(Douze heures quinze minutes)
Mme Vien
: Bonjour à vous
tous. Mme Marie-Ève... Je suis accompagnée ce matin ou ce midi par Mme
Marie-Ève Paré, qui est présidente-directrice générale de l'Association des
hôtels du Grand Montréal; de Benoit Sirard, président de l'Association
Hôtellerie Québec; et de Mme Michelle Doré, présidente de l'Association
hôtelière de la région de Québec. Alors, chers membres des médias, merci d'être
là. Je sais que la journée est fort occupée. C'est très apprécié de vous voir
ici aujourd'hui.
Je
viens de déposer à l'Assemblée nationale le projet de loi n° 67, Loi
visant principalement à améliorer l'encadrement de l'hébergement touristique.
Avant de vous présenter les propositions contenues dans ce projet de loi,
permettez-moi de revenir brièvement sur le contexte qui a motivé cette
intention.
Au Québec, à l'heure actuelle, plus de
9 000 établissements d'hébergement touristique sont classifiés, incluant
875 campings et 618 pourvoiries. En effet, à notre connaissance, le Québec se
distingue à travers le monde par son programme de classification étatique et
obligatoire. Cette approche québécoise fixe les conditions qui assurent
l'équité entre les exploitants, la protection du touriste par le biais d'un
produit d'hébergement sécuritaire et de qualité, notamment auprès des
clientèles internationales. Je vous rappelle que la classification, qui va
jusqu'à cinq étoiles reflète, entre autres choses, l'indice de confort,
l'entretien des lieux et des services offerts.
L'avènement des plateformes collaboratives — on
peut penser à Airbnb, VRBO ou encore HomeAway — est d'autant apprécié
des exploitants d'hébergement touristique ou du propriétaire qui rend son logis
disponible de façon non permanente que du touriste qui y trouve une offre
variée et, disons-le, conviviale. En fait, un nombre de plus en plus important
d'établissements ou de résidences s'y affichent. Plusieurs y offrent de
l'hébergement touristique sans respecter les obligations légales, souvent par
ignorance ou parce que le règlement actuel est flou quant à la notion
d'occasionnalité. Ils opèrent donc sans attestation, concurrençant, du coup,
l'industrie qui, elle, se plie aux impératifs légaux. Ces nouvelles plateformes
séduisent le consommateur et sont là pour rester.
Cette loi ne vise donc pas les sites Web
ni les plateformes collaboratives, tout comme les babillards dans une épicerie
ou les petites annonces dans les journaux, par exemple, qui sont un mode
d'affichage simple et convivial. Elle consiste plutôt à miser sur le
renforcement de la loi et du règlement eu égard à l'exploitant d'un établissement
d'hébergement touristique.
Dès mon arrivée, j'ai entrepris une
démarche de consultation auprès de l'ensemble de l'industrie touristique. Nous
avons travaillé à trouver une solution juste et équitable pour les hôteliers et
les autres exploitants d'hébergement touristique : les gîtes, les
campings, les pourvoiries, dont les représentants sont ici avec nous aujourd'hui,
ceux-là mêmes qui respectent les lois et règlements en vigueur au Québec. Ce
que ces gens-là me demandaient, c'est cette recherche d'équité, c'est-à-dire notamment
être classés, payer les frais de classification et collecter la taxe sur
l'hébergement, qui retourne, je tiens à le préciser, à 100 % dans la
promotion de la région où elle est collectée. Et c'est par les associations, évidemment,
touristiques régionales. Il n'y a pas un sou qui vient au gouvernement, je
trouve ça important de le rappeler ici aujourd'hui.
Cela nous a permis de dégager des
orientations menant aujourd'hui au dépôt du projet de loi et, sous peu, de son
projet de règlement. Dans cette quête d'équilibre, nous avons aussi cherché à
protéger le citoyen qui met sa demeure à la disposition d'un voyageur ou d'un
touriste de temps à autre. Nous ne souhaitons évidemment pas l'assujettir à la
loi et à la procédure d'obtention d'une attestation s'il ne répond pas au
profil d'un établissement touristique. Ainsi, nous devons apporter un certain
nombre de modifications à la loi et au règlement. Les voici donc.
Concrètement, le projet de loi introduirait
la définition de touriste en plus d'y inclure les travailleurs qui se déplacent
pour effectuer un travail rémunéré. Cette définition s'inspire de celle de
Statistique Canada et de l'Organisation mondiale du tourisme. Permettez-moi de
vous imager un peu ce que ça veut dire. À l'instar des travailleurs en
veston-cravate qui vont à Montréal, par exemple, pour y travailler deux jours
en colloque et qui paient une chambre d'hôtel, et donc la taxe sur
l'hébergement, nous souhaitons aussi que le travailleur qui se déplace à
Port-Daniel ou encore à Amos soit considéré comme le col blanc de Montréal et
loge dans un établissement qui est classé.
De plus, nous souhaitons apporter une
clarification importante de ce qu'est un hébergement touristique. Nous
voudrions retirer la notion d'occasionalité, beaucoup trop floue, à notre avis,
pour ajuster le principe que l'hébergement touristique doit être entendu comme
une formule proposée sur une base régulière et dont l'offre est rendue
publique. Cela assurerait que tous les exploitants qui louent leur hébergement
de façon constante et publique soient assujettis à la loi et en seraient
également incluses les offres d'hébergement provenant des plateformes
collaboratives, si elles sont, bien sûr, offertes de façon constante. Ainsi, ce
dont nous voudrions nous assurer, c'est que des personnes qui, par exemple,
partent en voyage à l'étranger une ou deux fois par année et qui louent leur
maison pour deux semaines ne soient pas assujetties à la loi.
Un important allègement pour le demandeur
d'attestation de classification est aussi proposé. Il n'aurait plus à obtenir
préalablement des autorités municipales un certificat indiquant la conformité
de l'usage à la réglementation d'urbanisme. Ce serait dorénavant au ministère
du Tourisme de procéder à cette vérification. Outre l'allègement, il n'en
coûterait plus un sou pour faire cette démarche.
Le ministère compte actuellement sur les
services de deux inspecteurs. Avec le nombre actuel d'établissements classés et
la multiplication des offres sur les plateformes, force est de constater que le
suivi, le contrôle, mais aussi l'accompagnement ne sont pas optimaux. Nous
proposons de mettre à profit les 16 classificateurs de nos trois
mandataires et de leur déléguer les pouvoirs d'inspection. Ces organismes sont :
la Corporation de l'industrie touristique du Québec, Camping Québec et la
Fédération des pourvoiries du Québec.
Cette modification permettrait d'ajouter
16 inspecteurs, à coût nul pour le gouvernement du Québec, aux deux
inspecteurs du ministère du Tourisme, pour un total de 18. Par ailleurs, les
deux inspecteurs actuels du ministère du Tourisme se feraient alors déléguer
des pouvoirs d'enquête afin d'obtenir des preuves dans les cas d'infraction, par
exemple le pouvoir de contraindre, de citer à comparaître, de sanctionner
l'outrage à l'enquête.
Finalement, ils proposent une hausse des
pénalités prévues en cas d'infraction à la loi afin de les rendre plus
dissuasives. Actuellement, on me souligne qu'il peut en coûter moins cher de
payer l'amende que les possibles revenus que peut générer, effectivement, une
location actuellement. Cependant, je tiens à préciser que ma volonté est
d'accompagner les exploitants. Les inspecteurs auront donc un rôle important de
sensibilisation, d'où le rôle d'accompagnateur dont je parlais un peu plus
haut.
C'est dans le règlement que je déposerai
bientôt que se retrouve la notion... la nouvelle définition de ce que constitue
un hébergement... un établissement d'hébergement touristique, pardon. Les
avantages pour le citoyen sont importants. Si votre voisin voulait louer un
hébergement touristique grâce à notre projet de loi, peu importe qu'il le fasse
via une agence de voyages ou un site Airbnb, par exemple, il serait assuré de
la qualité et de la sécurité de l'établissement.
Si votre voisin est un exploitant, pour
faire sa demande, sa tâche serait non seulement allégée, car il y aurait un document
en moins à déposer, mais, en plus, il ne lui en coûterait plus un sou. Et, si votre
voisin est hôtelier, il serait enchanté, car il pourrait enfin dire que tout le
monde qui fait de l'hébergement touristique est sur la même longueur d'onde et
joue dans le même carré de sable.
En résumé, tout deviendrait plus clair
quant à savoir si un citoyen est un exploitant d'un établissement ou non, il
deviendrait plus facile et moins contraignant de faire une demande
d'attestation, nous mettrions plus de personnel pour mieux suivre le marché et
accompagner les exploitants et on augmenterait les amendes, qui n'ont rien de
dissuasif actuellement.
Voilà, mesdames et messieurs, ça complète
la présentation que je voulais vous faire aujourd'hui. Je vous réitère que je
suis entourée des principales associations hôtelières du Québec autour de moi
ici, mais nous avons aussi dans l'assistance des gens qui représentent
l'industrie. Merci beaucoup.
Le Modérateur
: On va
pouvoir passer, effectivement, à la période de questions. Juste vous présenter,
de quel média, et sur les questions du jour, s'il vous plaît. Merci.
Journaliste
: Oui, Mme
Vien, est-ce qu'on comprend que, pour la plateforme collective eux-mêmes, par
exemple Airbnb, il n'y a pas d'obligation faite de vérifier que ces
utilisateurs, effectivement, sont classifiés et collectent des taxes sur l'hébergement?
On se concentre sur les obligations à donner aux gens qui offrent de l'hébergement?
Mme Vien
: C'est
exactement ça. C'est exactement ça. Nous avons actuellement, au Québec, un
système très bien organisé, je l'ai dit, possiblement le seul du genre au
monde, où il existe un système de classification étatique obligatoire qui nous
donne une très bonne idée, au Québec, de qui fait de l'hébergement touristique,
donc, un système assez bien organisé. Ce que nous souhaitons, c'est de réitérer
ici qu'il n'est pas illégal de s'afficher, qu'il n'est pas illégal d'aller sur
un site que vous soulevez, que ce soit Airbnb ou d'autres. De la même façon qu'il
n'est pas illégal non plus d'aller mettre sa petite annonce sur babillard à
l'épicerie. Ce qui peut devenir embêtant, c'est que certains établissements ou
certaines personnes fassent de l'hébergement touristique et que cette
personne-là ne joue pas sur la même patinoire que les autres à partir du moment
où il est classé ou considéré comme un hébergement touristique. Alors, effectivement,
à votre question, la réponse, c'est exact. Nous ne nous adressons pas, ici, aux
plateformes collaboratives. Nous ne souhaitons pas non plus en contraindre
l'existence, pas du tout. Ce que nous souhaitons, c'est que les gens qui font
de l'hébergement touristique au Québec le fassent selon les règles établies.
Journaliste
: O.K. Et
les gens qui offrent de l'hébergement et qui vont devoir maintenant imposer des
taxes sur l'hébergement... On sait que le niveau de taxe varie d'une région à l'autre,
donc ces gens-là vont se coller sur le niveau de taxation qui est celui de leur
région ou vous comptez uniformiser le taux de taxation?
Mme Vien
: Bien,
écoutez, vous savez que je suis en train de revoir le modèle d'affaires et de
gouvernance en tourisme. Il y a des réponses qui vont venir très, très, très
prochainement. La question de la taxe spécifique de l'hébergement sera adressée
comme bien d'autres éléments, également, qui touchent le tourisme au Québec.
Maintenant, il est entendu qu'à partir du
moment où une personne, un citoyen, un exploitant, se classe dans la catégorie
des hébergements touristiques, on s'attend, bien sûr, si on veut que tout le
monde joue sur la même patinoire, qu'il prélève les taxes, paie ses frais
exigibles pour avoir son attestation, etc. Ça devient... Ça tombe sous le sens
qu'effectivement cette personne-là se plie à ces conditions-là.
Journaliste
: Avez-vous
une idée du montant que ça pourrait représenter pour l'industrie touristique en
bout de course, puisque ça y retourne?
Mme Vien
: Le fait que
nous soyons maintenant... que d'autres personnes pourraient avoir cette
attestation, c'est plusieurs centaines de milliers de dollars que ça pourrait
peut-être représenter, oui.
Journaliste
: Plusieurs
centaines de milliers de dollars. O.K.
Mme Vien
: Oui. Mais ce
n'est pas précis parce qu'on est dans un domaine un peu flou d'illégalité.
Alors, vous comprenez qu'on peut avoir une petite idée, mais je pense,
peut-être, qu'après la première année, la deuxième année, on risque d'avoir une
idée beaucoup plus précise de ce à quoi on s'est attaqué.
Journaliste
: Juste
pour clarifier, justement, dans le fond, le gouvernement ne se donne pas le
mandat d'encadrer Airbnb au Québec? Ce n'est pas ça que vous vous donnez comme
mandat, pas du tout, là.
Mme Vien
: Ce que je
veux, ce que je souhaite, première des choses, c'est de clarifier qui fait de
l'hébergement touristique, au Québec, et qui n'en fait pas. Je le répète, nous
ne voulons pas embêter la dame ou le monsieur qui part un mois en France et qui
veut louer son logis. Ce n'est pas de ça dont il est question ici, puis ça, on
vient clarifier ça. Ça, c'est une excellente nouvelle.
Maintenant, à partir du moment où vous
êtes quelqu'un qui fait de l'hébergement touristique et vous ne payez pas vos
dus, vous ne vous pliez pas à la réglementation, nous, ce qu'on dit, bien, il y
a inéquité, et on doit adresser cette chose-là. Ce n'est pas Airbnb qui fait
que telle personne ne paie pas son dû ou n'a pas sa classification, ce n'est
pas ça, c'est la personne elle-même.
Alors, Airbnb offre, à mon sens, un lieu
commun où on peut s'afficher, point à la ligne, de la même façon, je le répète,
que le babillard à l'épicerie est un lieu commun où on peut s'afficher. C'est
ce qu'il y a dessus qui peut devenir peut-être embêtant.
Journaliste
: Alors, ça
s'adresse, par exemple, à quelqu'un qui a une terre et qui, pendant chaque été,
va louer des terrains de camping ou quelqu'un qui a un domaine et qui a plusieurs
maisons ou chalets puis les loue comme ça, sans nécessairement avoir de
classification?
Mme Vien
: Bien,
quelqu'un qui joue... qui peut... ça peut s'apparenter à quelque chose qui est
permanent, qui a un rythme constant puis qui s'affiche en plus, là on commence
peut-être à parler de quelqu'un qui fait de l'hébergement touristique. Là, on
veut regarder peut-être un peu plus de près comment ça se passe, comment ces
gens-là... qu'est-ce qu'ils font sur le terrain. On va avoir...
Journaliste
: Il y en a
beaucoup, ça?
Mme Vien
: Bien, il y
en a quelques-uns, il y en a quelques-uns. Alors, on n'a qu'à regarder ce qui
s'affiche, actuellement, à gauche et à droite, effectivement, il y en a
beaucoup. Ce que je tiens aussi à dire, c'est qu'on ne veut pas être des
matamores dans tout ça, là, on a déjà une façon de procéder, qui est assez
souple dans le sens où on entre en contact avec les gens, on les avise de leurs
obligations et on se rend compte que plusieurs personnes, tout simplement,
ignorent quelles sont leurs responsabilités. On se rend compte aussi que
certaines personnes ne font pas de l'hébergement touristique.
Alors, vous me parliez tout à l'heure de
quelqu'un qui met un de ses terrains à contribution pour un festival, on n'est
pas dans l'hébergement touristique du tout à ce moment-là.
Journaliste
: Je
voudrais juste vous poser une dernière question. Justement, avec toutes les
plateformes Web, tu sais, je veux dire, il y a une multiplication, là, depuis
quelques années, là.
Mme Vien
: Vous avez
raison.
Journaliste
: Je
comprends que vous ajoutez, là, de l'inspection, et tout ça, mais à quel point,
logistiquement et logiquement, c'est possible d'avoir un genre de contrôle
là-dessus? Parce que c'est le «free-for-all», là, sur Internet, comme on dit.
Mme Vien
: Bien,
écoutez, déjà, on va passer de deux à au moins 18 inspecteurs, ce n'est
pas rien. À l'intérieur de ça aussi, il y a deux personnes qui sont
actuellement au ministère, chez nous, qui vont avoir dorénavant, si le projet
de loi est adopté, bien entendu, et le projet de règlement... mais qui vont
avoir des pouvoirs d'enquête, ce qui n'est pas le cas actuellement. Alors, on
va venir beaucoup désembourber, si vous voulez... dire... ce dossier-là.
Maintenant, bien, on se donne les moyens,
puis les inspecteurs en sont. De clarifier les choses, c'est aussi un autre moyen.
Je pense qu'on va pas mal être pas mal mieux équipés qu'on ne l'était. C'est
une loi, sauf erreur, qui date de l'an 2000. 15 ans plus tard... À l'an
2000, je ne suis pas sûre qu'on parlait des plateformes collaboratives.
Maintenant, on joue dans un environnement hautement technologique qui permet
des facilités aux citoyens qui affichent leur maison, leur logis, leur condo,
puis souvent ils ne savent pas comment ça fonctionne. Donc là, on va venir les
renseigner puis on va être beaucoup plus clairs, puis c'est qui qui fait de
l'hébergement touristique, qui n'en fait pas, puis on ne viendra pas embêter
ceux qu'on ne veut pas embêter.
Journaliste
: Est-ce
que, par exemple, quelqu'un qui a des condos dans le Vieux-Québec, qui les loue
plusieurs fois par année, plusieurs semaines, ça fait partie de ça? Puis
comment vous vous fiez sur la bonne foi des gens? Parce que tous n'annoncent
pas sur ces plateformes-là. Comment on fait pour aller les chercher, là?
Mme Vien
: Bien, il y a
de la dénonciation, hein? Il y a des gens qui font de l'hébergement touristique
qui sont selon les règles et qui voient bien ce qui se passe autour d'eux. Il y
a de la dénonciation actuellement. Mais il y a des... C'est facile pour les
inspecteurs, par exemple, d'aller vérifier sur les plateformes que vous
soulevez, effectivement, si les gens sont enregistrés ou pas. Le fait qu'au
Québec... que nous ayons, justement, ce système de classification, cette
attestation nous donne déjà une bonne indication de qui fait de l'hébergement
touristique au Québec. Si vous avez un condo, là, puis que vous le louez à tour
de bras, puis que vous en achetez un deuxième, puis un troisième, puis c'est
payant, là, ça... à sa face même, à sa face même, on n'est pas dans le «de
temps à autre», là, on est dans quelque chose de... l'hébergement touristique,
et ça vient concurrencer de façon déloyale les hôteliers, les gîtes et autres
qui paient leur dû et leurs frais, etc., puis ça vient aussi empêcher la région
d'avoir cette taxe d'hébergement qui sert aux régions justement pour promouvoir
ce territoire. Alors, tout le monde y gagne quand tout le monde joue avec les
coudées franches.
Journaliste
: Donc,
18 inspecteurs maintenant. Est-ce que les 16 nouveaux vont aussi
avoir des pouvoirs d'enquête ou seulement les deux qui sont...
Mme Vien
: Seulement
les deux du ministère actuellement. Et nous allons utiliser les ressources qui
sont actuellement chez nos trois mandataires qui ont des classificateurs, qui
connaissent le réseau, qui connaissent leurs membres et qui sont capables de
parlementer avec eux. Ils connaissent aussi leurs secteurs, et c'est à eux
qu'on va confier les nouveaux pouvoirs d'inspection.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Bonjour, Marco Bélair-Cirino, du Devoir. Je me questionnais sur la toute
fin de votre projet de loi. En quoi la réorganisation, les modifications à la
Loi sur le ministère du Tourisme visent à améliorer l'encadrement de
l'hébergement?
Mme Vien
: Vous faites
référence probablement aux groupes à qui je peux déléguer des...
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Oui.
Mme Vien
: Oui, c'est
ça. Alors, ça, ce sont des éléments qui sont très importants au niveau du projet
de loi, et ça va venir toucher, bien sûr, dans l'avenir, si le ou la ministre
voulait confier de nouvelles responsabilités à des organismes du milieu de
pouvoir le faire. Ça vient spécifier aussi qu'il n'y a pas que les ATR avec qui
nous faisons affaire actuellement — les ATS en est un exemple probant — de
nous permettre, justement... et de rendre beaucoup plus claire, en fait, la loi
à ce niveau-là que nous, déjà, on fait affaire avec d'autres organisations que
les ATR. Alors ça, ça vient clarifier cette chose-là, tout simplement.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Mais pourquoi l'inclure dans ce projet de loi là? Pourquoi ne pas y aller avec
un projet de loi distinct, puisqu'il semble y avoir deux principes dans ce projet
de loi, non?
Mme Vien
: Bien, parce
que vous avez vu que le projet de loi est très, très, très mince dans le sens
que, tu sais, il ne contient pas beaucoup d'articles. Il n'est pas mince dans
sa portée, mais mince dans sa facture, et nous avons pensé qu'il était de bon
aloi d'y aller de cette façon-là. Il n'y a pas, comment je vous dirais, de
mauvaise intention ou quoi que ce soit, là, pas du tout.
Le Modérateur
:
Dernière question.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Est-ce
que c'est votre intention de confier à une alliance, un organisme sans but
lucratif la gestion du marketing, de la promotion de la destination du Québec?
Parce que vous dites que ça donne des…
Mme Vien
: On a besoin
d'être beaucoup plus cohérents sur la scène internationale. On a besoin de
vendre beaucoup mieux la destination du Québec. J'ai de fortes ambitions qui me
sont dictées par le plan du développement de l'industrie touristique, qui nous
demande que, d'ici 2020, on atteigne 5 % d'augmentation des affaires en
tourisme, qui devrait se décliner par 7 millions de visiteurs de plus,
7 milliards de retombées économiques de plus et la création de 50 000
emplois. Or donc, il faut revoir notre façon de faire au niveau de la vente de
la destination à l'étranger. J'aurai l'occasion, dans les jours qui viennent,
de préciser ma pensée quant à la révision du modèle d'affaires et de
gouvernance. Peut-être trouverez-vous les réponses, à ce moment-là, à votre
question.
Le Modérateur
: Merci.
Dernière question, et après ça je rappelle aussi que les personnes des
associations hôtelières pourront adresser quelques mots s'ils le désirent.
M. Boivin (Simon)
:
Oui, rapidement, Mme la ministre, est-ce qu'il n'y a pas quand même un risque,
sans douter de la bonne foi, là, des gens des gîtes, des campings et des
pourvoiries, de déléguer à leurs inspecteurs la responsabilité d'aller
attester, d'une certaine façon, des concurrents? Est-ce qu'il n'y a pas… on
n'ouvre pas la porte, peut-être, à une espèce de zèle de gens qui pourraient
vouloir protéger leur industrie et peut-être faire du zèle quant à la
concurrence?
Mme Vien
: Mais ils
classent déjà les gens de leurs industries respectives, ils sont déjà au
courant des tenants et aboutissants des exigences, etc. Alors, ce sont vraiment
les... De ce que moi, je peux comprendre aujourd'hui, c'est que ce sont
vraiment les classificateurs, inspecteurs de chacun des... chez chacun de nos
mandataires qui vont demeurer dans chacun de leurs secteurs, alors je ne pense
pas qu'il y aurait de chassés-croisés entre les trois. Mais ils sont ici, si
vous voulez leur glisser un petit mot. Merci beaucoup, M. Boivin. C'est
une bonne nouvelle.
Le Modérateur
: Merci. J'inviterais
peut-être les personnes des associations hôtelières, si elles ont un petit mot
à dire.
M. Sirard (Benoit) : Alors,
bravo à...
Une voix
: ...
M. Sirard (Benoit) : Ah! Ça va?
Le Modérateur
: Juste peut-être
adresser un petit mot rapide, puis, après ça, si vous voulez leur parler, avec
plaisir, oui.
M. Sirard (Benoit) : Bravo et
félicitations à toute l'industrie! C'est une bataille... en fait, c'est une bataille
qu'on vient de livrer. Et en même temps on parle de concurrence saine. Les
hôteliers partout au Québec doivent livrer, doivent aussi gérer des lois et
doivent être imputables à certains ministères. Donc, c'est l'équité entre tous
et une concurrence saine qui va faire de l'industrie une industrie plus forte,
et, comme Mme la ministre le disait, qui va amener encore plus de touristes au Québec,
et qui va amener le tourisme à un autre niveau. Et on en avait de besoin et
c'est une belle bataille qu'on a livrée, Québec, Montréal en arrière de nous en
même temps et les inspecteurs qui vont être ici, partout, qui vont ratisser la
province au complet. On peut s'assurer que l'AHQ, l'Association Hôtellerie Québec,
et nos régions vont participer aussi à développer un partenariat pour, justement,
dénoncer ce genre de pratiques illégales. Merci.
Le Modérateur
: Ça va?
Mme Vien
: Je pense que
les gens doivent les voir...
Le Modérateur
: Oui, exactement,
après pour faire des scrums, si vous êtes disponibles pour les journalistes.
Merci encore, merci.
Mme Vien
: Merci.
(Fin à 12 h 38)