(Quinze heures vingt-six minutes)
M. Khadir
: Alors, aujourd'hui,
en Chambre, j'ai posé la question des redevances minières au premier ministre
du Québec. Nous avons appris avec, vraiment, effarement, un étonnement très
grand, qu'en 2014 plus de 7,7 milliards de dollars de valeur brute de
minerai a été extrait du sous-sol québécois. J'ai demandé au premier ministre
du Québec pourquoi est-ce qu'on tarde encore à maîtriser adéquatement ces
ressources-là, parce que, sur les 7,7 milliards, les compagnies minières
n'ont versé que 43 millions de dollars, au total, en redevances, mais dont
20 millions ont été consacrés à un fonds qui leur est dédié, le fonds
minier.
Donc, les 8 millions de Québécois,
qui sont les véritables propriétaires de ces richesses naturelles qui ne sont
pas renouvelables — quand elles partent du Québec, elles partent pour
jamais — bien, les 8 millions de Québécois n'obtiennent que 1/3
de 1 % de la valeur totale des richesses qui sont enlevées de notre
sous-sol. Si on prend 1 $ qui est prélevé de notre sous-sol, là, ça veut
dire un tiers de cent ou chaque 3 $ ramène aux Québécois 1 $ seulement
en retombées directes. Sur les 3 $ restants, bien, il y a à peu près le
tiers qui est une marge bénéficiaire pour les compagnies minières.
C'est des milliards de dollars de profits
qui échappent aux Québécois et dont le premier ministre a refusés en disant que
c'est un bon équilibre pour le Québec. Mais cet équilibre désastreux, les Albertains
ne l'ont pas accepté. Les Albertains, qui ont pourtant plus de 16 % de
redevances pétrolières, malgré le fait que le cours pétrolier est à la baisse,
ils ont décidé que cette ressource-là, qui bénéficie à trop peu de gens encore,
ça ne bénéficie qu'aux lobbys pétroliers qui contrôlent le gouvernement, bien
il fallait mieux le maîtriser. Le nouveau gouvernement albertain vient de
déclarer qu'ils vont augmenter les redevances pétrolières au cours des
prochaines années.
Alors, c'est dans cette optique que nous
réitérons l'absolue nécessité que le Québec puisse enfin devenir un tant soit
peu maître de ses propres ressources naturelles. Merci de votre attention.
(Fin à 15 h h 28)