Journal des débats (Hansard) of the Committee on Culture and Education
Version préliminaire
42nd Legislature, 2nd Session
(October 19, 2021 au August 28, 2022)
Cette version du Journal des débats est une version préliminaire : elle peut donc contenir des erreurs. La version définitive du Journal, en texte continu avec table des matières, est publiée dans un délai moyen de 2 ans suivant la date de la séance.
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Wednesday, May 11, 2022
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Vol. 46 N° 45
Clause-by-clause consideration of Bill 9, an Act respecting the National Student Ombudsman
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15 h (version non révisée)
(Quinze heures vingt minutes)
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, bon après-midi, tout le monde. Votre attention, s'il vous plaît.
Ayant constaté le quorum, je déclare la séance de la Commission de la culture
et de l'éducation ouverte. La commission est réunie cet après-midi afin de
poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 9 Loi sur le protecteur
national de l'élève.
Mme la secrétaire, est ce qu'il y a des
remplacements?
La Secrétaire : Oui, Mme la
Présidente : Monsieur Chassin (Saint-Jérôme), est remplacé par Monsieur
Campeau (Bourget); Monsieur Lemieux (St-Jean), par Madame IsaBelle (Huntington);
madame St-Pierre (Acadie), par madame Charbonneau (Mille-Îles); Madame Dorion (Taschereau),
par Madame Labrie (Sherbrooke).
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la secrétaire. Donc, je vous rappelle que les articles 1, 13, 15
et 17 sont suspendus. Et lors de l'ajournement d'hier, nous étions à l'étude d'un
amendement du ministre à l'article 28. Donc, est-ce qu'il y a des commentaires
sur l'amendement à l'article 28 de M. le ministre? Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy : De mémoire, on
devait amender pour ajouter «écrit». Je ne sais pas si c'était à cet
endroit-là.
M. Roberge : ...déjà été
fait.
Mme Rizqy : Vous voyez
comment que la nuit m'a débalancée. O.K.. On ne devait pas arriver avec un
nouvel amendement à 28?
M. Roberge : Non, Mme la
Présidente.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Allez-y, M. le ministre, pour nous expliquer le contexte.
M. Roberge : Mais c'est
correct. Je viens de faire cette opération-là, que ma collègue fait, c'est-à-dire...
on était où, exactement? On était à 28, lequel avait été remplacé. On est
là-dessus. Il fallait revenir sur 27, après, puis on y reviendra, justement,
puis il y avait un amendement qui devait être rédigé par les juristes. Il est
prêt, on pourra revenir après, puis ça va exactement dans le sens que vous
demandiez.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui, Mme la députée.
Mme Rizqy : Puis il y avait
aussi ma question en suspend par rapport... Je ne sais pas si on peut... si je
juriste peut nous donner ses éclaircissements, le ministre ou...
M. Roberge : Bien oui, on
peut bien, exceptionnellement.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Vous allez, s'il vous plaît, avant de prendre parole, vous nommer,
ainsi que votre titre, s'il vous plaît.
M. Guyon Martin (Alexandre) : Alexande
Guyon Martin, avocat pour le ministère de l'Éducation. Donc, dans le fond, la
question... Il y a une partie de la réponse qui est à l'article 41. Donc, pour
le protecteur national, les protecteurs régionaux et les membres de son
personnel, ils ne peuvent être contraints de faire une déposition ayant trait à
un renseignement obtenu...
M. Guyon Martin (Alexandre) : ...l'exercice
de leur fonction ou de produire un document contenant un tel renseignement. Par
contre, pour une personne qui aurait fait une plainte, qui saisit, par exemple,
un tribunal, elle peut être contrainte de déposer des documents qui ont fait
l'objet d'une plainte ou aussi témoigner pour témoigner des faits qui ont pu
être discutés durant l'examen.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Ça vous va, Mme la députée? Parfait.
Mme Rizqy : Merci beaucoup
pour les éclaircissements. M. le ministre, je pense que, dans le document
d'information, je le dis parce que je ne pense pas que ça peut être intégré
dans la loi, mais... d'information, ça serait bien, par contre, que ça soit
stipulé. Comme ça, les gens comprennent, lorsqu'on est à l'article 28, parce
qu'on accompagne la personne, que, si jamais, d'aventure, les gens... par
exemple, que ce soit une plainte au niveau criminel ou, plus tard, une plainte
au niveau civil, que ce qu'ils déposent pourrait être retenu contre eux dans un
procès futur, que ce soit au niveau civil ou criminel. Je pense c'est important
que les plaignants le sachent, comme ça ils devront aussi comprendre, aussi,
l'importance d'être accompagné et, si besoin est, aussi, d'avoir l'aide d'un
avocat pour la rédaction de leur donner de leur plainte.
Puis je vais juste vous donner un exemple.
Malheureusement, tu sais, c'est sûr qu'en droit criminel, vous vous rappelez
tous de l'avocate de Ghomeshi, elle est exceptionnelle, hein? Mais ça peut être
très aride. Et tout ce qui a été omis ou n'est pas très clair, une déclaration
passée est souvent utilisée contre une victime. Alors, je pense ça, c'est juste
au niveau de l'information que je pense que ce serait pertinent d'avoir une
attention particulière là-dessus. Merci.
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre.
M. Roberge : Oui. Bien, je
pense c'est intéressant, on va essayer de donner suite. Puis mon collègue, en
fait, mon juriste à côté de moi... Excusez-moi, votre nom, c'est?
Une voix : ...
M. Roberge : Alexandre.
Excusez-moi. Parce que, bon, je l'appelle tout le temps «M. le juriste».
Alexandre nous a amenés à l'article 41, mais le 42 aussi, il va avec une
précision en disant qu'«une personne ne peut être poursuivie en justice pour
avoir, de bonne foi, formulé une plainte en vertu de la présente loi», et ça
continue comme ça. C'est bon.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait. D'autres interventions sur l'amendement? Mme la députée de
Sherbrooke.
Mme Labrie : Bien, il avait
été question, hier, de rajouter le signalement. Ce n'est pas... Hier, quand on
a discuté de cet article-là, il était question de... Parce qu'à certains
endroits on a fait des amendements du ministre pour parler de plainte ou de
signalement. Moi, hier, j'avais soulevé : Pourquoi ici on parle juste de
plainte? Pourquoi pas de l'accompagnement aussi pour les signalements? Et puis
le ministre devait y réfléchir hier. Donc, je me demandais où c'en est
là-dessus. Parce qu'à d'autres endroits on fait la distinction, on a nommé les
deux à plusieurs endroits en apportant des amendements.
M. Roberge : Juste le relire.
«Le protecteur régional de l'élève prête assistance à toute personne qui le
requiert pour la formulation de sa plainte ou pour toute démarche s'y rapportant.
Il l'informe de son droit d'être accompagné de la personne de son choix à toute
étape du traitement de sa plainte.» Bien, dans le fond, on aide à la
formulation de la plainte. Ma collègue dit : Il faudrait que le protecteur
régional puisse aider aussi à la formulation d'un signalement. Est-ce que ça
pourrait être utile? Je ne suis pas contre, là. Est-ce qu'on peut avoir un
exemple de ma collègue, là, pour nous montrer la nécessité de faire ça?
Mme Labrie : Bien, oui, je
peux replaider la même chose que j'ai plaidé hier à ce sujet-là. Moi, ma
compréhension de la différence entre une plainte et un signalement, c'est
juste : ça dépend de la personne qui le fait. Si c'est une plainte, c'est
parce que c'est l'élève lui-même ou son parent. Si c'est un signalement, c'est
parce que c'est une autre personne, par exemple un membre du personnel. Moi,
c'est ça que j'ai compris jusqu'à maintenant. Je ne vois pas pourquoi on
aiderait l'élève ou ses parents mais qu'on n'aiderait pas un tiers qui a été témoin
d'une situation, par exemple, de violence, puis qui va faire un signalement.
On le sait que le contenu de la plainte ou
du signalement, finalement, c'est ça qui amorce le traitement du dossier, donc
on veut être certain que la personne qui va avoir ça entre les mains va avoir
toutes les informations pertinentes dedans. Quand la personne fait cette
démarche-là, bien, moi, j'estime qu'elle a besoin d'être accompagnée pour
savoir à quoi ça va servir, quels types d'informations il faut nommer là-dedans.
De la même manière que l'élève ou son parent en a besoin, ou toute personne qui
fait cette démarche-là peut avoir besoin d'aide aussi.
Pour moi, la distinction entre plainte
puis signalement, là, c'est la même démarche, au final, là, c'est juste que ça dépend
c'est qui qui l'initie. À moins que j'aie mal compris la distinction entre
plainte puis signalement, mais, moi, la distinction que j'ai comprise jusqu'à
maintenant, c'est que ça dépend juste qui initie le processus. Au final, ça va
être utilisé de la même manière, donc ça nécessite le même type
d'accompagnement.
M. Roberge : Bien, il y a
quand même une différence, là, quand même. Le plaignant, lui, il est accompagné
tout le long. Le signalement, ça peut...
M. Roberge : ... ça peut être
comparé à quelqu'un qui voit un problème, qui le signale. Puis après ça le
protecteur prend en charge. À 39 amendé, il y a aussi l'idée... 39.3, le
protecteur, il peut carrément agir comme inspecteur. Dans le fond, une fois
qu'il est saisi du signalement, il s'en saisit, il s'en occupe, il peut même
devenir un inspecteur, il peut obtenir tous les documents qu'il requiert.
Après, il n'a pas à accompagner la personne qui signale. Il s'en charge, puis
il part avec la rondelle, puis il va contacter la personne qui ne s'est pas
plainte, qui veut se plaindre ou pas. Il va faire enquête. Donc, c'est peu
exigeant de faire un signalement, là, c'est ça que je veux dire. Tu sais, aider
la personne à faire un signalement. Essentiellement, tu appelles ou tu fais quelque
chose, tu dis : Regarde, il y a un problème là. Après ça, l'enquête
appartient au protecteur. Je ne vois pas la nature de ça serait quoi l'aide.
Parce que ce n'est pas exigeant de faire un signalement.
Mme Labrie : C'est parce que
le ministre parle de... il y a deux moments différents. Il y a ici la
formulation de la plainte. Ça, c'est le moment avant de l'écrire ou de la
déposer. Ensuite, il y a l'accompagnement après. L'article ici parle des deux.
C'est sûr que si c'est un signalement, puis que, donc, ce n'est pas la personne
qui a été victime elle-même d'une situation problématique ça va nécessiter bien
moins d'accompagnement, là, ça, c'est certain. Cette personne-là risque de ne
pas avoir besoin de soutien psychologique, contrairement à peut-être un élève
qui a vécu quelque chose de problématique. Mais au niveau de formuler la
plainte ou le signalement, ce que je propose d'ajouter, il me semble que c'est
le même type d'accompagnement qu'on doit donner, parce que l'explication sur le
processus, comment ça va se passer, ce qu'il est pertinent d'inclure comme
information dans la plainte ou le signalement. C'est ça qu'on veut que la
personne sache. Puis c'est ça qu'on a mis sur pied pour les tribunaux
spécialisés aussi. C'est qu'avant de déposer sa plainte à la police la personne
va pouvoir rencontrer par exemple un travailleur social ou, en tout cas, un
intervenant qui est spécialisé en violence sexuelle pour savoir à quoi ça va
servir, la plainte qu'elle dépose à la police, quel type d'informations il faut
mettre là-dedans. Parce qu'on s'était rendu compte que des victimes ne savaient
pas trop à quoi ça servait, tout ça, puis pouvaient omettre des informations
sans savoir qu'il n'y aurait pas d'autres moments, finalement, où c'était le
temps de consigner tous ces détails-là, elle pensait que ça viendrait plus
tard, qu'on leur demanderait les détails plus tard, par exemple, ils ont omis
de dire des choses, puis après ça, ils se font dire : Bien là, vos
versions sont contradictoires. Bon.
Dans tous les cas, c'est avant de déposer
la plainte qu'il faut que la personne sache très exactement tout ce qu'elle
doit nommer dans le document de la plainte ou du signalement. Donc, moi, c'est
simplement ce que je dis. Puis je suis très d'accord avec le ministre, c'est
sûr qu'après qu'elle va être déposée, la plainte ou le signalement, si c'est un
tiers, il y aura beaucoup moins d'accompagnement. Mais en amont du dépôt de la
plainte ou du signalement, ça nécessite le même type d'accompagnement.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. M. le ministre.
M. Roberge : Bien, je
comprends l'argument de la collègue. Écoutez, je ne pense pas que ça va arriver
fréquemment, mais je peux comprendre que ça peut être utile aussi. Ça fait
qu'on pourrait peut-être avoir un paragraphe de plus en disant que le
protecteur de l'élève prête assistance à toute... à une personne qui requiert
de l'assistance... quelque chose, pour formuler un signalement. Quelque chose
comme ça, là, prête assistance. Je peux le faire, on peut faire un amendement
aussi. Pour les cas où ça pourrait être utile. Je ne le mettrais pas pour... de
l'accompagner pour tout le reste, parce qu'un signalement c'est différent, mais
pour la formulation du signalement. Si on fait un amendement qui va dans ce
sens-là, ça répondrait aux préoccupations de la collègue?
Mme Labrie : Bien, moi, je le
vois très bien dans la première phrase, parce que la première phrase, c'est
l'assistance pour la formulation de la plainte, alors que la deuxième, c'est de
l'accompagnement à toute autre étape. Donc, moi, j'ajouterais simplement,
là : Le protecteur régional de l'élève prête assistance à toute personne
qui le requiert pour la formulation de sa plainte ou de son signalement, ou
pour toute démarche s'y rapportant. Puis ensuite, bien, on n'a pas besoin de
l'ajouter dans la deuxième partie de la phrase, parce qu'à ce moment-là, quand
c'est plus dans le traitement, effectivement, ce n'est pas le tiers qui en a
besoin.
• (15 h 30) •
M. Roberge : Monsieur Alexandre...
c'est Monsieur Guillaume, j'ai lu son nom de famille, nous propose une solution
qui pourrait répondre à vos préoccupations puis nous permettre d'avancer, parce
qu'ici on est plus, vraiment, dans traitement des plaintes. On est dans la
section deux qui s'appelle traitement des plaintes. D'accord? Après ça, on
arrive dans... près de l'article 39, on a un chapitre 2.1,
signalement et initiative du protecteur régional de l'élève. Donc là, on va
traiter spécifiquement des signalements. Puis on a le temps, d'ici à ce qu'on
arrive là, à ce que les juristes préparent un amendement où on précise
exactement ce que vous souhaitez, c'est-à-dire qu'on prête assistance à la
personne qui veut faire ou formuler...
15 h 30 (version non révisée)
M. Roberge : ...signalement.
Donc, ça serait oui, mais ça serait juste dans une étape ultérieure, avec une
formulation qui ira dans ce sens-là, parce qu'on est plus dans la plainte ici.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Ça vous va?
Mme Labrie : Bien, en fait,
moi, je n'ai pas d'objection à ce que ça soit ailleurs. Mais là, à moins que j'aie
mal compris, j'ai entendu l'article 39, puis ce n'est pas du tout ça dont il
est question à l'article 39. Le 39 parle des centres de services. Là, ici, on
parlait du protecteur régional.
M. Roberge : À 39, il y a,
dans les amendements, il y a 39.1, puis ça dit : Insérer, après l'article
39 du projet de loi, le chapitre suivant. Et il y a un chapitre qui s'appelle
Signalements et initiative du protecteur régional de l'élève. Et là, comme on
est spécifiquement sur le signalement, on va être capables de formuler
exactement ça, c'est-à-dire que le protecteur prête assistance à une personne
qui le requiert pour la formulation d'un signalement, ou quelque chose comme
ça.
Mme Labrie : Parfait.
M. Roberge : Puis on aura, à
la bonne place, cette préoccupation. On pourra y répondre, je veux dire.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, il y a un amendement, à 39, qui va introduire la notion de
signalement, puis là on pourra, à ce moment-là... Ça vous va comme ça, Mme la
députée?
Mme Labrie : On en reparle à
39.1.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait. Merci.
M. Roberge : Merci.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, d'autres interventions sur l'article 28... l'amendement de l'article
28? Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, je vais mettre aux voix l'amendement.
Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, l'article 28 amendé... L'amendement à l'article 28 étant adopté,
est-ce qu'il y a d'autres interventions sur l'article 28 amendé? Pas d'autre
intervention. Donc, nous allons passer à la mise aux voix de l'article 28
amendé. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) :
L'article 28 amendé est adopté. Donc, nous retournons à l'article 27, de ce
que j'ai compris, M. le ministre, et il y a... Ça prend le consentement pour
revenir à l'article 27. Il y a un consentement de tout le monde? Donc, on va
mettre à l'écran l'amendement, s'il vous plaît, de l'article 27. Il est dans le
Greffier, si vous voulez... Il est déjà rendu dans Greffier, l'amendement de l'article
27. Mais on va l'avoir à l'écran dans quelques secondes. D'accord. Et voilà.
Donc, M. le ministre, vous pouvez nous présenter l'amendement.
M. Roberge : Oui, donc :
Supprimer, dans l'article 27 du projet de loi, «par le responsable du
traitement des plaintes».
Donc, ça se lirait comme suit : «Aux
fins de l'application de la présente loi, le ministre peut, par règlement,
établir toute autre modalité relative au dépôt d'une plainte ou au traitement
des plaintes.»
En retirant «par le responsable du
traitement des plaintes», bien, à ce moment-là, ça s'applique aux différentes
étapes. Quand on était «par le responsable du traitement des plaintes», bien, à
ce moment-là, on était automatiquement en seconde étape, à l'étape du centre de
services. Donc, en retirant ces mots-là, ça va dans le sens des interventions
qu'on a faites.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait. Merci. D'autres interventions sur l'amendement? Ça va à tout le
monde? Ça... Oui, Mme la députée de Mille-Îles, allez-y. Vous avez votre droit
de parole.
Mme Charbonneau : J'ai manqué
la fin hier. Hein, qui qui disait un peu plus tôt cette semaine... Je pense, c'est
notre collègue de Joliette qui disait : Il y a juste nous qui avons le
droit de dire qu'on n'était pas là. Je suis partie un petit peu plus tôt, donc
j'essayais de me rembarquer. Et, quand je regarde 27, puis moi, j'ai fait la
lecture de 29, quand on dit : «Aux fins de l'application de la présente
section, la ministre peut, par règlement, établir toute autre modalité relative
au dépôt d'une plainte ou au traitement des plaintes», puis je regarde 29, puis
on me dit que «Toute plainte doit être faite par écrit et adressée au
protecteur de l'élève», est-ce que le règlement peut venir défaire, puis je
serais contente si vous me dites oui, là, ce qui est écrit à 29 pour pas
que toute personne soit obligée d'écrire la plainte? Mais je ne veux pas aller
plus vite que tout le monde, je ne veux pas... Je veux juste m'assurer que 27
ne vient pas contredire ce qui est à 29 puis que 29 ne vient pas se défaire.
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre.
M. Roberge : Bien, on est en
parfaite cohérence. On a fait 27, on a suspendu, 28, on revient. Mais, en
réalité, 27, 28, 29, là, sont vraiment interreliés. Réponse simple à une
question simple : Non, je ne crois pas que, par règlement, on peut aller à
l'envers d'un article de la loi qui est clair. Comme à 29, on dit : «Toute
plainte doit être faite par écrit et adressée au protecteur régional de l'élève.»
Là, on est rendus au palier trois. Je ne pourrais pas faire un règlement qui va
vraiment...
M. Roberge : ...contre cet
article-là qui, lui, est limpide. Le règlement sert plus à éclaircir justement
les choses qui ne sont pas précisées dans la loi, il ne peut pas aller contre
ce qui est dans la loi. Par contre, je pense, puis vous me corrigerez si je me
trompe, mais je pense que ma collègue s'inquiète du fait que ça peut être
difficile, ça peut être lourd de le faire par écrit pour certaines personnes.
Bien là, on réfère à 28 qu'on vient d'adopter, parce que le protecteur lui
prête assistance, non seulement la personne peut être accompagnée par d'autres
personnes de l'extérieur, toutes les compétences possibles des organismes
communautaires, mais, en plus, il a l'aide du protecteur. Donc, le protecteur,
techniquement, pourrait même entendre la personne faire sa plainte verbalement
et la mettre par écrit. Donc, je pense qu'on est correct, en lisant ensemble,
les trois.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Ça vous va, Mme la députée?
Mme Charbonneau : Oui, oui,
ça me rassure, Mme la Présidente, le ministre a bien perçu mon inquiétude puis
il a bien répondu à cette inquiétude-là.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait. Merci. J'avais Mme la députée de Sherbrooke qui avait une
intervention également.
Mme Labrie : Oui, puis je ne
veux vraiment pas avoir l'air de picosser, parce qu'en plus, tu sais, c'est une
proposition que je faisais pour donner du pouvoir au ministre, là, ça fait que,
moi, je ne m'enfargerai pas là-dedans, là, mais ici, si on le raye, c'est parce
que l'article dit «aux fins de l'application de la présente section», puis là,
je suis retournée voir le titre de la présente section, puis la section, c'est
«traitement des plaintes par un centre de services scolaire» ou par un
établissement d'enseignement privé. Donc, est-ce que ça marche quand même?
Parce que l'objectif, c'est de laisser le ministre, s'il en sentait
éventuellement le besoin, aller encadrer, par règlement, la première étape, là,
au niveau de l'école. Là, est-ce que le fait qu'ici, ça dit que ça va s'appliquer
à la présente section, puis que la section, elle parle des centres de services,
ça va marcher pareil ou pas? Honnêtement, là, moi, je ne me chicanerai pas
là-dessus. J'étais pour donner du pouvoir au ministre, mais... plus à lui de
vérifier si ça marche vraiment ou pas.
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre.
M. Roberge : Non, mais comme
le centre de services comprend les établissements qui en relèvent, on est
inclusifs là-dedans.
Mme Labrie : O.K., parfait.
M. Roberge : Mais ce n'est
pas picosser, c'est juste comprendre.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Ça vous va comme ça? Parfait. Donc, s'il n'y a pas d'autre intervention, je
vais mettre aux voix l'amendement de M. le ministre à l'article 27. Donc,
est-ce que l'amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Adopté. Donc, l'amendement étant adopté, nous revenons à la discussion sur
l'article 27 amendé. Est-ce qu'il y a des interventions sur
l'article 27 amendé? Pas d'intervention? Donc, est-ce que
l'article 27 amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Adopté. L'article 27 amendé étant adopté, nous pensons, excusez, à
l'article 29.
M. Roberge : Merci. Alors,
article 29 :
«Toute plainte doit être faite par écrit
et adressée au protecteur régional de l'élève. Elle doit également être faite
conformément aux autres modalités que le ministre détermine par règlement.
Malgré le premier alinéa, le protecteur national de l'élève peut, lorsque les
circonstances le justifient, confier le traitement d'une plainte à un autre
protecteur régional de l'élève que celui à qui elle a été adressée.»
Donc, c'est... Je n'ai pas d'explication à
donner, là, ce n'est pas des termes juridiques bien complexes, là, ça dit ce
que ça veut dire.
• (15 h 40) •
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Des interventions sur l'article 29? Pas d'intervention sur
l'article 29? Donc, je vais mettre aux voix cet article. Est-ce qu'il est
adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) :
L'article 29 est adopté. Nous passons maintenant à l'article 30,
M. le ministre.
M. Roberge : Merci.
Donc :
«30. Le protecteur régional de l'élève
peut, lorsqu'il estime que les circonstances le justifient, refuser d'examiner
une plainte ou mettre fin à l'examen d'une plainte lorsqu'un recours est exercé
par le plaignant devant un tribunal judiciaire ou devant une personne ou un
organisme de l'ordre administratif qui exerce des fonctions juridictionnelles
et que ce recours porte sur les faits qui fondent cette plainte. Il peut
également refuser d'examiner une plainte lorsqu'il juge qu'un autre recours
serait susceptible de corriger adéquatement, et dans un délai raisonnable, la
situation faisant l'objet d'une plainte.»
Donc, on est dans des situations
exceptionnelles, mais il y a quand même une possibilité, ici, de ne pas
superposer les recours les uns aux autres. Et c'est important de mentionner que
ce n'est pas exclusif. Ce n'est pas parce que, par exemple, il y a un recours
judiciaire qu'il ne peut pas avoir utilisation du protecteur de l'élève, mais
on laisse ici, je dirais, une marge de manœuvre.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait, merci. Des interventions? Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Moi, j'ai deux
malaises. Le premier, c'est que dans certains cas, le plaignant, dû à des
délais de prescription, doit intenter son recours. Mais ça n'empêche pas que le
protecteur de l'élève doit être interpellé parce que ça vise le réseau
scolaire...
Mme Rizqy : ...et si, par
exemple, l'individu visé par une plainte au niveau scolaire est encore dans le
réseau, c'est important qu'on ait une trace écrite quelque part et que cette
plainte puisse cheminer parce qu'on pourrait avoir un recours qui est, ici,
devant le protecteur régional, qui est, au fond, de nature administrative, puis
d'avoir un recours au niveau civil. Ça, c'est ma première chose.
Deuxième chose, je crois qu'on doit
absolument, ici, exclure les violences à caractère sexuel. Lorsqu'une victime
se décide, il y a un cheminement tellement long entre le moment de l'acte et de
dépôt de la plainte. Je ne veux pas qu'il y ait l'article 30 qui soit dans
son raisonnement et dans le calcul de la balance de déposer sa plainte et
d'aller devant le tribunal, puis d'avoir une épée de Damoclès, puis se
dire : Oui, mais ça veut dire aussi que, peut-être, mon recours devant le
protecteur va tomber, je pourrais être exclu. Je crois que ça, là, on doit
absolument l'enlever de l'équation, les violences à caractère sexuel, que ça,
non. Ça, ça va cheminer quand même au protecteur régional de l'élève, qui
devra, évidemment, entendre, mais ici, je crois qu'on a une responsabilité de
s'assurer qu'en aucun temps, de façon directe ou indirecte, qu'on puisse
influencer la décision d'une victime de violences à caractère sexuel d'avoir...
en fait, de potentiellement perdre un recours. Parce que ça, ici, pour moi,
c'est un régime de protection d'un réseau scolaire. En tout cas, je pense que
vous comprenez ce que je veux dire, puis je vais éternuer.
La Présidente (Mme Guillemette) :
À vos souhaits, Mme la députée.
Mme Rizqy : ...
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre.
M. Roberge : Oui, je
comprends qu'il ne faudrait pas que quelqu'un s'empêche d'aller devant les
tribunaux en disant : Mais si j'y vais, je vais perdre mon recours, je
renonce à un, c'est un ou bien c'est l'autre. Je comprends cette
préoccupation-là. Je veux juste faire la lecture parce que j'ai reçu une petite
considération juridique. Je vais vous les lire puis, en même temps, je vais en
prendre connaissance exactement puis ça va peut-être nourrir notre réflexion.
L'idée, c'est de permettre et pas d'obliger, mais de permettre au protecteur de
refuser d'examiner une plainte ou d'en cesser l'examen dans des situations
particulières. Ça pourrait s'agir... de quoi on parle? Ça pourrait être une
injonction qui vise une ordonnance de réintégration dans une classe après une
mesure d'expulsion, et que c'est devant les tribunaux de droit commun. Ça
pourrait être un recours en dommages et intérêts dans le contexte d'actes
d'intimidation ou de violence qui ont été commis par le passé, et c'est un
recours qui serait pendant, devant des tribunaux. Ça pourrait s'agir d'une
plainte en matière de discrimination fondée sur un motif prévu à la Charte
québécoise des droits et libertés.
Donc, c'est une petite mesure qui vise à
favoriser la saine allocation des ressources puis de l'administration de la
justice, mais sans compromettre la défense des droits du plaignant. Dans le
fond, il faut qu'il y ait une plus-value, tu sais. L'évaluation du protecteur
de l'élève, il faut dire : Bon, bien, oui, c'est devant les tribunaux et
je la reçois ou je la reçois puis c'est devant les tribunaux, là, peu importe,
ça peut commencer avant ou après. Dans le fond, il faut que le protecteur se
dise : Bien, est-ce utile? Est-ce qu'on fait juste dédoubler des choses ou
c'est utile qu'on se rendre au bout parce que, bien, on ne veut pas juste avoir
deux recours différents avec, peut-être, des décisions qui iraient une à
l'envers de l'autre, puis on sait bien que celle du tribunal aura préséance. Et
on sait bien aussi que les protecteurs de l'élève vont être épaulés, comme on
est au gouvernement, par des juristes, des avocats, qui vont les conseiller
dans ces situations-là.
Ceci dit, je comprends la préoccupation.
On ne voudrait surtout pas que quelqu'un s'empêche, puis on pense à la violence
sexuelle, de porter plainte en justice pour éviter de perdre son recours du
protecteur de l'élève. Est-ce un réel danger, là? On peut discuter pour
l'évaluer. Je veux voir ce qu'on me dit ici. O.K., ah! Bon, ça, c'est une
nuance importante, merci. On me dit... Quand je lis l'article ici : «Le
protecteur régional de l'élève peut, lorsqu'il estime que les circonstances le
justifient, refuser l'examen d'une plainte ou mettre fin à l'examen d'une
plainte lorsqu'un recours est exercé par le plaignant devant un tribunal
judiciaire.» Et avec cette précision-là, quand on dit «recours exercé par le
plaignant», dans le fond, ça exclut les recours criminels parce que quand c'est
criminel...
M. Roberge : ...ce n'est pas
exercé par le plaignant, c'est la couronne, en réalité, qui va poursuivre le
fautif ou... bien, on peut le qualifier de plein de manières, là, je vais
m'abstenir de qualifier la personne. Donc, ici, dans le fond, ça ne touche pas,
d'une certaine manière, puis on me confirme, ça ne touche pas quelqu'un qui
serait victime de violences sexuelles, qui porterait plainte d'une certaine
façon au criminel.
Mme Rizqy : La couronne n'a
pas de cause s'il n'y a pas de victime. Donc, le plaignant dépose une plainte.
Le plaignant, là, entame les démarches juridiques d'un point de vue criminel.
Et, en plus, c'est que le plaignant peut faire, en matière de violence à
caractère sexuel, deux recours, celui de porter plainte à la police et
évidemment d'avoir tout le cheminement criminel, et, en plus de ça, peut
demander réparation dans un tribunal de droit civil, non seulement envers
l'accusé, on va l'appeler comme ça pour les fins de la discussion, mais aussi
envers même l'établissement scolaire.
Donc, pour la victime, moi, pour clarté,
là, si ça ne vous dérange pas, vu que, de toute façon, si vous me dites que ça
ne vise pas ça, on peut juste faire un amendement pour dire, quelque part, là,
que cet article ne vise pas les recours en violence à caractère sexuel. Comme
ça, c'est clair dans mon esprit, c'est clair pour tout le monde. Puis je suis
convaincue qu'il faut les exclure et que ça soit clair, clair, clair que, dans
leur cas, on va traiter leur plainte. Et, pour moi, la différence qui est
notoire, autant en violence à caractère sexuel d'un point de vue criminel et
d'un point de vue civil, c'est que, dans le réseau scolaire, le protecteur va
avoir sa trace, et aussi aussi l'occasion d'entendre d'autres personnes, et va
faire ses recommandations aussi, non seulement par rapport à l'individu visé,
mais même au niveau de comment qu'on peut gérer mieux. Alors que tribunal, que
ce soit... bien, au niveau, c'est sûr, on recherche une condamnation, mais au
niveau d'un droit civil, on cherche une réparation. Or, le protecteur ne
donnera pas réparation, mais il va faire des recommandations. Donc, au moins,
ça ne se chevauche pas ni l'un, ni l'autre, ni l'autre.
Parce que criminel, civil, protecteur,
moi, je vois trois recours différents ici. Et je vous dis, sincèrement, je
trouve que les trois sont importants, les trois ont lieu d'être. Autant le
protecteur régional doit faire son travail... que si jamais le plaignant, la
victime décide de poursuivre l'individu et l'établissement scolaire, c'est
pertinent, autant qu'évidemment c'est ultra pertinent, la plainte au niveau
criminel. Moi, c'est juste enlever tous doutes qui peuvent exister dans la tête
de la victime.
On peut l'écrire, dernier paragraphe, que
l'article 30 ne vise pas les plaintes de nature... les plaintes à caractère
sexuel... violences à caractère sexuel. Puis je sais que vous êtes très bon
pour l'écrire, je peux en soumettre une, mais je sais qu'on gagne souvent du
temps quand c'est vous autres qui l'écrivez. Ça va enlever tous mes doutes,
puis je vais très, très, très heureuse, puis je vais arrêter de plaider.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Monsieur le ministre.
M. Roberge : J'entendais
comme une vidéo. Parfait, merci.
Mme Charbonneau : Excusez-moi,
M. le ministre.
M. Roberge : Non, non, mais
ce n'est pas grave, je ne cherchais pas la personne, je me demandais si c'était
quelqu'un.
Mme Charbonneau : ...mon
petit-fils marche, ça fait que...
La Présidente (Mme Guillemette) :
Bravo!
M. Roberge : Les premiers pas
viennent d'arriver, là? C'est bon. Est-ce qu'on peut le voir? Non...
Mme Charbonneau : Oui.
M. Roberge : Non, mais les
premiers pas...
La Présidente (Mme Guillemette) :
...une grand-mère, c'est toujours prêt à montrer ses...
Des voix : ...
• (15 h 50) •
M. Roberge : On va la déposer
sur le Greffier.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Un futur étudiant.
M. Roberge : Bien oui. O.K.
Marche-t-il dans les pas de sa grand-mère? Peut-être, peut-être, la relève?
Mme Charbonneau : On ne sait
jamais, on ne sait jamais.
M. Roberge : Non, mais c'est
bon.
Mme Charbonneau : Il faut lui
laisser le temps.
M. Roberge : Oui, on va lui
laisser le temps. Je reviens sur la question de ma collègue pour comprendre ce
qu'elle demande ou sur l'objet de sa réflexion. C'est de dire, même si c'est un
recours civil, qui pourrait concerner, par exemple, des violences sexuelles...
On va faire un cas théorique, là. Quelqu'un porte plainte pour des violences à
caractère sexuel et voudrait, je ne sais pas, moi, s'assurer de ne jamais
croiser ce jeune dans l'école, d'accord? Elle y va... La victime y va... devant
le protecteur de l'élève, puis, finalement, décide d'aller au criminel, il n'y
a pas de possibilité d'arrêter pour le protecteur de l'élève. Mais elle décide
d'aller aussi au civil ou d'aller devant, supposons, le Tribunal des droits de
la personne et de la jeunesse. Bien là, ici, si l'article est tel qu'il est, si
c'est devant le Tribunal des droits de la personne et de la jeunesse, le
protecteur de l'élève pourrait dire : Bien là, on est en train de se
pencher, dans deux instances différentes, sur exactement la même question...
M. Roberge : ...puis comme il
n'y aura peut-être pas nécessairement la même décision, parce que le Tribunal
des droits de la personne et de la jeunesse a sa jurisprudence, a son cadre,
puis le protecteur pourrait avoir une vision, supposons, différente, bien, on
risquerait d'avoir des conclusions différentes, puis il pourrait y avoir un
enjeu ici. Et je vois peut-être une problématique à avoir deux recours
exactement sur le même objet, et surtout qui pourraient rendre des décisions
exécutoires, en fait, dans un cas, exécutoire, dans l'autre, c'est une
recommandation, sur la même chose. Tandis que, si c'est en cour criminelle,
c'est autre chose, là, c'est la même plainte, mais c'est des conséquences
complètement différentes.
Mme Rizqy : La différence,
c'est que le protecteur régional de l'élève ne peut pas rendre une décision
exécutoire, il peut faire des recommandations. Puis je vais vous donner un cas
vraiment concret. Un élève subit des violences à caractère sexuel. On dénonce
au niveau du protecteur de l'élève. Ça chemine. Il n'y a rien qui va... le
protecteur de l'élève ne va pas regarder uniquement la personne, entre
guillemets, ainsi accusée d'avoir posé un geste à caractère sexuel, il va
regarder aussi comment que l'école a géré. Est-ce que ça a été bien géré? Donc,
ce n'est pas juste la partie prenante, la victime et l'accusé, c'est aussi la
gestion de la plainte. Est-ce qu'on... Il va faire aussi des
recommandations : Aïe! la prochaine fois, qu'est-ce qu'on devrait faire
peut-être mieux pour s'améliorer? Est-ce qu'on aurait dû immédiatement faire un
congé avec solde le temps de l'enquête? Est-ce qu'on aurait dû s'assurer de
séparer la victime de son assaillant? Ça, c'est des recommandations que le
protecteur pourra faire.
L'élève avec ses parents, si jamais, lui,
disons que la situation avait perduré pendant six mois, puis il a eu de
l'anxiété, tout ça, décide aussi de poursuivre pour troubles et inconvénients,
stress, dommages moraux devant un tribunal de droit commun pourra le faire. Et
là l'objectif recherché d'avoir un tribunal de droit commun, ça serait pour
avoir réparation des dommages, alors que dans l'autre cas, moi, je sais que
quand je m'embarque devant le protecteur, là, c'est pour être entendu, puis
pour que la situation change. Je vais dénoncer quelque chose que je sais qu'il
va avoir un pouvoir. Ici, c'est des recommandations. Alors, moi, je le vois
plus comme un outil pour s'assurer de, la prochaine fois, comment qu'on va
mieux gérer la plainte. Il n'y aura pas quelque chose qui sera exécutoire,
alors c'est sûr que ça ne peut pas se chevaucher. Le seul qui pourra émettre
des conclusions de nature exécutoire, ça va être le tribunal. C'est le seul.
M. Roberge : Est-ce qu'on
peut suspendre une minute? Parce que, là, c'est vraiment des questions
juridiques. Est-ce qu'on peut...
Mme Rizqy : Oui, puis ça ne
me dérange pas, on peut même réfléchir là-dessus.
M. Roberge : Oui, c'est vrai.
On ne suspendra pas une demi-heure, juste deux minutes. Si c'est clair, clair,
clair, je vous reviens.
Mme Rizqy : Puis, si vous
préférez qu'au moins, on enlève puis qu'on écrit juste «criminel», parfait. Si,
admettons, vous me dites : Marwah, regarde, nous, le compromis, c'est de
s'assurer que... on va enlever, on va vraiment préciser qu'on ne peut pas si
c'est une plainte au niveau criminel, je vais comprendre.
M. Roberge : Laissez-nous
juste... Bien, peut-être une autre...
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui, avant de suspendre, j'ai Mme la députée de Sherbrooke. Peut-être que
c'est en lien également, donc avant de suspendre, je vais passer la parole.
Mme Labrie : Je vous
remercie, Mme la Présidente, parce que c'est vraiment en lien puis je veux que
ce que j'ai à dire soit considéré pendant la suspension. Moi, honnêtement, je
veux qu'on l'exclue tout le temps, pas juste quand c'est au criminel. Ce qu'on
veut, c'est laisser le plus de marge de manœuvre possible aux victimes pour
exercer des recours. Parfois, elles vont préférer aller au criminel, parfois
elles vont préférer utiliser d'autres recours. Parfois, ça ne sera pas possible
d'aller au criminel parce que la plainte n'aura pas été retenue, parce qu'il
n'y avait pas suffisamment d'éléments de preuve puis le procureur va avoir
décidé de ne pas porter d'accusations, et donc la personne va peut-être décider
d'aller au civil, parce qu'au civil, on n'est pas dans le domaine du hors de
tout doute raisonnable. Il y a des plaintes qui peuvent être entendues puis
gagnées au civil qui ne pourront jamais l'être au criminel, là. Ça, je pense
que l'histoire nous apprend ça régulièrement.
Donc, moi, je pense que la demande de ma
collègue de Saint-Laurent, de faire en sorte d'exclure de cette disposition-là
tout ce qui concerne les violences sexuelles, puis peut-être même les violences
en général, devrait être précisée, puis pas juste quand c'est une plainte au
criminel. On devrait l'exclure aussi quand c'est une plainte au civil. Parce
qu'il peut arriver effectivement qu'une victime, elle a été victime, elle a été
victime pour vrai... il n'y en aura pas, de poursuite au criminel, parce que...
pour toutes les raisons que vous connaissez. On a vu ça tellement souvent, des
histoires comme ça. Ça n'a pas été retenu, il n'y a pas d'accusation déposée,
puis la famille décide quand même d'exercer des recours, elle va le faire au
civil si elle en a les moyens. Puis il ne faudrait pas que ça empêche d'avoir
le recours en même temps au protecteur de l'élève, parce qu'effectivement c'est
deux choses complètement différentes. Le recours au civil ne va jamais émettre
de recommandations pour que les choses changent au sein de l'école, par exemple,
pour que ça se passe d'une manière différente. Donc, je pense qu'il faut
l'exclure. J'aimerais ça que ça soit pris en...
Mme Labrie : ...ce n'est pas
juste quand c'est au criminel qu'il faut viser cette disposition-là, mais c'est
en... peu importe le type de poursuite.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Donc, nous allons suspendre quelques instants.
(Suspension de la séance à 15 h 57)
16 h (version non révisée)
(Reprise à 16 h 3)
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, la commission reprend ses travaux et je cède la parole à M. le
ministre.
M. Roberge : Oui, Merci.
Donc, s'il y avait eu un flou, vraiment, puis il avait fallu suspendre très longtemps,
on aurait continué puis on serait revenus. Là, c'est... l'opinion juridique est
assez claire. Je n'ai pas le beau rôle, là, il faut que je dise un peu qu'on ne
peut pas vraiment aller dans le sens de ce qui est demandé, pour vraiment des
questions juridiques.
Je vais vous donner un exemple en
comparant avec la loi sur le Protecteur du citoyen. Puis j'ai l'article 18,
là, de la Loi sur le Protecteur du citoyen. Ça dit : Le Protecteur du
citoyen ne peut intervenir à l'égard de l'acte ou de l'omission d'un organisme
public ou d'une personne lorsque la personne ou le groupe dont les intérêts
seraient visés par l'intervention dispose d'un recours légal susceptible de
corriger adéquatement et dans un délai raisonnable la situation préjudiciable.
Donc, ici, même le protecteur du citoyen
sont beaucoup plus, je vous dirais, frileux que ce qu'on a dans la loi parce qu'ici,
même... tu n'as même pas besoin de déposer un recours, il suffit que ça soit
possible de déposer un recours pour que le Protecteur du citoyen ne puisse même
pas y toucher, parce qu'un recours existe, même si le recours n'est pas exercé.
Nous, ce qu'il y a dans le protecteur, ici, de l'élève, c'est qu'on peut très,
très bien saisir le protecteur de l'élève si un recours existe. Ça ne disqualifie
pas le protecteur de l'élève d'y aller. Même si le recours est exercé, le
protecteur de l'élève pourrait quand même le prendre, même s'il est exercé. On
vient simplement dire que, par exemple... et on précise, là, quand on dit :
Quand le recours est exercé par un plaignant devant un tribunal judiciaire, c'est
qu'ici, on couvre... je pense que ma collègue de Saint-Laurent disait :
Quand ça touche le criminel, là. Donc, aussitôt que ça touche tout type de
violence, le protecteur de l'élève ne peut se dessaisir d'une plainte pour
cette raison-là. Parce que tout ce qui touche le criminel, c'est le procureur,
c'est la Couronne, en fait, qui s'en saisit et à ce moment-là, ça reste, ça, c'est
sûr.
Par contre, si c'est un recours civil, ça
pourrait être dans un tribunal régulier ou supposons à la Commission des droits
de la personne et de la jeunesse, bien, le Protecteur pourrait, voyant, là, que
lui et par exemple la Commission des droits de la personne et de la jeunesse,
en fait, le Tribunal, la Commission des droits de la personne, de la jeunesse
pourrait statuer exactement sur une même question, dire : Bien, écoutez,
là, je ne peux pas y aller, je ne peux pas y aller. Juridiquement, là, ça ne fonctionne
pas dans le cadre juridique de l'État québécois.
À ce moment-là, dans le fond, vous devez
choisir dans ce cas là. Jamais vous n'avez à choisir pour une plainte au
criminel pour violence. Ça, il n'y a pas de question, là, les recours, ils sont
mutuellement exclusifs puis il n'y en a pas un qui empêche l'autre. Mais pour
les recours civils, un moment donné il y a un choix et et ce qu'on me dit, c'est
que je ne pourrais tout simplement pas accepter un amendement ou décrire
quelque chose qui irait à l'envers de ça, ça serait judiciairement, là,
inacceptable, là. Juridiquement, pas judiciairement, excusez. Juridiquement,
oui.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, M. le ministre. Merci, M. le ministre. Mme la députée de Sherbrooke,
puis ensuite Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Labrie : Bon, le ministre
réfère à l'article 18 de la Loi sur le Protecteur du citoyen. Je suis
allée le chercher, là, parce que je voulais me remémorer ce qu'il avait dit. Je
vais le relire, O.K.? Le protecteur du citoyen ne peut intervenir à l'égard de
l'acte ou de la mission d'un organisme public ou d'une personne lorsque la
personne ou le groupe dont leurs intérêts seraient visés par l'intervention
disposent d'un recours légal susceptible de corriger adéquatement et dans un
délai raisonnable la situation préjudiciable.
Bien honnêtement, là, si on reprenait ça
puis qu'on le mettait ici, dans le projet de loi neuf, je serais à l'aise parce
qu'il n'y a pas de recours ni au civil ni au criminel qui permettent de
corriger adéquatement, puis encore moins dans un délai raisonnable, une
situation, par exemple, de violence ou de violence sexuelle qu'aurait pu vivre
un élève, là.
Donc, si on reprenait cet exact
libellé-là, moi, je pense que ça viendrait quasiment régler le problème, là,
parce que personne ne pourra dire : Bien non, le recours au civil permet
de corriger la situation dans un délai raisonnable. D'abord, il n'y a aucun
recours au civil qui va corriger la situation, ça ne va pas corriger la
situation. Ça ne va pas corriger le problème qu'il y a eu dans l'école, par
exemple, au niveau de règles qui pourraient être mises en place...
Mme Labrie : ...pour
éviter qu'une situation se reproduise, par exemple. Ça ne va pas... ça va
encore moins être dans un délai raisonnable, là, vous connaissez les délais
dans le système de justice, là. Je pense... Donc, moi, je... c'est une
formulation que, si le ministre, c'est ça, sa référence, à ce moment-là,
reprenons-la, puis on va avoir trouvé un équilibre puis un terrain d'entente.
Puis ça n'empêchera pas une personne, à moins que sa cause puisse être entendue
dans un délai de quelques semaines, comme le fait le protecteur de l'élève, ce
dont je doute fort, ça ne viendra pas l'exclure, là.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Oui, Monsieur le ministre.
M. Roberge : Bien, on a
exactement ça aussi, c'est le deuxième paragraphe dans notre article 30.
On a : "Il peut également refuser d'examiner une plainte lorsqu'il
juge qu'un autre recours serait susceptible de corriger adéquatement et dans un
délai raisonnable." Donc, on a... on l'a aussi, là. Dans le fond, ce que
ça dit, c'est...
Mme Labrie : Mais
n'est-ce pas suffisant d'avoir juste ça?
M. Roberge : Mais je ne
vois pas où est le problème dans l'article, en fait. On ne pourrait pas forcer
le protecteur. Ce que l'article dit, là, c'est qu'on ne peut pas forcer le
protecteur de l'élève à conserver puis à traiter une plainte, si c'est qu'un
autre tribunal est en train de le régler dans un délai raisonnable. C'est ça
que ça dit, en réalité.
Mme Labrie : C'est ce
que le deuxième alinéa dit, mais le premier alinéa ne parle pas de ça. Moi, le
deuxième alinéa, il ne me dérange pas. Le problème est dans le premier alinéa.
M. Roberge : Bien, les
deux vont ensemble, en fait, là. Les deux disent, en réalité : S'il y a
une plainte au criminel, ça touche un acte de violence, je continue de traiter
la plainte. Je continue comme protecteur de l'élève, tu continues, tu vas
jusqu'au bout. Par contre, si c'est de nature civile, tu pourrais refuser
d'examiner la plainte si tu considères qu'une autre notre cour est en train de
corriger, de traiter la plainte et de corriger le problème dans un délai
raisonnable. C'est ça, que ça dit.
Mme Labrie : Mais de la
façon que c'est écrit, ça dit deux choses parce que c'est deux alinéas, deux
alinéas différents. Ça dit, d'une part, dans le premier alinéa, qu'ils peuvent
refuser d'examiner la plainte quand il y a un recours exercé par le plaignant
devant un tribunal judiciaire ou un organisme comme la CDPDJ, puis dans l'autre
alinéa, ça dit : Il peut également refuser d'examiner une plainte
lorsqu'il juge qu'il y a un autre recours, blablabla. C'est deux choses
différentes. Moi, je n'ai pas de problème avec le deuxième alinéa. J'ai un
problème avec le premier alinéa, où il n'est pas question de parler d'un
recours qui se fait dans un délai raisonnable, là, ou de recours qui est
susceptible de corriger adéquatement la situation. Ce n'est pas de ça dont il
est question dans le premier alinéa, c'est deux choses différentes.
M. Roberge : O.K. Mme la
Présidente, comme on est vraiment dans une question, là, juridique, il y a les
principes derrière, on est d'accord, mais il y a aussi, je dirais, des
contraintes pour être sûrs que les lois sont cohérentes les uns avec les autres
puis qu'il n'y a pas deux, trois instances qui statuent sur un même objet dans
un même délai. Il y a peut-être des enjeux d'explication puis je laisserais, si
mes collègues sont d'accord, M. Guyon donner la précision, l'explication,
pour comprendre vraiment ce qu'il y a dans le paragraphe un, dans le paragraphe
deux, pourquoi ils sont liés puis tout ça.
• (16 h 10) •
La Présidente
(Mme Guillemette) : ...consentement? Consentement. Donc, allez-y,
M. Guyon.
M. Guyon Martin
(Alexandre) : Merci. Donc, effectivement, pour le premier alinéa, ça
concerne les tribunaux judiciaires, donc les recours judiciaires, les recours
au casier judiciaire devant des tribunaux, par exemple, administratifs. Ça, le critère
est effectivement plus important que pour le deuxième alinéa, où ce sont des
recours, disons, plus administratifs, étant donné l'enjeu, justement, de
cohérence, de multiplication de... décisions qui peuvent... qui pourraient être
contradictoires. C'est un risque qui, dépendamment de la nature de l'organisme,
comment dire... il y a plus ou moins de... tu sais, de décisions
contradictoires, admettons, entre deux tribunaux judiciaires est plus
important. Là, on descend quand même d'un niveau, vu que c'est un organisme, vu
que le protecteur de l'élève est un organisme qui va être de nature
administrative. Par contre, il faut quand même, disons, avoir... prendre
certaines précautions pour éviter certaines contradictions.
Mme Labrie : Je ne fais
juste pas comprendre, je pense, en quoi il peut y avoir des contradictions
parce que quelqu'un qui exerce un recours au civil va chercher à être
indemnisé. Ce n'est pas ça le recours qui est exercé auprès du protecteur de
l'élève. Le recours auprès du protecteur de l'élève, il va éventuellement
déboucher sur des recommandations pour apporter des...
Mme Labrie : ...changement
dans la manière dont ça s'est passé, la situation à l'école. Ça n'a rien à voir
avec l'indemnisation que va pouvoir apporter un recours au civil. Le recours au
civil ne va pas faire des recommandations sur comment l'école aurait dû se
comporter ou comment les membres du personnel auraient dû se comporter. Ça ne
peut pas être contradictoire, c'est juste deux choses complètement différentes.
Donc, pour moi, la personne doit pouvoir faire les deux parce que ça vise deux
choses différentes.
Puis ils ne pourront pas entrer en
contradiction. Il n'y aura pas de recommandation du protecteur de l'élève, par
exemple, qui va dire : On devrait indemniser à hauteur de tel montant
l'élève ou sa famille. C'est sûr que ce n'est pas ça, l'objectif. Alors que le
recours au civil va faire ça. Puis il n'y aura pas de recommandation au civil,
de dire : Il y aurait dû avoir un protocole de ci, de ça, il aurait fallu
congédier l'entraîneur avant, ou quoi que ce soit. Tu sais, ça, ce n'est pas
quelque chose que le recours au civil va faire, alors que le recours auprès du
Protecteur de l'élève, oui. Ça fait que moi, je ne vois pas en quoi ça peut
entrer en contradiction. J'aurais de besoin peut-être d'un exemple pour voir
dans quelle situation ces deux recours-là pourraient entrer en contradiction.
Mais au civil, c'est du dédommagement en argent, là, ce n'est pas ça qu'il
fait, le protecteur de l'élève, ça ne peut pas être contradictoire.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. M. le ministre.
M. Roberge : O.K. Au civil,
il n'y a pas que de l'argent non plus, là. On peut demander autre chose qu'une
compensation financière ou une amende, quelque chose comme ça. Il peut y avoir
d'autres demandes. Et si, en réalité, les conclusions demandées sont les mêmes,
on demande à deux instances la même affaire, puis que le protecteur juge que la
requête au tribunal peut avoir lieu dans un délai raisonnable, c'est là où le
protecteur pourrait dire : Eh, je n'irai pas. Parce qu'on se dit :
Rien ne va être aussi vite que le protecteur. Puis je suis content. Ça veut
dire qu'on a des bons délais. Mais la personne pourrait avoir institué un recours
au civil pendant six mois sans se rendre au protecteur, puis après ça, lancer
les démarches «protecteur», puis finalement, c'est à peu près pareil. Mais
néanmoins, sur la question des conclusions demandées, il y a peut-être moyen,
on me dit qu'il y a peut-être moyen de rédiger quelque chose, mais peut-être
pas non plus, là, qui pourrait... je ne sais pas dans quelle mesure on peut
avancer, mais on pourrait peut-être avancer un peu dans le sens que vous
voulez. Je ne peux pas m'engager à le faire, mais si vous voulez, je peux
suspendre celui-là. Je pensais que ça serait plus rapide, mais finalement, il y
a peut-être une zone d'ombre à éclaircir. Si vous êtes d'accord, je
suspendrais. Ils vont l'évaluer. Je ne peux pas garantir qu'on va avoir un
amendement, mais on va regarder si on peut avancer dans le sens que vous
voulez. Puis on reviendrait, peut-être pas aujourd'hui par contre. J'ai
l'impression c'est quelque chose qui irait à une autre séance.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait, merci. Je vais... Ça va, Mme la députée de Sherbrooke?
Mme Labrie : Bien, juste très
rapidement avant de céder la parole à ma collègue. L'objectif visé, c'est que
les victimes puissent avoir l'éventail de recours à leur disposition. Des
recours qui visent des objectifs différents et qu'elles peuvent vouloir... Oui,
des recours qui visent des objectifs différents, donc elles peuvent vouloir les
exercer en même temps. Et comme ce sont des objectifs différents, pour moi, il
n'y a pas de contradiction possible entre les constats au final d'essayer
différents recours là. Donc, moi, c'est ce que je souhaite, c'est qu'on
n'entrave pas les possibilités d'une victime d'exercer la multiplicité des
recours, qu'un n'exclut pas l'autre finalement. Alors, que ce qui est écrit ici
prévoit précisément ça. Moi, c'est mon objectif. Ça fait qu'on trouvera la
formulation, mais c'est ça qu'il faut faire.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, Mme la députée. Donc, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Bien, avant de
suspendre, moi, j'envoie un amendement qui, je pense, regroupe tout ce qu'on
dit. Puis j'ai pris l'article 18 de la Loi sur le protecteur du citoyen,
parce que je partage le même avis que c'est sûr à 100 % que ça ne sera pas
un délai raisonnable. Ça ne risque pas d'arriver, malheureusement. Puis si
vous... tu sais, je peux juste vous lire à haute voix pour qu'on chemine. Puis
après ça, si on veut suspendre, mais il est envoyé.
Le protecteur régional de l'élève peut
refuser d'examiner une plainte ou mettre fin à l'examen d'une plainte lorsque
la personne dont les intérêts visés par l'intervention dispose d'un recours
légal susceptible de corriger adéquatement et dans un délai raisonnable la
situation préjudiciable.
C'est les mêmes termes. Donc, ça reprend,
au fond, le début. On enlève l'alinéa 1 et 2, puis remplacer ça... et on
remplace, au fond, l'article 30 par celui-ci. Et ça, ça nous permet de
nous assurer que la victime a vraiment un éventail de dispositions, et c'est en
direct adéquation avec l'article 18 de la Loi sur le protecteur du
citoyen. Ça va dans le même sens, au fond, pour la réflexion que...
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait. Donc, on va suspendre quelques instants le temps de regarder tout
ça. Parfait. Merci.
(Suspension de la séance à 16 h 16)
(Reprise à 16 h 22)
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, nous reprenons les travaux, et je vais céder la parole à monsieur le
ministre...
La Présidente (Mme Guillemette) :
...M. le ministre.
M. Roberge : Bien, je pense
que ça serait plutôt à ma collègue de lire son amendement. Ce n'est pas le
mien, là.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Ça vous va, donc, Mme la députée de Saint-Laurent, vous allez déposer
officiellement votre amendement?
Mme Rizqy : Oui.
La Présidente (Mme Guillemette) :
D'accord. Donc, la parole est à vous.
Mme Rizqy : L'article 30 du
projet de loi est remplacé par le suivant :
Le protecteur régional de l'élève peut
refuser d'examiner une plainte ou mettre fin à l'examen d'une plainte lorsque
la personne dont les intérêts seraient visés par l'intervention dispose d'un
recours légal susceptible de corriger adéquatement et dans un délai raisonnable
la situation préjudiciable.
Alors, les explications très
sommairement... Moi, je suis d'accord que lorsqu'on nous a parlé de l'article
18 de la loi sur le Protecteur du citoyen, qu'effectivement ça permet de ne pas
dédoubler les recours lorsqu'au fond la finalité recherchée reviendrait au
même. Dans le cas qui nous occupe, je suis pas mal certaine que là, ici, on
s'assure que, si la finalité reviendrait aux mêmes conclusions, évidemment, à
ce moment-là, le protecteur régional de l'élève peut dire : Je mets fin
aux procédures. Par contre, dans le cas qui nous occupe, qui est pourquoi moi,
je dépose cet amendement-là, je suis convaincue que, lorsqu'il est question de
violence à caractère sexuel, ici, on est correct parce que le protecteur
régional de l'élève, lui, va faire des recommandations pour essayer de corriger
le tir pour s'assurer qu'il n'y ait pas de prochaine fois. Et ça ne vise pas
uniquement la personne visée d'une plainte, mais ça vise aussi l'école dans son
ensemble.
Alors que, si jamais c'est... que ce soit
le tribunal de droit civil ou devant le criminel, à ce moment-là, évidemment,
les objectifs recherchés... dans un cas, on cherche une condamnation, une
reconnaissance de culpabilité. Ça, le protecteur régional, même si je l'aime
beaucoup, ne pourra pas faire ça. Et dans le cas d'une plainte au niveau civil,
recours en droit civil, l'objectif recherché, c'est des dommages et
réparations. Et ça aussi, le protecteur ne peut pas faire ça. Et dans tous les
cas, on connaît déjà malheureusement les délais qui occupent autant le palais
de justice en droit civil qu'en droit criminel. Merci.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merc, Mme la députée. D'autres interventions sur l'amendement de Mme la
députée de Saint-Laurent? M. le ministre.
M. Roberge : Oui. Bien,
écoutez, je trouve ça intéressant qu'on prenne, dans le fond, la disposition,
en fait, c'est une espèce de mélange entre ce qu'on avait puis ce qui vient du
Protecteur du citoyen. Je referais ma proposition aux collègues de... bon,
l'amendement est déposé, là, mais qu'on suspende cet article-là, en
particulier, pour que les juristes analysent pour voir les impacts, parce qu'on
est vraiment sur quelque chose de pointu. Mais cette contribution-là va nous
aider, probablement, dans les travaux.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait. Merci. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Avec plaisir. Et
n'oubliez pas, si vous avez besoin de reformuler, ça fait toujours plaisir, ne
vous gênez pas.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait. Donc, il y a consentement de tout le monde pour suspendre
l'article 30?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Et l'amendement à l'article 30. Donc, nous allons maintenant à l'article 31. M.
le ministre, vous pouvez nous présenter l'article 31 et ainsi que votre
amendement.
M. Roberge : Voilà.
Donc :
«31. Le protecteur régional de l'élève
peut examiner une plainte malgré que les étapes de la procédure de traitement
des plaintes prévues à la section 1 du présent chapitre n'ont pas été suivies
s'il est d'avis que le respect de ces étapes n'est pas susceptible de corriger
adéquatement la situation ou que les délais de traitement de la plainte aux
étapes précédentes rend l'intervention du protecteur régional de l'élève
inutile.»
Et il y a un amendement. C'est presque la
même chose, mais avec un ajout à la fin. Le protecteur... l'idée, c'est de
remplacer l'article. Donc, 31 :
Le protecteur régional de l'élève peut
examiner une plainte malgré que les étapes de la procédure de traitement des
plaintes prévues à la section un du présent chapitre n'ont pas été suivies dans
les cas suivants :
1. il est d'avis que le respect de ces
étapes n'est pas susceptible de corriger adéquatement la situation ou que les
délais de traitement de la plainte aux étapes précédentes rend l'intervention
du protecteur régional de l'élève inutile;
2. la plainte concerne un acte de violence
à caractère sexuel.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Des commentaires sur l'amendement? Pas de commentaires, donc je vais
mettre aux voix l'amendement à l'article 31. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) :
L'amendement de l'article 31 est adopté. Donc, nous revenons aux discussions
sur l'article 31 amendé. Des questions, commentaires sur l'article 31 tel
qu'amendé? Donc, pas de question ni de commentaires. Est-ce que l'article 31
amendé est adopté...
La Présidente (Mme Guillemette) :
...l'article 31 est adopté, amendé. Donc, nous passons à l'article 32.
M. Roberge : «32. Le
protecteur régional de l'élève peut refuser ou cesser d'examiner, sur examen
sommaire, toute plainte qu'il juge frivole, vexatoire ou faite de mauvaise foi.
Il peut également refuser ou cesser d'examiner une plainte dans les cas
suivants :
«1. Le plaignant refuse ou néglige de lui
fournir tout renseignement ou document qu'il juge pertinent pour la bonne
compréhension des faits.
«2. Il a des motifs raisonnables de croire
que ces démarches ne sont manifestement pas utiles.
«3. Le délai écoulé entre les faits sur
lesquels elle est fondée et sa réception en rend l'examen impossible.
«4. Il s'est écoulé plus de 30 jours
depuis que la responsable du traitement des plaintes a terminé l'examen de la
plainte, sauf s'il est d'avis que le plaignant était dans l'impossibilité
d'agir.
«Le protecteur de l'élève peut, lorsque le
plaignant y consent, suspendre le traitement de la plainte s'il juge que
l'intervention de sa part serait prématurée eu égard à la procédure de traitement
des plaintes prévue à la section 1 du présent chapitre.»
Donc, ici, ce sont des situations dans
lesquelles le protecteur de l'élève pourrait refuser d'examiner une plainte. Ce
sont des situations exceptionnelles, mais je pense qu'on doit quand même les
prévoir.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait. Merci. Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Paragraphe 4,
pourquoi la question du délai de plus de 30 jours? Parce que lui-même, le
ministre, tout à l'heure, il a donné un exemple puis il a dit : La
personne qui pourrait avoir entamé une procédure au civil, puis, six mois plus
tard, décidé de faire sa plainte au protecteur de l'élève. C'est un exemple que
le ministre a donné, si je ne me trompe pas, alors que là on vient de voir que,
finalement, le protecteur, après 30 jours, lui, il pourrait décider qu'il ne
touche pas à ça, cette plainte-là. Pourquoi on met une prescription sur le
traitement de plainte?
M. Roberge : C'est un souci
d'efficacité pour les délais pour traiter un dossier. Il y a l'étape 1, c'est
10 jours, supposons, au niveau de l'école; l'étape 2, c'est 20 jours au niveau
du centre de services scolaire. Et là, c'est traité. Il y a une décision, le
responsable des plaintes du centre de services scolaire statue quelque chose...
la faveur de l'élève, et là, bon, ce dossier est réglé, ça fait cinq, 10, 20,
30, 40, 50 jours, c'est fait, et là, bon, bien, tout à coup, la personne est
insatisfaite. C'est là qu'on dit : Bien, à un moment donné, c'est réglé,
vous avez 30 jours pour, d'une certaine façon, exercer votre appel. C'est une
espèce de... on appelle ça un délai, là... pas de péremption, mais...
Mme Labrie : Prescription.
M. Roberge : ...prescription,
merci, péremption, c'est plus pour la nourriture. Parce que là, c'est ça, dans
le fond, de l'air, l'étape 1 est faite, l'étape 2 est faite, bien, à un moment
donné, il vient une prescription, on considère que c'est réglé à la
satisfaction des parties, puis on dit : Bien là, ça va, là. Donc, on ne
peut, un an après, dire : Finalement, on n'est pas satisfait de l'étape 2,
je vais aller au protecteur de l'élève.
Mme Labrie : Bien, j'aurais
le goût de dire, peut-être que oui, peut-être que des choses ont été proposées
ou mises en place à l'étape 2, que, quelques mois plus tard, finalement, ça n'a
pas donné les résultats escomptés ou ça ne se passe pas comme prévu, puis la
personne, l'élève, la famille pourrait décider de, finalement, passer à l'étape
subséquente, parce que ça ne s'est pas passé comme prévu. Moi, je suis surprise
de voir ça, parce que c'est ça, c'est un délai de prescription puis, sur
d'autres dossiers, on a aboli les délais de prescription sous la CAQ, avec
l'IVAC, on l'a aboli pour des poursuites au civil en matière de violence
sexuelle. La logique semblait plutôt être de dire : Le délai de
prescription, c'est contraignant.
Donc je me l'explique mal, là, il me
semble que c'est... puis, en fait, 30 jours, c'est très, très, très court. S'il
en faut un, je ne le mettrais vraiment plus long que ça, mais a priori,
j'aurais tendance à ne même pas en mettre, là.
• (16 h 30) •
La Présidente (Mme Guillemette) :
Monsieur le ministre, pas d'autres commentaires?
M. Roberge : Bien, non, mais,
écoutez, je comprends le commentaire de la collègue, ça pourrait arriver qu'à
l'usage, supposons, la décision, qui est prise à l'échelle du centre de
services scolaire, semble correcte. Puis après deux mois, finalement, le parent
ou le plaignant dit : Oui, mais, finalement je regarde ça puis ce n'est
pas vraiment satisfaisant. Est-ce qu'on veut repartir les étapes ou on veut
aller directement au protecteur? Je comprends la préoccupation de la collègue,
moi, je suis disposé à retirer l'alinéa quatre, à moins que d'autres membres
de la commission aient d'autres éléments à apporter à la réflexion.
Mme Labrie : Parfait.
M. Roberge : Je veux juste
voir... qu'on finisse d'en discuter, à moins qu'on m'éclaire sur autre chose,
puis qu'il faut le garder...
16 h 30 (version non révisée)
M. Roberge : ...sinon, je
suis ouvert.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait. Merci. Commentaires?
Mme Labrie : J'aurais
une autre question pour la discussion. Merci de l'ouverture. Parce que je peux
imaginer plein de situations... on a étudié l'exemple des micro-ondes hier, là,
par exemple, tu sais, peut-être qu'ils en ont installé, des micro-ondes, mais
peut-être que, finalement, il y en a juste un pour 300 élèves puis qu'ils
ne réussissent jamais à y avoir... tu sais, mais... puis qu'à l'usage on se
rend compte que ce n'est pas satisfaisant, comme règlement de la situation.
Bon, il y a plein d'exemples.
Mon autre question, c'est sur le deuxième
paragraphe. C'est écrit : "Il y a des motifs raisonnables de croire
que ces démarches ne sont manifestement pas utiles." Comme on le sait, là,
ce n'est pas exécutoire, les recommandations du protecteur de l'élève. Est-ce
que ça pourrait constituer un motif raisonnable pour croire que ces démarches
ne seraient pas utiles, dans la mesure où ces recommandations ne seront pas
exécutoires? Je me pose la question, là, gentiment.
M. Roberge : Je ne pense
pas que c'est ça qu'on veut couvrir ici. Dans le fond, on est un peu dans ce
qui est au début, une plainte qui serait frivole, vexatoire, faite de mauvaise
foi ou alors une plainte où le protecteur de l'élève dit : Bien là, si
j'arrive... si je vais au bout de cette plainte-là, ça a été demandé... à
l'échelle de l'école, c'était plus ou moins pertinent. Donc, le parent ou le plaignant
n'était pas satisfait, ça peut arriver, là, hein? Vous en avez peut-être des
fois au bureau de comté, des choses que tu dis : Oui, bien là, on ne peut
pas vraiment donner suite à ça, là. Ça s'en va à l'échelle du centre services
scolaire. Le parent ou le plaignant n'est pas satisfait. Donc, ils ont le droit
d'aller au protecteur de l'élève. Le protecteur dit : Bien là, je vais
aller donner une recommandation sur quelque chose qui se fait déjà, je vais
aller donner une recommandation qui ne sera pas utile. Donc, j'ai des dossiers
où vraiment ça serait utile. Je pense qu'il faut quand même laisser la marge de
manœuvre pour ne pas surcharger de dossiers qui sont manifestement peu
pertinents. Puis je dis ça avec respect, je ne parle pas... Ça n'existe pas
encore, le recours, là, donc je ne pense pas à quelqu'un, je ne veux pas blâmer
des parents, mais ça peut arriver quand même, des fois, des demandes qui sont
moins pertinentes que d'autres, là. Je pense qu'il faut quand même laisser au
protecteur cette marge de manœuvre là, là.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Ça vous va? Parfait. Mme la députée de Saint Laurent.
Mme Rizqy : Oui,
j'aimerais juste revenir, moi... Moi, je suis encore au paragraphe 4 :
"Il s'est écoulé plus de 30 jours depuis que le responsable du
traitement des plaintes ait terminé l'examen de la plainte." Dans le
tableau, qui est très bien fait, partout il est question de «jours ouvrables».
Pourquoi qu'ici ce n'est pas «jours ouvrables»?
M. Roberge : Bien, ici,
ce qu'il avait, c'était un mois. On comptait des jours complets, mais, bon, je
pense qu'on va probablement retirer ce paragraphe, de toute manière, pour
laisser au plaignant ou au parent la latitude de juger, à l'usage, de sa
satisfaction de la décision rendue à l'étape deux, au centre de services
scolaire. Donc...
Mme Rizqy : Donc, il n'y
aurait plus de délai?
M. Roberge : Je pense, à
la réflexion, qu'on pourrait retirer, ça.
Mme Rizqy : O.K.,
d'accord.
M. Roberge : Puis permettre
au plaignant, même si ça fait, on va dire 60 jours, quand même, de dire :
Bien là, je pensais que c'était correct, mais là ce n'est pas correct, je veux
aller quand même au protecteur, sachant que le protecteur, lui, il peut quand
même, justement, s'il dit : Bien, écoute, ce n'est pas une question de
délais, ça ne fonctionne plus, l'exemple qu'on me dit, c'est, supposons...
c'est ça. L'élève change d'école, hein? I porte une blague sur les micro-ondes
à l'école. Finalement, la famille déménage au milieu de l'année scolaire. Ça
arrive. Et il arrive dans une autre école... ce n'est pas ça, puis là, bien, ce
n'est plus de plaintes. Bon. Et le protecteur dirait : Bien là, ce n'est
pas utile d'aller au bout de ça. Voilà. Ça pourrait être ça.
Mme Rizqy : O.K.
D'accord. Moi, je vais attendre, voir quand on aura un amendement, pour
d'autres commentaires, toujours sur le 4.
M. Roberge : Pardon?
Vous allez...
Mme Rizqy : Je vais
attendre parce que j'ai d'autres commentaires sur le 4, si jamais il n'est pas
retiré, là.
M. Roberge : O.K. Bien,
si tout le monde est d'accord, parce que je ne veux pas le retirer pour, après
ça, plaider pour le remettre, mais, si tout le monde est d'accord, on pourrait
tout de suite dire qu'on retire le 4.
Mme Rizqy : On le biffe.
Parfait.
M. Roberge : C'est-u
correct? Il faut quand même le déposer, faire un amendement au Greffier. C'est
ça, oui.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Il va falloir faire un amendement de retirer l'article... c'est ça.
Une voix : L'alinéa, c'est
mieux comme ça.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Alinéa.
Mme Rizqy : Ah non! Ici,
c'est un paragraphe.
M. Roberge : Est-ce
qu'il y a d'autres... Est-ce que les collègues ont d'autres questions sur cet
article-là? C'est juste qu'on me dit : Si jamais il y a d'autres
amendements à faire, on les fera d'un seul coup. Je n'ai pas entendu d'autres
préoccupations. S'il n'y en a pas d'autres, on va le faire puis on l'adoptera.
S'il y en a d'autres, bien, débattons ensemble.
Mme Rizqy : Moi, je n'ai
pas d'autre préoccupation.
M. Roberge : Je ne pense
pas que ça soit très problématique. Donc, O.K...
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait. On pourrait...
La Présidente (Mme Guillemette) :
...suspendre l'article.
M. Roberge : O.K. Bien, il
s'en vient. Comme on dit : Il est dans les Internet.
La Présidente (Mme Guillemette) :
On est efficace. C'est rapide. C'est merveilleux.
M. Roberge : Et c'est facile
quand c'est juste biffer quelques lignes. Ce n'est quand même pas un amendement
à rédiger qui sera très long, donc c'est une affaire de quelques secondes.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait. On va suspendre quelques instants, parce que, des fois, le temps
que ça arrive dans la boîte de la secrétaire, c'est plus long un peu. Donc, on
suspend quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 38)
(Reprise à 16 h 40)
La Présidente (Mme Guillemette) :
La commission reprend ses travaux. Et, M. le ministre, je vais vous laisser
lire l'amendement.
M. Roberge : Oui. Alors,
c'est bien simple. Amendement à l'article 32 : Supprimer le paragraphe
quatre du deuxième alinéa de l'article 32 du projet de loi.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci, M. le ministre. Donc, comme convenu, est-ce qu'il y a des
interventions sur l'amendement? Pas d'intervention, donc nous allons mettre aux
voix l'amendement. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, l'amendement est adopté. Nous revenons aux discussions sur l'article
32 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y a des commentaires? Pas de commentaire sur
l'article 32 amendé. Donc, est-ce que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, l'article 32 tel qu'amendé est adopté. Nous allons maintenant à
l'article 33. M. le ministre, présentez-nous-le également ainsi que votre
amendement, parce qu'il y a un amendement qu'on vient de déposer dans Greffier.
M. Roberge : O.K. Donc :
«33 Le protecteur régional de l'élève
doit, chaque fois qu'il refuse d'examiner une plainte ou qu'il met fin à
l'examen d'une plainte aviser sans délai le plaignant, lui en donner les motifs
et, dans le cas du deuxième alinéa de l'article 30, lui indiquer le recours à
exercer.»
Juste l'amendement, s'il vous plaît, parce
que, là, je ne l'ai pas ici.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Il va être à l'écran dans quelques secondes. Et voilà.
M. Roberge : C'est en
concordance avec ce qu'on avait déjà dit. Donc, article 33 :
Insérer, à l'article 33 du projet de loi
et après «aviser», «par écrit». Donc, l'objectif, c'est lorsqu'on avise
quelqu'un, c'est de l'aviser par écrit, pas simplement un appel. Je pense que
ma collègue allait là. C'est ça. Mais c'est bon, on est cohérents, cohérents
avec nous-mêmes.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait. Merci. Oui. Il faut lire au complet, M. le ministre.
M. Roberge : Oui. Je ne l'ai
pas lu au complet? Excusez-moi.
Des voix : ...
M. Roberge : Ah! Excusez-moi.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Vous avez lu juste insérer, après «aviser», «par écrit».
M. Roberge : Oui. Je suis
allé trop vite.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, je vous demande le deuxième.
M. Roberge : Voilà. Très
bien. Je vais recommencer, parce que, là, c'est moins clair, hein? À l'article
33 du projet de loi, insérer après «aviser», «par écrit»;
2. ajouter, à la fin, l'alinéa
suivant :
De plus, il doit, s'il est d'avis que la
plainte peut être traitée...
M. Roberge : ...par une
autre personne ou par un autre organisme et que le plaignant y consent,
transmettre l'information relative à la plainte à cette personne ou cet
organisme.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, M. le ministre. Donc, est ce qu'il y a
des commentaires? Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Bien oui,
parce que le deuxième ajout, c'était lors de nos... parce que là, il faut... ça
fait longtemps, là, c'était l'article 11. On a eu la discussion, le
ministre et moi, par rapport à un mécanisme passerelle et j'avais marqué
«engagement, M. Roberge, mécanisme passerelle.» Et l'engagement est tenu.
Merci.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Très agréable d'entendre ça.
D'autres...
M. Roberge : ...Roberge.
La Présidente
(Mme Guillemette) : D'autres commentaires sur l'amendement de M.
le ministre? Mme la députée des Mille-Îles.
Mme Charbonneau : Un
commentaire constructif. Quand on reçoit un citoyen dans notre bureau de comté,
on lui fait signer une... je vais appeler ça une décharge, mais ce n'est pas
une décharge, c'est une...
La Présidente
(Mme Guillemette) : Une divulgation de renseignements.
Mme Charbonneau : Exactement.
Merci, Mme la Présidente. J'imagine qu'il va y avoir une procédure au niveau du
protecteur de l'élève pour pouvoir donner les informations pertinentes au sujet
d'un mineur ou d'un sujet... d'une problématique si on fait la passerelle
auprès d'un autre organisme.
M. Roberge : Dans le
fond, c'est implicite d'une certaine manière parce que la loi sur l'accès aux
renseignements s'applique, et donc ça fonctionne. Mais c'est effectivement,
c'est un bon réflexe.
Mme Charbonneau : Merci.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Parfait. Merci. Donc, d'autres interventions
sur l'amendement? S'il n'y a pas d'autres interventions, je vais mettre
l'amendement de M. le ministre aux voix. Est-ce qu'il est adopté?
M. Roberge : Adopté.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Donc, nous revenons aux discussions
sur l'article 33 tel qu'amendé. Pas de commentaires, pas de question sur
l'article 33 tel qu'amendé, donc je le mets aux voix. Est-ce que cet
article est adopté?
M. Roberge : Adopté.
La Présidente
(Mme Guillemette) : L'article 33 tel qu'amendé est adopté.
Donc, nous passons à l'article 34, et vous avez également un amendement à
nous déposer, M. le ministre.
M. Roberge : Voilà. Donc,
le 34 : Lorsque le protecteur régional de l'élève examine une plainte, il
en informe le centre de services scolaire ou l'établissement d'enseignement
privé visé par la plainte. Le centre de service ou l'établissement
d'enseignement privé doit alors lui transmettre sans délai les renseignements
qu'il détient relatifs à la plainte. Le protecteur régional de l'élève donne à
la personne directement concernée par la plainte ou à son supérieur immédiat
l'occasion de se faire entendre et, s'il y a lieu, l'invite à remédier à la
situation faisant l'objet de la plainte. Lorsque la plainte concerne le suivi
donné à une dénonciation concernant un acte d'intimidation et de violence, il
donne au directeur de l'établissement d'enseignement l'occasion de se faire entendre.
Et j'irais avec la maman, si vous le
permettez.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Oui.
M. Roberge : À
l'article 34. Voici l'amendement : 1 dans le deuxième alinéa insérer,
après «donne», «au plaignant et»; remplacer «invite» par «les invite»...
puisqu'ils sont deux... 3 remplacer le troisième alinéa par le suivant :
Lorsque la plainte concerne un acte d'intimidation ou de violence, il donne au
plaignant et au directeur de l'établissement d'enseignement ou à la personne
désignée par l'établissement d'enseignement privé, conformément à
l'article 63.5 de la Loi sur l'enseignement privé, selon le cas,
l'occasion de se faire entendre.
Donc, l'amendement vient dans un premier
temps préciser que le protecteur régional de l'élève doit donner au plaignant
l'occasion de se faire entendre lors de l'examen de la plainte. Le plaignant
aura, par exemple, l'occasion de compléter oralement ou par écrit le contexte
factuel faisant l'objet de la plainte. L'amendement vise également à préciser
que pour les plaintes concernant un acte d'intimidation ou de violence, la
personne qui aura l'occasion d'être entendue sera le directeur d'établissement
ou la personne responsable de la mise en œuvre du plan de lutte contre
l'intimidation de l'établissement d'enseignement privé. Voilà.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Des commentaires sur cet amendement?
Oui, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : C'est un
excellent amendement. On gagne beaucoup de temps en travaillant de cette manière-là.
Merci.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, Mme la députée de Sherbrooke. D'autres
commentaires? Donc, je vais mettre aux voix cet amendement. Est-ce que
l'amendement à l'article 34 est adopté?
M. Roberge : Adopté.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Donc, l'amendement étant adopté, nous
retournons aux discussions sur l'article 34 tel qu'amendé. Est-ce qu'il y
a des commentaires? Pas de commentaires. Donc, je mets aux voix
l'article 34 tel qu'amendé. Est-ce qu'il est adopté?
M. Roberge : Adopté.
La Présidente
(Mme Guillemette) : L'article 34 tel qu'amendé est adopté.
M. le ministre, il y avait un amendement à ajouter à 34.1, je crois?
M. Roberge : Oui,
allons-y.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, présentez-nous cet amendement.
M. Roberge : 34.1 :
Insérer, après l'article 34 du projet de loi, l'article suivant :
34.1. En plus de ce que prévoit l'article précédent, lorsque la plainte
concerne un...
M. Roberge : ...d'actes de
violence à caractère sexuel. Le protecteur régional de l'élève la transmet sans
délai au directeur de l'établissement ou à la personne désignée par
l'établissement d'enseignement privé, selon le cas, à moins que le plaignant ne
s'y oppose.
Le protecteur régional de l'élève assure
le suivi des actions prises par l'établissement dans la mise en œuvre du plan
de lutte contre l'intimidation et la violence.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Des commentaires sur l'amendement? Oui, Mme la députée de
Saint-Laurent.
Mme Rizqy : À moins que le
plaignant ne s'y oppose, est-ce qu'il y a aussi un moyen d'ajouter «ou un corps
de policiers s'y oppose»? Parce que lorsqu'il y a des enquêtes en cours, des
fois, ça peut viser un individu et des fois ça peut aussi viser des personnes
qui sont autour de l'individu. Et là, à ce moment-là, on ne va pas non plus...
si le service de police nous indique qu'il y a une enquête en cours, il ne faut
pas intervenir, là, parce qu'ils cumulent leurs preuves, là. Alors, je pense
que ça serait peut-être pertinent que non seulement... Le plaignant, lui, ne
sait pas nécessairement c'est quoi la stratégie policière, là, alors une fois
qu'il dépose sa plainte, les enquêteurs font leur travail, et des fois, ça
arrive, là, pour avoir certains dossiers, que la plainte est déposée, et on a
de six à neuf mois d'enquête avant d'arriver à une arrestation. Juste pour voua
donner une idée, là, d'ordre de grandeur. Dans le cas de Saint-Laurent, ça a
été deux ans d'enquête et perquisition.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci.
M. Roberge : Bien, je suis
d'accord avec ma collègue, c'est juste que je veux juste vérifier s'il faut
l'écrire, ici ou s'il n'y a pas un autre endroit, ou si ce n'est pas obligatoire,
qu'une institution, je vous dirais, se coordonne avec les corps de police... On
peut peut-être suspendre juste une minute pour comprendre, parce que c'est
important, là, puis je veux juste savoir s'il faut le modifier ou si c'est
déjà, on va dire, intrinsèque.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Si c'est le bon endroit ou si c'est ailleurs.
M. Roberge : Oui.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait. On suspend quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 49)
17 h (version non révisée)
(Reprise à 17 h 4)
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, la commission reprend ses travaux. M. le ministre, je vous cède de la
parole pour une courte explication.
M. Roberge : Oui. Donc,
les questions de la collègue nous ont fait travailler, réfléchir, vérifier les
impacts. Vraisemblablement, ce serait correct comme ça parce qu'il y a des
ententes multisectorielles, puis il y en a une copie ici, la fameuse entente
multisectorielle relative aux enfants victimes d'abus sexuel, d'abus physiques,
de négligence grave, qui permet un arrimage avec les instances gouvernementales
puis les corps policiers. Donc, fort probablement que ça s'appliquerait de
toute manière puis qu'il n'y aurait pas d'enjeu à l'adopter tel quel, mais on
veut juste être bien certains, parce que c'est une... c'est aujourd'hui là,
puis en fait c'est maintenant qu'on l'adopte. Si on doit l'ajuster, on va le
faire. Ça fait que je suspendrais, juste pour s'assurer que tout est correct.
S'il y a un amendement à faire, on le fera, puis, s'il n'y en a pas, on
expliquera pourquoi on n'a pas à le faire. J'y reviendrais, si vous permettez.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait. Merci, M. le ministre. Donc, est-ce qu'il y a consentement pour
suspendre l'amendement à l'article 34.1?
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Il y a consentement. Donc, nous avons suspendre cet article et passer au
prochain, qui est le 35.
M. Roberge : J'y viens.
Merci. Et voilà. Le 35, voilà: «Dans le cadre de l'examen d'une plainte, le
protecteur régional de l'élève peut, s'il le juge à propos, procéder à une
enquête. Il peut également confier l'enquête à une personne autorisée à cette
fin par le protecteur national de l'élève.»
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Questions, commentaires sur cet article? Mme la députée de
Mille-Îles.
Mme Charbonneau : J'aimerais
avoir un court exemple, juste pour m'assurer que je comprends bien quand vous
dites: «Il peut également confier l'enquête à une personne autorisée à cette
fin par le protecteur national de l'élève.» Donc là, je reprends l'exemple que
vous avez pris un peu plus tôt, là, il passe la porte, là, mais donnez-moi un
exemple pour que je puisse faire le lien. En ce moment, je ne fais pas le lien
entre mon régional qui passe la puck au national pour peut-être avoir une
enquête. Je veux juste...
La Présidente (Mme Guillemette) :
M. le ministre.
M. Roberge : C'est que le
national a un pouvoir d'enquête, et le régional national pourrait avoir des
ressources humaines, pourrait avoir des gens qui développent une expertise dans
des enquêtes, ayant peut-être davantage d'occasions ou d'obligations d'en
faire, malheureusement. Donc, on pourrait avoir quelqu'un qui est peut-être
mieux habilité à le faire. Dans ce cas-ci, bien, le régional pourrait dire:
Bien, on va demander au national parce qu'il y a quelqu'un qui a déjà fait une
enquête dans des situations similaires. Ça va peut-être se faire dans des
meilleurs délais. On va confier ça au national, tout simplement...
M. Roberge : ...parce qu'ils
vont travailler en collaboration. Ça peut être une question de ressources
humaines, ça peut être question d'expertise développée, au fil des mois et des
années, par quelqu'un qui, au national, fait ça.
Mme Charbonneau : Donc, au
niveau national, le protecteur de l'élève national pourrait avoir, dans les
gens qui l'entourent ou les gens qu'il engage, parce que c'est lui qui va
construire son bureau puis qui va avoir l'expertise, avoir des gens avec lui
qui vont faire des enquêtes, mais pour le régional. Je ne sais pas, moi, si je
suis au régional, si je suis à Laval, probablement que les gens, à Laval... de
Laval, vont mieux comprendre le système ou les gens... tu sais, les organismes
communautaires, puis tout ça. Mais je comprends ce que vous dites là dans le
principe de l'expertise et la ressource humaine, je croyais juste que
l'expertise se développait dans chacune des régions, parce que chacune d'elles
peut avoir une couleur et des organismes différents. Mais je comprends
l'exemple que vous m'avez donné, là, je m'inquiète un peu des délais, mais...
Bon.
M. Roberge : Mais les délais
sont protégés, c'est toujours bon de le ramener, là, c'est important. Une
partie de l'efficacité du régime, c'est dans les délais. Puis je vous ai soumis
que ça pourrait être... national, mais l'article aussi, on dit que ça peut être
autorisé, à cette fin, par le protecteur national, donc ça pourrait être
quelqu'un de Laval aussi.
Mme Charbonneau : Mais il
faut que, moi, comme protecteur régional, j'aille chercher l'autorisation
nationale pour pouvoir faire cette enquête-là.
M. Roberge : Les deux sont
là. Regardez le premier paragraphe et le second. Le premier, on dit :
"Dans le cadre de l'examen d'une plainte, le protecteur régional de
l'élève peut, s'il le juge, procéder à une enquête". Donc, il peut
enquêter très bien lui-même. Restons dans l'exemple, là, le protecteur régional
de l'élève de Laval, il peut lui-même procéder à une enquête, d'accord? Il peut
aussi avoir besoin d'aide, question de volume de plaintes qu'il est en train de
faire, ce qu'il est en train de traiter. Il pourrait demander de l'assistance au
national puis le national pourrait dire : Bien, je comprends, on va
autoriser quelqu'un, à cette fin, de procéder à une enquête.
Mme Charbonneau : Merci.
M. Roberge : Voilà.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Ça vous va? Merci. Donc, d'autres questions, commentaires sur l'article 35?
S'il n'y a pas d'autre commentaire, je vais mettre l'article aux voix. Est-ce
que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) :
L'article 35 étant adopté, monsieur le ministre, présentez-nous l'article
36.
M. Roberge : Oui,
excusez-moi. Parfait. 36. «L'article 24 s'applique avec les adaptations
nécessaires au traitement des plaintes par le protecteur régional de l'élève,
donc je veux le proposer. L'article propose qu'à l'instar du responsable du
traitement des plaintes d'un centre de services scolaire ou d'un établissement
d'enseignement privé, le protecteur régional de l'élève transmette des
renseignements obtenus dans le cadre du traitement d'une plainte et qui, de son
avis, pourraient constituer une matière disciplinaire, et dans le cas où les
renseignements visent un enseignant, une faute grave ou un acte dérogatoire.»
Dans le fond, ce qu'on dit, c'est que
cette possibilité de transmettre les informations qui s'appliquaient à
l'échelle du centre de services scolaire peuvent s'appliquer aussi à l'échelle
du protecteur de l'élève.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Questions, commentaires? Pas de question ni commentaire, donc je vais
mettre au moins l'article 35. Est-ce que cet article est adopté? Adopté.
L'article 35 est adopté. Monsieur le ministre, présentez-nous l'article 36.
M. Roberge : Si vous
permettez puis si les collègues le permettent, madame la Présidente, juste par
cohérence pour qu'on en fasse des articles qui sont...
• (17 h 10) •
La Présidente (Mme Guillemette) :
Excusez-moi, oui, 36. On recommence. On va mettre aux voix l'article 36.
Est-ce que l'article 36 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) :
L'article 36 est adopté. Donc, monsieur le ministre, je vous laisse la
parole.
M. Roberge : Oui, si les
collègues sont d'accord, je reviendrais à 23 qu'on avait suspendu, parce
qu'hier on n'avait pas traité 33 encore, il était question sur le droit de se
faire entendre, et tantôt on a traité d'un article sur...
La Présidente (Mme Guillemette) :
Le 13, M. le ministre, qui était suspendu. Le 23 aussi était suspendu?
M. Roberge : Le 23 aussi,
oui.
Mme Rizqy : ...on l'adopté,
mais on s'est donné le droit de revenir avec consentement, mais on l'a adopté,
le 23.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Mais on peut revenir avec consentement.
M. Roberge : Il me semble
qu'on a un amendement sur la question du droit de se faire entendre, si vous
permettez, on l'a, l'amendement.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Est-ce qu'il y a consentement pour revenir à l'article 23? Il y a
consentement, donc...
La Présidente (Mme Guillemette) :
...vous pouvez nous présenter votre amendement, M. le ministre.
M. Roberge : O.K. Bon,
et je...
La Présidente
(Mme Guillemette) : Est-ce qu'il est rendu au secrétariat?
M. Roberge : Il est
rendu.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Il est rendu. Ce ne sera pas long, on va...
On peut peut-être suspendre une seconde. Là, on va suspendre un petit moment,
le temps de donner au secrétariat le temps de...
(Suspension de la séance à 17 h 12
)
(Reprise à 17 h 14
)
La Présidente
(Mme Guillemette) : Nous reprenons les travaux, et il y a eu
consentement pour rouvrir l'article 23, et M. le ministre va nous
présenter son amendement.
M. Roberge : Oui, juste
un peu de contexte pour voir pourquoi revenir tout de suite là-dessus. C'est
parce que, quand c'est la même journée, c'est des articles, c'est lié, et
peut-être on l'a plus fraîchement à la mémoire.
Tantôt, on a fait 34, puis, dans 34, on
parlait du droit de se faire entendre. Hier, on a parlé de ça. Il y a un
amendement qui va dans le même sens. Donc, 23, l'ajout, là, l'idée de
l'article, c'est ajouter, à la fin de l'article 23 du projet de loi,
l'alinéa suivant :
«Le responsable du traitement des plaintes
doit, avant donner son avis sur le bien-fondé de la plainte, donner au
plaignant et à la personne directement concernée par la plainte, ou à son
supérieur immédiat, l'occasion de se faire entendre et, s'il y a lieu, les
invite à remédier à la situation faisant l'objet de la plainte.»
Je pense que ça répond vraiment à la
demande qui a été faite hier. Voilà.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, M. le ministre. Des commentaires? Mme
la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Ça répond
parfaitement. Merci.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Ça répond parfaitement. Donc, d'autres
interventions? Je vais me mettre aux voix l'amendement à l'article 23.
Est-ce que cet amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente
(Mme Guillemette) : L'amendement est adopté. Est-ce que
l'article 23 tel amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente
(Mme Guillemette) : L'article 23, tel qu'amendé, est adopté.
Donc, nous revenons à l'article 37.
M. Roberge : Oui, merci,
merci. Donc, on y revient.
«37. Si les circonstances s'y prêtent, et
que le plaignant et les autres personnes concernées y consentent par écrit, le
protecteur régional de l'élève peut, s'il le considère utile, se réunir avec
ceux-ci afin de tenter d'amener les parties à s'entendre. Le traitement de la
plainte est suspendu pour la durée de ce processus.»
Et avec mon commentaire, il y avait quand
même plusieurs personnes qui avaient mentionné, dans les auditions l'idée
d'inscrire... qui avaient appuyé l'idée qu'il y ait, à un moment donné, une
médiation pour essayer en réalité d'en venir à une entente quand c'est
possible.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Puis des commentaires sur cet article?
Pas de commentaire. Je vais mettre aux voix l'article 37. Est-ce que cet
article est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Donc, l'article 37 est adopté. M. le
ministre, vous avez des amendements donc 37.1, 37.2 et 37.3. Présentez-nous le
37.1, s'il vous plaît.
M. Roberge : Voilà. 37.
Insérer, après l'article 37 du projet de loi, l'article suivant :
«Aux fins de l'application de la présente
section, la ministre peut, par règlement, établir toute autre modalité relative
au traitement des plaintes par le protecteur régional de l'élève.»
La Présidente
(Mme Guillemette) : Questions, commentaires sur cet amendement...
La Présidente
(Mme Guillemette) : ...Pas de question? Donc, je vais mettre aux
voix l'amendement 37.1. Est-ce que cet article... Est-ce que cet
amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Adopté. Donc, 37.2, M. le ministre.
M. Roberge : 37.2.
Insérer, après l'article 37.1 du projet de loi tel qu'amendé, la sous-section
suivante :
2 dispositions particulières applicables
au traitement des plaintes concernant un acte de violence à caractère sexuel.
37.2 Les plaintes concernant un acte de
violence à caractère sexuel sont traitées d'urgence.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Questions, commentaires sur cet amendement? Ça va? Donc, je vais
mettre aux voix l'article 37.2. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente
(Mme Guillemette) : L'article 37.2 est adopté. M. le
ministre, 37.3, s'il vous plaît.
M. Roberge : Donc, insérer,
après l'article 37.2 du projet de loi tel qu'amendé, l'article
suivant :
37.3. Le protecteur régional de l'élève
doit, lorsqu'il reçoit une plainte concernant un acte de violence à caractère sexuel,
informer l'élève et, s'il s'agit d'un élève âgé de moins de quatorze ans, ses
parents de la possibilité de s'adresser à la Commission des services
juridiques. Lorsque l'élève est âgé de quatorze ans et plus, le protecteur
régional peut, si cet élève y consent, en informer également ses parents.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Questions, commentaires sur cet
amendement?
Mme Rizqy : Oui.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Juste pour
précision, c'est quoi, l'obligation du protecteur de l'élève, si, par exemple,
si Une personne de quatorze ans et plus... et qu'elle ne l'a pas dit à ses
parents, est-ce que le protecteur de l'élève doit quand même faire un
signalement à la DPJ?
Une voix : ...
M. Roberge : Oui, à la
DPJ; aussitôt que ça concerne quelqu'un de mineur, on doit le faire d'office.
Mme Rizqy : Donc,
parfait, excellent.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. D'autres commentaires?
Mme Labrie : ...
La Présidente
(Mme Guillemette) : 37.3, oui, on va le projeter à l'écran, ça
s'en vient.
Des voix : ...
Mme Labrie : Oui, mais
c'est parce qu'au lieu de taponner dans les pièces jointes, je...
Des voix : ...
La Présidente
(Mme Guillemette) : Hé voilà, 37.3 est à l'écran. Ça va? Parfait,
donc je vais mettre aux voix l'amendement 37.3. Est-ce que cet amendement
est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Donc, l'article 37.3 est adopté. Nous
passons à l'article 38.
M. Roberge : Donc, 38.
Le protecteur régional de l'élève doit, dans les 20 jours ouvrables
suivant la réception de la plainte, terminer l'examen de la plainte et
déterminer les conclusions et, le cas échéant, les recommandations qu'il juge
opportun de formuler au centre de services scolaire ou à l'établissement
d'enseignement privé. Dans le cas où le protecteur régional de l'élève juge
opportun de formuler des recommandations, il transmet ses conclusions et ses
recommandations ainsi que les renseignements qu'il détient relatifs à la
plainte au Protecteur national de l'élève. Le Protecteur national de l'élève
dispose alors d'un délai de cinq jours ouvrables pour informer le protecteur
régional de l'élève de son intention d'examiner la plainte.
• (17 h 20) •
Dans le cas où le protecteur national de
l'élève décide... pardon, examine la plainte, il dispose d'un délai de dix
jours ouvrables pour en terminer l'examen et substituer, s'il le juge opportun,
ses recommandations à celles du protecteur régional de l'élève. Il peut, aux
fins de l'examen de la plainte, procéder à une enquête. À l'échéance du délai
prévu au premier, au deuxième ou troisième alinéa, selon le cas, le protecteur
régional de l'élève informe le plaignant et le centre de services scolaire ou
l'établissement d'enseignement privé de ses conclusions, ainsi que des motifs
sur lesquels elles s'appuient et, le cas échéant, des recommandations. Si le
traitement de la plainte n'est pas terminé dans un délai de 25 jours
ouvrables suivant sa réception, le protecteur régional de l'élève en informe le
plaignant et le centre de services scolaire ou l'établissement d'enseignement
privé et leur fait part des motifs justifiant un délai supplémentaire.
Le délai prévu à l'alinéa précédent est
prolongé du nombre de jours équivalant à la durée pendant laquelle le
traitement de la plainte a été suspendu en vertu du troisième alinéa de
l'article 32 ou de l'article 37 le cas échéant.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Et vous avez un amendement à nous présenter, je crois.
M. Roberge : Donc, le
38. à l'article 38, voici l'alinéa :.
Un remplacer, dans les premier et
troisième alinéas du texte anglais, «terminate» par «complete». Insérer, dans le
quatrième alinéa et après «informe» «par écrit». Insérer, après le quatrième
alinéa, le suivant :
Lorsque la plainte concerne un acte de
violence à caractère sexuel, le protecteur régional de l'élève...
M. Roberge : ...informe
de la même manière le directeur de l'établissement ou la personne désignée par
l'établissement d'enseignement privé concerné.
Remplacer, dans le cinquième alinéa du
texte anglais, «terminated» par «completed».
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Ce sera
encore le même questionnement que tantôt parce que j'ai lu en diagonale ces
72 pages que j'avais. Entre tantôt puis maintenant, je n'ai pas terminé ma
lecture sur l'entente sectorielle.
Rapidement, dans ce qui est tenu, le corps
de police peut refuser de transmettre de l'information parce qu'il y a une
enquête en cours. Ça, c'est clairement stipulé. Mais l'inverse n'est pas
stipulé. Par exemple, qu'un centre de services scolaires pour ne pas transmettre
de l'information. C'est comme si c'est davantage... on regardait, soit pour le
DPCP ou pour le corps de police, qu'eux peuvent avoir le choix de ne pas
transmettre pour ne pas justement causer préjudice à la collecte de
renseignements ou d'une enquête en cours. Et je me pose la même question si le
protecteur régional qui n'a pas cette obligation-là, puis c'est la police qui,
eux, ont cette prérogative.
Mais pour encore la question ici, parce
que c'est interrelié les deux, donc j'imagine qu'on va voir la réponse
ultérieurement. Mais, moi, j'aurais encore le même souci que de nous assurer
qu'on ait le consentement d'une communication de renseignements par les corps
de police ainsi que les policiers, avant d'informer l'établissement parce que
c'est eux autres mêmes qui sont les mieux placés pour nous dire si ça peut
mettre en péril une enquête en cours.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. M. le ministre.
M. Roberge : Bien, c'est
la même question. Donc, si on peut parler du reste de l'amendement s'il y a
d'autres questions et éclaircissements, matière à débat. Mais, à la fin, je
pense qu'il faudra le suspendre de la même manière parce que, dans les deux
cas, on apportera vraisemblablement la même réponse.
Mme Rizqy : O.K.
M. Roberge : Donc, peu
importe la réponse, là, qu'on aura, ça sera la même réponse parce que c'est la
même question.
Mme Rizqy : Parfait.
Merci.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Parfait, merci. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Oui. Dans
le deuxième alinéa, on dit : «Dans le cas où le protecteur régional de
l'élève juge opportun de formuler des recommandations.» J'essaie de comprendre
dans quelle situation le protecteur régional a décidé donc de retenir la
plainte, qu'il ne la jugeait pas frivole, ou, bon, en tout cas, il l'a retenue,
Dans quel cas il retient une plainte, mais qu'au final il n'émet pas de
recommandation? Ce n'est pas systématique que ce soit ça finalement l'issue du
traitement d'une plainte qui a été retenue, d'émettre à la fin des
recommandations?
M. Roberge : Je vais
faire une comparaison, là, même si c'est toujours un peu à un peu boiteux. Ce
n'est jamais parfait.
Un tribunal peut juger de... que quelque
chose n'est pas recevable. Une fois que c'est recevable, ça ne veut pas dire
qu'il va juger, qu'il va condamner quelqu'un par exemple. Donc là, dans ce
cas-ci, ça pourrait être une plainte qui n'est pas jugée frivole, mais
vraiment, après analyse, après avoir entendu les gens, après enquête, bien, il
considère qu'il n'y a pas de recommandation, que, finalement, la situation est
peut être correcte, mais ça méritait quand même analyse. À première vue, il
fallait se pencher, il fallait écouter. Il fallait creuser, mais à la fin, il
est possible qu'il n'y ait pas de recommandation, qu'il y ait tout simplement
des conclusions, et que la conclusion pourrait être de dire : Bien,
écoutez, je ne sais pas, là, ça se passe correctement, c'est acceptable, et les
balises sont là. Ça pourrait être ça.
Mme Labrie : O.K. O.K.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Ça vous va, mme la députée, comme ça?
Mme Labrie : Oui.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Parfait. Donc, j'ai besoin du consentement de
tout le monde pour suspendre l'amendement ainsi que l'article 38.
Consentement?
Des voix : Consentement.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Nous suspendons l'amendement ainsi que
l'article 38. Donc, nous sommes... nous passons, à l'article 39.
M. Roberge : «39. Le
centre de services scolaire ou l'établissement d'enseignement privé doit, dans
les 10 jours ouvrables de la réception de toute conclusion ou
recommandation, informer par écrit le plaignant et le protecteur régional de
l'élève des suites qu'il entend y donner et, le cas échéant, des motifs
justifiant tout refus d'y donner suite.»
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Donc questions, commentaires sur
l'article 39? Pas de question, pas de commentaire. Je vais mettre
l'article 39 aux voix. Est-ce que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente
(Mme Guillemette) : L'article 39 est adopté. M. le ministre,
vous avez les amendements à nous présenter l'article 39.1.
M. Roberge : Oui. Mais,
si vous permettez, Mme la Présidente...
La Présidente
(Mme Guillemette) : Certainement.
M. Roberge : ...j'aurais
un amendement modifié. Il y avait un amendement qui avait été déposé, mais
plutôt que de déposer un amendement puis de le sous-amender, on pourrait
soumettre quelque chose ici, tenant compte de ce qu'on disait tout à l'heure
parce que, là, on est dans les signalements....
M. Roberge : ...et tout à
l'heure, on disait qu'on...
Mme Charbonneau : ...
M. Roberge : Pardon?
Mme Charbonneau : Il y a
39.1, .2, .3, .4, mais il n'y a pas d'amendement.
M. Roberge : Ah! merci.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui, .1, .2, .3, .4, .5.
Mme Charbonneau : Donc,
si vous voulez amender 39, vous avez le loisir de le faire.
M. Roberge : Mais 39 ne
vient-on pas de l'adopter?
La Présidente
(Mme Guillemette) : Oui, 39 est adopté.
M. Roberge : Parfait.
Voilà, bien, 39.1...
La Présidente (Mme Guillemette) :
On passe maintenant à 39.1. C'est du nouveau droit, donc on va...
M. Roberge : Parfait.
Mais 39.1, c'est ça, donc on va le déposer. Je ne sais pas si les collègues
l'ont reçu.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Oui, il était dans la liasse qui a été
déposée.
M. Roberge : Oui, mais
il y a une nouvelle version.
La Présidente
(Mme Guillemette) : On n'a pas la nouvelle version.
M. Roberge : Ah! O.K.
Est-ce qu'on peut l'envoyer?
La Présidente (Mme Guillemette) :
On va suspendre quelques instants...
M. Roberge : Ça ne sera
pas long.
La Présidente
(Mme Guillemette) : ...puis on va déposer la nouvelle version, M.
le ministre, parce qu'elle n'est pas déposée encore. Donc, l'ancienne étant
caduque, on va suspendre.
(Suspension de la séance à 17 h 28)
17 h 30 (version non révisée)
(Reprise à 17 h 32)
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc nous reprenons nos travaux avec l'amendement à l'article 39.1. M.
le ministre.
M. Roberge : Donc, allons-y.
39.1. Insérer, après l'article 39 du projet de loi, le chapitre suivant :
Chapitre 2.1. Signalement et initiative du protecteur régional de l'élève.
39.1. Le protecteur régional de l'élève doit, après avoir reçu un signalement
ou de sa propre initiative et s'il est d'avis que les renseignements qui sont
en sa possession sont susceptibles de démontrer qu'un acte de violence à
caractère sexuel a été commis à l'endroit d'un élève qui fréquente un
établissement d'enseignement situé dans la région dans laquelle il est affecté,
transmettre ces renseignements au directeur de l'établissement concerné ou à la
personne désignée par l'établissement d'enseignement privé. Le protecteur
régional de l'élève prête assistance à toute personne qui le requiert pour
effectuer un signalement ou pour toute démarche s'y rapportant. Ces
renseignements sont traités par le directeur de l'établissement ou par la
personne désignée par l'établissement d'enseignement privé, selon le cas, comme
un signalement reçu ou conformément à l'article 96.12 de la Loi sur l'instruction
publique ou 63.5 de la loi sur l'enseignement privé. De plus, le Protecteur
régional de l'élève traite ces renseignements comme une plainte qu'il examine
conformément aux dispositions des sections deux et trois du chapitre deux avec
les adaptations nécessaires.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci.
M. Roberge : Donc, la partie
qui est ajoutée, vous comprenez que c'est le deuxième paragraphe sur prêter
assistance à la personne qui le requiert pour effectuer un signalement.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Donc questions, commentaires sur cet amendement?
Mme Rizqy : J'ai...
commentaire qu'à la personne désignée, c'est ça, c'est la même chose encore. C'est...
Tu sais, moi, honnêtement, tu sais, une proposition de compromis avec le
ministre parce qu'on... dans la bonne entente. Ça ne me dérange pas qu'on
adopte puis qu'on fasse comme qu'on a fait, mettons, pour le 23, on s'est dit :
On l'adopte. Quand qu'on a la réponse, si on a besoin de rouvrir, on rouvre,
parce que je me rends compte que mon interrogation va rester dans d'autres...
puis là, ça va devenir étonnant, on va avoir suspendu trois, quatre articles,
là, si on continue de même. Alors, proposition, tu sais, de "gentlemen's
agreement". On va pouvoir... tu sais, adoptons, puis si jamais d'aventure
on se rend compte qu'il y a quelque chose qu'on devra corriger, avec
consentement, on rouvrira tout simplement pour corriger le tir, le besoin...
le cas échéant. Si ça vous va, M. le ministre.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Ça va à tout le monde comme ça? Proposition...
M. Roberge : Oui, bien, je
pense que c'est tout à fait cohérent parce qu'on a la même volonté. Peut-être
que déjà, avec la fameuse entente multipartite, tout serait correct, puis
sinon, bien, on rouvrira. Donc, je pense, c'est une bonne manière pour éviter
de revenir sur quelque chose, peut-être dans deux semaines, dans trois
semaines, on s'en souviendra peut-être plus. On va dire : Pourquoi, donc,
le 39.1 n'est pas adopté? Puis il faudrait le relire pour rien s'il n'y a rien
à faire. Donc on est d'accord.
Mme Rizqy : Voulez-vous qu'à
ce stade-ci on adopte le consentement avec la même façon, ceux qu'on a
suspendus pour la même question, comme ça, ça va être réglé puis si on ouvre...
parce que quand on va ouvrir, on va ouvrir d'un seul coup, puis on va faire un
seul amendement qui va venir changer. Moi, ça ne me dérange pas, là. Moi, je...
M. Roberge : Si tout le monde
est d'accord, on peut y aller comme ça, on va se mettre des petites étoiles,
là. Puis je suis sûr que ma collègue de Sherbrooke va les noter. En fait, on va
tous les noter, mais je vois tout à l'heure qu'elle fait ça... depuis tout à l'heure
elle fait ça avec une grande rigueur. On saura qu'il y en a deux, qu'il y en a
trois puis peut être même qu'il y en a une quatrième ou cinquième sur lesquels
on reviendra le cas échéant. Il n'y a pas de problème. Ça pourrait faciliter
les travaux, parce qu'encore, quand on est dans la même journée, ça va bien. On
sait le thème, on sait les noms, puis on peut y aller d'un coup, si tout le
monde est d'accord, bien, allons-y un à la fois. Mais je comprends qu'on peut
quand même faire ça si vous êtes d'accord.
La Présidente (Mme Guillemette) :
C'est ça. On les fera en bloc après. Ça va aller... Parfait.
M. Roberge : C'est ça, en
bloc ensemble si jamais il faut revenir.
Mme Rizqy : Exactement.
Parfait.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait. J'ai Mme la députée de Sherbrooke qui avait une intervention
également.
Mme Labrie : Oui, bien moi,
sur cet article-là, en fait, puis ce n'est pas quelque chose de nouveau que j'apporte
en ce moment, là, j'ai une difficulté avec le fait qu'on crée ça seulement pour
ce qui concerne les violences sexuelles. J'aimerais que ça soit possible pour
un tiers de faire un signalement et aussi pour le protecteur régional de l'élève,
de sa propre initiative, d'agir sur toutes sortes d'autres sujets qui
concernent les droits des élèves. Évidemment que c'est super pertinent, je l'appuie,
cet article-là, je... Sauf que pourquoi le pouvoir d'autosaisine, le pouvoir de
signalement? On ne veut pas le crier aussi pour d'autres types de sujets qui
pourraient concerner, par exemple, des élèves à besoins particuliers ou tout
autre sujet, un enjeu que le protecteur des élèves voit dans les médias par
rapport à du transport scolaire ou quoi que ce soit. Pourquoi il ne pourrait
pas avoir ce pouvoir-là de se saisir du dossier de sa propre initiative s'il le
juge pertinent? Pourquoi un membre du personnel...
Mme Labrie : ...témoin
d'une situation qui ne concerne pas les violences sexuelles, ne pourrait pas
faire un signalement. Moi, ça, c'est quelque chose que je vais rester déçue du
projet de loi à la fin si on n'a pas ouvert cette porte-là. Évidemment, je suis
contente qu'on l'ouvre pour les violences sexuelles, mais je pense vraiment
qu'on devrait l'ouvrir pour un tout autre type de situation.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Est-ce qu'il y a d'autres
commentaires?
M. Roberge : Bien, je
comprends la préoccupation. En même temps, il y a... Je vous dirais qu'il y a
quand même un traitement spécifique, là, comme on s'est entendu, qu'il y avait
un traitement très, très spécifique, un accès direct puis tout un, je vous
dirais, un traitement accéléré pour tout ce qui touche les violences à
caractère sexuel. Donc, c'est normal que, quand quelque chose est plus
prioritaire, plus urgent, plus grave, on y accorde un traitement distinct.
Ensuite, revenons à la mission de l'organisme, dans le fond, qui est de traiter
et recevoir des plaintes. Essentiellement, c'est ça, d'être efficace là-dedans,
de ne pas ouvrir, surtout dans ce domaine-là. Je comprends que là-dessus il
peut y avoir une petite divergence d'opinions, mais je suis content qu'on se
rejoigne quand même pour les violences sexuelles pour avoir vraiment un
traitement distinct.
Mme Labrie : Mais pour
moi, la mission, ce n'est pas juste... ce n'est pas juste de traiter des
plaintes, c'est d'assurer le respect des droits des élèves. Et donc ça touche
tout type de sujets. Puis c'est vrai que ça prend un traitement distinct pour
les violences sexuelles, notamment le traitement accéléré. On vient d'adopter
un amendement là-dessus, puis c'est parfait. Moi, je ne demande pas qu'il y ait
ce type de traitement accéléré pour tous les autres types de sujets. Mais le
pouvoir d'auto-saisine, le pouvoir de signalement d'un tiers, ça, moi, je pense
qu'on doit le donner au protecteur de l'élève. On doit le prévoir pour tous les
autres sujets.
Puis je ne demande pas le même traitement,
là, qu'on prévoit pour les violences sexuelles. Évidemment que les autres types
de plaintes n'ont pas nécessairement besoin des mêmes types de modalités, mais
moi, je vois... Pour moi, la mission du protecteur de l'élève, ça doit être de
faire respecter les droits des élèves, de veiller à ce qu'ils soient respectés.
Puis il va arriver que ça ne soit pas l'élève lui-même ou ses parents qui
soient... qui va avoir l'initiative de porter plainte. Puis ça ne veut pas dire
que ses droits sont respectés. Donc, ça pourrait arriver, que ça soit le
protecteur de l'élève qui constate une situation, qui dise : Bien là, ça,
je vais me pencher là-dessus, je vais émettre des recommandations. Puis ça
pourrait arriver qu'il y ait un tiers qui dise ça. Moi, je pense que l'élève,
ce n'est pas respecté. Puis il pourra peut-être le proposer aux parents. Puis
les parents vont dire : Aie! Je n'ai pas le goût d'être badré avec ça.
Moi, mon enfant est handicapé, là. Je passe ma vie à me battre avec le CIUSSS.
Je ne m'embarquerai pas avec une bataille avec... avec le... avec le milieu
scolaire en plus. Puis peut-être que... Peut-être que l'enseignante ou je ne
sais pas quel autre intervenant du milieu scolaire va avoir le goût de
dire : Bien, moi, je trouve que la situation... les droits ne sont pas
respectés. Je veux... pareil, tu sais. Je pense que ça devrait exister. Ce
n'est pas juste une mission de traitement de plainte, c'est une mission de
faire respecter les droits. C'est un ombudsman qu'ils ont créé. C'est de faire
respecter les droits. Voilà.
La Présidente
(Mme Guillemette) :
Merci. M. le ministre.
M. Roberge : Bien, on a
déjà eu ce débat-là...
La Présidente
(Mme Guillemette) : Commentaire.
• (17 h 40) •
M. Roberge : ...spécifique.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Parfait. Donc, on va adopter l'amendement de
l'article 39.1. Est-ce que cet amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Donc, le nouvel... L'amendement est adopté.
Le nouvel article 39.1 est adopté. Nous passons à l'amendement de
l'article 39.2.
M. Roberge : Alors,
39.2 : Insérer, après l'article 39.1 du projet de loi tel qu'amendé
l'article suivant :
«39.2 Le protecteur régional l'élève prend
toutes les mesures nécessaires afin de s'assurer que soit préservée la
confidentialité des renseignements permettant d'identifier une personne qui
fait un signalement, sauf avec le consentement de cette personne. Le protecteur
régional de l'élève peut toutefois communiquer l'identité de cette personne au
directeur de la protection de la jeunesse ou au corps policier concerné.»
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Questions, commentaires sur cet
amendement? Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Moi, c'est
plus sur la dernière phrase. Le protecteur régional de l'élève peut toutefois
communiquer l'identité cette personne au directeur de la protection de la
jeunesse ou au corps de police concerné. Première partie, de communiquer
l'identité à la DPJ, est-ce qu'ici ça ne serait pas plutôt «doit communiquer»
l'identité de cette personne à la DPJ? Puis deuxième partie, je pense qu'il
faudrait scinder parce que pour police, je crois qu'à ce stade-ci police ça
pourrait être un peu communiqué au corps de police concerné. Je pense que la...
une obligation légale pour la DPJ qui doit être... qui existe déjà. Ah non!
Excusez-moi, la personne, ce n'est pas la plaignante...
Mme Rizqy : ...fin de journée,
pardon. Je viens de relire, puis dans ma tête, c'était la plaignante. Mais non,
c'est la personne qui... Oubliez ce que je viens de dire.
M. Roberge : Pas de problème.
J'essayais de saisir, là, je doutais moi aussi, mais finalement, c'est correct.
Mme Rizqy : Non,
«personne»... Dans ma tête, j'étais dans «plaignante» puis je me rends compte
que la personne n'est pas la plaignante. Oubliez ça.
M. Roberge : Pas de problème.
Mme Rizqy : Fin de journée.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait. Encore un petit effort, on achève. Donc, d'autres commentaires sur
cet amendement? Pas d'autre commentaire, donc je vais mettre aux voix
l'amendement à l'article 39.2. Est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, l'amendement étant adopté, le nouvel article 39.2 est adopté.
Présentez-nous, M. le ministre, votre amendement pour l'article 39.3.
M. Roberge : 39.3. Insérer,
après l'article 39.2 du projet de loi, tel qu'amendé, l'article suivant :
«39.3. Dans l'exercice des fonctions
attribuées par le présent chapitre, le protecteur régional de l'élève ou toute
personne autorisée par le Protecteur national de l'élève peut agir comme
inspecteur.»
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Merci, Mme la
Présidente. «Comme inspecteur», est-ce que c'est au sens de la Loi sur
l'instruction publique?
M. Roberge : Non. Ah! c'est
ça, on s'en vient avec ça. Les pouvoirs d'inspection, on les prévoit un peu
plus tard. Ce n'est pas la division des enquêtes du ministère de l'Éducation,
c'est autre chose, puis on s'en vient, on va y arriver, avec le pouvoir
d'inspection.
Mme Rizqy : Parfait, merci.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, pas d'autre commentaire sur cet amendement? Donc, je vais le mettre
aux voix. L'amendement 39.3, est-ce qu'il est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) :
L'amendement étant adopté, le nouvel article 39.3 est adopté. Donc, M. le
ministre, vous avez un amendement également à 39.4.
M. Roberge : Voilà. Donc,
article 39.4 : Insérer, après l'article 39.3 du projet de loi, tel
qu'amendé, l'article suivant :
«39.4. La personne qui agit comme
inspecteur peut :
«1° pénétrer, à toute heure
raisonnable, dans les locaux et immeubles du centre de services scolaire, y
compris ceux qui sont mis à la disposition des établissements d'enseignement du
centre de services scolaire ainsi que dans les installations de tout
établissement d'enseignement privé;
«2° exiger, pour examen ou
reproduction, tout renseignement ou tout document relatif à l'application du
présent chapitre;
«3° prendre des photographies ou
effectuer des enregistrements;
«4° exiger d'une personne, par tout
moyen permettant d'en prouver la réception à un moment précis, qu'elle lui
communique tout renseignement ou document requis pour l'exercice des fonctions
que lui attribue le présent chapitre, dans le délai et selon les conditions
qu'il précise.»
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Oui, deux
questions. «À toute heure raisonnable», moi, j'entends là-dedans que, si
l'établissement est ouvert... Par exemple, ça arrive, dans certaines écoles,
qu'avec le parasco, jusqu'à 21 h 30 les gymnases sont ouverts. Donc,
par conséquent, ils peuvent... Moi, dans ma tête, c'est raisonnable si la porte
est ouverte, puis qu'il y a des activités dans l'école à cette heure-là. Moi,
dans ma tête, c'est raisonnable, incluant les fins de semaine, où est-ce que
les plateaux de gymnases sont ouverts, ou même, des fois, les laboratoires sont
ouverts. Moi, c'est ma compréhension. C'est ma première question, juste pour
confirmer. Est-ce que j'ai la même compréhension que vous?
M. Roberge : Bien, c'est un
libellé qui est standard, quand... Toutes les questions d'enquêtes, puis un peu
la même chose pour la division des enquêtes du ministère, on met ça toujours,
«à toute heure raisonnable». On s'entend que ce n'est pas des perquisitions,
là, qu'on fait à 0 h 30 min, là. Donc, «à toute heure raisonnable»,
c'est...
Mme Rizqy : ...quand c'est
ouvert.
M. Roberge : ...quand on est
capable d'accéder normalement aux locaux.
Mme Rizqy : Deuxième
question : Est-ce qu'on peut contraindre un témoignage?
M. Roberge : On y arrive, il
me semble. On l'a plus tard. On parle des dispositions pénales et on va arriver
avec la question que vous parlez.
Mme Rizqy : Parfait.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait. D'autres interventions sur cet amendement? Donc, s'il n'y a pas
d'autre intervention, je vais mettre aux voix l'amendement de l'article 39.4.
Est-ce que cet amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, l'amendement étant adopté, le nouvel article 39.4 est adopté. M. le ministre,
vous avez l'amendement 39.5 à nous présenter.
M. Roberge : 39.5. Après
l'article 39.4 du projet de loi, tel qu'amendé, insérer l'article
suivant :
«39.5. Une personne qui agit comme
inspecteur doit, sur demande, se nommer et exhiber un certificat attestant sa
qualité. Elle ne peut être poursuivie en justice en raison d'un acte accompli
de bonne foi dans l'exercice de sa fonction.»
La Présidente (Mme Guillemette) :
Questions, commentaires sur cet amendement?
M. Roberge : Ce sont, ici
encore, des dispositions standards quand on parle de pouvoir d'inspection.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait, merci. Pas de commentaires? Donc, je vais mettre aux voix
l'amendement à l'article...
La Présidente (Mme Guillemette) : ...est-ce
que cet amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Adopté. Donc, l'amendement étant adopté, le nouvel article 39.5 est
adopté. M. le ministre, présentez-nous l'article 40, s'il vous plait.
M. Roberge : C'est juste que,
Mme la Présidente, tout à l'heure, ma collègue a fait une suggestion. Elle a
dit oui, oui, je pense qu'on ne l'a pas fait, c'est-à-dire de revenir, puis si
vous êtes d'accord, pour adopter, je pense, les deux articles qu'on avait
suspendus pour la même raison, le partage de communication avec la direction
d'établissement juste pour aller... avant qu'on passe tout droit. Ça serait
lesquels? On me dit que c'est 34.1... 34.1 et 38.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Le 34.1 et le 38.
M. Roberge : C'est ça? Alors,
je ne sais pas si... comment ou en même temps ou en même temps que l'autre, là,
mais...
La Présidente (Mme Guillemette) :
Un après l'autre, mais ce sera la même chose. Donc, est-ce qu'il y a
consentement pour ouvrir l'article... l'article 34.1, en fait.
Des voix : Consentement.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Consentement. Donc, est ce qu'on a un amendement à déposer à ce niveau là?
M. Roberge : Non.
La Présidente (Mme Guillemette) :
On a des réflexions en cours?
M. Roberge : ... des
réflexions en cours, mais ce qu'on s'était dit, c'est qu'on pouvait tout de
même les adopter, sachant que si les réflexions mènent à un amendement pour
satisfaire tout le monde, parce qu'on a le même objectif, c'est sûr qu'on les
ouvrira puis qu'on les traitera vraisemblablement les trois de manière
consécutive. C'est ça. Pas en bloc, là, mais, bon. Donc, 34.1, si je ne me
trompe pas, on peut procéder à l'adoption.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, est ce qu'il y a d'autres commentaires sur l'amendement du nouvel
article 34.1? Parfait. Donc, est-ce que cet amendement est adopté?
M. Roberge : Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) :
L'amendement de l'article 34.1 étant adopté, le nouvel
article 34.1 est adopté. Donc, nous passons...
Mme Charbonneau : ...
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui, allez-y, Mme la députée.
Mme Charbonneau : Je vous
avais dit... le 34.1 est adopté. C'est une question ou une affirmation?
La Présidente (Mme Guillemette) :
Le nouvel article.
Mme Charbonneau : C'est ça,
c'est une affirmation puisque le 34.1 n'existait pas avant.
La Présidente (Mme Guillemette) :
C'est ça.
Mme Charbonneau : ....autorépondu,
Mme la Présidente. Ce n'était même pas nécessaire de vous arrêter.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Ça va, on est là pour ça. Donc, M. le ministre, présentez-nous
l'article 40.
M. Roberge : On ferait le 38
aussi.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Le 38 aussi.
M. Roberge : Si vous
permettez, on ferait la même chose, le rouvrir puis...
La Présidente (Mme Guillemette) :
D'accord. Oui, c'est vrai, il était suspendu également. Donc, est-ce que
l'amendement à l'article 38 est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Adopté. Donc, l'amendement étant adopté, est-ce que l'article 38 tel
qu'amendé est adopté?
Des voix : Adopté.
• (17 h 50) •
La Présidente (Mme Guillemette) :
Oui, Mme la députée de Sherbrooke avait un commentaire.
Mme Labrie : Oui. Bien, tout
à l'heure, j'ai posé la question pour savoir, bon, c'est quoi les cas où le
protecteur ne jugerait pas opportun de formuler des recommandations. On m'a
répondu. La réponse, je la comprends. Donc, je peux maintenant imaginer c'est
quoi. Par contre, je me dis : Pourquoi même dans ces situations-là où il
n'y a pas de recommandations, pourquoi ce n'est pas envoyé au Protecteur
national pour valider? Peut-être que le Protecteur national pourrait, lui,
avoir le goût de proposer des recommandations. J'essaie de comprendre pourquoi
c'est juste si le protecteur décide d'émettre des recommandations, le
protecteur régional... ou pourquoi, quand il décide de ne rien recommander, ce
n'est pas... Le processus de validation, on dirait qu'il se fait juste pour
certains types de cas puis pas pour d'autres, alors que ça pourrait arriver
que, lui, il ne jugeait pas pertinent d'émettre des recommandations puis,
finalement, le protecteur national aurait jugé que oui.
Là, ça va reposer sur... En fait, c'est
que... Moi, si j'ai bien compris le processus, il y a eu beaucoup de
discussions là-dessus, le parent, après, il ne peut pas se tourner vers le
protecteur national, il va falloir qu'il se tourne vers le Protecteur du
citoyen. Donc, il me semble que ça vaudrait la peine de s'assurer que le
protecteur national, lui, tu sais, qui a une connaissance de ce qui se passe
partout ailleurs au Québec, puisse aussi le regarder, même si le protecteur
régional a dit : Bien, moi, je n'émets pas de recommandation là-dessus.
Peut-être que le jugement pourrait être différent au niveau national. C'est
quoi qui explique de faire ce traitement différencié, finalement?
M. Roberge : ...je vais juste
aller vers la section pour comprendre. Là, je suis à 38.
Mme Labrie : Le deuxième.
M. Roberge : Ah, je pense
qu'on est dans le deuxième paragraphe.
Mme Labrie : Oui.
M. Roberge : Bien, je pense
que c'est dans tous les cas... 38, je vais le relire pour bien le comprendre.
Donc, dans le cas où le protecteur régional de l'élève juge opportun de
formuler des recommandations, il transmet ses conclusions et...
M. Roberge : ...ses
recommandations ainsi que les renseignements qu'il détient relatifs à la
plainte au protecteur national... O.K., c'est ça, on est dans le cas où le
protecteur régional juge opportun... S'il n'y a pas de recommandation, de
conclusion, alors le deuxième...
Mme Labrie : Peut-être
que je comprends mal, mais ma compréhension, c'est que, si le protecteur
régional décide qu'il n'émet pas de recommandation parce que finalement il
s'est penché là-dessus, puis, lui, bon, il juge qu'il n'a pas de recommandation
à faire, il dit : C'est correct de même. Pourquoi... Moi, je comprends
que, dans ce cas-là, ce n'est pas transmis au protecteur national.
Premièrement, est-ce que je comprends bien? Deuxièmement, si j'ai bien compris,
pourquoi, pourquoi il ne transmet pas au protecteur national pour une contre
validation? On le fait, une validation pour les recommandations, mais on ne le
fait pas quand il a décidé de ne pas en faire? Ça, je ne me l'explique pas.
M. Roberge : O.K. Bien,
c'est une très bonne question effectivement. Parce que ça a quand même été jugé
recevable, il l'a traité, puis, dans le fond, il en arrive à une conclusion,
celle de ne pas faire de recommandation, mais il en est quand même arrivé à une
conclusion. Cette conclusion-là pourrait quand même être envoyée au protecteur
national pour qu'il ait cinq jours pour décider de s'en saisir ou pas. Je suis
d'accord avec ma collègue. Je pense qu'elle vient de soulever quelque chose de
tout à fait pertinent, une espèce de révision, dire : Effectivement...
Puis ça risque de ne pas de rajouter beaucoup d'élèves. Vraisemblablement, ce
sera comme ça que ce sera fait, mais il pourrait arriver que le protecteur
national dise : Eh! vous n'arrivez pas aucune recommandation, alors que,
dans une situation similaire, il est arrivé une recommandation. Bien, je pense
qu'on pourrait peut-être corriger ici quelque chose.
Mme Labrie : Parfait.
La Présidente
(Mme Guillemette) : On va laisser l'article 38 suspendu.
M. Roberge : On va le
laisser suspendu celui-là, puis on verra si... Bien, en fait, on devrait... ce
n'est pas on verra, on va arriver avec quelque chose...
La Présidente
(Mme Guillemette) : On va laisser les légistes travailler.
M. Roberge : ...parce
qu'elle a été vigilante.
Une voix : ...
La Présidente
(Mme Guillemette) : Oui, c'est l'article 38 qu'on va
suspendre, l'article 38 amendé qu'on va suspendre. Ça va, donc...
Une voix : ...
La Présidente (Mme Guillemette) :
Parfait.
M. Roberge : On assume.
On assume. On assume.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Donc, on peut passer maintenant à
l'article 40.
M. Roberge : O.K. «40.
Pour la conduite d'une enquête, le protecteur national de l'élève, les
protecteurs régionaux de l'élève et toute personne autorisée à cette fin sont
investis des pouvoirs et de l'immunité des commissaires nommés en vertu de la
Loi sur les commissions d'enquête (chapitre C-37), sauf le pouvoir d'imposer
l'emprisonnement.»
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Donc, commentaires sur cet article?
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau : J'aimerais
ça savoir s'il y a d'autres endroits ou d'autres lois où je peux nommer un
commissaire sans qu'il soit investi par l'aspect légal, là, que ce soit un
policier, ou... J'essaie de me souvenir. Je sais que j'ai fait le projet de loi
sur le transport avec le ministre, puis là on a des enquêteurs sur le principe
d'aller voir pour les gens qui font de la chasse illégale ou des choses comme
ça, mais ce sont des gens qui sont reconnus légalement comme des enquêteurs
pour la faune.
Donc, je me demandais à quel autre endroit
je pouvais retrouver ce rôle-là où quelqu'un peut déterminer que quelqu'un dans
le bureau devient un enquêteur, là.
M. Roberge : Bien, par
exemple, oui, pour le Protecteur du citoyen, on a la même chose puis on me dit
qu'il y a d'autres exemples. J'attends d'autres exemples, mais le Protecteur du
citoyen est déjà... a une disposition semblable.
Mme Charbonneau : D'inspection?
M. Roberge : Oui, selon
la même chose, selon la Loi sur les commissions d'enquête, chapitre C-37.
En santé aussi, il y a des commissaires des usagers qui ont...
Mme Charbonneau : Qui
font des inspections.
M. Roberge : ...la même
chose toujours sur la Loi des commissions d'enquête, chapitre C-37.
Mme Charbonneau : Parfait.
M. Roberge : Vérificateur
général, mais là, c'est... moins comparable avec le protecteur de l'élève, mais
le même pouvoir. Donc, au moins trois autres institutions ont à peu près la
même chose.
Mme Charbonneau : Merci.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. D'autres commentaires sur
l'article 40? S'il n'y a pas d'autre commentaire, je vais mettre aux voix
l'article 40. Est-ce que cet article est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente
(Mme Guillemette) : L'article 40 est adopté, donc nous
passons à l'article 41.
M. Roberge : 41…
M. Roberge : ...malgré toute
autre loi générale ou spéciale, le protecteur national de l'élève, les
protecteurs régionaux de l'élève et les membres du personnel du Protecteur
national de l'élève ne peuvent être contraints de faire une déposition ayant
trait à un renseignement obtenu dans l'exercice de leurs fonctions ou de
produire un document contenant un tel renseignement. Malgré l'article neuf de
la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection
des renseignements personnels, nul n'a droit d'accès à un tel document.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Questions, commentaires? Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Ça veut dire que
personne ne pourrait appeler cette personne-là à aller témoigner, par exemple dans
un procès? J'ai de la misère à me l'expliquer parce que il pourrait arriver que
le protecteur régional ou un membre du personnel et, par exemple, un inspecteur
fait une entrevue avec une personne impliquée dans un dossier, par exemple un
dossier de violence sexuelle ou tout autre type de dossier... à avoir récolté
dans le cadre de cette entrevue-là, par exemple, avec un directeur d'école, des
propos sur la manière dont le dossier avait été géré ou peut être même des
propos à l'égard de la victime ou de l'accusé. Et après ça, cette personne-là
ne pourrait pas aller livrer son témoignage, même si elle reçoit un... il y a
des gens... Je ne suis pas familière, peut-être ma collègue de Saint-Laurent
pourra me dépanner, mais, tu sais, avec un subpoena, là, normalement, on peut
obliger des gens à venir témoigner en cour pour une situation?
Mme Rizqy : Ça serait ce
qu'il a entendu d'une autre personne. Ça serait du ouï-dire, donc il faut
entendre la personne qui lui a dit le témoignage.
Mme Labrie : Mais il ne peut
pas être témoin s'il a parlé avec le directeur puis il sait que le directeur a
dit ou fait telle chose? Est-ce qu'il ne pourrait pas être témoin que,
finalement, il a été complice parce qu'il a laissé perdurer la situation?
Est-ce que, tu sais, il n'y a pas quelque chose là dont on se prive
d'information en ayant disposition comme ça, qui fait que cette personne ne
pourra jamais aller utiliser ce qu'elle a vu ou entendu en cour? Moi, je trouve
ça problématique, là. Il me semble que si quelqu'un juge pertinent de le faire
venir en cour, pourquoi pas?
Mme Rizqy : ...pourrait
effectivement, s'il a entendu quelque chose... une déclaration qui dit :
Oui, effectivement, j'aurais dû mieux agir. J'aurais dû dénoncer moi-même, je
ne l'ai pas fait. Ça, c'est une déclaration de... qu'il a failli à sa tâche,
là. Donc, effectivement, ça peut être très pertinent à ce moment-là d'avoir ce
témoignage-là.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. M. le ministre.
M. Roberge : ...qui vise à
assurer la confidentialité de ce qui est porté à connaissance du Protecteur
national de l'élève et c'est la même chose aussi pour le protecteur du citoyen.
Il y a cette même disposition-là. Il y a un... plus grande, je vous dirais,
peut-être plus de facilité à recueillir l'information, des témoignages en ayant
cette disposition-là.
Mme Labrie : C'est juste
qu'il y a des cas... Je ne le sais pas à quel point ça peut se produire avec
les dossiers qui sont portés à la protectrice du citoyen, mais je pense que ça
pourrait arriver. Il y a des cas... Par exemple, là, il pourrait y avoir des
accusations portées au criminel pour voies de fait envers un élève qui a commis
des voies de fait à l'égard d'un autre élève dans la cour d'école. Là, c'est la
surveillante qui a assisté à la scène, a été rencontrée par quelqu'un qui
travaillait au protecteur de l'élève, puis a livré son témoignage sur la
situation. Ce que le protecteur de l'élève a entendu, ou son employé, il ne pourra
pas témoigner? Je ne sais pas. Il n'y a pas des situations qui pourraient être
utiles?
• (18 heures) •
M. Roberge : Ça serait du
ouï-dire si l'employé dit : L'éducatrice me dit avoir vu quelque chose.
Dans le fond, le corps policier fera témoigner l'éducatrice. Il ne fera pas
témoigner le Protecteur du citoyen.
Mme Labrie : Mais comment il
va faire pour le savoir si elle change sa version, la surveillante, par
exemple?
M. Roberge : Mais là, de
toute façon, on ne fera pas témoigner le protecteur de l'élève contre
l'éducatrice. Puis là ça va être la parole contre la parole de l'autre. Ça
devient... on ne vient pas... on ne judiciarise pas le travail du protecteur du
citoyen.
Mme Labrie : Mais même la
déposition, c'est prévu qu'il ne peut pas la faire.
M. Roberge : Non.
Mme Labrie : Ça dit : Ne
peuvent être contraints de faire une déposition. On ne parle pas juste de
témoigner en cour, là. Faire une déposition, ça peut être pour rapporter des
propos entendus aussi, là.
M. Roberge : Regardez, je
vous ramène l'article du Protecteur du citoyen... une mesure analogue,
protecteur du citoyen, article 34. Vous allez voir, c'est pratiquement la
même chose là, malgré toute loi au...
18 h (version non révisée)
M. Roberge : ...nul ne peut
être contraint de faire une disposition portant sur un renseignement qu'il a
obtenu dans l'exercice de la fonction de protecteur du citoyen, de
vice-protecteur ou de fonctionnaire ou d'employé du Protecteur du citoyen, ni
de produire un document contenant un tel renseignement. Malgré l'article 9 de
la Loi sur l'accès aux documents des organismes publics et sur la protection
des renseignements personnels, nul n'a droit d'accès à un tel document.»
Et la Protectrice du citoyen est venue
nous parler en audition. Elle ne nous a pas dit : Attention, ne mettez pas
ça, parce que l'article, ce n'est pas un amendement, là, elle l'a vu, elle
travaille avec ça. Puis elle ne nous a pas du tout, du tout. dit, l'ayant
expérimenté : Ne mettez pas cette disposition-là, ça empêche la justice,
je pensais, au contraire, c'est quelque chose qui sert l'institution. Je
comprends la préoccupation de ma collègue, dans le fond, on veut la justice,
essentiellement, une intervention pour dire : On veut de la justice au
Québec. On est d'accord là-dessus, mais en même temps, parfois, c'est correct
qu'il y ait des murs de feu, là, ça favorise la confiance, puis la réception d'informations.
Mme Labrie : Ça dit qu'ils ne
peuvent pas être contraints, mais ils pourraient le faire pareil, s'ils le
souhaitent, c'est ça?
M. Roberge : Juste le lire
pour être sûr, pour ne pas vous répondre de manière erronée «malgré le droit,
nul n'a droit d'accès à un tel document», donc, ça ici... c'est clair ici.
Mme Labrie : Non, bien, je
parle plus du premier alinéa, là, quand ça dit...
M. Roberge : «Malgré tout...
général de protecteur ne peut être contraint», donc il pourrait le faire, s'il
le juge opportun.
Mme Labrie : S'il le juge
opportun, il voit qu'il y une enquête sur tel sujet puis il se dit : Ah!
tiens, j'ai déjà travaillé sur ce dossier-là, moi, j'ai entendu des
informations qui pourraient être utiles à une enquête. Il peut y aller faire
une déposition s'il veut.
M. Roberge : Il pourrait le
faire.
Mme Labrie : Mais un policier
ne peut pas le contraindre à faire une déposition, mais il peut de sa propre
initiative. O.K. Bon. C'est bon.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Donc, d'autres interventions sur l'article 41? Donc, je vais mettre
aux voix l'article 41. Est-ce qu'il est adopté? L'article 41 est adopté.
Monsieur le ministre, vous pouvez nous nous présenter l'article 42 ainsi que
son amendement.
M. Roberge : Voilà. «42. Le
protecteur national de l'élève, les protecteurs régionaux de l'élève et les
membres du personnel du protecteur national de l'élève ne peuvent être
poursuivis en justice en raison d'omission ou d'acte accompli de bonne foi dans
l'exercice de leurs fonctions. Une personne ne peut être poursuivie en justice
pour avoir, de bonne foi, formulé une plainte en vertu de la présente loi ou
pour avoir, de bonne foi, collaboré avec un responsable du traitement des
plaintes, le protecteur national de l'élève ou le protecteur régional de l'élève
dans l'exercice de ses fonctions.»
Je vais y aller avec l'amendement. Donc, l'amendement
vise à remplacer dans... vous ne l'avez pas?
La Présidente (Mme Guillemette) :
L'amendement, il est à l'écran.
M. Roberge : Ah! excusez-moi.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Il était dans la liasse que vous aviez eue, non?
M. Roberge : Il est à l'écran
cependant, je vais en faire la lecture. Je suis désolé.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Non, il n'y a pas de souci.
M. Roberge : Donc, l'amendement
à l'article 42. 42. Remplacer, dans le deuxième alinéa de l'article 42 du
projet de loi, «formuler une plainte en vertu de la présente loi ou pour avoir,
de bonne foi, collaboré avec un responsable du traitement des plaintes, le
protecteur national de l'élève ou un protecteur régional de l'élève dans l'exercice
de ses fonctions» par «effectuer un signalement, formuler une plainte,
collaborer au traitement d'un signalement ou d'une plainte ou accompagner une
personne qui effectue un signalement ou une plainte conformément à la présente
loi.»
Vous aurez compris qu'on est tout
simplement ici, dans de la concordance, là, avec signalement et plainte, pour
être cohérence avec le reste du projet de loi.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Questions, commentaires sur l'amendement? Je vais mettre l'amendement aux
voix. Est-ce que cet amendement est adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Donc, l'amendement est adopté, est-ce qu'il y a des discussions sur l'article
42 tel qu'amendé? Pas de discussion sur l'article 42, donc est-ce que l'article
42, tel qu'amendé, est adopté? L'article est adopté. Donc, monsieur le
ministre, l'article 43.
M. Roberge : On y va. «43.
Aucune action civile ne peut être intentée en raison de la publication de
conclusions ou de recommandations ou de rapports du protecteur national de l'élève
ou du protecteur régional de l'élève ou de la publication faite, de bonne foi,
d'un extrait ou d'un résumé de telles conclusions ou recommandations de tels
rapports.»
La Présidente (Mme Guillemette) :
Merci. Oui, madame la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Je veux être sûre
de bien comprendre. Un parent qui n'est pas satisfait, à la fin de la
journée...
Mme Rizqy : ...en accord
avec les conclusions, mais qui désire quand même aller plus loin et de, je ne
sais pas, s'intéresser aux droits de la personne et droits de la jeunesse,
est-ce qu'il peut avec l'article 43?
M. Roberge : Oui, il
peut. Il peut très bien intenter un recours, mais ça ne sera pas un recours
contre le protecteur. Ça pourrait être un recours à l'endroit de
l'établissement d'enseignement privé ou à l'endroit du centre de services
scolaire, mais ça ne serait pas un recours contre le protecteur, en
disant : Bien là, je ne suis pas d'accord avec la recommandation. Je
poursuis le protecteur. C'est juste ça, la... Mais tu peux quand même
poursuivre l'école ou le centre de services scolaire.
Mme Rizqy : O.K. Parce
que la façon que c'est rédigé, c'est que c'est en raison de la publication des
conclusions. Ça ne stipule pas de façon assez directe qu'on ne peut poursuivre
le protecteur.
M. Roberge : Ça serait
bizarre de poursuivre le protecteur...
Mme Rizqy : Je suis
d'accord.
M. Roberge : ...pour
complètement autre chose que la recommandation.
Mme Rizqy : Non, mais
moi, j'ai l'impression que ça...
M. Roberge : De toute
façon, on arrive à 44. On y va sur l'impossibilité de...
Une voix : Mais pourquoi il
ferait une...
Mme Rizqy : Mais non.
Évidemment, le protecteur, je suis d'accord avec ce que vous venez de dire.
Moi, l'enjeu, c'est que la façon que s'est rédigé, l'article 43, il me
semble que ça donne une portée qu'on pourrait interpréter que, bien moi, si je
me tourne vers la Commission des droits de la personne et des droits de la
jeunesse parce que je ne suis pas satisfaite des conclusions obtenues, puis je
décide d'avoir... de porter mon recours... de judiciariser, bien, c'est en
raison que je ne suis pas satisfaite des conclusions ou des recommandations qui
émanent de ce rapport. Bien moi, je trouve qu'on devrait juste peut-être le...
le rédiger à nouveau, là, pour dire qu'aucune action civile ne peut être
intentée contre le protecteur national de l'élève de façon très claire, mais de
laisser... Sinon, moi, je trouve que ça porte à interprétation, la rédaction
telle quelle de l'article 43. Puis même le commentaire stipule :
l'article proposé de conférer une certaine immunité contre les poursuites
civiles en raison de la publication de conclusions, de recommandations, de
rapports qu'exige la loi d'une partie. Donc. ça... Les commentaires vont même
dans le sens que la poursuite civile, celle... c'est raison de la publication
des conclusions. Je ne sais pas. Moi, ça... Je trouve sa formulation, là... Je
suis d'accord, j'entends puis je comprends la même chose que vous. Je comprends
la même chose que vous. C'est juste la façon. J'aimerais ça juste que ça soit
un peu plus clair, qu'on vise, ici, le protecteur national de l'élève, là. O.K.
• (18 h 10) •
M. Roberge : Je pense
que j'ai mal expliqué. Si on donne l'exemple... Bon, il y a un parent qui est
insatisfait. Étape 1, étape 2, étape 3. Et les recommandations
du protecteur ne sont pas à la satisfaction du plaignant, toujours pas. Il
décide d'aller à la commission des droits de la personne et de la jeunesse. Il
ne va pas à la commission des droits de la personne et de la jeunesse en raison
des recommandations. Il va à la commission des droits de la personne de la
jeunesse pour faire valoir que, supposons, son enfant trans n'a pas un
traitement adéquat à l'école. Donc, son recours à la commission ne serait
pas : Je vais à la commission en produisant les recommandations du
protecteur de l'élève, en disant, là, j'exerce un recours à cause du protecteur
de l'élève. C'est plutôt j'existe... j'exerce un recours parce que je suis
insatisfait de ce qui se passe dans l'école à l'égard de mon enfant. C'est
juste... C'est ça, ici, là, que je veux dire.
Mme Rizqy : Moi, je vais
prendre le même exemple. Disons que la recommandation n'est pas satisfaisante
et que c'est pour cela que le parent, là, à ce moment-là, il est frustré puis
il dit : Bien là, je vais me tourner vers les tribunaux. Je vais
judiciariser mon recours puis je vais prendre... Qu'est-ce que le parent va
faire? Il va prendre toutes les démarches qu'il a mis. Il va les mettre en liasse
et va les déposer. Il va dire : Regardez, même la recommandation ne tient
pas compte de tels, tels ou tels droits qui sont conférés par la charte. Même
le protecteur a erré. Il pourrait tout mettre ça dans sa... en liasse dans sa
demande. C'est ça ma préoccupation, là.
M. Roberge : Il peut
transmettre le document, mais son recours, c'est un recours pour que son enfant
ait un traitement adéquat. Puis on est d'accord. Et ça, c'est permis.
Mme Rizqy : O.K.
M. Roberge : Voilà! Je
ne sais pas comment le dire mieux.
Une voix : Ce n'est pas
l'intention, c'est les...
Une voix : ...
M. Roberge : Je
permettrais à M. Guyon de donner l'explication encore une fois parce que,
des fois, c'est ça pourrait être pertinent d'expliquer...
La Présidente
(Mme Guillemette) : Consentement? Consentement.
M. Roberge : ...ce qu'on
veut dire, là, quand on dit qu'aucune action civile ne peut être intentée en
raison de la publication de conclusions, qu'on comprenne ce qu'on veut dire
ici, là, en termes juridiques, ça veut dire quoi.
M. Guyon Martin
(Alexandre) : Donc, en fait, 43 vise des actions civiles qui
pourraient être intentées contre toute personne. Donc, ça vise le plaignant qui
a reçu un rapport, ça vise le protecteur de l'élève, ça vise tout le monde,
puis c'est en fait notamment lorsque la publication de conclusions, bien, les
conclusions ou le rapport et les recommandations peuvent, par exemple, nuire à
la réputation d'une personne, par exemple, pourrait nuire à la réputation du
centre de services scolaires. Moi, je trouve, par exemple, en tant que
plaignant, que ces conclusions-là sont très satisfaisantes, puis le centre de
services scolaires ne peut pas y donner suite, donc je le publie, par exemple,
sur Facebook, puis là, bien, le centre de service scolaire ne pourrait pas me
poursuivre parce que je porte atteinte à sa réputation à ce moment là, vu que
c'est la publication des conclusions.
M. Roberge : C'est ça.
Là, ce n'est pas la publication. Ce n'est pas le protecteur de l'élève qui qui
publie son rapport, c'est la publication, c'est-à-direl un citoyen qui décide
de diffuser les recommandations, qui les publie comme dans... fait un «post»,
excusez-moi l'anglicisme, mais parce que, comme ca, je distingue de
publications autrement. Mais là, dans le fond, le fait de diffuser, on va
utiliser ce terme-là, les recommandations, ne peut pas... ne peut pas aller là.
Et, encore une fois, c'est la même chose si je lis l'article 35 sur la Loi
du Protecteur du citoyen, ça dit : Aucune action civile ne peut être
intentée en raison ou conséquence de la publication d'un rapport du Protecteur du
citoyen en vertu de la présente loi ou de la publication faite de bonne foi
d'un extrait ou d'un résumé d'un tel rapport. C'est miroir, c'est la même
chose, mais on se comprend mieux.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Parfait. Merci, ça vous va?
Mme Rizqy : Merci pour
les explications.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Puis je
comprends mieux l'objectif. Je pense qu'on ne l'atteint pas du tout avec une
formulation comme ça parce que, moi, je suis stupéfaite d'entendre que c'est ça
l'objectif de ces articl.es. Je n'aurais vraiment pas lu ça comme ça. Je vais
donner un autre exemple. O.K.? Moi, j'ai l'impression que, tel qu'écrit, on
reprend le même exemple de l'enfant trans du ministre, O.K.?
Un parent intente une démarche,
étape 1, 2, 3. À la fin, il y a publication de recommandations de la part
du protecteur de l'élève, publication au sens d'il émet vraiment des
recommandations. Là, on n'est pas sur les réseaux sociaux. Et, dans ces
recommandations-là, ça dit que l'école devrait complètement changer sa
politique concernant telle chose, moi, je ne sais pas, les toilettes ou peu
importe. Ça dit dans le fond que l'école a erré, là, dans la situation puis
aurait dû faire autrement. Et là, le parent, s'il veut intenter une action
civile contre l'école pour avoir brimé son enfant par exemple, puisque les
recommandations du protecteur de l'élève constituent dans le fond, est un outil
pour lui parce quel les recommandations noir sur blanc du protecteur de l'élève
dit : Hum! l'école n'aurait pas dû faire ça comme ça, ou le centre de
services n'aurait pas faire ça comme ça. Là, j'ai l'impression, moi, l'article
tel qu'il est écrit, va venir empêcher le parent d'intenter une action civile qui
serait... qui aurait notamment comme argumentaire les recommandations du
protecteur de l'élève. Je ne sais pas si le ministre comprend mon exemple.
Moi, je comprends son objectif à lui puis
j'ai l'impression qu'en essayant d'atteindre son objectif à lui avec la
formulation qui est là, ça empêcherait l'exemple que je viens de donner. Ce
n'est pas ce qui est souhaité par le ministre de toute évidence avec l'exemple
qu'il a... avec l'explication qui nous a été donnée. Ça fait que je pense qu'il
faudrait travailler le libellé de ça, là.
M. Roberge : Bon, une
autre explication avant l'idée de retravailler ou pas le libellé parce que ma
collègue a ouvert une autre question qu'on n'avait pas traitée encore. Tu sais,
est-ce que je peux prendre le rapport, les recommandations, les conclusions,
puis les déposer en cour, admettons? La réponse, c'est, oui, on peut les
prendre puis les déposer en cour. On ne pourra pas poursuivre t le protecteur
de l'élève. Ce n'est pas ça la question. Mais on peut les déposer en cour.
Après ça, le juge, on verra ce qu'il fait avec tout ça.
Là, on a entendu, là, dans le micro ici,
c'est quoi l'intention du législateur, on l'a dit souvent, une fois que nos
débats peuvent éclairer ensuite. Mais il faut dire aussi que le travail du
protecteur national et des autres acteurs régionaux aussi, ça va de faire
connaître l'institution, l'impact, qu'est ce que ça va faire, et il y aura de
l'information, il y aura un site Web, il y aura des dépliants qui expliqueront
ce qu'on peut faire puis ce qu'on ne peut pas faire. Une fois qu'on l'a....
M. Roberge : ...l'aura
clarifié... Puis c'est un terme juridique, on voit, c'est pratiquement
copié-collé, là, mot à mot, ou presque avec la Loi du protecteur du citoyen.
Avec respect, je ne pense pas qu'il y ait lieu de reformuler l'article pour
qu'il soit plus compréhensible. Si l'intention du législateur est claire puis
exprimée clairement ici, puis c'est la même chose dans la loi, il faudra que le
protecteur de l'élève, lui ou elle, fasse un bon travail de com, comme on dit,
puis sur son site Internet ne fasse pas... ne va pas copier des articles de loi
sur le site Internet en disant : Bien là, comprenez ça, là. Ça va être de
l'expliquer ce qu'on peut faire puis ce qu'on ne peut pas faire.
Mme Labrie : C'est juste
qu'il y a quand même pas mal plus de gens qui vont lire la loi que de gens qui
vont écouter nos débats parlementaires. Même avec le commentaire qui est écrit
ici, ce n'est pas plus clair qu'il faut, là. Donc, moi, je me dis, peut-être si
on écrivait «Aucune action civile ne peut être intentée contre le protecteur de
l'élève ou le plaignant en raison de la publication blablabla...» Là, à ce
moment-là peut-être ce serait plus clair. Parce que, moi, dans le fond, j'ai
compris qu'on voulait protéger le plaignant qui diffuserait ça, pour protéger
le protecteur qui diffuse sur son site web des recommandations, tu sais, pour
ne pas qu'il se fasse accuser de nuire à la réputation d'un tel... Si c'est ça
qu'on veut protéger, à ce moment-là, nommons-le : «...ne peut être intenté
contre le protecteur de l'élève ou le plaignant.»
M. Roberge : C'est tout
le monde, ça pourrait même être quelqu'un d'autre que le plaignant, ça pourrait
circuler, ça pourrait être diffusé, ça pourrait être repartagé. En ne le
nommant pas, on est plus large, mais je comprends qu'en le lisant,
intuitivement, ce n'était pas exactement ça que ça nous dit. Mais reste que ça
fait quand même un certain temps que ça fonctionne comme ça, puis que ces
articles de loi là... le Protecteur du citoyen... et ont une connotation
juridique puis une interprétation, je pense que c'est correct. Mais il faut se
souvenir, encore une fois, qu'il y aura un travail de communication puis de
vulgarisation à faire.
Mme Labrie : Mais encore
faut-il que la personne qui va être nommée protecteur de l'élève comprenne
elle-même qu'est-ce que ça fait dire cet article-là, là. Ce n'est pas gagné
d'avance que cette personne-là va écouter les dizaines d'heures de travaux
parlementaires. Peut-être que ça va lui tenter, mais peut être que non.
M. Roberge : Mais il va
être entouré... Le travail de protecteur de l'élève va être beaucoup
accompagné. Si ce n'est pas lui-même ou elle-même un juriste, il va être
entouré de juristes, parce qu'on va toujours être en train de travailler avec
des lois, La Loi sur l'instruction publique, la loi sur l'instruction privée,
les droits des élèves, la Charte des droits et libertés.
Donc, c'est sûr qu'il va avoir beaucoup... il va
avoir une équipe de juristes autour de ces gens-là, là, définitivement, parce
qu'on est dans des droits puis on est dans le cadre législatif.
Mme Labrie : Puis si on
utilisait le mot «diffusion» au lieu de «publication»? Parce que «publication»,
je pense que dans l'esprit de beaucoup de monde, ça va relever du moment où le
protecteur de l'élève rend publique la chose. Alors que «diffusion», on est
plus dans la reprise de cette information-là par le protecteur lui-même, le
plaignant, un tiers qui fait circuler cette information-là. Peut-être qu'on
rejoindrait plus l'objectif avec ce mot-là.
Mme Rizqy : ...de
formulation, là, parce qu'il y a beaucoup, beaucoup de mots là-dedans, moi,
j'aurais été beaucoup plus simple. «Aucune action civile ne peut être intentée
en raison de la diffusion du rapport du protecteur national de l'élève ou du
protecteur régional de l'élève en tout ou en partie...» Parce qu'un rapport,
là, ça comprend la conclusion, les recommandations, là. Là, on n'a pas besoin
de spécifier, donc «Aucune action civile... Je le répète, là, je le
changerais : «Aucune action civile ne peut être intentée en raison de la
diffusion du rapport du protecteur national de l'élève ou du protecteur
régional de l'élève, virgule, en tout ou en partie...»
• (17 h 20) •
M. Roberge : Bien là, on
a un peu... Dans le fond, on a le rapport, on a des extraits, on a un résumé...
Mme Rizqy : Oui, mais
tout ça, c'est un tout.
M. Roberge : ...on a les
recommandations, puis il y a la notion de «faite de bonne foi» aussi, là, qu'on
doit quand même avoir. Mais c'est juste que je pense que sincèrement on arrive
au même parce qu'on veut... Bon, je ne suis pas avocat, je ne pense pas que ma
collègue est avocate non plus, elle est fiscaliste.
Mme Rizqy : Oui, je suis
avocate fiscaliste...
M. Roberge : Oui, vous
êtes avocate - excusez-moi.
Mme Rizqy : ...membre de
deux barreaux en plus.
M. Roberge : Non, non,
mais ce n'est pas...
Mme Rizqy : Je paie mes
cotisations. Même, moi, je suis «full patch», je paie même ma cotisation pour
les assurances professionnelles.
M. Roberge : Là, là,
vous ouvrez une porte avec «full patch», puis je n'irai pas, mais il y en a qui
me disent «vas-y». Non, ça va bien, on reste de même.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Le ton est bon?
M. Roberge : Oui, oui,
on rit...
Mme Rizqy : Oui, oui,
mais là... oui, oui.
Mme Charbonneau : Non,
non, on s'amuse, là, Mme la Présidente, ce n'est pas méchant.
M. Roberge : Bien,
écoutez, on peut en discuter encore, là, c'est un débat. Mais, moi, je vous
appelle à accepter les formulations juridiques, surtout quand il y a des...
M. Roberge : ...qu'une
formulation est utilisée dans plusieurs lois, la cohérence législative, puis
après ça, il y a un travail de vulgarisation. Je répète qu'il va y avoir des
juristes autour de ces personnes-là. Ne confondons pas la formulation usuelle.
Ça arrive, des fois, qu'on prend un mot, qu'on en jase, puis ce n'est pas comme
ça qu'on l'aurait compris si on avait lu un article de journal versus la loi.
C'est souvent comme ça.
Mme Rizqy : Oui, mais
initialement, vous et moi, on ne l'avait même pas compris ainsi, ni aucun de
mes collègues. Puis heureusement, on a eu les éclaircissements de Me Guillaume,
mais le commun des mortels n'auront pas un Me Guillaume à leur droite. Alors,
c'est pour ça que...
M. Roberge : Non, mais il y
aura le site internet du protecteur national, avec les informations, puis,
probablement, les questions-réponses, les questions fréquentes, les recours,
l'utilisation, et ça, ça pourra même être écrit, tu sais, vous pouvez diffuser
les recommandations. Tu sais, ce sera clair, là, ça va être comme ça.
L'objectif, c'est écrit en toutes lettres dans la loi, justement, qu'il y a une
mission de promotion, d'information, de diffusion et recours, pour que ce soit
connu. Je ne pense pas qu'il faut qu'on reformule quand on a l'éclairage des
juristes sur le sens à donner, puis qu'on l'a clarifié. On est d'accord sur le
sens à donner, juridique, qu'on trouve que ce n'était pas formulé de manière
vulgarisée, mais je pense qu'il faut quand même le garder comme ça, en se
disant que ce sera vulgarisé, là.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Labrie : Moi, j'aurais
peut-être besoin que Me Guillaume revienne sur l'exemple que j'ai donné, là,
pour m'expliquer. Mais, disons, là... Je reprends l'exemple du parent. Il a
fait sa plainte, ça a passé toutes les étapes, ça s'est rendu jusqu'au bout.
Son enfant, par exemple, est trans, puis là dans les recommandations, ça
dit : L'école a erré, ils auraient dû faire telle chose, le centre de
services scolaire aurait dû faire telle chose. Donc, ils ont donc commis des
erreurs. Et ensuite, ce parent-là décide... à cause du rapport, à cause que
c'est écrit noir sur blanc dans les recommandations du protecteur de l'élève
que l'école a erré, à cause de ça, décide d'intenter une action civile contre
l'école, par exemple. De la façon que c'est écrit là, c'est comme s'il ne
pourrait pas intenter une action civile en raison des conclusions des
recommandations du...
Moi, je ne voudrais pas que quelqu'un
sente qu'il ne peut pas initier une action civile à partir du rapport ou des
recommandations si, au contraire, justement, lui, il pense que ça lui donne un
outil pour intenter ce recours-là. Tu sais, ma crainte, ce n'est pas que des
gens s'empêchent de diffuser, sur les réseaux sociaux, des recommandations. Ça,
je pense que, si quelqu'un, il veut lire les publications dans ce sens-là, il
peut le comprendre comme ça. Mais ma crainte, c'est que quelqu'un s'empêche
d'intenter une action civile après avoir lu les recommandations, puis se
dit : Oh! ça, c'est un bon outil pour moi.
M. Roberge : ...c'est qu'on
comprend tous la disposition après explication, puis là on veut la reformuler.
Mais notre travail de législateur, ce n'est pas d'en faire un document, je vous
dirais, non juridique... Même chose, on a trouvé... Code d'éthique et de déontologie
des membres de l'Assemblée nationale : «Aucune action civile ne peut être
intentée en raison de la publication d'un rapport du commissaire ou de la
publication, faite de bonne foi, d'un extrait». On a un résumé d'un tel
rapport. C'est un peu la même chose encore, c'est tout le temps publication du
rapport ou publication d'un extrait, d'un résumé. C'est ce qu'on retrouve, là,
les occurrences, dans tout cadre législatif. La réponse est... C'est ce qu'on
me recommande fortement. Puis je suis obligé de dire que ça arrive assez
souvent qu'on arrive, dans des études des projets de loi, où, finalement, on
dit : Oui, ce serait plus clair si on le reformulait, il me semble, comme
on le dit, comme on le pense, quand on discute. Mais ce n'est pas ça tout le
temps, un texte de loi, là.
La Présidente (Mme Guillemette) :
Mme la députée de Mille-Îles.
Mme Charbonneau : Un petit
clin d'œil avant que ça ferme, parce qu'on est à la veille de fermer la shop.
J'ai eu le plaisir de faire un échange avec des élèves de secondaire à la
commission scolaire Sir-Wilfrid-Laurier il y a quelque temps, et c'étaient des
jeunes en leadership, puis il fallait que je leur soumette un travail à partir
d'un projet de loi. Alors, je me suis rendue productive, j'ai dit : Tiens,
regardez donc le projet de loi n° 9, c'est sur le protecteur de l'élève,
ça vous concerne. Ils m'ont fait quelques recommandations, puis une de ces
recommandations-là, c'était : Rendez les choses... Vulgarisez-le pour que,
nous, les jeunes...
Mme Charbonneau : ...je
ne parle pas des jeunes de quatrième année, là, je parle de jeunes en
secondaire pour qu'on puisse le comprendre parce que ça nous concerne. Ça fait
que je comprends puis je vous suis quand vous dites : Il faut écouter les
légistes qui nous disent : Il y a un vocabulaire à utiliser, puis il faut
le faire.
Mais, en même temps, je crois qu'on a une
obligation de le rendre accessible. Donc, la réponse officielle que vous allez
me rendre, probablement, c'est que vous savez que, sur le site, ça va être
facile, on va le rendre accessible, puis tout le monde va le comprendre. Mais,
en même temps, le projet de loi devra être lu par des parents qui donnent
l'école à la maison, par des gens qui n'ont pas nécessairement la connaissance.
Puis, si c'est mal formulé, bien, ça fait en sorte que les gens n'appliqueront
pas les choses correctement.
Donc, je me rallie à mes deux collègues
qui disent : Il faudrait peut-être que ça soit dans un vocable qui fait en
sorte que tout le monde le comprend puis que la compréhension qu'on en fait
fait en sorte que je peux poser les gestes correctement puis bien suivre les
choses. Mais je le sais que les gens qui chantent dans vos oreilles, ils vous
disent qu'il faut garder le vocable comme ça.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci, Mme la députée. Donc, M. le ministre,
pas d'autres commentaires?
M. Roberge : ...
La Présidente
(Mme Guillemette) : Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Rizqy : Bien, moi,
brièvement, là, c'est juste... Tu sais, tantôt, vous avez dit... je suis
fiscaliste. Effectivement. Puis, avant de faire la politique puis avant d'être
profs, là, dans une autre vie, nous on gagnait notre pain puis notre beurre...
parce que c'était mal rédigé... tout le temps mal rédigé. Puis c'est sûr qu'en
pratique privée tu es contente parce qu'ils sont obligés de venir te voir pour
que tu interprètes ta loi. Dans ce cas-ci, tu fais ton gagne-pain puis... Ah
oui! les législateurs, continuez d'écrire des lois qui ne sont pas... qui
mènent à une interprétation.
Moi, je vous le dis, là, je vais tenir
compte de votre... qu'il manquait tantôt dans mon libellé, la bonne foi.
«Aucune action civile ne peut être intentée en raison de la diffusion, ou
publication de bonne foi du rapport du protecteur national de l'élève ou du
protecteur régional de l'élève ou de -ah oui! il manquait "extrait" -
d'un rapport ou d'un extrait». Mais...
Mme Charbonneau : «En
tout ou en partie.»
Mme Rizqy : «En tout ou
en partie.» C'est juste de refaire... Le rephraser comme ça, c'est intelligible
pour nous tous. Et l'interprétation des lois, la première chose qu'on regarde,
ce n'est pas un site Web. Ce qui a force de loi, c'est toujours, d'abord, la
loi, puis, par conséquent... Là, moi, je vous le dis, j'ai eu de la misère à le
comprendre, puis mes collègues aussi, puis même vous. Là, j'ai juste tendance à
dire : Rephrasons, puis ça va être correct, là. Je vais l'écrire puis je
vais vous le donner demain. Je vais faire ça.
La Présidente
(Mme Guillemette) : Merci. Merci, Mme la députée de
Saint-Laurent.
M. Roberge : ...
La Présidente
(Mme Guillemette) : Ce sera le mot de la fin, comme le dit si
bien M. le ministre. Merci, tout le monde, pour votre collaboration. Ça a été
fort agréable.
Et, compte tenu de l'heure, la commission
ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 30
)