c'est, d'une part, on sent et on voit bien qu'il y a une nécessité
d'avoir une meilleure cohésion, un meilleur continuum dans l'ensemble des
services qu'on offre aux jeunes en centre jeunesse, mais ce qui est extrêmement
déplorable... et j'écoutais la conférence de presse de la ministre Charlebois
et du ministre Coiteux pour me rendre compte que, dans les faits, ce qu'ils
disent, c'est : Oui, oui, oui, voici ce qu'il faut faire, on va mettre les
ressources, mais on ne mettra surtout pas une cent de plus.
Et ça, c'est problématique. C'est
problématique parce que, depuis avant les événements derniers, les intervenants
sur le terrain nous disaient le manque de ressources, le manque de ressources
humaines, premièrement. Une ressource humaine, M. Coiteux, ça se paie.
Alors, dites-moi pas, à moi, qu'il va y avoir plus de ressources, mais que vous
ne mettrez pas plus d'argent.
C'est très décevant qu'à cette étape-ci, à
trois jours du budget, on se retrouve devant une situation où un ministre...
deux ministres responsables de nos jeunes à travers le Québec n'ont pas été
capables de convaincre le ministre des Finances de la nécessité d'investir de
l'argent, d'une part, dans un programme qui existait déjà avant qu'ils
l'abolissent il y a deux ans, et, d'une autre part, d'ajouter du nouvel argent
qui permettrait de répondre aux besoins qui ont été identifiés pour assurer le
continuum de services. D'ailleurs je rappellerai ici, continuum de services où
qu'on dit qu'on veut améliorer à l'intérieur, mais ça ne donnera pas plus de
psychologues, ça, aux jeunes qui en ont besoin, là, ça ne donnera pas le
troisième ou la troisième intervenante sur le plancher, tel que le demandaient
ardemment les intervenants dans ces dossiers-là, et surtout ça ne met pas une
cent de plus dans les organismes communautaires qui, à l'extérieur, eux aussi,
offrent des services aux jeunes.
Alors donc, le rapport nous indique une
bonne direction, mais les ministres libéraux nous indiquent la mauvaise
direction, c'est-à-dire pas d'argent dans le budget.
Mme David (Gouin) : J'en
conclus, par ailleurs, que, justement, nous avons un budget jeudi. Alors, on
sait qu'il y aura un réinvestissement dans l'éducation, je rappelle qu'il devra
être considérable, compte tenu du milliard de coupures que nous avons eues. Ma collègue
vient de parler des centres jeunesse, on pourrait se parler de tous les
services pour les enfants en difficulté, ça manque énormément au Québec, on
pourrait se parler de maintien à domicile, on pourrait se parler de
l'annulation des coupes dans les CPE. Nous attendons le ministre des Finances
de pied ferme.
(Fin à 13 h 19)