(Huit heures seize minutes)
M. Péladeau : Alors, bien,
nous l'avons constaté une fois de plus hier, c'est le festival du cafouillage,
le festival de l'improvisation, le festival du laisser-aller, hein? Vous avez
entendu, tout comme moi, donc, la ministre de l'Économie, qui a dit, à propos
de RONA : Ce ne sont plus des garanties, ce sont des attentes. Et elle
nous a dit, dorénavant, que ce n'est plus le gouvernement du Québec qui a
compétence ou autorité en cette matière, c'est le gouvernement fédéral, avec la
loi sur les investissements étrangers. C'est absolument ridicule, absolument
ridicule.
Alors, les Québécois sont très préoccupés de
cette transaction. On considère que ce n'est pas une bonne chose que nous
perdions nos sièges sociaux, que nous perdions RONA. Or, il se trouve que le Québec
avait la capacité d'intervenir. Il a toujours la capacité aujourd'hui, avec une
détention d'environ 17 % par la Caisse de dépôt. Mais vous vous
souviendrez que c'est M. Bachand, durant la campagne électorale de 2012,
qui avait souhaité que le gouvernement, par le biais d'Investissement Québec,
prenne une participation au capital de RONA. À ma connaissance, cette
participation était jusqu'à hauteur de 9 %, peut-être même un peu plus.
J'ai fait un calcul rapide ce matin. Donc, la valeur... la capitalisation boursière
de RONA, avec une action à 24 $, est de 2,5 milliards. Ça, ça veut
dire que la participation du Québec, par le biais d'Investissement Québec,
alors que le stock était environ à 12 $, il devait détenir... je n'ai pas
les chiffres exacts, on va tenter de les obtenir en posant des questions à
Investissement Québec, et ce serait bien qu'Investissement Québec réponde à ces
questions : Combien détenaient-ils d'actions? Quand les ont-ils vendues,
et comment, et à qui? Mais chose certaine, s'ils détenaient environ 10 millions
d'actions, bien, ils auraient laissé sur la table 120 millions de dollars
dans cette transaction-là qui a été annoncée.
Alors, ça serait intéressant de savoir,
d'avoir tous les détails, pour Investissement Québec, de cette transaction
parce qu'on parle de beaucoup d'argent. Alors, est-ce que le gouvernement va
répondre à ces questions tout à fait légitimes que la population du Québec se
pose? Bien, nous allons évidemment continuer à faire notre travail pour faire
en sorte que, dans cette soi-disant transparence que voulait instaurer le
gouvernement de Philippe Couillard, on puisse y arriver.
Le Modérateur
: On va y
aller avec le micro de gauche. M. Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) : Comment
vous expliquez qu'Investissement Québec ne réponde pas aux questions?
M. Péladeau : Je n'en sais
rien du tout, je n'en sais rien du tout, mais je considère que, puisque c'est
l'argent des contribuables, il devrait être redevable et imputable à l'endroit
de la collectivité. Et ce qu'on commence à comprendre, c'est que, malgré le
fait que M. Bachand ait donné des directives — c'est le bras
financier, là, c'est le bras financier du gouvernement — à
Investissement Québec d'acheter des actions de RONA, donc en 2012, action qui a
été entreprise, bien, ces actions-là n'ont pas été achetées par ce que nous
appelons, donc, le Fonds de développement économique du Québec, ils ont été
achetés sur les fonds propres.
Et vous vous souviendrez — et je
n'en reviens toujours pas — alors que le ministre de l'Économie de
l'époque, Jacques Daoust, avait dit à propos de la transaction de Canadian
Royalties... C'est un prêt de 100 millions de dollars, là, qui a été
octroyé à cette compagnie. Le prêt a été octroyé par les fonds propres, et de
dire du ministre Daoust, qui n'était plus président d'Investissement Québec,
qu'il n'était pas au courant de ce prêt. Alors, effectivement, il semble que,
parce que la transaction a été faite par les fonds propres d'Investissement
Québec, le gouvernement ne serait pas au courant. Voyons donc! Est-ce qu'on
prend le monde pour des valises? C'est l'argent des contribuables. Il a
simplement à le demander et Investissement Québec a simplement à répondre à la
population. Ce n'est pas l'argent d'Investissement Québec, c'est l'argent des
contribuables qui est en cause. Le gouvernement doit répondre.
M. Laforest (Alain)
:
Concernant Anticosti, M. Péladeau, on apprend, ce matin, dans Le
Journal de Québec, que, même si les libéraux qui sont au pouvoir actuellement
affirment et répètent que ce ne sont pas les libéraux qui ont enclenché les négociations
avec l'entreprise, il y a un échange de courriels qui prouve que le cabinet de
l'ex-premier ministre Jean Charest était impliqué. Vous en pensez quoi, là, de
toute cette histoire-là?
M. Péladeau : Bien, une autre
imposture du gouvernement Couillard. Vous l'avez mentionné, ça fait déjà, donc,
plusieurs jours que cette nouvelle est sortie. Aujourd'hui, preuve à l'appui,
avec ce que vous venez de mentionner, effectivement, des courriels, bien, c'est
le cabinet de M. Charest qui a entamé cette transaction et c'est le gouvernement
de Mme Marois qui l'a terminée. Et j'ai toujours dit, et je vais le
répéter, je considère que c'était une bonne transaction parce que... plutôt
que, si le cas échéant, il s'avérait qu'il y ait des hydrocarbures et qu'avec
le processus législatif approprié et les critères d'acceptabilité sociale qui
sont ceux qui ont... dont nous faisons la promotion et pour lesquels nous
sommes en accord, mais je pense que les Québécois et les Québécoises devraient également
aussi participer à l'enrichissement collectif. Or là, aujourd'hui, nous l'avons
constaté à Paris, là, tout d'un coup, notre premier ministre est devenu vert. Et,
par des décisions arbitraires et des décisions qui risquent de coûter cher, là
aussi, aux contribuables, je l'ai mentionné ici hier, nous nous en allons
directement vers un débat judiciaire. Ça va coûter combien d'argent ça, en
honoraires d'avocats et ça va coûter combien d'argent, éventuellement, en
pénalités que les Québécois vont être appelés à payer si, effectivement, un
tribunal trouvait coupable ou responsable le gouvernement de ne pas respecter
la signature que l'État a apposée en bas du contrat? Je ne le sais pas, mais
les prétentions risquent d'être très élevées, d'autant plus que le premier
ministre s'est promené à gauche et à droite, et il récidive, et il réitère à
des fins purement électoralistes. Mais ce sont les contribuables qui vont payer
à la fin de cet exercice.
Le Modérateur
: Merci.
Micro de droite, M. Robillard.
M. Robillard (Alexandre)
:
M. Péladeau, Investissement Québec refuse de donner des détails sur la
transaction. Donc, juste bien comprendre, est-ce que c'est Mme Anglade qui
doit obtenir ces informations-là et les rendre publiques? Parce que, jusqu'ici,
c'est une fin de non-recevoir quand il y a des demandes qui sont faites à
Investissement Québec. C'est ça?
M. Péladeau : Oui, bien, bien sûr,
mais plus que Mme Anglade, le premier ministre. C'est le premier ministre
qui est responsable du gouvernement. C'est lui qui a nommé Mme Anglade au
ministère de l'Économie, c'est lui le patron. Il ne peut pas dire tout d'un
coup que ses ministres ne sont que des marionnettes. C'est lui le responsable.
Quand vous êtes un P.D.G., comme je l'ai été, quand vous êtes un chef de parti,
comme lui l'est, comme je le suis, vous avez la responsabilité de faire en
sorte, d'autant plus lorsque vous faites de la politique et que vous travaillez
avec l'argent des contribuables, d'être transparent. Il nous a dit qu'il allait
être transparent. Quelle est cette transparence sinon, effectivement, de cacher
la vérité aux Québécois et aux Québécoises?
M. Robillard (Alexandre)
:
Sur Anticosti, M. Daoust, hier, nous a dit qu'il ignorait tout de ce que
Ressources Québec faisait et des discussions qui ont mené à la lettre
d'intention d'août 2012. La semaine dernière, M. Arcand nous a dit qu'il
n'avait aucune connaissance politique du dossier. Aujourd'hui, on apprend que
des conseillers de M. Charest discutaient du dossier, étaient au courant
de ça, des directions de ministères aussi qui étaient impliquées là-dedans. Qu'est-ce
que vous pensez de ça, M. Péladeau?
M. Péladeau : Bien, je réitère
ce que je viens de dire, hein? C'est absolument inacceptable et
invraisemblable. C'est invraisemblable que, parce que... Vous savez, le ministre
de l'Économie n'est jamais au courant de rien, mais, quand on parle de petites
transactions, bien là, tout d'un coup, hein, il est très fier de dire qu'il a
fait un investissement de 3 millions à Shawinigan, tu sais. Donc, tout ça,
là, dans ce temps-là, ça va bien. Mais des transactions, je vous réitère celle
que je vous ai donnée comme exemple, Canadian Royalties, 100 millions, un
prêt de 100 millions... Il n'y en a pas 250, des prêts de 100 millions
chez Investissement Québec. Il y en a peut-être eu quatre ou cinq, des
investissements aussi majeurs. Il n'est pas au courant. Bien, voyons donc! Pensez-vous
que la population va le croire?
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
que c'est de l'aveuglement volontaire, selon vous?
M. Péladeau : Je ne sais pas
si c'est de l'aveuglement volontaire ou du mensonge pur et simple, mais, chose
certaine, la vérité, c'est qu'il a les moyens de le savoir, et ça m'étonnerait énormément
qu'il ne le...
En plus de ça, on parle de quelqu'un, là,
qui était président-directeur général d'Investissement Québec, là. Il n'arrive
pas d'une commission scolaire, là. Il a assumé, pendant de nombreuses années,
la présidence d'Investissement Québec, le véhicule, et il prétend qu'il n'était
pas au courant. Fumisterie!
Le Modérateur
: Merci.
M. Caron, Journal de Québec et Journal de Montréal.
M. Caron (Régys)
: Bonjour,
M. Péladeau. On dit souvent que la Caisse de dépôt et Investissement
Québec doivent être... il doit y avoir un mur entre le pouvoir politique et ces
institutions-là. Est-ce qu'un gouvernement du Parti québécois interviendrait
souvent auprès de ces organismes-là pour leur dire : Bon, protégeons tel
siège social, passerait des commandes aussi directes que ça? Est-ce que c'est
faisable?
M. Péladeau : Bien, il y a
deux choses, je pense, qui sont utiles de mentionner. La première, c'est qu'effectivement
Investissement Québec, c'est le bras financier du gouvernement, et ce bras
financier travaille, évidemment, aussi avec d'autres organismes. Lorsqu'Investissement
Québec achète des actions de RONA, ça donne un signal, ça donne un signal aux
autres organismes pour faire en sorte que nous puissions atteindre les
objectifs, et cet objectif de la Caisse de dépôt existe. Il existe, puisque,
lorsque Jean Lesage est à l'origine de la création de la Caisse de dépôt, oui,
certes, il s'agit de faire fructifier l'épargne des Québécois, mais il s'agit
également de participer au développement économique du Québec. C'est une double
mission, vous le savez, et il y a eu des débats ici, à l'Assemblée nationale,
pour préciser la teneur et le rayonnement de cette double mission. Alors, oui,
la Caisse de dépôt doit participer au développement économique.
M. Caron (Régys)
: Mais,
quand un conseil d'administration est d'accord avec une transaction, il y
trouve sont intérêt, est-ce que la Caisse de dépôt et Investissement Québec, ou
tous les organismes d'État qui sont impliqués, peuvent dire au C.A. :
C'est bien de valeur, mais nous, on refuse. Donc, vous allez passer votre tour?
Est-ce que ça peut se faire? Est-ce que ça peut aller jusque-là?
M. Péladeau : Écoutez, moi,
j'ai l'intime conviction que... Tu sais, Investissement Québec et la Caisse de dépôt
travaillent en concert, mais ils ont éventuellement, donc, une capacité de
pouvoir s'engager dans le développement économique de façon concertée et c'est,
je pense, comme ça que ça doit également se produire parce que ce n'est pas
aller à l'encontre de la mission de la Caisse de dépôt que de participer au
développement économique et de s'associer avec un autre organisme, une autre
institution comme Investissement Québec.
Vous savez, Investissement Québec avant,
c'était la Société générale de financement, et la mission de la Société
générale de financement était encore plus précise concernant le développement
économique. Aujourd'hui, et ça, j'ose espérer... parce que, là aussi, les
Québécois et nous, au Parti québécois, nous sommes en attente. Vous savez, à la
dernière session, le ministre Daoust, pour respecter l'échéance légale du dépôt
du plan stratégique, a déposé... et il nous a dit qu'il n'était pas satisfait. Mais
il est où, le plan stratégique aujourd'hui, à l'heure où, nous, nous parlons
d'Investissement Québec? Nous ne l'avons toujours pas. Nous n'avons pas de
stratégie, nous n'avons pas de vision et nous n'avons pas de politique
économique de la part du gouvernement Couillard.
Le Modérateur
:
Dernière question, M Caron.
M. Caron (Régys) : Mais je
veux bien vous comprendre, M. Péladeau. La Caisse de dépôt peut-elle dire
à un conseil d'administration : Non, vous ne le ferez pas, vous ne vendrez
pas votre compagnie à des Américains?
M. Péladeau : Non, la Caisse
de dépôt ne peut pas faire ça, mais la Caisse de dépôt possède des actions et
la Caisse de dépôt a la liberté de déposer ou non dans une offre, comme tous
les autres actionnaires, d'ailleurs. Elle n'a pas de statut particulier, sinon
de pouvoir dire oui ou non à une transaction.
Le Modérateur
:
Dernière question.
M. Caron (Régys) : Question d'intervention
politique, M. Péladeau, le premier ministre a dit...
M. Péladeau : Bien, M. Caron,
je pense que vous pouvez peut-être laisser certains de vos collègues.
M. Caron (Régys)
:
Juste une petite question.
Le Modérateur
: Une dernière,
dernière, M. Caron, ensuite on passe à M. Bélair-Cirino.
M. Péladeau : C'est vos
collègues qui vont...
M. Caron (Régys) : Le premier
ministre a dit hier : Les fonctionnaires du ministère de l'Environnement
vont respecter nos commandes, question des autorisations pour la fracturation
hydraulique à Anticosti. Qu'est-ce que le Parti québécois... Qu'est-ce que le
chef du Parti québécois pense d'une commande, d'une telle commande politique
placée par le premier ministre à des fonctionnaires qui, normalement, ont des
grilles d'analyse, ont des critères pour...
M. Péladeau : Bien oui, bien
sûr, vous venez de le dire, M. Caron, c'est tout à fait inacceptable et,
encore une fois, c'est le festival du cafouillage parce que le ministre de
l'Environnement dit l'inverse. Alors, où allons-nous? Où allons-nous dans ce
gouvernement, sinon d'antinomie, à contradiction, à paradoxe? C'est ça, le
gouvernement Couillard.
Le Modérateur
:
M. Bélair-Cirino, Le Devoir.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Justement, au lendemain de ses déclarations de M. Couillard, quelle sera la
crédibilité de cette étude hydrologique là, selon vous?
M. Péladeau : Mais vous avez
raison de poser la question, et effectivement on commence... le doute est semé.
Est-ce que... Alors, à ce moment-là, s'il devait y avoir une étude, les
Québécois et les Québécoises pourront avoir confiance aux résultats de l'étude,
auront travaillé... auront-ils travaillé dans la transparence ou leurs
recherches et leurs conclusions sont déjà orientées et écrites d'avance? C'est
inacceptable.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
M. Couillard se refuse de se lancer dans l'exploitation des hydrocarbures
sur Anticosti parce qu'il y aura notamment de la fracturation hydraulique.
Vous, êtes-vous favorable à ce procédé-là qu'est la fracturation hydraulique
dans un milieu comme Anticosti?
M. Péladeau : À l'heure où
nous nous parlons, là, nous devons respecter la signature, la signature de
l'État. Et ce que je comprends de ce contrat, c'est qu'il y a des forages qui
ont été effectués par carottage et il y aurait trois forages par fracturation.
Nous devons terminer le contrat.
De toute façon, si nous ne le terminons
pas, bien, encore une fois, comme je l'ai dit, mentionné, ça va donner
ouverture à des poursuites judiciaires, et ensuite, bien, le cours législatif
va effectivement s'engranger, et il y aura un BAPE, et les citoyens et les
citoyennes auront l'occasion, un, d'une part, d'avoir la connaissance
appropriée — puisque, pour l'instant, nous ne l'avons
pas — et de déterminer avec un jugement éclairé les décisions qui
devront être prises.
Le Modérateur
: Merci.
M. Salvet, dernière en français, je crois.
M. Salvet (Jean-Marc)
:
Bonjour, M. Péladeau. Pour bien comprendre, est-ce que vous demandez
formellement et directement, vous, M. le chef de l'opposition officielle, à
Québec, à la Caisse de dépôt de ne pas vendre ses avoirs dans RONA?
M. Péladeau : Mais là il est
un peu tard, ils ont annoncé qu'ils allaient déposer dans l'offre.
M. Salvet (Jean-Marc)
:
Donc, il est trop tard. C'est parce que je vous entends, donc, parler de ça.
Vous semblez dire qu'il faut intervenir, il faut agir, mais donc il est trop
tard?
M. Péladeau : Bien, je
souhaiterais intervenir, je ne connais pas les termes du dépôt éventuel. Est-ce
qu'il y a eu des négociations qui ont eu lieu entre la direction de Lowe's, la
direction de RONA et la direction de la Caisse de dépôt pour le dépôt à
l'intérieur de l'offre des actions détenues par la caisse?
M. Salvet (Jean-Marc)
:
S'il n'est pas trop tard techniquement, demandez-vous, vous, formellement à la
caisse de ne pas déposer?
M. Péladeau : Je souhaite, et
je l'ai mentionné à plusieurs reprises, que cette transaction ne se réalise
pas. Ils sont trop nombreux, les sièges sociaux qui ont quitté le Québec, et
les conséquences sont trop nombreuses et néfastes pour le Québec. Nous devons
avoir une position, une politique et une stratégie de maintien et d'accueil de
nouveaux sièges sociaux. Nous allons dans la mauvaise direction.
La Modératrice
:
Dernière, M. Salvet.
M. Salvet (Jean-Marc)
:
Pensez-vous qu'à ce stade-ci il serait bon que vous mettiez plus de poids dans
la balance et que vous demandiez formellement à la caisse de ne pas déposer?
M. Péladeau : Nous allons
faire ce qui est approprié au moment opportun.
Le Modérateur
: Merci.
En anglais, M. Hicks, CBC.
M. Hicks (Ryan) :
Good morning.
M. Péladeau :
Good morning.
M. Hicks (Ryan) :
What is the threshold, for you, for a foreign company to be able to buy a
Québec company?
M. Péladeau :
Well, you know what? I would not talk about threshold, I would talk about a
strategy, I would talk about a policy. And, unfortunately, what we are seeing
right now, there is no such a thing, you know, in the Government, it's, you
know, free-for-all and we consider that, you know, everything is for purchase.
I don't believe this is the right strategy.
I believe that head
offices in Québec will maintain our capacity to get richer. And each time that we
are loosing one — and there's been so many examples for the last
20 years to show up that — you know, each time that we are
loosing a head office, we are loosing jobs, we are loosing all the councils
that comes with it, and we are loosing the money, and
the capacity to tax, you know, good compensation to make sure that the citizens
of Quebec will participate in the missions of the State which are, as we all
know, the most two important : education and health.
M. Hicks (Ryan) : So, if you were Premier today, how would you stop this merger?
M. Péladeau :
Well, stop the merger is certainly something that we will have to think about.
First of all, I'm not Premier, so… but, if I was to be Premier, I would tell
you…
M. Hicks (Ryan) : Because it sounds to me like you don't want this deal to happen.
M. Péladeau :
I will tell you… I will have a strategy. I will have a policy, a policy to
protect our companies, a policy to protect our head offices, a policy to grow
our economy in Québec, not a policy of getting rid of everything, not a policy
of free-for-all. And this is what's happening elsewhere. It's even happening in
Canada. Canada has his own legislation to protect Canadian enterprises, and
that has been seen in the past. Remember Canadian PotashCorp, you know, it was
a takeover bid and the Canadian Government decided not to proceed. So, we need
to have tools and we need to have a policy, and there is no such thing right
now in the «gouvernement Couillard».
Le Modérateur
:
Merci. M. Authier, The Gazette.
M. Authier (Philip)
:
Good morning, Mr. Péladeau. I'm just reading the story here that Mr. Charest's
office was directly involved in negotiations with the petroleum companies over
île Anticosti. Can I get your reaction to that?
M. Péladeau :
Well, you know…
M. Authier (Philip)
:
It seems that they were right at the top.
M. Péladeau :
Absolutely and, you know, you're right to raise this. And what we are seeing is
that, you know, because the Premier went in Paris, and he's suddenly changed
his mind, and he's accusing, you know, the Parti québécois. Because, as you
know, he said that the worst thing he met, you know, when he came in was, you
know, this contract. But this contract, you know, the negotiation began with
his predecessor. So, again, you know — and we've been seeing this so many times — he is not transparent with the people of Québec. He's not
transparent with the citizens and he need to be reliable, as a politician, to
the signature of the State. And I said yesterday, and I will repeat it, you
know, on the Globe and Mail for the last few days, we've been seeing
people are saying Philippe Couillard is creating instability in the economy. So
he's going in Davos, he's going everywhere. You know what? People will raise :
Will you respect the signature? Because, with some contracts, you decided not
to go in this direction. And you know what? If a lawsuit was to be filed, I
guess that this will be in the media. And you know what? The world will know
about it.
Le Modérateur
:
Merci beaucoup.
M. Péladeau : Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 36)