(Treize heures cinq minutes)
Le Modérateur : Alors, mesdames messieurs, merci d’être venus à ce
point de presse. Je vais céder la parole à Mme Gaudreault. Par la suite,
nous aurons une période de questions qui vous sera dédiée. Mme Gaudreault.
Mme
Gaudreault : Merci.
Alors, merci beaucoup d’avoir accepté notre invitation. Nous étions tous unis
au printemps dernier pour souligner… saluer la
contribution remarquable du Conseil du statut de la femme à l’avancement de
l’égalité hommes-femmes. Aujourd’hui, nous serons unis à nouveau pour
réaffirmer l’indépendance du Conseil du statut de la femme et demander au gouvernement
de surseoir aux récentes nominations.
On se demande comment un gouvernement qui
prône l’égalité hommes-femmes et la transparence peut-il faire des pressions politiques
sur un organisme indépendant dans le but de l’empêcher de faire des critiques
sur un de ses projets. Comment la ministre de la Condition féminine a-t-elle pu
s’abaisser à faire du placement idéologique? Nous faisons malheureusement face
à un gouvernement qui est prêt à tout pour arriver à ses fins. La Fédération
des femmes du Québec et la CSN ont aussi décrié l’ingérence et la prise de
contrôle du gouvernement. L’avancement de la cause des femmes doit se faire
au-dessus de toute partisanerie.
Alors, j’invite maintenant les membres du
gouvernement à se ranger derrière l’avancement de la cause des femmes plutôt
que derrière un projet de charte électoraliste péquiste. J’invite donc tous les
membres de l’Assemblée nationale, les hommes et les femmes, à voter en faveur
de notre motion. J’ai déjà l’assurance que les membres de la Coalition avenir
Québec et Québec solidaire voteront en faveur de la motion. Alors, voilà.
Merci.
Le Modérateur : Nous allons
procéder à la période de questions. S’il vous plaît, m’aider un petit peu en
vous nommant et nommant votre média. Je connais M. Ouellet, mais il y a
des visages qui me sont inconnus encore.
M. Ouellet (Martin)
: Mesdames monsieur, le gouvernement n’est pas lié à
une motion. Qu’est-ce que vous attendez? Parce que, si vous avez l’appui de la
CAQ, vous allez être majoritaires, vous allez faire accepter votre motion, mais
le gouvernement n’est pas lié à une motion. Qu’est-ce que vous attendez de lui?
Mme
Gaudreault : Bien,
écoutez, on s’attend à ce qu’un gouvernement avec une première ministre en tête
fasse le choix de l’avancement de la cause des femmes et de l’égalité
hommes-femmes plutôt que de mener des petites magouilles internes pour arriver
à ses fins puis faire adopter une charte des valeurs québécoises.
M. Ouellet (Martin)
:Mme Maltait a dit aujourd’hui que les nominations
étaient effectivement idéologiques, en ce sens que les gens qui ont été nommés
étaient tous en accord avec la position
traditionnelle du Conseil du statut de la femme et qu’au fond on voulait que
cette position-là soit respectée et se poursuive, ne soit pas remise en
question par une nouvelle présidente. Quelle est votre interprétation de ça?
Mme
Gaudreault : Tout
ce que le Conseil du statut de la femme souhaitait au départ, c’est de mener
une étude d’impact sur la mesure proposée par le gouvernement.
Et ça fait partie de la Loi du Conseil du statut de la femme, à
l’article 5, de vraiment informer le gouvernement qu’il y aurait peut-être
une menace par rapport à l’égalité hommes-femmes
par rapport à une certaine mesure. Alors, ce que la présidente a affirmé
récemment, c’est qu’ils souhaitaient mener une étude d’impact de cette fameuse
mesure, là, de bannir le port des signes religieux dans l’administration
publique. C’est ça que l’on souhaite. Alors, nous, on demande à ce que les
nominations soient suspendues jusqu’à ce que telle décision de faire une étude
soit prise, et ensuite on verra pour la suite
des choses.
Le Modérateur :
M. Dutrisac, Le Devoir.
M. Dutrisac (Robert) : Oui,
bonjour, Mme Gaudreault.
Mme
Gaudreault :
Bonjour.
M. Dutrisac (Robert) : Vous
avez des députées de la députation féminine du
Parti libéral, j’aimerais savoir où est Mme Houda-Pepin.
Pourquoi ne fait-elle pas partie de votre groupe?
Mme
Gaudreault :
Écoutez, on a…
Une voix : …
Mme
Gaudreault : Il y
en a d’autres qui manquent, et on a invité l’ensemble des membres de l’aile
parlementaire à se présenter ici ce matin. Vous savez qu’il y a des commissions
parlementaires qui sont en… qui fonctionnent en ce moment. Le caucus…
M. Dutrisac (Robert) :
…commissions parlementaires à l’heure actuelle.
Mme
Gaudreault : On
aura un vote cet après-midi, et l’ensemble des membres de l’Assemblée nationale
seront présents pour voter.
Le Modérateur :
Mme Biron, Radio-Canada.
Mme Biron (Martine) : Oui,
bonjour.
Mme
Gaudreault :
Bonjour.
Mme Biron (Martine) : Je vais
un peu dans la même ligne que mon collègue. Vous appelez les femmes du gouvernement, finalement, à
faire un choix entre la cause des femmes ou la
charte, c’est que vous présumez, finalement, qu’il y a de la dissension au sein du caucus
féminin libéral... péquiste, pardon?
Mme
Gaudreault : Bien,
je connais certains membres du gouvernement, certaines députées femmes. Je suis
très surprise... Je serais très surprise de les voir endosser cette position-là.
Mais, vous savez, on verra cet après-midi. Le vote aura lieu cet après-midi. On
aura l’occasion de débattre aussi de cette motion pendant deux heures, alors on
verra la teneur et les propos qui seront échangés, mais
j’ai bon espoir que l’ensemble des membres... en tout cas, les femmes de ce gouvernement
vont voter en faveur de cette motion.
Mme Biron (Martine) : Dans
votre caucus à vous, vous êtes 18 femmes — disons
qu’on va dispenser Mme James, qui est en
congé de maternité — est-ce
que les 17 sont favorables à cette motion-là ou s’il y a de la dissension?
Mme
Gaudreault : Vous
savez, nous sommes une équipe, nous avons... L’aile
parlementaire libérale a soumis cette motion hier, et nous sommes une équipe,
nous sommes derrière cette motion qui sera déposée... qui sera débattue aujourd’hui
et votée peut-être aujourd’hui, peut-être reportée à demain. Mais je ne suis
pas là pour répondre pour l’ensemble de mes 17 collègues.Mais, comme je le dis, je fais un appel à la mobilisation
des 125 membres de l’Assemblée nationale, et ça comprend toutes les formations
politiques qui y sont représentées.
Mme Biron (Martine) : Vous
patinez un peu, là. Est-ce que vous avez...
Mme
Gaudreault : Non.
Mme Biron (Martine) : Non?
Mme
Gaudreault : Je ne
patine pas.
Mme Biron (Martine) : Mais, est-ce
que toutes les femmes du caucus sont favorables à cette motion-là?
Mme
Gaudreault : Oui.
Oui, j’ai...
Des voix : ...
Mme
Gaudreault : La question...
Une voix : Il n’y a pas eu de commentaire
dans d’autres sens.
Une voix : Et les hommes aussi.
Mme
Gaudreault : Oui. C’est peut-être pour ça que j’ai semblé être
hésitante, parce que la question me surprend, tout simplement.
Une voix : On est très unis,
hein? On est très unis.
Une voix : Merci.
Le Modérateur : J’ai M. Lavallée, Radio-Canada.
M. Lavallée (Hugo) : Oui. Une question pour Mme St-Pierre,
peut-être. Je voulais savoir, Mme St-Pierre,
avec les événements qui se sont passés hier, votre déclaration, est-ce que vous
ne sentez pas que ça a un peu fait déraper le débat sur l’indépendance du Conseil
du statut de la femme?
Mme
St-Pierre : Non.
Non, absolument pas. L’incident est clos. J’ai présenté mes excuses à la première
ministre en personne hier, elle a accepté mes
excuses et, à la fin, elle m’a donné la main. Alors, pour moi, l’incident est
clos et pour la première ministre également, qui a accepté mes excuses avec beaucoup
de classe.
M. Lavallée (Hugo) : Ça n’a
pas fait dévier un peu le débat sur le fond de
la question?
Mme
St-Pierre : On est
là, ici, aujourd’hui, pour réitérer notre appui à cette motion et l’importance
de cette motion. Je vous rappelle que, la motion, elle parle de deux choses :
la motion parle de l’indépendance du Conseil du statut de la femme, réitérer
l’indépendance du Conseil du statut de la femme, c’est ce qui est en jeu, et également
la question de la suspension de ces nominations.
Je vous
rappelle qu’il devait y avoir une nomination d’une femme autochtone, et il n’y
a pas eu de nomination d’une femme autochtone. Il y a un siège pour une femme
autochtone au conseil, qui n’est pas comblé
présentement.
M. Lavallée (Hugo) : Est-ce
qu’il y a une raison pour laquelle vous avez présenté les excuses en privé et
non pas en public?
Mme
St-Pierre : C’était
à la sortie de la période des questions. J’ai demandé
à rencontrer Mme Pauline Marois. Elle a accepté de le faire et elle
a accepté, avec beaucoup de gentillesse et de classe,
mes excuses. On s’est donné la main, et elle a dit : L’incident est
clos.
Le Modérateur : Merci. Avant de déformer...de me tromper.
M. Bergeron (Patrice)
:Patrice Bergeron, La Presse canadienne. Bonjour, Mme St-Pierre. Bonjour, mesdames. Une
question qui s’adresse à vous : On dit
souvent que les femmes font de la politique autrement. Est-ce qu’au cours des
derniers jours on a vu les femmes faire de la politique autrement? On a
l’impression que le débat a été très dur.
Mme
St-Pierre : Nous
sommes des humains. Je pense que tout le monde, dans sa vie, peut faire des
erreurs, vous, comme vous, les autres journalistes à l’Assemblée nationale. Je
pense que personne n’est à l’abri de cela. J’ai fait une erreur, je me suis excusée. Mme Pauline Marois,
la première ministre, a accepté mes excuses avec beaucoup de classe, et
l’incident est clos.
Le Modérateur : Autres
questions en français? En anglais? Donc, ça va. Merci.
(Fin à 13 h 14)