(Quinze heures trente-deux minutes)
M.
Bédard
: Mesdames
messieurs, je tiens, à ce moment-ci, à réagir à la décision du Conseil de
presse du Québec à la suite d'une plaintedéposée au mois de juillet 2014 au sujet d'un reportage diffusé le 31 mars 2014 au Téléjournal
22 heures de Radio-Canada, à sept jours du scrutin.
Trois griefs ont été analysés par le Conseil de presse du Québec.
Le
premier grief portait sur l'absence d'intérêt public
du reportage. Je cite le conseil :
«Le sujet du reportage était d'intérêt public.»
Le second grief portait sur l'absence de
vérification des sources et l'utilisation
injustifiée de sources anonymes. Sur ce point, le
Conseil de presse juge, et je le cite au texte :
«Radio-Canada et son journaliste [...] ne devaient
pas rapporter les accusations de leur source
anonyme voulant que M. Blanchet s'était fait complice d'un
stratagème de financement par prête-noms, sachant que celles-ci n'avaient pas
été corroborées, et considérant les
conséquences potentiellement dévastatrices que de telles accusations pouvaient
avoir sur M. Blanchet, Mme Marois et le Parti
québécois.
«En diffusant ces accusations, ils ont
contrevenu autant aux normes de Radio-Canada qu'à
celles du guide des Droits et responsabilités de la presse.»
Règle qu'on
connaît bien, d'ailleurs, sous le nom de la règle du Watergate.
Le troisième grief portait sur une
présentation tendancieuse de l'information. Le conseil déclare ce qui suit : «Il ne fait aucun doute que les mis en
cause, en diffusant des images montrant précisément,
et au même moment, ce qu'était en train de
nier M. Blanchet, cherchaient à discréditer la version
des faits de ce dernier.
«En
procédant ainsi, le conseil est d'avis que les mis en
cause — Radio-Canada — ont "créé
de la confusion sur le véritable sens de l'information transmise", et ont en conséquence commis une faute déontologique.»
Autrement
dit, ce reportage n'aurait jamais dû être diffusé.
Compte tenu la décision rendue aujourd'hui
par le Conseil de presse du Québec, nous demandons que les responsables ayant
permis la diffusion de ce reportage qui a eu
un effet significatif sur la dernière semaine de la
campagne électorale s'expliquent publiquement
de leur décision.
Nous souhaiterions aussi que Radio-Canada,
sans dévoiler le nom de la source anonyme, puisse nous dire si cette personne
anonyme est une victime collatérale de la loi
n° 1 portant sur l'intégrité en matière
de contrats publics.
Nous demandons également à la Société
Radio-Canada des excuses publiques au Parti québécois
concernant la diffusion de ce reportage.
Nous demandons enfin que la Société
Radio-Canada exprime ses excuses envers celle qui fut la première ministre du
Québec, Mme Pauline Marois. Merci.
(Fin à 15 h 36)