Journal des débats (Hansard) of the Committee on Public Finance
Version préliminaire
42nd Legislature, 1st Session
(début : November 27, 2018)
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Thursday, September 24, 2020
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Vol. 45 N° 81
Clause-by-clause consideration of Bill 53, Credit Assessment Agents Act
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11 h (version non révisée)
(Onze heures vingt-trois minutes)
Le Président (M. Simard) : À
l'ordre, s'il vous plaît, chers collègues! Bonjour à tous. Je constate que nous
avons quorum, et conséquemment, je déclare notre séance de travail ouverte.
Comme vous le savez, la commission est réunie afin d'entreprendre l'étude détaillée
du projet de loi n° 53, Loi sur les agents
d'évaluation du crédit.
Alors, M. le secrétaire, bonjour,
bienvenue parmi nous. C'est rare qu'on vous a, heureux de vous voir. Y a-t-il
des remplacements ce matin?
Le Secrétaire
: Oui, M.
le Président. Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré) est remplacée par
M. Provençal (Beauce-Nord)...
Le Président (M. Simard) :
Bienvenue... Oui?
Le Secrétaire
: ...et
M. Marissal (Rosemont) est remplacé par M. Fontecilla (Laurier-Dorion).
Le Président (M. Simard) :
Bienvenue à nos nouveaux collègues. Avant de commencer, je vous informe qu'en
vertu de la motion adoptée par l'Assemblée le 15 septembre dernier les
votes pour ce mandat devront se tenir par appel nominal, et ce, jusqu'au
9 octobre.
Et, encore une fois, avant de débuter les
remarques préliminaires, j'aimerais déposer deux mémoires reçus à la suite des
consultations particulières sur l'actuel projet de loi, soit le mémoire de
l'Union des consommateurs et celui de l'Ordre des comptables professionnels
agréés du Québec.
Nous débutons par les remarques
préliminaires. M. le ministre, bienvenue parmi nous…
Le Président (M. Simard) : ...et,
encore une fois, avant de débuter les remarques préliminaires, j'aimerais
déposer deux mémoires reçus à la suite des consultations particulières sur
l'actuel projet de loi, soit le mémoire de l'Union des consommateurs et celui
de l'Ordre des comptables professionnels agréés du Québec.
Nous débutons par les remarques
préliminaires. M. le ministre, bienvenue parmi nous. Vous disposez, si tant est
que vous souhaitiez les prendre, de 20 minutes.
M. Girard (Groulx) : Merci
beaucoup. Peut-être, je pourrais présenter les gens qui sont avec moi.
Louis-Alexis Pelletier-Dubé, qui travaille à mon cabinet, et... Votre nom?
Gabriel Roy, juriste au gouvernement du Québec. Et voilà.
D'entrée de jeu, j'aimerais dire que j'ai
pris connaissance de toutes vos remarques lors de l'adoption du principe. J'ai
pu lire le verbatim, et c'était... j'ai donné l'attention nécessaire à bien
comprendre vos points de vue qui ont été divulgués.
Alors, c'est avec plaisir aujourd'hui que
je vous retrouve pour l'étude détaillée du projet de loi n° 53, Loi sur
les agents d'évaluation du crédit, projet de loi rédigé dans la foulée des
fuites de renseignements personnels que nous avons connues. La stratégie du
gouvernement ne repose pas exclusivement sur ce projet de loi, il y a bien sûr
le projet de loi n° 64 déposé par ma collègue, Sonia LeBel, le
12 juin dernier, qui prévoit notamment diverses
dispositions afin de renforcer la notion de consentement et de confidentialité
des données. Il y a bien sûr la politique gouvernementale en matière de
cybersécurité déposée par le ministre Caire, qui prévoit notamment la création
d'une identité numérique à chaque citoyen.
Le projet de loi n° 53 resserre
l'encadrement des agences de crédit en créant un régime spécifique, régime qui
serait administré par l'Autorité des marchés financiers, qui désignerait les
agences de crédit comme des agents d'évaluation de crédit. Jusqu'ici, nous
n'avons pas d'encadrement spécifique pour les agents d'évaluation de crédit,
simplement les agents de renseignements personnels. Ce régime s'ajoute au
régime administré par la Commission d'accès à l'information. Les agents
d'évaluation de crédit jouent un rôle crucial dans le secteur financier,
notamment dans le commerce des données avec les institutions financières et les
banques. Leurs actions peuvent avoir des effets importants sur la réputation,
la solvabilité des institutions financières et des individus.
Ce projet garantira l'accès aux Québécois
à trois mesures de protection, soit le gel de sécurité qui permet...
permettra — je pense qu'on doit parler au futur —permettra au
consommateur d'empêcher que les informations contenues à son dossier soient
utilisées pour l'octroi d'un nouveau, la note explicative qui permettra au
consommateur d'exposer sa version des faits...
M. Girard (Groulx) : ...à
trois mesures de protection soit : le gel de sécurité qui permet.... qui
permettra — je pense qu'on doit parler au futur — permettra au
consommateur d'empêcher que les informations contenues à son dossier soient
utilisées pour l'octroi d'un nouveau; la note explicative qui permettra au
consommateur d'exposer sa version des faits lorsqu'il y a un désaccord
concernant un élément de son dossier; et l'alerte de sécurité qui obligera les
utilisateurs d'un dossier à prendre des mesures additionnelles pour vérifier
l'identité du consommateur. Le projet de loi permettra aussi de garantir au
consommateur d'avoir accès à une cote de crédit.
Et ce sont des aspects dont on a moins
parlé, M. le Président, mais qui sont extrêmement importants, d'introduire des
exigences relatives aux pratiques commerciales. On obligera notamment les
agents d'évaluation de crédit à établir un régime de traitement des plaintes et
permettra à l'AMF d'en faire le suivi, et d'introduire des exigences relatives
aux pratiques de gestion qui permettront notamment à l'AMF de créer par
règlement des exigences spécifiques reliées à la capacité opérationnelle des
agents, d'introduire un régime de sanctions administratives et pécuniaires, de
donner au gouvernement le pouvoir le pouvoir de limiter par règlement la
tarification applicable aux services offerts par les agents.
L'objectif est que le Québec devienne le
chef de file en matière de protection des données personnelles et possède la
meilleure législation sur les agents d'évaluation de crédit au Canada.
L'adoption du projet de loi serait un grand pas dans cette direction.
Je tiens à dire, d'abord j'aimerais
remercier les députés de ma formation, mais ce sera un plaisir de travailler
avec tous les députés de tous les partis dans le cadre de l'étude détaillée du
projet de loi. J'ai compris que l'opposition souhaiterait que le gel de
sécurité soit gratuit. Pour ma part, je considère qu'il est essentiel que le
service soit de qualité et disponible le plus rapidement possible. Nous devrons
donc trouver le bon compromis dans l'intérêt supérieur du Québec.
Alors, je m'arrête ici et je vous
remercie, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
C'est moi qui vous remercie, M. le ministre. Je cède maintenant la parole au
leader de l'opposition officielle et député de Pontiac. Cher collègue.
M. Fortin :
Bonjour, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Bonjour.
M. Fortin :
Ça va bien?
Le Président (M. Simard) :
Toujours. Vous-même?
M. Fortin :
Excellent. Oui, ça va bien. Bien, j'en profite également pour saluer tout le
monde qui est autour de la table. Une table exclusivement masculine
aujourd'hui, mais quand même une table où il y a des gens de grande qualité,
j'en suis certain et j'ai hâte de les entendre sur le projet de loi.
Une voix
: ...
M. Fortin :
Néanmoins de grande qualité.
• (11 h 30) •
Le ministre a raison sur une chose, M. le
Président, ce projet de loi là, il est important, il était attendu, on l'a
attendu un petit peu plus longtemps qu'on aurait aimé l'attendre, mais, quand
même, il était attendu...
11 h 30 (version non révisée)
M. Fortin :
…néanmoins de grande qualité.
Le ministre a raison sur une chose, M. le
Président, ce projet de loi là, il est important, il était attendu, on l'a
attendu un petit peu plus longtemps qu'on aurait aimé l'attendre, mais, quand
même, il était attendu et il va avoir un effet important.
Le ministre l'a dit, le projet de loi a
été élaboré suite à la question de la fuite de données chez Desjardins, et
Desjardins étant ce qu'il est au Québec, Desjardins étant l'institution qu'elle
est, étant si intrinsèquement liée à la vie de plusieurs Québécois, bien,
nécessairement l'enjeu de la fuite des données chez Desjardins a eu un impact
sur la vie de plusieurs Québécois. Et je suis content que le gouvernement ait
accepté le constat que les cotes de crédit, les fuites de données personnelles
devaient être restreintes à un maximum, qu'on devait en faire plus pour
protéger les informations personnelles des Québécois, les données personnelles
des Québécois.
Et les cotes de crédit, M. le Président,
elles ne sont pas utilisées que lorsqu'on veut un prêt bancaire, que lorsqu'on
consulte une institution bancaire, elles sont utilisées par les assureurs,
elles sont utilisées par les compagnies de téléphonie cellulaire, elles sont
utilisées par des propriétaires de logement, elles sont utilisées par les employeurs
parfois lorsqu'on demande des emplois, lorsqu'on recherche un emploi. Alors, ce
n'est pas quelque chose qui est peut-être aussi simple qu'à première vue, et
c'est pour ça qu'on doit faire un travail rigoureux au cours des prochaines
semaines peut-être pour assurer qu'on prend toutes les bonnes mesures. Il y en
a des bonnes mesures dans le projet de loi, M. le Président, la question du
verrou en est une. On aura des questions à se poser, à savoir…
Le Président (M. Simard) :
Excusez-moi, M. le député, de vous interrompre ainsi.
M. Fortin :
Ah! oui, pardon.
Le Président (M. Simard) :
Nous allons suspendre momentanément nos travaux.
(Suspension de la séance à 11 h 32)
(Reprise à 11 h 35)
Le Président (M. Simard) : M.
le leader de l'opposition officielle, désolé de vous avoir interrompu ainsi,
dans une aussi bonne lancée.
M. Fortin :
...
Le Président (M. Simard) :
Comme vous le souhaitez.
M. Fortin :D'accord. En fait, je parlais du verrou, qui est une bonne
mesure, effectivement, dans le projet de loi. On était contents de voir cette
mesure-là. On va avoir des questions à savoir est-ce que ça va assez loin, est-ce
qu'on a besoin d'aller plus loin, est-ce qu'on a besoin d'en faire plus,
comment ça va être... comment ça va se traduire dans le vécu d'un citoyen qui
voudra procéder ainsi. On aura des commentaires également sur les sanctions, M.
le Président. On a beaucoup entendu, de la part de certains... de plusieurs
groupes, en fait, l'importance d'avoir des sanctions similaires à celles qui
sont dans le projet de loi n° 64. Qui, si je ne
m'abuse, M. le Président, est en consultations particulières en ce moment à la
Commission des institutions. Mais le point principal qu'on va tenter de
faire valoir au ministre et à son équipe, c'est le point sur la gratuité. Et je
croyais, M. le Président, qu'on avait fait un pas vers l'avant, que le ministre
avait compris certaines des interventions qui avaient été faites, entre autres,
de la part des groupes concernés, Equifax, TransUnion, qui nous avaient dit en commission
que l'enjeu de la qualité, ce n'en était pas vraiment un, qu'eux se
conformeraient aux règles si des règles étaient en place, si Québec mettait
des...
M. Fortin :
...avait compris certaines des interventions qui avaient été faites, entre
autres de la part des groupes concernés, Equifax, TransUnion, qui nous avaient
dit, en commission, que, bien, l'enjeu de la qualité, ça n'en était pas vraiment
un, qu'eux se conformeraient aux règles si les règles étaient en place, si le Québec
mettait les règles en place. Alors, je pense qu'on l'avait dit comme ça, M. le
Président, que le ministre semblait plus inquiet pour l'avenir financier de ces
entreprises-là que même les entreprises elles-mêmes.
Alors, on va avoir... On va faire valoir
notre point. Le pas vers l'avant que le ministre avait pris en commission
parlementaire, on espère que les quelques mots qu'il a prononcés, d'entrée de
jeu, ne lui ont pas fait faire un pas vers l'arrière ou que les quelques jours
ou semaines qui se sont déroulés depuis qu'on a entendu les témoins en
commission ne lui ont pas permis de réfléchir à la question et de reculer sur
la question. Disons que ce sera notre point principal.
Notre prétention, c'est que ces
données-là, elles appartiennent aux Québécois, aux Québécoises. Ce sont les
leurs. Elles doivent pouvoir appliquer les mesures qui sont dans le projet de
loi gratuitement, et souvent, M. le Président, souvent, les gens qui se
retrouvent dans une situation fâcheuse, les gens qui ont besoin de procéder
avec de telles mesures, bien, ce sont des gens qui n'ont pas toujours les
moyens de payer pour une telle chose.
Et c'est déjà fait ailleurs. Le ministre
nous dit qu'il veut être un leader en la matière. Il veut que le Québec soit un
leader sur la question de la protection des données personnelles des Québécois,
de la protection des données liées aux agents d'évaluation de crédit. Bien, les
États-Unis, les Américains, ils font déjà en sorte que des mesures comme
celles-là sont gratuites pour les citoyens. Alors, c'est une discussion qu'on
voudra avoir, qu'on voudra avoir rapidement, mais qu'on voudra avoir de façon à
s'assurer que le ministre et nous, on est sur la même longueur d'onde.
Alors, M. le Président, je vais m'en tenir
à ça pour les remarques d'ouverture, mais je pense que le ministre connaît bien
nos objectifs. C'est très bien, ce à quoi on veut en arriver. Alors, s'il est
intéressé à nos demandes, bien, les travaux vont se faire très rapidement, M.
le Président.
Le Président (M. Simard) :
Merci à vous, M. le leader de l'opposition officielle. Je cède...
Malheureusement, M. le député de Robert-Baldwin, par ordre de préséance, je
dois céder la parole au représentant de Québec solidaire, le député de
Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Donc, je profite pour vous saluer, saluer M. le ministre ainsi que
tous les collègues qui sont ici et les personnes qui sont en soutien. Je vous
remercie.
Donc, il me fait plaisir d'être ici. Je
suis en remplacement de mon collègue de Rosemont et moi aussi, j'ai pu
constater qu'il s'agit d'un projet de loi extrêmement important parce que les
cotes de crédit ou le travail des agences de crédit ont une incidence fort
importante dans la vie des gens, ça a déjà été dit, pour toutes sortes de
transactions fondamentales dans la vie courante, ne serait-ce que se trouver...
M. Fontecilla : …il s'agit d'un
projet de loi extrêmement important parce que les cotes de crédit… où le
travail des agences de crédit ont une incidence fort importante dans la vie des
gens, ça a déjà été dit, et pour toutes sortes de transactions fondamentales
dans la vie courante, ne serait-ce que se trouver un logement, par exemple, ce
qui est le cas d'un très grand nombre de ménages au Québec, là, et aussi quand
on constate que, dans l'état actuel, la question de l'usurpation de l'identité
devient de plus en plus courante malheureusement, et ça a une incidence très,
très, très malheureuse sur la vie des gens. Donc, il est important de s'assurer
que notre système des agences de crédit fonctionne en faveur des citoyens, citoyennes,
et non pas seulement au service des intérêts des grandes entreprises privées ou
de corporation des intérêts privés.
• (11 h 40) •
Donc, pour nous, ce projet de loi, mon
collègue de Rosemont l'a déjà affirmé, va dans la bonne direction, mais certainement
il est améliorable. On peut le bonifier et nous allons déposer certains amendements
dans ce sens-là. Il me fera plaisir d'en discuter avec les ministres ainsi
qu'avec les collègues autour de cette table. Donc, je nous souhaite une très
bonne séance de travail, et on continue. Merci beaucoup.
Le Président (M. Simard) :
Merci à vous, cher collègue. Je cède maintenant la parole au député de René-Lévesque.
Bien que vous soyez loin, cher collègue, vous demeurez proche dans notre coeur.
M. Ouellet : Oui, cette
configuration m'amène à jouer un peu de la tête pour pouvoir voir le ministre
et surtout son facial suite aux recommandations que nous ferons dans cette commission
parlementaire. Donc, blague à part, je tiens, moi aussi, à saluer la présence
des parlementaires, mais aussi de l'équipe entourant le ministre.
Ça fait un petit bout qu'on parle de ce projet
de loi là, il a été déposé il y a de ça tout près presque un an. Évidemment, la
situation de la pandémie nous amène à légiférer un peu plus tard, mais on est
bien conscients que, malgré le fait qu'on avait une crise sanitaire à gérer.
Les données des Québécois étaient aussi au coeur des préoccupations, puisqu'on
avait, après Desjardins, eu conscience, et dans les médias ça a été aussi
exposé, que d'autres entreprises, autant privées, mais dans le secteur public
aussi, qu'il y avait eu des fuites de données.
Donc, pour nous, il est primordial d'aller
de l'avant, donc le ministre peut compter sur toute ma collaboration pour faire
un travail promptement. Sans dire qu'on va agir vite, je pense qu'il faut rapidement
adopter ce projet de loi là pour établir les balises. Et évidemment on aura des
questions et peut-être des amendements, on verra, pour faire convaincre que le
délai qui est inscrit dans le projet de loi est correct, là. Lorsqu'on a posé
la question aux agences de crédit, elles nous ont parlé des délais
d'implantation.
Puis je comprends, M. le ministre, qu'on
doit aussi laisser le temps à l'Autorité des marchés financiers d'établir son
cadre, ça prend un peu de temps, puis on ne veut pas le faire trop rapidement
pour se dépêcher, de se tromper. Mais évidemment on va avoir une attention
particulière pour que, lorsque le travail sera fait, les compagnies puissent
rapidement implanter ces nouveaux services et qu'ils soient accessibles à tous.
Le ministre ne sera pas surpris…
M. Ouellet : ...on doit aussi
laisser le temps à l'Autorité des marchés financiers d'établir son cadre. Ça
prend un peu de temps, puis on ne veut pas le faire trop rapidement pour se
dépêcher de se tromper. Mais évidemment on va avoir une attention particulière
pour que, lorsque le travail sera fait, les compagnies puissent rapidement
implanter ces nouveaux services et qu'ils soient accessibles à tous. Le ministre
ne sera pas surpris de nous entendre encore parler de gratuité. Donc, évidemment,
on aura un amendement dans ce sens-là. J'espère que la discussion sera
fructueuse et je pense qu'on arrivera à un compromis entre gratuité et qualité
des services. Je pense qu'on peut regarder ailleurs au Québec et ailleurs dans
le monde le genre de services qui est offert par les entreprises, qui sont
gratuits. Et je pense que ça existe, et c'est le genre de chose qu'on doit effectivement
regarder. Donc, merci aussi à l'équipe du ministre d'avoir offert un briefing
technique. C'est hautement technique, puis on n'a pas l'habitude de jouer dans
ces paramètres-là, et d'autant plus que c'est un nouveau droit qu'on va
établir. Donc, merci, le briefing technique a été apprécié par mon équipe pour
comprendre certaines particularités, et j'espère qu'il va nous permettre de
mieux comprendre certaines nuances dans l'inscription de certaines informations
dans le projet de loi en question. Merci aussi d'avoir obtenu un lexique, parce
qu'on va parler de plusieurs choses, dans ce projet de loi là, donc d'avoir le
lexique et d'être capable de référer aux mêmes définitions, ça va nous aider à
la compréhension.
Donc, on offre notre collaboration, comme
je disais tout à l'heure, on va vouloir avancer rapidement, parce qu'on veut
que les Québécois soient protégés le plus correctement possible, mais on va
faire notre travail avec diligence aussi. Donc, on aura des questions, des suggestions
et assurément des amendements pour ce qui est de la gratuité. Donc, je m'arrête
ainsi et je remercie les membres de cette commission pour le travail qu'on aura
à faire pour les prochaines semaines. Merci.
Le Président (M. Simard) :
Merci à vous, chez collègue. À moins qu'il n'y ait des motions que l'un d'entre
vous souhaitait déposer, nous allons immédiatement procéder à l'étude article
par article en... Oui? Oh! M. le député de Robert-Baldwin. Excusez-moi de ma
méprise, vous aviez effectivement souhaité prendre la parole tout à l'heure, ce
qui est tout à fait légitime. Merci à vous, M. le président.
M. Leitão : Merci. Loin des
yeux, loin du coeur, c'est ça?
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Leitão : Alors, à mon tour
de souhaiter la bienvenue à M. le ministre, votre équipe, vos collègues, nos collègues,
tout le monde. Juste trois points, assez rapidement. Évidemment, c'est depuis
juin 2019, avec la fuite de données chez Desjardins, que cet enjeu a refait
surface. C'est quelque chose qui était déjà dans le portrait, mais ça a refait
surface de façon beaucoup plus pressante, si je peux dire... ce terme. Nos collègues
de la Commission des finances publiques se rappelleront, nous avons eu plusieurs
sessions de travail où on voulait justement en discuter, de ces enjeux-là. La
réponse des collègues de la partie gouvernementale, c'était que, bon, un projet
de loi s'en vient rapidement, et tout ça. Bon, nous sommes maintenant rendus au
mois de septembre 2020, mais bon, on comprend les délais de la pandémie, mais
je pense qu'on aurait pu gagner du temps si on avait agi un peu plus tôt. Mais,
voilà, nous y sommes, maintenant.
Alors, juste trois... juste deux remarques
que j'aimerais faire. D'abord, un point qui a été soulevé par au moins un des
spécialistes en commission...
M. Leitão : ...mais je pense
qu'on aurait pu gagner du temps si on avait agi plus tôt, mais voilà. Nous y
sommes maintenant.
Alors, juste trois... juste deux remarques
que j'aimerais faire. D'abord, un point qui a été soulevé par au moins un des
spécialistes en commission parlementaire, c'est de prendre en considération le
nombre d'entreprises qui peuvent avoir accès à ces données-là. Je pense que maintenant,
il y a un peu...
J'exagère, un peu tout le monde qui peut avoir
accès à ces données-là — ce n'est pas tout à fait comme ça, bien
sûr — mais il y a peut-être trop d'entreprises qui peuvent avoir
accès aux données des agences de crédit. On pourrait peut-être limiter un peu
qui peut avoir accès à ces données, on en discutera.
Et le deuxième élément, bien sûr, ça a été
soulevé pour mes collègues, la gratuité. On sait tous que dans la vie, M. le
ministre, vous savez très bien, comme nous tous, il n'y a rien de gratuit dans
la vie, quelqu'un finit toujours par payer, bien sûr, mais je pense qu'il n'y a
pas non plus de contradiction entre gratuité pour les consommateurs et rapidité
de service. Donc, je pense qu'on pourra trouver un compromis, trouver un moyen
que cela ne coûte pas des sommes aux consommateurs qui veulent consulter leur
dossier de crédit et mettre le gel, l'alerte, etc., et le cout réel de ce
service que quelqu'un devra finir par assumer. Alors, on pourra trouver un
arrangement, j'en suis convaincu.
Voilà, je m'arrête ici aussi et on peut
procéder. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Merci à vous, M. le député de Robert-Baldwin. Tant qu'à y être, y aurait-il
d'autres remarques préliminaires? Bien. Il n'y a pas de motions préliminaires?
Sans quoi, nous pouvons, d'ores et déjà, passer à l'étude...
Oui, M. le leader.
M. Fortin :
M. le Président, avant que le ministre entame la lecture du premier article...
Le Président (M. Simard) : Je
vous en prie.
M. Fortin :
...si vous me permettez d'invoquer l'article 245 du règlement, pour qu'on
procède à l'étude article par article, alinéa par alinéa et paragraphe par paragraphe.
Le Président (M. Simard) :
Très volontiers.
M. Fortin :
Comme on fait d'habitude.
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Girard (Groulx) : Alors,
juste pour donner un contexte, l'article 1 et 2 sont les dispositions
introductives de la loi. Et donc, je vous lis l'article 1.
Alors :
CHAPITRE I
DISPOSITIONS INTRODUCTIVES
1.La présente loi s'applique à la
surveillance et au contrôle des pratiques commerciales et des pratiques de
gestion des agents d'évaluation du crédit.
De plus, elle confère des droits aux
personnes concernées par les dossiers qu'ils détiennent et en régit l'exercice,
notamment afin qu'elles puissent se prévaloir des mesures de protection qu'elle
établit.
Commentaires : ...
M. Girard (Groulx) : ...«De
plus, elle confère des droits aux personnes concernées par les dossiers qu'ils
détiennent et en régit l'exercice, notamment afin qu'elles puissent se
prévaloir des mesures de protection qu'elle établit.»
Commentaire. L'article 1 de la Loi sur les
agents d'évaluation du crédit en établit l'objet, lequel se divise en deux
volets. D'une part, cette loi prévoit le régime applicable à la surveillance et
au contrôle des pratiques commerciales et des pratiques de gestion des agents d'évaluation
du crédit. D'autre part, elle prévoit et régit l'exercice des droits qu'elle
confère aux personnes concernées par les dossiers détenus par les agents d'évaluation
du crédit.
Le Président (M. Simard) : Merci,
M. le ministre. Y aurait-il des interventions? M. le leader.
M. Fortin :
Non, ça me va, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Laurier-Dorion? M. le député de René-Lévesque? Nous sommes donc
prêts à passer à la mise aux voix. M. le secrétaire, tel que convenu, veuillez
procéder pour un appel nominal.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) : Pour.
Le Secrétaire
: M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
Le Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
Le Secrétaire
: M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
Le Secrétaire
: M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
Le Secrétaire
: M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
Le Secrétaire
: M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Pour.
Le Secrétaire
: M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
Le Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
Le Secrétaire
: M. Ouellet
(René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
Le Secrétaire
: M. Simard
(Montmorency)?
• (11 h 50) •
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Donc, cet article est adopté. M. le ministre, l'article 2, s'il
vous plaît.
M. Girard (Groulx) : «Pour
l'application de la présente loi, un agent d'évaluation du crédit s'entend de
l'agent de renseignements personnels, au sens du deuxième alinéa de l'article
70 de la Loi sur la protection des renseignements personnels dans le secteur
privé...» Est-ce que je lis la parenthèse?
Le Président (M. Simard) :
Oui, idéalement.
M. Girard (Groulx) : Oui,
idéalement? Merci.
Le Président (M. Simard) :
Idéalement.
M. Girard (Groulx) :
Alors : «...(chapitre P-39.1), lorsqu'il est désigné par l'Autorité des
marchés financiers.»
Commentaire. L'article 2 de la Loi sur les
agents d'évaluation du crédit définit l'agent d'évaluation du crédit, qui est
un agent de renseignements personnels au sens de la Loi sur la protection des
renseignements personnels dans le secteur privé ayant fait l'objet d'une
désignation par l'Autorité des marchés financiers.
Le Président (M. Simard) : Y
aurait-il des commentaires? M. le leader.
M. Fortin :
Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de... Oui, M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Juste une
question. Donc, le... Comment ça se déroule dans la pratique? Donc, l'AMF,
l'Autorité des marchés financiers, accorde une désignation...
Le Président (M. Simard) : …y
aurait-il des commentaires? M. le leader.
M. Fortin :
Ça va, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de… Oui, M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Juste une
question, donc, le… comment ça se déroule dans la pratique. Donc, l'AMF, l'Autorité
des marchés financiers, accorde une désignation à une entreprise, disons
Equifax, ou est-ce qu'elle doit nommer les individus qui…
M. Girard (Groulx) : La
procédure de désignation est décrite aux articles 3 à 7, mais ce sont bien
les entreprises qui seront nommées.
M. Leitão : O.K.
Le Président (M. Simard) :
Merci. D'autres commentaires? Sans quoi, nous sommes prêts à passer à la mise
aux voix. M. le secrétaire.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) : Pour.
Le Secrétaire
: M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
Le Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
Le Secrétaire
: M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
Le Secrétaire
: M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
Le Secrétaire
: M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
Le Secrétaire
: M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Pour.
Le Secrétaire
: M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
Le Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
Le Secrétaire
: M. Ouellet
(René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
Le Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Donc, cet article est adopté. M. le ministre, article 3.
M. Girard (Groulx) : Alors,
l'article 3 fait partie du chapitre II et le chapitre II
concerne les articles 3 à 7. On est dans la désignation et la révocation
de la désignation.
Article 3 : «L'Autorité désigne
un agent de renseignements personnels lorsqu'elle estime que l'importance de
son commerce avec des institutions financières autorisées ou des banques, au
sens de la Loi sur les banques (Lois du Canada, 1991, chapitre 46), le
justifie.
Elle révoque cette désignation, de sa
propre initiative ou sur demande de l'agent d'évaluation du crédit concerné,
lorsqu'elle estime que l'importance de ce commerce ne le justifie plus.
Avant de désigner un agent de
renseignements personnels ou de refuser une demande de révocation de la
désignation d'un agent d'évaluation du crédit, l'autorité doit lui notifier le
préavis prescrit par l'article 5 de la Loi sur la justice administrative
(chapitre J-3) et lui accorder un délai d'au moins 10 jours pour
présenter ses observations.»
Commentaire : L'article 3 de la Loi
sur les agents d'évaluation du crédit prévoit le motif sur la base duquel
l'autorité désigne un agent de renseignements personnels afin qu'il devienne
soumis à ses dispositions à titre d'agent d'évaluation du crédit. Cet article
prévoit également la possibilité de révoquer la désignation d'un agent
d'évaluation du crédit lorsqu'elle estime que cette désignation n'est plus
justifiée. Enfin, il prévoit que l'autorité doit informer l'agent de sa
décision de le désigner ou de refuser de révoquer…
M. Girard (Groulx) : …cet
article prévoit également la possibilité de révoquer la désignation d'un agent
d'évaluation du crédit lorsqu'elle estime que cette désignation n'est plus
justifiée. Enfin, il prévoit que l'autorité doit informer l'agent de sa
décision de le désigner ou de refuser de révoquer sa désignation.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Des commentaires? M. le leader.
M. Fortin :
Oui. Merci, M. le Président. Là, dans votre commentaire, vous nous avez dit,
là, ce qu'on est en train de faire ici, c'est de trouver le motif à partir
duquel on peut désigner ou révoquer la désignation d'agent de renseignements.
Alors… mais tout ce que je vois dans le texte de loi, c'est «lorsqu'elle estime
que l'importance». Alors, l'autorité estime que l'importance de son commerce
avec les institutions financières… est-ce que c'est une question de volume,
c'est une question de revenu, c'est… comment on désigne l'importance? Comment
l'autorité fait pour décider ça?
M. Girard (Groulx) : Je vais
référer ici à une autre désignation. Lorsque… l'Autorité des marchés financiers,
on fait référence ici à l'importance, lorsqu'on a… l'autorité a désigné
Desjardins comme une institution financière d'importance systémique, on voulait
dire, dans le cadre de tout l'accord de Bâle et l'importance des institutions
financières, ce qu'on voulait dire, c'est que Desjardins y était un joueur
extrêmement important dans les marchés financiers au Canada, au Québec.
Et ici… alors, le concept d'importance, je
pense qu'on peut le voir comme volume, on peut le voir comme parts de marché,
on peut le voir comme fonction essentielle dans la microstructure de la
location du crédit sur le marché québécois. Et donc, dans les faits,
actuellement, il y a deux joueurs dans ce marché au Québec qui sont… qui
prennent 99 % et plus des parts du marché et qui sont donc importants.
M. Fortin : O.K. Alors, eux,
sont désignés importants, mais le…
M. Girard (Groulx) : Seraient.
M. Fortin :
Seraient. Effectivement. Le 1 % ne serait pas considéré comme un agent de
renseignements personnels, dans ce cas-là?
M. Girard (Groulx) :
C'est-à-dire que dans les agents de renseignements personnels… il existe
d'autres agents d'évaluation de crédit importants dans le monde qui ne sont pas
présents sur le marché québécois, dans la mesure où une telle institution… Il y
en a un maximum de quatre, là, l'ensemble qui nous concerne pour l'instant est
un maximum de quatre entreprises. Mais si ces joueurs-là…
M. Girard (Groulx) : ...dans la
mesure où une telle institution, il y en a un maximum de quatre, là, l'ensemble
qui nous concerne pour l'instant est un maximum de quatre entreprises, mais, si
ces joueurs-là venaient qu'à entrer dans le marché québécois, au bénéfice de
tous, pour qu'il y ait plus de compétition, meilleur service, ils seraient
sûrement désignés.
M. Fortin : O.K. Là, j'essaie
juste de comprendre le texte de loi que vous avez devant nous, là. Vous nous
dites : «L'autorité désigne un agent de renseignements personnels
lorsqu'elle estime que l'importance de son commerce...» Donc, l'autorité, elle
peut désigner, c'est elle qui décide du moment à partir duquel elle désigne.
Mais là, vous avez aussi : elle peut révoquer cette désignation-là de sa
propre initiative ou sur la demande. Alors, pour la désignation, c'est
l'autorité qui décide quand est-ce qu'elle le donne, mais pour la révocation,
soit c'est elle qui décide quand est-ce qu'elle le révoque ou on peut le faire
sur demande. Alors, est-ce qu'une entreprise intéressée à s'implanter au Québec
peut demander d'elle-même la désignation de l'autorité?
(Consultation)
M. Girard (Groulx) : Est-ce
que vous permettez que je passe la parole?
M. Fortin :
Oui, bien sûr.
M. Girard (Groulx) : Plutôt
que je répète ce qu'il a dit?
Le Président (M. Simard) :
Est-ce qu'il y a consentement afin que l'adjoint du ministre puisse s'adresser
à nous? Il y a consentement. Monsieur, pour les fins de nos travaux,
pourriez-vous vous présenter, s'il vous plaît?
M. Roy (Gabriel) : Oui.
Bonjour, M. le Président. Mon nom est Gabriel Roy. Je suis avocat au ministère
de la Justice. Alors, ce que j'indiquais, c'est qu'évidemment, puisque la Loi
sur les agents d'évaluation du crédit impose des obligations à des entreprises,
on n'a pas prévu expressément le cas de figure qui a été évoqué, c'est-à-dire
une volonté de s'imposer un cadre supplémentaire. Mais c'est bien évidemment
que, si une telle entreprise s'adressait à l'autorité et lui faisait part du
fait qu'elle considère que son commerce le justifiait, l'autorité pourrait très
certainement évaluer si elle estime qu'une désignation est méritée.
Le Président (M. Simard) :
Très bien.
M. Fortin :
Ce qui m'inquiète là-dedans, c'est que le ministre nous dit que c'est une bonne
chose qu'on ait des joueurs additionnels. Bien d'accord avec lui, pas d'enjeu
avec ça, là, il y en a juste deux, hein? Donc, je veux juste m'assurer que...
Parce que vous dites dans le texte de loi que l'agent peut demander la
révocation, j'ai de la misère à saisir pourquoi il ne peut pas demander la
désignation aussi. J'entends votre propos, là, mais je m'explique mal cette
étape-là.
M. Girard (Groulx) : Dans les
faits, il le peut.
M. Fortin :
Il le peut. Alors, pourquoi on ne l'indique pas? Parce qu'ici, on dit que c'est
vraiment, c'est l'autorité qui le désigne quand elle le pense, mais pourquoi
est-ce qu'on ne dit pas également que... «Lorsqu'elle estime que l'importance...»,
je comprends, mais ça peut venir de sa propre initiative ou de celle de
l'agent.
Le Président (M. Simard) : Me
Roy.
• (12 heures) •
M. Roy (Gabriel) : Oui. Pour
répondre à la question, en fait, la loi accorde le devoir à l'autorité de faire
la vérification. Il y a comme une forme de vérification constante qui est
faite, à savoir, si, dans le marché, dans le secteur financier, il y a
certaines entreprises qui émergent. Donc, l'évaluation, s'il y a un certain
commerce qui s'implante, qui...
12 h (version non révisée)
M. Roy (Gabriel) : ...la loi
accorde le devoir à l'autorité de faire la vérification. Il y a comme une forme
de vérification constante qui est faite, à savoir, si, dans le marché, dans le
secteur financier, il y a certaines entreprises qui émergent. Donc, l'évaluation,
s'il y a un certain commerce qui s'implante, qui... dont l'importance lui
justifierait une désignation, ça fait partie du rôle même de l'autorité. Donc, dans
ce sens-là, si jamais il y avait une bonne raison de le faire, l'autorité
aurait le devoir de ne pas attendre qu'on l'appelle.
M. Fortin :
C'est déjà inscrit dans la loi.
M. Roy (Gabriel) : Oui.
M. Fortin :
La loi qui a créé l'autorité, là, dans le fond, ou qui désigne les paramètres
de l'autorité.
M. Roy (Gabriel) : En fait,
c'est tout simplement le libellé même de l'article 3, qui dit : L'autorité
désigne lorsqu'elle estime qu'il y a l'importance de justifier. Donc, ça
sous-entend qu'il y a nécessairement une...
M. Fortin :
Il y a une obligation.
M. Roy (Gabriel) : ...une
obligation de surveiller si ce critère-là est rempli, en général.
M. Fortin :
D'accord. Ça me va, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Y
aurait-il... M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Très bien, merci,
M. le Président. Alors, je reviens à la question que j'avais tantôt. Donc,
l'Autorité des marchés financiers désigne un commerce. Très bien, donc c'est
l'agence de crédit qui est désignée. Mais comment on fait pour nous assurer que
les personnes qui travaillent pour ces entreprises-là, pour ces commerces-là,
pour ces agences de... comment sont... pour ces agences de crédit, comment on
fait pour nous assurer que ces personnes sont surveillées? L'AMF, dans d'autres
domaines, doit aussi vérifier les individus qui sont inscrits, que ce soit des
courtiers d'assurance, ou autres, etc. Alors, comment est-ce qu'on fait ça?
Le Président (M. Simard) : Me
Roy.
M. Roy (Gabriel) : Oui, merci,
M. le Président. Alors, pour répondre à cette question-là, il faut référer à la
section II du chapitre IV du projet de loi, qui introduit les articles 25 à 30,
et qui traite de... qui prend en compte l'impartition qui pourrait être faite
pendant la... l'agent d'évaluation du crédit, donc qui permet de couvrir les
cas où, par exemple, une structure corporative serait plus complexe que celle
d'une seule personne morale. Ça permet d'assurer que le contrôle s'effectue sur
tous les plans.
M. Leitão : Donc, on verra un
peu plus tard dans le projet de loi.
M. Roy (Gabriel) : Exactement.
M. Leitão : O.K. Très bien, ça
va, ça va.
Le Président (M. Simard) :
Merci, M. le député de Robert-Baldwin. M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Oui, merci
beaucoup, M. le Président. Donc...
L'autre bord, l'autre bord.
Une voix
: Parfait.
M. Ouellet : L'autre bord.
Une voix
: Ah! O.K.
C'est bon.
M. Ouellet : Excusez. Juste
pour que je comprenne bien, M. le ministre, là, l'article 3 nous dit que, tout
d'abord, l'autorité désigne un agent de renseignements personnels. Et, pour
être un agent de renseignements personnels, on est avant tout un agent
d'évaluation de crédit. Est-ce que c'est bien ça?
M. Girard (Groulx) : En fait,
les agents de renseignements personnels existent déjà à l'intérieur de cet
ensemble, qui regroupe près de... Je vais essayer de vous donner le chiffre
exact, là. Combien est-ce qu'il y a d'agents de renseignements personnels?
M. Ouellet : 125. En tout
cas, c'est 125, le chiffre que vous nous avez donné.
M. Girard (Groulx) : 125? Bon,
alors dans l'ensemble de 125...
M. Girard (Groulx) : ...à
l'intérieur de cet ensemble qui regroupe près de cinq... Je vais essayer de
vous donner le chiffre exact, là. Conbien est-ce qu'il y a d'agents de renseignements
personnels.
M. Ouellet : 125. En
tout cas c'est 125, le chiffre que vous nous avez donné.
M. Girard (Groulx) : 125?
Bon. Alors, dans l'ensemble de 125, deux, en vertu de leur importance dans le
commerce des données du crédit, seraient désignés agents d'évaluation de crédit
pas l'AMF.
M. Ouellet : Par l'AMF. O.K.
Lorsqu'on voit la définition que vous nous avec fournie de renseignements
personnels, un agent de renseignements personnels, c'est le terme qu'on
retrouve à la Loi sur la protection des renseignements personnels dans le
secteur privé pour désigner les entreprises qui, elles-mêmes ou par
l'intermédiaire des représentants, font le commerce de constituer des dossiers
ou des rapports de crédit. La question que j'ai pour vous, est-ce que l'article
de loi pour la désignation est assez fort pour éviter que — je ne
prête pas de mauvaises intentions — mais qu'Equifax ou TransUnion se
développent une filiale pour séparer leurs activités pour que la partie des
renseignements personnels qui concerne les banques et les institutions
financières soit couverte, mais que la partie des renseignements personnels que
je transige ailleurs sur d'autres marchés ne soit pas couverte? Exemple, des
renseignements personnels que je pourrais transmettre dans le cas d'une demande
pour un bail ou dans le cas d'une demande pour obtenir de l'information si je
veux m'acheter un cellulaire.
J'essaie juste de voir si, en désignant
les évaluations de crédit, on est certain de bien circonscrire qu'on fait
référence dans les renseignements personnels à des intermédiaires qui font le
commerce, mais on ne fait pas référence explicitement à des filiales qui
pourraient naître pour que la partie business qui est avec les banques et la
caisse soit couverte, mais toutes les autres parties ne soient pas couvertes.
Est-ce que je me trompe ou vous pouvez me sécuriser là-dessus?
M. Girard (Groulx) :
Est-ce que vous permettez que...
Le Président (M. Simard) :
Oui, bien sûr. Me Roy.
M. Roy (Gabriel) : Merci,
M. le Président. Alors, en fait, la désignation d'un agent de renseignements
personnels qui, de ce fait, le fait de devenir un agent d'évaluation du crédit,
ne lui enlève pas son premier chapeau qu'il porte à titre d'agent de renseignements
personnels et ne fait surtout à en sorte que la Loi sur la protection des
renseignements personnels dans le secteur privé cesse de s'appliquer à lui.
Donc, c'est un régime... Cette loi-là propose des normes supplétives, qui ne
remplacent pas l'encadrement en matière de protection des renseignements
personnels qui s'applique déjà. Donc, ça signifie en fait que la portée de
l'application de la loi sur la protection des renseignements personnels n'est
pas modifiée d'aucune façon du fait qu'il y a une désignation.
M. Ouellet : Dans ce
cas-là, est-ce qu'il est faux de prétendre qu'il se pourrait que les compagnies
décident de créer des filiales pour se soustraire à certaines obligations
supplétives que vous venez de rajouter comme étant des agents d'évaluation de
crédit pour être seulement sous les renseignements personnels, considérant que
vous faites référence dans les renseignements personnels au concept
d'intermédiaire d'un représentant?
M. Roy (Gabriel) : Vous
permettez, M. le ministre?
M. Girard (Groulx) : Bien
sûr. Bien sûr.
M. Roy (Gabriel) : En
fait, si elle essayait, elle échouerait puisque le projet de loi prévoit...
M. Ouellet : ...être seulement
sous les renseignements personnels, considérant que vous faites référence, dans
les renseignements personnels, au concept d'intermédiaire d'un représentant.
M. Roy (Gabriel) : Vous
permettez, M. le ministre?
M. Girard (Groulx) : Bien sûr,
bien sûr.
M. Roy (Gabriel) : En fait, si
elles essayaient, elles échoueraient, puisque le projet de loi prévoit
expressément, comme j'indiquais au député de Robert-Baldwin, que les dispositions
qui font en sorte que les filiales, par exemple, ou les personnes morales qui
pourraient contrôler un agent d'évaluation du crédit seraient couvertes par les
obligations. Donc, il n'y a pas de possibilité de s'en sortir en étant créatif
sur le plan corporatif.
M. Ouellet : O.K. Donc, je
résume, tous sont sous la protection des renseignements personnels, mais on
crée une sous-catégorie pour des agents d'évaluation de crédit, considérant
qu'ils ont une position prédominante et qu'ils font des affaires dans le
secteur financier. Et ça nous permet, ça, de pouvoir certifier d'autres
joueurs, puis je fais référence, dans le fond, au document que vous nous avez
remis, là, d'autres joueurs dans le monde comme Experian, qui est présent dans
37 pays, qui voudrait venir s'ajouter au Canada et au Québec. Il serait
effectivement couvert avec ces dispositions-là.
M. Roy (Gabriel) : C'est
exact.
M. Ouellet : C'est ça.
Confirmé, oui?
M. Roy (Gabriel) : Oui, effectivement,
je le confirme.
M. Ouellet : O.K. O.K. Merci.
Le Président (M. Simard) : Y
aurait-il d'autres commentaires? Oui, M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Écoutez, je veux revenir sur le mot «l'importance». Évidemment, «l'importance»
veut dire beaucoup de choses, c'est relativement facile de comprendre, mais ça
reste quand même un... ça peut induire une ambiguïté. La question que
j'aimerais poser au ministre, c'est pourquoi n'avoir... pourquoi n'a-t-il pas
choisi plus tôt de définir des critères qui sont objectifs, qui sont nommés,
etc., au lieu de les avoir tous englobés dans un mot qui est quand même... qui
peut induire une ambiguïté, encore une fois, «l'importance»? Pourquoi n'avoir
pas choisi des critères spécifiques, avoir dit «lorsqu'elle estime que tel et
tel critère sont remplis», par exemple?
Le Président (M. Simard) : Me
Roy. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : En fait,
c'est... juste pour clarifier, c'est l'AMF qui va désigner qui est important,
au même titre que — je regarde le député de Robert-Baldwin — au
même titre que bien que lui et moi, nous nous entendions et nous nous
entendrions que Desjardins est une institution financière d'importance
systémique, c'est l'AMF qui l'a désigné. Alors, ici, on a deux joueurs majeurs
qui dominent le marché, Equifax et TransUnion. C'est d'eux dont on parle. Et
c'est l'AMF qui va juger qui, parmi les... J'ai le chiffre précis, là, en date
d'aujourd'hui, c'est 133 entités d'agents de renseignements personnels...
M. Girard (Groulx) : ...et
TransUnion, c'est d'eux dont on parle, et c'est l'AMF qui va juger qui parmi
les... et j'ai le chiffre précis, là, en date d'aujourd'hui, c'est
133 entités d'agents de renseignements personnels. Et à l'intérieur de cet
ensemble de 133, c'est l'AMF qui va désigner qui sera un agent d'évaluation de
crédit en vertu de son importance. Et tout porte à croire dans les conditions
actuelles du marché que deux compagnies seraient désignées importantes, et donc
l'agent d'évaluation de crédit.
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le député.
M. Fontecilla : Donc, on
octroie à l'AMF un pouvoir discrétionnaire?
M. Girard (Groulx) : ...l'AMF
est notre régulateur intégré des marchés financiers, c'est l'institution
commune que nous avons. Et il y a eu des réflexions dans le cadre d'élaboration
du projet de loi, si une autre institution québécoise... si une autre partie
prenante aurait pu avoir cette responsabilité-là. Nous sommes convaincus que
l'AMF, par son rôle de régulateur intégré, la qualité de son travail, est
l'entité qui est la bonne pour assumer cette responsabilité.
Et je tiens à dire qu'on a beaucoup parlé
des produits durant les consultations particulières, on a peu discuté de
l'importance des lignes directrices sur les pratiques commerciales et les
pratiques de gestion. Et c'est ces lignes directrices qui seront émises par
l'AMF... vont être très importantes pour s'assurer que ces entités-là, qui sont
motivées par la maximisation du profit de leurs actionnaires, se comportent
bien en tant que parties prenantes importantes dans l'octroi... le processus
d'octroi de crédit.
• (12 h 10) •
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il d'autres commentaires sur l'article 3? Sans quoi nous
sommes prêts à passer à la mise aux voix. M. le secrétaire.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
Le Secrétaire
:
M. Thouin (Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Émond (Richelieu)?
M. Émond : Pour.
Le Secrétaire
: M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Ouellet (René-Lévesque)?
Le Secrétaire
:
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention.
L'article est donc adopté. M. le ministre,
l'article 4, s'il vous plaît.
M. Girard (Groulx) : Alors, je
suis toujours dans le chapitre II qui concerne la désignation et la
révocation de la désignation, et je suis maintenant à l'article 4 :
«4. Les institutions financières...
Le Président (M. Simard) :
...donc adopté. M. le ministre, l'article 4, s'il vous plaît.
M. Girard (Groulx) : Alors, je
suis toujours dans le chapitre II qui concerne la désignation et la
révocation de la désignation et je suis maintenant à l'article 4 :
«4. Les institutions financières
autorisées sont :
«1° les assureurs autorisés en vertu de la
Loi sur les assureurs (chapitre A-32.1);
«2° les institutions de dépôts autorisées
en vertu de la Loi sur les institutions de dépôts et la protection des dépôts
(chapitre I-13.2.2);
«3° les coopératives de services
financiers au sens de la Loi sur les coopératives de services financiers (chapitre C-67.3);
«4° les sociétés de fiducie autorisées en
vertu de la Loi sur les sociétés de fiducie et les sociétés d'épargne (chapitre S-29.02);
«5° une personne morale inscrite à titre
de courtier ou de conseiller, en vertu de la Loi sur les instruments dérivés
(chapitre I-14.01) ou de la Loi sur les valeurs mobilières (chapitre V-1.1),
ou inscrite, en vertu de cette dernière loi, à titre de gestionnaire de fonds
d'investissement.»
Commentaire : l'article 4 de la
Loi sur les agents d'évaluation du crédit énumère les institutions financières
autorisées.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il des commentaires? M. le leader de l'opposition officielle.
M. Fortin :
Je vous pose une question et je suis de bonne foi, là, quand je la pose. Là, je
me demande et j'ai de la misère à identifier, dans le projet de loi, à quel
moment on doit parler des groupes ou des entreprises, disons, qui pourraient
vouloir avoir accès à votre dossier de crédit.
Par exemple, vous le savez, il y a
beaucoup de gens qui sont venus en commission, M. le Président, et qui nous ont
demandé ou qui nous ont suggéré ou qui ont évoqué la possibilité même
d'encadrer ou de retreindre un certain accès à la cote de crédit pour les
compagnies de téléphonie cellulaire, les assureurs, entre autres on y fait
référence ici, là, les assureurs, aux propriétaires de logements, aux
employeurs potentiels. Alors, je me demande... là, je vais avoir la discussion,
M. le ministre, au moment où vous la souhaitez, mais je me demande si c'est ici
le bon endroit, selon vous, pour la faire.
Le Président (M. Simard) :
M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : On
me fait signe que non, mais je vais vous laisser vous exprimer.
M. Fortin :
Oui, O.K. bien, je n'ai pas de problème. Mais, si le juriste considère qu'il y
a un autre moment pour le faire, on peut le faire à un autre moment. Je veux
juste vous dire : on va l'avoir, la conversation...
M. Girard (Groulx) : Mais
on va...
M. Fortin :
...mais dans le bon ordre des choses. Ayons-la à l'article que vous considérez
approprié, là.
M. Girard (Groulx) :
Allez-y. Puis dites-nous à quel... puisque vous allez dire que ce n'est pas le
bon moment maintenant, dites-nous à quel moment ce sera le bon moment.
Le Président (M. Simard) :
Me Roy.
M. Roy (Gabriel) : Oui,
merci, M. le Président. Alors, écoutez, en fait, la...
M. Fortin :
…je veux juste vous dire, on va l'avoir la conversation, mais dans le bon ordre
des choses, ayons-la à l'article que vous considérez approprié.
M. Girard (Groulx) : Allez-y
puis dites-nous à quel… puisque vous allez dire que ce n'est pas le bon moment
maintenant, dites-nous à quel moment ce sera le bon moment.
Le Président (M. Simard) :
…Me Roy.
M. Roy (Gabriel) : Oui, merci,
M. le Président. Alors, écoutez, en fait, le gel de sécurité a pour
caractéristiques d'interdire de communiquer des renseignements dans certaines
conditions et il s'agit là, évidemment, d'une restriction à l'accès aux
renseignements personnels, et c'est à l'article 9.
M. Fortin :
L'article 9?
M. Roy (Gabriel) : Oui.
M. Fortin :
Donnez-moi une petite seconde, je veux juste m'assurer, effectivement, si le…
Si on accepte de reporter la discussion, je n'ai pas de problème, je veux
m'assurer, effectivement que le juriste nous indique la bonne indication à
l'article 9.
M. Roy (Gabriel) : Donc, c'est
en fait… on dit : «lorsque cette communication a pour fin la conclusion»,
donc c'est le critère qui fait… dans le fond, la fin de la conclusion du
contrat qui permet de déterminer dans quel cas le gel s'applique, et en ce
sens, c'est la manière dont on énonce la restriction.
M. Girard (Groulx) : Peut-être
vous pourriez expliquer pourquoi on décrit des institutions financières ici. Je
pense, ça serait au bénéfice de tous.
M. Roy (Gabriel) : Oui,
absolument. Alors, M. le Président, l'article 4 donne une liste des
institutions financières autorisées pour la simple et bonne raison que les
institutions financières autorisées sont mentionnées à l'article 3. Et
donc, pour savoir de quoi on parle, l'article subséquent indique c'est quoi une
institution financière autorisée. Et donc, c'est purement une forme de
précision d'un terme qui est dans l'article précédent.
Le Président (M. Simard) :
Merci, Me Roy. M. le leader.
M. Fortin :
Oui, je comprends. J'ai peut-être juste une question, là, pour Me Roy.
L'article 9, là, il fait référence au gel, mais spécifiquement au gel.
Nous, on veut parler de façon plus générale, là, parce que là, c'est un enjeu
bien précis qui est couvert par le projet de loi, le gel, mais de façon plus
générale, l'accès à ces données-là de la part d'autres joueurs, là… Je vous
repose la question, là.
Le Président (M. Simard) :
Alors, Me Roy… à moins que M. le ministre ne souhaite lui-même répondre.
Me Roy, alors.
M. Roy (Gabriel) : En fait, le
projet de loi… en termes de restriction à l'accès aux renseignements personnels,
le projet de loi, mise à part la question du gel de sécurité, est muet et on
s'en remet donc à la Loi sur la protection des renseignements personnels dans
le secteur privé, qui détermine le cadre applicable en matière de normes pour
ce qui est de… le fait de recueillir les renseignements personnels, tout
simplement.
Le Président (M. Simard) : …le
leader de la troisième opposition souhaitait intervenir. Cher collègue.
M. Ouellet : Bien, je suis…
je remercie le juriste de sa précision, mais effectivement ça ne répond pas à
notre première préoccupation qu'on a entendue en consultations à savoir qu'il y
a des gens qui demandent des dossiers de crédit qui ne le devraient pas. Donc,
c'est peut-être à ce moment-là qu'on doit avoir la discussion, et on le mettra
au bon endroit pour faire des amendements, là. Mais je pense que c'est la
nature de la discussion, c'est : Est-ce qu'on ne devrait pas interdire
certaines personnes…
M. Ouellet : ...le juriste de
sa précision, mais effectivement ça ne répond pas à notre première
préoccupation qu'on a entendue en consultations à savoir qu'il y a des gens qui
demandent des dossiers de crédit qui ne le devraient pas. Donc, c'est peut-être
à ce moment-là qu'on doit avoir la discussion, et on le mettra au bon endroit
pour faire des amendements, là. Mais je pense que c'est la nature de la
discussion, c'est : Est-ce qu'on ne devrait pas interdire certaines
personnes de demander le dossier de crédit avant même d'expliquer qu'il y a un
gel qui peut être appliqué pour l'ensemble des demandes?
Le Président (M. Simard) :
Très bien. M. le ministre, souhaitiez-vous formuler un commentaire sur ce
point?
M. Girard (Groulx) : Non. Mais
je suis bien prêt à écouter les commentaires des autres.
Le Président (M. Simard) :
Oui. Deux autres collègues souhaitent intervenir. D'abord, le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : C'était... Merci,
M. le Président. C'était exactement la même chose. Même si j'ai le dos tourné à
mon collègue, mais il a lu mes pensées. Et, d'ailleurs, je pense c'était un
des... j'avais mentionné ça lors de mes remarques introductoires, donc... Et,
comme le disait M. Michel Carlos lors de sa visite en commission
parlementaire, de réduire le nombre d'entreprises qui ont accès à ces données.
Si, par exemple, moi, je n'aime pas ici mon recherchiste, je ne l'aime pas,
dans le bon vieux temps, j'appelle le bureau de crédit pour savoir s'il y avait
quelque chose sur lui. Il me semble... Bon, maintenant, on n'appelle plus le
bureau de crédit, là, ça se fait par ordinateur.
Mais c'est ça, est-ce qu'on ne devrait pas
ici, dans l'étude de ce projet de loi, établir plus précisément qui a accès à
ce bureau de crédit? Les institutions financières, très bien, je n'ai rien
contre ça. Mais la compagnie de téléphone, quelqu'un qui veut louer son
appartement, tout ça, est-ce qu'on ne devrait pas circonscrire ça de façon un
peu plus précise? Voilà. Je pense que c'était un peu le...
• (12 h 20) •
Le Président (M. Simard) :
Merci. Mais, quand même, votre recherchiste a un bon crédit.
M. Leitão : Je ne sais pas, je
n'ai pas vérifié.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : J'allais
dire, ici, évidemment on est dans le chapitre sur la désignation et on a parlé
que l'importance pour être désigné, c'est l'importance du commerce avec les
institutions financières puisque la base de ce qu'on parle, c'est l'octroi de
crédit. Là... Et donc c'est pour ça qu'à l'article 3 on parle de l'importance
du commerce avec les institutions financières et, à l'article 4, on définit les
institutions financières.
Maintenant, je comprends... Puis je pense
que 3, 4 s'enchaînent bien. Mais je comprends ce que vous voulez discuter. Puis
votre question, c'est : À quel moment est-ce qu'on pourra discuter de ce
que nous voulons discuter? Et c'est là que vous répondez.
M. Roy (Gabriel) : Oui, M. le
Président. C'est sûr qu'il ne revient pas à moi de décider quand est-ce que...
Je suis la dernière personne qui aurait autorité là-dessus. Mais ce que je peux
dire, c'est : Écoutez, le chapitre III qui traite les mesures de
protection, les droits des personnes concernées, mesures de protection, on est
peut-être plus dans ce registre-là. Donc, c'est pour ça que je vous dis, 8,
9... Là, on est dans la recette de désignation en ce moment, donc c'est
assez... c'est une procédure à suivre. Mais...
M. Roy (Gabriel) : ...écoutez,
le chapitre III qui traite les mesures de protection, les droits des
personnes concernées, mesures de protection, on est peut-être plus dans ce
registre-là. Donc, c'est pour ça que je vous dis, le 8, 9, on est... Là, on est
dans la recette de désignation en ce moment. Donc, c'est assez... c'est une
procédure à suivre. Mais le chapitre suivant est de nature à indiquer quelles
sont les mesures de protection. Donc, je trouve que c'est... À partir de là, ça
serait probablement un meilleur moment.
M. Fortin :
...je comprends le point du juriste du gouvernement. C'est parce que, là, on
parle de l'institution financière autorisée comme étant les assureurs, O.K.? Je
comprends, mais, si on a des questions à poser, peut-être à l'article 8, effectivement,
là, sur qui doit avoir accès, peut-être qu'il serait bon, à ce moment-ci, M. le
Président, de suspendre l'article 4, de passer au 5 tout de suite, là,
pour y revenir.
J'aimerais entendre le ministre sur
l'importance justement que les assureurs... l'importance ou le fait que les
assureurs ne devraient pas avoir accès à ces données-là, mais j'aimerais
entendre le ministre. Alors, si on est pour avoir la discussion au 8,
suspendons le 4. On y reviendra après qu'on aura eu la discussion sur le 8.
Le Président (M. Simard) :
...très bien votre proposition. Avant de voir s'il y a consensus, il y a tout
de même le député de Laurier-Dorion qui tout à l'heure souhaitait intervenir.
Cher collègue, souhaitez-vous, à ce stade-ci, intervenir?
M. Fontecilla : Tout à fait, tout
à fait. Écoutez, ça pose des questions parce que je comprends que ça pourrait
être traité plutôt sous la thématique de la protection, mais on est dans les
institutions financières autorisées, là. Par exemple, les questions que je me
pose : Est-ce qu'une compagnie comme Bell, qui demande des
renseignements... ou je veux m'acheter une machine à laver, et on étudie,
est-ce que c'est compris dans cette section-là? Ou, tout simplement, par
exemple, une pratique très courante, un propriétaire qui demande des
renseignements, même si c'est supposément interdit, mais, par l'octroi de... ou
le locataire qui donne son numéro d'assurance sociale, on peut faire des
enquêtes de crédit. Pourquoi on ne le retrouve pas ici, là? C'est la
question...
Le Président (M. Simard) :
Très bien. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Je vous
dirais que ces questions-là seraient plus propices au chapitre III, parce
que, là, on est dans le chapitre II, la désignation de qui sera un agent
d'évaluation de crédit. On est donc dans le processus d'octroi de crédit et on
dit que l'AMF va juger du commerce de données entre les agents d'évaluation de
crédit et les institutions financières pour mesurer l'importance. Alors,
lorsqu'on donnera les mesures de protection pour les gens qui sont concernés par
ces données-là, ce sera au chapitre III.
Et je comprends très bien ce que vous
voulez discuter. Vous voulez discuter des compagnies de téléphone, des
propriétaires, des compagnies d'assurance. Je pense qu'on aura cette
discussion-là. Vous suggérez de suspendre. Je suggérerais d'avoir la discussion
plus tard, mais, évidemment, vous avez le droit de...
M. Fortin :
...je suggère qu'on ait...
M. Girard (Groulx) : ...des
compagnies de téléphone, des propriétaires, des compagnies d'assurance. Je
pense qu'on aura cette discussion-là. Vous suggérez de suspendre, je
suggérerais d'avoir la discussion plus tard. Mais évidemment vous avez le droit
de...
M. Fortin :
...je suggère qu'on ait la discussion plus tard, au chapitre III, comme vous le
suggérez. Mais puisqu'on parle ici des assureurs, avant de dire : Les
assureurs sont les institutions financières autorisées dans ce «dealing»-là
avec l'AMF, là, ou l'autorité, bien, passons aux autres articles, puis une fois
qu'on se sera entendus sur tout le monde qui devrait avoir accès ou ne pas
avoir accès aux données, bien là on inclura les assureurs dans la définition d'institution
financière autorisée ou non.
M. Girard (Groulx) : Mais moi,
je vous dirais, en fait, que puisqu'on parle... Tantôt, on cherchait... on a
parlé d'un critère subjectif, «l'importance», puis là le député de Dorion
parlait... est-ce qu'on aurait pu avoir des critères descriptifs. C'est certain
que le volume de transactions avec les assurances, c'est un critère important.
Les assurances sont des institutions financières. Alors, je suggère qu'on
procède, mais...
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Alors, on va y aller étape par étape. D'abord, j'aimerais savoir si mon collègue
le député de Laurier-Dorion avait une autre intervention à formuler, parce que
c'est... le droit de parole vous appartenait.
M. Fontecilla : En fait, pour
répondre à mon questionnement, il faudrait aller plus loin dans le projet de
loi. Dans ce sens-là, moi, je ne peux pas me prononcer sur cette formulation-là
sans avoir épuisé la discussion.
Le Président (M. Simard) : Très
bien.
M. Girard (Groulx) : Est-ce
qu'il y a un débat sur ce qu'est une institution financière? Parce que Bell Canada,
ce n'est pas une institution financière, O.K.? Puis les locateurs sur la rue du
Parc, ce n'est pas une institution financière. Et puis c'est quoi, l'autre exemple,
là? Une compagnie d'assurance, c'est une institution financière, Bell Canada,
ce n'est pas une institution financière. Il n'y a pas de débat sur qu'est-ce
qui est une institution financière.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y a-t-il un autre commentaire, cher collègue, là-dessus? Ça vous va?
Maintenant, il y a une proposition formelle présentée par le leader de
l'opposition de suspendre l'étude de l'article 4. Pour ce faire, on a besoin
d'un consentement, et j'aimerais savoir si nous avons ce consentement. Il n'y a
pas de consentement, donc nous poursuivons l'étude de l'article 4. M. le leader
de l'opposition.
M. Fortin :
Oui, bien, je vous avoue que je suis à la même place que le député de
Laurier-Dorion, là, moi aussi, avant de procéder, j'aimerais ça... ou avant de
procéder avec l'article 4, j'aimerais ça que nous-mêmes, on fasse l'exercice,
qu'on comprenne exactement là où le ministre veut aller. Et c'est pour ça que
je lui demandais si c'était ici le moment de le faire ou pas. Je n'ai pas de
problème qu'on le fasse plus tard, mais j'ai un problème à voter sur cet
article-là tant qu'on n'a pas eu la discussion. Là, il me dit... il nous dit,
M. le Président, que les assureurs, c'est des institutions financières
autorisées...
M. Fortin :
…que, nous-mêmes, on fasse l'exercice, qu'on comprenne exactement là où le
ministre veut aller. Et c'est pour ça que je lui demandais si c'est le moment
de le faire ou pas, je n'ai pas de problème qu'on le fasse plus tard, mais j'ai
un problème à voter sur cet article-là tant qu'on n'a pas eu la discussion.
Là, il me dit, il nous dit, M. le
Président, que les assureurs, c'est les institutions financières autorisées,
j'en conviens, mais dans l'article 3, là, et je ne veux pas revenir sur l'article
3, mais j'y fais référence uniquement, il nous dit : «L'autorité désigne
un agent de renseignements lorsqu'elle estime que l'importance de son commerce
avec des institutions financières autorisées ou des banques au sens de la Loi
sur les banques», ici, à l'article 4, hein, y a-tu une différence entre les
institutions financières autorisées qui sont à l'article 4 puis celles qui sont
à l'article 3, il fait juste rajouter des banques, c'est tout?
M. Girard (Groulx) : Mais, en
fait, puis là, moi, je ne suis pas juriste, mais de ce que je comprends à
l'article 3, les banques sont définies en vertu de la Loi sur les banques, et
puisqu'on référé aux institutions financières à l'article 3, c'est à l'article
4 qu'on décrit ce que sont les institutions financières autorisées.
Le Président (M. Simard) : M.
le leader, ça vous va?
M. Fortin :
Ça me va, ça me va.
Le Président (M. Simard) : Y
a-t-il d'autres commentaires sur l'article 4? M. le député de Laurier-Dorion,
je vous en prie.
M. Fontecilla : La question
que je me pose, donc, mettons que la question de l'importance de son commerce
et mettons qu'on a cinq agences qui font l'étude des crédits, là, et il y en a
déjà deux qui existent, etc. Il y en a trois autres qui apparaissent sur le
marché, mais ces trois autres ne font pas affaire avec une institution
financière. Tel que défini ici, par exemple, ils font juste se concentrer sur
les personnes qui font… qui ont un commerce avec Bell, Telus ou avec des
propriétaires. Est-ce que l'agence, l'AMF a autorité pour le reconnaître
selon… est-ce que l'importance de ces nouvelles entités qui vont apparaître et
qui ne feraient pas affaire avec une institution financière, mais qui feraient
quand même l'étude des crédits, est-ce que l'AMF va le reconnaître ou pas?
Le Président (M. Simard) :
Bien. Merci beaucoup.
M. Fontecilla : Je ne sais pas
si je me fais comprendre.
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
• (12 h 30) •
M. Girard (Groulx) : J'essaie
de réfléchir à cette possibilité-là. Alors, vous, vous dites qu'un agent de
renseignements personnels qui voudrait faire affaire dans le commerce des
données pertinentes au crédit des individus, qu'il se restreindrait uniquement
aux commerces avec les fournisseurs de services cellulaires, est-ce que l'AMF
aurait l'autorité…
12 h 30 (version non révisée)
M. Girard (Groulx) : …dans le
commerce des données pertinentes au crédit des individus qui se restreindrait
uniquement au commerce avec les fournisseurs de services cellulaires. Est-ce
que l'AMF aurait l'autorité de le désigner en tant qu'agent d'évaluation de
crédit? La réponse, c'est non. L'hypothèse que vous émettez est théorique, là.
Dans les faits, dans la situation actuelle, il faut savoir que les interactions
entre les agents d'évaluation de crédit et les institutions financières, c'est
des milliers d'interactions par jour, et donc c'est comme ça qu'on va désigner
l'importance.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Cher collègue.
M. Fontecilla : C'est par le
quantitatif. Mais si… je reviens à mon exemple, en ce moment, il y en a deux
qui seraient… qui auraient un volume assez important pour être reconnus par
l'AMF. Demain matin, il y en a trois autres qui surgissent, qui font… qui ont
une activité, comment pourrais-je l'appeler, sectorielle, Bell, les
télécommunications, une deuxième, les électroménagers, et le troisième juste
pour les propriétaires. Et ces agences-là, selon cet article-là… le ministre a
répondu… ne pourraient pas être désignés par l'AMF, là, donc s'ils tomberaient
dans une sorte de… il n'y aurait pas d'encadrement légal pour ces compagnies-là,
là.
M. Girard (Groulx) : Il reste
la notion d'agent de renseignements personnels, mais l'AMF, c'est notre
régulateur intégré des marchés financiers, et on est donc dans le processus
d'octroi de crédit des institutions qui octroient du crédit et non des services
de télécommunication. Mais je comprends l'intérêt que vous avez pour les
citoyens, et je le partage, et je sais que vous voulez parler de la
consultation des cotes de crédit par ceux qui font de la location, ceux qui
octroient des services cellulaires. On pourra en discuter.
Mais pour ce qui est de la désignation
d'importance, c'est la présence dans l'octroi du processus de crédit qui va le
déterminer, et l'octroi du processus de crédit, avec les institutions
financières autorisées ou les…
M. Girard (Groulx) :
...désignation d'importance. C'est la présence dans l'octroi du processus de
crédit qui va le déterminer et l'octroi du processus de crédit avec les institutions
financières autorisées ou les banques.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il d'autres interventions sur l'article 4? Sans quoi, nous
sommes prêts à passer à la mise aux voix. Mme la secrétaire.
Le Secrétaire
: Oui.
Pour, contre, abstention. M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) : Pour.
Le Secrétaire
: M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
Le Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
Le Secrétaire
: M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
Le Secrétaire
: M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
Le Secrétaire
: M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
Le Secrétaire
: M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Pour.
Le Secrétaire
: M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin :
Abstention.
Le Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Abstention.
Le Secrétaire
: M.
Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Abstention.
Le Secrétaire
: M. Ouellet
(René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
Le Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention.
Très bien, cet article est adopté. Nous
passons à l'article 5. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Alors,
vous me direz si vous voulez que j'arrête de faire ça. Pour moi, c'est utile, là.
Je vous rappelle qu'on est dans le Chapitre
II, Désignation et révocation de la désignation, puis ça concerne les articles
3 à 7.
Une voix
: ...
M. Girard (Groulx) : Oui, parce
que c'est quand même une loi qui est assez complexe...
Le Président (M. Simard) : En
effet.
M. Girard (Groulx) : ...et je
tiens ma table des matières près des yeux. O.K.
«5. Lorsque l'Autorité désigne un
agent de renseignements personnels ou révoque la désignation d'un agent
d'évaluation du crédit, elle lui notifie un document qui atteste cette
décision. L'Autorité transmet une reproduction du document au ministre et à la
Commission d'accès à l'information.
«Ce document comporte la date et l'heure
de la décision de l'Autorité et, lorsqu'elles en diffèrent, la date et l'heure
de la désignation ou, selon le cas, de sa révocation.»
Commentaires :
L'article 5 de la Loi sur les agents d'évaluation du crédit prévoit que
l'Autorité doit envoyer à l'agent concerné, au ministre des Finances et la la Commission
d'accès à l'information un document qui atteste sa décision de désigner cet
agent ou, selon le cas, de révoquer sa désignation.
Le deuxième alinéa
de cet article prévoit le contenu de ce document.
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le leader.
M. Fortin :
Vous allez faire quoi avec ça?
M. Girard (Groulx) : ...
M. Fortin :
Pourquoi c'est utile pour le ministre des Finances?
M. Girard (Groulx) : Bien,
pourquoi c'est utile pour le ministre des Finances? Une excellente question. Je
pense que c'est important de... il y aura... Dans le fond, nous reconnaissons
que les agents d'évaluation de crédit sont des joueurs importants dans le
système financier, dans l'octroi de crédit, et avec ces...
M. Girard (Groulx) :
...une excellente question. Je pense que c'est important de... il y aura...
dans le fond, nous reconnaissons que les agents d'évaluation de crédit sont des
joueurs importants dans le système financier, dans l'octroi de crédit, et avec
cette importance viennent des responsabilités, et les responsabilités seront
notamment définies dans les lignes directrices pratiques commerciales,
pratiques de gestion. Alors, je pense qu'on fait une loi pour s'assurer que les
Québécois... les renseignements des Québécois sont protégés et sont bien
utilisés, que les Québécois ont accès à des bons services. Alors, la moindre
des choses, c'est de savoir à qui la loi va s'appliquer.
M. Fortin :
Moi, je suis d'accord avec ça puis je vous dirais que ça peut être utile au
ministre des Finances justement pour qu'il s'assure de l'application de la loi.
Effectivement, il y a l'Autorité, il y a la Commission d'accès à l'information.
Mais, si jamais il y a une des entreprises qui ne respecte pas ses obligations,
qui ne respecte pas les droits des Québécois et Québécoises, qui ne met pas en
application certains des principes qui sont émis et qui sont avancés ici dans
la Loi sur les agents d'évaluation du crédit, bien, ça va tomber sur vos
épaules. M. le ministre, c'est vous qui allez être responsable de s'assurer
essentiellement que les droits et protection des Québécois et des Québécoises
sont respectés. Alors, moi, je suis d'accord, je voulais juste m'assurer qu'on
était au même endroit, M. le ministre.
• (12 h 40) •
M. Girard (Groulx) : Oui.
Puis, comme vous le savez, l'AMF, là, c'est un régulateur. Il y a d'importantes
notions d'indépendance dans leur travail, là. Mais...
M. Fortin :
Oui. Mais, la question, je vais la poser à vous. Le jour où ça va arriver, je
vais vous la poser à vous.
M. Girard (Groulx) :
Écoutez, je... c'est toujours avec plaisir que j'ai des questions. J'étais
déçu, la semaine dernière, de jouer sur le banc. Hier, j'ai pu répondre à
quelques questions. Alors, je suis sûr que ça va continuer.
M. Fortin :
Oui. Vous nous avez rappelé collectivement que vous vous étiez présenté au
fédéral. Hier, dans vos réponses, je reconnaissais vos ambitions fédérales.
Mais, oui, on était content que vous étiez sur la glace hier.
M. Girard (Groulx) : Vous
savez qu'on risque d'attacher une certaine importance à notre impôt fédéral
pour quelques années, là.
M. Fortin :
Je n'en ai aucun doute. Je n'en ai aucun doute que vous allez payer et garder
un oeil là-dessus très attentif, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Je
pense que...
Le Président (M. Simard) :
Alors, j'aimerais vous rappeler à l'ordre. Est-ce qu'il y aurait d'autres
interventions concernant l'article 5? Pas d'intervention. M. le
secrétaire.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention, M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) :
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M. Provençal :
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Thouin (Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Émond (Richelieu)?
M. Émond : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Fortin (Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
Le Secrétaire
:5369 M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Cet article est donc adopté. M. le ministre, article 6, s'il
vous plaît.
M. Girard (Groulx) : Oui.
Toujours dans le...
Le Secrétaire
: M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Pour.
Le Secrétaire
: M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
Le Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: M. Fontecilla
(Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
Le Secrétaire
: M. Ouellet
(René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
Le Secrétaire
: M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Cet article est donc adopté. M. le ministre, article 6, s'il
vous plaît.
M. Girard (Groulx) : Oui.
Toujours dans le chapitre II, qui concerne la désignation et la révocation
de la désignation.
Article 6 : «L'autorité publie
sa décision à son bulletin.»
Commentaire : L'article 6 de la Loi
sur les agents d'évaluation du crédit prévoit que la décision de désigner ou de
révoquer la désignation d'un agent d'évaluation du crédit doit être publiée par
l'autorité à son bulletin.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Des commentaires?
M. Fortin :
Oui. Si je comprends bien, l'autorité, elle publie périodiquement le bulletin.
Alors, est-ce qu'il y a une définition de… est-ce qu'ils le sortent à un moment
bien précis, à toutes les semaines, les mois, les deux mois, les trois mois,
les six mois? Comment ça marche?
M. Girard (Groulx) : Alors, en
toute franchise, vous savez, le cahier du ministre a des notes pour le ministre
et on dirait que la note a été rédigée pour votre question, là, c'est… L'autorité
publie son bulletin en ligne tous les jeudis.
M. Fortin :
Ah, mon Dieu! Tous les jeudis. Alors, si jamais il y a une nouvelle décision
qui est prise, on ne passera pas plus qu'une semaine sans le savoir.
M. Girard (Groulx) : Je pense
que c'est définitivement le sens de ce qui est dit là.
M. Fortin :
Mais il n'y a pas de publication spéciale dans le cas d'une décision comme ça,
il n'y aura pas de publication le lundi parce qu'il y a une décision qui a été
prise.
M. Girard (Groulx) : Non.
M. Fortin :
Vous me confirmez ça.
M. Girard (Groulx) : Je vous
confirme ça.
M. Fortin :
Et vous êtes d'accord avec ça?
M. Girard (Groulx) : C'est ce
qui est écrit dans le projet de loi.
M. Fortin :
Oui, je comprends que c'est ça qui va se produire, mais vous êtes…
M. Girard (Groulx) : Mais
c'est mon projet de loi, alors je suis d'accord.
M. Fortin :
Oui, alors vous ne pensez pas qu'il y a un enjeu à ce que ça prenne une semaine
avant que la décision soit publiée?
M. Girard (Groulx) : Bien, une
semaine serait le délai maximum, là, il faudrait que la décision ait été prise
juste après la publication du bulletin.
M. Fortin :
Oui. On comprend la même chose, mais vous ne pensez pas que c'est un enjeu?
M. Girard (Groulx) : Non.
M. Fortin :
D'accord. Très bien, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
D'autres… oui, M. le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Dans cet ordre
d'idées là, M. le Président, je pense, c'est important, quand même, si, disons,
une décision aurait été prise par l'autorité, disons, le vendredi, vous, vous
allez être informé, le ministre va être informé de cette décision, mais elle
sera rendue publique seulement une semaine plus tard, dans le cas le plus
extrême, mais le ministre peut toujours la rendre publique, cette décision, je
pense.
M. Girard (Groulx) : Je pense
que la loi n'empêche pas un bulletin spécial, là. C'est juste que c'est…
Une voix
: …
Le Président (M. Simard) :
Alors, Me Roy.
M. Roy (Gabriel) : Oui, M. le
Président. C'est du droit très complexe. Alors, non, la loi prévoit que
l'autorité publie son bulletin, si je me souviens bien, c'est périodiquement,
là, donc il n'y a pas de jeudi dans la loi. Donc, l'autorité pourrait publier
un bulletin spécial, il n'y aurait pas de restrictions, là, dans sa capacité de
choisir de publier plus de bulletins, là.
M. Leitão : Mais… merci pour
la précision, mais M. le Président, ma question était : L'autorité, donc…
M. Roy (Gabriel) : ...donc il
n'y a pas de jeudi dans la loi, donc l'autorité pourrait publier un bulletin
spécial, il n'y aurait pas de restriction, là, dans sa capacité de choisir de
publier plus de bulletins.
M. Leitão : Mais... Merci pour
la précision. Mais, M. le Président, ma question était : L'autorité, donc,
avertit le ministre. On avait vu ça à l'article précédent. Une fois que le ministre
a été averti, disons qu'il y aurait une situation vraiment grave où une
autorisation aurait été retirée, bien, le ministre pourrait lui-même choisir de
rendre ça public.
M. Roy (Gabriel) : Oui.
M. Leitão : Peut-être qu'il
devrait. En tout cas, c'est mon opinion, mais...
M. Girard (Groulx) : Je peux
même vous dire que notre intention, mais c'est l'autorité qui prendra la
décision, c'est qu'Equifax et TransUnion soient désignés, ce sont vraiment eux
qui sont les joueurs dont on parle.
M. Leitão : Mais on pourrait
aussi concevoir une situation, pour une raison très, très particulière,
l'autorité pourrait retirer l'autorisation à une de ces deux entreprises. En
cas extrême, là, mais...
M. Girard (Groulx) : Je pense
que le cas extrême qui serait le plus intéressant, c'est si une des deux
compagnies demandait une révocation, par exemple, si elle avait l'intention de
quitter le marché ou des choses comme ça. Ça, ça serait un fait exceptionnel et
inattendu.
M. Leitão : O.K. Et donc ça
pourrait être rendu public aussitôt que...
M. Girard (Groulx) : Probablement
qu'eux le rendraient public.
M. Leitão : Donc, on tomberait
dans une situation de monopole presque si jamais ça arrivait.
M. Girard (Groulx) : Ce qui
n'est pas souhaitable.
M. Leitão : Qui n'est pas
souhaitable.
Le Président (M. Simard) :
Merci. D'autres commentaires? M. le leader de l'opposition.
M. Fortin :
Oui, excusez-moi, je ne savais pas si vous me regardiez ou si vous regardiez le
député de René-Lévesque.
Le Président (M. Simard) :
Vous êtes dans le même angle de vision.
M. Fortin :
Oui. Là, on comprend ce que vous nous dites, là, l'autorité publie tous les
jeudis. Et elle le fait probablement depuis un certain temps, avec une certaine
régularité, avec une régularité évidente. Mais ils n'ont pas d'obligation de
publier toutes les semaines si j'ai bien compris.
M. Girard (Groulx) : Allez-y.
M. Roy (Gabriel) : Oui, M. le
Président. L'article 34 de la Loi sur l'encadrement du secteur financier oblige
l'autorité à publier périodiquement un bulletin. Donc, l'autorité apprécie la
notion de périodiquement actuellement de façon hebdomadaire.
M. Fortin :
Bien, je n'en doute pas qu'elle l'apprécie de cette façon-là puis qu'elle
l'apprécie, cette flexibilité-là aussi. Est-ce que vous ne pensez pas... étant
donné, là, qu'on publie des décisions comme celles-là à travers son bulletin, est-ce
que vous ne pensez pas que l'autorité devrait avoir une obligation de publier
toutes les semaines, par exemple? Parce que là il n'y a rien qui empêche, dans
la loi, que l'autorité puisse, pour une raison ou une autre, décider de sauter
une publication ou plusieurs même, là. Bien, je demande au ministre, en fait,
sa vision des choses.
M. Girard (Groulx) : Bien, en
fait, je cherchais la réponse dans l'article, là, mais il est assez court, là.
M. Fortin :
Bien, ce n'est pas une réponse qui est dans l'article. C'est une réflexion que
je vous demande, là.
M. Girard (Groulx) : Non, non,
mais vous me posez... Dans le cadre de mon intention...
M. Fortin :
...bien, je demandais au ministre, en fait, sa vision des choses.
M. Girard (Groulx) : Bien, en
fait, je cherchais la réponse dans l'article, là, mais il est assez court, là.
M. Fortin :
Bien, ce n'est pas une réponse qui est dans l'article. C'est une réflexion que
je vous demande, là.
M. Girard (Groulx) : Non, non,
mais vous me posez... Dans le cadre de mon intention de vous répondre...
M. Fortin :
Oui? Ah! d'accord.
M. Girard (Groulx) : ...je
regarde l'article.
M. Fortin :
Je vous laisse le temps de le faire, pas de problème.
M. Girard (Groulx) : O.K. Mais
je constate que l'article est assez court, là. Et ça dit : L'autorité
publie sa décision à son bulletin. Je répète le commentaire : L'article 6
de la Loi sur les agents d'évaluation du crédit prévoit que la décision de
désigner ou de révoquer la désignation d'un agent d'évaluation de crédit doit
être publiée par l'autorité à son bulletin. Alors, ici, on est dans la divulgation
publique d'une décision et on dit que l'autorité devra rendre publique sa
décision. Je pense que c'est raisonnable.
M. Fortin :
Non, j'en conviens que, de la façon que c'est traditionnellement fait, c'est
raisonnable. Ce que je me pose comme question, c'est : Est-ce qu'on
devrait s'assurer, si, collectivement... Puisqu'on dit à l'autorité, là :
Publiez quelque chose de nouveau dans votre bulletin, est-ce qu'on ne devrait
pas s'assurer, dans ce cas-là, que ces bulletins-là sont publiés à toutes les
semaines, là? Tu sais, on peut le dire, là...
M. Girard (Groulx) : Mais...
M. Fortin :
On peut faire des amendements à ça en disant : L'autorité publie sa
décision à son bulletin, qui doit dorénavant être publié toutes les semaines.
Ou on peut modifier l'article 34, auquel faisait référence le légiste, là. Il y
a... Là, on a toutes sortes de possibilités. Mais moi, moi, ce qui est
impératif, là, de mon côté, c'est qu'on... Parce que l'autorité n'est pas
obligée de la publier toutes les semaines. On s'entend qu'elle le fait.
Traditionnellement, elle le fait. Mais qu'on puisse passer un mois, deux mois,
trois mois sans avoir cette information-là...
M. Girard (Groulx) : Je vais
vous laisser...
M. Roy (Gabriel) : M. le
Président, alors, l'article 6 oblige l'autorité à publier. Les dispositions qui
traitent des personnes morales de droit public énoncent leurs devoirs souvent
de cette façon-là, là, au présent, mais il y a toujours une présomption que les
personnes morales de droit public agissent avec célérité, là. On... Il y a ça,
d'une part. Puis il y a l'obligation, à l'article 34 de la loi sur l'encadrement,
qui énonce «périodiquement». Donc, l'autorité ne pourrait pas décider de... Je
veux dire, l'interprétation de 6 avec 34, 6 dit : Quand tu as une
décision, tu la publies. Donc, elle ne pourrait pas se servir du
«périodiquement», à l'article 34, pour dire : Certes, mais je décide que
mon bulletin soit annuel. Ça n'aurait pas de sens, c'est...
M. Fortin :
...je comprends, mais dans le cas où l'autorité déciderait que... et elle a
toute la latitude de le faire, là... elle déciderait qu'elle publie maintenant
aux deux semaines ou aux trois semaines, là, elle peut le faire dans la loi. Ça
demeure, «périodiquement», aux trois semaines. Alors, si nous, on dit : On
veut que cette décision-là soit publiée dans la semaine, on pourrait. Et là je
ne le fais pas, là, je ne dépose pas un amendement parce que je ne suis pas
rendu là, là. Mais on pourrait dire : L'autorité publie sa décision à son
bulletin, puis avec quelque chose qui dirait que, lorsqu'il y a une décision de
cette nature-là, le bulletin doit être émis dans les sept jours de la
décision...
M. Fortin :
...soit publié dans la semaine. On pourrait, et là, je ne le fais pas, là, je
ne dépose pas un amendement parce que je ne suis pas rendu là, là, mais on
pourrait dire : L'autorité publie sa décision à son bulletin, puis avec quelque
chose qui dirait que, lorsqu'il y a une décision de cette nature-là, le
bulletin doit être émis dans les sept jours de la décision.
M. Girard (Groulx) : Mais, je
pense qu'ici, je vais revenir à la qualité des institutions que nous nous
sommes données collectivement, là. On a un régulateur intégré des marchés
financiers, lorsqu'on lui dit de publier ses décisions, je pense que ce sera
fait avec célérité.
M. Fortin :
C'est correct, M. le Président, je ne pousserai pas l'argument plus loin. Je
comprends que le ministre n'est pas nécessairement à la même place que moi.
Mais moi, la façon que je le voyais ou la façon qu'on le voyait, c'était :
nous, on a un outil, une mécanique légale devant nous, là, pour s'assurer que
cette information-là, elle sera toujours diffusée à l'intérieur d'une semaine.
Je comprends que le ministre veut se fier aux institutions, mais on est ici
pour faire des lois aussi. À moment donné, les lois sont là parce qu'on ne peut
pas juste se fier sur la bonne volonté. Je ne mets pas en doute la bonne
volonté de l'autorité, mais on ne peut pas juste se fier sur la bonne volonté
des institutions tout le temps, c'est pour ça qu'on a des lois.
M. Girard (Groulx) : Mais,
c'est nos institutions, hein?
M. Fortin :
Oui, je comprends.
M. Girard (Groulx) : C'est les
institutions que nous nous sommes donnés en tant que régulateurs intégrés des
marchés financiers.
M. Fortin :
Qui fonctionnent selon les lois qu'on s'est données.
M. Girard (Groulx) : D'accord.
M. Fortin : O.K. M. le
Président.
Le Président (M. Simard) : Y
aurait-il d'autres commentaires sur l'article 6? Sans quoi nous sommes
prêts à procéder à la mise aux voix. M. le secrétaire.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention, M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
Le Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
Le Secrétaire
:
M. Thouin (Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Émond (Richelieu)?
M. Émond : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Fortin (Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Cet article est donc adopté. Et nous passons maintenant à
l'article 7. M. le ministre.
• (12 h 50) •
M. Girard (Groulx) : Alors,
l'article 7 est le dernier article du chapitre II, Désignation et
révocation de la désignation.
Article 7 : «Une décision visée
à l'article 3 peut, dans les 30 jours de sa notification, être
contestée devant le Tribunal administratif des marchés financiers.
«Le tribunal ne peut que confirmer ou
infirmer la décision ainsi contestée.»
Commentaire : L'article 7 de la
Loi sur les agents d'évaluation de crédit prévoit la possibilité de contester
une décision de l'autorité relative à la désignation d'un agent.
Le Président (M. Simard) : M.
le leader.
M. Fortin :
Article 7. Je ne vais pas m'éterniser là-dessus, mais l'article 7
fait la démonstration de la nécessité d'où je tentais d'amener le ministre à
l'article 6. Là, on dit : Quelqu'un...
M. Girard (Groulx) :
...désignation d'un agent.
Le Président (M. Simard) : M.
le leader.
M. Fortin :
C'est que le 7... je ne vais pas m'éterniser là-dessus, mais l'article 7
fait la démonstration de la nécessité d'où je tentais d'amener le ministre à
l'article 6. Là, on dit : Quelqu'un peut contester la décision et a
juste 30 jours pour le faire. À partir du moment où l'autorité déciderait
de publier aux trois semaines, bien, ça veut dire qu'il y a peut-être juste une
semaine pour faire sa contestation. Alors, il est là, l'enjeu, là. C'est pour
ça qu'on disait qu'on ne peut pas nécessairement procéder comme ça. Mais, M. le
Président, j'ai compris que le ministre n'était pas à la même place que nous,
alors je vais m'en tenir à ce commentaire.
Le Président (M. Simard) : Je
vous remercie. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Bien, je
pense que le... un des bénéfices de la COVID, c'est que, lorsque le juriste
veut me parler, je le fais parler à tous. Alors, allez-y. Il n'y a pas beaucoup
de bénéfices, alors j'en évoque un. Allez-y, en toute transparence.
M. Roy (Gabriel) : Merci, M.
le Président. Alors, ici, là, la contestation, on parle bien de la contestation
par l'agent d'évaluation du crédit lui-même. Et donc à l'article 5, on
prévoit que l'autorité lui notifie un document. Donc, c'est sûr que l'agent va
être avisé personnellement de la décision qu'il concerne et il ne va pas la
prendre en regardant le bulletin de l'autorité. Donc, c'est pour ça que la
préoccupation qui est soulevée, à mon sens, est réglée de cette façon-là.
M. Fortin :
Ah! mais vous êtes en train de dire qu'en théorie il n'y a personne d'autre qui
pourrait contester ça.
M. Roy (Gabriel) : Effectivement,
c'est une décision individuelle qui vise un agent. Donc, la contestation, c'est
l'agent qui a l'intérêt pour contester la décision qui le concerne.
M. Fortin :
Et vous ne voyez pas un scénario où il y aurait quelqu'un d'autre qui
pourrait... qui serait intéressé à contester?
M. Roy (Gabriel) : Dans la
mesure où la décision vise soit une désignation ou une révocation-désignation
et qu'elle relève d'un pouvoir discrétionnaire conféré à l'autorité par la loi
et qui s'applique à un individu, je ne vois pas qu'il y ait un intérêt
juridique de la part d'un tiers à contester cette décision-là.
M. Fortin :
Mais ça ne pourrait pas être un autre agent, un compétiteur?
M. Roy (Gabriel) : Je ne...
M. Girard (Groulx) : Un agent
qui contesterait pour un autre agent?
M. Fortin :
Oui. Si l'autorité donne une... prend une décision en permettant à un autre
agent de procéder, il pourrait y avoir un enjeu de compétition.
Le Président (M. Simard) : Me
Roy.
M. Roy (Gabriel) : Oui. Alors,
là, en fait, M. le Président, ici, on est dans un contexte administration
administrée. Donc, on est vraiment dans un contexte de décisions de l'État
individuel. Donc, l'intérêt pour agir, ce n'est pas une notion qui s'applique.
Donc, on est vraiment dans un rapport direct entre un administré puis
l'administration. Donc, il n'y a pas d'ouverture à ce qu'un tiers puisse
s'occuper de... puisse intervenir dans ce type de contestation là.
M. Leduc : D'accord. Ça me va.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci, M. le
Président. Donc, nous l'avons dit, le texte que nous venons d'approuver, là...
M. Roy (Gabriel) :
...entre un administré puis l'administration. Donc, il n'y a pas d'ouverture à
ce qu'un tiers puisse s'occuper de... puisse intervenir dans ce type de
contestation là.
M. Leduc : D'accord. Ça
me va.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : Merci, M.
le Président. Donc, nous l'avons dit, le texte que nous venons d'approuver, là,
ne spécifie pas les critères qui conduisent à accorder... à désigner
l'importance. Donc, on peut se poser la question. S'il y a une contestation
devant le Tribunal administratif des marchés financiers, quels critères va
utiliser le tribunal pour juger de la contestation, là? Est-ce qu'il va
utiliser... Je suppose que la loi n'établissant pas de critères pour établir
l'importance, l'AMF, elle, elle va établir des critères parce que ça ne se fait
pas comme... Bien, je pense qu'au pif, comme ça, c'est important. Non, je
suppose que l'AMF va établir quand même des critères plus objectifs, là, pour
établir l'importance, là. Donc, la question qui peut se poser, là, est-ce que
le tribunal va utiliser les critères établis par l'Autorité des marchés
financiers ou elle-même va se référer à la loi et elle va établir des critères
d'importance?
Le Président (M. Simard) :
Merci. Me Roy.
M. Roy (Gabriel) : Merci,
M. le Président. Alors, essentiellement, la décision que rend l'autorité est
basée sur un critère qui relève d'une appréciation large et discrétionnaire.
Ici, la possibilité de réviser doit se comprendre afin de s'assurer que la
décision a été rendue dans le respect du devoir d'agir équitablement. Et donc
il s'agit en fait de penser à ce que l'article 3 donne comme règle de
procédure. C'est-à-dire l'autorité doit notifier un préavis, accorder un délai
d'au moins 10 jours à l'agent pour qu'il puisse présenter ses
observations. Donc, on est toujours dans l'optique administration qui prend une
décision envers l'administré. Il y a certains d'équité procédurale, donc
permettre à l'administré de faire valoir son point. Aussi large soit le pouvoir
l'autorité, il s'agit de standards d'équité procédurale qui doivent être
respectés. Donc, c'est principalement ce type d'élément là qui pourrait être
contesté, l'équité, le processus décisionnel qui a mené à la décision.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il d'autres commentaires? Sans quoi nous passons à la mise aux
voix. M. le secrétaire.
La Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) :
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M. Provençal :
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
:
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Thouin (Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Émond (Richelieu)?
M. Émond : Pour.
Le Secrétaire
: M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 7 est donc adopté.
Nous passons maintenant au
chapitre III, l'article 8. M. le ministre...
Le Secrétaire
:
...Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 7 est donc adopté. Nous passons maintenant au chapitre
III. L'article 8, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) :
Permettez-moi de regarder l'heure. Je ne regarde jamais mon cellulaire...
Le Président (M. Simard) : Il
est 12 h57.
M. Girard (Groulx) : ...par
respect pour les députés qui me parlent.
Le Président (M. Simard) : Il
reste 2 min 30 s.
M. Girard (Groulx) : Certainement.
Et vous me disiez que... Je vais commencer par le lire.
Le Président (M. Simard) :
Oui, ce serait une très bonne idée.
M. Girard (Groulx) : O.K.
Alors, je reprends ma pratique de vous dire que nous sommes dans le chapitre
III, mesures de protection, droits des personnes concernées, recours et
plaintes. Et nous sommes dans la section I, mesures de protection. Article
8 :
«Les mesures de protection dont doit
pouvoir faire l'objet un dossier détenu par un agent d'évaluation de crédit
sont le gel de sécurité, l'alerte de sécurité et la note explicative. Ces
mesures peuvent être suspendues ou révoquées.»
Commentaire. L'article 8 de la Loi sur les
agents d'évaluation du crédit prévoit quelles sont les trois mesures de
protection que devront offrir les agents d'évaluation du crédit. Il prévoit
aussi la possibilité de les suspendre ou de les révoquer.
À quel moment j'informe mes collègues qu'il
y a un amendement?
Le Président (M. Simard) :
C'est un bon moment pour le faire.
M. Girard (Groulx) : Alors,
nous avons... nous aimerions vous proposer un amendement.
Le Président (M. Simard) : Très
bien. Cet amendement a-t-il été reçu par le greffier? Vous l'envoyez à
l'instant? Oui, bien, compte tenu de l'heure, hein, il reste à peine quelques secondes,
nous allons suspendre nos travaux pour une très courte période de
30 minutes. Vous savez qu'on a une séance de travail qui nous attend. Vous
êtes tous les bienvenus.
(Suspension de la séance à 12 h 59)
15 h (version non révisée)
(Reprise à 15 h 4)
Le Président (M. Simard) :
Alors, chers collègues, à l'ordre, s'il vous plaît! Je constate que nous avons
quorum. Je déclare cette séance ouverte. Lors de la suspension de nos travaux,
le ministre des Finances nous indiquait souhaiter déposer un amendement à l'article
8. Avez-vous changé d'idée, M. le ministre?
M. Girard (Groulx) : Non.
Le Président (M. Simard) :
Bon. Alors, ça adonne bien. Auriez-vous l'amabilité de nous faire lecture de
votre amendement, s'il vous plaît?
M. Girard (Groulx) : Oui.
Bien, moi, je les ai, les amendements, ça fait qu'on va minimiser la
transmission. Il est bon, là, c'est en date de ce matin. Alors, je lis l'amendement
à l'article 8?
Le Président (M. Simard) : S'il
vous plaît!
M. Girard (Groulx) : Et je me
dirige moi-même à mon article 8 pour mieux suivre, un instant. Et je rappelle à
tous qu'on est dans le chapitre III, Mesures de protection, Droits des
personnes concernées, Recours et plaintes. Alors, on est dans le coeur.
Article 8. Remplacer, dans le deuxième
alinéa de l'article 8 du projet de loi, «suspendues ou révoquées» par
«révoquées; le gel de sécurité peut aussi être suspendu».
Commentaire. Cet amendement a pour objet
de retirer la possibilité que l'alerte de sécurité et la note explicative
soient suspendues. Compte tenu de la nature de ces mesures de protection, il ne
serait pas pertinent d'en prévoir la suspension…
M. Girard (Groulx) :
...Commentaire. Cet amendement a pour objet de retirer la possibilité que
l'alerte de sécurité et la note explicative soient suspendues. Compte tenu de
la nature de ces mesures de protection, il ne serait pas pertinent d'en prévoir
la suspension.
Le texte de l'article 8 du projet de loi,
tel qu'amendé, se lira ainsi :
«8. Les mesures de protection dont doit
pouvoir faire l'objet un dossier détenu par un agent d'évaluation du crédit
sont le gel de sécurité, l'alerte de sécurité et la note explicative.
«Ces mesures peuvent être révoquées; le
gel de sécurité peut être suspendu.».
Le Président (M. Simard) :
...ministre. Nous allons donc entamer nos débats sur l'amendement déposé. M. le
leader de l'opposition.
M. Fortin :
Sur l'amendement d'abord, hein, M. le Président?
Le Président (M. Simard) : S'il
vous plaît.
M. Fortin : O.K. De façon
générale, je vais demander au ministre de nous expliquer la différence entre
suspendu et révoqué.
M. Girard (Groulx) : Peut-être...
plutôt que mon appréciation générale, on va y aller pour la définition légale
si vous permettez.
M. Fortin :
Pour commencer, oui, pas de problème.
M. Roy (Gabriel) : Oui, alors,
M. le Président, essentiellement la suspension a pour effet... fait en sorte
que la mesure de sécurité demeure applicable au dossier alors qu'une révocation
fait en sorte que la mesure de sécurité... le dossier ne fait plus l'objet de
la mesure de sécurité qui est révoquée, le dossier fait encore l'objet d'une
mesure de... de protection, pardon, qui est suspendue.
M. Fortin :
Comprenez-vous?
Une voix
: Non.
M. Fortin :Merci, M. le député.
Des voix
: ...
M. Girard (Groulx) : Peut-être
vous avez trop mangé. Voulez-vous un deuxième essai?
M. Roy (Gabriel) : Bon. Quand
on essaye d'expliquer quelque chose de simple avec plus de mots.
M. Girard (Groulx) : Allez-y.
M. Roy (Gabriel) : O.K., M. le
Président. Deuxième essai.
Une voix
: ...
M. Girard (Groulx) : Non, non,
mais écoutez...
M. Fortin : Oui, c'est avocat,
mais il ne charge pas au mot en ce moment, donc c'est correct, il n'y a de
problème.
M. Roy (Gabriel) : En fait, la
différence, c'est simple. C'est, quand la mesure est révoquée, elle n'est plus
dans le dossier. Quand la mesure est suspendue, elle est latente, mais juste...
elle n'a plus d'effet.
M. Fortin :
Donc, il y a un gel de sécurité sur mon dossier, il est révoqué, ça veut dire
il n'y a aucun gel. Il est suspendu, ça veut dire je peux le ramener plus tard.
Mais si je le révoque, je peux le ramener plus tard?
M. Roy (Gabriel) : Oui,
absolument.
M. Fortin :
Mais c'est quoi la différence d'abord?
M. Roy (Gabriel) : La
différence, c'est essentiellement parce que... en fait... Disons que la
différence s'explique dans un article plus loin, là, dont je...
M. Fortin :
On peut suspendre, M. le Président, pour juste permettre...
M. Girard (Groulx) : Non, non,
mais...
M. Fortin :
...si on en a besoin, là. Il n'y a pas de problème.
M. Girard (Groulx) : Vous
voulez suspendre?
Des voix
: ...
M. Girard (Groulx) :
Expliquez-moi ça...
M. Roy (Gabriel) : ...article
plus loin, là, donc, dont je...
M. Fortin :
On peut suspendre, M. le Président, pour juste permettre...
M. Girard (Groulx) : Non, non,
mais...
M. Fortin :
...si on en a besoin, là. Il n'y a pas de problème.
M. Girard (Groulx) : Vous
voulez suspendre?
Une voix
: Bien, on va
suspendre.
M. Girard (Groulx) :
Expliquez-moi ça.
(Suspension de la séance à 15 h 9)
(Reprise à 15 h 12)
Le Président (M. Simard) :
Alors, chers collègues, nous allons reprendre nos travaux. M. le ministre, je
vous cède la parole.
M. Girard (Groulx) : O.K.
Alors, ici, la notion de suspension, O.K., s'applique uniquement au gel, parce
qu'on veut que lorsqu'il y a gel, que la personne qui a pris le gel, qui l'a
demandé, puisse le suspendre pour obtenir, par exemple, du crédit. Alors,
vous... Je vais faire un exemple que... dont je ne souhaite à personne. Vous
avez été victime d'un vol d'identité, vous avez néanmoins le désir... vous avez
néanmoins besoin de crédit et donc vous voulez suspendre votre gel. Et là on
mentionne spécifiquement que le gel de sécurité peut être suspendu. Alors, on
donne... Tous les autres outils peuvent être révoqués, le gel peut être révoqué
aussi. Tous les outils peuvent être révoqués, mais nous ajoutons une précision
que le gel, lui, peut être suspendu.
M. Fortin :
Je comprends. Je comprends ça, M. le Président, je comprends, là, que dans l'amendement
à l'article... que l'article 8, il dit : Vous pouvez suspendre ou révoquer
l'un ou l'autre. L'amendement à l'article... l'un ou l'autre, là, le gel,
l'alerte de sécurité, la note explicative. Ça, je comprends ça. Initialement,
on disait un ou l'autre, révoqué ou suspendu.
M. Girard (Groulx) : On disait
que tout le monde pouvait être révoqué ou suspendu. Là...
M. Fortin :
Ces trois items-là peuvent l'être, effectivement.
M. Girard (Groulx) : Oui, puis
là nous précisons que tous peuvent être révoqués, seul le gel peut être
suspendu.
M. Fortin : O.K. Mais ce que
je demande, c'est la différence entre la révocation et la suspension.
M. Girard (Groulx) : D'accord.
Et là on revient à la discussion d'avocats. Je regarde vers la droite et je
vous donne un troisième essai.
M. Roy (Gabriel) : Je vous
remercie, M. le Président. Alors, la pertinence réside en partie dans la
différence de délai qui pourrait être imposé par habilitation du gouvernement
pour répondre. Donc, on pourrait penser que, dans le cas d'une suspension, étant
donné qu'on peut vouloir accéder à du crédit rapidement, il y a une
habilitation réglementaire qui permet... qui donne une flexibilité pour donner
des délais distincts en matière de suspension.
M. Fortin : O.K. Donc là, vous
êtes en train de me dire que l'intention du ministre, c'est de dire... c'est de
dire, dans le cas d'une suspension, donc pour un gel...
M. Roy (Gabriel) : …qui donne
une flexibilité pour donner des délais distincts en matière de suspension.
M. Fortin :
O.K. Donc, là, vous êtes en train de me dire que l'intention du ministre, c'est
de dire : Dans le cas d'une suspension, donc, pour un gel ou pour une
alerte ou pour la note explicative, le délai va être plus court.
M. Roy (Gabriel) : M. le
Président, ce n'est pas ce que j'ai dit. J'ai dit qu'il y avait une
habilitation réglementaire qui permettait d'en arriver là, mais je ne présume
pas de la volonté en ce moment.
M. Fortin :
O.K. Mais si c'est ça, la différence entre les deux… là, vous donnez
différentes utilisations des deux, différents scénarios dans lequel ils peuvent
être applicables parce que ce serait possible que le ministre décide que la
suspension se fasse plus rapidement, c'est ça?
M. Roy (Gabriel) : Oui.
M. Fortin :
O.K. Est-ce que c'est ça votre intention, qu'une suspension… Est-ce que, dans
votre compréhension à vous, là, de quelqu'un qui dit : Moi, je veux faire suspendre
mon gel, bien, il faut que ça se fasse tout de suite?
M. Girard (Groulx) : Je pense
que le gel, qui est un produit qui est… ou le verrou, qui n'est pas disponible
ici, là, doit être vu comme une mesure extraordinaire. Ce ne sera pas un outil
qui sera utilisé à tous les jours, là. On parle d'aider les gens qui ont été
victimes de vol d'identité. C'est une mesure drastique, vous faites un gel de
sécurité. Ce qu'on amène ici, c'est la possibilité qu'il soit suspendu parce
que malgré le fait que vous avez réclamé l'usage du gel, il peut y avoir des
situations où vous allez vouloir le suspendre.
M. Fortin :
O.K., mais vous venez de le dire, là. Dans le fond, vous avez utilisé l'exemple
vous-même, M. le ministre, de quelqu'un qui a été victime de fraude, disons,
qui a quand même besoin d'accéder à du crédit. Donc, quelqu'un a été victime de
fraude, ça arrive, quelqu'un qui a besoin d'être victime du crédit… quelqu'un
qui a besoin de crédit, ça arrive. Alors, il va voir sa banque, la banque lui
dit : Oui, mais tu as mis un gel sur ton dossier, parce qu'il y a un gel
sur ton dossier, tu l'as mis, peu importe, je ne peux pas le demander.
Dans votre tête à vous, là, la suspension…
le monsieur, il appelle Equifax puis il dit : Bien, là, il serait temps
que vous suspendiez mon gel. Est-ce que c'est instantané? Est-ce que ça prend…
est-ce qu'il y a une limite de temps? Est-ce que… dans votre «thinking», là.
M. Girard (Groulx) : Mais, en
fait, par exemple, si je faisais une distinction, là, avec la note. Supposons
que vous avez une contestation de ce qui est dans votre dossier de crédit, puis
vous voulez mettre une note.
Une voix
: ...
M. Girard (Groulx) : Je
n'envisage pas la possibilité que vous vouliez enlever et remettre la note.
Vous avez une contestation, vous mettez la note.
M. Fortin :
Vous la révoquez plus tard.
M. Girard (Groulx) : Je vous
souhaite que la contestation se…
M. Girard (Groulx) :
...contestation de ce qui est dans votre dossier de crédit, puis vous voulez
mettre une note. Je n'envisage pas la possibilité que vous vouliez enlever et
remettre la note. Vous avez une contestation, vous mettez la note.
M. Fortin :
Vous la révoquez plus tard.
M. Girard (Groulx) : Je
vous souhaite que la contestation se règle, etc. Vous révoquez la note.
M. Fortin :
Oui.
M. Girard (Groulx) : Dans
le cas du gel de crédit, c'est quelque chose qu'on n'a pas discuté précisément
lors des consultations particulières, je pense que, dans le meilleur des cas,
il y a... il pourrait y avoir une application sur un téléphone où le...
M. Fortin :
Le demandeur.
M. Girard (Groulx) :
...le consommateur. Est-ce que c'est le terme qu'on utilise dans le projet de
loi ou le...
Une voix
: ...la
personne.
M. Girard (Groulx) :
...la personne pourrait... la personne qui aurait demandé un gel de sécurité
pourrait le suspendre à même d'une application de son téléphone.
M. Fortin :
O.K.
M. Girard (Groulx) : Dans
le meilleur des cas.
M. Fortin :
Mais une révocation, ça ne serait pas ça.
M. Girard (Groulx) :
Une... bien, présumément, avec le... pour mettre une note, pour mettre une
alerte, pour mettre le gel, vous avez eu des discussions préliminaires. Vous
avez dû entrer en contact avec l'agence de crédit. Vous voulez savoir que
c'est... bien, les notes, quelles notes puis-je mettre, c'est quoi... peut-être
même que l'agent d'évaluation de crédit vous donne un standard de cinq notes,
menu déroulant. Je pense que le concept de suspension, dans l'usage normal, va
s'appliquer au gel uniquement.
M. Fortin : O.K. Je
comprends.
M. Girard (Groulx) : Vous
voulez...
M. Fortin :
Non, mais vous avez fait la différence, là, entre la...
• (15 h 20) •
M. Girard (Groulx) : La
transaction initiale.
M. Fortin :
...la note et le gel. Là, vous avez fait une différence entre la note et le
gel. Je comprends. La note, là, on l'inscrit une fois, on dit : Bien, oui,
il est arrivé tel, tel événement. Puis là, quelqu'un peut dire ça parce que son
crédit... sa cote de crédit a diminué ou peu importe. Il a besoin de le dire,
il veut le dire. Dans 10 ans, quand sa cote de crédit a remonté, il n'a
plus besoin d'avoir cette note-là, il dit : Je la révoque. Je comprends, je
comprends le concept. La suspension, je suis d'accord et je pense que je peux
vous suivre là-dessus.
Pour l'alerte par exemple, pourquoi on ne
pourrait pas la suspendre, celle-là? Pourquoi il faudrait la mettre, la
révoquer? Ce qui est un processus, comme vous le dites, plus... peut-être plus
fastidieux que la suspension, là, peut-être plus long, peut-être plus onéreux,
je ne sais pas, selon ce que vous avez en tête.
M. Girard (Groulx) : En
fait...
M. Fortin :
Mais pourquoi l'alerte serait gérée différemment du gel?
M. Girard (Groulx) : Ma
compréhension de l'alerte, l'alerte va être... dans le fond, moi, je vois
l'alerte comme... je vais essayer de prendre un cas pratique, là...
M. Girard (Groulx) :
...compréhension de l'alerte. L'alerte va être... Dans le fond, moi, je vois
l'alerte comme... Je vais essayer de prendre un cas pratique, là. Il y a une
fuite de données, de renseignements, mais vous n'avez pas été victime d'un vol
d'identité. Alors, vous êtes... Vous voulez qu'il y ait une note à vote... Ce
n'est pas une note, c'est une alerte...
Une voix
: Que vous
soyez alerté.
M. Girard (Groulx) : ...à
votre dossier. Je ne veux pas utiliser le mot note pour ne pas qu'on se
mélange, là. Mais vous voulez qu'il y ait une alerte dans votre dossier de
crédit qui dit : Cette personne-là, ses renseignements personnels ont été
compromis. Faites des vérifications supplémentaires. On pourrait même, on verra
dans les, je pense qu'on va en discuter plus tard, on pourrait même exiger la
présence d'un numéro de téléphone pour permettre de faire les vérifications
supplémentaires avant l'octroi de crédit. Alors, l'alerte demande aux institutions
financières ou non, mais à l'institution qui va faire du crédit, de faire des vérifications
supplémentaires.
Est-ce que, dans le cas de la situation
qui nous a amenés tous ici, je vous dirais qu'un code postal du Québec va
suggérer à l'institution financière de faire des vérifications parce que, là, il
y a eu quand même un gros volume de renseignements qui ont été compromis.
Alors, moi si j'octroie du crédit à Vancouver demain matin puis que la demande
vient du Québec, bien, je vais nécessairement vouloir faire des vérifications
supplémentaires. Mais l'alerte, c'est vous qui demandez de faire des vérifications
supplémentaires.
M. Fortin :O.K. Donc, l'alerte, vous la voyez presque comme une mesure
permanente, là.
M. Girard (Groulx) :
L'alerte je la vois... O.K.
M. Fortin :
Donc, je suis aussi bien de la mettre demain matin. Puis si jamais il se passe quelque
chose dans mon dossier, je vais le savoir.
M. Girard (Groulx) : Je
vais vous faire une confidence. O.K.? Je me suis fait voler mon numéro d'assurance
sociale il y a 12 ans. Idéalement, je veux avoir une alerte sur mon
dossier de crédit pour le reste de ma vie.
M. Fortin :
O.K. Donc, il n'y a jamais de raison de la suspendre.
M. Girard (Groulx) :
L'alerte est une mesure préventive. Le gel est une mesure de protection dans un
cas extrêmement difficile où il y a eu présumément tentative ou des
transactions illicites sur votre compte.
M. Fortin :
O.K. Je vous comprends. Je comprends ce que vous êtes en train de dire, là.
Dans le fond, la révocation... Dans votre tête, là, la révocation, c'est
quelque chose qui n'est pas nécessairement tout le temps permanent, mais qui
est plus permanent qu'une suspension. Suspension, là, c'est quand on a besoin
de dire... On l'enlève temporairement, on le remet dans trois jours, après que
le créditeur...
M. Girard (Groulx) : Je
dirais que la suspension est...
M. Fortin :
... dans le fond, la révocation, dans votre tête, là, la révocation, c'est quelque
chose qui n'est pas nécessairement tout le temps permanent, mais qui est plus
permanent qu'une suspension. Suspension, là, c'est quand on a besoin de
dire : On l'enlève temporairement, on la remet dans trois jours, après que
la... le créditeur...
M. Girard (Groulx) : Je dirais
que la suspension est nécessaire à une transaction.
M. Fortin :
Oui, c'est ça. Donc, je vais me chercher un téléphone, là, je vais me chercher
un téléphone cellulaire, je sais qu'il y a quelqu'un qui vas accéder à mon
dossier de crédit. Je l'enlève, je la remets trois jours plus tard quand j'ai
le téléphone en main, genre. C'est ça que vous avez en tête.
M. Girard (Groulx) : Vous
achetez un sofa...
M. Fortin :
Mais la révocation, c'est quelque chose de plus permanent. Vous ne voulez pas
que les gens fassent révocation, puis, après ça, qu'ils remettent une autre
alerte, puis, après ça, qu'ils la révoquent. O.K.
Est-ce que, dans ce cas-là, vous avez un
temps maximal pour la suspension? Si moi... Quand vous dites, là, un bouton,
une application, vous voulez que ce soit instantané?
M. Girard (Groulx) : Écoutez,
je ne sais pas si ce sera instantané, mais... Je veux dire, on est en 2020...
M. Fortin :
Oui.
M. Girard (Groulx) : On va
donner du temps aux agences de crédit pour développer, à tout le moins, un
outil Web, là,
M. Fortin :
Est-ce qu'il y en ont aux États-Unis? Parce qu'aux États-Unis, ils ont déjà un peu
ça, la suspension.
M. Girard (Groulx) : Pas
toutes les institutions financières, là. Il y en a, ça dépend, mais... Parce
qu'il ne faut jamais oublier, lorsqu'on parle de systèmes informatiques, on
ne... on n'est pas seulement dans les systèmes informatiques de l'agence de
crédit, là. On est aussi dans...
C'est parce que... Le député de
Robert-Baldwin veut jouer... veut geler son compte, il le fait, mais il faut
que les institutions financières l'enregistrent à l'autre bout, là. Ce n'est
pas juste une communication entre vous et l'agent de crédit. Il faut que les
institutions financières qui octroient le crédit reçoivent le signal d'Equifax,
absorbent le signal puis agissent en conséquence, là. L'efficacité du gel va
demander la collaboration des institutions financières.
M. Fortin :
Mais pourquoi l'institution financière? Pourquoi Desjardins a besoin de savoir
que mon dossier est dégelé? Il y a juste Equifax qui a besoin de savoir ça.
M. Girard (Groulx) : Bien, c'est-à-dire
que... Supposons que vous êtes victime de fraude et que quelqu'un demande...
Puis je pense qu'il faut se dire les choses telles qu'elles sont : la
plupart des fraudes, c'est des cartes de crédit, hein? Il n'y a pas tant de
fraudes que ça, là, cartes de débit ou... C'est beaucoup... Je réussis à me
faire octroyer une carte de crédit, je me dépêche à la loader, tout le monde se
réveille, on n'aurait jamais dû octroyer de crédit, les commerçants, pas les...
Alors... Donc, le but du gel, c'est
d'empêcher l'octroi de crédit. Je ne sais pas si j'ai répondu à votre question,
là.
M. Fortin :
Mais je vous comprends. Je comprends ce que vous êtes en train de me dire, là.
Le but du gel, c'est d'empêcher l'octroi de crédit, on s'entend là-dessus. Mais
vous me dites que c'est… ça peut être compliqué entre l'institution...
M. Girard (Groulx) : …du gel,
c'est d'empêcher l'octroi de crédit. Je ne sais pas si j'ai répondu à votre
question, là.
M. Fortin :
Mais je vous comprends. Je comprends ce que vous êtes en train de me dire, là,
le but du gel, c'est d'empêcher l'octroi de crédit, on s'entend là-dessus. Mais
vous me dites que c'est… ça peut être compliqué entre l'institution financière,
entre l'agent d'évaluation de crédit…
M. Girard (Groulx) : Mais, par
exemple, si demain je demande une carte Canadian Tire à votre nom.
M. Fortin :
Oui.
M. Girard (Groulx) : À
Vancouver.
M. Fortin :
…le crédit, vous n'aurez pas grand-chose.
M. Girard (Groulx) : Canadian
Tire dit : On va regarder votre dossier de crédit. Si ça dit : Ce dossier
est gelé, bien, vous êtes protégé. Il n'y aura pas d'octroi de crédit.
M. Fortin :
…O.K. J'en conviens. Mais ce que vous êtes en train de me dire, c'est que ça
peut être difficile. Mais avez-vous… dans tout le projet de loi qu'on a devant
nous puis dans ce que vous envisagez, là, est-ce que vous voulez mettre un
temps limite pour le gel, dégel, la suspension…
M. Girard (Groulx) : Mais je
pense qu'on va devoir avoir cette discussion-là aussi. Tout ça, c'est lié au
tarif aussi, là, parce que si…
M. Fortin :
Effectivement, sauf que…
M. Girard (Groulx) : Non, non,
c'est parce que je veux être clair avec vous. Parce que si on… si nous
convenons que tout ça doit être gratuit, il est possible qu'on reste dans un
format boîte aux lettres, là, O.K.? Si vous voulez avoir une application en
temps réel qui communique avec toutes les institutions financières en Amérique
du Nord, ce n'est pas le même produit, là.
M. Fortin : O.K., mais là, on
n'est pas à la même place.
M. Girard (Groulx) : Mais on
n'est pas en train de parler de tarification, mais quand vous me dites que…
Moi, je veux bien vous dire qu'idéalement quelqu'un qui a un téléphone
intelligent peut suspendre… mettre et suspendre son gel à son gré en temps
réel, je… c'est… Je pense qu'on parle d'un produit plus développé.
• (15 h 30) •
M. Fortin :
Oui, mais le ministre est en train de nous dire qu'il ne veut pas exiger, a, la
gratuité, et b, la qualité. C'est nous ici, les législateurs, qui sommes en
charge de ce projet de loi là. Les agences d'évaluation de crédit sont venues
nous dire : Bien, si c'est ça la loi, on va s'y conformer. Je soumets au
ministre, respectueusement, que nous, on a l'obligation de décider qu'est-ce
qu'on veut mandater, et si on veut mandater que la suspension se fasse dans un
temps rapide, on peut le faire. Si on veut mandater que cette suspension-là,
elle soit gratuite, on peut le faire. À partir de là, ce sera aux agences
d'évaluation de crédit de se conformer. Elles nous ont déjà dit qu'elles le
feraient, alors j'ai de la misère à suivre l'argument du ministre, là. Dans un
monde d'entreprises privées où il n'y a pas de législation qui encadre ça, je
peux comprendre l'argument du ministre, mais là c'est à nous à décider
qu'est-ce qu'on veut pour les Québécois et les Québécoises. Alors, moi, je vous
soumets qu'effectivement il va falloir qu'on parle de gratuité…
15 h 30 (version non révisée)
M. Fortin :
...j'ai de la misère à suivre l'argument du ministre. Dans un monde d'entreprise
privée où il n'y a pas de législation qui encadre ça, je peux comprendre
l'argument du ministre, mais là, c'est à nous à décider qu'est-ce qu'on veut
pour les Québécois et les Québécoises. Alors, moi, je vous soumets qu'effectivement
il va falloir qu'on parle de gratuité. On va le faire plus tard.
M. Girard (Groulx) : Mais je
pense que...
M. Fortin :
Mais en même temps, on peut parler de la qualité du produit, là...
M. Girard (Groulx) : Je vous
laisse terminer, excusez-moi.
M. Fortin :
...mais on peut parler de la qualité du produit. Nous ce qu'on veut, c'est de
s'assurer qu'une fois que quelqu'un a besoin de crédit, une fois que quelqu'un...
parce que, là, on en a pour... à toutes les sauces, là. On va discuter des
différents moments pour lesquels il y a des demandes sur le dossier de crédit,
mais il y a des gens qui se cherchent une job, il y a des gens qui se cherchent
un logement, puis des fois, un logement, bien, on n'a pas la grâce d'attendre
trois, quatre jours pour dégeler le dossier de crédit pour que le propriétaire
du logement aille voir. Des fois, on va demander que ce soit fait rapidement.
Alors, si on a une mesure comme la suspension, qui est une bonne mesure, là, on
s'entend là-dessus, on veut que le gel, le dégel, puisse être suspendu, mais si
on veut ça, on ne peut pas se permettre d'attendre un certain temps. Alors,
ici, il va falloir mettre des indications, à savoir c'est quoi le temps limite.
M. Girard (Groulx) : O.K.
Permettez-moi de suggérer, O.K., que c'est le genre de... Le temps raisonnable
pour suspendre et mettre et démettre le gel devra être traité dans les lignes
directrices avec l'AMF, et que le jour 1 du produit, il est possible que
le délai soit plus long et que l'évolution du produit permette d'aller plus rapidement.
M. Fortin :
Qu'est-ce que vous avez en tête? Si vous voulez le faire par ligne directrice,
là, qu'est-ce que vous avez en tête? Avez-vous une idée de ce que ça pourrait
être?
M. Girard (Groulx) : Oui...
Qu'est-ce que vous voulez dire par...
M. Fortin :
Le délai. C'est vous qui êtes en charge d'écrire les lignes directrices, là,
avec l'autorité, avec les autres, là, mais à un moment donné, il y a quelqu'un
qu'il va falloir qui prenne une décision là-dessus. Alors, qu'est-ce que vous
envisagez comme délai pour faire une suspension ou... du gel ou du dégel?
M. Girard (Groulx) : O.K. Je
vais vous donner la cible, mais je ne peux pas vous dire lorsqu'on va arriver
là.
M. Fortin :
On va commencer par ça.
M. Girard (Groulx) :
J'envisage que, lorsque le produit est plus mature, que les développements
technologiques ont été faits par les institutions financières par les agences
d'évaluation de crédit, il soit possible de geler et dégeler son dossier de
crédit en temps réel. Je n'anticipe pas que ce soit possible à l'adoption du
projet de loi, d'aucune façon.
M. Fortin : O.K. Ça va, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) :
J'aimerais...
M. Fortin :
Je pense que des collègues ont... oui.
Le Président (M. Simard) :
Oui, c'est ça, merci beaucoup. M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : Oui, juste pour
bien comprendre, parce qu'on en a parlé en consultation puis...
M. Girard (Groulx) : ...je
n'anticipe pas que ce soit possible à l'adoption du projet de loi, d'aucune
façon.
M. Fortin : O.K. Ça va, M. le
Président.
Le Président (M. Simard) :
J'aimerais...
M. Fortin :
Je pense que des collègues ont... oui.
Le Président (M. Simard) :
Oui, c'est ça, merci beaucoup. M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet :
Oui, juste pour bien comprendre, parce qu'on en a parlé en consultations, puis
mon recherchiste est en train de valider,mais
je pense qu'aux États-Unis, dans la loi il est établi qu'on doit être capable
de dégeler son crédit en fonction d'un temps limite, là. Je pense que c'est en
12 heures ou en 24 heures. Est-ce que je me trompe?
M. Girard (Groulx) : Je veux
juste vous souligner, là, que le gel, aux États-Unis, existe depuis plus de 10
ans. Alors, on ne peut pas qualifier... Il y a des raisons pourquoi le gel
n'est pas disponible présentement au Canada. Je sais qu'il y a des gens qui ont
émis le commentaire, en commission parlementaire : Puisque le gel est
disponible aux États-Unis, bien, on va faire ça, puis ça va être disponible au
Canada. O.K., je veux être clair avec vous, là. L'architecture du système
financier canadien puis du système américain, deux choses complètement
différentes. La tuyauterie du système financier canadien, des banques
américaines, des banques canadiennes, rien à voir. Ça fait que de prétendre
que, parce que le gel est disponible chez Wells Fargo, en Californie, ça veut
dire que, demain matin, il peut être disponible chez Desjardins, ce n'est pas
le cas, O.K.
Il y aura des développements
informatiques, chez Equifax, chez TransUnion, chez les institutions financières
canadiennes, québécoises, nécessaires à l'adoption d'un nouveau produit, au
bénéfice des Québécois. Il est possible que d'autres provinces nous regardent
puis disent : C'est excellent, le gel, nous aussi. À ce moment-là,
l'ensemble d'utilisateurs du gel au Canada va grandir, et puis ça va inciter
plus de développement, etc. Mais ce n'est pas aussi simple que d'aller dans son
App Store puis de prendre le gel qui est disponible aux États-Unis, là.
M. Ouellet : Non, mais je
comprends puis je pense qu'il serait effectivement hasardeux de mettre dans un
projet de loi qu'on veut une application mobile aujourd'hui. Je pense qu'il
faut apprendre à marcher avant d'apprendre à courir. Là-dessus... Je suis
capable de faire un bon bout avec vous là-dessus. Vous semblez être préoccupé
de la complexité de la mise en place technologique de toute modification
législative dans le système bancaire canadien et québécois.
M. Girard (Groulx) : Je veux
juste vous dire, c'est parce que j'ai déjà travaillé dans une banque. Puis je
vais regarder le député de Robert-Baldwin, là. Dans une institution financière,
en 2020, il y a des centaines d'applications informatiques, dont des systèmes
qu'on appelle des systèmes patrimoniaux. Si tout était numérique, et
«Web-based», et si on pouvait... Ce n'est pas pour rien qu'il y a des nouvelles...
M. Girard (Groulx) : ...il y a
des centaines d'applications informatiques, dont des systèmes qu'on appelle des
systèmes patrimoniaux. Si tout était numérique et «Web based», et si on
pouvait... Ce n'est pas pour rien qu'il y a des nouvelles institutions
financières qui se partent qui veulent être juste électroniques. C'est que les systèmes
patrimoniaux, là, mettons que... Prenons la Banque Nationale. Ça existe depuis
160 ans. Bien, il y a des systèmes dont... qui ont été écrits avec des langages
informatiques d'une autre époque.
M. Ouellet : MD-DOS.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Girard (Groulx) : En COBOL,
par exemple, O.K.? Puis là, dans ton département d'informatique, tu as 32
diplômées de première classe... des premières de classe, des femmes
exceptionnelles, des... la moyenne d'âge, 28 ans. Elles n'ont jamais entendu
parler de COBOL, O.K.? Puis une institution financière, c'est des systèmes
patrimoniaux, des nouveaux systèmes, et là tu communiques avec les systèmes des
autres.
Et donc moi, je ne veux pas, là... Je
pense que c'est un autre débat, puis la tuyauterie du système financier
canadien, ça, c'est une responsabilité de la Banque du Canada. On ne discutera
pas de ça ici, mais je veux juste vous dire que le fait que l'application est
disponible aux États-Unis... malheureusement, il va devoir y avoir une nouvelle
application pour le Canada, et notamment pour nous, au Québec.
M. Ouellet : Il faut qu'elle
parle français aussi, l'application.
M. Girard (Groulx) : Entre
autres. Mais je suis sûr qu'il y a des banques américaines qui ont des
applications françaises.
M. Ouellet : Juste pour le
bénéfice de la discussion, là, on m'informe que Desjardins, en Floride, offre
le gel, ça fait que... par application. Ça fait que, tu sais, ce que vous me
dites, c'est que vu que ça existe depuis plusieurs années aux États-Unis, il y
a comme un historique, c'est plus facile, lorsqu'on embarque dans le marché, de
se connecter à ce qui existe déjà. Présentement, au Canada, comme les
systèmes... je ne veux pas dire archaïque, mais matrimoniaux ou patrimoniaux,
ça sera plus difficile de faire migrer la technologie.
M. Girard (Groulx) : Non. Ce
que j'ai voulu dire, c'est que là où est le gel, aujourd'hui, aux États-Unis,
c'est le résultat d'une évolution de plus de 10 ans.
M. Ouellet : O.K. Pas
technologique, juste législative.
M. Girard (Groulx) : Alors,
si...
Le Président (M. Simard) : ...
M. Ouellet : Je n'ai pas
fini. Je n'ai pas fini.
M. Girard (Groulx) : Je ne
pense pas qu'il ait terminé. Je ne veux pas faire votre travail.
Le Président (M. Simard) :
Non, non, non, mais c'est parce que je croyais que vous aviez terminé.
M. Ouellet : Non, non, non,
je veux juste que...
Le Président (M. Simard) : Je
m'en excuse. Et puis merci de m'aider, vous faites très bien ça.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Ouellet : Je suis
conscient que ce n'est pas ici, dans ce projet de loi là, qu'on va dire qu'on
veut une...
M. Girard (Groulx) : …je ne
pense pas qu'il ait terminé, je ne veux pas faire votre travail, là.
Le Président (M. Simard) :
Non, non, non, mais c'est parce que je croyais que vous aviez terminé.
M. Ouellet : Non, non, non.
Le Président (M. Simard) : Je
m'en excuse, puis merci de m'aider, vous faites très bien ça.
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Ouellet : Je suis
conscient que ce n'est pas ici, dans ce projet de loi là, qu'on va dire qu'on
veut une application, puis il faut que ce soit disponible en ligne, là-dessus,
je vous suis, je pense qu'on n'est pas rendu là, mais est-ce qu'on pourrait
penser, dans ce projet de loi là, dire que si quelqu'un veut demander de
suspendre, est-ce qu'il peut avoir une réponse positive à sa suspension dans un
délai que, nous, nous pourrions convenir, de 24 à 48 heures? Est-ce que ça,
c'est le genre de discussion qu'on peut avoir dans le projet de loi? Vous me
dites : Martin, même pas, mettons ça dans les dispositions réglementaires
que l'AMF va avoir elle-même à édicter. C'est ça que je veux comprendre.
• (15 h 40) •
M. Girard (Groulx) : Non, non,
je pense… je vais vous laisser répondre, mais je soupçonne ce que vous allez
dire.
M. Roy (Gabriel) : Oui. Alors,
M. le Président, je veux juste apporter des éléments de réponse pour ça. Dans
le fond, les obligations, c'est de répondre avec diligence puis, au plus tard,
dans un délai qui peut être prévu par règlement. Il faut aussi penser que l'AMF
a un pouvoir réglementaire de déterminer les normes applicables en pratique de
gestion qui permettent d'assurer l'exercice des droits de façon appropriée.
Donc, il y a des éléments qui permettent de baliser les questions de réponse
des délais.
M. Girard (Groulx) : Je vais
poser une question de précision. Donc, la notion de délai, ça va être dans les
lignes directrices et non dans le projet de loi, mais lorsqu'on parle… parce
que là on dit qu'on va pouvoir suspendre, mais si on veut faire un débat sur
suspendre en 48 heures ou en 48 secondes ou en 48 jours, ça, c'est les lignes
directrices qui vont déterminer ça?
M. Roy (Gabriel) : En fait…
oui, c'est ça, M. le Président. Le projet de loi dit : «Ça doit être fait
avec diligence et au plus tard à l'expiration d'un délai prévu par règlement du
gouvernement.»
Par ailleurs, pour ce qui est du rôle de
l'autorité, il y a une possibilité d'émettre des lignes directrices, effectivement,
qui pourraient apporter la précision de qu'est-ce qu'on entend par diligence.
Puis il y a aussi la possibilité réglementaire de l'autorité donc de déterminer
la même chose, elle pourrait utiliser le véhicule réglementaire ou les lignes
directrices.
M. Girard (Groulx) : Mais je
ne veux pas interpréter sa question, mais je pense que le député de
René-Lévesque veut savoir, c'est : Est-ce qu'il y a un article où on nomme
la durée raisonnable dans le projet de loi?
M. Roy (Gabriel) : Oui, c'est
l'article 19 et l'article 20.
(Consultation)
M. Roy (Gabriel) : On fait
référence à la diligence aux deux ans.
M. Ouellet : Oui, tu sais,
c'est l'oeuf ou la poule, mais…
M. Girard (Groulx) : Non, non,
mais je pense qu'on a une bonne discussion, là…
M. Ouellet : Bien, c'est ça,
puis…
M. Girard (Groulx) : …c'est
parce que, par exemple, supposons on s'en va sur Grande-Allée puis on s'entend,
là, que ce serait 48 heures, la valeur qui nous convient, là, à ce moment-là, ce
serait dans les lignes directrices…
M. Girard (Groulx) : ...non,
non, mais je pense qu'on a une bonne discussion, là. C'est parce que, par
exemple, supposons qu'on s'en va sur Grande Allée puis on s'entend, là, que ce
serait 48 heures, la valeur qui nous convient, là, à ce moment-là, ce
serait dans la ligne directrice que ce serait écrit. Parce que tel que c'est
écrit dans le projet de loi, c'est que ce n'est pas défini...
M. Ouellet : Je vais jouer
du... je ne veux pas dire du yoyo, mais je vais jouer du rebond. Pourquoi est-ce
que, dans ce cas-là, ça serait dans les lignes directrices qu'on doit convenir
de ça? Si c'est parce que ça peut évoluer dans le temps, et donc l'AMF peut
modifier ses lignes directrices plus promptement, d'être plus rigoureux dans
certains cas parce que la...
M. Girard (Groulx) :
Définitivement. Je pense que les lignes directrices... La première journée de
l'introduction du gel au Canada, la première chose qu'on va vouloir faire,
c'est avoir le gel. Peut-être qu'à ce moment-là on n'aura pas le gel qui peut
être suspendu aussi rapidement qu'on le veut, évolution dans le temps, adoption
du gel.
Si on réussit puis qu'on a un projet de
loi qui fait autorité au Canada, par exemple, que ça se développe, plus il y a
de monde qui utilise, plus il y a d'institutions financières, bien, plus il y
aura un incitatif pour les agents de crédit d'avoir des applications efficaces.
Donc, l'an 3 du projet de loi, le gel devrait être plus rapide que
l'an 1.
M. Ouellet : Juste pour
terminer la discussion à ce sujet-là, c'est l'AMF, dans le fond, qui va gérer,
qui va mettre ça en application, mais, dans son cadre réglementaire, quand elle
va décider de quelque chose, elle va le soumettre, après ça, au ministère, vous
allez l'approuver. J'essaie juste de voir le cheminement critique, là. Une fois
que le... Si on reconnaît que l'AMF est l'autorité compétente pour encadrer
tout ce milieu-là, si on reconnaît que l'AMF, par règlement, peut plus
rapidement resserrer, si ça demande d'être resserré, ou, dans certains cas,
donner un petit peu de lousse parce que ça a été peut-être trop serré suite à
l'évaluation de la situation qui a été faite...
M. Girard (Groulx) : Dans le
fond, par quel processus l'AMF peut modifier ses lignes directrices.
M. Ouellet : C'est ça. Moi,
je veux savoir... Parce que, vous savez, les oppositions, ce qu'on aime le
moins possible, c'est quand que c'est convenu par règlement, parce qu'une fois
que le projet de loi est terminé puis que le reste s'en va par règlement on
a... sans dire qu'on n'a plus de contrôle, on a moins de supervision puis on
est devant un état de fait.
Je ne suis pas en train de dire que l'AMF
veut faire un mauvais travail, mais j'essaie de voir le cheminement critique.
Si on donne cette responsabilité-là puis on la reconnaît, comment ça va
s'orchestrer, et est-ce qu'il y a un retour, tôt ou tard, pour que les partis
d'opposition ou les parlementaires, entre autres... je dis «les oppositions»,
mais les collègues de la partie gouvernementale pourraient avoir des questions
aussi. Est-ce qu'il y a un autre moment où est-ce que qu'on peut dire :
Oui, on pourrait aller plus vite, on pourrait aller moins vite, on pourrait
forcer un petit peu plus?
M. Girard (Groulx) : Peut-être
pouvez-vous nous décrire le processus par...
M. Ouellet : ...pour que les
partis d'oppositions ou les parlementaires, entre autres, je dis les oppositions,
mais les collègues... la partie gouvernementale pourrait avoir des questions
aussi. Est-ce qu'il y a un autre moment? Est-ce qu'on peut dire : oui, on
pourrait aller plus vite, on pourrait aller moins vite, on pourrait forcer un
petit peu plus.
M. Girard (Groulx) : Peut-être
pouvez-vous nous décrire le processus par...
M. Roy (Gabriel) : ...prévu,
là, aux articles... à partir de l'article 50 du projet de loi. Donc, ce
qui touche les lignes directrices, donc, c'est publié au bulletin de
l'autorité. Pour ce qui est des règlements de l'autorité, évidemment, ça peut
être revu par le ministre qui peut choisir qu'il y ait un droit de regard sur
les règlements.
M. Ouellet : Donc, ça échappe
au contrôle parlementaire tel qu'on le connaît dans une commission comme ici
avec un projet de loi. Ça, je pense qu'on est conscients de ça.
M. Roy (Gabriel) : Oui, c'est
ça. Ce n'est pas de nature législative, là, du tout.
M. Ouellet : O.K. O.K.
Veux-tu retourner?
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le député de Laurier-Dorion? Ça vous va. M. le leader de
l'opposition.
M. Fortin :
On vient de finir l'échange avec le député de René-Lévesque en disant : Ce
n'est pas de nature législative. Mais je vous soumets, M. le ministre, et à
votre équipe que c'est nous qui décidons jusqu'où on va avec la législation. Si
on veut nous-mêmes imposer un délai, et par la suite, tout le reste sera pris
en charge par l'AMF, bien, on peut le faire. Ce que vous êtes en train de nous
dire... que vous n'êtes pas intéressé à procéder comme ça, ça, c'est une chose.
M. Girard (Groulx) : ...je
vous soumets que le délai va évoluer avec l'adoption du nouveau produit.
M. Fortin :
Et ça, vous mettez ça entre les mains de l'AMF?
M. Girard (Groulx) : Et de
l'industrie et du succès de la législation, de l'adoption du gel. Au départ,
nous serons les premiers. Rapidement, si on a bien fait notre travail,
l'Ontario va vouloir faire de même, l'Alberta, la Colombie-Britannique.
M. Fortin :
O.K.
M. Girard (Groulx) : Plus il y
a de monde qui l'utilise, plus les institutions financières vont vouloir
dire : Chez nous, vous pouvez avoir le gel. Il y a un aspect d'évolution
des pratiques une saine évolution, amélioration, là. Moi, j'anticipe que le
gel, dans cinq ans, sera plus répandu que le gel dans deux ans au Canada.
M. Fortin :
Ça fait quelques fois, M. le Président, que le ministre nous dit que c'est l'autorité
qui va avoir, disons, le contrôle ou la décision sur la réglementation. Mais il
nous a référé à l'article 19 tantôt pour parler du délai qui serait prévu
par la réglementation. L'article 19, c'est prévu que le délai va être fixé
par le gouvernement, pas par l'AMF.
M. Girard (Groulx) : Je ne
suis pas. J'aimerais mieux écouter quand monsieur me parle que...
M. Fortin :
Le ministre nous a dit à quelques reprises, là, que la réglementation autour du
délai...
M. Fortin :
...pour parler du délai qui serait prévu par la réglementation. L'article 19,
c'est prévu que le délai va être fixé par le gouvernement, pas par l'AMF.
M. Girard (Groulx) : Je ne
suis pas. J'aimerais mieux écouter quand monsieur me parle que...
M. Fortin :
Le ministre nous a dit à quelques reprises, là, que la réglementation autour du
délai serait fixée par l'AMF, puis là vous nous avez parlé que ça pourrait
être... ça pourrait évoluer dans le temps, etc., et, si je me souviens bien, le
juriste nous a dit : Oui, mais allez voir à l'article 19, c'est là qu'on
parle de diligence, etc.
M. Girard (Groulx) : Oui.
M. Fortin :
À l'article 19, là, on nous dit : le «délai prévu par règlement du
gouvernement», pas par l'autorité, on nous dit que c'est le gouvernement qui va
décider. Alors là, j'aimerais ça, savoir... C'est-u l'autorité ou c'est le
gouvernement, c'est-à-dire le ministre, qui va décider?
M. Girard (Groulx) : Là, vous
faites référence à quel article?
• (15 h 50) •
M. Fortin :
À l'article 19, celui auquel vous avez fait référence un peu plus tôt, qui nous
dit le délai maximal pour le gel ou pour la suspension du gel.
M. Girard (Groulx) : Est-ce
que vous voulez préciser pourquoi on réfère au règlement du gouvernement au
lieu du règlement de l'AMF?
M. Roy (Gabriel) : Bien...
Oui. En fait, je peux... En fait, ce qui est la... L'idée, c'est que c'est au
plus tard à l'expiration du délai prévu par règlement du gouvernement. Donc, si
le gouvernement veut se prononcer puis imposer un maximum, il peut le faire. Le
cas contraire, la notion de diligence peut faire l'objet de lignes directrices
ou de règlements par l'autorité.
M. Fortin :
O.K. Donc, vous êtes... Mais tantôt, on est partis du concept, là, où c'était
l'autorité qui fixait par règlement ou par lignes directrices, peu importe, la
décision. Là, avec l'article 19, vous êtes en train de nous dire : Oui,
mais, si le ministre et ses collègues veulent fixer un règlement plus rapide,
ils peuvent le faire. Mais, moi, ce que je vous dis, c'est que, si nous autres
ici aujourd'hui, on veut fixer un délai encore plus rapide ou peut-être qui
serait le même que le gouvernement pourrait vouloir, on peut le faire. Alors,
si... Et je comprends que les systèmes bancaires sont peut-être différents.
Mais, de façon générale, j'ai l'impression que le système bancaire canadien est
peut-être un peu plus simple que le système américain. Peut-être que le
collègue va me dire que ce n'est pas le cas, mais c'est mon impression, ne
serait-ce qu'en regardant le nombre de banques qu'on a et le nombre de banques
qu'ils ont.
J'ai une question bien simple pour le
ministre, là. Quand les États-Unis ont mandaté par loi que ce serait en 12
heures, est-ce qu'ils l'ont fait avec leur législation initiale? Est-ce qu'en
même temps, en même temps qu'ils ont amené un projet de loi qui disait :
Bien, nous, on veut qu'il y ait le gel, le dégel, la suspension, est-ce qu'ils
ont dit à ce moment-là, initialement, quand le système bancaire n'était pas
prêt à le faire, comme nous aujourd'hui, disons, là, est-ce qu'ils ont dit à ce
moment-là : Le délai va être 12 heures?
M. Girard (Groulx) : Vraiment,
le gel, aux États-Unis, là, c'est une évolution sur plus de 10 ans.
M. Fortin :
O.K.
M. Girard (Groulx) : Au début,
c'était disponible à certains États, certaines institutions financières, et la
situation où nous sommes arrivés aujourd'hui, là...
M. Girard (Groulx) : …le gel
aux États-Unis, là, c'est une évolution sur plus de 10 ans. Au début,
c'était disponible à certains états, certaines institutions financières, et la
situation où nous sommes arrivés aujourd'hui, là, c'est le résultat d'une
évolution de plus de 10 ans.
M. Fortin :
Mais est-ce que vous avez une indication quelconque venant des… que ce soit des
banques ou des agences de crédit, qu'on n'est pas capables d'appliquer une
suspension de gel en 24 heures? Ça peut évoluer, peut-être qu'on va se
rendre à zéro dans quelques années, mais là, aujourd'hui…
M. Girard (Groulx) : Je vais
vous dire…
M. Fortin :
…est-ce que vous avez une indication? Parce que vous semblez mettre de côté ce
concept-là qu'il faut avoir un maximum…
M. Girard (Groulx) : Non, mais
je vais vous suggérer comment ça fonctionne, les lignes directrices.
M. Fortin :
De l'AMF?
M. Girard (Groulx) : Oui.
M. Fortin :
O.K.
M. Girard
(Groulx) : O.K.? Vous regardez les
pratiques dans l'industrie. Supposons qu'il y aurait six agents d'évaluation de
crédit. Vous regardez les pratiques des six agents d'évaluation de crédit, vous
trouvez celui qui a… une agence, celle qui a les meilleures pratiques, le
meilleur gel, le plus rapide, vous dites : O.K., cette agence-là est
capable de faire ça en 48 heures, O.K.?
M. Fortin :
Mais il n'y en a pas, ici, en ce moment.
M. Girard (Groulx) : Attendez.
Et là, vous dites à l'industrie : Vous devez, d'ici six mois, être capable
d'offrir le gel en 48 heures. C'est comme ça que ça fonctionne, les lignes
directrices. C'est que vous regardez les meilleures pratiques de gestion et
commerciales sur un éventail et vous voulez amener tous les joueurs aux
meilleures pratiques. C'est ça, l'idée des lignes directrices. C'est des
exigences minimales. Alors, la façon qu'un régulateur peut amener une industrie
à adopter les meilleures pratiques : conservation d'information,
pratiques… sécurité de l'information, alors, si six mois… on est au… Si deux
ans après l'adoption du projet de loi, un des agents le fait en 24 heures
puis l'autre le fait en 48, c'est garanti qu'on va signaler que ça doit être
fait en 24 heures pour six mois.
C'est comme ça que ça fonctionne, les
lignes directrices. C'est une convergence vers les meilleures pratiques de
gestion et de gestion… et commerciale.
Le Président (M. Simard) :
Merci…
M. Fortin :
On peut… oui.
Le Président (M. Simard) : Simplement
signifier qu'à ce stade-ci je crois que le député de René-Lévesque souhaite intervenir
et... Ça va.
M. Fortin :
Juste une petite affaire avant de passer la parole.
Le Président (M. Simard) :
Oui. Très bien.
M. Fortin :
Ce que vous venez de décrire là, là, on ne peut pas dire que ça shake
l'industrie bien, bien, là. On ne peut pas dire qu'on est en train de
révolutionner l'industrie…
Le Président (M. Simard) :
...Simplement signifier qu'à ce stade-ci je crois que le député de René-Lévesque
souhaite intervenir et... Ça va.
M. Fortin :
Juste une petite affaire avant de passer la parole.
Le Président (M. Simard) :
Oui. Très bien.
M. Fortin :
Ce que vous venez de décrire là, là, on ne peut pas dire que ça shake
l'industrie bien, bien, là. On ne peut pas dire qu'on est en train de
révolutionner l'industrie. Ce que vous me dites, c'est que les lignes
directrices sur basées sur le fait : Bien, on prend la meilleure pratique
des entreprises qui sont déjà là puis on demande aux autres juste :
Ramenez-vous là. On n'est pas en train d'élever la barre pantoute, là, on est
juste en train de dire : Ramenez-vous à ce que le meilleur fait. Ça, c'est
le concept que vous nous avez présenté des lignes directrices, mais...
M. Girard (Groulx) : O.K. Mais
moi, je m'attendrais à ce que l'AMF regarde avec précision ce qui se fait dans
les pays où le gel est disponible.
M. Fortin : O.K. Mais le problème...
J'espère qu'ils vont faire ça. Mais le problème, là, c'est qu'ils ne peuvent
pas... Parce qu'ils n'ont pas le choix, il n'y en a pas ici, il n'y en a pas,
de suspension du gel ici, ils ne peuvent pas se baser sur les meilleures
pratiques ici, là.
M. Girard (Groulx) : L'AMF,
là, c'est notre... Ce n'est pas partisan, là, c'est nous, là, qu'on a choisi
l'AMF, c'est notre régulateur intégré des marchés financiers. On a une
juridiction sur les marchés financiers qu'on veut au Québec, qu'on ne veut pas
abdiquer au gouvernement fédéral parce que sinon cette juridiction-là, ça va
s'en aller au Bureau du Surintendant des institutions financières à Ottawa.
M. Fortin :
Oui, mais ce n'est pas ça qu'on dit. Ce n'est pas ça, mon point.
M. Girard (Groulx) : Non, non,
mais ce que je vous dis, moi, c'est que l'AMF, là, c'est une institution
extrêmement sérieuse. C'est pour ça qu'on utilise l'AMF, pour
surveiller — c'est ce dont on parle — surveiller les agents
l'évaluation de crédit.
M. Fortin :
Oui. L'AMF, là, je la tiens en haute estime.
M. Girard (Groulx) : Parfait.
Moi aussi.
M. Fortin :
Je la tiendrais en plus haute estime, elle serait assise dans les estrades ici.
M. Girard (Groulx) :
Excellent, excellent.
M. Fortin :
Mais c'est un régulateur, ce n'est pas un législateur.
M. Girard (Groulx) : Oui.
C'est un régulateur.
M. Fortin :
Le travail du législateur... ou le travail du régulateur commence là où le
travail législateur arrête. Si on décide de mettre un délai dans la loi, on
peut le faire. Et le régulateur fera toutes les autres règles autour de ça.
M. Girard (Groulx) : Je ne
recommande pas de mettre un délai dans la loi.
M. Fortin : Ah! O.K. Là, on
est ailleurs. Là, on a une autre discussion. Pourquoi ne recommandez-vous pas
de mettre un délai dans la loi?
M. Girard (Groulx) : Parce que
la situation va évoluer et que l'AMF, qui va surveiller en temps réel et à
temps plein les agents d'évaluation de crédit, va être apte à faire ça.
M. Fortin :
Mais il n'y a rien qui empêche l'AMF d'aller plus loin que nous. Si nous, on
dit : Le délai maximum, c'est 24 heures, l'AMF peut bien regarder
plus tard puis dire : Les meilleures pratiques, là, dans l'industrie dans
le monde, c'est six heures, on va le baisser à six heures. Mais, si nous, on
met le délai maximal, il n'y a rien qui les empêche de faire mieux que ça au
fur et à mesure que ça évolue.
M. Girard (Groulx) : Mais, ce
que vous allez mettre aujourd'hui, ce n'est pas ce que vous devriez mettre dans
quatre ans. Tu sais, on fait... Il faut reconnaître qu'on amène un nouveau
produit au Canada, spécifiquement chez nous, au Québec, et que le produit va
évoluer dans le temps.
M. Fortin :
Mais je suis convaincu que dans quatre ans, là, le député de Robert-Baldwin
présentera un amendement à titre de ministre des Finances, puis il n'y en aura
pas de problème. Mais...
M. Girard (Groulx) : Je suis
d'accord. Je suis d'accord avec vous.
M. Fortin :
Mais je comprends ce que vous êtes en train de me dire. Je comprends que ça
évolue, mais ça n'empêche pas qu'on va mettre un délai maximal. Non, mais ça ne
va pas à la CAQ, n'inquiétez-vous pas. Mais...
M. Fortin :
...je suis convaincu que dans quatre ans, là, le député de Robert-Baldwin
présentera un amendement à titre de ministre des Finances, puis il n'y en aura
pas de problème.
M. Girard (Groulx) : Je
suis d'accord. Je suis d'accord avec vous.
M. Fortin :
Mais je comprends ce que vous êtes en train de me dire. Je comprends que ça
évolue, mais ça n'empêche pas qu'on va mettre un délai maximal. Non, mais ça ne
va pas à la CAQ, n'inquiétez-vous pas. Mais ça n'empêche pas qu'on peut mettre
un délai maximal basé sur ce qui se passe aujourd'hui, ce qu'ils sont capables
de faire aujourd'hui. C'est tout. Je sais qu'il y a d'autres députés qui
veulent prendre la parole.
Le Président (M. Simard) :
Merci à vous, M. le leader de l'opposition officielle. M. le leader de la
troisième opposition.
M. Ouellet : Oui. Puis
c'est une discussion intéressante. Puis je remercie le ministre d'y participer
parce que ça nous permet de mettre la table sur plusieurs cadres ou de dessiner
même quel carré de sable où on va être capable de jouer puis quel carré de
sable où on ne voudra pas jouer. Juste, si je comprends bien, en résumé, là,
vous avez fait référence à l'article 19. O.K.? Si je comprends bien, là,
le deuxième alinéa, ça dit que l'agent doit transmettre sa réponse avec
diligence, je fais référence à diligence qui sera établie par lignes
directrices de l'AMF, et au plus tard à l'expiration du délai prévu par
règlement du gouvernement.
Donc, lorsqu'on parle de délais possibles,
il y a deux possibilités. Il y aurait le délai fixé par la diligence faite par
les lignes directrices par l'AMF, et à l'expiration d'un délai prévu par
règlement par le gouvernement. Qu'est-ce qui nous empêche aujourd'hui de biffer
«par règlement du gouvernement» par «48 heures» ou «72 heures»? On
met le «bottom line» en disant : Voici le maximum... Pas le «bottom line».
On met la ligne la plus haute en disant : Voici le maximum qu'on s'attend.
Mais si les lignes directrices vous amènent avec diligence à être plus bas que
ça, vous allez le pouvoir.
J'essaie juste de comprendre, là. Parce
que dans l'article en question, là, on nous dit que dans le cas des délais, il
y a la diligence et il y aura le règlement du gouvernement. Pourquoi on ne
remplace pas «règlement du gouvernement» par une disposition prévue ici dans le
projet de loi? Et donc on aurait le, je vous dirais, la durée maximum qu'on
s'attend pour donner une réponse sur les motifs de l'exercice du droit et si
l'AMF, lors de sa révision de ses lignes directrices, trouve qu'en bas de 48 on
pourrait se rendre en 24 heures, ça serait encore possible parce qu'il y a
le «et» à l'article 19. À moins que je comprenne mal, là. Mais l'agent
doit transmettre sa réponse avec diligence et au plus tard à l'exercice du
règlement du gouvernement.
Donc, vous convenez que vous allez fixer
comme règlement... Comme règlement? Comme gouvernement un règlement quant au
délai. Pourquoi ne pas l'inscrire tout de suite, ici, aujourd'hui?
M. Girard (Groulx) : M.
le Président, si le député de René-Lévesque veut débattre de l'article 19,
il faudrait adopter 8 et les suivants.
M. Ouellet : Ah bien,
là! Ah! oui, mais, M. le ministre, on a une discussion intéressante sur la
notion de délai.
M. Girard (Groulx) : Oui,
oui, j'ai... Non, je n'ai jamais dit que la discussion n'était pas
intéressante.
• (16 heures) •
M. Ouellet : Bien, je veux
dire, j'essaie juste de comprendre si ce raisonnement-là est... si mon
raisonnement est bon. Est-ce que, tel qu'il est écrit, il va avoir la ligne
directrice qui va établir qu'est-ce qu'est la diligence dans le secteur en
faisant l'exercice des meilleures pratiques et, en plus de ça, le gouvernement,
par règlement, va venir y mettre...
16 h (version non révisée)
M. Girard : ...je n'ai jamais
dit que la discussion n'était pas intéressante.
M. Ouellet : Mais je
veux dire, j'essaie juste de comprendre si ce raisonnement-là... si mon
raisonnement est bon parce que, tel qu'il est écrit, il va y avoir la ligne
directrice qui va établir qu'est-ce qu'est la diligence dans le secteur en
faisant l'exercice des meilleures pratiques. Et en plus de ça, le gouvernement,
par règlement, va venir y mettre aussi une date maximum ou un délai maximum
pour la transmission d'informations pour exercer son droit. Est-ce que c'est ça
que j'ai bien compris?
M. Girard (Groulx) : Est-ce
que vous voulez commenter?
Le Président (M. Simard) :
Me Roy.
M. Girard (Groulx) : Puisqu'on
parle de l'article 19.
M. Roy (Gabriel) : Bien,
écoutez, en fait je pense que, M. le Président, que le ministre a bien
explicité le type de normes selon le type de critères normalement, donc je
pense que la détermination du bon véhicule normatif, selon le paramètre qu'on
veut viser, a bien été exprimé par le ministre. C'est évident que le
législateur est souverain, mais en l'occurrence je considère que, si la
proposition législative est... cadre bien avec le type de véhicule normatif
qu'on utilise selon le paramètre en question.
M. Ouellet : O.K. Une
réponse...
M. Girard (Groulx) : Vous
avez... il y a des parties qui vous regardent, là, qui se demandent si vous ne
pourriez pas devenir un politicien.
M. Ouellet : Un bon
politicien. Je pense qu'on va le recruter. Je vais vous poser la question, M.
le ministre. Je vais vous poser la question.
M. Girard (Groulx) :
O.K.
M. Ouellet : Vous, là,
au gouvernement, là, vous allez l'écrire, le règlement, ça serait quoi la date
que vous mettriez à ce moment-là? Parce que vous allez avoir l'obligation comme
ministre à mettre une date.
M. Girard (Groulx) : Moi,
écoutez, c'est étrange parce que, vous, vous me parlez beaucoup du délai... je
vais appeler ça le délai limite acceptable.
M. Ouellet : D'exercice
en droit. Oui.
M. Girard (Groulx) : Je
pense que c'est là que vous voulez aller, là. Vous voulez comme mettre une
barrière, là. Vous n'êtes pas bon si vous ne faites pas ça en 72 heures,
là.
M. Ouellet : Je n'ai pas
dit pas bon.
M. Girard (Groulx) : Moi,
ce que je veux, c'est qu'ultimement le gel soit disponible en temps réel au Québec
avec votre téléphone. On n'aura pas ça le jour un.
M. Ouellet : Et je suis d'accord
avec vous là-dessus, on n'aura pas ça.
M. Girard (Groulx) : Ça
va être une évolution.
M. Ouellet : Oui. Mais
votre règlement, quand vous allez le fixer, parce que vous devez le fixer. Et
c'est une obligation de la loi, vous devez fixer un règlement pour donner une
expiration de délai pour l'exercice du droit. Donc, je demande d'avoir un gel
de crédit. Vous allez devoir, par règlement, fixer un délai. Qu'est-ce qui vous
empêche, aujourd'hui, de le fixer dans la loi si, de toute façon, c'est un
délai qui va évoluer selon les lignes directrices qui vont évoluer selon
l'analyse de l'AMF par rapport aux meilleures pratiques qui vont, elles aussi,
évoluer, dans le marché? Est-ce que je me trompe en réfléchissant comme ça?
M. Girard (Groulx) : M.
le Président, de ce que je comprends, le député de René-Lévesque aimerait que
nous fixions un délai à l'article 19. Nous sommes à l'étude de
l'article 8, alors je suggérerais de...
M. Ouellet : De
suspendre puis de se rendre jusqu'à l'article 19?
M. Girard (Groulx) :
D'adopter l'article 8...
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Girard (Groulx) : ...M. le
Président, de ce que je comprends, le député de René-Lévesque aimerait que nous
fixions un délai à l'article 19. Nous sommes à l'étude de l'article 8. Alors,
je suggérerais de...
M. Ouellet : De suspendre
puis de se rendre jusqu'à l'article 19?
Des voix
: Ha, ha, ha!
M. Girard (Groulx) : D'adopter
l'article 8 et de rouler à plein régime, se rendre à 19, et de poursuivre cette
intéressante discussion.
Le Président (M. Simard) : ...M.
le ministre, le député de Laurier-Dorion souhaitait avoir la parole.
M. Fontecilla : ...tout à fait
votre empressement, M. le ministre, mais puisque nous sommes dans cette discussion
si passionnante, vous avez établi une cible ici, en commission parlementaire,
que ce soit en temps réel. C'est ça, votre souhait. Je pense que c'est le
souhait de tout le monde. Maintenant, la technologie, les procédures, etc., ne
le permettent pas en ce moment, et ça va prendre du temps. Aux États-Unis...
M. Girard (Groulx) : En ce
moment, on n'a rien.
M. Fontecilla : Voilà. Mais on
a déjà vu, dans d'autres cas de figure, là, où l'exécutif ou le pouvoir législatif
établit des cibles qui doivent être atteintes par l'industrie, par la technologie.
Je vais vous en donner deux, exemple. Par exemple, le président Kennedy a
dit... lorsque les Soviétiques ont envoyé Spoutnik dans l'espace, le président
Kennedy a dit : En 10 ans, on doit être rendus à la lune. Ils ont mis
les bouchées doubles, comme les Américains savent le faire, ils ont mis un paquet
d'argent puis, en 10 ans, ils étaient rendus... enfin, un peu avant, là,
ils étaient rendus à la lune. Donc, ils avaient un pouvoir politique qui a
donné une cible à l'industrie. Deuxième cas de figure aux États-Unis, en
Californie, que ça a changé un peu, mais le pouvoir politique établit des
cibles d'émissions de gaz à effet de serre aux voitures dans l'avenir. Donc,
d'ici deux, trois ans, vous devez atteindre cette cible-là. Et l'industrie s'y
conforme, et elle se débrouille pour l'atteindre. Ce n'est pas... en général,
ce n'est pas des cibles aussi farfelues. Donc, comme... Est-ce qu'on ne
pourrait pas penser à établir une cible, d'ici 1er janvier 2025, l'industrie
devait arriver... ou les agences de crédit devraient être en mesure de donner
un délai en temps réel, par exemple?
M. Girard (Groulx) : Il y aura
une cible pour que le gel soit disponible ici, au Québec, pour les Québécois.
Première cible. Ce dont nous discutons, et que nous devrions discuter à
l'article 19, mais on en discute néanmoins... on parle d'une fois la cible
atteinte, une fois que nous aurons le gel, à quelle fréquence l'utilisateur
pourra suspendre son gel, et une fois l'avoir suspendu, le remettre. Et je
soumets que cette vitesse d'exécution va évoluer dans le temps...
M. Girard (Groulx) : …quelle
fréquence l'utilisateur pourra suspendre son gel, et une fois l'avoir suspendu,
le remettre. Et je soumets que cette vitesse d'exécution va évoluer dans le
temps, que la première chose qu'on veut avoir, c'est le gel. Ensuite, on voudra
avoir un gel accessible rapidement. Et, donc, est-ce que je suis capable aujourd'hui
de vous dire que le gel devrait être disponible en 24, 48, 72 heures? Non.
Le Président (M. Simard) : Je
vous en prie, M. le député.
M. Fontecilla : …des entités
concernées. On pourrait prévoir qu'on pourrait… on pourrait prévoir un temps
pour dire combien de temps… on ne peut pas prévoir exactement aujourd'hui
exactement, là, autour de la table, là, combien de temps, mais on pourrait
penser à un délai pour que les gens s'y conforment, un délai, comment dire, qui
place les acteurs dans une situation confortable. C'est-à-dire, vous avez…
M. Girard (Groulx) : Oui. Il y
a ça…
M. Fontecilla : …tant de
temps, là, pour arriver à cette cible-là qui nous intéresse tous, y compris
vous, là. Parce que sinon, on risque d'avoir une mesure, le gel, qui n'impose
pas de… qui va, dans la pratique, à partir d'aujourd'hui, prendre tellement de
temps, là, qu'il va être… qu'il ne sera pas occupé parce que… utilisé parce que
les gens, ça prendra trop de temps. Aujourd'hui, ça va prendre… je ne sais pas,
là, si nous adoptons le projet de loi d'ici demain, bien, ça va commencer
lundi, je ne sais pas, mais ça va prendre… si quelqu'un veut avoir un contrôle
sur le gel, ça va prendre, je ne sais pas, 72 heures ou quatre jours.
Les gens seront beaucoup moins intéressés. Et cette situation-là peut perdurer
à travers le temps, là.
Donc, dans mon optique, là, c'est important
de donner un incitatif législatif fort, un signal aux agences de crédit de
mettre les bouchées doubles pour accélérer la cadence. Et ça, ça va se trouver
dans un texte législatif. Sinon, il n'y aura pas d'incitatifs parce qu'ils
accélèrent les procédures technologiques pour arriver à avoir… à arriver à la
cible que vous avez même établie. Parce que si on ne l'établit pas par écrit
dans un texte de loi, ça peut être… cet objectif-là.
Le Président (M. Simard) :
Bien. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Je vais
dire ça en tout respect, là, je suggère qu'on adopte l'amendement et l'article
amendé, là.
Le Président (M. Simard) :
M. le leader de l'opposition officielle.
M. Fortin :
…a fait la proposition qu'on avance à vitesse grand V pour pouvoir parler des
délais. Je suis d'accord avec lui, moi, je suis prêt à voter sur l'amendement…
M. Girard (Groulx) : …je vais
dire ça en tout respect, là, je suggère qu'on adopte l'amendement et l'article
amendé, là.
Le Président (M. Simard) :
M. le leader de l'opposition officielle.
M. Fortin :
Le ministre fait la proposition qu'on avance à la vitesse grand V pour pouvoir
parler des délais, je suis d'accord avec lui. Moi, je suis prêt à voter sur
l'amendement.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Y aurait-il d'autres interventions sur l'amendement proposé pour
l'article 8? M. le député de René-Lévesque.
M. Ouellet : …d'autres
questions et d'autres débats à 19. Donc, on peut adopter 8.
M. Girard (Groulx) : …
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Alors, nous sommes prêts à procéder. M. le secrétaire.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) : Là, on
vote sur l'amendement?
Le Président (M. Simard) : Sur
l'amendement… tout à fait.
M. Girard (Groulx) : Pour.
C'était la même réponse, mais juste pour savoir sur quoi je vote.
• (16 h 10) •
Le Président (M. Simard) :
Alors, toujours sur l'amendement, veuillez procéder,
M. le secrétaire, s'il vous plaît.
Le Secrétaire
: Je n'ai
pas capté le vote, M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Pour.
Excusez.
Le Secrétaire
: M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
Le Secrétaire
: M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
Le Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
Le Secrétaire
: M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
Le Secrétaire
: M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
Le Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
Le Secrétaire
: M. Ouellet
(René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
Le Secrétaire
: Et M. Simard
(Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention. Donc, l'amendement est voté. Nous pouvons reprendre nos discussions
sur l'article 8 tel qu'amendé. M. le leader.
M. Fortin :
Oui, puisqu'on a avancé à la vitesse grand V, pour répondre aux questions du
ministre, on a un amendement à proposer à l'article 8.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Cet amendement a-t-il été déposé au Greffier?
M. Fortin :
Il le sera à l'instant, M. le Président.
Le Président (M. Simard) :
Très bien. Nous allons suspendre momentanément.
(Suspension de la séance à 16 h 11)
16 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 16 h 35)
Le Président (M. Simard) :
Merci. Au moment de suspendre nos travaux, le leader de l'opposition officielle
nous indiquait son intention de proposer un amendement à l'article 8. Monsieur,
à vous la parole.
M. Fortin :
…on va proposer un amendement qui se lirait comme suit… qui se lit comme
suit : Modifier l'article 8 du projet de loi par l'ajout, à la suite du
deuxième alinéa du suivant :
«La suspension du gel de sécurité ne peut
excéder un jour ouvrable. Ce délai entre en vigueur au moment déterminé par
règlement du gouvernement.»
Alors là, le ministre nous a dit dans son amendement
tantôt, quand on débattait de son amendement, il nous a dit essentiellement :
Bien, parlons de ça, parlons des délais, là, quand on sera rendus au 19. C'est
là qu'on en parle, oui, sauf que l'article 19, il parle essentiellement… il
dit : «L'agent d'évaluation du crédit qui détient le dossier faisant
l'objet d'une demande d'exercice doit transmettre une réponse écrite à la
personne qui l'a faite qui confirme son acquiescement ou présente les motifs de
son refus et l'informe de ses recours.»
Il parle, quand il parle d'une demande
d'exercice, là, il parle de l'ensemble du dossier, moi, je veux parler juste de
la suspension du gel de sécurité parce que la suspension de gel de sécurité
peut avoir un délai qui est différent de bien d'autres affaires qui
s'appliquent dans le projet de loi. Alors…
M. Fortin :
...écrite à
la personne qui l'a faite qui confirme son acquiescement ou présente les motifs
de son refus et l'informe... recours.» Il parle, quand il parle d'une demande
d'exercice, là, il parle de l'ensemble du dossier. Moi, je veux parler juste de
la suspension du gel de sécurité parce que la suspension du gel de sécurité
peut avoir un délai qui est différent de bien d'autres affaires qui
s'appliquent dans le projet de loi. Alors là, là, on est dans cette... exactement
dans cette question-là. L'amendement qu'on vient d'adopter nous dit : Bon,
bien, il va y avoir une suspension pour a, b, c, une révocation pour d'autres.
Parfait. On sait qu'il y a une suspension qui, maintenant, puisque l'amendement
est adopté ou lorsque le projet de loi sera adopté, il pourrait y avoir une
suspension du gel de sécurité. Parfait.
Je vais vous dire, à la lueur de la
conversation que le député de Laurier-Dorion vient d'avoir avec le ministre,
là, je vais vous dire pourquoi c'est important d'avoir un temps maximum tout de
suite. Si on ne met pas de temps maximum, il va y avoir des situations qui vont
se produire, là, où on ne sait pas exactement... Et là je ne sais pas c'est
quoi, qu'est-ce que l'autorité pourrait décider, mais l'autorité va le voir
d'un point de vue financier, qu'est-ce que l'industrie est capable de faire,
c'est quoi les meilleures pratiques. Ça, c'est que le ministre nous a dit
tantôt. Mais il faut le prendre du point de vue du vrai monde, M. le Président.
Il y a quelques semaines, dans l'étude
article par article, le député de Rosemont nous avait fait état d'une dame dans
sa circonscription qui avait envoyé son C.V. pour être caissière. Et la dame en
question, on lui a demandé d'accéder à son dossier de crédit. Je fais
l'hypothèse, M. le Président, que l'employeur qui veut procéder à une embauche
pour un poste de caissière ne veut pas attendre trois, quatre, cinq jours avant
d'embaucher une caissière. Il veut le faire rapidement. Il veut le faire tout
de suite. S'il y a une bonne candidate ou un bon candidat devant lui, il va
être prêt à l'embaucher immédiatement.
Et peut-être que cette dame-là, peut-être
qu'elle était une bonne candidate. Là, elle a eu d'autres enjeux, là, celle que
le député de Rosemont nous avait... le cas que le député de Rosemont nous avait
présenté, il y avait d'autres enjeux paragraphe à son crédit qui peut-être ont
fait en sorte qu'elle n'a pas eu l'emploi. Mais dans le contexte où c'est
quelque chose qui est permis, et, si je comprends bien le ministre, il ne
semble pas y avoir d'objection à ce que ça soit fait comme ça, est-ce qu'on
peut au minimum s'assurer que, parce qu'elle a un gel sur son dossier, elle ne
sera pas pénalisée?
Je vous donne... Je vous l'explique. Deux
candidats, un qui a un gel sur son dossier qui peut-être pas de sa faute, là,
il y a eu une fraude dans son... il y a une fraude sur son compte, elle met un
gel sur son dossier, l'employeur dit : Je veux accéder à ton dossier de
crédit pour décider si je t'embauche ou pas, mais ça prend trois jours y
accéder. L'autre candidat, pas de gel sur son dossier de crédit, il n'a jamais
été victime de fraude. L'employeur va dire : Bien, parfait, j'ai accès à
ton dossier de crédit, il n'y a pas d'enjeu, je t'embauche. Je ne veux pas que
la personne soit pénalisée...
M. Fortin :
…dit : Je veux accéder à ton dossier de crédit pour décider si je
t'embauche ou pas, mais ça prend trois jours y accéder. L'autre candidat,
pas de gel sur son dossier de crédit, jamais été victime de fraude. L'employeur
va dire : Bien, parfait, j'ai accès à ton dossier de crédit, il n'y a pas
d'enjeu, je t'embauche.
Je ne veux pas que la personne soit
pénalisée parce que ça prend un temps excessif faire dégeler son dossier. C'est
pour ça qu'on vous demande de… c'est pour ça que, moi, je vous demande de
mettre une limite sur le délai pour la suspension. Est-ce que vous pouvez
comprendre que ça peut se passer, quelque chose comme ça?
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Bien, en
fait, je pense qu'il y a une incompréhension, là. Le gel, ce sera pour une
activité de crédit. Alors, le gel n'empêchera pas la consultation du dossier de
crédit pour… la communication du dossier de crédit pour une embauche, là.
• (16 h 40) •
M. Fortin :
…c'est un exemple, je peux en prendre un autre, M. le Président. Quelqu'un peut
avoir besoin à un accès au crédit rapidement. Ça arrive, dans la vie. Tu sais,
c'est… des exemples comme ça, je peux vous en sortir toute la journée, là.
M. Girard (Groulx) : O.K. Ça,
c'est… oui, c'est pertinent.
M. Fortin :
Mais ça peut arriver. Dans ce cas-là, quelqu'un a besoin de fonds rapidement,
peu importe pour l'enjeu, là, il peut y avoir toutes sortes d'enjeux dans la
vie qui font en sorte qu'on a besoin d'accéder à du crédit rapidement. Dans ce
cas-là, je ne voudrais pas que quelqu'un soit privé du crédit parce que les
délais sont excessifs pour dégeler son dossier. Vous comprenez ce qu'on est en
train de dire, là?
M. Girard (Groulx) : Oui, je
vous comprends que vous ne voulez pas de délais excessifs. Je n'en veux pas non
plus.
M. Fortin :
O.K., mais un délai excessif, des fois, ça peut être relativement court, quand
même. Quelqu'un peut avoir accès au crédit, il peut avoir besoin du crédit
rapidement. Ça arrive, là. Ça arrive à tous les jours. Alors, si quelqu'un est
obligé d'attendre trois, quatre, cinq jours qu'il y ait un dégel de son
dossier, il n'est pas plus avancé dans certains cas.
C'est pour ça qu'on vous demande de mettre
une limite maximale. C'est pour ça qu'on vous demande… puis là, 24 heures,
là, ça n'a même pas l'air d'être ce que l'industrie fait de façon générale, dans
les autres juridictions, on s'entend, parce qu'ici, il n'y en a pas, mais on a
parlé des États-Unis, tantôt, qui sont limités à 12 heures. Là, on fait la
demande de 24 heures. Ça nous apparaît respectueux de ce qui se fait
ailleurs, ça nous apparaît une limite maximale, puis là, on ne le demande pas
comme dans l'article 19, là, pour tout le reste, là, on le demande juste
pour la suspension du gel.
Est-ce que c'est quelque chose que le
ministre peut considérer et comprendre? Puis ça fait deux fois dans les
dernières deux semaines, là, qu'il me dit : Si on a besoin de régler ça
autour d'une bière ou sur Grande-Allée, on peut le faire. Ça fait deux fois en
deux semaines qu'il le dit. Moi, je suis ouvert à… s'il veut qu'on ferme la
commission aujourd'hui, qu'on aille régler ça sur… pas vrai, le ministre de la
Santé ne serait pas content, il a dit : Pas de contacts sociaux. Mais
quand même. Mais quand même, tu sais, je… On peut trouver toutes les façons de
s'en parler qu'il faut.
M. Girard (Groulx) : …pourrait
être dehors.
M. Fortin :
On pourrait être dehors. Bien, voilà, il y a des belles tables à pique-nique dehors,
ici, à l'extérieur, on peut aller au salon vert.
M. Girard (Groulx) : Il y a de
la place.
M. Fortin :
On va sortir du salon rouge, on va aller au salon vert, on va régler ça, si
vous voulez. Mais…
M. Girard (Groulx) : Il y a de
l'espace.
M. Fortin :
Mais ça nous apparaît important, de mettre une limite, et que ça ne soit pas…
M. Fortin :
...mais quand même, je... On peut trouver toutes les façons de s'en parler
qu'il faut.
M. Girard (Groulx) :
...pourrait être dehors.
M. Fortin :
On pourrait être dehors. Bien, voilà, il y a des belles tables à pique-nique
dehors, ici, à l'extérieur, on peut aller au Salon vert.
M. Girard (Groulx) : Il y a de
la place.
M. Fortin :
On va sortir du salon rouge et on va aller au salon vert, on va régler ça, si
vous voulez.
M. Girard (Groulx) : Il y a de
l'espace.
M. Fortin :
Mais ça nous apparaît important de mettre une limite et que ça ne soit pas...
Et l'autorité pourra évoluer dans le temps, là, l'autorité pourra dire :
Vous avez dit 24 heures, bien nous, on pense que c'est rendu six, la
meilleure pratique, ou on pense que c'est rendu deux heures, ou zéro.
Alors, c'est pour ça que je demande au ministre de comprendre notre argument
puis de faire en sorte que ce soit... qu'il y ait une limite inscrite. Pas aujourd'hui,
mais dès le moment de l'adoption du projet de loi.
M. Girard (Groulx) : Bien, je
pense que la priorité, c'est que le gel soit accessible et, une fois qu'il est
accessible, qu'il puisse être suspendu. Ensuite, à un second degré, qu'il soit
accessible rapidement et qu'il puisse être suspendu rapidement. Évolution plus
tard, temps réel, etc. Alors, l'approche que je préconise, c'est d'utiliser les
lignes directrices de l'AMF pour définir le délai raisonnable. Je suis
pleinement conscient que ce n'est pas l'approche que vous suggérez avec votre amendement.
C'est l'approche que je vous suggère.
M. Fortin :
Oui. On débattra de si c'est exactement l'approche que vous suggérez ou pas à
l'article 19, parce que je vous avoue que ce n'est encore pas clair, dans ma
tête, si vous faites référence à la diligence de l'AMF ou le règlement du gouvernement,
là, qui semble... comme le député de René-Lévesque le disait, avec le terme
«et», semble faire référence au fait qu'il va y avoir les deux.
Mais je vous avoue... j'avoue, M. le Président...
Tu sais, on ne demande pas au gouvernement d'être plus ambitieux qu'il faut,
là. On lui demande tout simplement de donner une limite maximale. Et je pense
qu'on a proposé quelque chose qui était raisonnable, on a proposé quelque chose
qui était atteignable. On ne demande pas aujourd'hui de révolutionner l'industrie
bancaire ou les agences d'évaluation du crédit. On demande simplement une
limite maximale pour que les situations comme ce que j'ai décrit, là, ne se
produisent pas.
Le Président (M. Simard) :
Merci. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Bien,
dans la mesure où le logiciel n'est même pas... puis je dis logiciel... dans la
mesure où l'infrastructure n'est même pas développée, je ne suis pas en mesure
de vous dire si 24 heures, c'est réaliste, 48, 72, on est vraiment dans un
monde théorique. On peut souhaiter, on peut certainement souhaiter que ce soit
disponible en 24 heures. Mais je n'ai pas de moyen de garantir ça. C'est pour
ça que je suggère...
M. Fortin :
Je le sais, que le ministre n'a pas de moyen de garantir ça...
M. Girard (Groulx) : ...on
peut souhaiter... on peut certainement souhaiter que ce soit disponible en
24 heures, mais je n'ai pas de moyen de garantir ça. C'est pour ça que je
suggère...
M. Fortin :
Je le sais que le ministre n'a pas de moyen de garantir ça, et c'est pour ça
que je lui tends une branche d'olive à travers notre amendement parce que je
suggère même que le délai, le délai de 24 heures, là, il entre en vigueur
au moment de déterminer par règlement du gouvernement. Il n'y a rien que les
députés d'opposition haïssent plus que de dire : On peut déterminer
quelque chose par règlement du gouvernement. On ne veut jamais faire ça, on
veut tout le temps le faire dans la loi. Là, je vous dis : Je sais que la
technologie n'est pas prête, je le sais que vous ne savez pas exactement ce que
ça peut dire. Le député de Laurier-Dorion, il disait : Est-ce qu'on peut
avoir une date à laquelle il faut absolument que ce soit en place? Moi, je vous
dis : Prenez 24 heures, mais mettez-le en place à la date que vous
pensez qui est appropriée où la technologie sera rendue, là.
M. Girard (Groulx) : Bien, on
aura l'occasion de discuter de la date plus tard dans le projet de loi et on
aura aussi l'occasion de discuter du délai plus tard et du moyen.
L'article 8 dit simplement que le gel pourra être suspendu.
M. Fortin :
Oui, bien, c'est pour ça... Moi, je parle d'un délai, justement, pour la
suspension du gel. Je ne veux pas vous parler d'un délai pour la révocation des
alertes, je ne veux pas vous parler d'un délai pour la révocation de la note,
je ne veux pas vous parler d'un délai pour la révocation du gel, je veux juste
vous parler de la suspension du gel. Mais c'est pour ça, l'article 8, il
dit ça, là, et c'est ce qu'on vient juste de débattre. Donc, on est en plein
dedans. L'article 19, lui, il fait référence à tout ça. Je ne veux pas
faire référence à tout ça, on vous parle juste de la suspension de gel. Mais,
d'ailleurs, M. le Président, je pense, ça fait sept, huit minutes, là, que
j'argumente avec le ministre, puis je comprends sa position, il ne veut pas le
faire. Je ne m'éternise pas. Je pense que c'est un bon mécanisme, ce serait
bien que ce soit en place et qu'on n'abdique pas cette responsabilité-là au
profit de l'AMF parce que ça peut avoir des implications pour les Québécois et
Québécoises.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il d'autres interventions sur l'amendement proposé? S'il n'y a
pas d'autre intervention, nous allons maintenant procéder à la mise aux voix.
M. le secrétaire...
M. Girard (Groulx) : Mise aux
voix de?
Le Président (M. Simard) : De
l'amendement proposé par le leader de l'opposition officielle.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Fortin (Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
Le Secrétaire
:
M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Asselin (Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Chassin (Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Contre.
Le Secrétaire
:
M. Provençal (Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Reid (Beauharnois)?
M.
Reid
:
Contre.
Le Secrétaire
:
M. Thouin (Rousseau)?
M. Thouin : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Émond (Richelieu)?
M. Émond : Contre.
Le Secrétaire
:
M. Leitão (Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Ouellet (René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
Le Secrétaire
:
M. Simard (Montmorency)?
Le Président (M. Simard) :
Abstention.
Donc, l'amendement est rejeté. Nous
reprenons nos discussions sur l'article 8 tel qu'amendé. Y aurait-il d'autres
interventions à cet égard? S'il n'y a pas d'autre intervention, nous allons
procéder à la mise aux voix de...
Le Président (M. Simard) :
…abstention. Donc, l'amendement est rejeté. Nous reprenons nos discussions sur l'article
8 tel qu'amendé. Y aurait-il d'autres interventions à cet égard? S'il n'y a pas
d'autre intervention, nous allons procéder à la mise aux voix de l'article 8
tel qu'amendé. M. le secrétaire.
Le Secrétaire
: Pour,
contre, abstention. M. Girard (Groulx)?
M. Girard (Groulx) : Pour.
Le Secrétaire
: M. Asselin
(Vanier-Les Rivières)?
M. Asselin : Pour.
Le Secrétaire
: M. Chassin
(Saint-Jérôme)?
M. Chassin :
Pour.
Le Secrétaire
: M. Provençal
(Beauce-Nord)?
M.
Provençal : Pour.
Le Secrétaire
: M. Reid
(Beauharnois)?
M.
Reid
: Pour.
Le Secrétaire
: M. Thouin
(Rousseau)?
M. Thouin : Pour.
Le Secrétaire
: M. Émond
(Richelieu)?
M. Émond : Pour.
Le Secrétaire
: M. Fortin
(Pontiac)?
M. Fortin :
Pour.
Le Secrétaire
: M. Leitão
(Robert-Baldwin)?
M. Leitão : Pour.
Le Secrétaire
: M.
Fontecilla (Laurier-Dorion)?
M. Fontecilla : Pour.
Le Secrétaire
: M. Ouellet
(René-Lévesque)?
M. Ouellet : Pour.
Le Secrétaire
: M. Simard
(Montmorency)?
• (16 h 50) •
Le Président (M. Simard) :
Abstention. L'article 8, tel qu'amendé, est donc adopté. Toujours dans le
chapitre III, nous passons maintenant à l'article 9. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Alors, je
vais vous lire l'article 9. Je suis toujours dans le chapitre III, Mesures de
protection, Droits des personnes concernées, Recours et plaintes. Mesures de
protection. Section I. O.K.
Article 9 : «Le gel de sécurité
interdit à l'agent d'évaluation du crédit qui détient le dossier qui en fait
l'objet de communiquer les renseignements personnels qu'il contient ainsi que
ceux qu'il produit à partir de ceux-ci, lorsque cette communication a pour fin
la conclusion d'un contrat de crédit, l'augmentation du crédit consenti en
vertu d'un tel contrat ou la conclusion d'un contrat de louage à long terme de
biens.
«Pour l'application du présent article :
«Le crédit faisant l'objet d'un contrat
s'entend au sens du paragraphe f de l'article 1 de la Loi sur la protection du
consommateur (chapitre P-40.1) — j'aurais dû dire 1°, je vais relire.
«Pour l'application du premier article :
«1° le crédit faisant l'objet d'un contrat
s'entend au sens du paragraphe f de l'article 1 de la Loi sur la protection du
consommateur (chapitre P-40.1);
«2° le contrat de louage à long terme de
biens s'entend au sens donné à cette expression par l'article 150.2 de cette
loi.
«Toutefois, ces définitions s'appliquent
même si la personne concernée n'est pas un consommateur.»
Commentaire. L'article 9 de la Loi sur les
agents d'évaluation du crédit définit le gel de sécurité. Il en circonscrit l'application
aux communications ayant pour fin la conclusion d'un contrat de crédit…
M. Girard (Groulx) :
...concernée n'est pas un consommateur.»
Commentaire. L'article 9 de la Loi
sur les agents d'évaluation du crédit définit le gel de sécurité. Il en
circonscrit l'application aux communications ayant pour fin la conclusion d'un
contrat de crédit, l'augmentation du crédit ou la conclusion d'un contrat de
louage à long terme de biens au sens de la Loi sur la protection du
consommateur (chapitre P-40.1). Il prévoit que le gel de sécurité peut
s'appliquer à toute personne physique, incluant celle qui ne se qualifie pas de
consommateur au sens de cette loi.
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il des commentaires? M. le leader de l'opposition.
M. Girard (Groulx) : Nous
aimerions proposer un amendement.
Le Président (M. Simard) :
Ah bon! Très bien. Est-il déjà transmis au greffier? Nous allons suspendre nos
travaux momentanément.
(Suspension de la séance à 16 h 52)
(Reprise à 16 h 57)
Le Président (M. Simard) :
Alors, au moment de suspendre nos travaux, le ministre nous indiquait son
intention de déposer un amendement à l'article 9. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Alors, je
lirais l'amendement?
Le Président (M. Simard) :
S'il vous plaît.
M. Girard (Groulx) : Alors,
article 9. À l'article 9 du projet de loi : Remplacer, dans le
premier alinéa, «ou la conclusion d'un contrat de louage à long terme de biens…
Le Président (M. Simard) : ...article
9. M. le ministre.
M. Girard (Groulx) : Alors, je
lirais l'amendement?
Le Président (M. Simard) :
S'il vous plaît.
M. Girard (Groulx) : Alors,
article 9 :
À l'article 9 du projet de loi :
1° remplacer, dans le premier alinéa, «ou
la conclusion d'un contrat de louage à long terme de biens» par «, la
conclusion d'un contrat de louage à long terme de biens ou d'un contrat à
exécution successive de service fourni à distance»;
2° insérer, après le premier alinéa, le
suivant:
«L'agent doit aviser le tiers, à qui le gel
lui interdit de communiquer les renseignements personnels, de l'exigence...
excusez-moi, de l'existence de ce gel.»;
3o insérer, après le paragraphe
2° du deuxième alinéa, le paragraphe suivant:
«3o le contrat à exécution
successive de service fourni à distance est celui auquel s'applique la section
VII du chapitre III du titre I de cette loi.»
Commentaire :
Cet amendement a pour objet d'empêcher un
agent d'évaluation du crédit de communiquer les renseignements personnels d'une
personne dont le dossier fait l'objet d'un gel de sécurité à un tiers lorsque
cette communication a pour fin la conclusion d'un contrat à exécution successive
de service fourni à distance, notamment un contrat de téléphonie cellulaire. Il
a aussi pour objet d'obliger un agent à aviser le tiers à qui il ne peut communiquer
les renseignements personnels demandés en raison d'un gel de sécurité de l'existence
de ce gel.
Le texte de l'article 9 du projet de loi,
tel qu'amendé, se lira ainsi :
«Le gel de sécurité interdit à l'agent
d'évaluation du crédit qui détient le dossier qui en fait l'objet de communiquer
les renseignements personnels qu'il contient ainsi que ceux qu'il produit à
partir de ceux-ci, lorsque cette communication a pour fin la conclusion d'un contrat
de crédit, l'augmentation du crédit consenti en vertu d'un tel contrat ou la conclusion
d'un contrat de louage à long terme de biens ou d'un contrat à exécution successive
de service fourni à distance.
«L'agent doit aviser le tiers, à qui le gel
lui interdit de communiquer les renseignements personnels, de l'existence de ce
gel.
«Pour l'application du présent article:
«1° le crédit faisant l'objet d'un contrat
s'entend au sens du paragraphe f de l'article 1 de la Loi sur la
protection du consommateur (chapitre P-40.1);
«2° le contrat de louage à long terme de
biens s'entend au sens donné à cette expression par l'article 150.2 de cette
loi.
• (17 heures) •
«3o le contrat à exécution
successive de service fourni à distance est celui auquel s'applique la section
VII du chapitre III du titre I...
17 h (version non révisée)
M. Girard (Groulx) : ...le
contrat de louage à long terme de biens s'entend au sens donné à cette
expression par l'article 150.2 de cette loi;
«3° le contrat à exécution successive de
service fourni à distance est celui auquel s'applique la section VII du
chapitre III du titre I de cette loi.
«Toutefois, ces définitions s'appliquent
même si la personne concernée n'est pas un consommateur.»
Le Président (M. Simard) :
Merci. Y aurait-il des commentaires? M. le leader de l'opposition.
M. Fortin :
Pouvez-vous m'expliquer, M. le ministre, dans quel contexte ça s'appliquerait,
ce que vous venez de proposer, là, au contrat de téléphonie cellulaire? Je veux
essayer de comprendre ce que vous êtes en train de nous dire, là. Donnez-moi le
scénario dans lequel ça s'applique.
M. Girard (Groulx) : J'avais
envie de passer la parole à notre justice parce que j'avoue que la séquence de
la lecture du texte de l'amendement... peut-être que vous pourriez nous donner un
peu de contexte puis, si ce n'est pas suffisant, je...
Le Président (M. Simard) :
Me Roy.
M. Roy (Gabriel) : Oui, M. le
Président. En fait, c'est ça, essentiellement, l'article 9 vise à indiquer
c'est quoi la portée du gel de sécurité, dans quel cas il va s'appliquer grosso
modo. Donc, on parle d'abord de la conclusion... En fait, on fait référence à
des définitions de contrat qui sont dans la Loi sur la protection du consommateur
parce que c'est les consommateurs qu'on vise en fait puis c'est le type de
contrats pour lesquels il y a des protections accordées aux consommateurs dans
la LPC. Donc, juridiquement, on fait le lien conceptuel avec ces contrats-là de
la Loi sur la protection du consommateur.
Donc, on a le contrat de crédit qui
comprend évidemment les marges de crédit, les cartes de crédit. Le contrat de
louage à long terme de bien, c'est parce qu'il y a une pratique en matière
d'automobile, là, qui a nécessité un ajout dans la Loi sur la protection du
consommateur pour tenir compte du consommateur pour tenir compte de la
possibilité de louer une voiture à long terme. Finalement, c'était un peu comme
du crédit mais ce n'en était pas, donc on a rajouté ce concept-là dans la Loi
sur la protection du consommateur. Puis là, avec l'amendement, le contrat à
exécution successive de service fourni à distance, c'est le
terme — assez technique, j'en conviens — qui est utilisé
dans la Loi sur la protection du consommateur et qui grosso modo vise les
contrats de télécommunication incluant donc les contrats de téléphonie
cellulaire.
Et ces contrats-là, quand il y a un
dossier... quand le dossier d'une personne va faire l'objet d'un gel de
sécurité, les personnes qui se proposent de... dans le fond quand... s'il y a
quelqu'un qui veut conclure un de ces contrats-là, par exemple, je veux obtenir
une carte de crédit, donc c'est un contrat de crédit qui est visé, à ce
moment-là, s'il y a un gel de sécurité sur mon dossier, l'application de cet
article-là va faire en sorte qu'il y aura interdiction à l'agent de communiquer
mon dossier de crédit au commerçant — on peut penser à une
institution financière en l'occurrence — qui serait sur le point, là,
de m'octroyer ma carte de crédit.
M. Girard (Groulx) : Ou une
compagnie de cellulaire.
M. Roy (Gabriel) : Ou une
compagnie de cellulaire, effectivement...
M. Girard (Groulx) : De
télécommunication, excusez-moi.
M. Roy (Gabriel) : Oui, c'est
ça.
M. Fortin :
Oui, O.K. Donc, je fais un contrat avec Bell. Moi, je vais... je signe un
contrat avec Bell. Bell appelle pour avoir mon dossier de crédit. Il y a un
gel, ils ne peuvent pas l'avoir.
M. Roy (Gabriel) : Exactement.
M. Fortin :
O.K.
M. Girard (Groulx) : Mais
c'est important, la nuance, là, ce n'est pas Bell appelle, puis l'agent
dit : Je ne peux pas te donner le dossier, là. Il doit dire...
M. Fortin :
...va amener...
M. Girard (Groulx) :
...télécommunication...
M. Fortin :
Oui, c'est ça, je fais un contrat avec Bell. Moi, je vais... je signe un
contrat avec Bell. Bell appelle pour avoir mon dossier de crédit. Il y a un
gel, ils ne peuvent pas l'avoir.
M. Roy (Gabriel) : Exactement.
M. Fortin :O.K.
M. Girard (Groulx) : Mais
c'est important, la nuance, là. Ce n'est pas, Bell appelle, puis l'agent
dit : Je ne peux pas te donner le dossier, là. Il doit dire : Je ne
peux pas te donner le dossier, il y a un gel.
M. Fortin :
Oui, ça, c'est juste : Il y a un gel.
M. Girard (Groulx) : Non, mais
en plus, il doit être...
M. Fortin :
C'est juste avec votre amendement qu'il est obligé de le dire, il y a un gel.
M. Girard (Groulx) : Oui.
M. Fortin :
C'est ça, avec l'amendement que vous introduisez. Je comprends que l'article 9
initial ne dit pas ça, mais l'article...
M. Girard (Groulx) : Mais...
M. Fortin :
...amendé, avec votre amendement, dit ça.
M. Girard (Groulx) : Exactement,
et ajoute les contrats de cellulaire.
M. Fortin :
Oui. Parfait. La partie, là, la deuxième partie de votre amendement, celle qui
dit essentiellement que l'agent doit aviser le tiers à qui le gel lui interdit
de communiquer les renseignements personnels de l'existence de ce gel, ça,
c'est Bell qui demande essentiellement d'avoir le dossier de crédit, et là on
doit lui dire : On ne peut pas, il y a un gel. C'est ça? Ça, c'est ce
que... Et ça, c'était la demande de Desjardins, c'était la demande d'autres
groupes, si je ne me trompe pas?
M. Girard (Groulx) :
Desjardins avait plusieurs demandes, là.
M. Fortin :
Oui, mais il me semble que ça faisait partie de leurs demandes, ça?
M. Girard (Groulx) : C'était
plus les groupes de consommateurs que Desjardins, je crois. Et, de mémoire,
Desjardins ne voulait pas que ça s'applique pour une augmentation de crédit
et...
M. Fortin :
«Le Mouvement Desjardins recommande, en cas de gel de sécurité, d'obliger les
agences de crédit à indiquer à l'institution financière qu'il y a gel au
dossier, plutôt que de ne rien envoyer.»
M. Girard (Groulx) : Vous avez
raison.
M. Fortin :
Il y avait les groupes de consommateur, mais il y avait également... il y en
avait d'autres.
M. Girard (Groulx) : Non, je
vous donne raison. Il y avait aussi... J'y vais par mémoire, là. Vous, vous
avez le verbatim, peut-être. Mais il... Desjardins nous a demandé que le gel ne
s'applique pas pour une augmentation de crédit, ce que nous ne...
M. Fortin :
...retenons pas.
M. Girard (Groulx) : ...ne
retenons pas comme suggestion.
M. Fortin :
D'accord. Pourquoi? Pourquoi vous ne la retenez pas?
M. Girard (Groulx) : Bien,
nous considérons une augmentation de crédit comme un exercice d'octroi de
crédit.
M. Fortin :
Donc, vous dites : Il y a un gel, il y a un gel sur le dossier. Desjardins
dit : On veut augmenter le crédit. Ils ne peuvent pas. Parfait, je n'ai pas
de problème avec ça.
M. Girard (Groulx) :
D'ailleurs, c'est une mauvaise pratique, extrêmement mauvaise.
M. Fortin :
Je suis d'accord avec vous.
M. Girard (Groulx) : Puis je
ne dis pas que Desjardins fait ça, là, je... Là, on sort de la demande de
Desjardins. Augmenter le crédit d'un client sans son consentement, c'est
inacceptable.
M. Fortin :
On est sur la même longueur d'onde. Ceci étant, ce n'est pas impossible que le
client le demande, oublie de faire la suspension du gel. Mais, non, non,
augmenter le crédit sans parler au client, là, c'est... ça devrait
effectivement ne pas être inclus ici. Pour leur demande, leur demande d'obliger
les agences de le dire, qu'il y a un gel, pourquoi vous pensez que c'est
important?
M. Girard (Groulx) : Je pense
que...
M. Fortin :
...ça devrait effectivement ne pas être inclus ici. Pour leur demande, leur
demande d'obliger les agences de le dire qu'il y a un gel, pourquoi vous pensez
que c'est important?
M. Girard (Groulx) : Je
pense que... est-ce que vous avez un commentaire pertinent là-dessus?
M. Roy (Gabriel) : Oui.
M. Girard (Groulx) :
Bien, allez-y.
M. Roy (Gabriel) : En fait,
c'est simplement... c'est pour une question de... dans le fond, de stabilité
puis de... tu sais, par exemple, les institutions financières doivent se gouverner...
si, par exemple, il y a une demande, c'est informatisé. Puis si, du côté
d'Equifax, c'est le silence radio, on pourrait penser qu'il y a des problèmes techniques,
qu'ils pourraient penser qu'ils sont en attente d'une réponse. Donc, la moindre
des choses, c'est d'indiquer que, s'il n'y a pas de dossier de crédit qui va
leur être envoyé, c'est qu'ils sachent pourquoi. O.K., il y a un gel. C'est
pour, disons, rendre les relations d'affaires plus évidentes, là.
M. Fortin :
Pas de problème. En fait, ça ne pénalise pas le client non plus. L'institution
financière n'a pas de mauvaise impression du client. Il sait qu'il y a un gel
puis il a juste à dire à son client de le suspendre pendant un temps si c'est
nécessaire, si c'est ça que le client veut.
M. Girard (Groulx) : Et
ça, c'est le bon scénario, là, où il y a une demande de crédit légitime.
M. Fortin :
Oui, oui, c'est ça.
M. Girard (Groulx) : Mais
on veut surtout éviter les demandes illégitimes.
M. Fortin :
On est d'accord.
Je ne pensais pas aller là-dessus tout de
suite, M. le Président, mais là le ministre ouvre pas mal grand la porte en
ajoutant les contrats à exécution successive à distance, là, les contrats de
téléphonie cellulaire.
Juste avant de rentrer dans l'intention du
ministre, y a-tu autre chose qui peut être inclus là-dedans? Est-ce que mon
câblodistributeur à la maison, c'est-u considéré un contrat à exécution
successive à distance? Y a-tu autre chose que des contrats de téléphonie
cellulaire?
M. Roy (Gabriel) : Oui.
C'est tout ce qui est... ça peut inclure les forfaits de télévision. Tout ce
que les compagnies comme Vidéotron, Bell offrent comme services, là. Donc, oui,
c'est ça.
M. Fortin :
Est-ce qu'il a d'autres... à votre connaissance, est-ce qu'il y a d'autres
compagnies qui offrent des contrats d'exécution successive à distance qui
demandent des dossiers de crédit?
M. Roy (Gabriel) : Pas à
ma connaissance.
M. Fortin :
Vous non plus, M. le ministre?
M. Girard (Groulx) :
Bien, en tout cas, je peux vous dire que le motif de l'amendement, c'était de
couvrir les services de télécommunications.
M. Fortin :
Oui, je comprends. Je ne veux juste pas ouvrir la porte à d'autres.
M. Girard (Groulx) :
Alors, vous me posez la question si...
M. Fortin :
Si vous en connaissez d'autres qui demandent pour des dossiers de crédit.
M. Girard (Groulx) : Pour
octroyer du crédit?
M. Fortin :
Oui.
M. Girard (Groulx) : Non.
M. Fortin :Il n'y en a pas d'autres. C'est le seul.
M. Girard (Groulx) : Mais
là on aurait couvert les institutions financières.
M. Fortin :
Oui. J'essaie de comprendre. Sous la définition d'un contrat à exécution
successive, là, je sais que, ça, c'est une pratique. Le recours au dossier de
crédit, c'est une pratique que les compagnies de téléphonie cellulaire font.
Mais est-ce qu'il y a d'autres compagnies qui cadrent dans la définition d'un
contrat à exécution successive qui ont cette pratique-là?
(Consultation)
M. Fortin :
Non, O.K.
M. Girard (Groulx) : Pas
à ce que je sache. Mais je...
M. Fortin :
Pas... O.K. Ça me va. Je n'en ai pas qui me vient en tête non plus. Mais je
voulais juste valider...
M. Girard (Groulx) : Pas
à ce que je sache.
M. Fortin :
...qu'on n'ouvrait pas la porte à autre chose, là, que c'était vraiment...
M. Girard (Groulx) :
Puis...
M. Fortin :
…que les compagnies de téléphonie cellulaire font. Est-ce qu'il y a d'autres
compagnies qui cadrent dans la définition d'un contrat à exécution successive
qui ont cette pratique-là? Non, O.K.
M. Girard (Groulx) : Pas à ce
que je sache.
M. Fortin : O.K. Ça me va. Je
n'en ai pas qui me viennent en tête non plus.
M. Girard (Groulx) : Pas à ce
que je sache.
M. Fortin :
Mais je voulais juste valider avec vous qu'on n'ouvrait pas la porte à autre
chose, là, que c'était vraiment ce que vous aviez en tête.
M. Girard (Groulx) : Non, puis
j'imagine que… puis moi, je vais demander une précision dans le même sens que…
est-ce que… Tantôt vous avez référé aux voitures, mais est-ce que c'est…
l'article 2 va couvrir les meubles à crédit aussi?
M. Roy (Gabriel) : Oui, les
ventes à tempérament, ces choses-là.
M. Girard (Groulx) : Vous
appelez ça comment, des ventes…
• (17 h 10) •
M. Roy (Gabriel) : À
tempérament.
M. Girard (Groulx) : Oui. Je
n'ai jamais entendu cette expression-là. Je ne sais pas s'il y a beaucoup de
gens qui achètent leurs meubles à tempérament.
M. Roy (Gabriel) : Bien, c'est
l'expression, c'est ça.
M. Girard (Groulx) : O.K.
Alors, les meubles, les jouets, là, les VTT, ces choses-là, c'est… les
tondeuses à contrat, c'est dans le numéro 2?
M. Roy (Gabriel) : Oui, c'est
ça.
M. Fortin :
O.K. Là, parce que vous introduisez le concept du contrat à exécution
successive, je vous le demande, est-ce que vous pensez, M. le ministre, qu'une
compagnie de téléphonie cellulaire devrait pouvoir avoir les renseignements
personnels au dossier de crédit de quelqu'un qui fait la demande d'un tel
contrat?
M. Girard (Groulx) : Est-ce
que je pense qu'une compagnie de télécommunication doit avoir accès au contrat
de crédit pour signer un contrat avec un…
M. Fortin :
Est-ce que c'est normal qu'ils demandent l'accès au dossier de crédit?
M. Girard (Groulx) : C'est la
pratique normale.
M. Fortin :
Oui, je sais que c'est la pratique normale. Est-ce que c'est une bonne chose?
M. Girard (Groulx) : Je n'ai
pas de… c'est une pratique commerciale. Je n'ai pas d'opinion qualitative si
c'est une bonne chose ou non, là, mais…
M. Fortin :
Oui, mais, en fait, vous devriez en avoir une, opinion qualitative parce que
là, vous n'êtes pas juste… je ne le dis pas méchamment, là, mais vous n'êtes
pas un citoyen privé, vous n'êtes pas un banquier, vous n'êtes pas dans votre
profession passée, là, vous êtes en train de nous présenter un projet de loi
qui est ici pour protéger le consommateur.
M. Girard
(Groulx) : Hum-hum.
M. Fortin :
Donc, vous êtes celui qui nous proposez quelque chose pour protéger le
consommateur. On se demande si le consommateur a besoin d'être protégé par
rapport à des demandes comme celles-là.
M. Girard (Groulx) : Mais ce
qu'on veut surtout protéger, c'est qu'il y aurait des demandes illégitimes.
M. Fortin :
Oui. Puis ça, vous considérez ça une demande légitime? Vous considérez que
c'est légitime, dans le fond, qu'une compagnie de téléphonie cellulaire demande
accès au dossier de crédit.
M. Girard (Groulx) : Qu'une
compagnie de téléphonie cellulaire veuille connaître la cote de crédit ou voir
le dossier de crédit pour conclure un contrat, comment est-ce qu'on l'a
qualifié, le contrat, là, à exécution successive, c'est une pratique
commerciale légitime, oui.
M. Fortin :
Oui? O.K. C'est tout pour l'instant, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Je
vous remercie. Alors, le député de René-Lévesque souhaitait intervenir, après
quoi, je céderai la parole, en guise d'alternance, au député de Laurier-Dorion.
M. le leader de la troisième opposition.
M. Ouellet : Parfait, merci
beaucoup, M. le Président. Est-ce que vous pourriez nous donner un exemple de
dossier…
M. Fortin :
…oui? O.K. C'est tout pour l'instant, M. le Président.
Le Président (M. Simard) : Je
vous remercie. Alors, le député de René-Lévesque souhaitait intervenir, après
quoi, je céderai la parole, en guise d'alternance, au député de Laurier-Dorion.
M. le leader de la troisième opposition.
M. Ouellet : Parfait, merci
beaucoup, M. le Président. Est-ce que vous pourriez nous donner un exemple de
dossier de crédit qui serait échangé pour lequel le verrou de crédit ne
pourrait pas s'appliquer? Parce que, là, on a catégorisé certains secteurs en
disant : Pour ça, le verrou de crédit s'applique puis voici les
dispositions. Avez-vous un exemple où est-ce que quelqu'un demanderait le
dossier de crédit, il y aurait un verrou et il y aurait accès quand même?
(Consultation)
M. Girard (Groulx) : Les
exemples standards, là, je pense, qu'on a amorcé la discussion, c'est les
employeurs, les locateurs.
M. Ouellet : Donc…
M. Girard (Groulx) : Mais si
je viens faire la distinction, là, ce qu'on essaie de définir ici… juste être
sûr, là, que j'ai le bon… à l'article 9, ce sont des processus d'octroi de
crédit. Il y a des activités où il n'y a pas octroi de crédit, où il y a
consultation du dossier de crédit.
M. Ouellet : Donc, pourquoi ne
pas permettre que le verrou de crédit s'applique sur toute consultation, dans
ce cas-là? Si je décide, bien honnêtement, que je veux que personne ne consulte
mon dossier de crédit, ça ne serait pas là une barrière, M. le ministre,
notamment dans le milieu de l'habitation, notamment dans le milieu des
recherches d'emploi, où est-ce que l'employeur pourrait demander le dossier de
crédit pour un emploi qui, à notre avis, ne requerrait pas ce genre
d'information là?
M. Girard (Groulx) : Mais c'est-à-dire
que nous, on a choisi que la portée soit sur l'octroi de crédit. On parle ici
d'un gel du crédit, on veut éviter que le consommateur, le citoyen subisse un
risque financier. Ça, la nature du gel est de prévenir un risque financier.
Donc, c'est pour ça qu'on a énuméré les activités de crédit et c'est pour ça
qu'on a, par amendement, inclus ce que nous considérons une forme d'activité de
crédit, c'est-à-dire les contrats de…
M. Ouellet : On va faire un
scénario ensemble. Est-ce que quelqu'un qui s'est fait voler ses données
pourrait se faire cloner son identité et la personne malveillante pourrait
louer un appartement en son nom, y habiter pendant quelques mois, le détruire
ou y voler des biens, partir. Et la personne qui s'est fait frauder, elle,
serait prise avec, malheureusement, le problème…
M. Ouellet : ...voler ses
données pourrait se faire cloner son identité et la personne malveillante
pourrait louer un appartement en son nom, y habiter pendant quelques mois, le
détruire ou y voler des biens, partir. Et la personne qui s'est fait frauder,
elle, serait prise avec, malheureusement, le problème. Est-ce que ce genre
d'histoire là pourrait arriver?
M. Girard (Groulx) :
Recontez-moi votre histoire, là.
M. Ouellet : O.K. C'était une
fois un gars... Non, ce n'est pas vrai.
M. Girard (Groulx) : J'avoue
que vous m'avez perdu, là.
Une voix
: ...
M. Ouellet : Pardon?
Une voix
: ...
M. Girard (Groulx) : Non.
Racontez-moi votre histoire.
M. Ouellet : Quelqu'un se
fait voler des données et donc on usurpe son identité. La personne qui usurpe
l'identité se fait passer pour la personne, loue un appartement, un
condominium, y habite quelques mois, y fait des bris, le vandalise et ou, si
c'était une location avec des biens, meubles, vole le stock puis il s'en va. Est-ce
que, si j'avais eu le gel de crédit, la personne qui aurait voulu louer à cette
personne frauduleuse, ça aurait pu arriver, si elle avait consulté le dossier
de crédit?
M. Girard (Groulx) : Je vais
suspendre, là. J'avoue que... là, vous... Dans votre histoire, là, pour que
votre histoire tienne, là, il faut que la personne paie le loyer, elle pousse
l'usurpation d'identité jusqu'à se faire passer pour une bonne personne, et
puis à moment donné, elle se révèle être une mauvaise personne.
M. Ouellet : Oui, parce
qu'elle ne paiera pas son premier mois, son deuxième mois, son troisième mois.
M. Girard (Groulx) : Non,
mais, généralement, là, les clés viennent avec des paiements, là.
M. Ouellet : Pas nécessairement.
Je paie mon premier mois, je n'ai pas nécessairement de dépôt, je ne paie pas
le deuxième, le troisième.
M. Girard (Groulx) : Donc, il y
a simulation d'identité.
M. Ouellet : Absolument.
C'est une personne malveillante qui a de mauvaises idées.
M. Girard (Groulx) : Dans
votre histoire, il y a une période de simulation.
M. Ouellet : Oui. Oui.
M. Girard (Groulx) : O.K. Je
vais demander de suspendre, là.
Le Président
(M. Simard) : Alors, nous allons suspendre.
(Suspension de la séance à 17 h 17)
(Reprise à 17 h 24)
Le Président (M. Simard) :
Bien, chers collègues, à l'ordre! Alors, nous allons reprendre sur cette
réponse tant attendue, dis-je. M. le ministre, à vous la parole.
M. Girard (Groulx) : D'abord,
merci pour la question. Et, en fait, je pense qu'ici ce qu'on cherche, c'est…
Le Président (M. Simard) : ...à
l'ordre! Alors, nous allons reprendre sur cette réponse tant attendue, dis-je. M.
le ministre, à vous la parole.
M. Girard (Groulx) : D'abord,
merci pour la question. Et en fait, je pense qu'ici, ce qu'on cherche, c'est un
équilibre, et l'équilibre, c'est de restreindre le gel aux activités de crédit,
et dans votre cas vous aimeriez étendre la portée du gel. Je soupçonne que
d'autres membres de cette commission voudraient restreindre l'accès du dossier
de crédit dans les activités de location. Et donc je suggère que, dans le cadre
du projet de loi sur les agents d'évaluation de crédit, on ne s'insère pas dans
les rôles et responsabilités du MAMH et des activités de location. Je soupçonne
qu'un autre parti présent ici va... a des réticences à l'utilisation du dossier
de crédit pour signer des baux. Dans votre cas, vous voudrez et vous voudriez
que ça s'applique systématiquement. Moi, je vous propose l'équilibre, qu'on
s'en tienne aux activités d'octroi de crédit. Quant à la possibilité que vous
avez évoquée, bien que le scénario soit extrême, c'est effectivement possible.
M. Ouellet : O.K. Je vais
juste peut-être préciser, M. le ministre. Si nous ne sommes pas capables de
vous convaincre de restreindre la transmission d'information des dossiers de
crédit, notamment dans le cas des consultations pour la location de loyers,
comme on est à cette étape-là, l'autre mesure qu'on pourrait mettre,
minimalement, c'est que le dossier de crédit peut être verrouillé si la
personne le veut. Là, ce que vous me dites, dans les deux cas vous ne voulez
pas : vous ne voulez pas qu'on restreigne le fait que des propriétaires pourraient
obtenir le dossier de crédit; et vous voulez... l'autre cas, si c'était
possible, que quelqu'un qui veut le verrouiller ne puisse pas le verrouiller.
C'est ce que je comprends? Dans le cas de l'habitation.
M. Girard (Groulx) : Est-ce
que vous venez de faire un coming out que vous voulez restreindre l'usage du
dossier de crédit dans la location?
M. Ouellet : Un coming out?
Je confirme à ma conjointe que je suis toujours en amour avec elle.
On a ces discussions de banquette régulièrement...
M. Ouellet : ...et je
confirme à ma conjointe que je suis toujours en amour avec elle. On a ces discussions
de banquette. On a ces discussions de banquette régulièrement, les oppositions.
Et c'est quelque chose qu'on voulait regarder, qu'on voulait discuter. Je
n'irais pas aussi loin en disant qu'on voulait le restreindre complètement,
mais je pense que ça méritait d'avoir la discussion avec les collègues pour
voir est-ce que c'était la bonne chose à faire et, si oui, comment ça pouvait être
positif ou comment ça pouvait être négatif.
Cela étant dit, la première mesure, puis
ça, c'est celle-là que j'avais la discussion avec vous, c'est que,
minimalement, si quelqu'un ne veut pas, est-ce qu'il peut, minimalement, geler
son dossier de crédit, qui ne sera pas accessible par les locateurs? Là, vous
me dites que vous n'êtes pas intéressé à cela. Vous voulez vous concentrer sur
la liste que vous nous avez soumise, donc, la liste qui est amendée. C'est ce
que je comprends.
M. Girard (Groulx) : Oui.
Je souhaite que le gel de crédit s'applique à une activité de crédit où il y a
un risque financier pour le client.
M. Ouellet : Mais vous
êtes d'accord avec moi qu'il y a un risque financier...
M. Girard (Groulx) : Oui,
mais dans le cas extrême que vous avez dit, oui.
M. Ouellet : Extrême?
Pas si extrême que ça. Possible.
M. Girard (Groulx) :
Bien, il n'y a pas... Je ne pense pas que c'est une pratique courante, là.
M. Ouellet : Non, mais
on a des... Juste...
M. Girard (Groulx) : Mais
je suis vraiment hors de mon... de ma...
M. Ouellet : Pardon?
Excusez.
M. Girard (Groulx) : Je
n'ai pas de statistiques là-dessus. Je ne devrais pas m'avancer.
M. Ouellet : O.K. Mais
ce que vous nous dites, c'est que ce genre de discussion là, nous devrions
l'avoir avec le ministère des Affaires municipales. C'est ce que je comprends.
M. Girard (Groulx) :
Bien, je pense que, si on veut discuter de toute la problématique du logement,
de l'accès au logement, tout ça, je pense que le projet de loi n° 53,
ce n'est pas le véhicule pour ça. Mais ce qui d'aucune façon ne diminue
l'importance de cet enjeu-là. Mais le projet de loi n° 53 n'est pas le
véhicule pour discuter d'accès au logement, là.
M. Ouellet : O.K. Puis
je veux terminer là-dessus parce que, de toute façon, il y a d'autres moments à
d'autres endroits dans le p.l. où est-ce que j'aurais
effectivement d'autres amendements pour préciser certaines choses qu'on veut
voir circonscrites.
• (17 h 30) •
Mais comprenez-moi bien, là,
je comprends qu'on crée un nouveau droit pour encadrer les agences de crédit,
droit qui n'existait pas. Et donc il est tout à fait légitime, je pense, pour
les formations présentes ici de se poser la question de quelle façon on peut
bien encadrer l'utilisation de ces informations-là de ces agences de crédit. On
faisait référence tout à l'heure aux propriétaires qui les consultent dans le
cas de gens qui voudraient louer des loyers. Évidemment, il y a des gens qui le
consultent pour des emplois et, à notre avis, il y a de la discrimination qui
se fait de façon... je veux dire, de façon abusive dans certains cas, parce
qu'on veut discréditer l'emploi de quelqu'un tout simplement parce que son
score de crédit n'est pas au niveau que l'entreprise le voudrait...
17 h 30 (version non révisée)
M. Ouellet : …des loyers, évidemment,
il y a des gens qui le consultent pour des emplois et, à notre avis, il y a de
la discrimination qui se fait de façon… je vais dire, de façon abusive dans
certains cas, parce qu'on veut discréditer l'emploi de quelqu'un, tout
simplement parce que son score de crédit n'est pas au niveau que l'entreprise
le voudrait.
Donc, je m'arrête là-dessus, j'aurai… j'ai
d'autres endroits pour mener à bien d'autres discussions, mais je vous entends.
M. Girard (Groulx) : Le projet
de loi vise à encadrer les agents d'évaluation de crédit et, vous, vous faites
référence à une utilisation pour… mais on aura d'autres endroits pour en
discuter.
M. Ouellet : Oui, parce que
c'est eux qui détiennent l'information, c'est leur business, donc c'est pour
ça... cette discussion.
Le Président (M. Simard) :
Merci à vous, cher collègue. M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : M. le
Président, en fait, toute cette discussion-là nous ramène à une question,
là : Qui a accès à nos dossiers dans une agence de crédit? Là, par votre
projet de loi, vous définissez un périmètre, un domaine où le consommateur,
dans ce cas-ci, pourrait dire : Je fais un gel de sécurité et je ne veux
pas que les entités qui font du crédit aient accès à mon dossier sans mon
autorisation. Mais ce n'est qu'un secteur de cette activité-là, parce qu'on
soupçonne que les agences de crédit, comme... en fait, les agences de crédit
ont des dossiers que... les dossiers d'à peu près tout le monde à partir d'un
certain âge. Et donc la question se pose, là, est-ce que... Et ça dépasse
largement la question du crédit, puis vous me voyez venir, sans doute, parce
que ça concerne une question de droits fondamentaux. Parce que vous définissez
un domaine où les agences, où la personne a la possibilité de dire : Je ne
veux pas que des agences de sécurité donnent mes renseignements personnels.
Mais il y a d'autres... à l'extérieur de ce domaine-là, il y a toutes sortes de
personnes ou d'entités qui pourraient peut-être avoir accès... qui pourraient
avoir accès, de fait, à nos renseignements personnels, là, financiers, là. Par
exemple, des locateurs. Par exemple, des employeurs. Par exemple, n'importe
qui. Mon voisin qui veut... je lui demande de l'argent, bien prêt à me faire un
prêt, et lui aussi aurait le droit d'avoir accès à mes renseignements
personnels, puisque ce n'est pas une compagnie qui fait... enfin, qu'il ne
rentre pas dans les définitions que vous nommez ici.
Donc, on se rend compte que, oui, vous
voulez bien restreindre au domaine du crédit, mais l'enjeu demeure entier. Qui
a accès? Qui pourrait avoir accès aux renseignements personnels? Et...
M. Fontecilla : ...définition
que vous nommez ici. Donc, on se rend compte que, oui, vous voulez dire
restreindre le domaine du crédit, mais l'enjeu demeure entier. Qui a accès? Qui
pourrait avoir accès aux renseignements personnels? Et on ne règle... Par votre
projet de loi, vous êtes en train de régler une partie du problème importante,
on en convient, mais on est loin d'épuiser les problèmes fondamentaux, que beaucoup
de gens, beaucoup d'entités pourraient avoir accès à mon dossier de crédit.
Par... Est-ce que... Donc, par votre projet de loi, vous ne réglez pas à la
source le problème. Est-ce mon interprétation est la bonne selon vous?
Le Président (M. Simard) : M.
le ministre.
M. Girard (Groulx) : Bien, en
fait, un des gains majeurs du projet de loi, c'est que les individus vont avoir
accès à leur cote de crédit. On va demander à ce que les agents d'évaluation de
crédit produisent une cote de crédit qui pourrait être d'un usage commun dans
l'industrie et d'une façon compréhensible pour les citoyens. Alors, ça, le
droit d'avoir accès à une cote de crédit... Présentement, vous pouvez avoir
accès à votre dossier de crédit, dans la plupart des cas, vous devez payer — et
on va discuter les tarifications plus tard, probablement pas aujourd'hui, là,
je ne pense pas qu'on va se rendre là — mais un des gains majeurs,
c'est que vous pourrez avoir accès à votre propre dossier et d'une façon que
vous le comprenez puis gratuitement.
Mais pour répondre à votre question :
Est-ce que la portée du projet de loi vise à restreindre l'utilisation du
dossier de crédit? Non. Le projet de loi fait quatre choses : Vous donne
accès à la cote, vous permet de mettre une note, vous permet de mettre
l'alerte, vous permet de mettre le gel. Donc, quatre... en fait, trois droits
et un accès à votre cote. Et moi, ce que je considère un bénéfice très
important mais dont on a très peu discuté, bien qu'on a commencé à en discuter,
les lignes directrices sur les pratiques commerciales, pratiques de gestion qui
sont émises par l'AMF, c'est-à-dire qu'au lieu d'avoir deux multinationales qui
évoluent tous les jours dans les dossiers de nous tous sans aucune
surveillance, on aura notre régulateur intégré, les marchés financiers, qui va
émettre des lignes directrices sur les pratiques commerciales, pratiques de
gestion. Ça fait que le projet de loi, c'est ça.
Alors, est-ce que le projet de loi
restreint l'usage de la cote de crédit au sens...
M. Girard (Groulx) :
...surveillance, on aura notre régulateur intégré, les marchés financiers, qui
va émettre des lignes directrices sur les pratiques commerciales, pratiques de
gestion. Ça fait que le projet de loi, c'est ça.
Alors, est-ce que le projet de loi
restreint l'usage de la cote de crédit au sens que certains pourraient le
vouloir? On ne sait pas encore ce que pense le député de René-Lévesque. Non, le
projet de loi ne fait pas ça.
Le Président (M. Simard) :
Merci.
M. Fontecilla : Certainement,
ce projet de loi, dans le vide, dans la jungle actuelle, c'est une avancée. En
ce moment, c'est l'opacité la plus totale, il n'y a aucune réglementation, il y
a des possibilités de fraude, etc., là. Ce projet de loi instaure quand même
quelques avancées, mais...
M. Girard (Groulx) : ...que le
service a été moyen, plutôt moyen, au moment où on en avait le plus besoin.
M. Fontecilla : Je ne
comprends pas. Le service a été moyen, quel service?
M. Girard (Groulx) : Bien,
lorsqu'on a voulu inscrire... lorsqu'une institution financière du Québec a
voulu donner le service... l'inscription au service d'une de ces agences
d'évaluation de crédit, le système a eu des ratés.
M. Fontecilla : Je peux bien
comprendre, c'est un service qui n'a pas été conçu pour les consommateurs. Ça a
été conçu pour les entités surtout financières, oui, mais qui est pour mieux
discriminer, soyons francs. Pas discriminer dans le sens pur du mot,
c'est-à-dire discerner qui...
M. Girard (Groulx) : Diminuer,
discriminer dans l'octroi de crédit.
M. Fontecilla : C'est ça. Mais
aussi il peut être utilisé dans le mauvais sens de la discrimination par
d'autres acteurs de la société. Par exemple, un employeur, là, mon collègue de
Rosemont en a donné un exemple. Bref, ce système-là n'a pas été conçu sur la
base des droits fondamentaux, là, d'avoir accès à nos renseignements
personnels, qu'ils soient protégés, etc., là, c'est d'autres intérêts. C'est
des entités au service des intérêts financiers, fondamentalement.
Mais la question se pose : Qui peut
avoir accès à nos renseignements personnels et pour quels motifs? Justement,
par rapport à ce que je disais, une entité financière, une compagnie de
téléphone, une compagnie de vente de voiture, etc., là, oui, il y a un intérêt
financier, il s'agit de savoir si la personne est solvable ou non, etc. Mais
comme ça peut se produire, un employeur, là, qui désire voir si la cote de
crédit de la personne qu'il veut embaucher est bonne ou mauvaise, mais ça,
c'est de la mauvaise discrimination, là, c'est même interdit par la loi. Ou
encore un locateur, là, qui discrimine sur cette base-là. Donc, c'est un projet
de loi insuffisant...
M. Fontecilla : ...de dire,
voir si la cote de crédit de la personne qu'il va embaucher est bonne ou
mauvaise. Mais ça, c'est de la mauvaise discrimination, là. C'est même interdit
par la loi. Ou encore, un locateur, là, qui discrimine sur cette base-là. Et
donc c'est un projet de loi insuffisant, qui se restreint à un domaine assez
bien restreint, là. Et pourquoi ne pas avoir épuisé la question? Pourquoi ne
pas avoir fait des consultations avec vos collègues, là, pour effectivement
faire en sorte que nos renseignements personnels, on puisse être véritablement
protégés, là, dans toute situation?
• (17 h 40) •
M. Girard (Groulx) : La notion
de consentement, au niveau des renseignements personnels, ça, ça fait partie de
la Loi sur la protection des renseignements personnels dans le secteur privé,
là. Et la notion de consentement, c'est extrêmement important, là. Je... Ce que
vous dites là, c'est important. Mais c'est... la loi sur les agents... le
projet de loi n° 53 sur les agents d'évaluation de
crédit, la raison qu'il est porté par le ministre des Finances, et que nous
recommandons que l'AMF soit le régulateur, l'entité qui va surveiller, c'est
qu'on est dans le domaine de l'octroi de crédit, on est dans le domaine des
marchés financiers. C'est pour ça que les notions de consentement à
l'utilisation des données, tout ça, ça doit être traité dans le projet de loi n° 64. Mais c'est important. Le fait que je n'en traite pas ne
diminue pas l'importance de ce que vous dites.
M. Fontecilla :
Je vous crois sur parole.
M. Girard (Groulx) :
Le fait que vous avez besoin de le dire ne me rassure pas, mais continuez.
Des voix
: Ha,
ha, ha!
M. Fontecilla :
Écoutez, il peut... mon collègue de René-Lévesque l'a soulevé, là, on peut
demander à avoir accès à notre historique financier, là, pour les mauvaises
raisons, pour faire de la fraude. Est-ce que votre projet de loi prévoit ce cas
de figure là, là? Qui peut contrôler les motifs pour lesquels on fait une
enquête de crédit, là?
(Consultation)
M. Roy (Gabriel) :
Oui. M. le Président, en fait, comme le disait le ministre, l'encadrement
général en matière de protection des renseignements personnels est dans la loi
qui en traite, de la protection des renseignements personnels dans le secteur
privé. Et le cadre général, qui est d'ailleurs dans une loi qui est
prépondérante sur toutes les autres lois, comme la loi sur l'accès, est fixé
dans cette loi-là et il fait effectivement l'objet, là, d'une proposition
législative dans le projet de loi n° 64. Donc, le coeur de ces questions-là est
traité dans cette loi-là...
M. Roy (Gabriel) : ...et
le cadre général qui est d'ailleurs dans une loi qui est prépondérante sur
toutes les autres lois, comme la loi sur l'accès, est fixé dans cette loi-là.
Et il fait absolument l'objet, là, d'une proposition législative dans le projet
de loi n° 64. Donc, le coeur de ces questions-là est traité dans cette
loi-là, en matière de protection des renseignements personnels.
(Consultation)
M. Fontecilla :
...l'acteur et l'agent opérationnel de toute cette question-là, c'est Equifax
et TransUnion. Qu'est-ce que ces compagnies-là font pour appliquer les lois...
la loi dont vous faites mention? Est-ce qu'il y a des moyens, là? Est-ce qu'il
y a des procédures légales? Ou c'est juste un... On suppose qu'ils l'appliquent
et puis, voilà, on passe à autre chose, là. Mais est-ce qu'il y a un moyen de
vérifier, là? Est-ce qu'il y a une vérification en quelque part, là? Est-ce
qu'Equifax fait une vérification? Si moi, j'appelle, là, puis je veux avoir les
renseignements de mon voisin, là, les informations financières sur mon voisin
ou O.K., mais je pourrais le faire, là.
M. Roy (Gabriel) : Vous
permettez?
M. Girard (Groulx) : Oui,
bien sûr.
M. Roy (Gabriel) : En
fait, M. le Président, l'application de cette loi-là est faite par la
Commission d'accès à l'information. Les règles qui s'appliquent aux agents
d'évaluation du crédit dans ce projet de loi là, comme on le disait, sont
supplétives aux règles générales qui vont continuer à s'appliquer à eux en tant
qu'agents de renseignements personnels. Donc, l'ensemble de cette loi-là va
continuer à s'appliquer aux agents d'évaluation du crédit parce qu'on leur
donne un deuxième chapeau. Mais ça ne leur enlève pas leur premier. Puis ça ne
leur enlève pas non plus celui qu'ils ont juste à titre d'entreprise générale,
là, qui reçoit des renseignements personnels, là. Donc, c'est ça, les normes
sont prévues dans cette loi-là. Il y a des normes spécifiques aux agents de renseignements
personnels aux articles 70 et suivants de cette loi-là. Et qui en fait la
surveillance? Bien, c'est la Commission d'accès à l'information qui est chargée
de faire appliquer cette loi-là.
M. Fontecilla : Bien
concrètement, là, pour que je puisse être fixé, là, si moi, j'appelle Equifax,
là, puis je veux avoir les renseignements financiers, l'historique financier de
mon voisin, là, est-ce que je peux le faire? Est-ce qu'Equifax va me donner
l'information? Et je paie le service évidemment.
M. Roy (Gabriel) : En
fait, le principe, c'est le principe du consentement...
M. Fontecilla : Ou je
dois réagir... Ou mon voisin, quand il va l'apprendre, il va réagir a
posteriori, il va...
M. Girard (Groulx) : Non,
mais...
M. Roy (Gabriel) : Bien,
en fait... En fait... Excuse. La question... En fait, la question qui est
posée, c'est de faire... Moi, je vais vous dire, j'aime mieux parler de la loi
que de dire comment elle s'appliquerait concrètement en pratique parce que je
ne suis pas dans les souliers d'Equifax. Mais ce que la loi exige, c'est qu'il
y ait un consentement qui soit donné à ce que vos renseignements personnels
soient transmis à quelqu'un d'autre.
M. Girard (Groulx) :
Alors, pour qu'un... Juste pour préciser, pour qu'un locateur consulte le
dossier de crédit dans une transaction avec un locataire, il doit avoir
consentement du locataire.
M. Roy (Gabriel) :
Absolument. C'est un principe fondamental dans la loi sur la protection. Il y a
toujours la... La transmission, la communication des renseignements personnels
n'est permise que s'il y a consentement qui est donné. Donc, ça ne pourrait
pas... Dans votre cas de figure, votre voisin devrait...
M. Girard (Groulx) : ...une
transaction avec un locataire, il doit y avoir consentement du locataire.
M. Roy (Gabriel) : Absolument.
C'est un principe fondamental dans la loi sur la protection. Il y a toujours...
la transmission, la communication des renseignements personnels n'est permise
que s'il y a consentement qui est donné. Donc, ça ne pourrait pas, dans votre
cas de figure, votre voisin devrait justifier qu'il a obtenu votre consentement
d'une façon convaincante. Et là, évidemment...
M. Fontecilla : Comment ça se
donne, ce consentement-là, là?
M. Roy (Gabriel) : Écoutez...
M. Fontecilla : Il est supposé
ou il est signé quelque part?
M. Roy (Gabriel) : Là, M. le
Président, on pose une question plus pratique pour un cas qui est très... deux
voisins, là. Donc, je ne pourrais pas vous dire comment Equifax traiterait
concrètement une telle demande, mais la loi exigerait de la part d'Equifax que
vous ayez obtenu le consentement.... en fait, que votre voisin a obtenu votre consentement
pour obtenir vos renseignements. Et la loi, donc, exige que ce soit... de
s'assurer qu'il y ait eu consentement.
Évidemment, en termes de... Concrètement,
comment c'est appliqué, si... Bien là, il faut voir comment la Commission
d'accès à l'information administre la loi. Donc, c'est pour ça que c'est un
forum qui est celui probablement plus du projet de loi n° 64, parce que
c'est là qu'ils vont ouvrir cette loi-là en grande partie.
M. Girard (Groulx) : Mais je
pense qu'au-delà de référer au projet de loi n° 64, là, il y a la notion
de consentement qui existe. Tous les... Je pense que dans le cas plus pratique,
là, vous, vous... une querelle de voisins, c'est quand même assez commun, mais
une querelle de voisins qui se termine par une demande d'accès au dossier de
crédit d'un des deux voisins, ça, c'est particulier, là.
Mais une transaction de location, où le
locateur veut consulter le dossier de crédit du locataire, ça prend le consentement
du locataire.
M. Roy (Gabriel) : Oui. Dans
tous les cas, il n'y a pas un droit à obtenir le dossier sans le consentement.
M. Girard (Groulx) : Oui, mais
vous ne semblez pas d'accord.
M. Fortin :
Oui, je suis d'accord. Mais pensez au contexte de pénurie de logements actuel,
là, qui est-ce qui se cherche un appartement... Chez nous, à Gatineau, là, il y
a 1 % de taux d'inoccupation. Qui est-ce qui se cherche un appartement,
qui ne va pas dire oui? Ils sont 20 à se battre pour le même appartement. Il
n'y a pas de demande.
M. Girard (Groulx) : Oui, mais
vous ne direz pas... Vous...
M. Fortin :
Je comprends que je consens, mais je n'ai pas le choix, tu sais, comme
locataire.
M. Girard (Groulx) : Mais vous
ne direz pas oui à votre voisin, là, qui n'aime pas la façon que vous tondez le
gazon, là.
M. Fortin :
Non, mais dans le contexte de locataire, par exemple...
M. Leitão : Ou même d'emploi.
M. Fortin :
D'emploi.
Une voix
: ...
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Laurier-Dorion, souhaitiez-vous ajouter quelque chose?
M. Fontecilla : Une
dernière... Dans l'état actuel des choses, là, si je veux acheter — on
sort du domaine des locataires — si je veux acheter une voiture, là,
est-ce que je suis obligé de donner mon... Quelque part, je donne mon
consentement à ce que le vendeur fasse une enquête de crédit, là.
M. Roy (Gabriel) : La
question, c'est : est-ce que vous êtes obligé de donner votre consentement?
Non.
M. Fontecilla : Non, non, ce
n'est pas ça, là. Est-ce que le... C'est-à-dire la recherche de renseignements
financiers, là, sur ma demande de crédit, par exemple, est-ce qu'elle doit compter
absolument sur mon...
M. Fontecilla : ...une enquête
de crédit.
M. Roy (Gabriel) : La question,
c'est : Est-ce que vous êtes obligé de donner votre consentement? Non.
M. Fontecilla : Non, non, ce
n'est pas ça. Est-ce que le... C'est-à-dire la recherche de renseignements
financiers, là, sur ma demande de crédit, par exemple, est-ce qu'elle doit
compter absolument sur mon consentement explicite ou il se fait par défaut?
M. Roy (Gabriel) : Non, le
consentement n'est pas présumé. Il faut qu'il soit clair, et libre, et éclairé,
là.
M. Fontecilla : C'est bon.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Robert-Baldwin.
M. Leitão : Très bien. M. le
Président, là, un peu dans le même ordre d'idée, mais je pense qu'on a pas mal
avancé déjà, et pour le consentement, oui, enfin, on doit toujours signer un
formulaire quelque part où on consent à ce qu'on puisse consulter notre dossier
de crédit, mais ce consentement-là, comme mon collègue a mentionné tantôt,
est-ce qu'on a le choix de ne pas le faire?
Une voix
: ...
M. Leitão : Pardon?
M. Girard (Groulx) : Il y a un
rapport de force.
M. Leitão : C'est ça. Donc, on
revient à la question que notre collègue de Laurier-Dorion a posée, c'est une
bonne question : Qui y a accès? Ou qui peut avoir accès? Je comprends que
c'est une question que le projet de loi n° 53 n'adresse pas, ici on est dans
le crédit. Mais, en même temps, on est aussi dans l'encadrement des agences de
crédit, donc je pense qu'on pourrait aussi regarder ça. Ça va être regardé dans
le n° 64, mais je pense que nous aussi, on pourrait
le regarder. Pas nécessairement dans contexte de l'article 9, là, ce n'est pas
ça. Mais je pense qu'on pourrait peut-être trouver un moyen d'élargir un peu
plus. On en discutera de ça en temps et lieu. On sait qu'ici on est dans...
donc dans l'octroi de crédit.
La question que j'avais en fin de compte
dans tout ça, c'est, dans l'article 9, à la fin, on a une petite
précision : «Toutefois, ces définitions s'appliquent même si la personne
concernée n'est pas un consommateur.» Qu'est-ce que ça veut dire, qui n'est pas
consommateur?
• (17 h 50) •
M. Roy (Gabriel) : Alors, M.
le Président, pour répondre à la question, cette phrase-là est mise pour
élargir l'application du gel parce que la Loi sur la protection du consommateur
définit le consommateur comme une personne physique mais elle exclut la
personne physique qui se procure un bien ou service pour les fins de son
commerce, par exemple un artisan. Et donc on ne voudrait pas que cet
artisan-là, par exemple, ne puisse pas obtenir le gel de sécurité s'il veut
contracter une petite marge de crédit, par exemple. Donc, c'est une façon
d'élargir l'application.
M. Leitão : L'artisan ou le
travailleur autonome de...
M. Roy (Gabriel) : Oui.
M. Leitão : Très bien. C'est
la précision que je voulais avoir. Merci.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Pontiac.
M. Fortin :
Oui, M. le Président. J'écoutais le ministre dans ses échanges avec le
collègue, et, quand le collègue de René-Lévesque s'est mis à dire ou à poser
une question, à savoir : Est-ce que le gel devrait s'appliquer...
M. Leitão : ...aux travailleurs
autonomes de...
Une voix
: Oui.
M. Leitão : Très bien. C'est
la précision que je voulais avoir. Merci.
Le Président (M. Simard) : M.
le député de Pontiac.
M. Fortin :
Oui, M. le Président. J'écoutais le ministre dans ses échanges avec les collègues,
et quand le collègue de René-Lévesque s'est mis à dire ou... à poser une question,
à savoir est-ce que le gel devrait s'appliquer quand un locateur demande une consultation,
disons que c'est une proposition, sans extrapoler, mais je pense qu'il s'en
allait vers ça, le ministre a dit : Oui, mais je pense qu'il n'y a pas un
des partis autour de la table, hein, qui voudrait aller encore plus loin puis
dire que les locateurs ne devraient pas avoir accès au dossier de crédit. C'est
comme si le ministre... en fait, le ministre nous a dit par la suite :
Nous, on a une position d'équilibre. Il a appelé ça une position d'équilibre
entre les deux positions. Là, il avait une position initiale, il pense qu'il y
a quelqu'un qui veut aller encore plus loin, puis lui, il propose quelque chose
qui n'est absolument rien, là, il ne propose aucune restriction sur les accès
des locateurs. Aucune restriction. Il propose qu'en tout temps, gel ou pas gel,
le locateur, avec consentement, rapport de force ou non, puisse avoir accès au
dossier du locataire potentiel. C'est ça?
M. Girard (Groulx) : En fait,
là, j'ai... Juste pour être... parce qu'on est dans les nuances, là, puis le
député de René-Lévesque a été subtil, c'est-à-dire qu'il ne nous a pas tout
dit... C'est correct. Parce que, là, je ne suis pas toujours convaincu s'il
s'oppose à l'utilisation du dossier de crédit dans un contrat de location. En
fait, il m'a dit qu'il avait des discussions avec certains, puis dans le cas où
on ne s'opposerait pas, peut-être que je favoriserais le gel. Alors, sa
réflexion est en évolution.
Moi, ce que je vous dis, c'est que j'ai
consulté le MAMH et le MTESS et je ne désire pas que le gel s'applique aux situations
d'emploi et de location.
M. Fortin :
Pourquoi?
M. Girard (Groulx) : Parce que
la portée du... ce qu'on veut protéger ici, c'est les consommateurs contre le
vol d'identité. On veut éviter qu'il y ait un risque financier pour les
citoyens, qu'il y ait des transactions d'octroi de crédit. Puis la transaction
standard, c'est l'émission d'une carte de crédit à votre nom à une personne
malveillante...
M. Fortin : O.K. Tantôt, vous
m'avez dit que c'était une pratique d'affaires — j'utilise vos mots,
là — une pratique commerciale légitime qu'une compagnie de téléphonie
cellulaire demande d'avoir accès au dossier de crédit.
M. Girard (Groulx) : C'est...
On a inclus le contrat cellulaire dans les activités de...
M. Fortin :
...tantôt, vous m'avez dit que c'était une pratique d'affaires... j'utilise vos
mots, là, une pratique commerciale légitime qu'une compagnie de téléphonie
cellulaire demande d'avoir accès au dossier de crédit.
M. Girard (Groulx) : On a
inclus le contrat cellulaire dans les activités d'octroi de crédit. Essentiellement,
c'est ce qu'on vient faire avec l'amendement.
M. Fortin :
Mais vous m'avez dit que c'est une pratique d'affaires, comment vous avez dit
ça... une pratique d'affaires régulière ou légitime.
M. Girard (Groulx) :
Observable.
M. Fortin :
Observable, légitime, qui a occurrence régulière.
M. Girard (Groulx) : Je ne
suis pas un spécialiste du secteur des télécommunications.
M. Fortin :
Non, non, mais vous me dites que c'est légitime. Vous êtes le ministre des
Finances, eux, ils demandent d'avoir accès au dossier de crédit de quelqu'un,
vous me dites que c'est une pratique légitime.
M. Girard (Groulx) : Et moi,
je suggère que, si un consommateur ne veut pas que les compagnies de
télécommunications aient accès à son dossier de crédit, il puisse faire un gel.
M. Fortin :
Oui, O.K., mais vous m'avez dit ça. Là, vous êtes en train de me dire que pour
un... que c'est aussi une pratique d'affaires légitime qu'un locateur demande
d'avoir accès au dossier de crédit d'un locataire potentiel. C'est ça?
M. Girard (Groulx) : Là, ce
que je vous dis, c'est que ce n'est pas de mes rôles et responsabilités et que
cette situation-là appartient au MAMH, et que, dans l'emploi, on est dans le
domaine du MTESS. Ici, la portée du projet de loi vise le processus d'octroi de
crédit, qui est dans mes rôles et responsabilités, tout le débat sur l'accès au
logement, qui est extrêmement important.
M. Fortin :
C'est quoi l'octroi de crédit d'une compagnie de téléphonie cellulaire?
M. Girard (Groulx) : Bien,
c'est... il y a un contrat.
M. Fortin :
Oui, il y a un contrat, comme il y en a un entre un locataire et un locateur.
Il n'y a pas un octroi de crédit.
M. Girard (Groulx) : Oui, vous
voulez expliquer la distinction?
Le Président (M. Simard) : M.
Me Roy.
M. Roy (Gabriel) : Oui. Bien, effectivement,
là, au sens de la Loi sur la protection du consommateur, ce n'est pas du crédit
strictement parlant, ça fait l'objet d'un concept... d'un contrat qui est
différent, effectivement.
M. Fortin :O.K. C'est quoi la différence entre un contrait
locataire-locateur puis un contrat fournisseur de téléphonie cellulaire et
consommateur? C'est...
M. Roy (Gabriel) : Bien, en
fait...
M. Girard (Groulx) :
Allez-y... c'est vous qui avez l'expertise. Répondez à la question.
M. Roy (Gabriel) : Alors...
Bien, en fait, ça a été ajouté parce que ça a été considéré comme un type de
contrat qui pouvait être conclu dans un cas de vol d'identité et qui pourrait
avoir des conséquences pécuniaires négatives sur la personne. Donc, ça reste toujours
la question d'éviter un préjudice financier finalement. Donc, même si ce n'est
pas du crédit strictement parlant, ça peut être un type de contrat qui entache,
là, le dossier de crédit puis qui soit, dans les faits, assimilé à, tu sais,
une vérification de la diligence dans le paiement. Puis donc il est traité de
façon similaire, dans les faits.
M. Fortin :
Puis quelqu'un qui ne paie pas son...
M. Roy (Gabriel) : ...ça peut
être un type de contrat qui entache, là, le dossier de crédit puis qui soit
dans les faits assimilé à, tu sais, une vérification de la diligence dans le
paiement, puis donc il est traité de façon similaire dans les faits.
M. Fortin :
Puis quelqu'un qui ne paie pas son loyer, ça ne peut pas entacher son dossier
de crédit?
M. Roy (Gabriel) : Ça pourrait
théoriquement, mais ce n'est pas... la question du préjudice financier n'est
pas la même. C'est plutôt les risques financiers, là, qu'on cherche à éviter
avec le gel de crédit.
M. Fortin :
J'ai mal compris votre dernière phrase, excusez-moi.
M. Roy (Gabriel) : Le gel de
sécurité vise des contrats pour lesquels il pourrait y avoir un préjudice principalement
financier, et c'est la raison pour laquelle sa portée est telle, tout
simplement, là. On vise donc les contrats de crédit, les contrats de louage,
qui sont grosso modo pas mal semblables à du crédit, puis ces contrats-là, qui
ne sont également pas du crédit strictement parlant, mais qui sont traités de
façon semblable.
M. Fortin :O.K. À partir du moment, là, où dans les deux cas il y a un...
En fait, je vais prendre un cas de recul. Ce que j'aimerais que le ministre...
Un pas de recul. Ce que j'aimerais que... Je recommence. J'aimerais que le ministre
prenne deux secondes, se mette dans la peau d'un locateur... locataire potentiel
qui a un dossier de crédit qui est comme ci, comme ça, pas fantastique, là. Peut-être
qu'il y a eu des enjeux à un moment donné, peut-être qu'il y a eu de la fraude,
peut-être qu'il y a eu d'autre chose qui s'est produit, mais il y a des enjeux
avec son dossier de crédit. Dans le contexte de la pénurie de logement qu'il y
a en ce moment... Et vous avez vu cette semaine, là, c'était... chez nous,
c'était le «front page» du Droit, là — et je pense que Québec
solidaire est d'accord, je pense qu'ils en ont parlé cette semaine, si je ne me
trompe pas — c'était le «front page» du Droit, on
disait : Urgence, situation d'urgence, pénurie de logements à Gatineau.
Dans ce contexte-là, où il y a pas mal plus de locataires qu'il y a de
locateurs, si on donne accès aux dossiers de crédit, comment est-ce que quelqu'un
est supposé se trouver un logement, quelqu'un qui a un dossier de crédit qui
n'est pas fantastique, là? Quand il y a pas mal plus de locataires que de
locateurs potentiels, comment il est supposé de se trouver un logement?
M. Girard (Groulx) : Bien, je
pense que la réponse à votre question, c'est qu'on a des efforts importants à
faire dans l'offre de logements, là. C'est pour ça qu'il y a eu une entente
avec le gouvernement fédéral après trois ans de négociations, c'est pour ça
qu'on a mis 400 millions dans AccèsLogis depuis qu'on est élus.
M. Fortin :
Oui, mais ce n'est pas ça, la réponse à la... En fait, ce n'est pas ça, ma
question. On peut faire tout ce qu'on veut, là, vous le savez comme moi que ça
va prendre des années puis des années pour que ça ait un impact, là. Mais là,
on a une pièce législative devant nous en ce moment où vous pouvez faire en
sorte d'enlever ce risque-là pour le locataire.
M. Girard (Groulx) : Mais je
n'ai... Parce que je n'ai pas eu de...
Le Président (M. Simard) :
...en conclusion, M. le ministre, parce qu'il est 18 heures.
• (18 heures) •
M. Girard (Groulx) : Bien, en
conclusion, je n'ai pas eu de...
18 h (version non révisée)
M. Girard (Groulx) : …mais le…
M. Fortin :
On peut faire tout ce qu'on veut, vous le savez comme moi, puis ça va prendre
des années puis des années pour que ça ait un impact, là.
Mais là on a une pièce législative devant
nous en ce moment où vous pouvez faire en sorte d'enlever ce risque-là pour le locataire.
M. Girard (Groulx) : Mais je
n'ai… C'est parce que je n'ai pas eu de...
Le Président (M. Simard) : En
conclusion, M. le ministre, parce qu'il est 18 heures.
M. Girard (Groulx) : Bien, en
conclusion, je n'ai pas eu de proposition concrète, là.
Le Président (M. Simard) :
D'accord.
M. Girard (Groulx) : J'ai eu
des questionnements.
Le Président (M. Simard) :
Très bien.
M. Girard (Groulx) : Est-ce
que… Si vous voulez nous proposer d'ajouter un 4°, on pourra en discuter. Mais
je n'ai pas…
Le Président (M. Simard) :
Bon. Merci. Oui, effectivement, on va en rediscuter.
M. Girard (Groulx) : Mais
c'est parce que, nous, on…
Le Président (M. Simard) : Je
suis désolée de vous pousser un peu comme ça dans les câbles, c'est qu'il est
18 heures.
M. Girard (Groulx) : Non,
mais, nous, dans l'intérêt supérieur du Québec, on aurait pratiquement
continué…
Le Président (M. Simard) : Je
comprends, mais il y a un ordre de la Chambre et on doit suivre cet ordre.
M. Girard (Groulx) : On
s'arrête. On va reprendre cette discussion.
Le Président (M. Simard) : Ceci
étant dit, nous allons ajourner nos travaux jusqu'au mardi 29. Au plaisir de
vous revoir.
(Fin de la séance à 18 h 1)