Point de presse de Mme Martine Ouellet, ministre des Ressources naturelles, Mme Élizabeth Larouche, ministre déléguée aux Affaires autochtones, et de M. Gaétan Lelièvre, ministre délégué aux Régions
Version finale
Friday, June 14, 2013, 17 h 13
Salle Bernard-Lalonde (1.131),
hôtel du Parlement
(Dix-sept heures quatorze minutes)
Mme Ouellet: Bien, ça nous fait plaisir de pouvoir annoncer... Nous sommes heureux du recul du Parti libéral, qui ont finalement accepté un amendement dans le projet de loi n° 25, qui permet 150 mégawatts pour la Gaspésie, donc un projet que nous souhaitons réaliser avec la communauté des Micmacs.
Toutefois, il est malheureux que les libéraux bloquent encore un 200 mégawatts qui va avoir un impact sur le secteur manufacturier de l'éolien et particulièrement sur les emplois en Gaspésie et dans le Bas-Saint-Laurent. Nous allons donc revenir, à l'automne prochain, pour pouvoir faire en sorte que ce 200 mégawatts là, avec Hydro Production, puisse se réaliser, un 200 mégawats qui est nécessaire pour continuer à soutenir le secteur manufacturier. Et je vous présente mes collègues, Élizateth Larouche et Gaétan, qui va vous parler maintenant plus sur le volet régional. Et nous aurons aussi, là, probablement des interventions des gens de la région.
Mme Larouche: Alors, moi, je suis très heureuse du dénouement, en tant que ministre déléguée aux Affaires autochtones, que les communautés micmaques, les trois communautés, puissent enfin profiter de ces mégawatts qu'ils attendaient depuis très longtemps. Alors, pour eux, c'est un grand soulagement de pouvoir aujourd'hui annoncer à leurs communautés qu'ils pourront enfin mettre de l'avant leurs projets qu'ils ont développés depuis plusieurs années. Alors, c'est un développement structurant pour eux, et ils en ont grandement besoin. Alors, aujourd'hui, c'est un très grand jour pour eux, et je suis convaincue qu'ils vont venir vous le dire et vous assurer que, pour toute la communauté autochtone de la Gaspésie, ils sauront en profiter. Et aussi vous dire que les deux communautés, autant autochtone que non autochtone, vont être dans ce projet. Alors, ça aussi, c'est important de le dire. Donc, je salue le dénouement d'aujourd'hui.
M. Lelièvre: Bonjour. Écoutez, je suis extrêmement fier, finalement, du dénouement de ce long dossier. Beaucoup de choses ont été dites, mais je voudrais inciter principalement sur le fait que la filière éolienne est extrêmement importante pour la région de la Gaspésie et la MRC de Matane.
Écoutez, si on fait un peu d'histoire, je pense que c'est important de se rappeler, on a bâti, le Québec a bâti une industrie éolienne à partir du premier plan de relance du gouvernement du Parti québécois, Bernard Landry comme premier ministre en tête. Et, dès 1999, on a mis en place les bases pour bâtir cette économie-là, qui, aujourd'hui, fournit 800 emplois dans la région de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine et dans la MRC de Matane.
800 emplois dans notre région, si on fait un calcul démographique, si on fait une règle de trois comparativement à la région métropolitaine, c'est l'équivalent de 16 000 emplois. Donc, aujourd'hui, on vient de faire un pas dans la bonne direction pour garantir l'équivalent de 16 000 emplois, si on était dans la région métropolitaine. Donc, c'est une décision qui est très importante, qui était très attendue depuis longtemps.
Et je peux vous dire que je suis fier de voir les leaders régionaux qui sont ici, les gens de la CRE, les gens des... les maires des municipalités. On a le chef Jeannotte, qui représente la communauté micmaque. C'est bon de voir la solidarité, hein? Les Gaspésiens et les Madelinots ont démontré une fois de plus qu'on doit toujours se serrer les coudes, qu'on doit être solidaires, qu'on doit travailler fort, hein? Développer les régions, occuper nos régions, c'est un combat constant.
Puis, on l'a vu aujourd'hui, il a fallu prolonger de tout près de trois heures les travaux à l'Assemblée nationale pour régler un problème qui, bon, persistait au cours des derniers jours, pour régler un dossier qui, oui, a une portée pour la région de la Gaspésie et des Îles. Mais, comme Martine l'a mentionné, malheureusement, il y a un 200 mégawatts qui n'a pas été réglé. Ce 200 mégawatts là va manquer à quelque part dans le carnet de commandes de nos usines. Donc, dès l'automne, c'est sûr que le Parti québécois, notre gouvernement, va s'affairer pour ramener le dossier du 200 mégawatts parce que c'est crucial, c'est important si on veut éviter l'interruption des entreprises, des industries manufacturières.
Je tiens à saluer également, plus particulièrement, le travail exemplaire qu'ont réalisé les trois communautés micmaques de la Gaspésie, on parle des communautés de Gespeg, de Maria et de Listuguj. Les trois chefs, je les ai rencontrés à plusieurs reprises. J'ai travaillé avec leur chargé de projet, M. Troy Jerome. Ces gens-là ont travaillé vraiment... D'abord, elles se sont associées, les trois communautés ensemble. Ils se sont même ralliés. Ils ont travaillé en concertation avec les autres intervenants de la région, avec la conférence régionale des élus, avec la MRC d'Avignon, qui est le lieu où va être probablement construit le parc. Donc, ça, c'est un bel exemple d'intégration de la communauté micmaque dans la Gaspésie avec la balance de la communauté, puis je tiens à saluer ça aussi.
Puis je suis confiant que ce projet-là va amener des retombées économiques, oui, à la communauté micmaque, mais également à l'ensemble de la région de la Gaspésie et même au-delà. On parle de centaines d'emplois qui vont pouvoir être créés et maintenus à partir de ce projet-là.
Donc, je tiens à remercier Martine Ouellet; Élizabeth Larouche; Stéphane Bédard; notre ministre des Finances, M. Marceau; et l'ensemble des ministres et des députés; Mme Marois, notre première ministre, qui est la présidente du comité de relance de la Gaspésie, qui a dû aussi s'impliquer très, très fort dans le dossier, qui nous a donné un coup de main, et surtout qui croit en la Gaspésie et aux Îles, et qui assume son poste de présidente du comité de relance de la Gaspésie de façon exemplaire. Merci.
M. Jeannotte (Claude): Bonjour, Claude Jeannotte, président pour le Mi'gmawei Mawiomi, qui représente les trois communautés micmaques. Pour nous, on croyait qu'un projet de nation... est beaucoup plus important pour un gouvernement de faire affaire avec une nation qu'une communauté. Pour nous, ces retombées-là, oui, pour nous, les chefs, c'est un moment historique entre un gouvernement du Québec et la nation micmaque en Gaspésie. Et on va être capables de s'occuper de nos gens, être capables d'améliorer le sort économique en Gaspésie mais en étant un joueur majeur à l'intérieur, pas juste assis à côté et demander des montants d'argent puis pas participer dans les projets à développement économique. C'était ça qui était important pour nous.
Puis je tiens à remercier Mme Larouche, Mme Ouellet, M. Lelièvre, M. Berger, de la CRE, François, avec qui j'ai une très bonne relation puis j'espère que ça va continuer. Puis, quand on parle de cohabiter ensemble, les Premières Nations et les non-autochtones, je crois que ça va être un début, puis j'espère juste que ça va continuer pour les autres nations au Québec. Et, pour moi, je sais que les Gaspésiens... c'est une journée gagnante. Mais, pour nous, les Micmacs, finalement on va être capables de s'accaparer un peu des ressources naturelles, où on croit qu'on est capables de tirer notre épinglette à l'intérieur de ces ressources naturelles là, puis on espère juste que ça va être... C'est un moment joyeux pour toute la Gaspésie, alors...
Et j'aimerais remercier Energex, qui a été très important avec nous. On n'avait pas l'expertise de bâtir ce projet-là, mais ils vont être là avec nous, puis ils nous supportent, puis il y a un immense respect avec les Micmacs, alors... et nous aussi, nous avons un respect pour les gens de la Gaspésie. Alors, merci beaucoup, c'est un gros moment pour les Micmacs. Merci.
M. Berger (Bertrand): Alors, bonjour, tout le monde. Alors, mon nom est Bertrand Berger. Je suis le président de la Conférence régionale des élus Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine. Nous sommes, la délégation, bien sûr, très satisfaits du dénouement du dossier. On trouve que ça valait la peine de faire le voyage. On s'est levés très tôt ce matin, on va rentrer probablement tard ce soir, mais la journée a été profitable.
Je pense que c'est très important pour relancer... Ça fait des mois et des mois qu'on réclame le 800 mégawatts. Le 800 mégawatts a été annoncé lorsque Mme Marois est venue, le 10 mai, en Gaspésie. Et puis là il s'agissait de mettre ça en oeuvre, de partir quelque chose. Alors, avec le 150 mégawatts autochtone, c'est bien certain qu'il y a un bon départ là; plus le 350 du communautaire, ça, ça peut partir déjà. Soyons sûrs que nous serons très, très vigilants à l'automne pour que le 200 mégawatts d'Hydro-Québec puisse se régler aussi. On va continuer, si vous voulez, la veille stratégique pour que ça finisse par se faire.
C'est très important à dire... Mes collègues vont peut-être en reparler, je ne veux pas être plus long qu'il faut, mais je peux vous dire que c'est sûr et certain que, quand on construit un parc éolien, il y a un impact économique important pour l'année et demie, deux ans que ça dure au niveau de la construction. Mais ce qui est encore bien plus important, c'est la pérennité de l'industrie que ça génère. Alors, M. Lelièvre vous a parlé des emplois générés dans l'industrie: la fabrication de pales, la fabrication de tours, la fabrication de nacelles, ce sont toutes des industries qui sont établies en Gaspésie. Puis, en Gaspésie, vous savez, on vit le trou noir de l'assurance-emploi. On ne voulait pas vivre un autre trou noir avec nos usines de composantes, ce qui aurait arrivé si ce dossier-là n'avait pas pu se régler.
Alors, vous comprendrez bien qu'on est très satisfaits, puis on remercie tous ceux-là qui ont contribué, d'une manière ou de l'autre, à ce que ça se fasse, que ça soit les partis d'opposition que, bien sûr, au niveau du gouvernement. Je déplore, justement, que la CAQ n'ait pas voté en faveur de ça. Ça mérite d'être souligné. Bienvenue en Gaspésie, les caquistes, on va vous recevoir comme vous le méritez. Merci.
M. Arseneau (Joël): Très, très brièvement, moi aussi, je veux remercier tous ceux qui ont collaboré à ce que ce dossier-là se règle aujourd'hui pour l'ensemble de la Gaspésie et de ses communautés. À la Régie de l'énergie Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine, on travaille un peu, comme M. Jeannotte l'a mentionné, en collaboration et en solidarité. Et ce qui est intéressant dans tous les mégawatts qui vont être déployés au cours des prochaines années, c'est que ce sont les communautés locales, tant autochtones que non autochtones, qui vont pouvoir en tire profit au premier chef. Ce sont nos ressources naturelles, et les retombées de l'exploitation du gisement éolien nous reviendrons.
Alors, il y a certains commentaires qui ont été entendus, au cours des derniers mois, sur la question des surplus d'énergie. Nous, ce qu'on pense, c'est qu'on ne peut pas avoir trop d'énergie - il s'agit de l'utiliser intelligemment - et surtout lorsqu'il s'agit d'énergie propre et renouvelable. Mais on pense qu'on fait preuve de vision et que le Québec doit continuer dans cette voie-là. Et la Gaspésie sera toujours du nombre pour faire prospérer l'économie et l'énergie renouvelable au Québec. Merci.
M. Arsenault (François): Bonjour. Moi, je suis François Arsenault de Fabrication Delta. Nous, on est un fabricant de tours en Gaspésie. C'est nos voisins, les Micmacs, puis on est très, très fiers de voir ce qu'ils ont réussi, de s'entendre ensemble. On travaille avec eux. On est fiers de voir qu'ils ont une vision de l'avenir. À la blague, chez nous, on a dit: C'est Micmac 2.0, c'est vraiment le fun de voir où ils sont rendus. On a visité leurs installations, leurs bureaux. Moi, je trouve, c'est un très, très bel avenir pour eux autres puis c'est un grand, grand pas pour toute notre communauté. Félicitations! Puis c'est ce que je voulais dire, qu'on va travailler avec vous autres autant qu'on va le pouvoir. Merci.
M. Roussy (François): Le seul élément qu'on aimerait rajouter à ce moment-ci, là, avant de terminer, c'est qu'on parle beaucoup de la Gaspésie, c'est une excellente nouvelle pour la Gaspésie puis le Bas-Saint-Laurent, une excellente nouvelle pour la communauté autochtone, mais, ce qu'il faut comprendre, c'est que l'éolien, c'est 5 000 emplois au Québec. Juste dans la région de Montréal, c'est 1 000 emplois aujourd'hui, donc les Montréalais aussi devraient être contents de cette bonne nouvelle, de développer l'éolien, parce qu'ils profitent aussi, également, comme la Gaspésie, de cette économie durable. Merci.
La Modératrice: Oui. Période de questions.
M. Lavallée (Hugo): La CAQ nous disait un peu plus tôt que, selon elle, c'était un mauvais signal, cette entente de gré à gré, parce que ça faisait en sorte que la compétition qui a normalement lieu entre les entreprises n'avait pas lieu, puis c'était un mauvais signal à envoyer, de manière générale, aux entreprises au Québec. Je ne sais pas qu'est-ce que vous voulez leur répondre.
Mme Ouellet: Bien, pas du tout, parce qu'il y a moyen d'encadrer du gré à gré, il y aura un décret. C'est une possibilité pour le gouvernement de le faire de gré à gré, donc ça prend un décret, et, le décret, il y aura un encadrement qui sera transparent et public. Et il est tout à fait possible... On les connaît, les coûts de la production d'énergie éolienne, on a déjà eu des appels d'offres dans le passé, il y en a d'autres qui s'en viennent, donc on a une bonne idée de quels sont les coûts. Il y a moyen d'encadrer, également, des contrats de gré à gré.
M. Lavallée (Hugo): Donc, ça ne reviendra pas plus cher que si vous étiez allés en appel d'offres?
Mme Ouellet: Non.
M. Lavallée (Hugo): Et peut-être une question pour monsieur des... représentant des Micmacs. J'aimerais vous entendre un peu, justement, sur cet imbroglio, là, qu'on a eu entre les différents partis politiques. Qu'est-ce que vous dégagez de tout ça?
M. Jeannotte (Claude): Imbroglio des partis politiques?
M. Lavallée (Hugo): Bien, le fait que le Parti libéral ait rejeté les amendements, que, là, aujourd'hui, on se soit posé des questions jusqu'à la dernière minute, que la CAQ ait voté contre. Bien, nous, on est habitués à ça ici, là, mais...
M. Jeannotte (Claude): Bien, les communautés autochtones, vous le savez que c'est quand même compliqué, là, tu sais. Nous, on n'a pas de parti pris, Parti québécois, libéraux, caquistes... C'est sûr, très déçu de la façon qu'ils ont agi aujourd'hui face au vote. Par contre, nous, comme je vous dis, on travaille avec le gouvernement qui est en place. Alors, que ce soit péquiste ou libéral, on n'a pas le choix, on doit essayer de faire en sorte qu'on est capables d'arriver à être capables d'avoir des projets et prendre soin de nos communautés avec le gouvernement qui est élu par les Québécois. Alors, pour nous...
M. Lavallée (Hugo): C'est le résultat qui compte.
M. Jeannotte (Claude): Pour nous, c'est le résultat qui compte, que ça soit péquiste ou libéral, là, c'est dur pour nous de siéger, un côté comme de l'autre, là. Il y a des élections à tous les quatre ans, puis on connaît ça, dans nos communautés, c'est la même chose. Ça fait que, la politique, ce n'est quand même pas facile, mais, pour nous, c'est le résultat, aujourd'hui, qui est là, que c'est ça qui est important, puis je voudrais remercier le Parti québécois et le Parti libéral, les deux.
Mme Ouellet: Peut-être juste mentionner que c'est un projet qui est travaillé depuis longtemps et, s'il se réalise, il se réalise aujourd'hui grâce au gouvernement du Parti québécois.
M. Jeannotte (Claude): Oui, oui. Excusez-moi, madame...
Des voix: Merci.
(Fin à 17 h 28)