(Huit heures dix-neuf minutes)
M. Péladeau : Alors, bonjour, messieurs
dames. Alors, vous le savez tous et toutes, donc, ce matin il y a eu la
divulgation des résultats de Bombardier. Nous sommes dans une situation très
délicate, les résultats financiers sont difficiles, l'environnement n'est
certainement pas favorable. Alors, ce qui m'amène à vous dire deux choses. La
première, je pense qu'il est essentiel et incontournable que l'actuel ministre
des Transports, antérieurement ministre de l'Économie, celui qui a négocié
cette transaction un peu bouts de chandelles, la renégocie. Et, vous le savez,
il y a eu, donc, une annonce de pertes d'emploi, alors qu'il m'apparaît
essentiel et même fondamental que nous puissions faire en sorte que, si l'État,
si les contribuables du Québec participent au secours de Bombardier, que ceci
ne se fasse pas au détriment des emplois.
Et la seconde chose que j'aimerais vous dire
m'apparaît essentielle, là aussi, que le premier ministre Couillard prenne son
téléphone et appelle le premier ministre Trudeau. Vous vous souviendrez qu'en
Ontario le gouvernement fédéral n'a pas hésité à faire en sorte de sauver GM.
Nous avons ici une situation très délicate, très difficile. Il faut faire en
sorte, justement, d'avoir les ressources financières et les liquidités
disponibles pour aller au bout de ce projet. Et j'invite le premier ministre de
s'organiser aussi pour faire en sorte que nous en ayons véritablement une,
politique industrielle, parce que Bombardier est dans une situation toujours
délicate, mais l'aéronautique en général l'est. Vous vous souviendrez...
(Interruption)
M. Péladeau : Oupelaïe!
Pardon.
Vous vous souviendrez que Bell Helicopter
a diminué des emplois la semaine dernière et cette entreprise a diminué les
emplois depuis également un certain temps, il y a CAE. Nous savons tous l'importance
de l'industrie aéronautique ici au Québec, alors il faut absolument que le
gouvernement de M. Couillard arrive avec une politique sérieuse de soutien
à l'aéronautique pour faire en sorte de protéger les emplois qui y sont
associés. Je n'ai pas, également, à vous réitérer l'importance, le facteur
d'exportation que constitue l'aéronautique. C'est le plus important ici, au
Québec, et c'est la raison pour laquelle le premier ministre doit prendre des
mesures énergiques pour faire en sorte que nous puissions protéger des
fleurons, mais également des milliers d'emplois qui y sont associés. Merci.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup, M. Péladeau. On y va avec M. Laforest, TVA, micro de
droite.
M. Laforest (Alain)
: Qu'est-ce
qui... Comment on peut penser que le gouvernement peut renégocier une entente
alors que les ententes sont signées et que vous-même, vous dites qu'on ne peut
pas casser un contrat dans le dossier de Pétrolia. Il n'y a pas une
contradiction, là? L'entente est signée avec la compagnie, comment on s'y
prend, là?
M. Péladeau : Attendons, là.
Je ne sais pas si, vous, vous avez la confirmation que l'entente est signée, nous
n'avons pas cette confirmation. Ce que j'en comprends, ça serait plutôt une
lettre d'intention qui a été signée. Et ça, c'est un élément extrêmement
important. Il y a des changements, qui sont ceux auxquels nous faisons face
aujourd'hui, qui devraient amener... et j'ose espérer, justement, dans la
lettre d'intention, qu'il y a des dispositions qui font en sorte que cette
entente puisse et doive être renégociée en fonction de nouvelles circonstances.
Écoutez, M. Laforest, je suis désolé, mais j'en ai faites quelques-unes,
transactions, dans ma vie, là, et c'est ce que j'avais inclus dans les ententes
et c'est effectivement la bonne gouvernance et le savoir-faire en matière de
négociations de lettres d'intention.
M. Laforest (Alain)
:
Donc, si Bombardier coupe des emplois, pour vous, il n'y a plus nécessité de
supporter la CSeries?
M. Péladeau : Moi, ce que j'ai
toujours dit, c'est que le gouvernement doit procurer une aide financière à
Bombardier, mais qu'il le fasse de façon intelligente. Et, tristement,
aujourd'hui, et on le constate encore une fois, tous les risques sont supportés
et sont soutenus par les contribuables. Le gouvernement a décidé d'investir
dans la série C alors que nous avons toujours dit qu'il devrait
investir... et je ne suis pas le seul, ceux et celles qui connaissent le tabac,
excusez-moi l'expression, les transactions, je pense notamment à mon collègue
le député de l'Assomption, le chef de la seconde opposition, nous ont
dit — et la Caisse de dépôt est là également pour en
témoigner — c'est : Investissons dans les filiales, ne prenons
pas tous les risques qui sont liés à un seul projet. Et c'est ce que la Caisse
de dépôt a compris en investissant dans Bombardier Transport et c'est ce que
nous souhaitons également, que le gouvernement de M. Couillard comprenne soit
en investissant dans Bombardier aéronautique soit en investissant dans la
compagnie mère. Et, s'il y a des tergiversations à l'heure actuelle au niveau
du gouvernement fédéral — et j'ose espérer qu'ils vont comprendre
l'urgence des gestes qu'ils doivent poser — bien, c'est justement
parce qu'ils veulent certainement mettre l'argent dans une bonne transaction
qui va protéger, là aussi, les contribuables canadiens, dont les Québécois font
partie, bien évidemment.
Le Modérateur
: Merci.
M. Boivin, Le Soleil.
M. Boivin (Simon)
: M.
Péladeau, bonjour. Comment vous voyez la nouvelle d'Air Canada, qui va commander
40 CSeries, 35 en option d'achat? Est-ce que c'est le début d'une
participation du fédéral à travers le transporteur national?
M. Péladeau : Eh bien, la
première chose, c'est qu'Air Canada n'est pas une société de la couronne. Elle
est certainement assujettie, évidemment, à une réglementation fédérale parce
que, vous le savez, le transport fédéral est une compétence fédérale.
Ceci étant, je dirais que c'est une bonne
chose, mais ça me fait penser, donc, à ce que disait M. Laforest, il
s'agit d'une lettre d'intention. Ce n'est pas une lettre d'intention qu'on
souhaiterait avoir, évidemment, ce sont des commandes fermes. Alors, ça n'est
pas une mauvaise nouvelle, mais on n'a pas à se réjouir, là, outre mesure
jusqu'à temps que, tu sais, l'encre soit bien sèche sur les commandes fermes.
M. Boivin (Simon)
: Et
est-ce qu'on comprend bien, les pertes d'emplois qu'on nous annonce ce matin ne
touchent pas, justement, la filiale qui va produire la Cseries? Et est-ce que
ce n'est pas là, justement, une espèce de signe du respect de la participation
du gouvernement du Québec dans ce projet spécifique là?
M. Péladeau : Écoutez, le
gouvernement n'a jamais précisé qu'il avait, dans sa lettre d'intention avec
Bombardier, une clause du maintien d'emploi. Ce qu'il a dit, c'est que le siège
social de la série C... Alors, qu'est-ce que c'est que le siège social de
la série C, là? Ça aussi, c'est à définir parce qu'ils ont créé, comme
vous le savez, une coquille en transférant les actifs qui sont liés à ce projet-là.
Alors, qu'est-ce que c'est que le siège social de la série C? Moi, je ne
le sais pas, mais ce que nous savons à l'heure actuelle, c'est qu'il n'y a pas
de clause qui est spécifiquement associée au fait qu'il va y avoir une
protection des emplois ici, au Québec. On a parlé d'un siège social, mais on
n'a pas parlé des emplois.
M. Boivin (Simon) : Vous
notez que la filiale qui touche à la série C n'est pas affectée par les
pertes d'emploi, ce matin, là.
M. Péladeau : Écoutez, on va
devoir attendre, donc, les précisions que la compagnie va donner au courant de
la journée. Il va y avoir un appel conférence, là, qui est la pratique
habituelle, après la divulgation des résultats et je suis convaincu qu'un
certain nombre, donc, d'experts et/ou de commentateurs, d'analystes financiers
vont poser des questions appropriées puis on espère alors, à ce moment-là,
d'avoir davantage de détails. De notre côté, nous allons également faire notre
travail.
Le Modérateur
: Merci.
M. Lavallée, Radio-Canada.
M. Lavallée (Hugo)
:
Bonjour, M. Péladeau. Sur un autre sujet, concernant la commission
parlementaire qui va se pencher sur le dossier UberX, de quel oeil vous voyez
ça, être assis autour d'une même table alors qu'il y aura des gens qui vont
témoigner, qui, par ailleurs, ont des comportements qui ne respectent pas la
loi? Est-ce que vous êtes à l'aise avec ça?
M. Péladeau : Bien, je réitère
ce que je vous ai dit hier, M. Lavallée, effectivement, nous sommes mal à
l'aise. Je réitère ce que ma collègue la députée de Vachon, Martine Ouellet, a
dit devant les médias dimanche et j'ai également, moi aussi, un problème parce
que, je le mentionnais hier, voici ici le foyer de la démocratie, c'est là où
l'action législative se met en branle et nous allons, en commission
parlementaire, entendre des personnes qui sont... qui aujourd'hui, puisqu'autant
le ministre des Transports actuel que le ministre des Transports précédent ont
indiqué que l'activité d'Uber était illégale. Alors, oui, ça nous met extrêmement
mal à l'aise, mais je tiens encore à vous confirmer que nous allons participer
à la commission parlementaire.
M. Lavallée (Hugo) : Dans un
autre dossier, il y a une lettre ce matin du professeur de sciences politiques
Denis Monière, qui suggère une solution au problème de la convergence, qui vous
est cher. On devrait répartir les circonscriptions occupées par les gens de la
CAQ ou par les libéraux au prorata des voix exprimées lors de la dernière
élection. Donc, je ne le sais pas, là, je pense que c'est une soixantaine de circonscriptions
pourraient présenter un candidat du PQ, une vingtaine de Québec solidaire, etc.
Est-ce que ça vous apparaît une solution intéressante?
M. Péladeau : Bien, j'ai
également vu l'article, malheureusement je ne l'ai pas lu, vous m'en donnez des
détails. Tout ce que je peux vous dire pour l'instant, c'est qu'effectivement
je me réjouis que cette question fasse l'objet, donc, de débats, de partage,
d'échanges, et vous pouvez compter sur le Parti québécois pour s'engager,
justement, dans cette direction. Je l'ai dit, je l'ai mentionné, je l'ai
réitéré, il m'apparaît essentiel, effectivement, que le mouvement souverainiste
se réunisse, se rassemble et certainement que la convergence est une
perspective tout à fait appropriée.
Le Modérateur
: Merci.
M. Lecavalier, Journal de Montréal, Journal de Québec.
M. Lecavalier (Charles)
:
Bonjour, M. Péladeau. Vous dites que le redressement de Bombardier ne doit
pas se faire au détriment des employés...
M. Péladeau : Des emplois.
M. Lecavalier (Charles)
:
...des emplois. Vous, comme homme d'affaires, vous n'avez jamais mis à pied des
employés pour augmenter la rentabilité de votre entreprise?
M. Péladeau : Oui, je l'ai
déjà fait. Ceci étant, il y a des restructurations, des fois, qui sont nécessaires.
Mais là on parle d'un secteur et d'une entreprise qui est en difficulté
significative et on parle surtout et avant tout, je tiens quand même à vous le
dire, là, on parle d'une aide de l'État d'un milliard de dollars US. Je pense
que c'est inédit d'une certaine façon. Et ce n'est certainement pas comparable
avec les entreprises que j'ai eu le privilège de diriger.
Le Président (M. Leclair) :
Mais vous avez aussi fait le parallèle avec GM. Lors du redressement cette
entreprise-là, il y a eu aussi beaucoup de mises à pied. Alors, ce n'est pas un
processus normal, finalement, de voir ça, même si c'est malheureux pour les
gens qui perdent leur emploi, que ce redressement passe par une mise à pied?
M. Péladeau : Bien moi, je
vous dis que, lorsqu'on contribue à une somme aussi importante, il faut prendre
toutes les garanties nécessaires pour faire en sorte de protéger les emplois.
Et GM les a peut-être protégés ici au Canada, peut-être qu'ils n'ont pas été
protégés aux États-Unis. On parlait quand même d'une situation nord-américaine
extrêmement importante dans un secteur où, justement, sinistré, qui était celui
de l'automobile à l'époque. Alors, je pense que cette situation-là est
équivalente en ce qui concerne l'aéronautique, actuellement, ici, au Québec, et
nous devons prendre les mesures pour faire en sorte de la protéger et protéger
les emplois qui y sont associés.
Le Modérateur
: Merci.
M. Bellerose, ensuite...
M. Lecavalier (Charles) :
Juste un autre sujet, rapidement.
Le Modérateur
:
Dernière, M. Lecavalier.
M. Lecavalier (Charles)
:
Sur l'institut de la souveraineté, vous avez choisi un chasseur de têtes. Je me
demandais : Quel type de profil recherchez-vous à la tête de cet
organisme?
M. Péladeau : Écoutez, quand
l'institut va être créé — je l'ai mentionné la semaine dernière, je
vais vous le rementionner — l'institut en fera donc l'annonce, et
vous poserez les questions à ce moment-là, et, le cas échéant, vous verrez quel
était le profil, pour répondre spécifiquement à votre question.
Le Modérateur
: Merci.
M. Bellerose, Huffington Post. Dernière en français.
M. Bellerose (Patrick) :
Bonjour, M. Péladeau. Juste une petite précision sur Uber. Donc, vous
dites que vous avez quand même un malaise, mais que vous choisissez quand même
de participer, juste m'expliquer pourquoi vous avez finalement choisi, après
discussion au caucus, si je comprends bien, de participer.
M. Péladeau : Bien, c'est
clair, écoutez, nous avons été nombreux à en discuter, tout comme les commentateurs,
à s'exprimer sur cette question-là, la fameuse politique de la chaise vide,
nous avons considéré que ce n'était pas la stratégie à suivre. Et je pense
qu'on doit faire en sorte qu'on puisse avoir une discussion honnête, une
discussion précise et claire concernant l'illégalité et faire en sorte de
pouvoir engager l'action législative pour qu'une solution puisse être trouvée parce
que, pour l'instant, on peut éventuellement penser qu'il puisse avoir des
dérapages.
Nous l'avons vu, cette situation-là n'est
pas inédite ici, au Québec, il y a eu des situations troublantes qui se sont
produites dans de nombreuses autres villes occidentales, et donc on doit faire
en sorte de trouver les solutions nécessaires pour que ces dérapages ne s'effectuent
pas ici, au Québec.
M. Bellerose (Patrick) :
Considérant que c'est un service illégal, est-ce que le gouvernement aurait dû
se retenir de les inviter en commission parlementaire?
M. Péladeau : Bien, écoutez,
nous avons été nombreux... je vous réitère ce que j'ai dit à propos de ma
collègue la députée de Vachon, le fait d'être mal à l'aise à devoir participer
à une commission parlementaire où, effectivement, un des témoins effectue, au
dire... et puis nous partageons cette perspective-là, donc et du ministère des
Transports actuel et de son prédécesseur, une activité illégale.
Alors, oui, ça nous met mal à l'aise, mais
en même temps je pense que nous avons une obligation, comme parlementaires, de
faire en sorte de participer au débat et de trouver des solutions.
Le Modérateur
: En
réelle dernière en français, M. Bélair-Cirino, ensuite on passe en
anglais.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Oui. Bonjour, M. Péladeau. Tout d'abord, quel signal enverrait Ottawa s'il
ne prêtait pas main-forte à Bombardier? Quel est le signal que ça enverrait aux
Québécois?
M. Péladeau : Bien, je pense
que ça serait un très mauvais signal. Je persiste à répéter que les
contribuables québécois envoient des milliards de dollars à chaque année. Les Québécois
ont participé au sauvetage de GM, les Québécois ont participé à la subvention
de l'économie pétrolière en Alberta, les Québécois ont participé à la
fabrication des bateaux dans les chantiers maritimes de la Colombie-Britannique,
et nous constatons que le fédéral a laissé tomber l'industrie des pâtes et
papiers, ils n'ont pas mis une cent.
Je pense qu'il m'apparaît essentiel... Et
ce sera alors, à ce moment-là, si le gouvernement fédéral de M. Trudeau ne
devait pas soutenir une industrie aussi importante que l'aéronautique, bien, de
subir l'impact politique qui va y être associé.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Une
dernière question sur un dossier, disons, sensible, l'affaire Jutra.
Considérant les dernières révélations, la sortie de l'ombre d'une présumée victime
qui était, pour le moins, en bas âge lors des incidents et des événements
allégués, est-ce que votre réflexion a évolué sur la désignation de ce trophée
qui récompense l'excellence du cinéma par ce cinéaste-là? Peut-être, le temps
d'éclaircir toute cette affaire-là qui... peut-être serait opportun de renommer
le trophée, du moins cette année?
M. Péladeau : Écoutez, la
décision ne m'appartient pas, mais vous avez raison de mentionner qu'à la
lecture, donc, de ce que nous avons lu ce matin, des révélations extrêmement
troublantes. J'ose espérer qu'on aura l'occasion aussi d'en savoir... d'en
connaître davantage. Mais, dans les circonstances, une décision doit être
prise, et ce sera aux parties intéressées de la prendre, mais je vous avoue
que, personnellement, j'ai également un grand malaise.
Le Modérateur
: Merci.
M. Hicks, CBC.
M. Hicks
(Ryan) : Mr. Péladeau, good morning.
M. Péladeau : Good morning.
M. Hicks (Ryan) : Let's start off just with your reaction to the news of the job losses
at Bombardier.
M. Péladeau : Well, you know, what we have been seeing is that, unfortunately,
the deal that was signed previously by the Minister, Minister Daoust, completely forget or avoid, you know, protection of jobs.
And what we are seeing today is that, you know, they announced a significant
reduction.
Why, you know, public
money should subsidize a company that will reduce employment? I guess that the
deal, and I said… needs to be renegotiated, renegotiated financially to make
sure that we are not going to be the only one taking the risk in the
série C, but that we should have also the reward of having capital at the
top level, either in Bombardier aerospace or either at the parent company.
We said that, you know,
before the announcement that was done by Minister Daoust, and we continue to
repeat. And again, I think that it is worth to mention that the Caisse de
dépôt, which has financial experts, decided not to invest in série C, they
decided to invest in Bombardier Transport, in the subsidiary, not being forced
to take all the risk associated with a single project.
And the second thing, I
think, very important : Premier Couillard should take the phone and call
the Prime Minister to say : You need to hurry up. The aerospace business
and the industry in Québec is so important, it is an exportation, also, factor
so significant that we need to make sure that we are going to take the proper
measures to protect it.
M. Hicks (Ryan) :The Federal Innovation Minister just put
out a press release saying that they are continuing their dialogue, they're
continuing the talks with Bombardier regarding a federal bailout. What if the federal
Government says no? What would
that mean to you?
M. Péladeau : That would be a very bad message, a bad message basically saying
that the federal Government is completely ignoring one of the most important
industry in Québec.
Le Modérateur
: Oh! bonjour. Après vous, Mme Fletcher.
Mme Fletcher (Raquel) : Good morning, Mr. Péladeau. I'm Raquel Fletcher, with Global.
I'm a new journalist here.
M. Péladeau : Welcome.
Mme Fletcher (Raquel) :Thank you.
M. Péladeau : I don't know if I should say welcome, but I guess so, why not? It's
OK?
Mme Fletcher (Raquel) : Yes, it's OK.
M. Péladeau : Ah! M. Authier m'a dit : C'est
correct, alors…
Mme Fletcher (Raquel) : Are you saying to Mr. Daoust and to the Liberal Government :
I told you so?
M. Péladeau :
I'm sorry, I missed it.
Mme Fletcher (Raquel) : Are you saying to Mr. Daoust and the Liberal Government :
I told you so?
M. Péladeau :
Well, I'm not going to say it that way, I'm going to say that, you know, the
first… well, many times before the transaction was announced by Minister
Daoust, we said that we need to make sure that we're going to take measures to
protect Bombardier, and then the deal was announced. The day it was announced,
we said that was a bad deal because we would not invest in, you know, a
corporate entity that was basically being built for the purpose of supporting
série C, and, at the end of the day, basically saying, that the taxpayer
in Québec will get all the risk associated to one project instead of being in a
position to be rewarded by the other assets that Bombardier owns. I think,
obviously, specifically in the Bombardier aerospace
subsidiaries — consider the Q400 and all the business jets — but
also, if they would invest at the top, then they will also going to be able to
be rewarded by the other assets. And I think specifically of Bombardier
Transport, which is, you know, doing pretty well. So, we're taking all the risk
and we do not have any reward.
Mme Fletcher (Raquel) : In French you also mentioned protecting the shareholders. What is your
fear for the shareholders and the stock options?
M. Péladeau :
I said : Protecting the jobs, protecting the employees, I didn't refer to
the shareholders.
Mme Fletcher (Raquel) : OK. Do you have any reaction to the shareholders?
M. Péladeau :
Which one, the parent company?
Mme Fletcher (Raquel) : The shareholders of Bombardier.
M. Péladeau :
The parent company. Well, obviously, you know, the time is pretty difficult.
We're saying that the stock is down significantly, well, you know, that's what
buying shares is all about, so, you have up and down. And I guess that
sophisticated investors that know their investing in companies could be
rewarded by the fact that the stock will go up, but
also the downside of it is that the stock will go down.
Mme Fletcher (Raquel) : OK. Thank you.
(Fin à 8 h 39)