(Onze heures dix-huit minutes)
M. Roberge : Je vous remercie.
Je suis ici aujourd'hui pour parler de quelque chose d'extrêmement important, c'est-à-dire
la santé des élèves, la santé des enfants et du personnel qui travaille dans nos
écoles, par la bande, parce que, ce qu'il est question aujourd'hui, c'est la
vétusté des écoles, particulièrement à la CSDM, la commission scolaire des
écoles de Montréal, mais il y en a ailleurs au Québec.
Où, combien? On ne le sait pas. Et justement
c'est en bonne partie ça, le problème. Le ministre n'a aucune idée, aucune idée
de la qualité et de la vétusté du parc-école du Québec, des établissements. Et
lui-même le dit... J'ai talonné le ministre aujourd'hui pour qu'il dépose, justement,
un tableau précis des écoles au Québec, de savoir combien ont des problèmes de
vétusté, combien ont des moisissures, combien ont des champignons et surtout un
plan pour remédier à la situation. On est obligés, là, d'aller chercher dans
les médias, dans les journaux et même en écoutant l'émission Infoman
pour savoir dans quelle mesure les écoles sont-elles dangereuses pour la santé
de nos élèves et des professeurs.
C'est incroyable de voir que le ministre
m'a répondu : Il n'y a pas d'enjeu sur la dégradation de notre parc-école.
Il n'y a pas d'enjeu pour lui. Ça relève de la commission scolaire, il s'en
lave les mains. C'est le retour du ministre Ponce Pilate aujourd'hui, qui s'en
lave les mains de la santé des élèves, de la santé du personnel. La commission
scolaire s'en occupera. Manifestement, là, ça, c'est le résultat de la gouvernance
du Parti québécois et du Parti libéral, qui, depuis des années, n'ont pas
investi suffisamment d'argent pour entretenir les écoles, prévenir les problèmes
et les régler.
On a vu, dans le reportage d'Infoman,
l'école Hochelaga est fermée, l'école Baril est fermée, l'école
Saint-Nom-de-Jésus est en très mauvais état. L'école Saint-Gérard, fermée
depuis 2012, toujours pas reconstruite. Ensuite, il y a un paquet d'écoles qui
sont entourées d'échafauds, de grillages pour permettre aux élèves d'essayer
d'entrer dans les écoles. On croirait une zone de guerre. Il y a des morceaux
de mortier qui leur tombe dessus, des briques qui tombent sur la tête de gens à
moins qu'ils ne passent par les corridors sécurisés. Ça n'a pas de sens. Ça n'a
pas de sens que nos jeunes n'aient pas accès à des écoles qui soient numéros
un, sécuritaires, dans lesquelles ils peuvent aller passer leur journée sans
craindre de développer des problèmes pulmonaires, puis ensuite, stimulantes,
parce qu'on vise plus haut que ça, là. On vise plus que la sécurité, on vise
des milieux stimulants, des écoles où on a le goût d'aller. Mais là, on est très,
très, très loin de ça.
On a vu que la CSDM, maintenant, fait
passer des questionnaires médicaux à ses futurs employés, et, parmi toutes ces
questions, il y a une question : Êtes-vous sensibles aux moisissures?
Avez-vous déjà eu des problèmes liés à la qualité de l'air? C'est rendu qu'on
sélectionne les employés en fonction de leur résistance aux moisissures puis
aux champignons plutôt que d'assainir l'air qu'il y a dans nos écoles. Ça n'a
plus de sens. Ça devrait être une priorité pour le ministre de l'Éducation,
puis il m'a répondu ce matin : Ce n'est pas un enjeu.
Écoutez, avec le nombre de reportages qu'il
y a eu là-dessus, avec les problèmes de santé qu'il y a, que le ministre nous
dise : Ce n'est pas un enjeu, c'est incroyable. Son niveau de déconnexion
est stratosphérique.
La Modératrice
: On va
prendre les questions.
M. Chouinard (Tommy)
:
Vous dites que, donc, le ministre n'a pas de tableau à présenter sur les
écoles, mais il y a un plan d'investissement, par ailleurs, qui est prévu, là,
sur le plan des infrastructures. Je pense qu'il y a une réfection des écoles, mais
là vous dites qu'il y a un plan d'investissement, mais il n'y a pas de diagnostic
qui a été fait au préalable?
M. Roberge : Exactement. À
chaque année, c'est normal, à la grandeur du Québec, il y a un plan d'entretien
des bâtiments. Mais, pour les écoles, manifestement, ce plan-là qu'on a depuis
des années est un échec. Et le ministre dit : Bien, continuons, on aime
ça. Alors, ce qui nous a menés, là, à des écoles vétustes, continuons-le encore
un petit peu.
Manifestement, on a besoin de plus qu'un
investissement annuel comme ça, là. Il faut un diagnostic puis, après ça, un
plan pour régler le problème parce que là, là, on est dans une situation où nos
écoles se détériorent au point qu'on doit les fermer.
M. Chouinard (Tommy)
:
Les commissions scolaires sont responsables de leurs bâtiments. Est-ce qu'eux
diffusent cette information-là? Est-ce que les parents sont en mesure de savoir
si leurs enfants fréquentent des écoles qui ont des problèmes ou non de
vétusté, ou de moisissures, ou je ne sais trop?
M. Roberge : Je ne pense pas
que ce soit facile de le savoir. On a pris connaissance d'un document du
ministère qui dresse un portrait des écoles de la CSDM, mais ce n'est pas
complet, ce n'est pas précis, et le ministère n'a pas un portrait pour l'ensemble
du Québec. Le ministère devrait avoir un portrait pour l'ensemble du Québec
parce que c'est ensuite lui qui finance les commissions scolaires pour que les
commissions scolaires entretiennent leurs parcs-écoles. Mais, quand on n'a pas
l'information, on ne peut pas prendre la bonne décision. C'est pour ça que j'ai
dit que je vais talonner personnellement le ministre jusqu'à ce qu'il nous
dépose à tous, à tous les parlementaires, un état de la situation.
M. Lecavalier (Charles)
:
Est-ce que c'est un problème qui est essentiellement montréalais?
M. Roberge : Il est plus grand
dans la région de Montréal, mais ce n'est pas un problème qui est essentiellement
montréalais. C'est un problème des écoles plus âgées, qui ont été construites
avant les autres, et qui ont été mal entretenues, faute de budget.
La Modératrice
:
D'autres questions? Merci.
M. Roberge : Je vous remercie
beaucoup.
(Fin à 11 h 24)