Point de presse de M. Gerry Sklavounos, porte-parole de l'opposition officielle en matière d'enseignement supérieur
Version finale
Thursday, February 14, 2013, 11 h 31
Salle Bernard-Lalonde (1.131),
hôtel du Parlement
(Onze heures trente-deux minutes)
M. Sklavounos: Alors, bonjour. Merci beaucoup d'être ici. Alors, aujourd'hui, c'est une journée triste pour le Parti québécois. C'est un constat d'échec qu'on fait de la politique de ce gouvernement avec le retrait de l'ASSE et la décision de boycotter le sommet. Le ministre a appelé tout le monde à la table, disant que tout était sur la table, disant que les décisions ne seraient pas prises d'avance, qu'il appelait les gens à une vraie consultation. Tranquillement pas vite, le temps a trahi le ministre, il s'est fait rattraper. Les décisions prises de couper, les décisions prises dans d'autres dossiers et le fait de retirer des éléments de sur la table ont fait en sorte que différentes personnes, allant de l'ASSE aux recteurs, qui ne partagent évidemment pas la même position, se sont rendu compte que les dés du sommet sont pipés, que les décisions sont déjà prises et que nous sommes devant un exercice de relations publiques.
Et ce qui est étonnant, c'est, alors que le PQ avait adopté le symbole du carré rouge, porté le carré rouge, le ministre, selon Martine Desjardins, il avait été au front avec les étudiants, alors qu'on avait essayé de tout donner - l'annulation de la hausse, maintenir la bonification - malgré ça, aujourd'hui, l'ASSE les quitte. Gabriel Nadeau-Dubois a fait une sortie acerbe contre le Parti québécois, la FEUQ menace de s'impliquer dans la campagne électorale pour faire perdre des élections au Parti québécois.
Alors, c'est... je crois que le château de cartes du ministre s'écroule aujourd'hui. Il a trop pipé les dés, il a trop démontré que les conclusions étaient déjà écrites. Et, lorsque l'ASSE et les recteurs sont d'accord pour dire que l'exercice n'a pas de crédibilité, je pense que c'est difficile de le voir autrement.
J'aimerais juste aussi faire un commentaire au niveau du financement. Vous avez entendu des questions en Chambre. En passant, le ministre refuse de répondre aux questions en Chambre. J'ai essayé de poser la question sur la grève. J'ai posé la question hier, il n'y a pas eu de réponse; aujourd'hui, il n'y a manifestement pas eu de réponse. Je me suis buté à ce type d'attitude de la part du ministre durant le long des crédits. Aujourd'hui, je n'ai même pas demandé quelle était sa position précise. Je voulais savoir du ministre si la question de donner la grève allait être à l'ordre du jour au sommet. Je n'ai même pas eu une réponse sur cette question-là, vous avez été en mesure de le constater.
C'est ce type d'approche du ministre qui fait en sorte que l'exercice manque de crédibilité. On n'a pas d'ordre du jour, on n'a pas été invités, on ne sait même pas ce qu'il y a dans l'ordre du jour. Et des fois il dit: Tout est sur la table, et là il se met à retirer des choses de sur la table. Les coupures sont déjà faites. C'est très difficile à suivre.
Au niveau du financement, vous avez entendu cette question de 8,5 % de la première ministre. La ministre parle de 8,5 % d'augmentation, alors que le ministre des Finances nous dit que cet argent n'existe pas. Le 1,7 milliard de financement, on le dit depuis Trois-Rivières, vous allez vous souvenir, la sous-ministre du ministre de l'Enseignement supérieur a dit: L'argent, là, pour la compensation de l'annulation de la hausse n'est pas budgété. Il n'est pas budgété. S'il y a entente... Vous vous souvenez, j'ai dit, à ce moment-là, qu'il ne fallait pas faire du chantage. S'il y a entente au sommet, on va essayer de trouver cet argent-là.
Ce qui est clair, c'est que cet argent n'existe pas. Mme Marois l'a dit, M. Duchesne l'a dit... essayait de nous dire, en commission parlementaire, dans les crédits, que cet argent était là. Il a même produit, vous allez vous souvenir, un tableau nous disant que l'argent est garanti. Pourtant, c'est le contraire qu'a dit Mme Marois, c'est le contraire qu'il dit, le ministre des Finances. C'est le festival des contradictions. In a de la misère à les suivre.
Et, en parlant de contradiction, on a de la misère à suivre la Coalition avenir Québec. La Coalition avenir Québec, qui nous appuyait lorsqu'on a fait nos propositions pour hausser les droits de scolarité, juste avant la campagne électorale, a décidé de baisser le montant qu'ils exigeraient comme hausse de droits de scolarité. Après ça, il y a eu une troisième position en disant qu'ils allaient faire payer 15 % à 20 % de la facture étudiante aux étudiants, et, aujourd'hui, ils nous parlent de taxer des entreprises.
Taxer les entreprises, on se souvient que la CAQ avait fait des propositions de hausser la taxe sur les gains en capital, la taxe sur les dividendes en campagne électorale. Je pense que François Legault a complètement pris le contrôle de la CAQ, là. Il n'y a plus d'ADQ là-dedans. J'ai l'impression que l'ADQ se retourne dans sa tombe lorsqu'on dit qu'on va taxer les entreprises pour faire payer la part que les étudiants ne paient pas.
Alors, c'est le festival des contradictions au niveau du PQ. Le sommet, c'est le château de cartes du ministre qui s'écroule. Au niveau de la CAQ, c'est un autre festival de contradictions. Je ne comprends pas d'où ils sortent. C'est vraiment très nouveau pour moi. Il s'est fait applaudir, François Legault, aujourd'hui, par Amir Khadir. Je l'ai entendu, je l'ai vu. C'est une première pour moi.
M. Chouinard (Tommy): M. Sklavounos, l'an dernier, vous aviez déploré le manque de collaboration de l'ASSE en disant qu'ils ne sont pas ouverts aux compromis. Aujourd'hui, vous dites... Et vous disiez, à ce moment-là, que ce n'était pas la faute du gouvernement. Aujourd'hui, vous dites: C'est la faute du gouvernement si l'ASSE boycotte le sommet. Mais là pourquoi ce changement soudain d'opinion à l'égard de l'ASSE?
M. Sklavounos: Il n'y a pas de changement d'opinion. Ce qu'il faut comprendre, c'est que, lorsqu'on prend une position, une position de principe, les gens ont le droit d'être en désaccord avec nous. Lorsqu'on dit aux gens que la position qu'ils appuient sera à l'ordre du jour et, par la suite, on leur dit: Elle n'est pas à l'ordre du jour, là, on vient en quelque sorte de les ramener au sommet mais sous de faux prétextes.
Alors, je pense que le Parti québécois, et le ministre dans ce cas-là, les a induits en erreur, leur disant que ça allait pouvoir être discuté. Discuter, ça ne veut pas dire: Venez jaser mais pas toucher, là. Ça veut dire... Lorsqu'il a dit que c'était sur la table, on a tous compris qu'on allait discuter de ça. Ils avaient compris que ça... On est en désaccord avec cette position-là, je ne veux pas, tu sais, nous... On n'a jamais été pour la gratuité scolaire, au Parti libéral. Mais, lorsque vous dites à l'ASSE que ça sera sur la table, et là, par la suite, vous dites: Ce n'est plus sur la table, ils ont été induits en erreur. Alors, c'est ça, la différence.
On a pris une position de principe. Nous, notre position était claire, du début, on a voulu discuter, mais on a quand même eu une position de principe. Mais amener quelqu'un à une table, leur miroitant que la position qu'ils défendent va être discutable alors...
Même les jeunes péquistes se sentent floués. Il faut le dire, même les jeunes péquistes ont dit qu'ils se sont fait rouler. Ce n'est pas ce qu'ils avaient compris de la résolution. On a tellement dénaturé la résolution que les jeunes péquistes, y compris le président...
M. Caron (Régys): M. Sklavounos, l'ASSE est restée sur ses positions. Quand on organise un forum comme celui qui s'en vient les 25 et 26 février, bon, M. Lisée disait tout à l'heure: Il faut que les gens mettent de l'eau dans leur vin. Est-ce que l'ASSE ne vient pas de faire la preuve qu'ils n'étaient pas capables de faire de compromis, que le sommet aura lieu sans eux, avec les recteurs, la FECQ, la FEUQ, les professeurs? Vous dites que ça n'a plus de crédibilité, cet exercice-là?
M. Sklavounos: Ce que je vous dis, c'est que le ministre a invité l'ASSE en leur disant que leur position était sur la table. Plus tard, le ministre a dit à l'ASSE: Votre position n'est plus sur la table, dans le sens que vous pouvez venir discuter, envoyez-nous des messages sur Facebook, mais vous n'avez aucun espoir de l'obtenir, alors que c'est ce qu'ils avaient compris.
M. Caron (Régys): C'est le projet de l'ASSE qui enlève toute crédibilité au sommet?
M. Sklavounos: Je ne vous dis pas que toute crédibilité est enlevée. Ce que je vous dis, c'est que le ministre récolte ce qu'il a semé. Lorsque que vous invitez des gens à venir discuter avec vous, vous leur dites que quelque chose est sur la table, après ça vous dites que ce n'est pas sur la table, vous semez ce que... vous récoltez ce que vous semez.
Journaliste: Vous avez dit que c'était un exercice qui manquait de crédibilité, là. Vous venez de le dire, là.
M. Sklavounos: Écoutez, écoutez, lorsque les recteurs, d'un bord, vous disent que les dés sont pipés, parce qu'on a fait des compressions, parce qu'on leur demande des compressions impossibles, on se rend compte maintenant que tellement... les compressions sont tellement impossible qu'ils doivent faire des déficits. Alors, on dit: Faites des déficits, faites ce que vous voulez. On est sensés de discuter de gouvernance également. On dit: Faites ce que vous voulez au niveau de la gouvernance, étalez ça sur cinq ans, mélangez les budgets, tuez la recherche pour payer l'enseignement, enlevez de l'argent de l'équipement pour payer l'enseignement. Tout le contraire de ce qu'on semblait dire avant.
Écoutez... et, les recteurs, vous dites que l'exercice n'est pas crédible, vous les placez dans une situation où c'est impossible, vous les coupez. Vous ne reconnaissez pas le sous-financement, alors que l'expert du ministre, le Pr Fortin, il avait été invité à Sherbrooke par la chef de cabinet du ministre, il avait été invité, puis même lui, il a conclu à un sous-financement. Le chiffre est différent, puis on a dit au sous-ministre... à M. le ministre en Chambre, et je lui ai dit en crédits: Ne prenez pas de position sur les chiffres. Est-ce que vous êtes d'accord avec votre propre expert, le Pr Fortin, qu'il y a un sous-financement? Commençons par dire ça.
Non seulement, il n'a pas pris position, là, Mme Marois parle de surfinancement. Là, les gens se rendent compte que les dés sont pipés. Puis les recteurs, puis l'ASSE, ce n'est pas du même bord. Ils n'ont pas le même discours, là. Et, lorsque les deux disent que c'est pipé, ils comprennent très bien que le ministre a déjà l'idée en tête. C'est le sommet de l'indexation. On sait qu'est-ce qui va se passer...
Mme Nadeau (Jessica): Allez-vous le boycotter, ce sommet-là?
M. Sklavounos: Moi, je ne suis pas pour la chaise vide. Moi, je vais me présenter au sommet, je vais faire notre présentation. Vous connaissez... D'ailleurs, j'ai été à chaque étape, aux rencontres préparatoires. Je vous ai dit ce que je pensais à chaque étape. Le problème, c'est que... Est-ce que vous me demandez si je pense que le ministre va vraiment m'écouter? Est-ce que vous me demandez si je crois que le ministre va vraiment considérer ma position lorsqu'il va prendre sa décision? La réponse, je pense que vous pouvez la présumer.
M. Dutrisac (Robert): M. Sklavounos, justement, au sujet de la position, quelle est la position du Parti libéral aujourd'hui par rapport à l'augmentation des droits de scolarité? Qu'est-ce que vous allez défendre, là?
M. Sklavounos: Écoutez, on n'est pas la CAQ, hein? On n'est pas une girouette. On ne changera pas de position quatre fois. On a été au gouvernement. On a été au gouvernement. On avait proposé une hausse des droits de scolarité et on avait assorti cette hausse de droits de scolarité par une bonification de l'aide financière afin de ne pas nuire à l'accessibilité.
On avait aussi... parce que les gens nous disaient: Écoutez, même si vous augmentez, même si vous bonifiez, à l'avenir, la dette, hein, la dette des étudiants leur fait peur. On a mis sur la table le remboursement proportionnel aux revenus. On a tout mis en place. Et ce sont des positions, si vous lisez le Pr Fortin... Il y avait un article dans le Journal de Montréal l'autre jour où le Pr Fortin était en accord avec tout ça, il n'y a pas si longtemps. Alors, on a tout fait pour que la position soit raisonnable et équilibrée et on va retourner devant le sommet avec une position raisonnable et équilibrée. Et je vous le dis, sans vous dire ce qu'il va y avoir dedans....
M. Dutrisac (Robert): Est-ce que c'est la même?
M. Sklavounos: Bien, ça va ressembler...
M. Dutrisac (Robert): Vous en parlez au passé.
M. Sklavounos: Ça va ressembler pas mal. On ne change pas de position. On n'est pas la Coalition avenir Québec. Je ne vais pas vous arriver au sommet vous disant que je vais taxer les entreprises pour... parce que les étudiants ne paieront pas davantage. Moi, je ne vous ferai pas ça.
M. Dutrisac (Robert): Ça va être le même genre de proposition, mais peut-être un peu moins élevée?
M. Sklavounos: Écoutez, ça va se ressembler beaucoup, là, puis vous allez me permettre de la présenter au sommet et pas avant le sommet, mais ça va ressembler beaucoup. Sur le principe, on pense qu'on doit... les étudiants doivent faire leur part, les contribuables doivent faire leur part. L'accessibilité est importante, donc la bonification de l'aide financière et le remboursement proportionnel au revenu, c'est important. Ça a été... Les experts l'ont dit, l'expert du ministre l'a dit. Alors, je crois que c'est une position qui est fondamentalement raisonnable et nous allons la présenter avec d'autres détails.
M. Boivin (Simon): Mais donc vous vous réjouissez et vous saluez le fait que le gouvernement ne se soit pas rendu... n'ait pas... aux arguments de l'ASSE en lui offrant la gratuité à laquelle elle tient mordicus? Vous vous réjouissez aujourd'hui de ça, que le gouvernement ne lui ait pas donnée?
M. Sklavounos: Moi, j'essaie de dire depuis le début... Moi, je ne suis pas... je ne représente pas l'ASSE et je ne partage pas les positions de l'ASSE. Ça, vous le savez très clairement, je n'ai jamais pris position pour la gratuité scolaire. Ce que je dis, par exemple, c'est, lorsqu'on invite quelqu'un à une consultation, on leur dit que ce que vous prônez est sur la table et, par la suite, on leur dit: Woups! On l'a enlevé de sur la table, vous venez d'induire ces gens en erreur. C'est tout ce que je vous dis. Et, en même temps, lorsque vous invitez des recteurs d'université à la table, vous dites que vous parlez de gouvernance, vous parlez de qualité, vous parlez de financement, mais vous les coupez....
Le 1,7 milliard n'est pas garanti. Sur le pourcentage d'augmentation en 2014-2015, ce n'est pas garanti. Il y a des contradictions entre le ministre des Finances, le ministre de l'Enseignement supérieur et la première ministre. Et on sait déjà qu'en essayant, au congrès national du Parti québécois, de prendre l'indexation et l'appeler un gel pour essayer de faire plaisir à cette clientèle-là qui prônait le gel, s'il n'y a pas plus télégraphié que ça... Il n'y a pas plus télégraphié que ça sur ce qui va être le résultat du sommet.
C'est le sommet de l'indexation. On a déjà dit que c'est le procès des recteurs, et, en ce moment, non seulement les recteurs trouvent que... Aïe! Il y a des commentaires de certains recteurs qui trouvent que l'exercice n'est pas crédible, il y a un commentaire de certains recteurs disant qu'ils n'ont pas reçu d'ordre du jour, ils ne savent même pas ce qui est sur la table. Vous avez l'ASSE de l'autre côté, deux positions diamétralement opposées. Mais parlons de l'exercice, ne parlons pas du fonds de la question. L'exercice est vicié parce qu'il n'y a pas de réelle ouverture à entendre les arguments.
M. Chouinard (Tommy): Ce que je voudrais, c'est juste une précision. Est-ce que la proposition que vous allez présenter au sommet va recevoir l'assentiment des trois candidats à la direction?
M. Sklavounos: Écoutez, on va faire une proposition qui est dans les valeurs du Parti libéral, qui est dans les valeurs et dans les principes qu'on nous a présentés au printemps.
M. Chouinard (Tommy): Ça ne va pas lier aucun des trois candidats advenant qu'ils sont élus, là?
M. Sklavounos: Ça ne sera pas la position d'un candidat ou de l'autre candidat. C'est la position du Parti libéral et c'est basé sur une question de principe.
M. Chouinard (Tommy): Mais la position du Parti libéral est celle qui va rester au lendemain du congrès à la direction.
M. Sklavounos: Écoutez, vous me demandez de vous prédire l'avenir. Toutes les positions d'une formation politique peuvent changer.
M. Chouinard (Tommy): ...mais c'est important, là, tu sais.
M. Sklavounos: Écoutez, on s'en va sur... avec la même philosophie, mêmes principes. Je vous l'ai expliqué tout à l'heure, c'est quoi. On a été au gouvernement, vous l'avez su, on vous l'a proposé. Par la suite, si plus tard, à l'avenir, il y a une proposition pour changer, pour modifier, et ça reçoit l'assentiment des membres, là, rendu là, je vais vous dire: Écoutez, il y a eu une modification. Je ne peux pas vous dire aujourd'hui ce que les membres vont décider à l'avenir ou des différents... Écoutez, c'est trop loin.
Moi, ce que je vous dis, on va présenter une position qui est sur les mêmes principes qu'on a été lorsqu'on a été au gouvernement. On n'est pas la Coalition avenir Québec, on ne va pas se faire applaudir, définitivement pas par Amir Khadir lorsque je vais présenter le mémoire au sommet.
M. Caron (Régys): Donc, vous allez présenter une position avec une augmentation de frais de scolarité importante, autour de 80 % sur cinq ans, par exemple.
M. Sklavounos: Écoutez, comme je vous ai dit, je ne vais pas présenter, par respect, je ne vais pas faire la présentation du mémoire ici, devant vous. Ce que je vous dis simplement, c'est que vous n'allez pas trouver un 180 dans notre positionnement, comme vous trouvez à la CAQ. Ça va être sur les mêmes lignes, ça va ressembler beaucoup... On n'a pas... ce n'est pas si longtemps qu'on a été au gouvernement et on avait proposé une hausse qu'on croyait atténuée par la bonification de l'aide financière et le retour... le remboursement proportionnel au revenu. On trouvait que c'était raisonnable, et le professeur Fortin trouvait que c'était raisonnable. Et le professeur Fortin, c'est l'expert du ministre qu'il a fait venir pour parler de la question du sous-financement.
Journaliste: ...M. Couillard, à la course à la direction. M. Couillard, en débat, disait qu'un bon point de départ, c'était l'indexation. Aujourd'hui, il s'en allait plus en faveur d'une hausse. Il n'a pas dit quelle sorte de hausse. Est-ce qu'il a rajusté le tir pour s'ajuster au mémoire que vous allez présenter?
M. Sklavounos: Il faudrait poser la question à M. Couillard.
Mme Montgomery (Angelica): Can you give us your reaction to the ASSE's decision to boycott the summit?
M. Sklavounos: Well, what I was saying in French is: When you invite someone to an exercise and you tell them that their position is something that is on the table, that it is going to be consider, and then, a little bit before, you say: Oups! I am removing this from the table, your exercise is vitiated. And it's not only the ASSE, don't forget the rectors are saying that this exercise is an exercise... one of our rectors called it a farce.
Maybe the language is strong but, you know, when the rectors, who are, in one hand, and the ASSE is, on the other hand, diametrically opposed position on the substance of the matter, are telling you that the exercise, we know where it's going, we know that this is the summit on indexation because, you know, the PQ, on the weekend, was trying to call an indexation a freeze and a freeze in indexation, you totally see where they are going when they are trying to make everything come... They roll up everything into one position, even though they... you know, they angered their youth wing that said: We didn't even understand what was going on. We didn't understand that that was the position. But when you have the rectors, on one end, and the ASSE, on the other end, saying the exercise is vitiated, I ask you to consider whether it really isn't the case.
Mme Montgomery (Angelica): So what are the chances that we're going to end up with another student crisis?
M. Sklavounos: I don't know, I don't want to speculate about student crises. What I know is that the PQ, at this point, is basically... The house of cards is falling, it's crumbling down. Basically, they're reaping what they sowed. You know, they wore the red square, they came out in the streets. Mme Marois was playing the pots and pans. Mr. Duchesne, according to Martine Desjardins, was on the front with the students. We cancelled... the PQ cancelled the tuition hike, maintained the financial aid even though they cancelled the tuition hike. They tried to give... They're even opening up to this possibility of a right to strike. The minister doesn't want to answer, he has refused to answer my questions. They've given up... They basically undressed themselves for them.
And what happens at the end? They're boycotting the summit. Gabriel Nadeau-Dubois is not showing up. You know, he won't be there, they're boycotting the summit. He made a very strong statement against the PQ today. Martine Desjardins, of the FEUQ, is saying... You know, she'll get involved in the next electoral campaign and go campaign against the PQ. I mean, you know... and the rectors, on the other end, not sharing positions, are telling you: Listen, you're inviting us to talk about fund raising, about quality, you cut our funding, you're forcing us into deficits. You're not listening to us, you know.
Mme Plante (Caroline): ...a small group of people, really... It's pretty small. So are we giving them too much importance? Really, how significant is it that they're boycotting the summit?
M. Sklavounos: I'm not here to speak to you on behalf of the ASSE. I'm here to comment on the exercise and the credibility of the exercise.
Mme Plante (Caroline): But it's bothering you that they're not attending the summit.
M. Sklavounos: Well, no. What bothers me is that the minister told people to come, to discuss, things would be on the table, and that he'd listen, and that the minister clearly had no intention to listen. His positions, on paper, it's an indexation. It's so on paper that he's trying to call it a freeze so he can satisfy a bunch of other groups. So everybody knows where the minister is going. You all know, we all know where the minister is going, inviting people to a consultation when you already drafted the conclusions. That's what I'm criticizing.
Mme Montgomery (Angelica): Can we get you on where you're going because you're talking about bringing up another large increase. Why would your party be offering that when it could lodge another giant social crisis?
M. Sklavounos: I didn't say what I'm going to propose in detail. I'm going to respect... Out of respect for this summit, I'm going to present it at the summit. But what I'm saying is that it's not going to be a 180 position. We're not going to do like the CAQ and come first and say: We agree with the Liberal Party, then, right before the campaign, say: Well, we'll increase by less; then say we want students to pay 15% to 20% of there education, then come today and they say we're going to attack businesses, we're going to tax businesses in order to pay the part that the students are not paying. And, you know, Amir Khadir was clapping today for the position of the CAQ, I mean. What I was saying is that François Legault has literally taken control of the CAQ. You know, it's the left wing of the PQ, and the ADQ is pretty much dead. And let's not forget that François Legault said that he would tax capital gains, increase taxes on capital gains and taxes on dividends during the campaign.
So we're not going to bring out a fourth, or fifth, or sixth position. We're not going to spin around like the CAQ does. We're going to take a principal position. It's going to resemble a lot with what we did when were in Government. We're not going to pull a 180. We said we wanted a tuition fee hike with additional financial aid to help offset it, and we wanted proportional reimbursement so we help the issue of student's debt. We're going to say pretty much the same things. We're going to be on the same lines, but I'm going to present it there. I'm not going to go into detail here and tell you every single one of our positions, out of respect for the summit.
Journaliste: If this a such a foregone conclusion, then why are you bothering to show up?
M. Sklavounos: Because I, till the end, believe it's my duty to put forward a reasonable position for the population of Québec and for the future of higher education. If I stay home, I'll have no credibility when it comes time to speak up. I have to be present. I don't believe in the empty chair. I'm going to go there knowing fully well that the minister is probably going to have earplugs on when I'm going to be presenting. But I'm going to be there, I'm going to propose our position. And, if the minister wants to go exactly where he seems to be going, that telegraphed indexation of tuition fees, you know, that'll be where he'll go. He'll have to assume those consequences.
Journaliste: But how uncomfortable, by the way, are the Liberals today in supporting the ASSE to a certain degree and being on the same side of the issue with that group that... They were your adversaries last year. Is this the end of my enemy is my friend right now?
M. Sklavounos: I didn't... I'm not speaking on behalf of the ASSE. I'm not speaking against or for the ASSE. I'm saying that the minister's exercise lacks credibility. Because, when he invited them to the table, he said that their position was on the table. Later on, as we got nearer to the summit, he removed it from the table.
What I'm mentioning, what I'm attacking, is the credibility of the exercise, not any group, not any group participating, not any group at all. You know, the rectors are saying the same thing about the credibility of the exercise. They're saying it doesn't have one. Are you trying to say that the rectors and the ASSE are on the same page? Obviously not. The question is, we already know where the minister is going. It's not a real consultation. He's consulting with earplugs on and with blinders on.
Journaliste: So should the ASSE show up?
M. Sklavounos: Should the ASSE show up?
Journaliste: Should they go?
M. Sklavounos: Look, I think everybody should participate in negotiations, in discussions. I think that's our position. The problem is, you know, the minister, you know, induced them into error. He'll have to do with the consequences. Thank you very much. Merci beaucoup.
(Fin à 11 h 54)