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Point de presse de M. Bernard Landry, chef de l'opposition officielle, et de Mme Diane Lemieux, leader de l'opposition officielle

Version finale

Wednesday, April 13, 2005, 12 h 15

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Douze heures quinze minutes)

M. Landry: Bon, alors nous avons, ce matin, présenté une motion pour demander au gouvernement de changer ses orientations. Nous sommes absolument certains qu'une immense majorité de la population du Québec pense comme nous, probablement 80 % et plus qui voient bien que ce gouvernement garde le cap sur un récif. Un capitaine courageux peut faire face à des mers agitées, mais un capitaine qui dit: Je garde le cap, quand déjà les cailloux commencent à gratter le fond du navire et qu'on s'en va directement vers le naufrage, ce n'est pas un capitaine courageux, c'est un capitaine aveuglé.
Or, à notre grande surprise, le gouvernement n'a pas laissé tomber une phrase de regret, ou de correction, ou de désir de réparer ses erreurs et faire mieux; au contraire, dans tous les médias rassemblés, ils ont continué à plastronner, ce qui évidemment est extrêmement inquiétant. S'il avait eu un discours modéré et dire: On va regarder puis on va rouvrir le dialogue avec les divers éléments de la population, avec les étudiants, avec les syndicats... Mais, non, l'arrogance, une arrogance qui va jusqu'à l'absurde.
Je cite par exemple le premier ministre, qui a dit à la presse: «Je suis fier de notre bilan. De toute l'histoire du Québec, dit-il, je ne connais pas beaucoup de gouvernements qui en auront fait autant en l'espace de deux ans. Franchement», ajoute-t-il. Bien, en un sens, il a raison parce que je n'en connais pas beaucoup non plus, moi, qui ont fait autant de mal en deux ans. Alors, c'est assez décevant et c'est angoissant pour la population aussi.
Et un domaine où ils fanfaronnent particulièrement - et ça, ça va faire beaucoup de mal - c'est l'économie. Ils font semblant de ne pas se rendre compte que l'économie du Québec est en train de s'éroder. Ça fait quelques fois que je vous le dis. Je vous donne quelques exemples.
Un des signes pour reconnaître la santé économique, c'est ce qu'on appelle la croissance économique, hein, croissance du PNB, si tu le mets en pourcentage de 12 mois en 12 mois. En 2002, le Québec avait 4,1 de croissance, devant le Canada, qui avait 3,4, et l'Ontario qui avait également 3,4. En 2003, le Québec voit sa situation s'inverser: le Québec a 1,9, moins de 2, puis il est rattrapé par le Canada, qui a plus 2, et l'Ontario, plus 1,6. Voyez-vous les écarts? C'est quand même spectaculaire. Et, en 2004, l'écart se creuse: le Québec a toujours 1,9, le Canada, 2,8, avec une prévision de 2,3. Ce qui veut dire que notre premier ministre ne peut pas dire: Ce n'est pas moi, ce n'est pas mon gouvernement, c'est partout au Canada, c'est la conjoncture, c'est ci, c'est ça. Non. Ils sont en train de remettre le Québec dans l'état où il était avant, c'est-à-dire en décalage de prospérité sur le reste du Canada.
La donnée peut-être la plus inquiétante - et ça, le premier ministre l'a camouflée; si c'est par ignorance... et je souhaite que ce soit par ignorance, autrement ça va être très grave. Il parle de l'investissement privé qui s'est maintenu, c'est vrai. Il ne fait pas la différence entre l'investissement privé non résidentiel et le résidentiel. Or, pour le résidentiel, tout le monde sait qu'il y a eu... Comme c'est cyclique, à peu près aux 15, 18 ans, il faut renouveler le stock d'habitations, bon, alors ça a bien marché, ça, sauf que ça commence à s'éroder. Mais l'investissement privé créateur d'emplois, c'est-à-dire le non-résidentiel: les machines, les outils, les usines, lui, il est à un creux historique. Cette année - c'est Statistique Canada qui parle - le Québec n'obtiendra que 15 % des investissements privés non résidentiels au Canada, soit la plus petite part jamais enregistrée. Comment se fait-il que le premier ministre du Québec se vante de ses succès économiques alors qu'il nous prépare des lendemains extrêmement sombres?
Il y a une chose qu'il a rajoutée aussi, que je trouve insultante. Il a opposé, comme il l'avait fait à plusieurs reprises, souveraineté et santé. Il dit: Vous autres, vous vous occupez de souveraineté, nous autres, de santé. Ça, c'est injurieux pour la grande idée de René Lévesque, qui est la souveraineté nationale, et la grande idée de tous les peuples qui sont devenus souverains depuis 15 ans - il y en a une trentaine. Est-ce qu'on aurait toléré qu'un chef politique slovaque oppose l'indépendance de la Slovaquie à la capacité de gérer le système de santé? C'est ça, notre premier ministre actuellement.
Et ça, c'est des trucs qu'il emploie en campagne électorale, hein: discréditer la Caisse de dépôt et placement, discréditer... Mais là on se rend compte de ça donne quoi, ces trucs-là? En démocratie, le peuple ne se trompe jamais, ai-je toujours dit jusqu'à il y a deux ans. Mais là, depuis deux ans, j'ai rajouté une phrase: Mais il peut être trompé. C'est ça que le Parti libéral du Québec a fait. C'est ça que notre premier ministre a fait. Il aurait pu s'amender, il aurait pu dire humblement: Je me suis trompé, de bonne foi, ou: Je vous ai trompés, mais de bonne foi. Non, il ne dit pas ça. Il dit: On garde le cap. Alors, ça ne rassurera pas la population du Québec qu'un avenir aussi mal barré garde le cap.

Mme Lemieux: En terminant, je voudrais vous signaler une situation qui, à première vue, semble anecdotique, mais qui témoigne tout de même probablement de l'état mental du gouvernement Charest. Ce matin, le premier ministre, en réplique au discours du chef de l'opposition, a été accompagné d'abord par son Conseil des ministres au grand complet - puis c'est son droit le plus légitime - mais visiblement, les galeries étaient pleines. Alors, visiblement, il y avait eu ordre aux attachés politiques de remplir les galeries du salon bleu. Ils ne sont certainement pas, là, arrivés par hasard. Nous en avons compté 98, on peut estimer que c'est à peu près le tiers, là, du personnel politique du gouvernement Charest qui était là, donc pour applaudir à ce discours non pas de premier ministre, mais un discours de jovialiste, et alors que les gens dehors, eux, n'applaudissent pas. Alors, je pense que c'est important de le signaler. C'est un événement que nous n'avons pas vu fréquemment à l'Assemblée nationale et qui témoigne un peu des bouées de sauvetage dont a besoin ce gouvernement, c'est-à-dire ses attachés politiques.

M. Landry: On pourrait même en établir le coût à tant de l'heure.

Mme Lemieux: Alors, le temps qu'ils arrivent, qu'ils repartent...

M. Landry: Ces gens-là sont supposés travailler au service de l'État. Ils quittent leur bureau pour venir applaudir le premier ministre dans une défense absurde d'un régime indéfendable, c'est de l'argent.

Mme Lemieux: Voilà.

Le Modérateur: Questions?

M. Plouffe (Robert): Oui. Est-ce que ça vous... Ça a l'air de vous offusquer qu'ils l'aient fait, mais qu'est-ce qui vous offusque le plus: qu'il demande des gens pour l'applaudir ou que l'État paie pour ça?

Mme Lemieux: Les deux. Je pense que ça a été... il y a des lieux pour faire ça: une salle politique, un congrès de membres, il y a des lieux pour renchausser un premier ministre, j'espère que ce n'était pas le lieu, d'utiliser, et du personnel, et des fonds publics également pour encourager ce discours jovialiste. Je pense que ce n'était pas le lieu. Ce n'est pas une salle de spectacle, l'Assemblée nationale.

M. Landry: La panique est mauvaise conseillère.

Mme Lemieux: Très.

M. Landry: Puis, en plus, ces gens-là ont applaudi...

Mme Lemieux: Exact.

M. Landry: ...si je suis bien informé?

Mme Lemieux: Oui.

M. Landry: Des gens qui connaissent la politique, qui sont attachés politiques, ils savent que ça ne se fait pas, c'est contre le décorum. Que des touristes, en passant, applaudissent, on pourrait comprendre, mais là des professionnels de la politique, ils viennent à l'Assemblée nationale et on viole le décorum sur leurs heures de travail.

M. Nadeau (Rémi): Est-ce que vous remarquez un changement de ton systématique, là, du premier ministre, qui semble avoir, après avoir été, je dirais, plus tranquille, plus discret pendant une certaine période, on a l'impression qu'il a l'intention de répliquer chaque fois très fort, de façon à donner une perception que justement ça va bien quand même?

M. Landry: Oui, mais il n'y a personne qui le croit. Plus il crie, plus il s'enfonce, hélas! Ce n'est pas crier qu'il doit, c'est agir, c'est gouverner le Québec, donner des lignes, avoir de la vision.
Là, je le comprends, son petit raisonnement simpliste, c'est: la meilleure défense, c'est l'attaque. Alors, ils sont en panique, ils disent: On va attaquer. Mais ça, ça vaut quand tu n'es pas dans une situation désespérée. Mais si, dans une situation désespérée, la meilleure défense, c'est l'attaque, tu te cales encore davantage parce que les gens disent: Aïe, en plus, il n'a rien compris, là, lui, il se pense bon.
Et il se pense bon, il l'a dit, il s'est comparé au meilleur gouvernement de l'histoire du Québec, alors que 80 % de la population est insatisfaite. Alors, dans ce cas-là, le petit raisonnement simpliste «la meilleure défense, c'est l'attaque», ça peut devenir que des attaques, dans un tel cas, c'est la meilleure façon de se caler davantage, et je pense que c'est ça qu'ils font.

Mme Lemieux: Moi, j'ajouterais deux choses. D'abord, ça sent le plan de communications à plein nez, et on sait combien est payé son directeur des communications et quel statut il a dans son cabinet.

M. Plouffe (Robert): Rappelez-nous le donc.

Mme Lemieux: 218 000 $ en statut contractuel, alors qu'il est un employé à temps plein.

M. Landry: Il y a quelqu'un dans cette place qui gagne autant?

Mme Lemieux: Et, deuxièmement, ça manque d'authenticité. Et, ce matin, je vais donner un tout petit exemple. Ce matin, M. Charest a voulu illustrer qu'il y avait des résistances de la part du milieu syndical quant à l'application de la loi n° 30 qui est en train de fusionner des unités d'accréditation. Il avait deux choix dans son propos: ou il disait ce qu'il a dit, c'est-à-dire: Vous allez comprendre que la CSN, le fait de perdre éventuellement des membres, le fait de perdre de l'argent, n'est pas contente.
Alors, un ton très divisible, d'ailleurs ça c'est assez frappant à quel point il divise la population entre les employés de l'État et la population en général. Par exemple, hier, je l'ai entendu à la télévision du ton accusateur, du doigt accusateur dire aux gens: Vous savez, c'est votre argent. Alors, il choisit, ça manque sérieusement d'authenticité et c'est difficile.
Alors, il avait le choix de dire: Il faut comprendre, c'est normal que la CSN ne soit pas contente parce qu'elle perd de l'argent et des membres. Il avait aussi le choix de dire - et c'est la différence entre un jovialiste et un premier ministre: Je suis conscient des conséquences, je sais que cela bouscule l'organisation du travail. Il y avait des décisions à prendre pour améliorer le fonctionnement du milieu de travail en santé, nous avons pris cette décision. Il y a des inconvénients, il y a peut-être même des irritants, nous allons travailler avec les syndicats pour faire en sorte que ça se passe le plus correctement possible. Il avait deux choix, il a choisi la première voie.
Et c'est vrai pour cet exemple-là comme c'est vrai pour les services de garde, comme c'est vrai en matière de santé, comme c'est vrai en matière économique et en développement des régions. Alors, je crois que c'est ce qu'on constate, et c'est les gens aussi qui nous le disent, il n'y a pas que les sondages, les indices de rupture et de collision entre les choix du gouvernement, les manières de faire et les valeurs profondes des Québécois se multiplient, et ce sont des indices qui sont sérieux. Ces inquiétudes, elles sont exprimées de toutes sortes de manières et c'est un peu ce qu'on a essayé d'exprimer par cette motion de ce matin.

M. Plouffe (Robert): Quand vous parlez du plan de communications, vous parlez de M. Guitard, à ce moment-ci?

Mme Lemieux: Pardon?

M. Plouffe (Robert): Dans le plan de communications, là, le 218 000, est-ce que vous parlez de M. Guitard?

Mme Lemieux: Bien, d'où vient l'idée, ce matin, qu'il y ait 98 attachés politiques dans les galeries du salon bleu?

M. Plouffe (Robert): ...que c'est M. Guitard qui...

Mme Lemieux: Je pose la question, je ne le sais pas, je pose la question.

M. Plouffe (Robert): Mais vous avez passé, M. Landry, il y a eu une loi sur le lobbyisme comme pour obliger tout le monde à s'inscrire. Est-ce que M. Guitard devrait s'inscrire sur ça, selon vous?

M. Landry: Je ne connais pas assez son cas pour me prononcer. On peut faire regarder ça.

M. Corbeil (Michel): ...son statut, de l'idée, en tout cas, de confier les communications à une firme privée? Est-ce que, vous, vous auriez pu faire la même chose?

M. Landry: Non. Ça, moi, ça me déplaît. D'abord, avoir eu dans mon cabinet, moi, quelqu'un qui gagnait plus cher que le premier ministre du Québec, ça m'a déjà rendu mal à l'aise, et le faire par contrat en plus, ce n'est pas la même chose que d'avoir un employé qui doit se conformer aux règles attachées au fait d'avoir un emploi stable avec le gouvernement. Ils ont choisi de faire ça. Je ne peux pas présentement dire si c'est illégal ou ce ne l'est pas, mais ça doit être regardé. J'espère qu'ils l'ont regardé eux-mêmes, mais sinon on peut le faire regarder.

M. Plouffe (Robert): ...sur l'anglais en première année, là on voit que le Conseil supérieur de l'éducation a de l'air de s'y opposer, le Mouvement national des Québécois n'a pas de l'air d'accord aussi avec le conseil...

M. Landry: Oui. Vous aviez vu que nous avions fait une sortie, nous, à cet effet-là, déjà, il y a dizaine de jours, en compagnie de Mme Marois, et là le Conseil supérieur de l'éducation va dans le même sens. Nous, ce qu'on avait fait pour nous faire... D'abord, ce n'est pas parce qu'on est contre les langues, on est pour les langues, plus peut-être que le Parti libéral et pas juste le français et l'anglais mais aussi d'autres langues, incluant la langue majoritaire des Amériques, l'espagnol. Alors, ce n'est pas du tout dans cette optique. On a consulté tous les experts en pédagogie, dont le plus grand du Québec sur cette question, M. Gilles Bibeau. On lu leurs textes, on a vu ce qui se fait dans d'autres pays. La Grande-Bretagne, je crois, attend à la cinquième année, et l'anglais, c'est la langue dominante du monde, alors ce n'est pas parce qu'ils ont peur, là, que leur langue soit menacée, c'est parce qu'ils pensent que, sur le plan pédagogique, ça peut être dangereux. Et le Conseil supérieur de l'éducation, qui n'est pas désigné par le Parti québécois ou quoi que ce soit, là, c'est une instance neutre, dit: Attention, et ils emploient le mot «irréfléchi». Alors, les parents qui m'écoutent, là, ou les grands-parents qui m'écoutent, là, le gouvernement s'apprête à faire une chose irréfléchie avec leur éducation, l'éducation de ces tout-petits. C'est une chose qu'on ne fait pas. Dans le doute, abstiens-toi.

M. Bouillon (Pierre): ...peut être dangereux sur le plan pédagogique, M. Landry?

M. Landry: Bien, tous les experts parlent de confusion, parlent de mise en péril de l'apprentissage fondamental de la langue première. Ceux et celles d'entre vous qui ont appris des langues, surtout apprendre deux langues latines en même temps, là, c'est facile de faire des dérapages spectaculaires.
Alors, encore une fois, improvisation, manque de vision, promesses inconsidérées. Les bonnes promesses, ils ne les tiennent pas; les mauvaises, ils les tiennent. On fait sauter la grande ville de Montréal. Il aurait dû la laisser tomber, celle-là.

Mme Barton (Rosemary): Mr. Landry, Mr. Martin recently said that he still has the moral authority to govern Canada. Do you think that Jean Charest has the moral authority to govern Québec?

M. Landry: For different reasons, they are in a position with similarities except that the backing of Martin is still much higher than the backing of Charest for totally different contexts.

Mme Barton (Rosemary): But Mr. Charest has more of a reason to stay around than Mr. Martin?

M. Landry: In the case of Martin, it's obvious that the scandal related business is implicated, no doubt, plus the fact that his Government is mediocre, probably influenced by the first situation.
In the case of Charest, not at all any huge scandal in view, but a disastrous governance. 80 % of the population is discouraged with that Government.

M. Gordon (Sean): Mr. Landry, we've had almost a week now to digest the testimony from Mr. Brault. I was wondering if you could maybe describe for me how... what effect this latest testimony at Gomery has had on the sovereignty movement?

M. Landry: Sovereignty is a far more deep project than anything related to a scandal or a conjuncture. That being said, many observers non sovereignists are saying that there is a breach of confidence between Québec and Ottawa that will last for long and will have a deep effect on Québec and Canadian politics. And I thing they are right.
Mr. Claude Castonguay wrote an article yesterday that I would have signed, I think, for every part of it and he described how the Liberals started from the very rigid attitude of Pierre Trudeau on those matters in a series of events that have led to the scandal. Trudeau himself, in a famous sentence, said that it was good to use federal means and federal money to influence Québec. So, Chrétien, in a scandalous way, with criminal implications, did what Trudeau intellectually have said before.

M. Gordon (Sean): But, in terms of ... you obviously speak to people within your party whether it's MNAs or whether it's people, you know, work as volunteers in the party, do sense more enthusiasm? Do you sense more hunger given what's been happening? Do you sense that...

M. Landry: I don't know if it's related to that but I have lived five regional meetings during the week-end, and the enthusiasm was at a very high level. Because our traditional opponents in Ottawa are in dishonor and lack total of credibility, hein. Let's bring Denis Coderre to argue with me on sovereignty any time, or Pettigrew, or all the others, or Stéphane Dion. Of course, our case is solid and strong by itself. But the fact that the other camp, if I may say, is total lack of credibility, could be a factor influencing the future.

M. DeSouza (Mike): Just to be clear, he says last week, when you talked about that Groupaction who thought that they could do politics in Québec the same way they could in Ottawa. Does that mean that people in your party knew that they were giving at the time to PQ?

M. Landry: Hey! of course. When Jean Brault signed with his own name on his personal checkbook $800, Parti québécois, Jean Brault, apparently, every thing is legal and perfect. No one could know that Jean Brault will be accused of fraud five years later. But Jean Brault having so many contracts in Ottawa due to «patronage» and illicit activities may be assumed that it was the same in Québec. But, he... I don't want to use a vulgar word. But he mistaken himself deeply because the contract he had with Société des alcools, he lost it and it was given anyhow by strict Québec proceedings since Jean Lesage et Georges-Émile Lapalme. And the same thing with Télé-Québec, the boss of Télé-Québec at that time, former director of Le Soleil and former deputy-minister explained that bluntly.

M. DeSouza (Mike): ...odd at all that all this money was coming in or didn't he at all that...

M. Landry: How could the members of our party know five years ago that we were to have in front of us the biggest scandal? It was not known.

M. DeSouza (Mike): ...meeting with Mr. Bouchard staff?

M. Landry: Pardon me?

M. DeSouza (Mike): When he came in, when Mr. Breault came in at Mr. Bouchard's office, he didn't bring this up at all that all this money was coming in to Groupaction...

M. Landry: First, I'm not aware of the exact circumstances of any those meetings, but he requested to meet someone from our party and usually a honest person can be in contact with our party at every level from the Prime Minister to rank and file and that time nothing was in favor of thinking that Jean Breault was not on this and that money was coming his pocket and his firm would be in the chore of the biggest scandal ever since.

Journaliste: ...dollars going to your party without you knowing?

M. Landry: The amount is not so sure because the witness said, a witness from Groupaction, that he subscribed to us totally legally from his own money, from his own pocket. He can do that, you can do that, I hope you will do some day, and I will presume that it's from your pocket and none from your boss' pocket.

Mme Rich (Kristy): Mr. Landry, if I can go back to Mr. Charest for a moment...

Le Modérateur: Dernière question.

Mme Rich (Kristy): ...some of the changes that he said he wants to make are similar to changes that were made by Mike Harris in Ontario, why do you think that Mr. Charest hasn't been able to implement these changes that he said he was elected to make?

M. Landry: Because Québec is a deeply solidarity oriented society. I think it goes back as far as the British Conquest. At that moment, all the aristocrats and the rich people went back to France and they said to our ancestors: Try to build the country in those circumstances. And the only way was to be very, very closed linked by solidarity. An example: Québec is the only occidental society with half of the banking system in the hands of a cooperative, with an overwhelming proportion of the agricultural transformation industry in a cooperative way and so on, high level of unionism, resisting to Wal-Mart itself. That's Québec. And Charest was mistaken about that deep analysis of our society.

Mme Rich (Kristy): What do you think of his new strategy? It looks like he is going be standing up more to respond directly to your attack like we saw him today actually responds to your questions.

M. Landry: I don't see the exact sense of your question.

Mme Rich (Kristy): He seems to be adopting a new strategy like he is going to stand up and respond to your questions. What do you think of this new strategy?

M. Landry: Ah! It's a simple reasoning ... that the best defense is to attack. You say that in English, that... Bon. Yes, it could be applicable to a normal situation, but when you are in that sort of catastrophe and you go on attacking, saying you're good, you're the best, you're this, you're that, the effect is the opposite. Bien.

M. Bouillon (Pierre): ...en français, là. Si je vous suis bien, par un étrange retournement, les commandites, qui avaient pour but de soutenir l'unité canadienne, par un étrange retournement, peuvent contribuer à favoriser la voie souverainiste?

M. Landry: Bien, il y a une espèce de justice immanente. C'est difficile à évaluer. La souveraineté, elle ne va pas se faire à cause du scandale des commandites. La souveraineté, c'est une chose en soi, c'est une progression historique du peuple québécois puis c'est une conscience de toutes les couches de la population, y compris les jeunes. Bon, vous connaissez toute ma thèse là-dessus. Alors, ce n'est pas par des facteurs circonstanciels que la souveraineté va se faire, mais certaines circonstances, comme le fait qu'on ait le plus mauvais gouvernement de notre histoire, à Québec, et que les libéraux, à Ottawa, soient déshonorés, peut ne pas nuire.

Une voix: Merci.

(Fin à 12 h 40)

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