(Huit heures dix-sept minutes)
M. Péladeau : Bonjour à tous
et à toutes. Écoutez, nous assistons actuellement à une attaque en règle contre
le parlementarisme. On dirait que le premier ministre veut museler l'opposition.
C'est comme... On se demandait : Est-ce que ce serait plus simple pour lui
s'il fermait purement et simplement le Parlement?
Vous savez, l'opposition officielle et les
oppositions, à l'intérieur de la démocratie, ont un travail à faire. C'est
comme ça que ça fonctionne, et Dieu sait si notre régime, justement, est
privilégié, parce que ça n'existe pas partout sur la planète. Alors, nous avons
une longue tradition de parlementarisme, et l'opposition doit faire son
travail.
Alors, nous faisons notre travail, nous
posons des questions sur une transaction, 1,3 milliard de dollars, la plus
importante transaction qu'Investissement Québec ait faite, et nous sommes taxés
d'attaquer l'industrie aéronautique, nous sommes taxés de nuire à l'économie.
Nous posons des questions concernant la francisation, concernant le seuil
d'immigration, qui est une préoccupation tout à fait légitime. Cette
préoccupation a d'ailleurs été soulevée dès novembre dernier, lorsque nous
avons dit que, dans la crise des réfugiés syriens, nous devions avoir les
ressources et les structures d'accompagnement, notamment au niveau de la
francisation. Et les médias ont fait leur travail et ont constaté que ces
ressources ne sont pas présentes. Nous posons ces questions et nous sommes
accusés de souffler sur les braises de l'intolérance.
Hier, je posais une question concernant le
taux d'augmentation sur nos PME, et le premier ministre répond que j'aurais
coupé 10 000 emplois, ce qui est complètement faux.
Ma collègue la députée de Taillon fait son
travail, fait son travail systématiquement, fait très bien son travail, et
j'endosse son point de vue. Elle le connaît, le régime de santé, elle a
travaillé toute sa vie dans ce domaine. Elle a dénoncé l'implantation des frais
accessoires, et hier nous avons appris que près de 1 000 pharmaciens,
en tout ou en partie, avaient perdu leur emploi. Et là, bien, nous avons eu une
attaque en règle du ministre de la Santé qui, à court d'arguments, s'attaque à
l'intégrité d'une collègue. C'est totalement inacceptable.
Alors, j'ai envoyé une lettre au premier
ministre. J'ai envoyé une lettre au premier ministre hier soir pour lui
demander de faire en sorte de rétablir un sain climat. Il est également aussi
le protecteur de la démocratie en notre régime et, s'il n'adopte pas une attitude
conforme à ce processus démocratique que nous envions tous, bien, il va faillir
à sa tâche. Il nous avait dit que nous étions en train de créer un mur autour
du Québec. Bien, j'ai malheureusement peur de penser qu'il est en train de
créer un mur autour de la démocratie et un mur autour du Parlement.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup, M. Péladeau. Micro de droite, M. Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) : Comment
vous qualifiez l'attitude du Dr Barrette hier?
M. Péladeau : Tout à fait
inacceptable. Inacceptable d'attaquer l'intégrité sans preuve et sans motif ou
sinon de celui, pour l'opposition, de faire son travail. Ce n'est pas comme ça
que ça fonctionne.
M. Laforest (Alain) : Vous
dites que vous avez envoyé une lettre au premier ministre. Ça va changer quoi,
M. Péladeau, une lettre?
M. Péladeau : Bien, nous
espérons qu'il va être le garant de la démocratie, et, tout dépendant de sa
réponse, bien, ce sera à la population de juger des standards qui doivent être
applicables justement au premier ministre qui est le garant de la démocratie.
Le Modérateur
: Merci.
M. Vigneault, Radio-Canada.
M. Vigneault (Nicolas) : Dans
le même cadre, allez-vous demander formellement des excuses de la part du Dr
Barrette?
M. Péladeau : Écoutez, j'ai
envoyé la lettre au premier ministre, je vais attendre qu'il y réponde, si...
M. Vigneault (Nicolas) :
Est-ce que ce sont des demandes d'excuse, cette lettre-là, au fond?
M. Péladeau : Bien, vous me
permettrez quand même, donc, de garder le caractère confidentiel de la lettre
que j'ai envoyée au premier ministre. Je pense que c'est approprié de faire en
sorte de, justement, la respecter, cette démocratie, et je ne m'engagerai pas à
faire part des correspondances que j'ai eues avec le premier ministre.
M. Vigneault (Nicolas) : Mais
est-ce que Dr Barrette devrait s'excuser?
M. Péladeau : C'est à la
population d'en juger. J'ai ma propre opinion, mais, compte tenu du contexte,
là, auquel je viens de faire référence, bien, je privilégie pour l'instant de ne
pas demander quoi que ce soit. J'ose espérer que le premier ministre va
répondre à ma lettre.
Le Modérateur
: Merci.
M. Bélair-Cirino, Le Devoir.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Oui. Bonjour, M. Péladeau. Compte tenu du contexte puis aussi, bon, de la
charge menée par le Dr Barrette à l'encontre de Mme Lamarre, est-ce qu'il y a
motif, selon vous, à une mise en demeure, voire à une poursuite?
M. Péladeau : Écoutez, ce droit,
s'il existe, appartient à la personne qui le détient. En ce qui me concerne, ce
n'est pas mon cas.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Qu'est-ce que ça vous dit sur l'état d'esprit de M. Couillard, ce changement de
ton plus agressif? Est-ce que vous sentez que vous êtes davantage en position
de force que vous ne l'étiez peut-être en début d'année, que ça commence
peut-être à l'énerver sérieusement?
M. Péladeau : Bien, écoutez,
on ne peut pas faire autrement que, quand même, malgré tout, avoir un jugement
très négatif à l'endroit des actions qui sont posées par le premier ministre
Couillard. Je l'ai utilisée, peut-être que cette expression, vous ne l'aimez
pas, mais c'est du cafouillage permanent. C'est vrai pour cette session, mais
c'était également vrai pour la session parlementaire précédente. On a qu'à
penser à l'éducation.
Et d'ailleurs, justement, hier ici, au
Louis-Hippolyte-La Fontaine, nous avions donc, en commission parlementaire
du p.l. n° 86, donc sur la réforme des structures dans l'éducation... vous
vous souviendrez peut-être que mon collègue Alexandre Cloutier et moi avions
fait une sortie pour justement faire en sorte que tous ceux et celles qui sont
impliqués, et particulièrement en l'occurrence c'était l'English School Boards,
de faire en sorte qu'ils puissent pouvoir témoigner, qu'ils puissent pouvoir
participer aux travaux de la commission parlementaire, et c'est ce qu'ils ont
fait. Mais le ministre Blais avait refusé qu'il en soit ainsi. Donc, on a fait
la pression nécessaire pour que, dans ce foyer de la démocratie, on puisse
justement donner l'occasion à tous ceux et celles qui participent à cette
collectivité, et c'est vrai pour les commissions scolaires anglophones comme
les commissions scolaires francophones, que nous fassions notre travail.
Donc, à titre de chef de l'opposition et à
titre de l'opposition officielle, nous faisons notre travail, et je pense que
justement, tu sais, nous sommes des démocrates et nous souhaitons que cette
démocratie soit encore plus forte. Et elle est d'autant plus pertinente, je
dirais, cette référence, que, vous le savez, dans le fond, ce que nous sommes
en train de faire avec le p.l. n° 86, c'est encore de donner les clés au
ministre de l'Éducation comme nous avons donné les clés du réseau de santé au
ministre de la Santé. Mais ce n'est pas comme ça que ça fonctionne, une
démocratie. Si nous voulons qu'elle soit saine et vivace, il faut que tous les
partenaires sociaux puissent justement jouer leur rôle à l'intérieur de cette
société.
Le Modérateur
: Merci.
M. Robillard, LaPresse canadienne.
M. Robillard (Alexandre) :
Vous remarquez un changement de ton de la part du gouvernement, mais est-ce que
vous pouvez situer, remonter dans le temps puis dire à partir de quel événement
il y a eu un changement de ton et pourquoi, selon vous, ce ton-là a changé?
M. Péladeau : Bien, écoutez,
il y a plusieurs personnages dans ce gouvernement. À l'égard du ministre de la
Santé, je pense que tous et toutes conviendront que son attitude a été souvent
méprisante à l'endroit de la titulaire, dans l'opposition officielle, du
portefeuille ou du porte-parole de la santé. Sinon, ça a été le cafouillage. On
a vu toutes sortes de remarques, des fois curieuses, de la part... et, quand
j'étais porte-parole de l'économie, je me souviens très bien... Alors, vous...
M. Robillard (Alexandre) :
Donc, ça ne date pas d'hier.
M. Péladeau : Non, ça ne date
pas d'hier, mais là il y a comme un concentré qui est en train de s'opérer.
C'est le premier ministre qui a dit lui-même qu'on attaquait l'économie
lorsqu'on posait des questions légitimes sur Bombardier. On a vu sa remarque
hier concernant les braises de l'intolérance. Vraiment, c'est sûr qu'il ne
donne pas le bon exemple. Ce n'est pas le bon élève de la classe, là. Au
contraire, c'est comme s'il était l'inspirateur d'une attitude qui va à
l'encontre du parlementarisme et de la démocratie.
M. Robillard (Alexandre) :
Donc, j'imagine que vous exigez une réponse écrite. Puis, à défaut de la
recevoir, c'est quoi, la prochaine étape pour vous?
M. Péladeau : J'ai dit tout à
l'heure qu'on... attendons sa réaction, et nous verrons par la suite, et ce
sera à la population de juger.
M. Robitaille (Antoine) : Sur
Pétrolia, M. Gagnon, à la sortie de sa rencontre hier avec M. Couillard, il
nous a dit qu'il n'avait pas été question du tout de fracturation hydraulique.
Donc, M. Couillard n'a pas du tout, du tout exprimé quoi que ce soit sur ce mode
de forage là, d'exploration là. Est-ce que vous trouvez ça normal, compte tenu
de tout ce qui a été dit auparavant?
M. Péladeau : Bien, écoutez,
il y a eu comme une espèce de séquence durant la journée, vous l'avez suivi
aussi, j'en suis convaincu. Donc, durant, donc, l'entrevue ou la rencontre
qu'il a eu avec le gouverneur LePage, donc il a dit qu'il était contre la
fracturation. Il sait très bien que le contrat d'exploration, le contrat et les
dispositions pour la terminaison des procédés d'exploration intègrent ce
procédé.
Alors, encore une fois, c'est
contradictoire, tout comme, d'ailleurs, sa position est tout à fait contradictoire
avec les propos qu'il a tenus. Je pense que... Et on a senti vers la fin qu'il
avait commencé à amenuiser sa perspective et il s'est certainement fait
entretenir, excusez-moi l'expression, par les avocats du gouvernement qui lui
ont dit : Écoutez, M. le premier ministre, si vous persistez dans cette
perspective-là, bien, nous risquons, un, d'une part, évidemment, d'être
poursuivis et, dans la poursuite, bien, de pouvoir être condamnés à des
dommages exemplaires, parce que sa position est tout à fait inacceptable.
Le Modérateur
: Merci.
M. Boivin, Le Soleil.
M. Boivin (Simon) : Bonjour,
M. Péladeau. Vous parlez d'être le bon élève en classe et du sain climat.
Avez-vous l'impression que, par exemple, quand vous soulevez le nom de M.
Kadhafi en Chambre, en lien avec M. Fournier, vous participez à la mise en
place d'un sain climat de Chambre?
M. Péladeau : Bien là, vous
faites référence au fait, là, que, bon, premièrement, le président était levé
puis il y a eu une espèce de brouhaha, là, phénoménal et... Tu sais, je vous
remémorerai que, et d'ailleurs le président l'a mentionné, que c'est le Parti
libéral qui ne respecte pas les règles que nous nous sommes fixées,
c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'applaudissements. Alors, tout ça, je pense que
c'est surtout et avant tout le Parti libéral qui en est responsable. Et, vous
savez, dans cette perspective-là, tout à fait légitimement, mon collègue le
député de Marie-Victorin, leader de l'opposition officielle, avait posé des
questions légitimes concernant la situation du député des Îles-de-la-Madeleine,
et vous avez vu le dérapage auquel nous avons assisté et que le Québec a
assisté. Encore une fois, incapable de répondre aux questions qui étaient tout
à fait légitimes.
M. Boivin (Simon) : Sur KPMG,
qu'est-ce que...
Journaliste
: Juste une
minute. Ce n'est pas ça la question, là. Est-ce que c'était normal de dire à M.
Fournier, lui rappeler puis lui demander de parler de Kadhafi? C'est ça que M.
Boivin vous a demandé. Est-ce que ça, vous trouvez que ça améliore le climat?
M. Péladeau : Bien, nous
n'étions pas... les microphones n'étaient pas ouverts, là, O.K.? Donc...
Journaliste
: Tout le
monde a entendu, M. Péladeau.
M. Péladeau : Bien oui, mais
là... Je pense que la réalité des choses, là, c'est que le microphone n'était
pas là. Alors, c'est ça qui est important.
Journaliste
: Mais vous
vouliez dire quoi...
Le Modérateur
: M.
Boivin, s'il vous plaît.
M. Boivin (Simon) : Je
voulais vous demander, sur KPMG, la position de M. Leitão à l'effet que Revenu
Québec est liée par l'entente de confidentialité octroyée par l'Agence du
revenu du Canada aux gens qui ont fait de l'évasion fiscale à l'île de Man. Est-ce
que vous trouvez que c'est une position acceptable?
M. Péladeau : Tout à fait
inacceptable. C'est tout à fait inacceptable et souvenez-vous que le premier
ministre et quelques-uns de ses collègues ont proposé ou ont fait part du fait
qu'il serait peut-être utile de confier la perception de nos impôts au
gouvernement fédéral, évidemment revenir en arrière, même avant Duplessis.
Alors, nous laisserions la perception de nos impôts à une agence fédérale qui,
justement, n'avait pas, de quelque façon que ce soit, à réhabiliter les clients
de KPMG puisqu'ils se sont fait pogner. Alors, tu sais, il aurait fallu avoir
et des remboursements et des sanctions, parce que sinon, c'est le festival, tu
sais, de l'entreprise qui ne va malheureusement pas appliquer la loi.
Alors, que fait-il, le gouvernement, à
l'heure actuelle, pour combattre l'évasion fiscale? Bien, il semble qu'il soit
à la remorque, à la remorque de l'agence fédérale, qui, elle, ne fait pas son
travail. C'est assez surprenant. Et entre-temps, malheureusement, on a plongé
le Québec dans le régime de l'austérité. On augmente le fardeau fiscal des
particuliers, des personnes physiques, des familles. On augmente le fardeau
fiscal des PME, comme je l'ai souligné hier en Chambre, et on laisse les gros
poissons, eux, faire en sorte qu'ils ne rencontrent pas leur tribut concernant
le financement des missions publiques de l'État.
Le Modérateur
: Merci.
Dernière en français, M. Gagnon.
M. Gagnon (Marc-André) :
Bonjour, M. Péladeau. Il y aura élection partielle, donc, dans Chicoutimi le 11
avril. Vous serez... Je sais que vous avez investiture lundi, mais vous serez
donc le dernier parti à votre connaître votre candidat ou votre candidate.
C'est supposément un château fort, Chicoutimi, pour le Parti québécois. Alors
que se passe-t-il? Pourquoi attendre aussi longtemps avant de déterminer votre
candidat et... Les autres partis ont déjà commencé leur campagne, là.
M. Péladeau : Bien, il ne
passe rien de spécial, là. L'investiture s'est faite selon les formes et puis
elle va avoir lieu, comme vous venez de le mentionner, lundi. Il nous
apparaissait important, mais c'est davantage du côté du parti de faire en
sorte, justement, que nous puissions avoir des candidatures multiples, et c'est
ce qui se produit. Et lundi, bien, on va avoir un candidat ou une candidate
officiel pour la partielle de Chicoutimi.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
ma question, au fond, c'est de dire : Est-ce que vous ne vous êtes pas
fait couper l'herbe sous le pied avec le déclenchement hâtif de cette élection?
M. Péladeau : Bien, écoutez,
c'est sûr que le privilège appartient au premier ministre, celui de déclencher...
la date ou de faire connaître la date du déclenchement des partielles. Alors,
nous ne sommes pas en retard. Nous anticipions qu'il était probable que cette
partielle soit déclenchée, justement, autour du 11 ou du 18 et puis... avril,
et donc, dans cette perspective, nous sommes tout à fait dans la perspective.
M. Gagnon (Marc-André) : Sur
l'échangeur Turcot, trois dépassements de coûts annoncés en une même journée.
Qu'est-ce que vous en pensez?
M. Péladeau : Bien
honnêtement, malheureusement, je n'ai pas eu l'occasion d'en être informé.
C'est une question importante. J'aurai probablement peut-être l'occasion d'y
revenir.
M. Gagnon (Marc-André) :
Alors, dans ce cas-ci, peut-être vous demander...
Le Modérateur
: Une
dernière, M. Gagnon?
M. Gagnon (Marc-André) :
...sur les attaques que M. Barrette a livrées hier envers Mme Lamarre, M.
Couillard a refusé de commenter ou d'endosser ces propos. Ça vous dit quoi?
M. Péladeau : Bien, j'ai eu l'occasion
de m'exprimer longuement sur cette question-là en ouverture et puis aux
réponses de vos collègues. Il n'y a rien d'autre de particulier à ajouter.
Une voix
: ...
M. Péladeau : Je vous en prie.
Le Modérateur
: Merci. En
anglais, M. Hicks, CBC.
M. Hicks (Ryan) : On the Pétrolia file, it seems like the two sides have kind of
calmed down, and the Premier says that is going to respect the contract. What
do you think about the outcome of yesterday's meeting?
M. Péladeau : Well, again, you know, we are forced to say that it's completely against, you know, what he said for the last few
weeks. He knows this thing very well, and my feeling is that, you know, lawyers of the Government talked to him and basically said :
You need to change the track because, if you are following on this track, you know, the Government will be sued, and, you know, there will be not only normal damages, but also damages regarding
the reputation of the company and will be even more costly for the taxpayers of
Québec. It's not a matter of the opinion of the Premier, it's a matter of
making sure that, you know, we
will respect the contract that was signed formally and legitimately between the
State and a private company.
M. Hicks (Ryan) : And, looking to next week's budget, what are going to be looking for next week?
M. Péladeau : Well, we are certainly going to look for no additional burden on
taxpayers. You know, for the
last two years, the only way that, you know, the Government was able to balance the budget
or to try to balance the budget is by cutting expenses and increasing the
burden for taxpayers. This is certainly not the route
that we consider the most efficient one and it's not, you
know, to only… it's not to the population to be there
and to follow up, you know,
what was an even worst... Because, as you know, for daycare, there was not such a thing like, you know, increases. In fact, you know, they said that they will maintain
the tariff. It was completely different when they came in at the Government.
Le Modérateur
: Merci. Mme Fletcher, Global.
Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. On Pétrolia again, can you elaborate a little bit on
what you make of the whole issue…
M. Péladeau : I'm sorry… because your colleagues are talking pretty loudly. I
don't understand.
Mme
Fletcher (Raquel) : Sorry. On Pétrolia, can you just
elaborate against on what you make of the whole issue of, first, the Premier
saying one thing and then meeting with Pétrolia and seeming to change his mind?
What do you make of the situation?
M. Péladeau : Well, unfortunately, I'm forced to say, you
know, that it is, you know, the attitude that the Premier used to have. So he says something
and he's ready, you know, to
commit differently. I just mentioned the example of daycare, you know, he said something during the
campaign and he did completely the opposite, you know, a few months later. So he's very tough to follow, and I guess that
the population will, at the end of the day, conclude this and certainly not,
you know, the position… the proper position of a statesman.
Mme Fletcher (Raquel) : Is that part of your concern when you talk about the parliamentary
climate and the healthy environment? Is that also part of…
M. Péladeau : Absolutely, absolutely. I guess that he should be, you know, the
one that will protect this process, this process that, you know, we believe is
the most important thing. It is not perfect, but certainly one of the best, if it is not the best. So he should be there to
protect, you know, our political system.
Mme Fletcher (Raquel) : What is your main concern with the political climate right now?
M. Péladeau : Well, he should respect, you know, the rules and he should act as a
respectful premier regarding the role of the opposition, either it is the
official or the others. This is what democracy is all about. And, if he is
saying all sorts of things that is not respectful, that is not in the line with
those standards, I guess, that, you know, he is missing his job.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup.
M. Péladeau : Au revoir.
Merci.
(Fin à 8 h 37)