(Quinze heures vingt-huit minutes)
M. Plante (Stéphane) : Je me
présente, je suis Stéphane Plante, l'attaché de presse de la ministre de
l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion, Mme Kathleen Weil. Je
tiens à vous remercier de vous être déplacés aujourd'hui. J'aimerais souhaiter
la bienvenue aux Sherbrookois d'origine syrienne qui sont parmi nous
aujourd'hui, ainsi qu'aux représentants l'Église
Saint-Ephrem syrienne orthodoxe et père Gabriel
Sarkis.
Bienvenue au député de Saint-François,
M. Guy Hardy, de même qu'à la députée de Jeanne-Mance—Viger,
Mme Filomena Rotiroti. Nous souhaitons la bienvenue également à
Mme Nicole Ménard, présidente du caucus du gouvernement, et à la ministre
de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion, Mme Kathleen Weil.
Au cours des prochaines minutes, il y aura
deux allocutions. Par la suite, il y aura prise de photos, et Mme Weil,
M. Hardy ainsi que les représentants de l'organisme de parrainage seront
disponibles pour des entrevues individuelles.
Sans plus attendre, j'invite la ministre
de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion, Mme Kathleen Weil, à
prendre la parole.
Mme Weil
: Merci. Chère
collègue la présidente du caucus du gouvernement, Mme Nicole Ménard, cher collègue
le député de Saint-François, M. Guy Hardy, chère collègue la députée de
Jeanne-Mance—Viger, Mme Filomena Rotiroti — mon adjointe parlementaire
en Immigration — chers représentants de l'Église syrienne orthodoxe,
chers Sherbrookois d'origine syrienne récemment admis au Québec à titre de
réfugiés, chers membres des médias, bonjour.
Depuis 2014, le Québec n'a pas ménagé
d'efforts pour venir en aide aux personnes réfugiées qui fuyaient le conflit en
Syrie. Nous avons mis à profit notre programme de parrainage collectif et
mobilisé les organismes, ce qui a permis au Québec d'accueillir environ
60 % de tous les réfugiés syriens arrivés au Canada.
Depuis le 7 septembre dernier, alors
que le gouvernement du Québec a annoncé l'objectif d'augmenter le nombre de
réfugiés syriens à admettre au Québec, nous avons redoublé nos efforts pour
travailler avec nos homologues fédéraux politiques et administratifs afin que
notre objectif devienne réalité.
Les récentes mesures du gouvernement
fédéral visant à faciliter et à simplifier le traitement des dossiers ainsi que
l'ajout de nouvelles ressources à l'ambassade canadienne de Beyrouth sont
bienvenues par le Québec. Ces mesures répondent aux demandes du Québec,
formulées le 7 septembre dernier, d'accélérer le traitement des dossiers.
Nous continuons à travailler de concert
avec nos homologues fédéraux et avons eu la confirmation que les dossiers
d'environ 2 000 personnes qui se destinent au Québec seront traités
d'ici la fin de l'année. C'est une très bonne nouvelle pour ces personnes qui
ont été parrainées par des membres de leur famille au Québec et par les
organismes de parrainage collectif qui les attendent.
La décision du gouvernement fédéral est une
étape importante pour poursuivre notre engagement humanitaire à l'endroit des
réfugiés syriens alors que la crise est loin de s'atténuer dans cette région du
monde. L'engagement humanitaire du Québec implique aussi de faire le suivi avec
le gouvernement fédéral afin que nos objectifs soient atteints le plus rapidement
possible et que des centaines de familles puissent trouver chez nous la paix,
la sécurité et également un avenir à la mesure de leurs attentes.
Je voudrais saluer chaleureusement le
groupe de réfugiés syriens ici présents, de même que le représentant de
l'organisme de parrainage collectif qui les accompagne, M. Gabriel Sarkis,
de l'Église Saint-Ephrem syrienne orthodoxe. À l'invitation du député de Saint-François,
M. Guy Hardy, vous avez visité l'Assemblée nationale du Québec, une institution
fondamentale dans la vie démocratique de notre société.
Guy, je sais à quel point tu es impliqué
dans cette cause depuis déjà plusieurs, plusieurs mois, et c'est avec beaucoup
de passion et de détermination que tu nous as... tu as facilité l'arrivée des
dossiers, et je veux vraiment te remercier pour ton implication dans ce dossier,
et j'espère pouvoir garder ton implication dans ce dossier. Je veux te
remercier, donc, chaleureusement pour tous tes efforts.
Nous sommes très conscients de
l'adaptation que cela peut représenter pour vous alors que vous avez dû fuir
votre pays et vos racines. Pour cette raison, je tiens à saluer votre courage
et votre détermination. Je tiens également à vous assurer de notre soutien pour
que votre établissement au Québec soit le plus harmonieux possible. Je remercie
sincèrement l'Église Saint-Ephrem syrienne orthodoxe de son engagement. Le
parrainage des personnes réfugiées est un geste de générosité que je tenais à
souligner. Encore une fois, je vous souhaite la bienvenue et un bel avenir au Québec.
Merci.
M. Plante (Stéphane) : Merci, Mme Weil.
J'invite maintenant le député de Saint-François, M. Guy Hardy, à prendre
la parole.
M. Hardy : Mme la ministre de
l'Immigration, Mme Nicole Ménard, la présidente du caucus libéral,
Mme Rotiroti, bonjour à tout le monde qui sont ici avec nous.
Aujourd'hui, c'est un jour très spécial.
Nous accueillons dans nos murs des personnes très importantes pour moi. Ces
gens proviennent de la Syrie. Ils sortent d'un pays où l'horreur existe. Je
veux leur souhaiter la bienvenue chez nous et leur remettre, en souvenir de
leur passage en ces lieux, une réplique de la Médaille de l'Assemblée nationale.
Merci beaucoup.
M. Plante (Stéphane) : Merci,
M. Hardy. Nous sommes maintenant rendus à la période de questions. Je vous
inviterais, évidemment, à limiter vos questions au sujet du jour en vous nommant
et ainsi que le média que vous représentez.
Mme Biron (Martine)
: Bonjour.
Bonjour, messieurs mesdames, M. le député, Mmes les députées, Mme la
ministre. Mme Weil, on parle beaucoup des Syriens, mais il y a également
des Afghans, des Libanais. Qu'en est-il de ces dossiers-là? Est-ce qu'ils
seront considérés comme des réfugiés?
Mme Weil
: La plupart
des Irakiens, par exemple, sont déjà rentrés. Mais je vous dirais que le volume
de Syriens est beaucoup plus important pour le Québec parce qu'on a la plus
importante communauté syrienne au Canada. Donc, les admissions sont le reflet
des parrainages et des membres de familles qui sont déjà ici au Québec dans quelques
régions du Québec.
Alors, les Afghans, oui, il y en a beaucoup
aussi qui sont destinés dans la région de Sherbrooke. Je n'ai pas les chiffres
devant moi, mais nous accueillons aussi des personnes de ces régions-là.
Mme Biron (Martine)
: Parce
que, dans... vous avez indiqué votre intention de tripler le nombre de réfugiés
à 3 000... je ne sais pas, en fait, je pense que c'est 2 450 et plus...
Mme Weil
: 3 650,
c'est ce qu'on avait visé.
Mme Biron (Martine)
: C'est
ça, donc, 2 450 de plus.
Mme Weil
: Trois fois
de plus que le 1 200. Là, évidemment, avec les dossiers... Et j'ai eu
l'occasion d'échanger avec le ministre Alexander à plusieurs reprises, et il
s'engage à ce que le gouvernement fédéral travaille très fort pour répondre à
nos demandes et de traiter les dossiers qui sont destinés au Québec, ce qui
veut vraiment dire d'aller... d'avoir des gens sur le terrain. Ils sont aussi
en train de regarder, actuellement, les mesures que nous, on avait proposées
pour raccourcir le délai, même, de la délivrance du certificat de sélection du
Québec. Alors, c'est vraiment ciblé pour les personnes syriennes qui attendent
de venir ici au Québec.
Mme Biron (Martine)
: O.K.,
donc, de ce nombre, ce ne sont que des Syriens?
Mme Weil
: Oui, oui.
Là, on parle vraiment des Syriens.
Mme Biron (Martine)
: Est-ce
qu'on peut entendre les gens nouvellement arrivés ou ceux qui parlent français,
peut-être, un peu sur leur expérience d'arrivée ou...
Mme Weil
: Oui. Est-ce
qu'il y a quelqu'un qui parle français?
Mme
Rotiroti
: Voulez-vous
parler de votre expérience?
M. Sarkis (Gabriel) : Bien,
moi, je suis le président de l'église, alors, si vous voulez parler avec des
immigrants, avec nos nouveaux venus qui parlent français, je peux vous en
nommer une couple.
Mme Biron (Martine)
: Oui,
oui, peut-être juste avoir une petite idée de l'expérience.
M. Sarkis (Gabriel) : Myriam,
come here. Viens ici, chérie.
Mme Weil
: Qu'est-ce
que c'est? Peut-être d'abord nous...
M. Sarkis (Gabriel) : Oui,
oui. Ça, c'est Joséphine, et ça, c'est Myriam. Elle est de la Syrie et elle est
de l'Irak.
Mme Biron (Martine)
:
O.K. Joséphine... est-ce que vous... Votre deuxième nom.
Mme Youssef (Joséphine) :
Youssef.
Mme Biron (Martine)
: Youssef.
Mme Youssef (Joséphine) : Oui.
Mme Biron (Martine)
:
Y-o-u-s-s-e-f?
Mme
Youssef (Joséphine) :
Oui.
Mme Biron (Martine)
: D'accord.
Peut-être nous dire un peu votre expérience quand vous êtes arrivée, votre
parcours, comment vous avez été accueillie.
Mme Youssef (Joséphine) :
Premièrement, bonjour, tout le monde. Je vais dire merci beaucoup pour le premier
ministre, pour toutes les personnes, Mme la ministre de l'Immigration,
pour toutes les personnes ici qui ont aidé nous pour intégrer ici avec... pour
moi, avec ma famille et pour tous mes amis ici comme les Syriens.
Nous sommes ici, comme, depuis quelques
mois. Jusqu'à maintenant, nous sommes très contents, parce que c'est comme nous
vivre avec le sourire toujours. Comme j'ai dit, je vais dire... remercie pour tout
le monde qui aider nous. Je remercie pour donner les chances pour autres
Syriens, pour eux viennent ici aussi, pour vivre, comme, avec la paix.
Pour moi, je vais... comme, pour mon
expérience, c'était très beau, un pays, c'est un bon pays pour continuer les
études, pour continuer la vie. Je vais dire merci, comme, pour tout le monde,
pour l'église, pour aider nous avec intégrer ici, comme ça.
Mme Biron (Martine)
: Vous
avez quitté avec votre famille?
Mme Youssef (Joséphine) : Oui,
je suis ici avec ma famille.
Mme Biron (Martine)
: O.K.,
mais quand vous avez quitté la Syrie?
Mme Youssef (Joséphine) : J'ai
quitté Syrie avant... à peu près deux ans.
Mme Biron (Martine)
: Il
y a deux ans. Ça fait deux ans que vous êtes ici, au Canada.
Mme Youssef (Joséphine) : Non,
je suis ici depuis huit mois, mais je suis quitté Syrie, à peu près, ça fait
deux ans.
Mme Biron (Martine)
: Deux
ans. Et où étiez-vous entre la Syrie et le Canada?
Mme Youssef (Joséphine) :
C'est au Liban.
Mme Biron (Martine)
: Au
Liban, d'accord.
Journaliste
: À mon
tour? Oui, bonjour. Bonjour à tous. Mme la ministre, question pour vous, si
vous permettez. Je veux juste vérifier, là : Est-ce que... Donc, vous
confirmez que les mesures annoncées en fin de semaine par le gouvernement
fédéral vont permettre au Québec d'atteindre ses objectifs? C'est un engagement
ferme que vous êtes en mesure de prendre?
Mme Weil
: Bien, je
vous dirais, c'est d'atteindre les objectifs d'accélérer le traitement et de
traiter les dossiers qui sont destinés au Québec, et ça représente 6 000 dossiers
pour à peu près 2 000 personnes. Mais je voudrais rajouter qu'il y a
encore d'autres parrainages qui rentrent. Il y a d'autres personnes. Ils sont
beaucoup au Liban, donc ils vont rajouter des ressources, le gouvernement
fédéral, à l'ambassade canadienne pour traiter les dossiers, puis on est en train
de regarder entre les fonctionnaires, les deux gouvernements, d'autres mesures
que le gouvernement du Québec a proposées.
Donc, ce que je vous dirais, c'est que,
d'ici la fin de 2015, le gouvernement fédéral s'est engagé à traiter tous les
dossiers du Québec qui sont en attente, mais moi, je vous dirais, en regardant
cette chose-là, une fois que le système est bien rodé et à la lumière des
réussites du Québec en matière de parrainage, j'ai bon espoir qu'au fil des
prochains mois on pourra atteindre les objectifs qu'on s'est donnés.
Journaliste
: Donc,
l'obstacle, du côté fédéral, est levé. Quels sont les obstacles... Qu'est-ce
qu'il reste à faire, là, qui vous empêche de dire : Aujourd'hui, là, c'est
dans la poche, on va les...
Mme Weil
: Bien, dans
la poche, c'est vraiment... c'est qu'ils mettent... Là, ils sont en train de
mettre toutes ces mesures en place. L'intention, je vous dirais... parce que
j'ai eu... j'ai pu échanger avec le ministre en fin de semaine, l'intention, il
y a beaucoup de volonté de répondre à nos demandes. Est-ce qu'on atteindra le
triple de nos objectifs? C'est un peu difficile à dire, mais je pense que... La
manière que moi, je vois ça, c'est au cours des prochains mois.
Alors, le ministre s'engage, d'ici la fin
de l'année, à traiter nos 1 000 dossiers, qui représentent 2 000
personnes. Mais est-ce qu'on pourrait atteindre encore plus d'ici la fin de
l'année? Pour moi... Vous savez, pour ces gens-là qui attendent de venir, pour
ces enfants, ces familles déchirées qui vivent dans la violence ou dans
l'incertitude, les semaines, les mois, la fin de l'année, ça n'a pas vraiment
d'importance, c'est qu'ils veulent savoir qu'on est capables de traiter, puis
que le Canada et le Québec bougent et s'activent pour les accueillir.
Journaliste
: À quel
point est-il clair à vos yeux que c'est le contexte électoral et la pression
populaire, là, qui s'est exercée sur le premier ministre sortant qui a fait
fléchir son ministre de l'Immigration, à vos yeux?
Mme Weil
: Vous
comprendrez, je ne voudrais pas faire de commentaire sur les questions
politiques. C'est surtout à titre de ministre de l'Immigration, moi, j'ai une
obligation de m'attarder, de me préoccuper de l'immigration humanitaire. Comme
tous les Québécois, j'ai une fierté de notre historique en matière
d'immigration humanitaire, et ça fait déjà longtemps que moi, je suis dans ce
dossier-là. Et ce n'est pas un hasard si on réussit si bien, c'est qu'on a
vraiment mobilisé les gens. Donc, j'ai eu beaucoup d'échanges avec M. Alexander
au fil des derniers mois, et il a souvent publiquement remercié le Québec pour
les efforts.
Alors, moi, je suis plus là-dessus. C'est
à vous de regarder le contexte politique. Moi, c'est d'atteindre les objectifs
qu'on se donne en tant que gouvernement du Québec.
Journaliste
: Mais ce
n'est pas un peu bizarre que ça débloque comme ça en pleine campagne
électorale, à vos yeux?
Mme Weil
: Écoutez, on
a mis beaucoup de pression, on a été les premiers à sortir, hein, avec un
objectif chiffré qui, semblerait-il, évidemment, et de leurs dires, était très
crédible aux yeux du gouvernement fédéral parce qu'ils
connaissent — excusez l'expression anglaise — notre «track
record» là-dedans. Ils savent qu'on est capables de livrer, si vous voulez, nos
intentions et qu'on est bien organisés, alors ils peuvent compter sur notre
collaboration. Et c'est deux ministères qui travaillent étroitement ensemble
depuis longtemps.
M. Plante (Stéphane) : Merci.
Dernière question en français, s'il vous plaît.
Journaliste
: Mme Weil,
s'il vous plaît, bonjour. Concernant les réfugiés syriens, là, est-ce que c'est
l'intention du gouvernement de favoriser essentiellement la venue de Syriens de
confession chrétienne?
Mme Weil
: Le
gouvernement fédéral l'a souvent répété, c'est les minorités persécutées, c'est
vraiment leur objectif. Donc, comment est-ce que le gouvernement fédéral gère
cet aspect-là? Je ne peux pas répondre à leur place. Tout ce que je sais, c'est
que nous, on a des groupes de parrainage qui...
Journaliste
: C'est ça,
qui sont surtout de la communauté...
Mme Weil
: Surtout,
mais il y en a quand même un qui ne l'est pas, qui est de confession musulmane.
Donc, c'est vraiment tributaire des groupes qui vont se former pour aller
chercher ces personnes-là. C'est sûr qu'on ne demande pas la religion, hein,
des personnes, et ce n'est certainement pas le haut commissariat qui demande la
religion des personnes. Les gens qui sont des réfugiés sont des réfugiés, mais le
gouvernement fédéral a priorisé les minorités qui sont persécutées.
Journaliste
: Mais, au Québec,
c'est ça... comme le parrainage est surtout organisé par la communauté chrétienne
syrienne, à ce moment-là ça fait plus de réfugiés de cette communauté-là qui
arrivent au Québec.
Mme Weil
: Oui. Il y a
eu un premier groupe, par exemple, qui s'est constitué l'année dernière, en
début d'année, que j'ai rencontré, qui sont un groupe de confession musulmane.
Donc, je peux imaginer, avec le temps, qu'il y aurait de la diversité à cet
égard.
Journaliste
: Puis l'engagement
du gouvernement fédéral d'accélérer, donc... vous parlez des 1 000 dossiers
qui étaient dans la machine, là, pour la fin de l'année.
Mme Weil
: Oui, oui, qui
représentent plus de 2 000 personnes et d'autres dossiers qui sont en
train de rentrer aussi, alors c'est continu.
Journaliste
: C'est ça,
parce que, là, votre objectif, vous, de... c'est pour l'an prochain... cette
année, l'an prochain?
Mme Weil
: Bien, l'objectif,
oui... Écoutez, moi, mon objectif, c'est qu'on travaille très fort. Et il y a
un autre objectif, je n'ai pas mentionné, c'est de continuer à garder les gens
mobilisés. Ça, c'est bien important parce que ce dossier-là va continuer
pendant plusieurs années. Donc, le Québec doit toujours, comment dire, se
montrer en action, capable, déterminé, ce qui veut dire que moi et le ministère,
on veut aussi garder les gens mobilisés. On reçoit beaucoup d'appels de gens
qui veulent contribuer au parrainage, soit par des dons ou une implication plus
personnelle. Tout ça, c'est très bon, tout ça, c'est excellent, et ce qui va
nous permettre d'atteindre éventuellement nos objectifs... et c'est tellement
changeant, cette situation, que je pense que c'est ça, l'important, garder
l'impulsion et de continuer à travailler fort.
Journaliste
: Bonjour,
Mme Weil. Sur une échelle de zéro à 100, à combien vous estimez vos
chances d'accueillir, effectivement, au Québec les 3 650 personnes?
Mme Weil
: D'ici les
prochains mois? D'ici les prochains moi?
Journaliste
: Oui.
Mme Weil
: Moi, je
regarde ça sur un horizon. Si ça marche très bien, évidemment... et je pense
que j'ai toute garantie que ça va bien marcher, c'est ça que le gouvernement
fédéral nous propose. Et, comme je dis, il y a encore d'autres mesures qu'on
est en train de regarder pour raccourcir les délais encore plus que ce qu'ils
ont annoncé dimanche. Moi, je vous dirais, c'est sur un horizon peut-être de
quatre à six mois.
Dans l'immédiat, dans l'immédiat, les
2 000 personnes vont arriver rapidement. Pour la balance, l'important, c'est
de continuer à mobiliser les groupes qui veulent faire du parrainage, de les
traiter comme on s'est dit. Nous, au Québec, on contrôle le parrainage, ce
n'est pas le gouvernement... ce n'est pas un programme fédéral. Ça, c'est un
gros avantage pour nous.
Et là ce qu'on a dit, c'est qu'on va lever
le plafond du nombre de parrainages que les organismes peuvent faire, et on va
regarder les règles pour permettre à plus de gens, plus de groupes de
parrainer. Tout ça va faire en sorte qu'on va garder les gens mobilisés, qu'on
pourra avoir plus de dossiers encore à traiter au fil... jusqu'à à fin de 2016.
Mais, comme je vous dis, cette question-là va perdurer.
Journaliste
: Vous avez
salué le geste d'Ottawa d'adopter des mesures pour accélérer les procédures. Qu'est-ce
que le gouvernement fédéral peut faire de plus... que vous souhaitez qu'il
fasse de plus pour encore accélérer, faciliter les choses?
Mme Weil
: Bien, écoutez,
pour l'instant, je pense que ce qu'ils ont annoncé, plus de ressources sur le
terrain, c'est ça qui est vraiment important. Ils ont aussi annoncé un
coordonnateur. Ils répètent, et on n'a jamais demandé, comment dire, de diminuer,
évidemment, les exigences au point de vue sécurité. Ça, ils le faisaient de
toute façon, alors il n'y avait pas vraiment de problème à ce niveau-là, d'après
ce que je comprends, c'était vraiment comment traiter les dossiers.
Ce qu'on peut faire qui serait vraiment
utile pour nous, c'est de raccourcir le délai entre le moment où le
gouvernement fédéral donne le feu vert et nous, on émet le certificat de
sélection du Québec. On est en... mais on peut raccourcir. C'est peut-être un
délai de trois semaines, on peut le raccourcir encore un peu, mais honnêtement
c'est des questions de semaines. Mais c'est vous dire à quel point on est tous
très mobilisés au sein de notre gouvernement et au point... vous dire à quel
point le ministère de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion est
mobilisé, et les organismes avec qui on travaille.
Journaliste
: Une
dernière question, rapidement. Les gens qui viendront auront quel statut?
Est-ce que ce sera un réfugié...
Mme Weil
: Réfugié,
oui. Mais, comme vous le savez, le gouvernement fédéral a annoncé qu'ils
assouplissent cette mesure-là au lieu d'exiger que ça soit le haut commissaire
qui reconnaisse... Parce que le haut commissaire dit qu'ils sont tellement
débordés que ça prendrait, je ne sais pas, des mois et des mois avant qu'ils
puissent accorder ce statut. Ils ont décidé d'accorder prima facie ce statut.
Ça, ça va beaucoup aider, évidemment. Ça, c'est une mesure très importante.
Le Modérateur
: Merci.
Questions en anglais, s'il vous plaît.
M. Hicks (Ryan) : Ryan Hicks from CBC News. Minister Weil, do you have the green
light that you need in order to bring Syrian refugees here as you wanted to do?
Mme Weil
:
Yes. Now, the volume that we had identified, that we could bring in, our capacity…
because we evaluated our capacity not just in terms of treating the files, but
in terms of cost because we pay for integration, French language lessons and
the health care system, the education system also provides services. So, the
29 million that we had put aside, if you will, or identified, that was a
very serious exercise for 3 650.
With the files that the federal
Government is promising to process this year, we are talking about 2 000 people, which is a
significant number.
But I think that the
system can become well oiled quickly with good will on both sides. And the good
will is there. They've added the resources, we have the resources. So, if you
add the resources of these two governments that are very competent in this
matter, we can increase those numbers. Whether it's by the end of 2015 of if it's
January, February 2016… I think, for refugees, they're not looking at the end
of year, they're looking at the next few weeks, the next few months. That's
what's important for them, to make a life, to find peace and a future for their
children, and safety.
M. Hicks (Ryan) :
Is there anything more that you need from the federal Government, that you want
from the federal Government?
Mme Weil
:
I think what's most important is that, as we see problems develop, that we can
deal with them right away and that they… How should I say? I'm reassured by the
message that I'm getting from the Minister that he has told his «fonctionnaires»
to do everything it takes to help Québec process its files for people who are
destined for Québec. But that also means that, as we come across blips,
perhaps, in the next few weeks and months, that we can correct them… that the
system be adaptable and flexible enough that, if we see the problem, that they
solve it right away because I've got some very competent people in the Ministry.
The people who work in humanitarian immigration, they are real professionals
and they've been at this for many, many years, so they would know… So, I think
that collaboration is key and ongoing.
M. Hicks (Ryan) :
And from the group of Syrians who are here is there anyone who speaks English?
Is there… that I could ask just a quick question to?
Des voix
:
…
M. Hicks (Ryan) :
Hi.
Mme Youssef
(Joséphine) : Hi.
M. Hicks (Ryan) :
Can you tell me a little bit about what you left? What was it like?
Mme Youssef
(Joséphine) : We just left, like, our country, let's say. We left our
home, we left everything behind us and we left family members either. We left,
like, a lot, like, my family members, my friends, they're still there. I want
to have them to come here, because I like here. I'm talking with them every day,
just checking their situations. It's not good there. I'm just saying : If
I can help like the church helped me, I'm going to deal and going to help you
just to come here, because, like, it's a free country, you can do and you can
live, like, freely. You're in freedom, you can do whatever you want it, like,
you can smile, you can play with the snow, you can play with the sun, like, it's
everything, it's here, it's good.
M. Hicks (Ryan) :
Are you… Are there family members of yours who are waiting to get their files
dealt with?
Mme Youssef
(Joséphine) : Yes. My uncle is staying in Lebanon right now. He's
writing his papers to get, like, in process. He's going to come here with his
family members. And I have my aunt and my grandma, they
are waiting either.
M. Hicks (Ryan) :So, what does that mean for you and other people from
your community, that there is this… there are 2 000 people now who
will be able to come here between now and the end of the year?
Mme Youssef (Joséphine) : First of all, it's, like… it's wonderful because, when we came
here, we've been like few families, but right now we are just thinking that the
other families, they are going to be here, they are going to see everything,
like… it's perfect here, they'd say. Everything, it's clear for us, every…
like, we were like the Canadians, we could say. In Québec, we are like Québécois. C'est comme… It's perfect. I'm
waiting for everyone I can help. I can help with the church, like, of course,
with the help of the Government
and the embassies, like, for having them, just take them, and to see what I see
with my family. Thanks.
M. Hicks (Ryan) :Thanks.
Le Modérateur
: Merci. La dernière question vous appartient.
Mme Plante (Caroline)
: Caroline Plante, Montreal Gazette. Minister Weil, are you going to put the priority on families? Because we've
heard from Québec city Mayor Régis
Labeaume, who says it's probably better to welcome as many families as possible
because they are least likely to leave Québec. Are you putting the priority on
families?
Mme Weil
: Because you're dealing with what they call in English private
sponsorships, it's the organizations and the families, the groups of people to
define people that sponsor people. So it really is… the people that will be
admitted are a reflection, essentially, of the people that sponsor. So, there
is no Government selection
process in that regard. Our job is to give the certificate of selection, to
work with the federal Government to streamline the process.
Mme Plante (Caroline)
:OK. And — I'm just curious — what did you tell Minister Alexander to convince him to
speed up the process?
Mme Weil
:
Well, I think there was a lot of passion in my voice, there is no doubt.
Mme Plante (Caroline)
:
What were your biggest arguments?
Mme Weil
:
No, he understood, he understood. I said : We can do it. We can do it, I
can tell you we can do it. And I told him about the files that are… You know, I
think Mr. Alexander felt a lot of emotion as well. We've been in this file
together for some time, and so he also has met refugees. Any Minister of
Immigration would be sensitive to that issue.
So, he understood my
pleads, he shared my concern and then he said : Listen, we'll be making an
announcement soon. But I could tell in his voice that he heard my message. And
so I was really delighted, on Saturday, to hear the news that it was
unblocking, that they were responding to our request, but also that he thank Québec.
I really appreciated that, that he thank Québec for the role we've played. And
I think we get recognition from the federal Government in that regard, it's
important.
Mme Plante (Caroline)
:
The fact that we are in the middle of the election campaign is pure
coincidence?
Mme Weil
:
Well, listen, there's been pressure coming from
everywhere, but this crisis, this refugee crisis, the fact that this little boy
was found, you know, on the shores of the beaches of Turkey, I mean, that has
nothing to do with politics here and federal election. There was just this
outpouring of emotion, here, in Québec, from politicians of all stripes and all colors, all over the
world. What can we do to relieve this suffering? What can we do to help these
people find a place, to find a paradise? And we knew we could offer a paradise.
We've known it for some time, but we wanted to work faster. The Premier said we
can do more and we can do better, and that was what the order was, and that's
what we delivered on, and so we have an unblocking, if you will. So, to that
extent, we're happy, but we're going to keep working on this and it's not going
to end at the end of 2015.
Le Modérateur
: Merci.
La période de questions est maintenant terminée. J'inviterais les gens, pour la
photo officielle, la remise également des médailles, à prendre place un petit
peu plus derrière.
(Fin à 15 h 55)