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(Onze heures trente-sept minutes)
Le Président (M. Dauphin): Je déclare la
séance de la commission permanente de l'aménagement et des
équipements ouverte. Elle a pour mandat de faire l'étude
détaillée du projet de loi 88, soit la Loi sur la
Société des établissements de plein air du
Québec.
Je demanderais donc au secrétaire de faire la nomenclature des
membres de cette commission.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président.
M. Beauséjour (Iberville) est remplacé par M. Gravel
(Limoilou), qui est présent; M. Côté (Charlesbourg); M.
Fallu (Groulx); M. Laplante (Bourassa) remplace Mme Juneau (Johnson) et il est
présent; M. Lafrenière (Ungava); M. Tremblay (Chambly) et M.
Brassard (Lac-Saint-Jean).
Projet de loi 88 Financement
Le Président (M. Dauphin): Merci. Nous étions
rendus hier, à l'ajournement, au chapitre du financement, à
l'article 26, tout en étant conscients que les articles 3 et 14 ont
été suspendus.
Alors, à l'article 26, est-ce que M. le ministre a des
commentaires à faire?
M. Brassard: Très brièvement, M. le
Président, c'est l'article qui porte sur le paiement, si l'on veut, du
capital-actions qu'on a fixé, dans un article précédent,
à 75 000 000 $. Cela peut être fait sous forme de paiement en
espèces ou, encore, sous forme de transfert de propriété.
Il est évident aussi que le gouvernement peut le faire en plusieurs
versements.
M. Côté: M. le Président, comme on est dans
le financement mais qu'on a mené avec le ministre à peu
près deux dossiers de front hier soir, à 20 heures, sur les
crédits du ministère et qu'on parle effectivement de ski un peu
aussi au niveau des questions, je voudrais, pour ne pas inquiéter le
député de Chambly, dans la mesure où cela se
déroule bien, qu'on puisse terminer aux environs de 13 heures.
M. Tremblay: Le projet de loi?
M. Côté: On va essayer.
M, Tremblay: Félicitations pour votre programme.
M. Côté: C'est pour l'empêcher de... Une
voix: Vous ne parlerez pas du tout.
M. Côté:... s'inquiéter si je posais des
questions qui sortaient un peu hors du sentier. Et, dans ce cas, c'est un
sentier de neige...
M. Tremblay: C'est tout à votre honneur de nous en
informer d'avance, de façon qu'on ne fasse pas des ulcères
à cause de cela.
M. Côté: De toute façon, vous avez un bon
médecin pour vous soigner dans votre parti, si jamais vous avez des
problèmes.
M. le ministre, on s'est parlé très brièvement
à l'Assemblée, hier soir, de l'entente Canada-Québec sur
le ski. Si j'ai bien compris vos réponses, effectivement, il y avait un
volet sur le ski et l'aspect récréo-touristique à
l'intérieur de l'entente. Vous n'avez pas précisé le
montant. Est-ce que 35 000 000 $ serait un montant qui ressemblerait à
ce qui était contenu dans l'entente? Si le ministre me disait autre
chose, je serais très inquiet.
M. Brassard: Ce que j'ai dit hier soir, M. le Président,
c'est qu'effectivement il y avait l'inclusion d'un volet "ski alpin" dans
l'entente sur le tourisme qui est actuellement en négociation. Sur cela,
il y a un accord total des deux gouvernements. Quant au montant d'argent
prévu, il n'y a pas de décision de prise mais, effectivement, au
sujet du chiffre que vous avancez, les deux parties semblent cheminer sans trop
de divergence vers un chiffre qui se rapprocherait sensiblement de celui que
vous évoquez.
M. Côté: Ils cheminent tellement qu'ils sont
même rendus au point de s'entendre, même dans le partage des
60%-40%.
M. Brassard: II n'y a pas de chicane à l'horizon.
M. Côté: D'accord. C'est 60% du montant payé
par le fédéral et 40% par le
provincial, avec comme maître d'oeuvre le gouvernement du
Québec.
M. Brassard: C'est cela. Oui, 60%-40%, d'ailleurs, c'est pas mal
comme cela que toutes les ententes sont...
M. Côté: C'est ce qu'avait fait le Parti
libéral à l'époque sur l'entente de dix ans, à
60%-40%. Est-ce que le ministre pourrait nous dire exactement à quelles
stations de ski cela va s'appliquer?
M. Brassard: Quelles stations de ski seront incluses dans...
M. Côté: Qui peuvent être touchées par
l'entente, si c'est l'ensemble des quelque 200 stations de ski ou si ce sont
quelques stations de ski, une quarantaine de privilégiées, qui
ont un rayonnement régional, national ou international...
M. Brassard: La fin de votre question, s'il vous
plaît...
M. Côté: Pour faciliter la réponse du
ministre, est-ce que c'est la totalité des stations de ski du
Québec qui vont pouvoir bénéficier de l'entente ou si
c'est un groupe plus sélect qui aurait une vocation régionale,
nationale ou internationale?
M. Brassard: Les stations de ski visées devraient
être celles qui le sont déjà, actuellement, par la
politique de ski alpin du gouvernement du Québec, c'est-à-dire ce
qu'on appelle les centres majeurs de ski. Les autres, les centres locaux, sont
toujours admissibles dans le cadre de PADEL-3, pour employer le jargon du
milieu.
M. Côté: Est-ce que cela veut dire que la
totalité de l'argent de l'entente servirait à une quarantaine de
stations de ski?
M. Brassard: Autour de cela.
M. Côté: Cela veut dire qu'il en reste, si mes
informations sont bonnes, 160, 165, dans tout le Québec, qui seraient
obligées de faire appel à PADEL, dans la mesure où elles
ont des besoins. Est-ce que le ministre pourrait me rappeler le budget de
PADEL-3?
M. Brassard: Je ne l'ai pas en mémoire, mais je dois dire
qu'il n'est pas exorbitant. Il y a aussi une autre possibilité pour un
certain nombre de stations de ski ou de centres intermédiaires - cela
s'est déjà fait et je ne vois pas pourquoi cela ne pourrait pas
se faire par la suite - c'est, en plus de PADEL-3, de recourir au fonds de
développement régional. C'est ce que plusieurs centres de ski...
En tout cas, j'en connais un, chez moi, dans mon coin qui, en plus de PADEL-3,
compte bien acheminer une demande dans le cadre du fonds de
développement régional.
M. Côté: J'ai déjà eu l'occasion de
signaler au ministre que, dans le cas de ces subventions, dans le cadre de
PECEC, par exemple, une industrie qui s'est installée dans son
comté et dans le comté de Chicoutimi a pu obtenir des
subventions, alors que la même industrie s'est installée dans
Charlesbourg et elle n'a pas réussi à avoir des subventions.
M. Brassard: Cela, c'est PECEC. Je ne vous parle pas de PECEC; je
vous parle vraiment du fonds de développement régional où
c'est chaque région qui détermine la ventilation des fonds
disponibles.
M. Côté: À la question que je posais hier au
ministre, comme il n'y a pas de discorde possible à l'horizon,
semble-t-il, et que l'entente est même presque totale sur le montant
d'argent impliqué, est-ce que, dans ces conditions, les centres de ski
visés par l'entente toucheront 75% ou 37, 5%?
M. Brassard: Ce sera sûrement plus que 37, 5% parce que 37,
5%, c'est le niveau qu'on avait choisi parce que le fédéral ne
participait pas. Alors, il va y avoir lieu, évidemment, de
réviser le taux de subvention. Maintenant, est-ce qu'on va pouvoir
atteindre le taux de 75%? C'est à voir.
M. Côté: Cela va là-dessus. L'article 26, M.
le Président, sur le financement, je pense qu'on en a discuté
à d'autres occasions hier, il serait adopté sur division.
Le Président (M. Dauphin): L'article 26 est adopté
sur division. L'article 27? M. le ministre.
M. Brassard: Cela prévoit certaines garanties que le
gouvernement peut donner à la société. Évidemment,
c'est le gouvernement qui en fixe aussi les modalités et les conditions,
en particulier, sur les emprunts. Si la société veut contracter
un emprunt, cela doit être garanti, donc approuvé par le
gouvernement.
Le Président (M. Dauphin): Adopté sur division.
L'article 27?
M. Brassard: L'article 28.
Le Président (M. Dauphin): L'article 28, excusez-moi.
M- Brassard: C'est un certain nombre de pouvoirs que peut exercer
la société sans l'autorisation du gouvernement. Contracter un
emprunt oui, mais conformément, toutefois, à un
règlement adopté par le gouvernement. Conclure un contrat,
là aussi, dans le cas du contrat, il est régi par un
règlement adopté par le gouvernement.
M. Côté: L'article 28, cinquièmement:
"disposer d'un immeuble autrement que par la vente à l'enchère ou
par soumissions publiques". Quels sont les autres possibilités?
M. Brassard: L'autre possibilité, c'est de gré
à gré, c'est-à-dire à la suite de
négociations avec un acheteur éventuel. À ce moment, ce
n'est pas par vente à l'enchère ou par soumissions publiques. Si
c'est de gré à gré, il y a un seul acheteur qui est
impliqué et c'est à la suite de discussions avec un seul
acheteur. À ce moment, cela prendrait l'autorisation du
gouvernement.
M. Côté: C'est le seul autre cas?M.
Brassard: Oui.
M. Côté: De gré à gré, est-ce
que cela pourrait être donné pour 1 $?
M. Brassard: Cela pourrait être cédé pour une
valeur nominale, oui. À ce moment, cela prendrait aussi l'autorisation
du gouvernement.
M. Côté: Supposons que nous considérons qu'un
équipement de camping ne sera jamais rentable, que vous ne
réussirez jamais à le rentabiliser et que vous décidez de
le donner à une municipalité ou à, je ne sais pas,
l'entreprise privée qui dit: Laissez-le-moi le pour 1 $, je vais
l'administrer, je vais le rendre rentable, cela pourrait être le cas?
M. Brassard: Ce pourrait être le cas, mais cela prend
l'autorisation du gouvernement parce que ce n'est pas par vente à
l'enchère ou par soumissions publiques.
M. Côté: Dans le cas où la
société d'État déciderait de se départir
d'un équipement que lui aurait, au préalable,
transféré le gouvernement, est-ce que -d'abord, cela va prendre
l'autorisation du gouvernement - il y a un certain mécanisme qui est
prévu ou qui est souhaité par le gouvernement de consultation du
milieu? Demain matin, si vous décidez de vendre le complexe de Fort
Prével à l'entreprise privée, par soumissions publiques ou
aux enchères, de vous en départir tout simplement, est-ce que
vous allez consulter les gens impliqués dans ce transfert de
propriété et la population, dans un milieu comme celui-là?
C'est Saint-Georges-de-Malbaie, Barachois, Gladstone et même
Gaspé qui vivent des retombées de cet hôtel.
M. Brassard: Je pense, M. le Président, que dans une
hypothèse semblable, cela devient un problème de nature politique
dans le sens que le gouvernement est face à une décision qui peut
avoir des répercussions, des conséquences d'une gravité
plus ou moins grande sur une population, sur des activités dans un
milieu donné.
Il m'apparaît qu'à ce moment, avant de prendre une
décision, le gouvernement se devra de vérifier le point de vue du
milieu, de voir, d'analyser sérieusement les conséquences du
geste qu'on lui demande d'autoriser. Donc, il n'y a pas à
prévoir, je pense, un mécanisme formel de consultation, mais il
m'apparaît, de toute évidence, que le gouvernement serait malvenu
de prendre une décision qui a un impact dans un milieu donné sans
vérifier le point de vue de ce milieu, sans analyser les
répercussions sur ce milieu ou sur cette population, de façon que
sa décision ne suscite pas des remous et n'ait pas des effets
négatifs dans la population concernée.
M. Côté: Quelle est, exactement, la portée de
l'article 28. 2: "Conclure un contrat pour une durée ou un montant
supérieurs à ceux déterminés par le
gouvernement"?
M. Brassard: C'est cela. En fait, il s'agira pour le gouvernement
d'adopter une réglementation concernant la conclusion et l'octroi de
contrats pour la société.
M. Côté: Toute forme de contrat?Disons
que la société décide de...
M. Brassard: C'est cela qu'il faudra déterminer. On dit:
"Pour une durée et pour un montant supérieurs à ceux
déterminés par le gouvernement. " Je n'ai pas l'impression que...
Je ne le sais pas, pour Fort Prével, la cuisine, est-ce qu'on va devoir
aller en soumissions publiques pour acheter des homards sur place, lors de la
saison du homard? À quel niveau certaines règles vont-elles
s'appliquer pour l'octroi de contrats?Cela sera à
déterminer. C'est le gouvernement qui devra déterminer et adopter
cela par règlement.
Une voix: Par règlement.
M. Côté: Et les règlements ne sont pas
prêts actuellement.
M. Brassard: II n'y a rien de définitif et de disponible
pour le moment. C'est en cogitation.
M. Côté: Cela veut dire que ces règlements
sont applicables 60 jours après la publication dans la Gazette
officielle ou dès
la parution dans la Gazette officielle?
M. Brassard: Les règlements qui sont adopté9 par
décret. Alors, au moment de l'adoption du décret. Et ils sont
déposés à l'Assemblée nationale. C'est
indiqué dans le dernier alinéa.
M. Côté: Parfait, mais ils ne prennent pas effet du
fait qu'ils sont déposés à l'Assemblée. Le
dépôt à l'Assemblée, cela veut dire qu'ils sont
accessibles à tous les membres de l'Assemblée à titre
d'information. Cela veut dire que, si on se revoit au mois de mars, il est fort
possible que vous déposiez, à ce moment, des règlements
qui sont probablement déjà prêts au moment où on se
parle. Il y a peut-être des virgules à changer, mais, quand on va
aussi loin dans un projet de loi, j'ai l'impression qu'il y a une bonne partie
des règlements qui sont déjà faits et peut-être
même dans une forme finale. Cela indique quand même toute la
portée de l'article parce que l'article est général et on
dit: Parfait, par la suite, on va calibrer les interventions à partir de
la réglementation. Il me semble qu'à ce niveau, si on
était en possession de la réglementation, cela nous aiderait
grandement.
M. Brassard: Comme tout décret, cela apparaît dans
la Gazette officielle de toute façon.
M. Côté: Oui, d'accord.
M. Brassard: Donc, le règlement devrait paraître
dans la Gazette, officielle également.
M. Côté: Alors, ce sera une autre de ces belles
soirées passées...
M. Brassard: De lecture.
M. Côté:... à la lecture de chevet. Sur
division.
Le Président (M. Dauphin): Adopté sur division.
Maintenant la section IV, l'article 29?
Pouvoirs et devoirs spéciaux et conditions
d'exercice
M. Côté: Ce que je comprends de cela, c'est le
même libellé que pour REXFOR?
M. Brassard: Oui.
M. Côté: Que SODIQ?...
M. Brassard: Oui.
M. Côté:... et aussi Hydro-Québec?.
M. Brassard: Hydro-Québec, là...
M. Côté: Non, c'est parce que le ministre... Cela a
sonné davantage.
M. Brassard: Oui, mais j'ai peut-être...
M. Côté: Cela a sonné davantage le ministre
quand j'ai parlé d'Hydro-Québec parce qu'il y a des dividendes et
parce que cela a une consonnance beaucoup plus évidente...
M. Brassard: J'ai réagi.
M. Côté:... au moment où l'on parle
d'Hydro-Québec parce que le gouvernement pige à même les
profits d'Hydro-Québec, selon sa volonté.
M. Tremblay: Selon une loi adoptée par l'Assemblée
nationale.
M. Côté: Selon la volonté que le gouvernement
a voulu mettre dans la loi déposée à l'Assemblée
nationale et adoptée par l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Bissonnet): M. le
député.
M. Tremblay: Depuis quand l'Assemblée nationale n'est-elle
pas souveraine? Voyons-donc!
M. Côté: Ah non! Voyons-donc! Vous n'allez pas faire
de leçon au monde en pensant que c'est le Parti libéral qui a mis
que le gouvernement siphonnerait Hydro-Québec de ses dividendes.
Arrêtez-donc!
M. Tremblay: C'est bien normal qu'Hydro-Québec donne des
profits au Québec. Maudit! C'est notre investissement.
M. Côté: Tu les donnes en baissant les tarifs au
lieu de les donner au gouvernement.
M. Tremblay: Ce n'est pas pareil, cela. M. Côté:
Non, ce n'est pas pareil.
Le Président (M- Bissonnet): La parole est au
député de Charlesbourg.
M. Côté: Allez demander cela aux payeurs de taxes et
aux gars qui paient les comptes d'électricité, vous allez voir ce
qu'ils vont vous dire, s'ils préfèrent que 250 000 000 $ ou 300
000 000 $ des profits d'Hydro-Québec retournent dans les poches du
ministre des Finances ou s'ils devraient retourner directement dans les poches
des contribuables.
M. Tremblay: C'est le même argent,
réparti...
Le Président (M. Bissonnet): S'il vous plaît, M. le
député de Chambly! La parole est au député de
Charlesbourg.
M. Tremblay: Oui, mais vous laissez le député de
Charlesbourg...
Le Président (M. Bissonnet): Le député de
Charlesbourg a la parole actuellement, je m'excuse, M. le
député.
M. Tremblay:... sortir du règlement complètement,
parler des dividendes d'Hydro-Québec...
Le Président (M. Bissonnet): Je m'excuse, M. le
député, si vous voulez parler, je vais prendre votre nom et,
quand ce sera votre tour, je vous donnerai la parole. M. le
député de Charlesbourg, vous avez toujours la parole.
M. Tremblay: M. le Président, je respecte votre
décision.
Le Président (M. Bissonnet): Très bien!
M. Côté: Je veux juste signaler au
député de Chambly que je n'enfreins pas le règlement parce
que l'article 29 dit: "Les dividendes payés par la société
sont fixés par le gouvernement et non par les administrateurs. " Que je
sache, et je regarde dans les autres lois, REXFOR, SODIQ, Hydro-Québec,
c'est exactement le cas. D'abord, on ne voit pas de problème, d'ici
à trois ans, il n'y en aura pas. On va d'abord tenter de rentabiliser
tout cela mais, on ne sait jamais, la grosse remorque du mont Sainte-Anne peut
probablement finir par faire en sorte qu'il y ait des dividendes. Je vais vous
dire une chose, M. le député de Chambly, je
préférerais de beaucoup que, s'il y a des dividendes, ils soient
réinvestis dans les équipements au lieu de servir au gouvernement
pour financer les choses que lui-même ne peut plus financer - on se
comprend bien. Je n'aurais pas d'objection à ce que le ministre du
Loisir, de la Chasse et de la Pêche indique à la
société que cela serait peut-être intéressant
d'investir dans le mont Saint-Bruno l'usufruit de tout cela.
M. Tremblay: Je n'en veux pas d'investissement au mont
Saint-Bruno.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député,
tantôt vous allez avoir la parole.
M. Côté: Vous n'en voulez pas. Je suis bien heureux
d'apprendre cela. On aura beaucoup de plaisir lorsqu'on se rencontrera, au
cours du mois de mars, lors des auditions de la commission parlementaire.
M. Tremblay: Vous allez comprendre pourquoi je dis cela, M. le
député.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Charlesbourg. Est-ce que, M. le député de Charlesbourg, vous avez
terminé votre...
M. Côté: On a fini par savoir où est-ce qu'il
se branchait.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que vous avez fini
votre intervention?
M. Côté: Oui. M. le Président, je voudrais
vous indiquer que notre démarche depuis hier est faite sous le sceau
d'une largesse tout à fait exceptionnelle et toujours dans le but de
bonifier les idées du ministre et, à la fois, celles de
l'Opposition aussi.
Le Président (M. Bissonnet): C'est mon intention
d'être le plus large possible également. M. le
député de Chambly.
M. Tremblay:... Avec la garantie que l'étude de la loi
serait finie à 13 heures, M. le Président.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Chambly, vous avez la parole.
M. Côté: Un instant! Il ne faut pas me prêter
des paroles que je n'ai pas dites. J'ai dit que mon intention était de
terminer à 13 heures, mais, de la manière dont cela va, on va
peut-être dépasser un peu.
Le Président (M. Bissonnet): Oui, M. le ministre.
M. Brassard: C'est simplement pour indiquer au
député de Charlesbourg que, moi aussi, je suis parfaitement
d'accord: s'il y a des profits à un moment donné ou l'autre, le
réinvestissement m'apparaît la meilleure solution, mais c'est un
article standard qu'on doit placer là, si le gouvernement en
décide autrement.
M. Côté: Cela m'étonne, une réaction
comme celle-là, probablement parce que le ministre est jeune un peu.
Lorsqu'il va avoir à livrer des batailles au niveau du Conseil du
trésor, il va vite se rendre compte que son ministère n'en est
pas un qui rapporte au gouvernement, mais un ministère qui
dépense. Dans ce cas, c'est bien dur d'aller justifier des sommes au
niveau du Conseil du trésor. Je serais prêt è suspendre
l'adoption de l'article, si le ministre veut y réfléchir... (12
heures)
M. Brassard: Non.
M. Côté:... pour être capable d'inclure
dans la loi que - je vais finir, M. le ministre, parce que le ministre
est d'accord sur le fond - les profits devraient obligatoirement être
investis dans l'immobilisation. Je suis sûr que son groupe de travail,
qui a travaillé sur cela, est certainement intéressé
à ce que les profits éventuels soient réinvestis dans
l'immobilisation de certains de ces équipements. (12 heures)
M. Brassard: Oui, certainement, sauf que je vous signale que,
dans une société privée ou publique à
capital-actions, ce sont les actionnaires en assemblée
générale qui décident du niveau des dividendes
payés. Comme, dans le cas d'une société d'État, le
seul actionnaire, c'est le gouvernement, c'est donc au gouvernement de
décider des dividendes à payer ou pas ou des
réinvestissements à faire ou pas.
M. Côté: Ce que la solidarité
ministérielle peut faire! Adopté sur division.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Chambly avez-vous quelque chose à ajouter? Est-ce qu'il y a d'autres
députés qui veulent intervenir sur l'article 29? Est-ce que
l'article 29 est adopté?
M, CÔtéî Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): L'article 29 est
adopté sur division.
L'article 30. M. le ministre, avez-vous des commentaires sur l'article
30?
M, Brassard: C'est le pouvoir de directive dont on a
déjà parlé en cours de discussion et qui donne au ministre
la possibilité de donner à la société des
directives à la fois sur les objectifs et sur les orientations dans
l'exécution de ses mandats et de ses fonctions.
M. Côté: Est-ce que le ministre a déjà
une bonne idée des directives qu'il va donner à la
société outre celle de rentabiliser des équipements?
Le Président (M. Bissonnet): M. le ministre.
M. Brassard: Cela pourrait être une directive de ne pas
céder d'équipements sans obtenir l'autorisation du
gouvernement.
M. Côté: Cela pourrait ou cela va être?
M. Brassard: Cela pourrait être une directive
semblable.
M. Côté: Est-ce que cela ne devrait pas
l'être?
M. Brassard: C'est un verbe que je pourrais presque utiliser.
M. Côté: Vous pourriez presque? M. Brassard:
Oui.
M. Côté: Dites-moi donc celui que vous allez
utiliser?
M. Brassard: Là, je dis "pourrait".
M. Côté: Éliminez celui que vous enlevez
à l'article 14 et puis..
M. Brassard: Pour le moment je dis "pourrait".
M. Côté: Pardon?
M. Brassard: Pour le moment je dis "pourrait".
M. Côté: "Pourrait". Est-ce que, dans l'esprit du
ministre, il n'y a pas des équipements qui devraient être
cédés au cours des trois prochaines années? Si on veut
faire l'exercice, c'est un mandat de trois ans. Je pense que l'exercice devrait
être vécu à plein régime jusqu'à la fin des
trois années, de façon qu'aucun des équipements ne soit
cédé.
M. Brassard: C'est ce que je pense, que les équipements
qu'on transférera à la société - au moins pour une
période qu'on juge suffisamment longue pour permettre d'atteindre le
seuil de rentabilité - ne devraient pas être cédés
ou vendus ou mis à l'enchère et que la société
devrait les conserver pour une durée précise. Encore une fois, je
dis que cela pourrait faire partie des directives comme cela pourrait aussi,
d'une autre façon, faire partie des conditions dont on parle à
l'article 22, les conditions de transfert. Ce n'est pas nécessaire.
L'article 30 est là, on pourrait l'utiliser, mais il y a aussi l'article
22 avec les conditions qu'on peut rattacher au transfert; cela peut être
un moyen aussi d'empêcher la vente pour une durée donnée.
C'est pour cela que je dis "pourrait". Je ne sais pas si c'est le pouvoir de
directive que je vais utiliser ou les conditions rattachées au
transfert.
M. Côté: Adopté, sur division.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a d'autres
remarques des députés à l'article 30? Est-ce que l'article
30 est adopté? Adopté sur division.
L'article 31? Est-ce que l'article 31 est adopté? Est-ce qu'il y
a des remarques, M. le ministre?
M. Brassard: M. le Président, cela
concerne un certain nombre d'articles de la Loi sur les compagnies qui
ne s'appliquent pas à la société. Je ne suis pas un
spécialiste de la Loi sur les compagnies, mais il faut soustraire une
société comme celle-ci de l'application d'un certain nombre
d'articles de la Loi sur les compagnies qui ne sont pas applicables, parce
qu'il y a d'autres articles parfois de la loi qui prévoient des
dispositions différentes.
Je vais donner un exemple - on m'a donné toute la liste. Par
exemple, l'article 142 de la Loi sur les compagnies dit que la compagnie ne
peut employer ses fonds pour l'achat d'actions d'autres compagnies. Il y a
déjà une disposition concernant la société qui
traite de ce sujet d'une autre façon, de façon différente.
Alors, il ne faut pas qu'il y ait contradiction. Ces articles de la Loi sur les
compagnies sont, en quelque sorte, suspendus dans le cas de la
société.
M. Côté: J'en ai d'autres, M. le ministre, l'article
189, par exemple, est suspendu; cela touche la responsabilité des
administrateurs, comme la responsabilité de la dette, la fixation des
salaires des employés.
M. Brassard: Les salaires à payer.
M- Côté: C'est le cas dans d'autres
sociétés d'État, j'imagine? C'est tiré des autres
sociétés d'État?
M. Brassard: Oui. La plupart des sociétés
d'État, je pense, sont soustraites à ces différents
articles de la Loi sur les compagnies.
M. Côté: Adopté sur division, M. le
Président.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a d'autres
remarques des députés à l'article 31? L'article 31 est
adopté sur division. L'article 32?
Comptes et rapports
M. Côté: On m'a dit tantôt que c'était
pour...
M. Brassard: Justement à cause de la saison, des
activités mêmes de la société, on a fixé la
date au 31 mai, plutôt qu'au 31 mars qui est la fin de l'année
financière du gouvernement, de façon que la saison de ski soit
vraiment terminée au moment de la fin des opérations
financières.
Le Président (M. Bissonnet): L'article 32 est
adopté?
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): L'article 32 est
adopté. L'article 33? Je déclare l'article 32 adopté.
M, Brassard: II s'agit de la date à laquelle la
société doit produire ses états financiers et un rapport
de ses activités. On la fixe au 30 septembre de chaque année.
M. Côté: Quatre mois après la fin de
l'année financière.
M. Brassard: Oui, c'est cela.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a d'autres
remarques sur l'article 32? Est-ce que l'article 32 est adopté?
M. Côté: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. L'article
33?
M. Brassard: C'est le dépôt de ce rapport, justement
à l'Assemblée nationale, comme dans le cas de toute
société d'État, qui se fait dans les quinze jours de sa
réception si l'Assemblée siège, sinon dans les quinze
jours suivant l'ouverture de la session.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article... M. le
député de Charlesbourg, sur l'article 33.
M. Côté: L'article 33, M. le Président? M.
Brassard: L'article 34.
Le Président (M. Bissonnet): L'article 34.
M. Côté: L'article 34.
Le Président (M. Bissonnet): Je m'excuse.
M. Côté: Vous aviez réussi à me
mêler.
Le Président (M, Bissonnet): Oui, excusez-moi. Alors aux
fins de l'enregistrement des débats, nous avions adopté les
articles 32 et 33. Maintenant, nous sommes à l'étude de l'article
34.
M. Côté: Adopté, sur division.
Le Président (M. Bîssonnet): Est-ce qu'il y a
d'autres députés qui veulent intervenir sur l'article 34? Je
déclare l'article 34 adopté sur division.
Maintenant, l'article 35? Est-ce qu'il y a des remarques au niveau de
l'article 35?
M. Brassard: C'est la vérification des livres qui se fait
soit par le Vérificateur général ou par un
vérificateur désigné par la
société, mats avec l'approbation du gouvernement.
M. Côté: Adopté, sur division.
Le Président (M. Bissonnet): L'article 35 est
adopté sur division. Je déclare l'article 35 adopté sur
division.
L'article 36? Est-ce qu'il y a des remarques au niveau...
M. Brassard: On en a parlé déjà en cours de
route, c'est l'approbation du plan de développement par le
gouvernement.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a des
remarques sur l'article 36?
M. Côté: C'est donc par le gouvernement et non pas
par le ministère.
M. Brassard: Non, par le gouvernement.
M. Côté: Cela veut dire que le ministre sera tenu de
déposer au Conseil des ministres...
M. Brassard: C'est cela.
M. Côté:... le plan de développement de la
société...
M. Brassard: Et de le faire adopter. M.
Côté:... aux fins de discussions. M. Brassard: Oui.
M. Côté: Est-ce qu'il y a déjà un
premier plan?
M. Brassard: Non.
M. Côté: Quand le ministre pense-t-il avoir un
premier plan?
M. Brassard: Bien, c'est à la société
qu'incombera la responsabilité de préparer ce plan de
développement. Elle pourra, je pense, s'aider, si l'on veut, des travaux
qui ont été faits par le comité...
M. Côté: Du 690.
M. Brassard:... sur la rentabilisation des équipements;
cela pourra lui servir pour élaborer un premier projet de plan de
développement.
M. Côté: Est-ce que le ministre a pris connaissance
de ces données?
M. Brassard: Je dois vous avouer bien honnêtement, M. le
député de Charlesbourg, que je n'en ai pas pris connaissance dans
les détails. J'en ai parcouru quelques-uns en diagonale, comme on
dit.
M. Côté: M. le Président, si vous voulez
patienter un instant.
Le Président (M. Bissonnet): Ah! Nous sommes très
patients, M. le député! Nous attendons avec tout le respect qu'on
vous doit.
M. Côté: Dans le document de travail qui a
été soumis au ministre, il est dit: "Hypothèses communes
aux groupes de travail pour la préparation des prévisions de
revenus et dépenses. " Les prévisions de dépenses au titre
des salaires devraient être présentées selon deux
hypothèses: premièrement, le statu quo dans les conditions de
travail de tout le personnel jusqu'au 31 décembre 1985 et une indexation
normale pour les années subséquentes. D'après ce que je
sais, timidement, il y aurait eu 5% d'avancés. Hypothèse B: Des
modifications aux conditions de travail identifiées et avec
quantification des résultats escomptés pour une période
à déterminer. Que veut dire "des modifications aux conditions de
travail"?
M. Brassard: Qu'est-ce qui est grave, M. le
député?
M. Côté: Des modifications aux conditions de
travail. Est-ce qu'on ne commence pas à toucher un peu au moyen par
lequel la société va se rentabiliser autrement que par la
fréquentation?
M. Brassard: Quand on essaie de mettre au point des plans
d'action, on doit envisager un certain nombre d'hypothèses. Vous avez
les deux hypothèses que vous venez de citer: aucun changement aux
conditions de travail actuelles prévues aux conventions collectives, ce
qui d'ailleurs va se produire d'ici jusqu'au 31 décembre 1985 puisque,
comme vous le savez, les conventions collectives s'appliquent. Il était
également envisagé une hypothèse où certaines
conditions de travail sont modifiées.
M. Côté: Le ministre est-il en train de me dire que
vous avez même envisagé de ne pas maintenir le statu quo jusqu'au
31 décembre 1985?
M. Brassard: Non, non. Ce n'est pas ce que j'ai... Le statu quo
relatif aux conditions de travail et aux niveaux de rémunération,
on est liés de toute façon.
M. Côté: Vous n'avez pas le choix, vous êtes
liés?
M. Brassard: Bien oui, on est liés par les conventions
collectives.
M. Côté: Mais le où il y avait un ajout par
rapport à ce qu'on dit, c'est: Une indexation de 4% ou 5% possiblement
au 1er janvier 1986,
M. Brassard: C'est une projection.
M. Côté: C'est une projection, c'est une
hypothèse. Lorsqu'on parle de stratégies de redressement, on
évoque quatre possibilités. Il y a, d'abord, les mesures à
prendre pour augmenter les revenus. Cela peut être une hausse des tarifs;
cela peut être l'augmentation de la fréquentation, comme le
ministre l'a dit: passer de 99% à 100% dans le cas du chevreuil à
l'île d'Anticosti. Deuxièmement, il y a les mesures à
prendre pour réduire les coûts; troisièmement, les
investissements à faire et, quatrièmement, l'ordonnance de
l'application de ces mesures sur une période de trois ans. C'est surtout
le deuxièmement qui m'inquiète: Les mesures à prendre pour
réduire les coûts. Quand on parle de stratégies de
redressement, j'imagine que vous avez déjà une bonne idée
de ce qui peut arriver dans les mesures à prendre pour réduire
les coûts. Le ministre pourrait-il donner des précisions?
M. Brassard: Non, je n'ai pas pris connaissance de ces mesures
que vous évoquez.
M. Côté: Comment avez-vous pu être
convaincu...
M. Brassard: Je signale simplement qu'en matière de
conditions de travail en particulier - c'est ce qui semble préoccuper
grandement le député de Charlesbourg - en cette matière,
on ne peut faire que des hypothèses parce que je suppose que les
travailleurs vont demeurer syndiqués et que, par conséquent,
à partir du 1er janvier 1986 et même avant, il y a des
négociations qui vont se tenir sur le contenu des nouvelles conventions
collectives. Alors, on peut bien se livrer à des hypothèses, ce
n'est pas interdit. (12 h 15)
M. Côté: Comment le ministre...
M. Brassard: Mais ce ne sont que des hypothèses.
M. Côté:... a-t-il pu être convaincu du
bien-fondé du projet de loi 88 de créer une société
d'État dans le but de rentabiliser les quatorze équipements, sans
même semble-t-il, avoir pris connaissance du plan de redressement,
étudié par un groupe d'experts ou de conseils qui connaissent
très bien chacun de ces équipements à même le
ministère et avec toutes les ressources disponibles pour être
capable de faire la lumière là-dessus? Comment le ministre
peut-il me convaincre aujourd'hui qu'il prend une décision
éclairée de pousser plus loin son projet de loi sans même
avoir pris connaissance de ces études? Vous vous fiez à votre
monde?
M. Brassard: II y a cela, mais ce qui m'a convaincu de la
nécessité de mettre en place un outil semblable, c'est aussi le
fait qu'actuellement le cadre de gestion de ces équipements
n'était pas adéquat pour des transactions de nature commerciale
et qu'il fallait se doter d'un instrument plus souple en matière de
fonctionnement et d'exploitation et que la société d'État
était cet instrument ou cet outil plus souple de gestion, d'une
part.
D'autre part, on m'a aussi convaincu, sans avoir parcouru la pile de
documents sur les hypothèses ou les stratégies de
rentabilisation. Ce dont on m'a convaincu, c'est que ces
équipements-là étaient carrément
sous-utilisés et qu'il était possible, en entreprenant des
actions appropriées, d'en élever le niveau d'utilisation et, par
le fait même, de se rapprocher du seuil de rentabilité. Je pense
qu'il n'était pas nécessaire de lire des briques pour se
convaincre de cela.
M. Côté: J'imagine que le groupe de travail n'a pas
fourni au ministre des briques. Cela devait être des choses un peu plus
concrètes. Quand le ministre me dit: L'outil de gestion qu'est la
société d'État implique une plus grande rapidité
quant au processus de décision et devrait amener la réduction des
coûts, c'est une des raisons de l'article 3. 2 des mesures à
prendre pour réduire les coûts. Mais j'imagine qu'il peut y en
avoir d'autres; cela ne doit pas être la seule recommandation du
comité. J'ai l'impression que le comité a été mis
en marche après le dépôt du projet de loi 88, à
l'Assemblée nationale, en juin 1984. Donc, la justification que le
ministre me donne était connue avant même que le comité
d'étude ne se penche là-dessus.
M. Brassard: II y a d'autres façons. Par exemple, on a
déjà parlé - je pense que c'était hier - de la
tarification. Actuellement, dans le cadre du fonctionnement du
ministère, la tarification doit suivre la procédure habituelle.
Il faut aller au Conseil du trésor et, une fois les tarifs
acceptés, ils sont publiés et connus. Ils doivent être
respectés intégralement. Il n'y a aucune souplesse
là-dedans. Les gestionnaires n'ont pas de marge de manoeuvre. Il
pourrait fort bien arriver qu'en dehors de la saison, par exemple dans un
camping qui est presque inoccupé, il arrive un groupe important de
personnes qui veulent louer des emplacements et qui essaient de négocier
un tarif réduit.
Le gestionnaire ne peut pas; il est lié à la tarification
et n'a aucune marge de manoeuvre. Alors, c'est ce genre de souplesse, sur le
plan de la gestion et de l'administration, qui va pouvoir être mise en
place et qui va permettre aux gestionnaires sur le terrain d'avoir une certaine
marge de manoeuvre et qui va avoir des effets positifs sur l'utilisation des
équipements. C'est un exemple.
M. Côté: Je retrouve dans un autre document:
Préparer et proposer une stratégie de redressement comprenant,
sur une période de trois années: Les actions posées pour
augmenter les revenus provenant des équipements existants (propositions
d'association avec le privé). Cela pourrait se faire dans quel cas?
"Dispositions d'immobilisation", cela veut dire quoi, ça? Tantôt,
on s'est dit qu'il n'y avait pas d'immobilisation. Si ce sont des dispositions
d'immobilisation, ça veut dire quoi? Ce sont des équipements qui
sont vendus ou qui sont donnés de gré à gré?
M. Brassard: Ce n'est pas comme ça que je le comprends. Ce
sont des dispositions en vue de procéder à des immobilisations;
c'est plutôt ça.
M. Côté: Les dispositions à prendre pour
amener du nouvel argent pour immobiliser, pour investir dans...
M. Brassard: Bien oui, donc, le plan dont on parle à
l'article 36.
M. Côté: Le libellé serait peut-être
à revoir. Je pense que le ministre va jeter un coup d'oeil sur les
rapports, éventuellement?
M. Brassard: Vous le trouvez ambigu? De toute façon, il
n'est pas pour dépôt public.
M. Côté: Je n'ai pas demandé au ministre de
le déposer, ni de le distribuer non plus.
M. Brassard: On fera une consultation à l'Office de langue
française.
M. Côté: Non, non plus. Ce n'est pas le but de
ça, mais c'est le but de tenter d'avoir des réponses du ministre
et pour voir s'il est effectivement sensibilisé à...
M. Brassard: Il est bien évident que ça va
comporter des immobilisations. On transfère les équipements, mais
ça peut donner lieu à du développement aussi.
M. Côté: Dans un CT du 14 février 1984,
portant le numéro 148795 - j'ai été bien
étonné que ça m'arrive dans les mains, ça; sur la
rue Saint-Jean, on ne sait jamais tout ce qu'on trouve - j'ai été
été bien étonné d'apprendre que vous aviez
décidé de verser 50 000 $, comme par hasard, dans le coin de
l'ex-ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche, dans le
comté de Saint-Maurice, Shawinigan, précisément.
Si le ministre n'est pas au courant du dossier des Cascades, il devrait
commencer à regarder ça un peu. Ce que je trouve très
étonnant, c'est que ce transfert, cet équipement-là ne
fait pas partie de la société d'État.
M. Brassard: Comment vous l'appelez?
M. Côté: Attendez un petit peu. L'auberge des
Cascades à Shawinigan. Ces 50 000 $ que votre ministère a fait
accepter par le Conseil du trésor sont allés directement - si mes
informations sont bonnes - à la caisse populaire. Vous avez
déjà passablement d'argent d'investi dans ce bateau-là. Je
veux juste attirer l'attention du ministre. Il serait peut-être bon de
regarder ce qui arrive là-dedans, avant d'avoir investi trop d'argent.
Si vous attendez que toutes les immobilisations soient faites par le
ministère pour le transférer à la société,
c'est un choix que vous avez à faire.
Mais c'est un dossier intéressant sur lequel le ministre devrait
se pencher et sur lequel nous reviendrons. D'abord, c'est un avis pour les
crédits du mois d'avril, si jamais on se rend là.
M. Brassard: J'en prends note, M. le député.
M, Côté: Des avis au ministre, on en aurait de ce
temps-là, mais il faut que je lui donne le temps de prendre sa
respiration... artificielle. 1985 va être une nouvelle année; on
va avoir du plaisir, M. le ministre.
On était, M. le Président, à l'article 36.
Le Président (M. Bissonnet): À l'article 36.
M. Côté: Adopté sur division.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 36 est
adopté? L'article 36 est adopté sur division. L'article 37?
M. Brassard: II s'agit là du budget de fonctionnement et
du budget d'immobilisation qui doivent être aussi soumis au gouvernement
et approuvés par ce dernier.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté?
M. Côté: Sur division.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté sur
division. Je déclare l'article 37 adopté sur division.
Maintenant, l'article 38?
M. Côté: Je me rends compte d'une chose, M. le
Président, c'est qu'au moins, à l'article 38, le ministre
s'affirme. Ce n'est pas "peut", mais "doit". Je trouve ça très
bien. C'est à noter, c'est à l'article 38 que le ministre
s'affirme.
M. Brassard: On pourrait peut-être ajouter que le
député de Charlesbourg devra aussi fournir au ministre
responsable tout renseignement, non?
M. Côté: Je vais faire comme le ministre de la
Justice. Je m'engage à vous donner tout ce que je pense être la
vérité et, de mon siège.
M. Brassard: Oui.
M. Côté:... vous devez prendre ma parole...
M, Brassard: Je vous remercie de votre collaboration.
M. Côté:... même si vous avez des informations
contraires.
M. Tremblay: C'est notre règlement qui l'exige.
M. Côté: Malheureusement, il faudrait le changer,
parce qu'on se fait mentir régulièrement à
l'Assemblée.
M. Tremblay: II faudrait aussi changer le règlement pour
enlever l'immunité parlementaire peut-être, ce qui
empêcherait le salissage...
Le Président (M. Bissonnet): S'il vous plaîti Nous
sommes à l'étude de l'article 38. Est-ce que l'article 38 est
adopté?
M. Tremblay:... que l'Opposition fait
systématiquement.
M. Côté: Dans quel cas?
Le Président (M. Bissonnet): À l'ordre, s'il vous
plaîti!À l'ordre!
M. Côté: Non, non, M. le Président. M.
Tremblay: Ce n'est pas pertinent.
M. Côté: M. le Président, le
député de Chambly dit que l'Opposition fait du salissage. Dans
quel cas?
M. Tremblay: Vous voulez qu'on en dresse la liste? Je vous
remettrai cela en Chambre cet après-midi...
M. Côté: Dans quel cas?
M, Tremblay:... la longue liste.
M. Côté: La longue liste? Dans quels cas
précis?
M. Tremblay: II y en a eu plusieurs, de vos attaques de salissage
depuis trois ans.
M. Côté: Dans quels cas précis?
M. Tremblay: Je vais vous faire une liste. Je vous le dis.
M. Côté: Dans quels cas précis?
M. Tremblay: Non, non, je vais vous remettre une liste, parce que
je ne voudrais pas vous en donner rien qu'un. Je vais vous remettre toute une
liste.
M. Côté: Non. Je vous en demande seulement un.
Une voix: La pornographie à l'Assemblée
nationale.
M. Tremblay: Oui, cela en est un, mais je ne veux pas en donner
un. Je ne veux pas en donner parce que j'aimerais mieux vous donner la
liste.
Le Président (M. Bissonnet): S'il vous plaît,
messieurs! Nous sommes à l'étude de l'article...
M. Côté: Je prends bonne note que le
député n'est pas capable de m'en nommer un.
Le Président (M. Bissonnet): Nous sommes à
l'étude de l'article 38 et tout discours doit porter sur le sujet en
discussion. Y a-t-il d'autres remarques sur l'article 38?
M. Côté: On peut s'en parler bien longtemps, M. le
Président, principalement de la Fondation des Québécois
pour le "oui". Celui-là, on peut s'en parler longtemps.
Le Président (M. Bissonnet): S'il vous plaît, M. le
député de Charlesbourg. Nous sommes à l'étude de
l'article 38. S'il vous plaît! S'il vous plaît!
M. Côté: On va y revenir.
Le Président (M. Bissonnet): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Côté: Ne vous inquiétez pas.
Le Président (M. Bissonnet): Y a-t-ii d'autres remarques
à l'article 38?
M. Fallu: Le rôle des fédéraux dans le
référendum.
M. Côté: Le rôle des fédéraux
dans le référendum?
Le Président (M. Bissonnet): S'il vous plaîtl S'il
vous plaît! À l'ordre! À l'ordre!
M. Fallu: En dépit de nos lois.
Le Président (M. Bissonnet): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Côté: Par cette question, le député
de Groulx me confirme-t-il qu'il y a quelque chose dans le Fonds des
Québécois pour le oui?
Le Président (M. Bissonnet): S'il vous plaît! S'il
vous plaît!
M. Fallu: Quoi?
M. Côté: Qu'il y a quelque chose dans le Fonds des
Québécois pour le oui? Est-ce que la réponse à la
question que je pose au député de Groulx est dans le sens que les
fédéraux sont intervenus dans le référendum?
Le Président (M. Bissonnet): S'il vous plaît,
messieurs!
M. Fallu: Je vous dis que, oui, les fédéraux sont
intervenus dans le référendum en dépit des lois
adoptées par l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Bissonnet): Nous sommes maintenant
à l'article 38, messieurs les députés. S'il vous
plaît, veuillez vous en tenir à la discussion de l'article 38.
Est-ce que l'article 38 est adopté?
M. Côté: M. le Président, on va tenter de
vous faciliter la tâche pour autant que le député de
Chambly ne revienne pas avec les affirmations dont il...
Le Président (M. Bissonnet): Je dois essayer de maintenir
l'ordre dans cette commission.
M. Côté: Oui. Vous y arriviez assez bien, M. le
Président.
Le Président (M. Bissonnet): L'article 38 est-il
adopté?
M. Côté: Sur division, M. le Président.
Le Président (M, Bissonnet): Je déclare l'article 38
adopté sur division. L'article 39?
M. Côté: M. le Président, si le ministre me
le permettait, compte tenu des implications de l'article 39 - et je suis
à peu près convaincu qu'il acceptera mon amendement à
l'article 14 qui a des implications sur l'article 39 et le suivant -vous vous
souvenez hier que la présidence avait refusé... Le
député de Groulx avait argumenté è ce
moment-là, je pense - il faut s'en rendre compte avec raison - sur la
non-recevabilité d'une motion qu'on avait présentée. Je
l'ai tout simplement retirée. On avait suspendu l'article et je pense
qu'on devrait revenir à l'article 14 pour que je puisse déposer
mon amendement de telle sorte que, si jamais le gouvernement - et comme je n'ai
pas de raison d'en douter à ce moment-ci acceptait ma proposition, il
pourrait y avoir des implications sur l'article 39.
Le Président (M. Bissonnet): Y a-t-il un consentement pour
reprendre l'étude de l'article 14?
M. Tremblay: Oui.
Constitution et composition de la
société (suite)
Le Président (M. Bissonnet): Consentement. Nous reprenons
l'étude de l'article 14. La parole est au député de
Charlesbourg.
Motion proposant de changer le mode de nomination et de
rémunération du secrétaire et des autres employés
de la société
M. Côté: M. le Président, je propose que
l'article 14 du projet de loi 88 soit remplacé par le suivant: "Le
secrétaire et les autres personnes à l'emploi de la
société sont nommés et rémunérés
suivant la Loi sur la fonction publique (chapitre F-3. 1. 1). " Est-ce qu'il
est à ce moment-ci recevable, M. le Président?
Le Président (M. Bissonnet): Sur la recevabilité...
Est-ce que vous pouvez en faire des photocopies? Avez-vous d'autres copies de
votre amendement, M. le député?
Une voix: Non.
Le Président (M. Bissonnet): Non? Je relis la proposition
du député de Charlesbourg: Que l'article 14 du projet de loi 88
soit remplacé par le suivants "Le secrétaire et les autres
personnes à l'emploi de la société sont nommés et
rémunérés suivant la Loi sur la fonction publique
(chapitre F-3. 1. 1). " Sur la recevabilité de l'amendement, M. le
député de Groulx.
M. Fallu: D'abord sur la forme, c'est une interrogation pour le
moment puisque je connais assez mal la Loi sur la fonction
publique, je dois l'avouer, car je n'ai pas le bonheur d'avoir chez moi
des quantités énormes de fonctionnaires. Donc, je n'ai pas
vraiment porté grand intérêt à ces lois et à
ces variations. Est-ce que le secrétaire d'une telle
société d'État est nommé habituellement selon la
Loi sur la fonction publique? C'est ma première interrogation et
celle-là serait de forme. (12 h 30)
M. Côté: M. le Président, pour
l'éclairage du député de Groulx et aussi de la
présidence, j'ai puisé ce libellé textuellement dans la
Loi sur la Société d'habitation du Québec, qui est aussi
une société et dont l'article 14 se lit de la même
manière. Ce n'est donc pas un précédent et c'est
là-dessus que je me base pour vous le proposer en pensant qu'il est
conforme à notre...
M. Fallu: Cela dit, je remercie le député de
Charlesbourg de son éclairage. Il a fait allusion à l'instant,
par ailleurs, à la Société d'habitation du Québec.
Or, la société, dont le principe a été
adopté par l'Assemblée nationale, ne doit justement pas
être mis en parallèle avec la Société d'habitation
du Québec puisque la société dont il est question ici est
une société à capital-actions et aucune des
sociétés à capital-actions formées par
l'Assemblée nationale n'est justement régie par la Loi sur la
fonction publique. Je rappelle que les sociétés à
capital-actions - il s'agit, entre autres, d'Hydro-Québec, de la
Société immobilière du Québec, etc. - ont
précisément comme fonction d'être dégagées de
la Loi sur la fonction publique par leur essence même. C'est le principe
même que nous avons adopté à l'Assemblée
nationale.
D'autre part, compte tenu qu'il s'agissait d'employés
régis jadis par la Loi sur la fonction publique, nous avons
également adopté un autre principe qui se retrouve, entre autres,
à l'article 45. C'est celui du passage de ces fonctionnaires
régis par une loi actuellement vers une société qui ne
serait pas soumise à la Loi sur la fonction publique. Comme ces
principes ont été acceptés déjà, il me
semble qu'accepter maintenant un amendement de cette nature viendrait à
l'encontre même du principe de base de la loi que nous sommes en train
d'étudier et qui a été acceptée à
l'Assemblée nationale en seconde lecture.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Chambly, sur la recevabilité.
M. Tremblay: Sur la recevabilité, M. le Président,
je pense que vous devez déclarer cette motion non recevable et je vais
vous dire pourquoi. Tout le monde sait que cette société
d'État sera déficitaire et que, nécessairement, le
gouvernement du Québec aura à rembourser des frais - en tout cas,
déficitaire pour un certain nombre d'années -à
défrayer les coûts ou le déficit de cette
société d'État, les premières années. Le
règlement de l'Assemblée nationale empêche, ne permet pas
à un député de faire une motion qui implique des
dépenses pour le gouvernement. Seul un ministre peut faire cette sorte
de motion. Or, la proposition du député de Charlesbourg pourrait
entraîner des coûts additionnels qui, à toutes fins utiles,
devraient être payés à même les fonds publics. Pour
cette raison, M. le Président, je pense qu'il est de votre devoir de la
déclarer irrecevable.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a d'autres
interventions de la part des députés sur la recevabilité
de l'amendement? La présidence a pris sa décision et elle
déclare cet amendement recevable compte tenu des dispositions de
l'article 189 que je vais vous lire: "Les amendements doivent concerner le
même sujet que la motion et ne peuvent aller à l'encontre de son
principe. Ils ne visent qu'à retrancher, à ajouter ou à
remplacer des mots. "
Dans le cas de la proposition du député de Charlesbourg,
on discute du même principe, soit la nomination et la
rémunération, et cela ne change pas le principe de l'article 14.
Cela change simplement des modalités. C'est en ce sens que j'accepte
l'amendement. Je déclare cet amendement recevable.
M. Tremblay: Est-ce que vous tenez compte, M. le
Président, de l'imputabilité?
Le Président (M. Bissonnet): Je tiens compte des remarques
que vous m'avez faites dans votre exposé, M. le
député.
M. Brassard: J'aurais quelques commentaires à faire sur
l'amendement que vous avez jugé recevable.
Le Président (M. Bissonnet): Nous allons étudier
maintenant l'amendement qui est déclaré recevabie. Je cède
La parole au ministre du Loisir, de la Chasse et de la Pêche.
M. Brassard: C'est simplement pour dire que nous allons
être contre cet amendement. Il est de règle que les
sociétés d'État, comme le mentionnait tantôt le
député de Groulx, à capital-actions, les employés
ne soient pas régis par la Loi sur la fonction publique. C'est
peut-être adapté au fonctionnement des ministères ou des
régies, effectivement, puisqu'il y a des régies qui sont soumises
à la Loi sur la fonction publique, mais ce n'est pas adapté au
fonctionnement d'une société de nature commerciale. Alors, comme
c'est le cas pour
toutes les sociétés d'État à
capital-actions, la Loi sur la fonction publique ne s'applique pas. Ceci
n'indique pas et ne doit pas laisser supposer, cependant, que ces
employés sont mal protégés ou doivent connaître des
conditions de travail inacceptables. On peut voir, dans les différentes
sociétés d'État actuellement, que les conditions de
travail des travailleurs, des employés sont loin d'être mauvaises,
bien au contraire. Mais la Loi sur la fonction publique n'est pas
adaptée à une société d'État qui a une
vocation commerciale. Pour cette raison, nous voterons contre cet
amendement.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Charlesbourg.
M. Côté: Je ne comprends pas l'attitude du ministre
de refuser l'adoption de cette motion, considérant toute la tradition
des négociations du Syndicat des fonctionnaires provinciaux du
Québec avec le gouvernement. S'il y a un syndicat avec lequel les
gouvernements, tant libéraux que péquistes, ont pu
négocier de bonne foi des conventions collectives qui tenaient compte
à la fois de la capacité du gouvernement de payer, à la
fois aussi des besoins des employés, c'est bien celui-là.
Comme nous l'a dit, hier, M. Jean-Louis Harguindeguy, président
du syndicat, ils sont ouverts à une négociation, comme cela a
été le cas pour les ouvriers et comme cela a été le
cas au niveau du ministère des Transports où il a fallu
être plus souple sur l'horaire quant à ceux qui oeuvrent sur les
routes qui sont sous la responsabilité du gouvernement. Il est
même allé plus loin, il a dit: S'il y a d'autres
négociations possibles que le gouvernement souhaite, d'autres
accommodements possibles, on est prêt à s'asseoir à une
table pour négocier de bonne foi avec le gouvernement et avec la
société d'État éventuellement, afin que ces
personnes ne perdent pas tous les droits auxquels ils ont droit
aujourd'hui.
Bien sûr, le ministre va nous dire qu'ils sont
protégés parce qu'aujourd'hui ils ont le choix d'y aller ou de ne
pas y aller. On sait tout ce que cela comporte comme inquiétudes de la
part de ceux qui ont à faire le choix quant à leur avenir sur le
plan de la fonction publique et quant à leur avenir aussi au-delà
de décembre 1985, c'est-à-dire dès le 1er janvier 1986.
Bien sûr, d'un autre côté, je comprends que la
société d'État ne dira pas demain matin: Toi, tu t'en vas
parce qu'on ne t'aime plus. Toi, tu ne fais pas notre affaire. Bien sûr
que cela ne se fera pas comme cela, mais il y a des inquiétudes dans le
milieu. On risque de se retrouver avec un taux très élevé
de fonctionnaires parmi les permanents, comme nous l'a dit M. Harguindeguy
hier, qui risquent de choisir de demeurer dans la fonction publique et de ne
pas se faire transférer dans la société d'État.
Vous allez donc vous retrouver avec une série de fonctionnaires qui vont
être en attente d'un emploi, qui vont être dans la banque de
disponibilité du gouvernement.
D'autre part, la société, engageant du monde pour remplir
des occupations dont elle a besoin, va se retrouver finalement à
créer des emplois. Là, probablement que le ministre pourra nous
dire: On a créé 150 nouveaux emplois parce que 150 fonctionnaires
ou je ne sais combien de fonctionnaires n'auront pas été
transférés. Quant aux occasionnels, la situation est très
claire. Ils n'ont tout simplement pas le choix. C'est cela ou pas d'emploi,
compte tenu de l'économie actuelle.
II me semble que le ministre aurait dû davantage
réfléchir avant de dire non à une proposition
sensée comme celle-là, qui tient compte des
réalités, des appréhensions des travailleurs
syndiqués. Finalement, je prends acte que le ministre battra avec sa
majorité écrasante la motion présentée de bonne foi
par le député de Charlesbourg.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a d'autres
remarques sur l'amendement? Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Brassard: Rejeté. Une voix: Rejeté.
Le Président (M. Bissonnet): Alors, je déclare
l'amendement rejeté.
M. Brassard: Est-ce qu'on procède... Une voix: Un
instant!
M. Côté: Je voudrais faire appeler le vote, M. le
Président.
Le Président (M. Bissonnet): Alors, constatant qu'en vertu
de l'article 152 il n'y a pas quorum et que pour la validité d'un vote
il faut absolument qu'il y ait quorum, je suspends l'Assemblée
jusqu'à ce qu'il y ait quorum à cette commission.
(Suspension de la séance à 12 h 42)
(Reprise à 12 h 43)
Le Président (M. Bissonnet): Considérant qu'il y a
quorum à la commission de l'aménagement et des
équipements, je demanderais au secrétaire d'appeler le vote sur
la proposition d'amendement du député de Charlesbourg que je
relis: Que l'article 14 du projet de loi 88 soit remplacé par le
suivant: "Le secrétaire et les autres personnes à l'emploi de la
société sont
nommés et rémunérés suivant la Loi sur la
fonction publique (Chapitre F-3. 1. 1). "
Le Secrétaire: M. Brassard (Lac-Saint-Jean).
M. Brassard: Contre.
Le Secrétaire: M. Tremblay (Chambly).
M. Tremblay: Contre.
Le Secrétaire: M. Laplante (Bourassa).
M. Laplante: Contre.
Le Secrétaire: M. Fallu (Groulx).
M. Fallu: Contre, M. le Président.
Le Secrétaire: M. Gagnon (Champlain).
M. Gagnon: Contre
Le Secrétaire: M. Gravel (Limoilou).
M. Gravel: Contre.
Le Secrétaire: M. Côté (Charlesbourg).
M. Côté: Pour, M. le Président.
Le Président (M. Bissonnet): Alors, le résultat du
vote: six contre, un pour. Je déclare la motion d'amendement
rejetée.
M. Côté: Pour les fonctionnaires, M. le
Président.
Le Président (M, Bissonnet): Est-ce que l'article 14 est
adopté?
M. Côté: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Bissonnet): Je déclare l'article
14 adopté sur division. Nous revenons à l'article...
M. Côté: Quinze.
Le Président (M. Bissonnet):... qui s'appelle maintenant
l'article 39. Est-ce qu'il y a des remarques à l'article 39?
Dispositions diverses et transitoires
M. Côté: Est-ce que le ministre pourrait nous
indiquer à ce moment-ci combien il y a de fonctionnaires qui ont
manifesté l'intention de demeurer ou de quitter? C'est important. (12 h
45)
M. Brassard: Pas à ce stade-ci. Je ne peux pas l'indiquer
à ce stade-ci. C'est qu'il y a des avis qui doivent être
envoyés. Il y a un certain nombre de clauses, dans les conventions
collectives, concernant les transferts d'unités administratives, qui
doivent être respectées. Il faudra envoyer un avis de six mois
à chaque employé visé. On ne peut pas déterminer le
nombre avant que des réponses aient été données
à ces avis par les employés concernés; c'est
impossible.
M. Côté: II y a donc des avis de six mois. Cela veut
dire qu'un fonctionnaire, aujourd'hui, du parc des Voltigeurs de Drummondville
ou de l'auberge de Fort Prével, aura six mois pour vous donner une
réponse à savoir s'il maintient son statut dans la fonction
publique ou non.
M. Brassard: Les employés permanents.
M. Côté: Oui, les permanents. D'accord. Il sera
quand même à l'emploi de la société d'État
pendant ces six mois. Si un fonctionnaire décidait de... Placez-vous
dans l'hypothèse où le fonctionnaire dit: Bon, j'ai six mois, je
vais quand même aller voir ce que cela donne au niveau de la
société d'État pendant cinq mois et demi et je prendrai ma
décision dans les derniers quinze jours. Cela veut dire que le
fonctionnaire travaillerait pour la société d'État et
pourrait, éventuellement, être muté dans la fonction
publique au bout de ces six mois. C'est cela?
M. Brassard: Ce qui arrive, c'est que les avis vont être
envoyés. Ils ont un certain délai; six mois pour répondre.
Entre-temps, si la société entre en activité, le
ministère pourra prêter du personnel pour faire fonctionner la
société jusqu'à ce que les employés
concernés aient donné leur réponse définitive.
M. Côté: Si X% de fonctionnaires, disons - pour fins
de la discussion - 50% des fonctionnaires permanents refusent et demandent une
mutation dans la fonction publique, cela veut dire qu'on peut présumer
qu'il y aura 50% des postes à combler. De quelle manière ces
postes seront-ils comblés?
Le Président (M. Bissonnet): M. le ministre.
M. Brassard: C'est une supposition que je trouve, d'abord,
très pessimiste. Je dois dire qu'à ce moment-là il y a
plusieurs possibilités ou procédures utilisables. La
société pourrait faire appel, dans la fonction publique, &
d'autres fonctionnaires qui ne sont pas impliqués dans les unités
concernées pour voir s'ils sont intéressés à faire
le transfert ou alors, une autre possibilité, la société,
par un règlement propre concernant le personnel, peut décider
d'engager du personnel; les deux sont possibles. On peut faire appel à
la fonction publique. La
première possibilité est très probable parce que,
me dit-on, il y a des fonctionnaires qui ne sont pas concernés par les
unités qui ont déjà manifesté un certain
intérêt à aller travailler à la
société. Ils considèrent cela comme un défi
intéressant et ils seraient intéressés. Il y a alors cet
appel qui pourrait être lancé.
M. Côté: Donc, il y a différentes
possibilités, dont celle... Le ministre me dit que je suis pessimiste;
plaçons-nous dans l'hypothèse où je suis très
optimiste et que, sur le nombre de fonctionnaires, il n'y en ait qu'une dizaine
qui décident de ne pas y aller. Est-ce que c'est assez optimiste
à votre goût, cela?
M. Brassard: Oui. C'est pas mal, cela.
M. Côté: Disons que, par voie de recrutement
à l'intérieur de la fonction publique, cinq personnes vous ont
manifesté de l'intérêt pour relever le nouveau défi
au niveau de la société et, par mutation, les gens aboutissent
è la société d'État. Il reste cinq postes à
combler et, là, la société va avoir des choix. On dit:
C'est parfait, ce sont des postes qu'on voulait justement abolir pour devenir
rentable. C'est une première hypothèse; oublions celle-là,
si c'est possible et, à ce moment-là, il n'y a personne de
congédié. Donc, cela fait moins mal.
La deuxième hypothèse est celle où les cinq postes
sont essentiels, ils sont très importants et il faut les combler. Mais
le ministre me dit que c'est par règlement que ta société
pourra établir les modalités de recrutement. D'abord, va-t-il y
avoir des concours ouverts au public? Il y en a plusieurs qui se cherchent un
job de ce temps-là, vous le savez vous-même, avec le nombre de
chômeurs au Québec.
Dans le cas de la SIQ - on s'y est référé à
plusieurs occasions - je pourrais donner personnellement au ministre le nom de
gens qui ont obtenu un rendez-vous le vendredi et qui, le lundi,
commençaient à travailler. Cela ne fait pas des gros concours
à la SIQ. Ce serait finalement pour donner à tout le monde une
chance égale pour occuper de telles fonctions. Je trouverais tout
à fait normal qu'il y ait, dans ces cas, des concours pour pouvoir
combler les postes.
M. Brassard: En vertu de l'article 14 qu'on vient d'adopter, la
société devra établir, comme on le dit, un plan
d'effectifs par voie de règlement qui sera adopté et
approuvé par le gouvernement. Alors, c'est en vertu de ce
règlement. Est-ce que ce règlement prévoira des concours?
On vient de soustraire la société à l'application de la
Loi sur la fonction publique justement en grande partie parce que cette loi est
trop lourde de fonctionnement pour une société d'État de
ce type. Je ne vous dis pas que les concours ne sont pas requis, mais je pense
que, s'il y a embauche de personnel qui doit être faite, cela doit se
faire selon les règles précisées dans un règlement
en respectant l'équité.
M. Côté: C'est quoi, les règles? C'est quoi,
les règles que vous voulez établir aujourd'hui?
M. Brassard: Vous me demandez d'indiquer la teneur d'un
règlement qui n'existe pas encore.
M. Côté: Oui, mais vous devez avoir des
idées.
M. Brassard: Je ne peux pas les imaginer.
M. Côté: Non, vous ne les imaginerez pas, mais
j'imagine que cela existe ailleurs, dans d'autres règlements. Vous nous
avez parlé de certains points de référence de la loi avec
d'autres lois; j'imagine que, demain matin, vous saurez un peu où vous
allez. Vous êtes en train de confier à la société
d'État le mandat d'administrer quatorze équipements qui,
aujourd'hui, ne sont pas rentables et où il y a des fonctionnaires
permanents et occasionnels.
On se l'est dit, les occasionnels n'ont pas le choix, ils vont devoir
l'aider, mais on peut dire qu'il y a un certain nombre de fonctionnaires qui,
demain matin, ne transférerons pas; on peut dire aussi qu'il y a
certains fonctionnaires d'autres ministères qui vont relever le
défi d'aller à la société d'État. Je ne
pense pas que ce soit trop pessimiste d'admettre qu'il y a certains postes qui
ne seront pas comblés et qu'il sera éventuellement
nécessaire de combler.
C'est presque me dire, finalement, que ce sera laissé au
gré de la société. Si ce n'est pas laissé au
gré de la société, vous, M. le ministre, devez avoir des
idées personnelles comme ministre du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche, responsable ultimement de ces équipements, quant à
la qualité du personnel qui devrait occuper ces fonctions, j'imagine
qu'il doit y avoir un certain nombre de critères et il me semble que
c'est normal. Vous avez pris vous-même la peine de dire hier quant aux
occasionnels: On a changé des règles qui autrefois étaient
arbitraires quant au choix des occasionnels dans différents
ministères pour les encadrer par une politique de droit de rappel des
mêmes occasionnels. Alors, je me dis que, si vous avez voulu
éliminer l'arbitraire au niveau des occasionnels, est-il de votre
intention de prendre toutes les mesures à l'intérieur de la
réglementation quant au choix du personnel afin d'éviter
l'arbitraire?
M. Brassard: Si le député me demande quel est le
contenu d'un règlement qui n'existe pas encore, c'est évident que
je ne peux pas le lui dire. S'il me demande ce que je pense personnellement de
ce qui devrait exister comme règles régissant l'embauche du
personnel permanent, je pense qu'il devrait y avoir des mécanismes de
sélection et d'entrevue et de concours mais, j'imagine, un peu plus
souples que ce qui existe actuellement dans la fonction publique, mais des
mécanismes semblables comme cela se fait maintenant, comme c'est la
coutume courante dans la plupart des entreprises, y compris dans le secteur
privé, de procéder à des entrevues, des sélections,
mettre en place des jurys pour choisir et identifier les personnes les plus
compétentes et les plus aptes à remplir un poste. Si vous me
demandez ce que j'en pense personnellement, je pense que, oui, un tel
règlement devrait prévoir des mécanismes semblables. Mais
j'ai cru comprendre que vous me demandiez le contenu d'un règlement qui
n'existe pas.
M. Côté: Non.
M. Brassard: Si vous me demandez ce que j'en pense
personnellement, je vous dis: Oui, des mécanismes semblables devraient
exister dans un règlement qui est à venir.
M. Côté: À l'article 38 du projet de loi
qu'on vient d'adopter, j'ai félicité le ministre de s'être
imposé. Le ministre "doit" au lieu de "peut"; cela, c'est une
affirmation très nette. Le ministre me parle de la Loi sur la fonction
publique pour assouplir. Ce que j'ai compris de tout le processus, c'est que
c'est la Loi sur l'administration financière qui devait être
assouplie dans le cas de SOPACC principalement, ce n'était pas la Loi
sur la fonction publique. Aussi, à quel niveau est-elle?
M. Brassard: Au niveau de toute la procédure de
recrutement, le rôle joué par l'office de recrutement, les
mutations et tout ça, tout ce qu'on retrouve dans la Loi sur la fonction
publique.
M. Côté: M. le ministre, quand votre
prédécesseur, en deuxième lecture, nous a dit qu'il
était nécessaire de ne pas soumettre la société
d'État à l'administration financière, quand il nous a
donné l'exemple du gallon de peinture, c'était clair. Avoir cinq
réquisitions qui passent par Québec pour avoir un gallon de
peinture pour peinturer un édifice qui peut éventuellement se
détériorer, je pense que c'était là un exemple
très clair. Mais cela, je suis prêt à l'accepter, je suis
prêt à jouer le jeu.
Lorsque vous me parlez de ta Loi sur la fonction publique qui serait une
enfarge au recrutement du personnel qualifié, je ne suis pas sûr
de ça, je suis loin d'être sûr qu'en mettant ça de
côté, ça va faire... Sinon, ça cache autre chose qui
est passablement inquiétant.
Le Président (M. Bissonnet): M. le ministre.
M. Brassard: Je répète que le règlement
concernant l'embauche devra prévoir des mécanismes de
sélection fondés sur l'équité. De cela, j'en suis
convaincu et on va veiller, puisque le règlement devra être
approuvé par le gouvernement, à ce que des mécanismes
semblables soient inclus dans la réglementation à cette fin.
M. Côté: Cela veut dire que, dans le
règlement, il serait prévu que pour toute embauche de personnel
il y aurait nécessairement un concours.
M. Brassard: Pour le personnel permanent.
M. Côté: Pour le personnel permanent, il y aurait
des concours, dans tous les cas?
M. Brassard: Cela me semble tout à fait normal.
M. Côté: Tenus par la société? M.
Brassard: Tenus par la société.
M. Côté: Ouverts à toute personne apte
à faire le travail.
M, Brassard: Bien sûr, il n'est pas question d'exclusion,
sauf les conditions mentionnées, les conditions requises pour remplir le
poste, comme ça se passe régulièrement.
M- Côté: C'est sûr qu'on n'enverra pas un
opérateur de pépine...
M. Brassard: Pour faire la cuisine.
M. Côté:... pour opérer les canons à
neige, encore que ça pourrait peut-être être compatible.
Mais pour aller dans les cuisines... peut-être qu'il a des talents aussi.
Une chose est certaine, c'est qu'il y a des qualifications qui devront
être nécessaires, je comprends ça, étant
donné certains équipements très spécifiques que ces
gens auront à utiliser.
Quant aux occasionnels, j'ai bien compris que les occasionnels
actuellement à l'emploi des équipements qui seront
transférés à la société ont un droit de
rappel prioritaire et leurs droits sont protégés dans tous les
cas.
M. Brassard: La liste de rappel sera
respectée.
M. Côté: Pour le bon plaisir du député
de Chambly, M. le Président, je serais prêt à adopter sur
division l'article 39, de façon qu'on puisse passer à la
quarantaine.
Le Président (M. Bissonnet): Alors, est-ce que l'article
39 est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): L'article 39 est
adopté sur division.
Comme il est 13 heures, la commission de l'aménagement et des
équipements suspend ses travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 59)
(Reprise à 15 h 11)
Le Président (M. Bissonnet): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. Nous en
étions à l'article 40. L'article 40? M. le ministre, avez-vous
des commentaires sur l'article 40?
M. Brassard: Non, c'est clair. M. Côté: M. le
Président.
M. Brassard: Je ferai remarquer simplement au
député de Charlesbourg qu'il y a au moins un article de la Loi
sur la fonction publique qui va s'appliquer. C'est peut-être un
compromis.
M. Côté: Le ministre le dit avec le sourire et, moi,
c'est avec tristesse que j'apprends qu'il n'y a qu'un seul article de la Loi
sur la fonction publique qui va s'appliquer. Je dois vous dire, M. le
Président, que je donne mon consentement pour commencer la commission,
même si on n'a pas quorum.
M. Fallu: C'est la même séance qui se continue.
Le Président (M. Bissonnet): Un député peut
demander le quorum à n'importe quel moment, en vertu des
règlements qui nous régissent.
M. Laplante: Vous faites partie du quorum...
Le Président (M. Bissonnet): Je m'excuse, M. le
député de Bourassa, je ne fais pas partie du quorum. Je
préside cette assemblée tout simplement. M. le
député, est-ce que vous avez fait appel au quorum?
M. Côté: Non. J'ai manifesté mon intention de
ne pas faire appel au quorum dans le but de collaborer, mais pour souligner
cependant qu'il manquait un député du parti ministériel
pour former le quorum.
M. Fallu: Ou encore...
M. Côté: C'est probablement le député
de Chambly.
M. Fallu:... quelques députés de l'Opposition.
Le Président (M. Bissonnet): Messieurs, à
l'ordre!
M. Côté: C'est à chacun de son
côté d'interpréter le quorum. J'ai eu l'occasion, au cours
des années 1973 à 1976, de former le quorum, à
l'Assemblée nationale, dans les commissions. Je sais combien c'est
frustrant de ne faire que le quorum.
M. Laplante: Vous étiez ici, en 1973? M.
Côté: Oui.
Le Président (M. Bissonnet): S'il vous plaît,
messieurs, nous en sommes à...
M. Côté: D'ailleurs, le député de
Bourassa aurait avantage à faire un retour sur l'histoire politique du
Québec. Cela nous apprend certaines choses.
M. Laplante: Qu'est-ce qui est arrivé en 1976? Je ne vous
ai pas vu.
Le Président (M. Bissonnet): S'il vous plaît! On
n'est pas pour commencer à discuter de l'élection de 1976.
M. Côté: Non. M. le Président, c'est
uniquement pour répondre à l'interrogation, qui est fort
pertinente, du député de Bourassa: ce qui nous est arrivé
en 1976 n'est qu'un léger présage de ce qui arrivera à
ceux qui sont en face de nous très bientôt.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a d'autres
députés qui veulent faire des commentaires sur l'article 40, et
véritablement sur l'article 40?
M. Côté: M. le Président, je vous dirais que
40%, c'est effectivement ce que le PQ pense ou espère obtenir lors de la
prochaine élection, même s'il n'est qu'à 31% aujourd'hui.
Je pense que le 40 faisait référence à autre chose
et...
M. Brassard: Vous continuez d'être pessimiste, M. le
député de Charlesbourg.
M. Côté:... on va l'adopter. À 40%,
pour vous...
M. Brassard: Vous continuez d'être pessimiste.
Le Président (M. Bissonnet): S'il vous plaît!
À l'ordre! À l'ordre!
M. Côté: M. le ministre, 40%, effectivement, c'est
très optimiste, surtout dans le comté du ministre et selon les
sondages que le cégep d'Alma a faits...
M. Gagnon: M. le Président, l'article 40, est-ce qu'il
parlait d'un pourcentage des sondages?
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Charlesbourg, est-ce que vous pouvez revenir à la pertinence du
débat, s'il vous plaît?
M. Côté: Comment?
M. Gagnon: L'article 40, est-ce qu'il parle des pourcentages des
sondages? C'est là-dessus que vous intervenez?
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Champlain, en lisant l'article, vous constaterez par vous-même qu'on
parle de l'article 35 de la Loi sur la fonction publique.
M. Gagnon: II faudrait le faire lire par le député
de Charlesbourg.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a d'autres
remarques des députés sur l'article 40?
M. Côté: Oui, M. le Président. Comme le
député de Champlain a ouvert la porte, je lui rappellerai que les
seuls mots qu'il a prononcés depuis que la commission est
commencée sont sur les sondages. Alors, il aurait eu avantage à
être ici de onze heures, hier matin, jusqu'à minuit, hier soir, et
à venir former le quorum ce matin parce qu'il manquait des membres.
M. Gagnon: Je vais vous dire, M. le député de
Charlesbourg: Vous devriez apprendre, des fois, que le silence est d'or parce
que j'aime autant prononcer moins de paroles que vous et les prononcer plus
intelligemment.
M. Côté: Si le silence est d'or, vous êtes un
homme qui vaut son pesant d'or.
Le Président (M. Bissonnet): À l'ordre, messieurs!
S'il vous plait! Est-ce qu'il y a d'autres députés qui veulent
intervenir sur cet article? Est-ce que l'article 40 est adopté?
(15 h 15)
M. Côté: Adopté sur division, M. le
Président.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté sur division.
L'article 41? Je déclare maintenant l'article 40 adopté sur
division et nous étudions maintenant l'article 41. M. le ministre,
avez-vous des commentaires sur cet article?
M. Brassard: Simplement pour signaler que, lorsqu'un
employé pose sa candidature à la mutation ou à un concours
de promotion, il peut demander à l'Office des ressources humaines un
avis de classement. Je signale, contrairement un peu à ce que disait
hier le président du syndicat des fonctionnaires, que cet avis doit
tenir compte du classement, de la scolarité et de
l'expérience.
M. Côté: Du classement au moment où il a
quitté pour aller à la société.
M. Brassard: Oui, mais en tenant compte de l'expérience et
de la scolarité acquises depuis. Ce n'est pas facultatif, l'avis doit en
tenir compte.
M. Côté: C'est un autre article du type de l'article
38 où le poids du ministre a fait qu'au lieu de "peut", c'est "doit". On
se doit de constater que cela a bien du bon sens et qu'on va l'adopter sur
division, M. le Président.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 41 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté sur division.
L'article 42? M. le ministre, avez-vous des commentaires sur l'article 42?
M. Brassard: Non, c'est le droit à la mise en
disponibilité qui est prévu par les conventions collectives
actuelles pour les employés permanents de la fonction publique.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Charlesbourg.
M. Côté: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté sur division.
L'article 43? Est-ce que l'article 43 est adopté?
M. Côté: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté sur division.
L'article 44? Je déclare l'article 43 adopté sur division. Est-ce
que l'article 44 est adopté?
M. Côté: C'est la suite logique des articles
précédents. Adopté sur division.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté sur
division.
M. Côté: C'est dommage... Ce n'est pas dommage, M.
le Président, mais je constate que le rythme de l'acceptation de nos
articles est beaucoup plus rapide lorsque le député de Chambly
n'est pas là.
Le Président (M. Bissonnet): L'article 45? Est-il
adopté?
M. Brassard: Simplement pour signaler, M. le Président,
que c'est cet article qui prévoit que les conventions collectives
actuellement en vigueur vont continuer de s'appliquer pour les employés
visés par le transfert, non seulement les employés permanents,
mais également les employés occasionnels. Donc, les articles dans
les conventions collectives relatifs aux employés occasionnels, en
particulier ceux concernant la liste de rappel, vont continuer de s'appliquer
jusqu'à échéance des conventions collectives, soit le 31
décembre 1985. C'est d'ailleurs ce qu'a confirmé hier, lors de
son témoignage, le président du syndicat, M. Harguindeguy.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Charlesbourg, avez-vous des remarques?
M. Côté: Je pense qu'on a abordé de long en
large le sujet depuis le début, à maintes reprises, et, M. le
Président, on n'a d'autre choix que d'adopter cet article sur
division.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté sur division.
L'article 46? Est-ce que l'article 46 est adopté?
M. Côté: II y a un mot qui me fait sursauter dans la
deuxième ligne, c'est l'inaccomplissement. Est-ce que ce ne serait pas
malgré le défaut ou je ne sais pas trop quoi, mais...
M. Brassard: Cela semble être le terme légal.
Prenons un exemple: si le gouvernement transfère à la
société un immeuble dans lequel une concession était
accordée à une entreprise - c'est le cas à Fort
Prével où le golf est en concession - le contrat de concession
prévoit qu'un avis de tout transfert de propriétaire de
l'immeuble doit être donné au concessionnaire dans les 30 jours
précédant tout transfert. Ce que l'article dit, c'est que, si cet
avis n'a pas été donné au concessionnaire, le transfert de
l'immeuble est quand même réalisé, malgré tout, ce
qui ne protège pas, toutefois, contre une réclamation possible en
dommages-intérêts.
M. Côté: Je comprends le sens, mais...
M. Brassard: C'est le terme d'inaccomplissement?
M. Côté: Le terme d'inaccomplissement, M.
Brassard: C'est un terme...
Une voix: C'est le terme utilisé, c'est le même
article que...
Le Président (M. Bissonnet): Vous pourriez ajouter cela
près d'un micro et vous identifier.
M. Brassard: On me dit que c'est le terme légal
utilisé. On le retrouve aussi dans la SIQ.
Le Président (M. Bissonnet): Pour les fins du Journal des
débats, si monsieur...
M. Côté: On va prendre la parole du ministre comme
s'il était avocat.
M. Brassard: Je ne suis pas juriste, c'est vrai, je vous le
signale.
M, Côté: Je m'interrogeais tout simplement parce
que, bien souvent, dans des lois, on va voir: à défaut de se
conformer. Sur division. Mais, comme l'a dit le ministre Bérubé
ce matin, le niveau des lois devient tellement perfectible que, chaque
année, il n'y a pratiquement pas de lois qui ne doivent pas revenir dans
un projet de loi omnibus pour être corrigées.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a d'autres
remarques des députés sur l'article 46? Est-ce que ça
va?
M. Côté: Adopté sur division, M. le
Président.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 46 est
adopté? Adopté sur division. L'article 47?
M. Côté: C'est régulier, dans le cas de
sociétés d'État, des situations comme celle-là?
M. Brassard: Oui.
M. Côté: Ce serait quoi, les droits de transfert
dans ces cas-là?
M. Brassard: Les droits sur les mutations immobilières?
À quel niveau cela se situe?
M. Côté: Cela représenterait quoi?
M. Brassard: Je ne sais pas, 0, 3% de la valeur de la
transaction.
M. Côté: C'est-à-dire des 25 000 000 $, ou
à peu près, que vous... Cela représente quand même
des sommes assez intéressantes pour les municipalités.
M. Brassard: Oui. M. Côté: Un million.
M. Brassard: On n'autorise pas les municipalités à
percevoir ces droits-là parce qu'en réalité on demeure
dans le domaine public; ce sont des propriétés publiques qui
demeurent propriétés publiques.
M. Côté: Cela a certainement dû être le
cas pour la SIQ...
M. Brassard: Oui, c'est ça.
M. Côté:... compte tenu de l'importance des
transferts.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 47 est
adopté?
M. Côté: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Bissonnet): L'article 47 est
adopté sur division. L'article 48? Est-ce qu'il y a des remarques
à l'article 48?
M. Brassard: Il s'agit de rendre responsable des baux la
société à compter de la date de transfert des biens de la
société.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 48 est
adopté?
M. Côté: Sur division.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté sur division.
L'article 49? Est-ce que l'article 49 est adopté? M. le
député de Charlesbourg.
M. Côté: Cela inclut, M. le Président, les
documents du comité du 690, évidemment.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 49 est
adopté?
M. Côté: Sur division.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté sur division.
L'article 50? Est-ce que l'article 50 est adopté?
M. Côté: M. le Président.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Charlesbourg.
M. Côté: Je veux juste avoir le temps de...
Le Président (M. Bissonnet): Prenez votre temps, M. le
député.
M. Côté: Merci, vous êtes bien aimable.
M. Brassard: C'est un article qui vise à laisser è
la société les affaires pendantes relatives aux biens
transférés à la société. Ce sont des
poursuites, procédures judiciaires, griefs, des choses du genre.
M. Côté: Toutes les responsabilités s'en vont
à la société.
M. Brassard: C'est ça.
M. Côté: Tout ce qui pourrait être pendant
devant les tribunaux...
M. Brassard: C'est ça.
M. Côté:... ce n'est plus le gouvernement, c'est la
société. On donne les meubles, on dit: Vous avez aussi les
obligations.
M. Brassard: C'est ça.
M. Côté: C'est comme hériter: il y a des
bonnes et des mauvaises créances.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 50 est
adopté?
M. Côté: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté sur division.
L'article 51? M. le ministre.
M. Brassard: C'est un peu en relation avec l'article 50.
Là où un ministre ou un sous-ministre sont impliqués dans
les affaires, les procédures en cours, c'est transféré
aussi...
M. Côté: C'est transféré aussi...
M. Brassard:... au président de la
société.
M. Côté:... mais le gouvernement se laisse le choix
d'en garder certaines, si je comprends bien.
M. Brassard: C'est cela.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 51 est
adopté?
M. Côté: Adopté sur division.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté sur division.
L'article 52?
M. Brassard: Cela vise, M. le Président à
assujettir la société à la Loi sur le régime de
retraite des employés du gouvernement et des organismes publics.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 52 est
adopté?
M. Côté: Sur division.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté sur division.
L'article 53?
M. Côté: C'est de la concordance, d'après mes
informations.
M. Brassard: C'est ça.
Le Président (M. Bissonnet): L'article 53 est-il
adopté?
M. Côté: Sur division.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté sur division.
L'article 54?
M. Côté: Le ministre du Loisir de la Chasse et de la
Pêche, pas le ministre du Tourisme.
M. Brassard: Je n'accepte pas d'amendement à cet
article-là.
M. Côté: Ni d'empiétement.
M. Brassard: Non.
M. Côté: Compte tenu des directives.
M. Brassard: De la franche collaboration, mais...
M. Côté: On s'en reparlera de la franche
collaboration concernant la baie Lavallière.
M. Brassard: C'est un beau sujet, ça.
Le Président (M. Bissonnet): L'article 54 est-il
adopté?
M. Côté: Sur division.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté sur division.
L'article 55?
M. Laplante: À l'unanimité.
Le Président (M. Bissonnet): L'article 55 est-il
adopté?
M. Côté: Là, on va avoir une longue
discussion.
M. Brassard: On peut en avoir une longue.
M. Côté: Je comprends le député de
Bourassa qui s'empresse de dire maintenant: Adopté à
l'unanimité. C'est l'unanimité au Canada maintenant, au
Québec; tout le monde...
M, Laplante: C'est pour, maintenant.
M. Côté:... a retrouvé le lien
fédéral: signature d'ententes, tout est bien beau. Adopté
sur division.
Le Président (M. Bissonnet): L'article 55 est
adopté sur division. Nous reprenons l'étude de l'article 3,
M. Laplante: Non, il n'a pas dît sur division, M. le
Président.
M. Brassard: L'article 56, M. le Président.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Bourassa, j'ai très bien compris que c'était adopté sur
division. Nous reprenons l'étude de l'article 3.
M. Côté: L'article 56, M. le Président.
Le Président (M. Bissonnet): Nous allons revenir à
l'article 56 après, mais l'article 3 n'a pas été
adopté.
M. Côté: Vous avez raison comme d'habitude,
étant un président averti.
Le Président (M. Bissonnet): Étant donné que
l'article 56 est le dernier article du projet de loi, nous allons reprendre
l'étude de l'article 3 avant de passer à l'article 56. Est-ce
qu'il y a des commentaires sur l'article 3?
M. Côté: On avait des objections qui se sont
estompées après vérification, M. le Président. On
pensait que c'était uniquement au niveau de cette société
d'État qu'on parlait du domaine public, parce que c'est très
large le domaine public. Comme dans le cas de certaines autres
sociétés, on a retrouvé les mêmes expressions, les
mêmes dispositions. Même si sur le fond on est contre, on serait
disposé à adopter l'article sur division.
Le Président (M. Bissonnet): L'article 3 est adopté
sur division. Nous reprenons maintenant l'étude de l'article 56. Est-ce
que l'article 56 est adopté?
M. Côté: Non, pas tout de suite, M. le
Président.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Charlesbourg.
M. Côté: M. le ministre, c'est sur proclamation du
gouvernement. Sans vous demander la date, est-ce que vous avez idée
à quel moment vous pourriez demander la proclamation de la loi? En
termes d'échéance, à quoi doit-on s'attendre à
partir de demain matin? Vous allez devoir trouver un président, un
président-directeur général, cinq membres du conseil, dont
au moins cinq du Québec, et peut-être deux de l'extérieur,
et trouver bien des employés qui n'auront pas accepté
d'être transférés. Quelles sont les échéances
que vous avez à partir de demain matin?
M. Brassard: Vous venez d'en indiquer une qui est importante:
constituer le conseil d'administration. Il faudra aussi procéder
à l'envoi des avis aux employés pour leur permettre de faire leur
choix dans les délais requis.
M. Côté: L'envoi est fait par la
société?
M. Brassard: Pas nécessairement, c'est prévu dans
les conventions collectives. Cela peut être fait par le
ministère.
M. Câté: Quand entendez-vous les envoyer?
M. Brassard: Le plus tôt possible.
M. Côté: Quand?
M. Brassard: Au début de l'année.
M. Côté: En 1985.
M. Brassard: Oui.
M. Côté: Après avoir laissé passer
Noël et les cadeaux, vous envoyez le gros lot au mois de janvier à
tout le monde, à tous les permanents. {15 h 30)
M. Brassard: Pour ce qui est de la proclamation de la loi comme
telle et de son entrée en vigueur, je pense que cela devrait se faire
aussi au début de l'année.
M. Côté: Aussi tôt que cela, même si vos
règlements ne sont pas prêts?
M. Brassard: La loi peut entrer en vigueur...
M. Côté: Sans règlement?
M. Brassard: Les règlements peuvent être... Il y a
un certain nombre, d'ailleurs, de ces règlements qui devront être
préparés par la société elle-même. Alors, il
faut...
M. Côté: Seulement sur l'embauche?
M. Brassard: En particulier.
M. Côté: Est-ce par la société que le
règlement va être préparé?
M. Brassard: II va être préparé par la
société.
M. Côté: Entre-temps, si la société
engage du monde, elle sera régie par quel...
M. Brassard: Entre-temps, ce qui peut se produire - je l'ai
indiqué ce matin - étant donné les délais requis
pour permettre aux employés de faire leur choix, on pourra
procéder à des prêts de personnel de la part du
ministère.
M. Côté: Allez-vous procéder uniquement par
prêt ou si la société va pouvoir engager du monde avant
même que le règlement concernant l'embauche soit...
M. Brassard: Avant de procéder à l'embauche, on
devra attendre les réponses des fonctionnaires visés et,
entre-temps, faire du prêt.
M. Côté: Après cela, quelle est
l'étape?
M. Brassard: Là, le conseil d'administration devra se
mettre au travail rapidement pour la rendre opérationnelle.
M. Côté: C'est-à-dire qu'on peut s'attendre
que d'ici au 15 janvier les membres du conseil d'administration de la
société d'État soient nommés.
M. Brassard: Le 15 janvier? D'ici à la fin de janvier,
disons, on devra s'efforcer de constituer, sinon au complet, du moins en bonne
partie le conseil d'administration. C'est vrai que vous ne voulez pas faire de
suggestion, vous l'avez déjà dit.
M. Côté: Non, non, on ne peut pas aller
jusque-là, M. le ministre. Cela me répugne de vous...
M. Brassard: C'est en contradiction avec votre déclaration
de principe.
M. Côté: Oui. Cela me répugne de vous
recommander quelqu'un qui pourrait faire l'affaire au point de vue du job,
puisqu'on sera obligé, éventuellement, de le congédier
dans quatre mois, parce qu'on mettra fin à la société
d'État telle qu'on l'a exprimée dès le départ.
M. Brassard: Sur cela, vous avez été très
clairs, en tout cas.
M. Côté: Pas seulement sur cela, sur d'autres choses
aussi, des suggestions que le
ministre a trouvées très intéressantes et qui ne
sont même pas venues de son côté: un travailleur au conseil
d'administration, des représentants des différents milieux
impliqués: hôtellerie, camping...
M. Brassard: De cela, on prend bonne note.
M. Côté: Je sais que le ministre en a pris bonne
note; d'ailleurs, cela paraissait dans son attitude. Il reste à voir
quel usage il en fera.
M. le Président, je suis disposé à adopter
l'article 56 sur division.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 56 est
adopté?
M. Côté: Sur division.
Le Président (M. Bissonnet): L'article 56 est
adopté sur division. Est-ce que l'annexe I du projet de loi est
adoptée?
M. Côté: On en a discuté de long en large, au
moment où on a étudié l'article 22, si je ne m'abuse,
quant au transfert des équipements. C'est là qu'on a appris quels
étaient les équipements qui avaient des déficits et ceux
qui avaient des profits. Adopté sur division.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'annexe I est
adoptée? Adopté sur division. Est-ce que l'annexe II est
adoptée?
M. Côté: Sur division.
Le Président (M. Bissonnet): L'annexe II est
adoptée sur division. Est-ce que les annexes du projet de loi sont
adaptées?
M. Côté: Adopté sur division.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté sur division.
Est-ce que les titres des sections du projet de loi sont adoptés?
M. Côté: Sur division.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté sur division.
Est-ce que les intitulés contenus dans le projet de loi sont
adoptés?
M. Côté: Comme vous voyez, il n'y a pas seulement au
PQ qu'il y a de la division, ici aussi. Sur division.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté sur division.
Est-ce que le titre du projet de loi est adopté?
M. Côté: Oui, M. le Président, sur
division.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté sur division.
Est-ce que le projet de loi tel qu'amendé est adopté?
M. Laplante: Avant d'adopter...
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que le projet de loi
est adopté?
M. Laplante: Avant de l'adopter, je ne sais pas s'il n'est pas
mieux de...
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante:... d'adopter la présentation faite par le
ministre d'aujourd'hui, au lieu de M. Guy Chevrette, pour ne pas prendre de
chance?
Une voix: II faut que cela soit fait par la Chambre.
M. Laplante: Au cas où, des fois, cela ferait objection,
à un moment donné. Trop ne casse pas!
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Bourassa, le secrétaire de la commission informera le secrétariat
général d'attirer à leur attention ce que vous venez de
nous dire.
M. Brassard: Cela a déjà été fait en
Chambre, de toute façon.
Le Président (M. Bissonnet): C'est déjà fait
en Chambre? À ce moment-là...
M. Côté: C'est l'imprimerie qu'il faudra
aviser...
Une voix: Le libellé ne se retrouve pas
là-dessus.
M. Brassard: Cela a déjà été fait.
M. Gagnon: Sur division. M. Côté: Sur division.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que le projet de loi
est adopté? Il est adopté sur division. Alors, nous allons
suspendre les travaux de cette commission pour remplir un autre mandat que
l'Assemblée nationale a confié à cette commission dans
quelques minutes.
Je vous remercie, messieurs, de votre collaboration et je vous souhaite
un bon après-midi.
(Suspension de la séance à 15 h 36)
(Reprise à 15 h 58)
Projet de loi 81
Le Président (M. Bissonnet): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux et nous en
sommes à l'étude du projet de loi modifiant le Code de la
sécurité routière et d'autres dispositions
législatives.
Nous avons un remplacement è proposer, M. le secrétaire.
Si vous voulez annoncer le remplacement, il y a consentement.
Le Secrétaire: M. Rocheleau (Hull) est remplacé par
M. Vallières (Richmond).
Le Président (M. Bissonnet): Alors, M. Rocheleau est
remplacé par M. Vallières (Richmond). Est-ce que vous acceptez?
Accepté.
M. Tardif: Monsieur. 116, oui.
Le Président (M. Bissonnet): M. le ministre, s'il vous
plaît! L'étude de l'article 6... L'article 6 n'était pas
adopté, alors, nous poursuivons l'étude de l'article 6.
Enregistrement et immatriculation (suite)
M. Ciaccia: Pas à ma connaissance.
Le Président (M. Bissonnet): II y avait un amendement
proposé par le ministre, que je vais lire. L'article 12 de ce code est
remplacé par le suivant: "12. Le propriétaire d'un
véhicule routier demande l'enregistrement selon les formalités
déterminées par règlement de la Régie et doit
remplir les conditions établies par règlement du gouvernement.
Cette demande doit être accompagnée du paiement des droits
fixés par règlement de la Régie. "
Est-ce que vous avez des commentaires à apporter à la
commission, M. le ministre, sur l'article 6?
M. Tardif: Non, M. le Président. (16 heures)
M. Ciaccia: M. le Président, avant de commencer
l'étude de l'article 6, est-ce que je pourrais demander au ministre s'il
a obtenu les renseignements qu'on avait demandés vendredi dernier, je
crois? Il y en avait au sujet des enregistrements ailleurs et des statistiques
sur. la récupération des voitures volées avec le
présent système et avant le présent système.
M. Tardif: Là, vous me donnez tout cela?
M. Ciaccia: Plaignez-vous, moi aussi je me plaindrais, M. le
ministre. On va vous appuyer.
M. Tardif: Les statistiques sur le vol depuis 1978. M. le
Président, sauf que le président de la régie...
Le Président (M. Bissonnet): II peut parler pour vous, si
vous voulez.
M. Tardif: Ces statistiques, puisées dans l'annuaire de
Statistique Canada 85205, sur la criminalité et l'application des
règlements de la circulation nous indiquent des données pour une
période de 5 ans, soit de 1978 à 1982, c'est-à-dire depuis
l'existence de la régie comme telle. La question du député
de Mont-Royal, si ma mémoire est bonne, portait sur le volume des
vols.
M, Ciaccia: Le pourcentage de récupération.
M. Tardif: Oui, je voudrais y arriver. À partir du moment
où les plaques ont suivi le véhicule plutôt que le
propriétaire, si ma mémoire est bonne. C'est cela?
M. Ciaccia: Les deux: au moment où les plaques suivaient
l'automobile...
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia:... et, après, au moment où les plaques
ne suivaient plus l'automobile.
M. Tardif: En 1979. Selon un rapport de la Sûreté du
Québec, à partir de 1974... J'ai une autre donnée ici de
1974. D'accord?
M. Ciaccia: D'accord.
M. Tardif: Le nombre de véhicules moteurs volés
s'établissait, en 1974, è 22 500.
M. Ciaccia: Est-ce que c'est pour le Québec?
M. Tardif: Pour le Québec, oui. M. Ciaccia:
Très bien, 22 500.
M. Tardif: En 1975, 27 300; en 1976, 26 900 - j'arrondis, le
député me le permettra - 26 976; 24 440 en 1977; en 1978, 21 869;
en 1979, 27 936; en 1980, 27 900; en 1981, 29 000 et, en 1982, 24 586.
Évidemment, M. le Président, il s'agit là de nombres
absolus et il faut...
M. Ciaccia: Sans tenir compte de l'inflation.
M. Tardif: Sans tenir compte du parc automobile. Pour avoir une
lecture exacte, il
faudrait pondérer cela par le nombre de véhicules en
circulation.
M. Ciaccia: Total.
M. Tardif: C'est le taux par 100 000 véhicules
immatriculés qui serait correct. Or, je vais maintenant donner au
député des taux par 100 000 véhicules immatriculés,
sauf que ces données de Statistique Canada, je ne les ai pas tout
à fait pour la même période; c'est de 1978 à 1982.
Au Québec, le taux par 100 000 véhicules immatriculés
était, en 1978, de 648; en 1979, de 810; en 1980, de 803; en 1981, de
917 et, en 1982, de 814. La moyenne canadienne, c'est cela qui intéresse
le député?
M. Ciaccia: La moyenne canadienne.
M. Tardif: Je vais la lui donner. Les mêmes années,
de 1978 à 1982.
M. Ciaccia: D'accord.
M. Tardif: 631, 672, 672 encore, 674 et 600. Cela varie d'un
minimum d'environ 300 à Terre-Neuve pour atteindre 1500 dans les
Territoires du Nord-Ouest. Cela doit être des vols de motoneiges, c'est
comme rien.
M. Ciaccia: Les espaces sont un peu plus...
M. Tardif: Pardon?
M. Ciaccia: Les territoires sont plus larges,
peut-être.
M. Tardif: Les Territoires du Nord-Ouest et le Yukon. La province
qui dépasse le Québec parfois, par exemple, c'est la Colombie
britannique avec 691, 740, 751, 804 et 632. Je ne sais pas si cela
répond au député, mais je peux faire faire des photocopies
de cela, si cela l'intéresse.
M. Ciaccia: D'accord. C'est une partie des informations que
j'avais demandées. L'autre partie, c'est la
récupération...
M. Tardif: J'y arrive.
M. Ciaccia: D'accord. Je pensais que c'était
terminé.
M. Tardif: Non, non, j'y arrive, M. le Président.
D'accord. Québec: pourcentage de véhicules retrouvés en
1978 - donc, de 1978 à 1982, les chiffres annuellement: 73% - ou 72, 9%,
si cela intéresse le député - 67, 7%, 65, 9%, 63, 8% et
65, 4%.
M. Ciaccia: C'est le pourcentage de véhicules
récupérés?
M. Tardif: Des véhicules retrouvés. D'accord? Le
pourcentage de véhicules retrouvés. Non, non. M. le
Président, le président de la régie dit que ce ne sont pas
nécessairement les vols solutionnés. L'auteur n'a peut-être
pas été retrouvé, mais le véhicule a
été retrouvé. C'est intéressant de constater que
dans les Territoires du Nord-Ouest et au Yukon, là où il y avait
le plus haut taux de vols par véhicules immatriculés, c'est aussi
le plus haut taux de récupération avec 99%.
M. Ciaccia: Alors, l'important, ce ne sont pas les vols. J'ai
peut-être mal compris. Au début, on a dît que seulement 30%
étaient récupérés.
M. Tardif: Non, non.
M. Ciaccia: C'est l'inverse: 30% ne le sont pas.
M. Tardif: Oui, c'est cela.
M. Ciaccia: Avez-vous les chiffres?
M. Tardif: Pour?
M. Ciaccia: Pour les autres provinces.
M. Tardif: Ah ouiî Toutes? Laquelle?
M. Ciaccia: Non, non, mais la moyenne canadienne.
M. Tardif: La moyenne canadienne est de 85, 82, 80, 79, 78.
M. Ciaccia: Et vous n'avez pas les chiffres pour les
années antérieures à 1978, pour le Québec?
M, Tardif: Oui, M. le Président.
M. Ciaccia: Pour les récupérations, les voitures
retrouvées?
M. Tardif: Pour la période avant, j'ai les statistiques de
la Sûreté du Québec qui me donnent les vols
solutionnés, mais ce n'est pas la même base. Les annuaires
statistiques dont sont tirées ces choses-là sont disponibles
depuis 1918.
M. Ciaccia: J'essayais de voir s'il y avait un taux de
récupération beaucoup plus haut...
M. Tardif: De récupération?
M. Ciaccia:... avant 1978 parce qu'il semble que cela va en
baissant. En 1978, on en a récupéré 72% et là on
arrive à 65%.
M. Tardif: M. le Président, pour autant
que je me souvienne du temps où je potassais ces données
régulièrement, c'est à peu près stable.
M. Ciaccia: Est-ce qu'on peut avoir des photocopies?
M. Tardif: On peut faire faire des copies de cela pour le
bénéfice des membres de la commission. Y a-t-il d'autres
questions, M. le Président?
M. Ciaccia: On avait demandé les autres
juridictions...
M. Tardif: Où la plaque suit le véhicule.
M. Ciaccia: Oui.
M. Tardif: Alors, la réponse est la suivante:
Nouvelle-Écosse, Nouveau-
Brunswick, Terre-Neuve, Île-du-Prince-Édouard, Alabama,
Alaska, Arizona, California, Delaware, Georgia, Hawaii, Kentucky, Louisiana,
Minnesota, North Dakota, Oklahoma, Oregon, South Carolina, South Dakota, Texas,
Washington.
M. Ciaccia: Cela suit?
M. Tardif: Oui. Ainsi, dans la majorité des provinces,
dont l'Ontario, la plaque suit la personne.
M. Ciaccia: La personne ou l'auto? M. Tardif: Pardon?
M. Ciaccia: Est-ce que la plaque suit l'autre?
M. Tardif: Les provinces ou les États où la plaque
suit le véhicule.
M. Ciaccia: Le véhicule.
M. Tardif: Je viens de vous le dire.
M. Ciaccia: Oui.
M. Tardif: Et pour les autres, elle suit la personne. Ainsi, dans
la majorité des provinces, dont l'Ontario, la plaque suit la personne.
De même, dans la plupart des États américains dont New
York, la Floride, etc., comme tels. Je ne sais pas, mais les États
américains, je vous en ai nommé 17 où la plaque suit le
véhicule. Donc, en principe, il y en a 43 où elle suit la
personne.
M. Ciaccia: Est-ce qu'on pourrait avoir...
M. Tardif: La nomenclature?
M. Ciaccia: Non, non, c'est juste...
M. Tardif: C'est parce que ça fait partie d'un long
rapport, mais je peux... Avez-vous vérifié dans chaque
État?
M. le Président, on me dit que, quand la plaque ne suit pas la
personne, elle ne suit pas nécessairement le véhicule non plus.
Cela peut signifier simplement qu'elle est enlevée, qu'elle est
retirée et qu'une nouvelle est émise.
M. Vézina (Jean-P. ): Comme ça se faisait au
Québec autrefois.
Le Président (M. Bissonnet): Pour les fins du Journal des
débats, c'est M. Jean-Paul Vézina.
M. Ciaccia: Attendez une minute. Vous venez de dire que la
liste...
M. Tardif: Dans la majorité des cas, la plaque suit la
personne.
M. Ciaccia: Mais, si elle ne suit pas la... C'est quoi,
votre...
M. Tardif: Dans la majorité des États, donc, 33 sur
50, par exemple, la plaque suit la personne. Lorsqu'elle ne * suit pas la
personne, ça ne veut pas dire automatiquement qu'elle suit le
véhicule. Cela peut vouloir dire qu'elle est retirée et qu'une
nouvelle plaque est émise à son nouveau propriétaire. Cela
ne veut pas dire qu'elle suit.
M. Vézina: Comme c'était le cas au Québec
à un certain moment. Comme c'était le cas, M. le
député, à un certain moment au Québec. Elle ne
suivait pas la personne; quand quelqu'un changeait de voiture, il prenait une
nouvelle plaque.
M. Ciaccia: C'était le système en vigueur juste
avant 1979?
M. Vézina: C'est ça, exactement. C'était une
nouvelle plaque.
M. Tardif: Est-ce qu'il y a d'autres points?
M. Ciaccia: Non, mais si c'est possible cette liste...
M, Tardif: Oui, on peut l'extraire, M. le Président, parce
qu'il y a peut-être d'autres éléments là-dedans.
M. Ciaccia: Est-ce que vous avez, dans vos statistiques, le
pourcentage de ces vols sur les voitures neuves, usagées,
recyclées? Ce n'est pas raffiné à ce point.
M. Tardif: Non.
M. Ciaccia: Très bien.
M. Tardif: Je vais regarder ça.
Le Président (M. Bissonnet): Alors, M. le ministre, vous
allez déposer un extrait?
M. Tardif: Oui, on va sortir la partie de la nomenclature des
États et des provinces.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a d'autres
questions, M. le député de Mont-Royal, avant de commencer?
M. Ciaccia: Non, je pense qu'on peut aller à l'article
6.
Le Président (M. Bissonnet): À l'article 6, j'ai
évidemment lu l'amendement qui a été proposé par le
ministre.
M. Ciaccia: Quel est le but de cet amendement, M. le
ministre?
M. Tardif: L'amendement, c'est de remplacer "renseignements
requis" par le mot "conditions", qui semble plus conforme aux attributions du
gouvernement dans ce cas-là, qui sont d'exiger, avant que ne soit
émis un certificat d'enregistrement, que des conditions précises
soient remplies et pas uniquement de fournir des renseignements. C'est
peut-être une question de sémantique, mais il semble que...
M. Ciaccia: Cela ne change, pas grand-chose. Je ne voudrais pas
vous faire parler pour ne rien dire, c'est juste... Ou la loi non plus.
M. Tardif; Peut-être qu'il y a une partie cosmétique
là-dedans. Les avocats me disent qu'établir son droit de
propriété sur un véhicule, c'est une condition sine qua
non. Dans ce sens-là, le mot "conditions" semble mieux correspondre.
D'accord?
M. Ciaccia: D'accord. Maintenant, il y a eu des
représentations, je crois, qui ont été faites, je pense
que c'est pas l'association des concessionnaires.
M. Tardif: La Corporation des concessionnaires.
M. Ciaccia: La Corporation des concessionnaires.
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia: Ils se plaignaient de cet article dans le sens qu'il
semble y avoir trois régimes de réglementation.
Il avait leur augmention. Premièrement, il fallait qu'ils se
conforment à l'enregistrement selon les formalités
déterminées par règlement de la régie; après
ça, il y avait une déclaration, que ce soit renseignements ou
conditions requises par règlement du gouvernement; ensuite, ça
retournait à la demande accompagnée du paiement des droits
fixés par règlement de la régie. (16 h 15)
Alors, leur inquiétude était de savoir à qui ils
pouvaient s'adresser. C'était au gouvernement, à la régie;
à la régie une fois et le gouvernement...
M. Tardif: II faudrait essayer de préciser cela pour le
bénéfice du député et de la commission. Il est
sûr que, par exemple, les droits établis pour avoir droit à
son certificat font l'objet d'un règlement qui peut être
amendé sans que les autres conditions soient amendées. Par
exemple, établir son droit de propriété sur le
véhicule, donner adresse, feu et lieu, tout ce que vous voudrez, cela
est une chose. Donc, c'est dans deux règlements. Quelle est la
différence maintenant entre le pouvoir réglementaire du
gouvernement et celui de la régie? C'est que le gouvernement fixe
vraiment les conditions de fond que doit respecter un individu, alors que la
régie, c'est beaucoup plus dans les formalités, les
modalités, les formulaires à remplir. Ce n'est pas le
règlement du gouvernement qui dit que le formulaire sera rempli de telle
ou telle façon. C'est immatériel, au gouvernement. Il faut que le
renseignement, le titre de propriété soit donné. Sauf que
la régie, comme elle doit traiter 3 500 000 demandes par année;
elle pourrait établir que c'est un formulaire susceptible d'être
saisi par ordinateur. Ce n'est pas un règlement de fond du gouvernement
que cela doit être sur tel type de formulaire, avec des données
présentées de telle façon. C'est une chose que
d'établir les conditions de base; cela est le règlement du
gouvernement. Cela en est une autre que d'établir les formalités
d'usage pour obtenir... C'est cela la différence. S'il y a une chose, le
régime proposé fait disparaître deux ou trois formules
qui...
M. Ciaccia: Quelle assurance pouvez-vous donner à ces gens
que les règlements ne seront pas de nature telle que cela porte à
confusion, que cela cause des délais ou que ce soit changé sans
que ce soit porté à leur connaissance?
M. Tardif: Prépublication dans la Gazette officielle en
tout temps. Étant donné qu'il s'agit ici, dans le cas de
l'enregistrement, d'un nouveau règlement, c'est l'engagement du ministre
à les voir, eux, sur les représentations qu'ils ont
faîtes.
On a parlé, par exemple, des délais. Ils disent: On
aimerait avoir un délai de cinq ou six jours. On a vu que plus le
délai s'allonge, plus la voiture, si elle est volée pendant cette
période,.. Il y a aussi leur demande en quelque sorte d'être
reliés par terminal à... Voilà autant de choses qui
peuvent s'examiner, en tout cas. Quant à moi, il m'apparaît
essentiel qu'un tel système d'enregistrement des véhicules...
Parce que, encore une fois, il y va de leur intérêt. Bon nombre de
ces véhicules volés sont la propriété de ces
concessionnaires. Cela suppose, pour bien fonctionner, leur collaboration. Ce
n'est sûrement pas une façon d'obtenir la collaboration des
concessionnaires de voitures que de lancer des règlements avec lesquels
il ne pourront pas vivre. Alors, je vous dis: prépublication, donc
possibilité pour les groupes de faire valoir leurs
représentations. En plus de cela, dans le cas de cette nouvelle
procédure d'enregistrement, il est bien évident qu'on a besoin,
pour la mettre en oeuvre, que les gens du milieu collaborent. Ils nous ont
assurés par écrit de leur collaboration de principe. Ils
s'interrogent sur des modalités. D'une part, il y aura
prépublication, donc, l'occasion pour eux de revenir à la charge,
et, en plus de cela, je m'engage à les voir.
M. Ciaccia: Qu'est-ce que le projet de loi prévoit pour la
prépublication et les délais?
M. Tardif: C'est le Code de la sécurité qui
prévoit - je ne sais pas à quel article -que les
règlements de la régie et du gouvernement doivent... À
l'article 562. Pourriez-vous nous en donner lecture à haute et
intelligible voix?
Le Président (M. Bissonnet): La parole est à
Anne-Marie Bilodeau pour le ministre.
Mme Bilodeau (Anne-Marie): Le délai de
prépublication pour les règlements de la Régie est
prévu à l'article 562 du code actuel qui se lit comme suit: "Les
règlements adoptés par la régie en vertu du présent
code doivent être publiés à la Gazette officielle du
Québec avec avis qu'à l'expiration des 30 jours suivant cet avis
ils seront soumis au gouvernement pour approbation. " L'article 563...
M. Tardif: Pour les règlements du gouvernement.
Mme Bilodeau:... prévoit une disposition analogue avec un
délai de prépublication de 30 jours pour les règlements
adoptés par le gouvernement.
M. Ciaccia: Les droits, dans l'avant-dernière ligne de
l'alinéa, quand on dit que c'est la régie qui fixe les droits par
règlement, ce ne sont pas seulement les droits administratifs. Est-ce
que ce sont les droits administratifs? Ce n'est pas le prix de
l'immatriculation.
M. Tardif: Non, non, il n'y a que les frais administratifs qui
peuvent être...
M. Ciaccia: Oui, c'est pour l'enregistrement.
M. Tardif: C'est cela.
M. Ciaccia: Est-ce que la régie a une idée
maintenant de ce que ces droits vont être advenant le cas où le
projet de loi serait adopté par l'Assemblée nationale et qu'il y
ait un système d'enregistrement? Quels seraient ces droits?
M. Tardif: Dans le cas des individus, il n'y en a pas.
M. Ciaccia: Un individu qui fait enregistrer son automobile n'a
pas de...
M. Tardif: Non, non. Au même moment où il fait sa
demande d'immatriculation, l'opération se fait aussi. Donc, il n'y a pas
de problème. Dans le cas des garagistes, des concessionnaires et des
commerçants, je serais plutôt...
M. Ciaccia: À l'article 6... M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia:... on dit: "Le propriétaire d'un
véhicule routier demande l'enregistrement selon les formalités
déterminées par règlement... "
M. Tardif: C'est cela.
M. Ciaccia: "Cette demande doit être accompagnée du
paiement des droits fixés par règlement de la Régie. " Il
doit prévoir un certain paiement de droits.
M. Tardif: Oui, mais étant donné que
l'opération...
M. Ciaccia: Ce n'est pas limité aux concessionnaires,
l'article 6.
M. Tardif: M. le Président, étant donné que
l'émission se fait simultanément dans la quasi-totalité
des cas... Mais là, le député m'oblige presque à
lui faire part d'un papillon que j'ai l'intention d'apporter à l'article
84.
M. Ciaccia: À l'article 7, vous parlez -peut-être
que cela peut s'enchaîner...
M. Tardif: Oui, d'accord.
M. Ciaccia:... des droits...
M. Tardif: Exigibles de quiconque.
M. Ciaccia:... pour l'immatriculation. Oui, de quiconque.
M. Tardif: Du propriétaire.
M. Ciaccia: Oui, du propriétaire, à l'article 6, de
quiconque, du propriétaire, pour l'enregistrement.
M. Tardif: C'est cela.
M. Ciaccia: Si vous n'avez pas l'intention de percevoir des
droits pour l'enregistrement, pourquoi l'article 6?
M. Tardif: Non, M. le Président. Il y aura un papillon
à l'article 84 qui dira ceci: Que la régie aura pouvoir de fixer
les droits exigibles... Pardonl
M. Ciaccia: II est toujours tranquille comme ça, le
député de Chambly. Quand il ne fait pas de bruit avec sa bouche,
il en fait avec son corps.
Le Président (M. Bissonnet): Avez-vous eu une
promotion?
M, Ciaccia: Est-ce le nouveau concierge de l'assemblée, de
la salle 91?
Le Président (M. Bissonnet): M. le député,
s'il vous plaît!
M. Laplante: C'est pour réchauffer les bleus de Mme la
députée de Chomedey qu'il a fait cela. Soyez-en fieri
Mme Bacon: Les bleus?
Le Président (M. Bissonnet}: M. le député de
Mont-Royal, si on peut poursuivre le débat, s'il vous plaît!
M. Tardif: S'il vous plaît!
M. Laplante: On est frileux après ça.
Une voix:... je gelais moi aussi.
M. Ciaccia: Vous auriez pu le changer de place et le sortir dans
une autre pièce.
Le Président (M. Bissonnet): S'il vous plaît!
À l'ordre! M. le ministre.
M. Tardif: Bon! Précisément pour répondre
à la question du député de Mont-Royal, question que je me
suis posée également, que j'ai posée au président
de la régie et qui rejoignait non seulement les particuliers, mais
également les commerçants, dans la mesure où, dans la
phase, en tout cas, je dirais, initiale, où un commerçant a
peut-être sur son terrain 50 ou 100 véhicules, de la même
manière qu'il a pu arriver qu'on procède à certains
relevés d'immigrants, de personnes, de biens, d'armes et autres - en
accordant une espèce d'amnistie, n'est-ce pas? - par analogie, il me
semble qu'il serait tout à fait normal que la régie se voie
conférer un pouvoir d'exemption, si bien qu'à l'article 9. 1 je
demande qu'il soit prévu, aux conditions qu'elle détermine, des
cas d'exemption totale ou partielle du paiement des droits exigibles par la
délivrance d'un certificat d'enregistrement selon l'identité du
propriétaire. Ainsi, on pourrait concevoir à la fois pour le
propriétaire, au moment où l'opération est jumelée,
où elle se fait ensemble, où il n'y ait pas de frais - ou, en
tout cas, des frais partiels - dans le cas des commerçants et des
marchands pour la phase initiale. Après un certain temps, le marchand
qui va reprendre possession d'un véhicule, il va prendre en même
temps possession d'un permis d'enregistrement, de sorte qu'ils seront à
peu près tous immatriculés et ceux qui viendront du fabricant
auront le COM avec un tas de choses qu'on peut faciliter. Au départ, il
peut y avoir une opération en vrac, en bloc, d'enregistrement.
Précisément pour répondre à cela, j'ai prévu
un ajout: l'article 9. 1, qui vise à permettre que ces frais puissent
être exemptés en tout ou en partie, le cas
échéant.
M. Ciaccia: On peut discuter cela à l'article 9. 1.
Le Président (M. Bissonnet): Vous parlez de l'article 9,
M. le ministre.
M. Tardif: Non, je m'excuse, c'est de 84.
Le Président (M. Bissonnet): Cela va. M. Ciaccia:
L'article 6 est adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 6 tel
qu'amendé est adopté?
M. Tardif: Adopté. M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): 3e déclare l'article 6
adopté tel qu'amendé. Est-ce que l'amendement à l'article
6 est adopté? L'article 6 est adopté tel qu'amendé.
M. Ciaccia: Tel qu'amendé.
Le Président (M. Bissonnet): J'appelle
maintenant l'article 7. Le ministre propose un amendement.
M. Tardif: Il y a encore un papillon pour remplacer, à la
demande des avocats...
Le Président (M. Bissonnet): Je vais lire l'amendement, M.
le ministre.
M. Tardif: Je m'excuse, M. le Président.
Le Président (M. Bissonnet): Il est proposé par le
ministre que l'article 13 de ce code soit remplacé par le suivant: "13.
Le propriétaire d'un véhicule routier demande l'immatriculation
ou son renouvellement selon les formalités déterminées par
règlement de la Régie et doit remplir les conditions
établies par règlement du gouvernement. Cette demande doit
être accompagnée du paiement des droits fixés par
règlement de la Régie. "Pour obtenir l'immatriculation d'un
véhicule routier ou son renouvellement, le propriétaire doit,
pour le véhicule routier concerné, fournir à la
Régie une déclaration conformément à l'article 96
de la Loi sur l'assurance automobile (L. R. Q., chapitre A-25) et lui verser le
montant fixé en vertu de l'article 151 de cette loi ainsi que les droits
d'immatriculation fixés par règlement du gouvernement. "
La discussion est ouverte sur l'amendement apporté à
l'article 7.
M, Tardif: L'amendement apporté à l'article 7,
c'est de la concordance avec le remplacement du mot "renseignements" par
"conditions", d'une part. C'est tout pour ce qui est de l'amendement dans le
papillon comme tel. Pour le reste, c'est le pendant de l'article 12. L'article
12 disait: Voilà ce qu'il fallait faire pour enregistrer son
véhicule. L'article 6 qui amendait l'article 12, l'article 7 qui amende
l'article 13 et voilà ce qu'il va faire pour obtenir cette fois
l'immatriculation. Il y a des choses supplémentaires: par exemple, si on
veut immatriculer un véhicule, il faut non seulement attester qu'on est
propriétaire, mais aussi avoir une preuve d'assurance, bref, les
conditions spéciales si on veut rouler. D'accord?
M. Ciaccia: Aujourd'hui, devant ce projet de loi, une personne
qui a une automobile usagée et qui veut une plaque d'immatriculation, de
quel document a-t-elle besoin? Que doit-elle faire pour satisfaire la
régie, pour obtenir une plaque d'immatriculation sur un véhicule
usagé?
M. Tardif: Une pièce attestant qu'elle est
propriétaire de ce véhicule.
M. Ciaccia: C'est tout?
M. Tardif: Une preuve d'assurance. C'est tout.
M. Ciaccia: Si un véhicule est volé, une personne
pourrait aller à la régie avec un document, un contrat de vente
disant que tel véhicule est vendu à un tel, vous allez prendre ce
document... (16 h 30)
M. Tardif: S'il s'agit d'un véhicule usagé, je
présume qu'il a déjà été
immatriculé.
M. Ciaccia: II a déjà été
immatriculé, mais l'immatriculation n'apparaît plus dessus parce
que...
M. Tardif: Il y a plusieurs années.
M. Ciaccia: L'immatriculation ne suit pas le véhicule.
M. Tardif: C'est ça.
M. Ciaccia: Alors la personne qui a le véhicule
usagé va chercher une nouvelle immatriculation pour le véhicule.
Il présente un contrat de vente entre, supposément, le
propriétaire et lui, et il n'a même pas besoin de la
présence du propriétaire. Il y va avec ce document, avec le
document prouvant qu'il est assuré et il demande une immatriculation.
C'est tout?
M. Tardif: Il paie ses droits et ça prend une assurance,
c'est cela. Comme le système...
M. Ciaccia: Je trouve que c'est remarquable que 65% des
automobiles soient retrouvées avec un tel système. Qu'est-ce qui
empêche qu'il y ait un vol tous les jours? Une personne n'a qu'à
aller là avec un document qu'elle peut forger.
M. Tardif: En principe, sur la demande d'immatriculation, le
numéro de série apparaît...
M. Ciaccia: Si une personne change le numéro de
série.
M. Tardif: Bien sûr, sauf que les lois sont faites pour les
honnêtes gens, c'est évident.
M. Ciaccia: Avant, quand l'immatriculation restait sur
l'automobile, cela ne pouvait pas arriver parce que l'immatriculation suivait
le véhicule; on ne pouvait pas prendre une automobile usagée et
aller chercher une autre immatriculation avec une automobile volée,
ça rendait l'exercice beaucoup plus difficile.
M. Vézina: C'est avant 1963...
M. Ciaccia: Avant 1979, l'immatriculation ne suivait pas
l'automobile?
M. Vézina: Non, on la retirait.
Le Président (M. Bissonnet): Pour le Journal des
débats, c'est M. Jean-Paul Vézina.
M. Vézina: Je vous ai expliqué, M. le
député, tout à l'heure, qu'avant 1979, on la retirait.
Effectivement, c'est avant 1963 que l'immatriculation suivait le
véhicule, c'est loin dans le temps.
M. Ciaccia: De 1963 à 1979, elle ne suivait pas le
véhicule?
M. Vézina: On la retirait.
M. Tardif: C'était une nouvelle plaque.
M. Vézina: C'était une nouvelle plaque, elle ne
suivait pas le véhicule. On m'informe qu'il y a peu d'endroits... Quand
on disait que ça suit la personne, on présumait que ça
suivait le véhicule, quand ça ne suivait pas la personne, mais il
y a peu d'endroits où elle suit le véhicule parce que la plaque
est retirée.
M. Ciaccia: Vous allez me donner ça sur la liste...
M. Vézina: C'est déjà fait.
M. Tardif: C'est déjà en train de se faire.
M. Ciaccia: Alors, à l'article 7, c'est le même
changement qu'à l'article 6?
M. Tardif: C'est ça.
Le Président (M. Bissonnet): L'amendement à
l'article 7 est-il adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. Alors, je
déclare l'article 7 adopté tel qu'amendé. Article 8?
M. Tardif: L'article 8 abroge tout simplement l'article 14 du
code puisque, la corporation étant une personne, elle est soumise comme
toute autre personne à l'obligation de fournir les renseignements pour
satisfaire aux conditions fixées par règlement. Il n'y a pas lieu
de prévoir un régime particulier pour la personne morale.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): L'article 8 est
adopté. L'article 9?
M. Tardif: Je pense qu'on en a déjà parlé
à un moment donné, M. le Président. Cet article
prévoit aussi que l'enregistrement, tout aussi bien que
l'immatriculation, dans le cas d'une société, s'effectue au nom
de l'associé qui en fait la demande, et ça prévoit qu'il
en est de même dans le cas de la copropriété. On avait
déjà abordé cette question.
Le Président (M. Bissonnet): L'article 9 est-il
adopté?
M. Ciaccia: Vous avez un papillon à cet article?
Le Président (M. Bissonnet): Non, c'est à
l'ancienne loi, ça.
M. Tardif: Sur quoi?
M. Ciaccia: Vous avez un amendement à l'article 9, 9.
1.
M. Tardif: Non, c'est l'article 84; ce sera le paragraphe 9.
Le Président (M. Bissonnet): C'est l'article 9 de
l'année dernière.
M. Ciaccia: Ah, 84! Je pensais que j'allais discuter de ça
maintenant. Je m'étais préparé.
Le Président (M. Bissonnet): L'article 9 est-il
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. Je
déclare l'article 9 adopté.
À l'article 10, il y a une proposition du ministre de supprimer
le paragraphe 4 de l'article 20. Non?
M. Tardif: On peut adopter l'article 19. C'est parce que...
Le Président (M. Bissonnet): D'accord.
M. Tardif:... l'article 10 du projet de loi...
Le Président (M. Bissonnet): C'est parce que je donnais
les amendements globalement, mais si vous voulez les passer un par un...
M. Tardif: D'accord.
Le Président (M. Bissonnet):... c'est comme vous
voulez.
M. Tardif: C'est peut-être mieux, M. le
Président.
Le Président (M. Bissonnet): Alors, j'appelle l'article
10: article du code 19 et 19. 1. C'est parce que vous avez des amendements qui
modifient plusieurs articles. On peut les donner globalement, tout de suite, ce
serait peut-être plus facile de l'étudier dans son ensemble...
M. Tardif: Comme vous voulez.
Le Président (M. Bissonnet):... que de passer à
chaque point. Alors, il est proposé par le ministre de faire les
modifications suivantes à l'article 10: Supprimer le paragraphe
quatrième de l'article 20; le paragraphe 5 de l'article 20 est
numéroté quatrième; remplacer dans la troisième
ligne du paragraphe 3 de l'article 20. 1 les mots "d'un tel certificat" par les
mots "d'une vérification mécanique"; ajouter après le
paragraphe 3 de l'article 20. 1 le suivant: "4° Un rapport de
vérification mécanique atteste que le véhicule
présente une défectuosité majeure. " Alors, c'est un
amendement qui est apporté par le ministre à l'article 10.
M. Ciaccia: Est-ce que le ministre pourrait nous expliquer, vous
ou quelqu'un du ministère....
M. Tardif: Alors on va essayer de le faire. Premièrement,
l'article 10 du projet de loi remplace les articles 19 et 20. Alors l'article
19 de la loi actuelle, c'est celui qui prévoit que la régie doit
refuser de procéder à l'immatriculation d'un véhicule
routier si celui qui en fait la demande n'est pas en mesure de prouver qu'il en
est le propriétaire ou, dans le cas de l'article 15, de prouver que le
véhicule est la propriété de la société dont
il fait partie. Cet article est modifié de façon à faire
obligation de prouver le titre de propriété lors de
l'enregistrement et non pas lors de l'immatriculation, même s'il s'agit
de deux opérations simultanées. Cela est pour l'article 19 du
texte proposé. D'accord? C'est pour enregistrer un véhicule en
son nom qu'on doit faire la démonstration qu'on en est le
propriétaire, non pas pour l'immatriculer comme tel. D'accord?
M. Ciaccia: Oui.
M. Tardif: Voilà ce que fait l'article 19.
L'article 19. 1 dit que la régie peut refuser d'enregistrer un
véhicule routier si le propriétaire ne safisfait pas aux
conditions prévues à l'article 12 donc si sa demande ne remplit
pas les conditions déterminées comme telles.
M. Ciaccia: Pourquoi l'article 12?
M. Tardif: Celui qu'on a vu tout à l'heure...
M. Ciaccia: Ce n'est pas l'article 12, celui-ci?
M. Tardif:... où il fallait fournir les droits, faire la
preuve qu'on était assuré...
M. Ciaccia: Payer les droits.
M. Tardif: C'est cela. D'accord? Ce que l'on a vu tantôt,
fixé par règlement. L'actuel article 20 énonce une
série de circonstances qui font que la régie - je lis le texte
actuel: "La régie doit refuser de procéder à
l'immatriculation si", ici suit une série de conditions. Alors le texte
proposé maintient ce pouvoir qu'a la régie de refuser
l'immatriculation, mais l'amendement qui est proposé,
c'est-à-dire d'abroger ou d'enlever le paragraphe 4, vient du fait
qu'après examen, il a semblé peut-être un peu trop
draconien de faire une condition absolue de refus le fait qu'un véhicule
puisse présenter des défectuosités mécaniques. On a
donc mis cela plutôt dans un article 20. 1, où on dit que la
régie peut refuser d'immatriculer ou d'enregistrer un véhicule si
celui-ci ne satisfait pas les conditions, si le propriétaire ne fournit
pas un certificat de conformité mécanique, dans le cas où
un règlement du gouvernement prescrit l'exigence d'une telle
vérification mécanique.
M. Ciaccia: Ce n'est pas cela que vous faites actuellement?
M. Tardif: C'est ce qui se passe présentement...
M. Ciaccia: Alors, vous le confirmez...
M. Tardif: C'est que le texte proposé dans ce projet de
loi-ci en faisait une espèce de condition dirimante, c'est-à-dire
qu'on refusait systématiquement. Maintenant, on revient à une
position plus souple...
M. Ciaccia: Vous revenez à la loi actuelle.
M. Tardif: À la loi actuelle.
M. Ciaccia: Alors, on est ici pour étudier la loi
actuelle.
M. Tardif: En cas de défectuosité majeure. En cas
de défectuosité mineure, évidemment, la personne fait
réparer et on prévoit un avis de 48 heures dans les cas de
réparations mineures.
M. Ciaccia: Est-ce que vous avez considéré
l'imposition d'une vérification mécanique? Peut-être
qu'à d'autres articles,
on parle de vérification mécanique mais, dans certains
cas, la rendre obligatoire. Parce que ici, c'est peu. C'est entièrement
à la discrétion de la régie.
M. Tardifs Oui, mais on verra plus loin, à la partie de
l'inspection.
M. Ciaccia: On va le voir plus loin.
M. Tardif: En gros, je pense avoir résumé ou
tenté de résumer, en tout cas, ce que font ces articles.
Une voix: C'est l'éclairage...
M. Ciaccia: C'est plus doux. C'est plus intime.
M. Tardif: Je vais enlever mes lunettes.
M. Ciaccia: Nous allons étudier le projet de loi dans
l'intimité de l'éclairage réduit.
Une voix: C'est une question de sécurité.
Le Président (M. Bissonnet): On pourrait peut-être
demander de remonter le chauffage. Peut-être qu'ils se sont trompé
de bouton.
M. Ciaccia: Est-ce que cela fonctionne?
Le Président (M. Bissonnet): Oui, cela va. Est-ce que cela
va, M. le ministre?
M. Tardif: Oui, je pense avoir résumé...
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a d'autres
remarques, M. le député?
M. Ciaccia: Non, adopté.
Le Président (M- Bissonnet): Est-ce que l'amendement
à l'article 10 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. Est-ce que
l'article 10 tel qu'amendé est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Je déclare l'article
10 tel qu'amendé adopté. Article 11?
M. Tardif: C'est un article de concordance afin de prévoir
ce que contiendra le certificat d'enregistrement. Auparavant, le texte actuel
ne parlait que des certificats d'immatriculation délivrés par la
régie. Le nouveau texte dit que les certificats d'enregistrement et les
certificats d'immatriculation devront contenir... C'est tout.
Le Président (M. Bissonnet): Mme la députée
de Chomedey.
Mme Bacon: Au sujet de l'administration de ces certificats,
est-ce qu'on s'est assuré que cela ne haussait pas les frais
d'administration? Parce que le fait qu'il y en ait deux...
M. Tardif: C'est une opération simple, effectuée au
même moment dans la plupart des cas, où l'ordinateur sort un
dépliant, enfin une formule en trois parties dont l'une est celle de
l'enregistrement, que le propriétaire conserve tout le temps qu'il est
propriétaire. À certains égards, cela peut même
représenter une économie pour le consommateur qui a un
véhicule dont il est propriétaire mais qu'il ne désire pas
faire circuler sur les routes. Donc, il n'aura pas à payer les droits
d'immatriculation comme tels.
M. Ciaccia: Vous nous dites que deux certificats coûtent
moins chers qu'un seul? C'est ce que vous dites?
M. Tardif: Je soutiens qu'à partir du moment où
l'espèce de formulaire est émis dans une seule opération
par un ordinateur... il est ici dessiné, d'ailleurs. Je pourrais en
faire circuler quelques-uns.
M. Ciaccia: On va le voir. Il y en a quand même deux.
M. Tardif: Mais encore une fois, M. le Président...
M. Ciaccia: Juste pour enchaîner la question, on peut faire
la même chose aujourd'hui, sans la nouvelle loi. Si quelqu'un veut...
Mme Bacon: Est-ce qu'on a besoin d'un article de loi pour faire
cela?
M. Tardif: C'est-à-dire?
Mme Bacon: Est-ce qu'on a besoin d'un article de loi pour avoir
deux enregistrements?
M. Tardif: Pour avoir deux certificats?Mme Bacon:
Oui.
M. Tardif: C'est qu'à l'heure actuelle la loi
prévoit une seule chose: celle d'immatriculer votre véhicule. Si
une personne est propriétaire d'un ou de plusieurs véhicules,
avec lequel ou lesquels elle ne
désire pas circuler à un moment donné, elle doit,
néanmoins, l'immatriculer à moins de lui enlever les pneus et de
les mettre sur les jantes, etc., alors qu'à l'heure actuelle, elle
pourra, avec ce nouveau régime, l'enregistrer seulement. C'est un
certificat d'enregistrement attestant qu'elle est propriétaire de ce
véhicule sans avoir à défrayer les coûts
d'immatriculation de ce véhicule.
M. Ciaccia: Quelle est l'information qui est différente
d'un certificat à l'autre? Ou est-ce la même Information?
M. Tardif: II est proposé que dans le certificat
d'enregistrement ce soit la marque, le modèle, l'année, le
numéro d'identification, le nombre de cylindres, le groupe, le type de
carburant...
Une voix: Carburator.
M. Tardif:... j'imagine, le mazout, le diesel ou je ne sais quoi;
masse nette, identification du véhicule, le numéro de
l'unité, le numéro de plaque, le numéro de
référence... (16 h 45)
M. Ciaccia: Est-ce que c'est l'enregistrement que vous me lisez
là?
M. Tardif: C'est cela. L'autre comprend aussi le numéro
d'identification, le numéro de plaque, l'entrée en vigueur,
l'expiration, le numéro de la CTQ. C'est quoi, CTQ?
Une voix: La Commission des transports.
M. Ciaccia: C'est la même information que j'ai devant moi
sur un certificat d'immatriculation.
M. Tardif: À peu de choses près, M. le
Président. En Ontario, ils l'appellent dans les deux cas un certificat
d'immatriculation. On peut vous faire circuler, si cela vous intéresse,
la formule ontarienne où ils ont les deux parties: la partie du haut
étant: renseignements changement d'adresse et l'autre... ils l'appellent
dans les deux cas "certificat d'immatriculation", mais l'un est attaché
au véhicule et l'autre à la plaque. C'est la même chose que
l'on veut faire.
M. Ciaccia:... un certificat...
M. Tardif: Ce sont deux pièces distinctes, chacune
numérotée distinctement; l'une atteste de votre titre de
propriété et l'autre de votre droit de circuler sur la route. Je
peux la faire circuler, si vous me le permettez. On peut d'ailleurs en faire
faire des photocopies,
Le Président (M. Bissonnet): Mme la députée
de Chomedey.
Mme Bacon: Si la personne ne veut pas circuler, comme on le
disait tantôt, et doit l'enregistrer, il faut qu'elle recommence la
démarche si elle veut circuler.
M. Tardif: Non.
Mme Bacon: Même si vous sortez la carte en deux volets.
M. Tardif: Elle devra demander, cette personne, au moment
où elle remet son véhicule sur la route, son certificat
d'immatriculation, mais elle aura toujours en sa possession son certificat
d'enregistrement attestant qu'elle est la propriétaire de ce
véhicule et que, désirant circuler, elle demande un certificat
d'immatriculation. Elle prend sa plaque pour circuler.
Je m'excuse auprès de Mme la députée, M. le
Président, mais il faut imaginer un système à son
départ et en route. Normalement, une fois le système en route,
c'est le marchand ou le commerçant qui vous remettra le certificat
d'enregistrement qu'il aura, lui, prélevé dès qu'il aura
pris possession du véhicule et qui suivra ce véhicule d'un
propriétaire à l'autre, avec ce qui est changé. Il est
endossé...
Une voix: C'est cela, à l'endos...
M, Tardif: Mais il y a une pièce qui colle au
véhicule.
Mme Bacon: Excusez-moi, M. le Président.
Le Président (M. Bissonnet): Mme la députée
de Chomedey.
Mme Bacon: Vous dites que ça sort de la machine les deux
ensemble. Si la personne ne veut pas avoir les deux, si elle ne veut que
l'enregistrement, il faut qu'elle recommence sa démarche.
M. Tardif: Au lieu de payer 105 $ pour l'immatriculation - c'est
le coût, 105 $, pour l'immatriculation - elle paiera peut-être 2 $
ou 3 $ et elle n'aura que le certificat d'enregistrement pour garder son
véhicule chez elle, sans l'immatriculer.
Mme Bacon: Alors, il faut recommencer le procédé
si...
M. Tardif: Si jamais elle veut circuler.
Mme Bacon: Oui. Alors, elle ne sauve pas d'argent.
M. Tardif: On ne sauve pas d'argent, c'est-à-dire qu'on
pourrait immatriculer une
voiture pour six mois, si on ne circule que six mois de
l'année.
Mme Bacon: Est-ce qu'il serait nécessaire de changer la
loi pour cela?
M. Tardif: À l'heure actuelle, la loi exige que tout
propriétaire de véhicule, même s'il ne circule pas avec son
véhicule, l'immatricule, à moins que ce véhicule soit
privé de ses moyens de locomotion, c'est-à-dire de ses roues.
M. Ciaccia: Oui, mais, franchement, combien de personnes vont
avoir un enregistrement pour une automobile qui ne circulera pas? Quant
à cela, ils vont la vendre. Vous pouvez être certain que le but de
cette démarche n'est pas de permettre aux gens de pouvoir enregistrer
leur automobile et ne pas circuler avec. Il peut y en avoir 1 sur 100 000.
M. Tardif: Non, c'était pour répondre à la
question de madame en ce qui concerne un véhicule qui ne circulerait
pas. Mais c'est sûr que ce n'est pas cela le but.
M. Ciaccia: Parce que même aujourd'hui, vous pouvez avoir
une remise.
M. Tardif: Oui, c'est cela.
M. Ciaccia: Tout ce que vous dites qui peut se produire avec
l'enregistrement, on peut le faire aujourd'hui dans le système
actuel.
M. Tardif: Oui. Il ne faut pas perdre de vue l'objectif pricipal
qui est d'assurer la chaîne de possession.
M. Ciaccia: On ne retourne pas dans le débat. Assurer la
chaîne de possession peut se faire en suivant l'immatriculation.
Vous nous avez donné l'information qui est contenue sur le
certificat d'enregistrement. Quelle information sera contenue dans le
certificat d'immatriculation?
M. Tardif: Je pense que vous les avez tous les deux. Je m'excuse,
j'ai remis une copie. Je crois que vous avez celui de l'Ontario aussi.
Le Président (M. Bissonnet): Mme la députée
de Chomedey.
Mme Bacon: Est-ce qu'il aurait été possible de
n'avoir qu'un seul certificat et d'avoir et l'immatriculation et
l'enregistrement là-dessus? Est-ce qu'on a pensé à
ça ou est-ce que ce n'est pas faisable?
M. Tardif: Répondez donc de vive voix à madame.
Le Président (M. Bissonnet): M. Jean-Paul Vézina
pour le ministre.
M. Vézina: En Ontario ils ne parlent pas d'enregistrement
et d'immatriculation. Ils parlent d'immatriculation. C'est en deux volets:
immatriculation pour avoir le droit de circuler et immatriculation pour
possession de véhicule. Si bien que la distinction des deux permet
justement d'immobiliser des véhicules tout en gardant le droit de
propriété dessus, tout en gardant l'identité de
propriété dessus. C'est tout ce que ça fait. Autrement
dit, actuellement quelqu'un qui veut garder une voiture chez lui est
obligé de l'immatriculer. La loi l'oblige à immatriculer. Il doit
payer au moins un mois d'immatriculation, c'est très onéreux. En
plus, ce n'est pas facile de faire les transferts, tandis que là,
ça va être très facile. Il endosse à l'endos et il
passe à un autre propriétaire tout simplement. Les garagistes
n'auront même pas besoin de venir au bureau d'enregistrement. Ils vont
simplement prendre le certificat d'enregistrement, l'endosser et le donner
à l'acheteur qui va se présenter à nos bureaux. Il n'aura
même pas besoin de se déranger. Cela facilite les choses tout
simplement.
Mme Bacon: Parce que les transactions ne sont pas toujours les
mêmes.
M. Vézina: Non, c'est sûr.
Mme Bacon: C'est pour ça qu'on ne peut pas penser à
un seul certificat. C'est ça?
M. Ciaccia: Je voudrais souhaiter la bienvenue au
député de Laprairie qui se joint à nous.
M. Saintonge: Le plaisir est pour moi.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a d'autres
remarques sur l'article 11?
M. Ciaccia: Je remarque le format de celui de l'Ontario, que vous
nous avez donné et qui inclut l'enregistrement et l'immatriculation.
M. Tardif: Celui du Québec est à côté.
Non, pas celui-là, l'autre.
M. Ciaccia: II semble prendre moins de place que
l'immatriculation. Nous autres, il faut le plier trois fois pour le mettre dans
notre portefeuille.
M. Tardif: Le nouveau sera plus petit justement.
M. Ciaccia: Ce sera plus élégant. M. Saintonge:
C'est "double-breasted".
M. Ciaccia: Oui, avec la nouvelle mode il va faloir qu'on ait
tous une petite sacoche.
Le Président (M. Bissonnet): L'article 11 est-il
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): L'article 11 est
adopté.
Conditions attachées à l'enregistrement
et à l'immatriculation
J'appelle maintenant l'article 12.
M. Tardif: Simple changement dans l'intitulé de la
section, M. le Président.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 12 est
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. L'article
13?
Une voix: L'article 13, je ne l'ai pas.
M. Ciaccia: Pourquoi vous le demandez? Est-ce qu'il n'y a pas une
obligation d'avertir la régie de tout changement d'adresse.
M. Tardif: Elle existe déjà. Â l'heure
actuelle, la loi disait qu'on devait aviser de son changement d'adresse survenu
depuis la dernière demande ou le dernier renouvellement
d'immatriculation. C'est strictement un amendement de concordance pour dire que
cela s'applique également à l'enregistrement...
M. Ciaccia: Strictement à l'enregistrement et à
l'immatriculation.
M. Tardif:... et à l'immatriculation.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 13 est
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. L'article
14?
M. Ciaccia: Pourquoi cet article?
M. Tardif: C'est qu'au moment où le Code a
été adopté, il n'y avait pas de vignettes pour
l'année et le mois sur les plaques; maintenant il y en a.
M. Ciaccia:... pas aujourd'hui, cela se fait...
M. Tardif: Je ne veux pas que cela soit collé n'importe
où.
M. Ciaccia:... par règlement, vous pourriez le
déterminer. Mais aujourd'hui, cela existe les vignettes, cela fait un
an, deux ans que cela existe. Est-ce qu'elles étaient collées
illégalement ces vignettes?
M. Tardif: C'est-à-dire qu'il y avait une directive. Cela
pouvait être collé à peu près n'importe
où.
Mme Bacon: C'était bien indiqué, M. le
Président, l'endroit où on devait les coller.
M. Tardif: Oui, d'accord, mais il n'y avait pas de fondement
réglementaire à cela. Quelqu'un ne le respectait pas et il ne
pouvait pas se faire condamner parce qu'il ne l'avait pas mis à la bonne
place.
M. Saintonge: Est-ce qu'il y en a qui ont payé l'amende
quand même? Non?
M. Tardif: II y avait un dépliant de la régie qui
expliquait où le coller, tout cela, et la plupart s'y conformaient mais
il n'y avait pas d'assise juridique à cela.
M. Saintonge: On a vu cela hier aussi, la ville de
Montréal avait fait un petit impair pour les parcomètres. Elle a
fait faire la correction.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce que l'article 14 est
adopté, M. le député de Mont-Royal?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): L'article 14 est
adopté. L'article 15?
M. Tardif: Simple concordance pour appliquer encore-là le
concept de changement à l'enregistrement aussi bien qu'à
l'immatriculation.
Le Président (M. Bissonnet): Mme la députée
de Chomedey.
Mme Bacon: On parle ici d'avoir des documents, un certificat
d'enregistrement, un certificat d'immatriculation. S'il y avait une amende,
à un moment donné, parce que la personne n'a pas son
enregistrement. Est-ce qu'on doit payer une double amende pour les deux
à ce moment-là?
M. Ciaccia: L'obligation c'est d'avoir... Mme Bacon:
D'avoir les deux.
M. Tardif: Les deux sont ensemble, c'est une seule
pièce.
M. Ciaccia: Y-a-t-il une amende pour chaque?
Mme Bacon: Si elle ne l'a pas du tout? Ce sont deux certificats
en une seule pièce, mais si elle ne les a pas du tout, est-ce qu'il faut
payer deux amendes ou une amende.
M. Saintonge: Que dit l'article sur les pénalités?
C'est quel article sur les pénalités?
Mme Bacon: L'article 50.
M. Tardif: L'article 50 du projet.
M. Saintonge: II y a un problème que je me pose pendant
qu'on cherche l'article. Si on dit que les deux sont collés ensemble, le
but de cela, si on va faire un changement quelconque au niveau du
véhicule, on peut le déchirer, cela se détache, je le sais
que cela se détache, j'espère. Mais si le gars est obligé
de traîner avec lui les deux, s'il se fait voler son portefeuille avec le
certificat d'immatriculation et l'autre truc, il pourrait toujours faire un
transfert, les papiers vont circuler, il pourrait y avoir des fraudes, etc.
Autrement dit, ma question c'est qu'on a un système d'enregistrement et
un système d'immatriculation. Si, aux fins de vérification de
celui qui conduit un véhicule, il faut qu'il soit immatriculé, je
comprends qu'il faille qu'il soit enregistré aussi. Mais aux fins de la
vérification de la sécurité routière, cela devrait
être simplement l'immatriculation à vérifier si c'est
conforme et le certificat à ce moment-là, le deuxième
certificat, s'il ne l'a pas en main, il ne pourra jamais se faire voler les
deux. Le gars, il faudrait qu'il fasse un deuxième vol pour aller
chercher les deux papiers pour être capable de faire un faux, ou d'aller
faire effectuer un transfert. (17 heures)
C'est une question qui se pose. Je ne sais pas si on a une
réponse à me donner à ça, mais il m'apparaît
logique, en tout cas, de la poser.
M. Tardif: Mais, en principe, ce n'est que lorsque le
véhicule est cédé, la propriété du
véhicule est cédée que les deux morceaux sont
séparés. Le nouvel acquéreur aura un certificat
d'enregistrement émis pour attester de sa propriété dudit
véhicule et exactement comme la pièce en Ontario qui est double
aussi.
M. Saintonge: Mais pourquoi l'obligation que le conducteur d'un
véhicule, si un contrôle se fait sur la route? J'imagine que quand
le véhicule circule, on veut s'assurer que le véhicule est
proprement immatriculé. Pourquoi a-t-il l'obligation de montrer à
l'agent qu'il arrête les deux pièces, et le certificat
d'immatriculation et son certificat d'enregistrement?
M. Tardif: Le certificat d'immatriculation atteste que ce
véhicule-là peut circuler sur la route, alors que le certificat
d'enregistrement atteste qui est propriétaire dudit véhicule.
M. Saintonge: Sauf que si vous arrêtez quelqu'un avec son
certificat d'immatriculation, vous allez vérifier, effectivement, qu'il
peut circuler sur la route. C'est, je pense, le but du certificat de prouver
ça et le but de l'infraction qu'on va poser, c'est à l'occasion
où le véhicule circule sur le chemin public.
Pourquoi obliger la personne à garder en sa possession, autrement
dit, les deux papiers si le certificat d'enregistrement est surtout pour
assurer la propriété du véhicule d'être, si vous
voulez, un papier supplémentaire pour démontrer la
propriété et faire, entre autres choses, de diminuer les vols et
des choses comme ça?
M, Tardif: C'est ça, mais, en principe, tantôt, le
député de Mont-Royal posait la question sur le nombre de
véhicules volés et le nombre récupéré. Un
bon nombre des interceptions que la police peut faire sur la route ont aussi
pour objet de vérifier s'il s'agit d'un véhicule volé.
M. Saintonge: Oui, mais j'imagine, M. le Président,
aujourd'hui, on sait fort bien que si on s'en va sur la route, qu'on est
arrêté, à un moment donné... C'est sûrement
arrivé à des gens. Je m'étais fait arrêter par la
sûreté provinciale une fois sur la route
Montréal-Québec. Ce n'est pas un cas d'infraction au Code de la
route, mais j'avais arrêté pour dépanner quelqu'un.
On a fait venir la police. Il avait frappé un orignal. Je l'ai
amené téléphoner et je l'ai ramené sur les lieux de
l'accident et l'ai ramené à Québec ultérieurement.
Le policier de la sûreté provinciale qui me suivait, quand je suis
sorti de mon véhicule a dit: Bonjour, M. Saintonge, vous êtes
député de Laprairie. Comment est-ce que tu as trouvé
ça? Cela n'a pas été bien compliqué. Par mon
numéro de plaque; en téléphonant par son radio, pour
savoir si le véhicule était immatriculé et au nom de qui,
qui était le propriétaire du véhicule, etc.
Mais, je peux vous avouer qu'il était 1 h 30 du matin. Cela m'a
surpris que la réponse soit donnée aussi rapidement. Donc, dans
un cas comme ça, si une vérification se fait par la police sur un
certificat d'immatriculation, quelle est la nécessité d'avoir
aussi en possession de la personne le
certificat d'enregistrement? Pourquoi avoir l'obligation de l'autre
certificat? Comment est-ce qu'on l'appelle?
Le Président (M. Bissonnet): Le certificat
d'enregistrement.
M. Saintonge: Merci, M, le Président. On pourrait
s'assurer simplement du certificat d'immatriculation sur la route. Les
policiers peuvent même vérifier facilement par radio si c'est le
même nom et tout ça et vous éviter le problème que
les deux papiers en même temps se trouvent dans les mains d'un autre,
d'un tiers et de faciliter, éventuellement, une vente de
véhicule, un transfert ou quoi que ce soit.
M. Tardif: Très bien, sauf que le député de
Laprairie aurait pu très bien passer son véhicule à
quelqu'un d'autre...
M. Saintonge: Oui.
M. Tardif:... et qu'à ce moment, la personne qui est
volant ne soit pas le député de Laprairie et qu'on ait à
vérifier aussi si la personne qui conduisait ledit véhicule
l'avait avec le consentement du propriétaire, par exemple.
M. Saintonge: Mais est-ce que la personne qui va circuler avec
mon véhicule, par exemple, je devrais lui donner, à ce
moment-là, outre le certificat d'immatriculation, le certificat
d'enregistrement également?
M. Tardif: C'est une pièce unique comme en Ontario.
M. Saintonge: Mais ça ne change rien au système
précédent. C'est ça que je trouve. Si j'avais deux
papiers, un certificat d'immatriculation et un certificat d'enregistrement dans
un cas pour autoriser mon véhicule à circuler sur le chemin et
faire un contrôle avec l'immatriculation; dans un deuxième
document, pour vérifier la propriété et assurer que ce
n'est pas n'importe qui qui a cela en main, mais seulement le véritable
propriétaire. Quelle est l'utilité que les deux soient ensemble
dans le même document? C'est comme s'il y avait un seul document
finalement. S'il y a un seul document, on change toute une patente...
M. Tardif: C'est cela. Il y a un seul document jusqu'au moment
où le véhicule est transféré de
propriétaire, d'un propriétaire à un autre.
M. Saintonge: Mais le nouveau propriétaire...
M. Tardif: Auquel cas, il est séparé et une
nouvelle pièce est émise au nouveau propriétaire.
M. Saintonge: Les deux ensemble, est-ce cela?
M. Tardif: C'est cela. Sauf que c'est par ce moyen qu'on peut
assurer la chaîne de propriété tout le temps.
M. Saintonge: On aurait pu le faire par un document au lieu de
deux. C'est ce que je trouve comique, surtout si on a un fichier commun.
M. Tardif: C'est un seul document, sauf qu'une distinction est
faite entre les deux pièces pour permettre d'assurer cette
continuité. Je m'excuse, peut-être qu'on pourrait donner
également au député de Lapraire des spécimens de ce
qu'on propose de faire et de ce qui existe présentement en Ontario.
Une voix: M. le Président.
Le Président (M. Bissonnet): M. Vézina, pour le
ministre.
M. Vézina: Il faudrait peut-être
répéter à nouveau que le document se plie en trois; il est
de la dimension d'une carte de crédit et il entre dans... Bon. C'est un
seul document qui aide au transfert. Supposons que le député de
Laprairie décide de vendre sa voiture au député de
Mont-Royal, que va-t-il faire? Il va prendre l'endos de l'enregistrement...
D'abord, un contrat de vente sera fait entre vous deux pour identifier le prix
et, d'autre part, vous allez signer le certificat d'enregistrement. Le
député de Mont-Royal va avoir 48 heures pour passer à la
régie et faire le transfert. Alors, à ce moment, vous aurez
séparé le document pour lui donner la partie de l'enregistrement
et, avec cette partie, le député de Mont-Royal va se
présenter dans les 48 heures à nos bureaux pour changer
l'enregistrement bien sûr, mais pour l'immatriculer pour avoir le droit
de circuler.
M. Ciaccia: Autrement, si tu n'avais pas eu l'enregistrement et
seulement l'immatriculation qui suit, tu aurais pu transférer seulement
un document. Maintenant, il faudra le faire en deux parce que tu vas
transférer l'enregistrement et tu vas garder l'immatriculation. C'est
cela, n'est-ce pas?
Le Président (M. Bissonnet): Mme la députée
de... Avez-vous... ?
M. Ciaccia: Autrement, cela aurait été simple,
seulement un document. Là, il en
faut deux.
Le Président (M. Bissonnet): Mme la députée
de Chomedey.
Mme Bacon: M. le Président, je n'ai pas eu de
réponse à ma question de tout à l'heure...
M. Tardif: Sur les amendes?
Mme Bacon:... au sujet de l'article 15.
M. Tardif: Oui.
Mme Bacon: Au niveau des amendes, à l'article 15.
M. Tardif: Oui.
Mme Bacon: On indique à l'article 15 que la
personne...
M. Tardif: C'est l'article 5...
Mme Bacon:... doit avoir avec elle...
M. Tardif: C'est cela.
Mme Bacon:... le certificat d'enregistrement et le certificat
d'immatriculation. Comme il est dans une seule pièce, si la personne a
oublié les deux, y a-t-il une amende?
M. Tardif: C'est cela, sauf...
Mme Bacon: Comme les deux sont ensemble, l'amende est-elle double
ou simple?
M. Tardif: Non. Il faut se référer à
l'article 50 du Code sur la sécurité routière qui dit:
"Quiconque contrevient à l'article 32, qui est celui amendé par
l'article 15 ici, commet une infraction et est passible, en outre, des frais...
" On ne dit pas "commet deux infractions", il commet une infraction et il est
passible, en outre, des frais et d'une amende de 25 $ à 50 $. Toutefois,
le tribunal ne peut condamner qu'au paiement des frais la personne
déclarée coupable de cette infraction. Deuxièmement, il
faut se référer è l'article 482 du Code sur la
sécurité routière qui dit: "Dans le cas d'une infraction
commise en vertu de l'article 32, l'agent de la paix peut donner 48 heures
à la personne pour se présenter au poste de police avec...
Mme Bacon:... avec son certificat.
M. Tardif: C'est cela, comme c'est d'ailleurs le cas
actuellement.
Mme Bacon: Cela ne change pas.
M. Tardif: Non.
M. Ciaccia: Si quelqu'un vole un certificat d'enregistrement,
qu'il l'endosse à l'endos, il pourra aller transférer
l'automobile sans la présence du propriétaire.
M. Tardif: Cela suppose qu'il vole les deux: et le
véhicule et le certificat.
M. Ciaccia: Ah! Il vole les deux. Vous ne pourrez plus le
récupérer...
M. Tardif: Ce n'est pas un antivol.
M. Ciaccia:... parce que la chaîne va être sur
l'informatique. Vous ne pourrez plus le récupérer.
M. Tardif: Mais il ne pourra pas transférer le
véhicule non plus.
M. Ciaccia: Bien oui, le transfert se fait â l'endos...
M. Tardif: Une seconde, si le député de Mont-Royal
me le permet, pour répondre à la question plus précise de
Mme la députée de Chomedey, M. le Président,
peut-être serait-il opportun, pour s'assurer qu'il n'y ait pas cette
double pénalité, de ' modifier l'article 32 qui est là
pour dire: "La personne qui conduit un véhicule routier sur un chemin
public doit avoir avec elle, en plus des documents visés à
l'article 87, le certificat d'enregistrement et d'immatriculation. " Donc, pour
bien insister sur le fait qu'il s'agit d'un document, le certificat
d'enregistrement et d'immatriculation et non pas laisser entendre qu'il s'agit
de deux certificats pouvant donner lieu à deux infractions.
Mme Bacon: C'est parce qu'il pourrait y avoir deux...
M. Tardif: Est-ce que cela rejoindrait mieux l'objectif de Mme la
députée? C'est le certificat d'enregistrement et
d'immatriculation.
M. Ciaccia: Ce certificat d'enregistrement et d'immatriculation,
après la vente du véhicule, il devient divisé en deux. Ce
n'est plus un certificat, cela devient deux. Si vous vendez votre
véhicule, vous gardez l'immatriculation et vous vendez l'enregistrement.
Alors, ce n'est plus un document.
M. Tardif: Le nouveau propriétaire va aller chercher un
nouveau certificat d'enregistrement et d'immatriculation. Est-ce que cela
rejoindrait...
M. Ciaccia: Si cela améliore, oui,
définitivement.
M. Tardif: Est-ce que c'est conforme? Donc, M. le
Président, est-ce qu'il faut rédiger?
Le Président (M. Bissonnet): On va, sur proposition du
ministre, modifier l'article 32 qui se lira comme suit: "La personne qui
conduit un véhicule routier sur un chemin public doit avoir avec elle,
en plus des documents visés à l'article 87, le certificat
d'enregistrement et d'immatriculation du véhicule ainsi que
l'attestation d'assurance ou de solvabilité prévu par la Loi sur
l'assurance automobile. " Est-ce que l'amendement a l'article 15 est
adopté?
M. Ciaccia: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. Est-ce que
l'article 15, tel...
M. Ciaccia: Un instant, j'ai une question.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Aujourd'hui, lors de la vente d'un véhicule,
est-ce que les deux parties doivent être présentes à la
régie pour effectuer...
M. Tardif: C'est cela.
M. Ciaccia: À l'avenir, est-ce qu'il sera
nécessaire que les deux personnes soient là ou si vous avez le
transfert...
M. Vézina: Elles vont être présentes aussi,
mais il va y avoir un délai de 48 heures où tu vas pouvoir
circuler. Autrement dit, on peut faire le transfert en fin de semaine et se
rendre au bureau juste le lundi ou le mardi. La seule personne qu'il n'est pas
nécessaire qu'elle soit là, c'est le commerçant.
M. Ciaccia: Le commerçant. Un vendeur et un acheteur d'un
véhicule de particulier, aujourd'hui quand il y a une vente, les deux
doivent être au bureau de la régie pour effectuer le
transfert.
M. Tardif: C'est cela.
M. Ciaccia: Avec le nouveau système est-ce que cela va
demeurer que les deux doivent être présents en même temps
à la régie pour faire le transfert?
M. Tardif: Cela reste la même chose avec la
différence que, ayant endossé le certificat d'enregistrement, le
nouvel acquéreur a un délai de 48 heures pour procéder
à l'inscription ou à l'émission d'un nouveau certificat
d'enregistrement. On m'informe qu'on accepte déjà la procuration
et qu'on va continuer à le faire.
Le Président (M. Bissonnet): Avez-vous d'autres remarques,
M. le député de Mont-Royal? Est-ce que l'article...
M. Saintonge: M. le Président, juste une...
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Peut-être que je n'ai pas les esprits bien
clairs. Je ne suis peut-être pas bien vite. Je ne sais pas si c'est la
fin de session qui fait cela. Encore une fois, je vais peut-être vous
avouer que je suis régulier, mais cela ne semblait pas être le cas
que j'étais aussi difficile de compréhension. Je ne comprends pas
qu'on ait deux certificats... En fait, c'est le même papier qui vaut pour
deux certificats. Est-ce cela?
M. Tardif: Qui sert à deux fins.
M. Saintonge: Qui sert à deux fins. À ce moment, je
ne vois pas où est l'utilité qu'on n'ait pas eu un seul
certificat, point final. On a deux. (17 h 15)
M. Tardif: Parce que dans la quasi-totalité des cas, il y
a concordance entre les deux pièces. C'est-à-dire que le
véhicule possédé par une personne est aussi
autorisé à circuler sur les routes, mais il peut arriver des
espaces de temps entre transfert de véhicules d'une personne à
une autre chez un concessionnaire ou, peu importe, en fin de piste lors de la
mise au rencart, où ces deux droits-là, c'est-à-dire celui
de posséder le titre de propriété d'une part et le droit
de circuler d'autre part peuvent être dissociés. Â ce
moment-là, à l'heure actuelle on n'a pas d'espèce de
continuité d'un acte à l'autre. Il semble que la meilleure
façon de le faire c'est de faire en sorte que l'on puisse tenir compte
de la ' chaîne de propriété depuis le début
jusqu'à la fin et elle qui est maintenue indépendamment du droit
de circuler qui, lui, peut être saisonnier, périodique ou
épisodique.
M. Ciaccia: Si un certificat est émis à la
régie où est la continuité? Mais oui, le certificat
d'enregistrement est remis à la régie.
M. Tardif: D'accord, sauf que la personne qui cède la
propriété d'un véhicule, ayant endossé le document,
le nouvel
acquéreur demande, sur la foi de cette cession qu'il a obtenue
à l'endos du document, l'émission d'un nouveau certificat
d'enregistrement et d'immatriculation. On le suit de l'un à l'autre.
M. Saintonge: En fin de compte, ce que je peux comprendre c'est
qu'au départ, le concessionnaire qui a un véhicule neuf aura une
seule partie du certificat d'enregistrement de remplie.
M. Tardif: Voilà!
M. Saintonge: À un moment donné, il va le vendre
à quelqu'un.
M. Tardif: C'est cela.
M. Saintonge: Quand ta personne va le vendre, peut le faire
circuler sur le chemin public. En tout temps, le certificat d'immatriculation
et de propriété va être le même. Dans le fond, on ne
peut pas avoir un certificat d'immatriculation différent comme titulaire
du certificat de propriété.
M. Tardif: C'est cela.
M. Saintonge: De plus, il pourrait arriver un cas où
quelqu'un pourrait avoir un véhicule chez lui dans sa cour ou dans son
garage, qui ne circule pas, il ne serait pas immatriculé, à ce
moment-là il n'aurait pas besoin pour la nouvelle année de faire
émettre un certificat d'immatriculation, sauf qu'il faudra qu'il
renouvelle chaque année son certificat de propriété.
M. Tardif: Non.
M. Saintonge: Non? II est valide?
M. Tardif: Il est bon pour la durée de la possession.
M. Saintonge: De la possession? M. Tardif: Voilà!
M. Saintonge: Dans ses mains ce certificat-là va
être identifié comment à ce moment-là? Le certificat
d'immatriculation est renouvelé tous les ans.
M. Tardif: Tous les ans.
M. Saintonge: Si c'est le même papier, vous allez...
M. Tardif: II n'y a que la partie "enregistrement" qui est
remplie...
M. Saintonge: Oui.
M. Tardif:... qui atteste. D'accord?
M. Saintonge: Mais quand je reçois chez moi, M. le
ministre, je viens de recevoir il n'y a pas longtemps - étant dans les
"s", c'est le mois de novembre - mon fameux papier mais j'imagine que l'an
prochain cela doit être en vigueur. Quand je vais recevoir mon papier, il
va être rempli d'un bout à l'autre: les deux parties.
M. Tardif: C'est cela.
M. Saintonge: À ce moment-là, si je ne renouvelle
pas mon certificat d'enregistrement, celui de l'année
précédente est toujours valable.
M. Tardif: Attestant de votre titre de propriété
est toujours valable.
M. Saintonge: II est toujours valable. M. Tardif: C'est
cela.
M. Saintonge: Mais étant donné que je ne le
renouvelle pas l'année d'après, je ne recevrai pas un autre
papier de la régie pour me demander de renouveler mon certificat
d'immatriculation et on ne mettra pas les indications là-dessus de mon
certificat de propriété. Si mon auto est dans te garage pendant
deux ou trois ans, par exemple, si je décide de ne pas renouveler mon
certificat pour cette année, et qu'en 1987 ou 1988 je veux vendre mon
véhicule, je vais arriver avec mon certificat d'enregistrement et
d'immatriculation qui est le même certificat valide jusqu'en 1984 pour
faire une transaction en 1987 avec mon certificat d'enregistrement qui est la
propriété...
M. Tardif: D'enregistrement, M. Saintonge:
D'enregistrement.
M. Tardif: Parce que le certificat d'immatriculation sera
périmé.
M. Saintonge: Mon papier sera périmé mais il va
être inscrit. Ce sera le même papier, je n'aurai pas un papier que
je vais avoir renouvelé d'année en année.
M. Tardif: C'est cela.
M. Saintonge: Je n'aurai pas un papier à jour.
M. Tardif: L'enregistrement sera à jour.
M. Saintonge: Sauf qu'au niveau des tables de la régie,
l'enregistrement sera à jour, mais il n'y aura pas de date sur le
certificat d'enregistrement comme tel. Jamais.
M. Vézina: Voilà un bon exemple, si
vous le permettez, M. le Président.
Le Président (M. Bissonnet): M. Vézina pour le
ministre.
M. Vézina: Si, M. le député de Laprairie,
vous étiez dans le système actuel et que vous vouliez garder
votre voiture trois ans, chaque année vous devriez l'immatriculer,
renouveler votre immatriculation, pas besoin d'enlever les pneus dessus, mais
si vous le gardez dans la cour vous devez l'immatriculer, payer au moins un
mois de droit et là, faire une remise pour les mois que vous
décidez de le remiser. Tandis que là votre véhicule est
toujours enregistré. Vous arrivez trois ans après on a encore
l'enregistrement de votre véhicule et vous pouvez le remettre en
circulation.
M. Saintonge: J'aurais quand même dans ma possession un
papier qui dure trois ans, c'est cela que je veux dire.
M. Vézina: D'accord mais c'est toujours bon.
M. Saintonge: Mais tant que je ne renouvellerai pas mon
immatriculation vous ne m'enverrez pas la deuxième année à
nouveau.
M. Vézina: On le garde tout le temps votre véhicule
tandis que si vous l'envoyiez par exemple recycler, là il sortait
complètement du système. Là on va l'avoir encore et on va
savoir qu'effectivement il revient. On peut vous imposer, après trois
ans de non circulation, de faire une vérification mécanique par
exemple.
M. Saintonge: D'accord. M. Vézina: Tandis que
là...
M. Saintonge: Je comprends. La seule chose dans ma tête
c'est que j'avais toujours compris, d'après des discussions que nous
avions eues - vous pouvez parler vous n'étiez pas là vendredi.
Vendredi, nous parlions toujours d'un certificat d'enregistrement et d'un
certificat d'immatriculation. À mon avis, j'avais deux papiers,
c'étaient deux papiers distincts qui pouvaient être ensemble et je
ne comprenais pas. Ma position, c'est qu'étant donné que le
certificat d'enregistrement c'est pour attester la propriété, je
ne comprenais pas l'utilité actuellement que la personne qui circule sur
le chemin public avec les deux certificats dans ses mains... En fait, c'est un
papier qui comprend deux certificats c'est cela le trouble. Ce que je viens de
comprendre ce n'est pas certificat et certificat, c'est un certificat
d'enregistrement et d'imma- triculation, donc c'est un papier. C'est
évident qu'il est obligé de l'avoir dans une seule forme.
Autrement il me serait apparu utile à ce moment, comme je vous disais,
si pour éviter peut-être des problèmes au niveau de la
falsification de document ou même de signature de document par
quelqu'un... Si quelqu'un me vole mon véhicule - et des fois on voit des
gens qui laissent dans leur coffre à gants, l'enregistrement et toute la
paperasse - s'il a les deux papiers dans les mains, qu'il signe aux deux
places, qu'il imite ma signature et qu'il va au bureau d'enregistrement, qu'il
fait passer la transaction et qu'il encaisse le chèque. Bonjour Luc! On
va courir après longtemps. Si dans ce cas il y avait eu un certificat
d'enregistrement et un certificat d'immatriculation et que le certificat
d'enregistrement je le garde chez moi dans un coffret de sûreté,
à la banque ou chez moi et le certificat d'immatriculation dans mon
véhicule, alors, la personne qui veut voler quelque chose, qui vole mon
véhicule et que mon certificat d'immatriculation est dans le
véhicule il n'aura jamais mon certificat d'enregistrement à moins
de faire un vol chez nous ou d'aller à la banque et aller prendre mon
deuxième papier. Cela aurait pu contribuer à mon sens à
limiter les possibilités de vols de véhicules, ce pourquoi, si je
comprends bien, le certificat d'enregistrement a été
créé dans le fond.
Le Président (M. Bissonnet): M. Vézina, pour le
ministre.
M. Vézina: Mais voilà un autre bon exemple, M. le
Président, en ce sens et supposons que votre véhicule soit
volé demain. Ce que vous allez faire, vous allez aviser la police
d'abord et peut-être que vous allez oublier d'aviser la régie.
Vous allez aviser la police. La police va nous dire tout de suite: Le
véhicule de M. X, député de Laprairie a été
volé. Nous, ce qu'on enregistre tout de suite à la régie
c'est que sur votre certificat d'immatriculation on va marquer qu'il n'a pas le
droit de circuler et on va marquer: Véhicule volé. N'importe qui
se présentant à la régie maintenant quand on va resortir
l'enregistrement de ce véhicule, oup! il a été volé
et c'est tel individu qui l'avait et on va vous rapporter tout de suite le
véhicule.
M. Saintonge: Il n'y avait pas moyen de faire cela à ce
jour?
M- Vézina: Â ce jour, il y a moyen de faire cela
avec les véhicules qui sont dans le circuit, les véhicules qui
sortent du circuit on ne le sait plus.
M. Saintonge: Mais le véhicule qui sort du circuit,
d'accord, quand il est recyclé à
un moment donné.
M. Vézina: Quand il est recyclé, quand il est
enlevé de la circulation et qu'on ne sait pas où il est, il est
dans une cour de garage si c'est un véhicule usagé ou un
véhicule neuf. Il y a beaucoup de véhicules usagés. Il est
sorti du circuit ce véhicule, là on garde la ligne de
propriété exactement comme l'Ontario le fait.
Le Président (M. Bissonnet): S'il vous plaît!
À l'ordre!
M. Saintonge: Je suis convaincu que le député de
Bourassa ne comprenait pas tout cela.
M. Laplante:... cela a dû être long pour faire son
cours d'avocat.
Le Président (M. Bissonnet): À l'ordre! M. le
député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: L'enregistrement des liens le "Title Law" en Ontario,
il y a un "Chartered Mortgage".
M. Tardif: Non, en Nouvelle-Écosse, mais cela
n'apparaît pas sur le certificat, c'est seulement en
Nouvelle-Écosse que cela apparaît.
M. Saintonge: J'ai une autre question.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Si vous permettez. Quand il y a un transfert de
propriété, les 48 heures, j'imagine que si je veux circuler avec
le véhicule il faudra que le certificat d'immatriculation soit
transféré à mon nom. Pourquoi, dans l'autre cas, on a 48
heures pour faire le changement? Le changement va se faire en même temps
finalement, est-ce bien cela?
M. Vézina: Le transfert à la
propriété vous l'avez ici. Alors, vous signez cette partie, vous
me transférez le véhicule. Pendant les 48 prochaines heures je
peux prouver au policier qui m'arrête sur la route que ce véhicule
m'a été transféré et que, lundi matin, on passe
ensemble à la régie pour faire le transfert. C'est tout. J'ai ce
certificat endossé par vous, comme propriétaire. Alors, je peux
prouver au policier qu'effectivement, le véhicule m'a été
transféré et je suis encore dans le délai des 48 heures.
C'est tout.
M. Saintonge: C'est pour permettre à quelqu'un qui
acquiert un véhicule avant que l'immatriculation...
M. Vézina: C'est ça.
M. Saintonge:... soit à son nom...
M. Vézina: Pour permettre les fins de semaine et
les...
M. Saintonge:... et lui permettre de circuler pour autant que ses
assurances soient conformes, par exemple.
M. Vézina: C'est ça.
M. Saintonge: J'imagine, sinon il y aura un problème.
M. Ciaccia: Donc, le délai des 48 heures va se retrouver
dans la réglementation et non dans la loi.
M. Vézina: C'est ça. C'est dans la
réglementation.
M. Saintonge: Jusqu'ici, ce n'était pas comme
ça.
M. Vézina: Non.
M. Saintonge: II y aurait eu une possibilité que ce soit
comme ça, quand même, jusqu'à maintenant.
M. Vézina: Non, pour les commerçants garagistes,
à l'heure actuelle, ce sont les formules dont on a parlé tout
à l'heure...
Des voix: Hier.
M. Vézina: Hier et avant-hier.
M. Saintonge: Oui, les MC-2.
M. Vézina: Les MC-2. Je confonds avec autre chose. Les
M2C, plutôt.
M. Saintonge: Les M2C, oui.
M. Vézina: Effectivement, c'est à partir de cela
que vous pouvez transférer. C'est à partir de la formule IM-11,
qui est un certificat temporaire, que vous pouvez circuler.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a d'autres
remarques sur l'article 15? Est-ce que l'article 15 tel qu'amendé est
adopté.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): Adopté. Article 16. Il
y a un amendement, proposé par le ministre, qui est de remplacer le
deuxième alinéa de l'article 57 par le suivant: "Le premier
alinéa ne s'applique pas au propriétaire qui cède le droit
de propriété d'un véhicule routier donné en
location
pendant au moins un an ni à un cas de cession d'un
véhicule prévu à l'article 42. 1. " Il s'agit d'un
amendement à l'article 16 et plus précisément à
l'article 36 du Code de la sécurité routière. C'est
l'article 37, c'est ça.
M. Saintonge: L'amendement est à l'article 37, M. le
Président.
Le Président (M. Bissornnet): C'est l'article 37. Il y
aura un autre amendement apporté par le ministre pour ajouter un article
à l'article 37. Nous viendrons à ce deuxième amendement
après avoir adopté ou non le premier amendement à
l'article.
M. Tardif: Le premier amendement à l'article 37 est pour
clarifier la notion de la personne qui loue un véhicule, puisque cela
posait le problème de savoir qui louait. Était-ce le locataire ou
le locateur à qui on voulait se référer à ce
moment-là? De sorte que, maintenant, on parle d'une personne qui donne
en location, lorsqu'on veut parler du locateur. Donc, on a déjà
adopté un amendement semblable dans les définitions du
début, je pense. Donc, simple concordance ici.
Dans le cas de l'article 37. 1, c'est le cas des véhicules qui
sont offerts en location ou donnés en location pour une période
de plus d'un an. Or, dans ce cas-là, étant donné que
l'immatriculation est rattachée au droit de circuler accordé au
propriétaire de véhicule et que le locataire, pour une
durée de plus d'un an, est considéré, aux fins du Code de
sécurité routière et de l'immatriculation, comme
propriétaire. C'est donc lui qui doit obtenir l'immatriculation du
véhicule qu'il loue à long terme. Donc, c'est tout ce que cela
fait.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a des
remarques sur le premier amendement?
M. Saintonge: On va aller aux amendements avant d'aller à
l'article 34.
M. Ciaccia: Il n'y a pas de problème.
M. Saintonge: J'aurais aimé peut-être discuter de
l'article 34 avant d'en arriver à l'article 36 ou à l'article
37.
Le Président (M. Bissonnet): Comme nous en sommes à
l'article 16, vous pouvez discuter des articles 34, 35, 36 et 37.
M. Saintonge: D'accord et on adoptera les amendements
ultérieurement.
Le Président (M. Bissonnet): C'est ça.
M. Saintonge: J'aurais une question concernant l'article 34.
M. Tardif: Oui.
M. Saintonge: Quand on dit: "Lors de la cession du droit de
propriété d'un véhicule routier entre deux personnes qui
ne sont pas des commerçants, des assureurs ou des recycleurs - le monde
ordinaire, d'accord -le cédant doit, sans délai, remettre
à la régie le certificat d'enregistrement, après l'avoir
endossé. " Comment cette remise-là va-t-elle se faire?
M. Tardif: C'est ce qu'on a indiqué tantôt. Dans un
premier temps, le cédant remplit la partie à l'endos du
certificat d'enregistrement et d'immatriculation indiquant qu'il a
cédé le véhicule à M. Untel.
M. Saintonge: D'accord.
M. Tardif: À ce moment-là, les personnes en
question - on admet aujourd'hui déjà la procuration - peuvent se
présenter à la régie ou l'une d'elles peut se
présenter à la régie pour demander l'émission d'un
nouveau certificat d'enregistrement et d'immatriculation. À ce
moment-là, l'ancien certificat est remis à la régie.
M. Saintonge: Cela se fait en main propre.
M. Tardif: C'est ça.
M. Saintonge: Les deux vont être présents
physiquement.
M. Tardif: C'est ça.
M. Saintonge: D'accord. À l'article 35, on parle de
cession. Maintenant, à ce moment-là... (17 h 30)
M. Tardif: Entre un commerçant et un particulier.
M. Saintonge:... et un individu, un particulier.
M. Tardif: Le certificat d'enregistrement, après avoir
été endossé par le commerçant... Donc, c'est la
même procédure. Tantôt, c'était entre particuliers ou
véhicules...
M. Saintonge: Oui, mais, là, le particulier va remettre au
commerçant le certificat d'enregistrement après l'avoir
endossé et le commerçant, à ce moment-là, doit sans
délai le remettre à la régie. De quelle façon sa
remise va-t-elle se faire? Est-ce en main propre ou quoi? Est-ce qu'il devra se
présenter au bureau des licences, par exemple?
M. Tardif: Non, il est prévu, dans le cas des
commerçants, étant donné que ceux-ci seront sujets
à l'obtention d'un permis de la régie, dorénavant,
l'émission d'une carte d'identité du commerçant permettant
à celui-ci de transiger en vrac un certain nombre de transactions
survenues au cours d'une période de temps.
M. Saintonge: Cette affaire de vrac se fera en se
présentant à un moment donné avec un certain nombre de
certificats. Mais est-ce qu'il ne sera pas soumis au délai de 48 heures?
Non, pas dans ce cas-là.
M. Tardif: Non.
M. Saintonge: Si on regarde l'article précédent...
D'accord, "qui ne sont pas des commerçants".
M. Tardif: II cède son véhicule à un
commerçant qui, on peut le présumer, n'a pas la même
hâte de circuler sur la route. Mais techniquement, rien ne
l'empêcherait de le faire s'il voulait le faire.
M. Saintonge: Les 48 heures étaient pour couvrir le cas
entre deux particuliers, point,
M. Tardif: C'est cela.
M. Saintonge: D'accord. Donc, la transmission par le
commerçant en vrac d'un certain nombre de certificats se fera par
lui-même, en personne, à un bureau de la régie.
M, Vézina: Par lui-même ou un de ses
employés.
M. Saintonge: Ou un de ses employés qui aurait une
procuration. Le problème, et c'est important au niveau du certificat,
est que souvent, on sait que des avis ou des papiers sont transmis par la
régie, envoyés par la poste et des choses comme cela. Dans ce
cas, ce peut être important que ça ne soit pas fait par la poste
parce que n'importe qui pourrait prendre possession du fameux certificat. On y
reviendra peut-être plus loin. Je ne sais pas si cela a été
modifié.
On sait par exemple que pour un avis de suspension de permis de conduire
pour facultés affaiblies, normalement, le juge peut garder son permis de
conduire. Si quelqu'un accumule jusqu'à douze points de
démérite, son permis est suspendu. Il reçoit un avis chez
lui six mois plus tard pour lui dire que son permis était
suspendu pour trois mois à compter des six mois
précédents.
M. Tardif: On en parle plus loin.
M. Saintonge: Vous en parlez plus loin?
On va y revenir, d'accord. Je devance trop.
Le Président (M. Bissormet): M. le député de
Mont-Royal.
M. Saintonge: Dans ce cas, il n'y aura pas de danger qu'il
s'applique quelque chose actuellement, vu que les transferts se font en
personne. Parfait!
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Prenons l'article 36. Un commerçant qui vend
à un acheteur, il remet le certificat d'enregistrement à
l'acheteur et l'acheteur, lui, remet ce certificat à la régie. Le
commerçant, non seulement remet le certificat d'enregistrement à
l'acheteur, mais il avise la régie qu'il l'a remis à l'acheteur.
Voulez-vous me dire comment cela se fait? Est-ce qu'il prend le
téléphone pour appeler la régie? Est-ce qu'il écrit
une lettre? Qu'est-ce qu'il fait?
M. Tardif: II endosse. Après l'avoir endossé...
M. Ciaccia: Oui. Après l'avoir endossé, il doit
aviser la régie. Il l'endosse, le remet à l'acheteur; l'acheteur
le prend et le remet à la régie.
M. Tardif: M. le Président, cela rejoint ce que l'on
disait tantôt.
M. Ciaccia: Je ne comprends pas.
M. Tardif: Effectivement, tout ceci peut se faire. Le vendeur
remplit le formulaire à l'effet qu'il l'a vendu au citoyen Tartempion.
On peut penser que dans un cas les deux vont se présenter à la
régie et demander à la régie de procéder à
l'émission d'un nouveau certificat d'enregistrement et
d'immatriculation. De la même manière que si la transaction se
fait un vendredi soir, par exemple, la personne aura 48 heures pour
procéder à l'enregistrement dudit véhicule.
M. Ciaccia: Le processus que vous décrivez, le transfert,
je peux le comprendre, mais ce n'est pas ce que l'article dit. L'article
prévoit que le commerçant va endosser et transférer
à l'acheteur...
M. Tardif: Et aviser.
M. Ciaccia: II va aviser la régie de cette transaction.
Comment va-t-il faire ça? Non seulement va-t-il aviser la régie
mais l'acheteur va prendre ce certificat et le remettre à la
régie.
M. Saintonge: Il y a un problème parce
qu'aux articles 34 et 35, c'est le cédant qui remet le certificat
et à l'article 36 c'est le cessionnaire. Il y a quelque chose qui ne
marche pas. Il y a un avis à donner par le cédant. Je ne sais pas
si vous regardez attentivement...
M. Ciaccia: Moi je suis perdu, l'acheteur va être perdu, le
cessionnaire va être perdu, l'automobile va être perdue.
Le Président (M. Bissonnet): Un député
è la fois s'il vous plaît!
M. Saintonge: À l'article 34 on dit: "Lors de la cession
d'un droit de propriété entre deux individus, le cédant,
sans délai, doit remettre è la régie le certificat
d'enregistrement après l'avoir endossé. " C'est le
cédant.
À l'article 35 on est dans le cas d'un transfert entre un
individu...
M. Tardif: Sauf qu'on prévoit toujours la
possibilité qu'il y ait un décalage de 48 heures et que le
cédant, l'ayant remis au cessionnaire... Que celui qui reçoit le
véhicule en quelque sorte doive le remettre à la régie
lorsqu'il ira renouveler son certificat d'enregistrement et d'immatriculation.
C'est ça? Ce qu'on a expliqué tantôt. D'accord? Les deux
opérations peuvent être distinctes dans le temps pour accommoder
les gens.
M. Saintonge: Oui.
M. Tardif: D'accord? On en convient? II s'agit d'une cession
entre deux personnes.
Quant à une cession d'un commerçant à un individu,
si je comprends bien, l'individu remet au commerçant à qui il
transfère son véhicule, la plaque, la cession du droit de
propriété et le commerçant doit en informer la
régie.
Troisième cas, c'est...
M. Saintonge: Doit sans délai le remettre à la
régie.
M. Tardif: Qui ça?
M. Saintonge: À l'article 35...
M. Tardif: Oui.
M. Saintonge: La cession au droit de propriété d'un
véhicule par un particulier à un commerçant...
M. Tardif: Oui.
M. Saintonge: Le particulier remet au commerçant le
certificat après l'avoir endossé et c'est le commerçant
qui doit le remettre sans délai à la régie. D'accord? Je
comprends ça, ça va bien.
M. Tardif: D'accord, ça va.
M. Saintonge: On va arriver à l'article 36 et je
reviendrai...
M. Tardif: Le troisième cas c'est le cas inverse,
c'est-à-dire la cession du commerçant au particulier.
M. Saintonge: D'accord.
M. Tardif: Le commerçant remet le véhicule au
particulier et endosse le certificat. Il y a là la question de l'avis
à la régie qui j'imagine, fait partie des informations qui sont
transmises en vrac par le commerçant des transactions qu'il a
effectuées.
Le Président (M. Biasonnet): M. Vézina.
M. Vézina: Au moment où on a enregistré le
véhicule chez le concessionnaire, on a vu que c'était un seul
certificat où il y avait une partie enregistrement et une partie
immatriculation. Effectivement, dans la partie immatriculation, quand on a
enregistré le véhicule chez le concessionnaire, on a
marqué: Interdit de circuler. Cette partie-la n'est pas bonne.
Ce qu'on pensait faire, c'est que le concessionnaire endosse le
certificat d'enregistrement, vous le donne parce que vous venez d'acheter le
véhicule et il envoie en vrac l'autre partie qui est marquée "ne
doit pas circuler" mais qui a encore toutes les mêmes informations
qu'à la régie, de façon qu'on puisse contrôler
à un moment donné de deux façons que le véhicule a
été vendu. C'est tout.
M. Saintonge: II ne pourra pas circuler. même pas pour 48
heures. Il faudra qu'il ait un permis temporaire.
M. Tardif: Est-ce que le permis temporaire du garagiste est
encore disponible?
M. Saintonge: L'ancienne formule qu'on appelait...
M. Vézina:...
M. Saintonge:... qui mettait... On voit ça souvent...
M. Vézina: II n'y a plus de ça.
M. Saintonge: II n'y a plus de ça.
Le Président (M. Bissonnet): M. le
député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Qu'est-ce qu'il va envoyer à la régie?
Il y a deux parties: l'enregistrement et l'immatriculation. Il va envoyer
l'immatriculation à la régie?
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia: Est-ce qu'il a une immatriculation à ce
moment-là?
M. Vézina: Ce que je viens de dire c'est que quand on
émet l'enregistrement il y a toujours la partie immatriculation. C'est
toujours un document qu'on émet. Dans la partie immatriculation c'est
marqué "interdit de circuler".
M. Ciaccia: Interdit de circuler.
M. Vézina: II va donc envoyer cette partie-là en
vrac. Ils viennent à la régie cinq fois par semaine à
certains endroits.
M. Tardif: II y a un numéro d'identification qui permet de
faire l'interface ou le mariage des deux parties lorsque l'individu va se
présenter à la régie pour faire immatriculer son
véhicule.
M. Saintonge: Pourquoi à ce moment-là, M. le
Président, dans un cas comme celui-là, si le commerçant a
le certificat en main... Le certificat de propriété ou le
certificat d'enregistrement va être à son nom, il va le
transférer à son acheteur, mais sur le certificat
d'enregistrement, ce sera marqué "interdit de circuler". La seule
façon que...
M. Tardif:... certificat d'immatriculation.
M. Saintonge: La seule façon pour le bonhomme de prendre
l'auto, pour l'acheteur qui veut circuler, il va falloir qu'il se
présente au bureau des "licences" pour aller chercher un certificat
d'immatriculation. C'est à ce moment-là qu'il va remettre tout
cela. Mais le vendeur n'aura pas besoin d'aller avec lui dans ce cas
précis. C'est pour cela qu'on dit que le cessionnaire ne pourra pas
circuler avec son véhicule. Il va être au garage. Quand même
il aurait le transfert de propriété, ce véhicule va
toujours rester au garage et il ne sera jamais chez lui, à moins qu'il
le fasse transporter chez lui par "towing". Il ne peut pas circuler avec ce
véhicule sur le chemin public. Quand il va aller au bureau des
"licences" éventuellement, il va amener le certificat et il va remettre
le certificat d'enregistrement à la régie...
M. Tardif: À moins que le propriétaire, le
garagiste, désire accommoder son client, il gardera le titre de
propriété jusqu'à l'ouverture du bureau de la régie
et il émettra une plaque X. Le garagiste sera donc propriétaire
du véhicule. Il aura le papier d'enregistrement et pourra faire cela
pour l'accommoder.
M. Saintonge: S'il y a un accident, il va avoir un petit
problème.
M. Tardif: Ce sont des choses qui se font présentement
pour accommoder, mais...
M. Ciaccia: Si vous me dites que le commerçant va
transférer l'enregistrement à l'acheteur et l'avis, c'est qu'il
va transférer, il va envoyer l'autre document...
M. Tardif: À la régie.
M. Ciaccia:... à la régie. Pourquoi ce ne serait
pas plus facile de le spécifier de cette façon-là? Ce
n'est pas un avis à la régie. C'est un document qui va être
envoyé.
M. Tardif: Non, mais il ne doit pas envoyer un avis et aviser la
régie de cette cession.
M. Ciaccia: Mais ce n'est pas aviser. C'est de remettre à
la régie... Si j'ai bien compris, ce document-ci va être
remis...
M. Tardif: D'accord.
M. Ciaccia:... à l'acheteur et ce document-ci va
être remis à la régie. Ce n'est pas un avis à la
régie. Celui-ci va être remis à la régie.
Ma deuxième question, vous semblez rendre les règles pour
le concessionnaire plus difficiles que pour les individus. À l'article
34, cela semble plus simple. La procédure entre individus, cela semble
beaucoup plus simple que pour les concessionnaires,
M. Tardif: Parce que, dans le cas des concessionnaires, M. le
Président, c'est un des cas où l'on peut avoir un très
grand nombre de véhicules n'ayant que le certificat d'enregistrement ou
la partie dite d'enregistrement de véhicules qui n'ont jamais
circulé comme tel et sur lesquels on n'a pas de renseignement. Si on dit
qu'on veut suivre la chaîne de possession depuis le début
jusqu'à la fin, la seule exigence additionnelle, c'est qu'ils nous
envoient la partie d'immatriculation comme telle pour qu'on puisse faire le
mariage entre les deux.
M. Ciaccia: Plutôt que de les aviser, est-ce que ce ne
serait pas plus convenable de transférer...
M. Tardif: Tout à fait d'accord si c'est cela l'objectif
qui est poursuivi....
M. Ciaccia:... de remettre à la régie la partie de
- je ne sais pas comment vous l'identifiez...
M. Tardif: Doit remettre au cessionnaire le certificat
d'enregistrement après l'avoir endossé.
M. Ciaccia: Et remettre à la régie le certificat
d'immatriculation, qui est écrit "invalide".
M. Tardif: Est-ce qu'on peut demander à M. Lalande
d'intervenir?
M. Lalande (Georges): Pour reprendre l'exemple du
député de Laprairie, si vous avez un véhicule que vous
voulez céder, vous vous rendez, pour la plupart des cas, chez un
concessionnaire. Pour votre véhicule que vous vendez, que vous
cédez au concessionnaire, votre vieux véhicule, vous remettez le
certificat d'enregistrement, vous l'endossez et vous le remettez au
concessionnaire. Si le concessionnaire vous vend un nouveau véhicule, ce
qui est la plupart des cas, les délais sont prescrits par
règlement, mais on parle d'un délai d'à peu près
deux jours pour permettre au nouvel acquéreur de prendre la plaque qu'il
a sur son vieux véhicule pour la mettre sur le nouveau véhicule
et se rendre au centre de service de la régie pour pouvoir immatriculer
et enregistrer son véhicule. C'est le cas précis pour ne pas que
l'individu qui arrive avec un véhicule chez le concessionnaire soit
obligé de s'en aller à pied au centre de service pour aller
l'immatriculer.
M. Saintonge: Comme c'est le cas actuellement d'ailleurs. (17 h
45)
M. Lalande: Actuellement, non, il n'a pas à le faire parce
qu'il y a des immatriculations temporaires qui sont délivrées par
le commerçant - il en a le pouvoir - afin que ce dernier puisse aller
immatriculer son véhicule. C'est le cas quand vous achetez
immédiatement un nouveau véhicule, vous faites un transfert de
véhicule.
Dans les cas où vous vendez votre vieux véhicule et que
celui-ci est dans la cour du concessionnaire, avec un certificat
d'enregistrement - c'est pour cela qu'il est important, à l'article 36,
de dire que le commerçant devra venir aviser la régie. Encore une
fois, les délais seront à préciser par règlement,
mais on parle d'un délai de cinq jours, en vrac, pour toujours s'assurer
que la régie est au courant qui est propriétaire du
véhicule - le commerçant devra venir aviser la régie dans
un délai ne dépassant pas cinq jours, pour s'assurer que la
régie a toute cette information, à savoir que c'est le
commerçant qui est propriétaire de tel véhicule.
M. Tardif: M. le Président.
Le Président (M. Bissonnet): Oui.
M, Tardif: Cela reste un contrôle ex post facto,
étant donné que le client, achetant une voiture le vendredi chez
un concessionnaire, se voit remettre par celui-ci le certificat
d'enregistrement dûment endossé. Le concessionnaire conserve la
partie immatriculation, qu'il décidera d'envoyer à la
régie dans des délais à déterminer par
règlement; les concessionnaires nous demandent un délai de six
jours; vous avez parlé de cinq jours, mais peu importe. Imaginons que
c'est cinq jours. Cependant, dès le lundi, le client se présente
à la régie et dit: Je voudrais immatriculer mon véhicule
pour pouvoir rouler avec celui-ci. La régie n'ayant pas reçu la
partie immatriculation, marquée "interdit de circuler" va
néanmoins émettre les plaques. Ce n'est que par la suite que
l'interface se fera et viendra confirmer, après coup, qu'il y a eu
véritablement cession du commerçant Untel à M. Untel.
C'est cela?
Une voix: C'est exact.
M. Tardif: Donc, ce ne sont pas nécessairement deux
opérations simultanées dans le temps.
M. Saintonge: Sauf que la deuxième, celle du
commerçant, va probablement arriver bien après que toute
l'affaire va être réglée. Vous avez toujours la
question...
M. Tardif: Oui.
M. Saintonge:... quand on parle aux articles 34, 35 et 36 "sans
délai", qu'est-ce que cela veut dire?
M. Lalande: Ce sont les délais administratifs qui auront
à être précisés par règlement.
M. Saintonge: Cela peut être... Quand vous avisez la
régie, cela va se faire par une formule quelconque, j'imagine. Ce ne
sera pas le même papier qui va revenir. L'exemple du ministre n'est
peut-être pas valable parce que je pense, si je comprends la situation,
que si je veux acheter un véhicule neuf, il n'y aura pas de permis
d'immatriculation, il va seulement y avoir le certificat d'enregistrement et il
va être remis à l'acheteur. Je vois "sans délai le
transmettre à la régie" et l'obligation du commerçant,
c'est d'aviser la régie, à ce moment-là. C'est bien
cela?
M. Lalande: Dans le cas d'un véhicule
neuf, la semaine dernière, on a parlé que le
concessionnaire va devoir, quand ce dernier sera livré par le fabricant
dans sa cour, venir l'enregistrer à la régie. Donc, on aura saisi
toutes les données de ce véhicule.
M. Saintonge: Oui.
M. Lalande: Quand, plus tard, quelqu'un viendra pour...
M. Saintonge: L'acheter.
M. Lalande:... acheter ce véhicule, donc il devra
l'immatriculer. Il se présentera à la régie avec le
certificat d'enregistrement et nous aurons avisé la régie. La
régie fera le "matchage" pour savoir si c'est bien le bon enregistrement
avec ce qui a été précisé par la régie; avec
ce certificat d'enregistrement, il pourra avoir le nouveau certificat
enregistrement-immatriculation. Il lui sera donné au complet, ce qui lui
donnera le droit de circuler.
M. Saintonge: Est-ce qu'on se retrouve dans le cas de l'article
36, dans un tel cas?
M. Lalande: Dans le cas...
M. Saintonge: C'est la cession...
M. Lalande:... de l'article 36, c'est la cession d'un
commerçant à un particulier.
M. Saintonge: Oui. Cela peut être le cas que vous venez de
décrire.
M. Lalande: Oui.
M. Saintonge: Le commerçant qui va céder le
véhicule, même s'il est neuf, va avoir, à ce
moment-là, un certificat d'enregistrement. Quand je veux acheter un
véhicule comme individu, je me présente chez le
commerçant, il a simplement un certificat d'enregistrement, pas
d'immatriculation, il est blanc.
M. Tardif: C'est-à-dire non...
M. Saintonge: Interdit de circuler.
M. Tardif: Je m'excuse, on l'a dit tantôt. Le certificat
d'immatriculation aurait été rempli au même moment et une
partie des renseignements se recoupe sur les deux pièces. Sauf qu'il n'y
a pas...
M. Saintonge: D'accord.
M. Tardif:... de numéro de plaque. Et sur la partie
certificat d'immatriculation, c'est marqué "interdit de circuler".
M. Saintonge: C'est cela.
M. Tardif: Sauf que le numéro de série du
véhicule est identifié - d'accord? - sur ledit document, le
numéro d'identification.
M. Saintonge: Donc, il va garder... M. Tardif: C'est
cela.
M. Saintonge: C'est ce document-là, je suppose... Pour
aviser la régie de la cession...
M. Tardif: Bon.
M. Saintonge:... le commerçant va se servir de ce
document-là pour l'envoyer.
M. Tardif: Maintenant, attention. Là...
M. Saintonge: II faut qu'il y ait l'obligation par l'article
37.
M. Tardif:... le député de Mont-Royal nous dit
"aviser"...
M. Ciaccia: Oui.
M. Tardif:... c'est une chinoiserie, c'est une formalité
additionnelle.
M. Ciaccia: Je voulais savoir ce que cela voulait dire.
M. Tardif: Il dit: Est-ce qu'on ne pourrait pas...
M. Ciaccia: Ce n'est pas moi, je n'ai pas dit "chinoiserie".
M. Tardif: Non, non, il n'a pas dit cela. Non, c'est
évident!
M. Ciaccia: Bien non, bien non, je ne dirais jamais des choses
semblables!
M. Saintonge: C'est le premier ministre qui dit celai
M. Tardif: M. le Président, est-ce qu'on ne pourrait pas
simplement mettre "qu'il doit envoyer le bordereau". Je vous ferais remarquer
que, s'il relit attentivement la lettre de la Corporation des concessionnaires,
ceux-ci demandaient de pouvoir être dotés de terminaux
d'ordinateur permettant de transiger avec la régie de sorte qu'on
pourrait concevoir qu'une façon d'aviser la régie serait de..
M. Ciaccia: Je voudrais vous poser une autre question.
M. Tardif: D'accord. C'est peut-être mieux de garder cette
souplesse.
M. Ciaccia: Quand vous avez le
certificat d'enregistrement, l'acheteur le prend et s'en va avec.
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia: Qu'est-ce que cela va donner le jour suivant? Ils
vont prendre ce document-ci et vont l'envoyer à la régie cinq ou
six jours après. Qu'est-ce que cela va donner? Ce n'est pas juste une
autre formalité qui n'ajoute rien? Une fois que l'acheteur a ce
document-ci, il s'en va et va dire à la régie...
M. Tardif: C'est cela.
M. Ciaccia:... Donnez-moi une immatriculation et un nouvel
enregistrement. Cela va à la régie et la régie va lui en
donner un autre.
M. Tardif: C'est cela.
M. Ciaccia: Cinq jours après, quand cela entre dans le
bureau de la régie, qu'est-ce que cela va donner?
M. Tardif: Cela vient tout simplement permettre de confirmer
qu'il y a eu, effectivement, cession d'un à l'autre.
M. Ciaccia: Non, non, pas cela. La cession, c'est cela.
M. Tardif: C'est l'endossement.
M. Ciaccia: Vous ne voulez pas céder deux fois.
M. Tardif: II n'y a qu'une seule cession.
M. Ciaccia: Une fois qu'il a ce document, c'est la cession, et
l'avis de la cession, la régie le reçoit. Qu'est-ce que cela va
donner de recevoir ce petit papillon cinq ou six jours après? Le
contrôle des cessions se fait par cela. Envoyer à la régie
quelque chose qui dit "invalide", pas bon pour circuler, qu'est-ce que cela va
leur donner? Cela va ajouter de la paperasse.
Le Président (M. Bissonnet): M. le ministre.
M. Lalande: À chaque fois que quelqu'un se
présente, un nouvel acquéreur, pour immatriculer un
véhicule, si c'est pour immatriculer immédiatement, les deux
fonctions se font en même temps. L'immatriculation comprend toujours
l'enregistrement, mais l'enregistrement ne comprend pas nécessairement
l'immatriculation. Si je me présente à un bureau pour
immatriculer, l'enregistrement va se faire en même temps.
M. Ciaccia: L'individu...
M. Lalande: Plus que cela, sur l'enregistrement, nous avons un
autre numéro qui est un numéro de référence pour
bien s'assurer que ce n'est pas un enregistrement qui est faux parce que cet
enregistrement sera saisi; il aura un numéro de référence
interne de la régie et il y aura toujours un "matchage"
nécessaire qui devra se faire.
M. Ciaccia: Je pense que je me suis mal expliqué. Cela ne
répond pas à ma question quant à ces deux documents.
Celui-là s'en va à la régie. L'acheteur remet
l'enregistrement à la régie et reçoit un document qui
inclut l'enregistrement et l'immatriculation. Subséquemment, quand il va
y avoir un transfert, on sait ce qui va se produire avec l'enregistrement et
l'immatriculation. On peut suivre cela. Mais que vient faire dans le
décor cette affaire-ci?
M. Tardif: On a un contrôle additionnel à la fin,
c'est tout.
M. Saintange: M. le Président, si je regarde l'article 37,
on dit: "Lors de la cession du droit de propriété d'un
véhicule routier, le cédant, individu où
commerçant, doit remettre à la régie le certificat
d'immatriculation et la plaque d'immatriculation. " Cela pourrait être,
dans les deux cas, une des deux façons. Est-ce que, dans le cas qu'on
mentionnait tantôt, celui d'un commerçant qui détient sur
son terrain un véhicule neuf dont le certificat d'enregistrement est
rempli au complet, le certificat d'immatriculation rempli en partie sauf le
numéro de plaque, etc.
M. Tardif: Interdit de circuler.
M. Saintonge:... il faudra qu'il envoie aussi ce document
à la régie?
M. Tardif: Oui.
M, Saintonge: À ce moment, c'est inutile d'aviser la
régie de la cession comme on le donne à l'article 36 parce qu'il
faudra qu'il envoie, selon l'article 37, le fameux petit papier. Cela va avoir
le même effet.
M. Tardif: C'est cela qu'on dit, M. le Président, et une
liaison électronique pourrait permettre aux concessionnaires d'aviser la
régie qu'il y a eu cession effective, cette liaison pouvant se faire en
tout temps, même après les heures de fermeture, et être
entrée dans l'ordinateur.
M. Ciaccia: Pourquoi ne donnez-vous pas les deux documents
à l'acheteur? Si vous voulez contrôler...
Le Président (M. Bissonnet): M. Vézina pour M. le
ministre.
M. Vézina: Vous me permettrez de vous dire pourquoi on
veut que cela soit avisé.
M. Saintonge: Oui.
M. Vézina: Supposons que vous êtes un
commerçant du Nouveau-Brunswick et vous avez... Reprenons cela. Vous
êtes un commerçant du Québec qui avez vendu une automobile
à quelqu'un du Nouveau-Brunswick. C'est un véhicule du
Québec qui s'en va au Nouveau-Brunswick. Il n'y a rien chez nous qui va
nous dire, comme commerçant du Québec, que vous n'avez pas encore
ce véhicule sur votre terrain, sauf le jour où vous nous avisez
que ce véhicule est parti. Quand vous allez nous envoyer cette plaque,
on va dire: Le véhicule, il est sorti.
M. Saintonge: On va avoir un méchant problème
là parce que le cessionnaire qui est obligé de remettre le
certificat à la régie, s'il est parti au Nouveau-Brunswick, bye
bye! Luc!, vous allez courir après longtemps.
M. Tardif: Cela se présente toujours dans un contexte de
véhicule neuf. Imaginons le député de Mont-Royal...
M. Saintonge: Vrai ou faux? Je ne le sais pas. Le problème
est important. Je vous comprends, je comprends votre point, mais si on veut le
sortir du réseau?
M. Tardif: On raisonne toujours dans le contexte du
véhicule neuf. Imaginons le député de Mont-Royal, grand
collectionneur de voitures anciennes de valeur, se présentant chez un
dépositaire et décidant d'acheter ce véhicule qu'il
regardait chaque fois qu'il passait sur cette rue. Il décide de
l'acquérir, non pas pour l'immatriculer, mais pour l'ajouter à sa
collection. À ce moment-là, la régie, comment sera-t-elle
informée de cette acquisition si le garagiste ne lui envoie pas une
copie un avis de la vente, ou enfin...
M. Saintonge: L'obligation, M. le Président...
M. Tardif: Lui devra transférer le certificat
d'enregistrement quand même, c'est vrai. Donc, mon exemple...
M. Saintonge: Dans votre cas, je ne sais pas si vous pouvez
répondre à ma question. Vous avez commencé à
expliquer et je vous ai interrompu, mais je pense que c'est important pour un
véhicule à l'extérieur, si on veut vraiment s'assurer d'un
système qui n'aura pas, à un moment donné, une patte en
l'air. Dans le cas du cessionnaire qui doit sans délai remettre à
la régie le certificat d'enregistrement qui ne lui appartenait pas, qui
était au cédant, le cédant ne l'a plus dans les mains;
s'il s'en va au Nouveau-Brunswick, il n'y a aucune façon pour nous, au
niveau de la loi, d'aller chercher ça au Nouveau-Brunswick et d'obliger
la personne à nous le remettre, s'il ne l'a pas remis.
Je comprends que le gars l'aura en sa possession, sauf qu'il va circuler
avec un papier qu'il n'a pas à avoir, en fait. Le seul cas qui restera
à la régie, je le comprends, par l'avis, d'accord, mais comment
fait-on pour obliger l'acheteur d'un véhicule au Québec à
remettre le certificat à la régie avant de sortir du
Québec? Autrement, le système peut être
déphasé, vous avez un véhicule sur le chemin avec un
certificat qui n'est pas valable et il peut circuler pendant un an.
M. Ciaccia: On n'est pas sorti du bois.
M. Saintonge: À moins qu'il ne soit transporté par
une remorque là-bas.
M. Tardif: Où est-ce qu'on était rendu? Â
l'article 34?
M. Ciaccia:... la Régie de l'assurance-maladie.
Le Président (M. Bissonnet): Est-ce qu'il y a d'autres
remarques sur l'article 16...
M. Saintonge: L'explication que M. Vézina nous donnait
tantôt, est-ce que c'est complet? Je vous ai interrompu. Par exemple,
vous parlez de quelqu'un qui sort du Québec, on pourrait arriver avec
une espèce de trou dans la loi. Est-ce que vous êtes d'accord avec
moi? Le cessionnaire qui aura en main le certificat d'enregistrement du
cédant, s'il ne le remet pas et que le véhicule sort du
Québec, on a un problème.
M. Vézina: Ce qu'on veut savoir en tout temps, c'est
être capable de dire au concessionnaire, et le concessionnaire avec nous:
On est capable de faire la réconciliation entre ce qu'on a dans nos
livres par rapport à ce que vous avez sur le terrain. C'est tout ce
qu'on fait. Il faut être capable de faire la réconciliation, c'est
un peu une réconciliation du même type qu'une
réconciliation de banque, à un moment donné. Il faut
être capable de dire: Nous, on a ça dans nos livres à votre
nom; vous en avez combien? Il va dire: Écoute, j'en ai bien plus que
cela. Comment ça, tu en as plus que cela? Ceux-là, je les ai
transférés, mais ils ne sont jamais arrivés dans le
décor. Ou bien ils ont été volés, ou bien ils sont
disparus du circuit. C'est ça.
M. Tardif: Est-ce que, M. le Président,
les articles 34, 35, 36 et 37 sont adoptés?
Le Président (M. Bissonnet): Premièrement, pour
l'article 16, il y a eu un premier amendement pour remplacer le deuxième
alinéa de l'article 37, que j'ai lu. Il faut commencer par disposer de
ce premier amendement. Est-ce qu'il est adopté?
M. Ciaccia: On peut adopter l'amendement.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Bissonnet): L'amendement est
adopté. Le ministre propose un deuxième amendement à
l'article 16, qui se lit comme suit: Insérer, après l'article 37,
l'article suivant: "37. 1 Le locataire d'un véhicule routier loué
pour une période d'au moins un an doit remettre à la
régie, à la fin de son contrat de location, le certificat
d'immatriculation et la plaque d'immatriculation du véhicule
loué. "
M. Ciaccia: On va avoir des questions à poser
là-dessus. Alors, M. le Président...
Le Président (M. Bissonnet): Étant donné
qu'il est 18 heures... Pour les fins du Journal des débats, le premier
amendement a été adopté, le deuxième amendement est
en suspens ainsi que l'article 16. Les débats de cette commission sont
suspendus jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise à 20 h 59)
Le Président (M. Champagne): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements se
réunit pour procéder à l'étude
détaillée du projet de loi 81, la Loi modifiant le Code de la
sécurité routière et d'autres dispositions
législatives.
Nous en étions rendus à l'article 16 et nous avions un
amendement, à savoir le sous-article 37. 1. "Le locataire d'un
véhicule routier loué pour une période d'au moins un an
doit remettre à la régie, à la fin de son contrat de
location, le certificat d'immatriculation et la plaque d'immatriculation du
véhicule loué. "
M. le ministre, est-ce que vous avez des commentaires à faire sur
ce...
M. Tardif: Mes commentaires ont déjà
été donnés, M. le Président, en ce qui concerne cet
amendement, étant donné que le locateur depuis un an est
assimilé à un propriétaire, à toutes fins utiles.
C'est lui qui doit retourner les plaques. Le gros des explications a
été donné à cet égard.
Le Président (M. Champagne): Alors, nous sommes à
l'amendement de l'article 37. 1...
M. Ciaccia: L'article 37. 1, oui.
Le Président (M. Champagne): Est-ce que vous avez des
commentaires à faire?
M. Ciaccia: Un instant. Quelle est la différence entre les
articles 37 et 37. 1? J'essaie de voir.
M, Tardif: Le locataire de plus d'un an, à l'article 37.
1, étant assimilé à un propriétaire doit, au terme
de la location d'un an, retourner les plaques comme le ferait un
propriétaire, tandis que l'article 37 vise tout simplement à
changer, pour le véhicule routier qu'il loue; les mots "qu'il loue"
pouvant signifier aussi bien le locataire que le locateur, nous
remplaçons le texte par "la personne qui donne en location", faisant
allusion à celui qui est le locateur.
M. Ciaccia: Vous me dites qu'aujourd'hui quelqu'un qui
cède son droit de propriété, qui vend son véhicule,
remet à la régie le certificat et la plaque?
M. Tardif: Â l'heure actuelle, celui qui...
M. Ciaccia: II ne la garde pas?
M. Tardif: S'il a un autre véhicule, oui. Mais, s'il n'a
pas d'autre véhicule, il la rend. C'est cela? Si c'est pour
transférer d'une plaque à l'autre, il prend sa plaque et il la
met sur l'autre véhicule. Mais, s'il n'a pas d'autre véhicule...
Dans le cas d'un locataire d'un véhicule de plus d'un an, si, au terme
d'un an, il décide de résilier son contrat, le contrat prend fin,
la plaque est retournée. Il n'y a pas d'autre véhicule sur lequel
l'apposer. C'est cela.
M. Ciaccia: Alors, aujourd'hui, si un vendeur n'a pas d'autre
véhicule... Ce n'est pas tout à fait exact parce que...
M. Tardif: Un vendeur?
M. Ciaccia: Celui qui vend, pas un vendeur, celui qui vend son
véhicule...
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia:... garde la plaque?
M. Tardif: Non.
M. Ciaccia: Écoutez! Mon garçon a
vendu son automobile, il avait remis la plaque, il n'en avait pas une
autre en attendant.
Une voix: Ils lui ont remis un ticket.
M. Ciaccia: Tu la gardes ou tu ne la gardes pas.
M. Tardif: Une vignette collée sur la plaque
marquée "expiré". C'est noir. Je m'excuse, M. le
Président, comme cela fait huit ans que je ne conduis pas de
véhicule, il semblerait que ce soit possible qu'on donne une vignette
noire à coller, sans indication, permettant à l'individu de
garder la plaque.
M. Ciaccia: Alors, il garde sa plaque. Si le principe de remettre
la plaque, pour un véhicule loué, il doit y avoir une raison pour
cela? Si ce principe...
M. Tardif: Parce qu'il est assimilé au
propriétaire.
M. Ciaccia:... de remettre la plaque s'applique à cela,
pourquoi cela ne s'applique-t-il pas au propriétaire?
M. Tardif: Il est assimilé au propriétaire...
M. Ciaccia: Mais non, le propriétaire a le droit de la
garder.
M. Tardif: Oui, le propriétaire peut
présumément dire: Je garde ma plaque, parce que je compte
m'acheter une autre voiture, les modèles de telle année vont
sortir à telle date, tandis que le locataire, lui, de plus d'un
an...
M. Ciaccia: Il peut en louer une autre.
M. Tardif: Possible, mais cela se peut aussi qu'il décide
tout simplement de ne plus louer de voiture.
M. Ciaccia: Mais le principe de reprendre la plaque, c'est pour
maintenir un contrôle, je présume.
M. Tardif: Le principe de maintenir la plaque, c'est tout
simplement que, si l'individu décide d'avoir un autre
véhicule...
M. Ciaccia: Obligatoirement, le certificat d'un véhicule
loué, il est obligé de le remettre. C'est parce que la
régie veut avoir un contrôle sur les véhicules
loués.
M. Tardif: Ce n'est pas sur les véhicules loués
comme sur les plaques. Les plaques qui traînent, cela peut permettre
à des individus de les apposer sur un véhicule
momentanément.
M. Ciaccia: Je ne ferai pas un gros débat. Le seul point,
c'est que, si le principe de maintenir un contrôle s'applique dans le cas
des véhicules loués, cela devrait s'appliquer dans tous les
autres cas, pas le limiter aux véhicules loués.
Le Président (M. Champagne): Le député de
Bourassa demande la parole. M. le député de Bourassa.
M. Laplante: Qu'est-ce qui arrive si je loue un véhicule
par un contrat d'un an, deux ans, trois ans et que je décide d'acheter
ce véhicule-là? Est-ce que j'ai le droit de garder ma plaque?
M. Tardif: Bien, garantil
M. Laplante: Pourtant, c'est un véhicule loué.
M. Tardif: Parce que tant que vous aurez été
locataire de ce véhicule pour une période de plus d'un an, vous
serez assimilé, aux fins de la loi et aux fins de l'immatriculation,
à un propriétaire et si vous devenez dans les faits vraiment
propriétaire, eh bien, tant mieux!
M. Laplante: Parce qu'ils disent que c'est à la fin de son
contrat de location.
M. Tardif: Oui. Â la fin de son contrat de location, il
retourne... D'accord. Â ce moment-là, il va à la
régie et il dit: Le véhicule, je l'ai acheté avec une
option d'achat et maintenant, j'en suis propriétaire. Pas de
problème. C'est ça, messieurs les gens de la régie?
Êtes-vous sûrs?
M. Laplante: Ce n'est pas dit là-dedans. M. Tardif:
Pardon?
M. Laplante: Ce n'est pas dit là-dedans. Il y a
obligation, par l'article 37. 1, il y a obligation, à la fin de la
location, de retourner sa plaque.
M. Tardif: Oui.
M. Laplante: Et il n'y a rien qui dit qu'il peut garder sa plaque
s'il décide d'acheter.
M. Ciaccia: C'est un bon point, ça. C'est vrai. Supposons
que le locataire a des droits d'achat... C'est vrai. C'est un bon point. On
loue une automobile pour trois ans et, à la fin des trois ans, on
l'achète pour un dollar. Qu'est-ce qui arrive? Tu changes de plaque. Tu
n'as plus la plaque Z.
M. Tardif: Ce ne sont plus les plaques...
M. Vézina: Ce ne sont plus les mêmes sortes de
plaques- Les voitures louées pour trois ans, pour plus d'un an ou trois
ans, ce sont des Z. Les voitures de location à court terme, ce sont des
ZZ.
M. Laplante: C'est ce que je voulais savoir.
M. Vézina: Quand c'est la fin de l'année...
M. Laplante: ZZ.
M. Vézina: ZZ, c'est moins d'un an. Z, c'est pour...
M. Tardif: Pour trois ans, c'est ZZZ. M. Vézina:
Non, non. M. Tardif: Non?
M. Saintonge: Les nouveaux ministres, ce sont des ZZZ.
M. Ciaccia: Les véhicules volés, c'est XYZ.
M. Tardif: On a des visiteurs ce soir. M. Laplante: M. le
ministre... M. Tardif: Oui?
M. Laplante:... je m'excuse d'intervenir là-dessus et je
ne voudrais pas participer... Et eux autres non plus, je sais que ce n'est pas
cela...
M. Ciaccia: Vous avez le droit de protéger votre droit de
parole.
M. Laplante: Je comprends mal actuellement... C'est pour cela que
j'aimerais avoir une explication. J'ai une compagnie de location. À un
moment donné, j'ai une série de plaques que je me procure pour
les véhicules que j'ai à louer et, au bout d'un an, j'ai
loué un véhicule à un ami ou à un client et je suis
obligé après cela de perdre cette plaque, comme commerce. Cela me
crée actuellement des obligations, mais, si je le lui loue, par exemple,
pour 364 jours et qu'il ne fait pas l'année complète, je peux ma
garder ma plaque. Il y a de quoi que je ne comprends pas là-dedans. Le
but de la régie, c'est quoi exactement. Que le commerçant ne
puisse pas garder sa même série de plaques tout le temps? Quand on
est rendu à jouer sur des jours souventefois...
M. Tardif: M. le président de la régie,
qu'avez-vous à dire là-dessus?
M. Vézina: Si vous voulez que je vous l'explique, je peux
le faire tranquillement et je pense que tout le monde va comprendre.
M. Laplante: S'il vous plaît.
M. Vézina: La tarification est basée sur le risque
que représente chacun des véhicules. Il y a une tarification
d'assurance qui est beaucoup plus forte pour des véhicules loués
à court terme que pour des véhicules loués à long
terme, parce que des véhicules loués à long terme... On
s'en va tous vers là. C'est la même chose. C'est assimilé
à une propriété à long terme. D'ailleurs, ce sont
des crédits-bails, autrement dit. Tu peux louer et acheter à la
fin du bail. Et les risques que représente un véhicule
loué à court terme sont beaucoup plus élevés. Donc,
c'est pour cela qu'effectivement le législateur a fait qu'il y a des
plaques Z et ZZ. Jusqu'à récemment, il y avait un conflit sur la
question de savoir qui était propriétaire d'un véhicule
loué à long terme. Était-ce le locataire ou le locateur?
Cela présentait des problèmes, parce que les locataires à
long terme, si c'étaient eux qui étaient propriétaires,
ils devaient répondre des infractions. Là, on change et on met
cela clairement. À court terme, le propriétaire du
véhicule demeure la compagnie de location et, à court terme, cela
peut être une journée, une heure, trois jours, en bas d'un an. Et
les contrats de location sont différents si c'est à court terme.
À long terme, c'est celui qui prend le contrat à long terme qui
devient propriétaire. Il est assimilé au propriétaire.
Donc, il doit remplir les mêmes obligations que n'importe qui. Quand vous
vendez votre véhicule et que vous n'en achetez pas d'autre, vous devez
rapporter les plaques. On va les invalider. Si vous devez racheter un
véhicule dans les semaines qui vont venir -comme je disais tout à
l'heure - on va vous mettre un crédit et on va vous mettre un collant
tout simplement sur votre plaque et on va vous dire de la garder. Si vous
dites: Je n'achète pas un autre véhicule, vous remettez tout
simplement la plaque. C'est la même chose pour les voitures à long
terme. On demande au locataire de la voiture à long terme de rapporter
sa plaque. S'il l'achète, il faut qu'il la rapporte de toute
façon parce qu'à ce moment il va changer de catégorie.
C'est tout simplement cela.
M. Ciaccia: Est-ce que cela répond à votre
question, M. le député de Bourassa?
M. Laplante: Cela répond en partie, mais je vais attendre
vos questions.
M. Ciaccia: En partie, quelle est l'autre partie?
M. Laplante: Je vais attendre vos
questions pour voir si elles seront aussi bonnes que les miennes.
M. Ciaccia: Ah non!
M. Saintonge: Si je comprends bien, M. le Président, le
député de Bourassa comprend moins vite que je comprenais cet
après-midi.
M. Laplante: Tu est avocat, toi, tu serais supposé en
savoir plus long que moi.
M. Saintonge: Non! M. Laplante: Jean-Pierre, voyons!
Mme Lavoie-Roux: Cela veut rien dire. M. Tardif: S'il vous
plaît!
Le Président (M. Champagne): Est-ce que l'amendement
à 37. 1 est adopté?
M. Ciaccia: On n'a pas d'objection. Le Président (M.
Champagne): Pardon! M. Ciaccia: On n'a pas d'objection.
Le Président (M. Champagne): D'accord. L'amendement de 37.
1 est adopté. J'appelle le sous-article 34 de l'article 16, s'il vous
plaît. On pourrait peut-être procéder comme cela. J'appelle
le sous-article 34 de l'article 16.
M. Ciaccia: Vous voulez les approbations par sous-article?
Le Président (M. Champagne): Peut-être que ce sera
plus facile de cette façon.
M. Saintonge: Quand on dit "sans délai", je comprends
qu'il y a un autre article qui spécifie que cela va être par
réglementation que va être établi ce qu'on veut dire par
"sans délai". Est-ce bien cela?
M. Tardif: C'est cela, M. le Président.
M. Saintonge: On envisage quoi comme période de temps,
à ce moment? Avez-vous une idée de... Ma seule inquiétude,
au niveau de la loi, c'est qu'il peut y avoir un cas différent si c'est
un commerçant, un particulier ou une autre personne. Si j'ai compris, le
commerçant doit le faire sans délai, mais, s'il le fait en vrac,
le délai va être quand même plus long que pour le
particulier.
M. Tardif: Si ce sont deux non-commerçants, deux
particuliers, "sans délai" veut dire que c'est lors de l'ouverture des
bureaux de la régie, c'est ce que cela veut dire. La transaction qui a
eu lieu le samedi, normalement, c'est le lundi, à l'ouverture des
bureaux de la régie. C'est ce que cela veut dire.
M. Saintonge: Le problème que je me pose
là-dessus...
Le Président (M, Champagne): Excusez-moi, M. le
député de Laprairie, est-ce que vous parlez du sous-article 34?
D'accord, allons-y, continuons.
M. Saintonge: Ce sont les mêmes délais qui
s'appliquent. Ce sont trois cas semblables, mais, selon les personnes... Dans
certains cas, ce que j'envisage de protéger au niveau du délai...
Je vais vous donner un exemple. Quand on parle de cinq jours, c'est la
même chose. Si, dans la période actuelle, j'ai acheté un
véhicule à Montréal et je dois passer avec l'acheteur au
bureau des véhicules automobiles ou avec le commerçant ou je ne
sais pas trop, si je l'achète le vendredi à Laprairie, je vais
avoir de la difficulté à le faire avant le samedi suivant si je
fais une semaine complète à Québec. Il y a aussi des gens
qui peuvent sortir à l'extérieur.
M. Tardif: M. le Président, je vous dis respectueusement
que c'est la loi actuelle. L'article 34 de la loi actuelle dit qu'il doit y
avoir transfert des immatriculations sans délai.
M. Saintonge: L'obligation n'a pas changé à
cause...
Le Président (M. Champagne): Est-ce que le sous-article 34
est adopté?
M. Tardif: Adopté.
M. Saintonge: Un instant.
Le Président (M. Champagne): Le sous-article...
M. Saintonge: Juste un point sur lequel je voulais attirer
l'attention tantôt. Étant donné qu'on donne le devoir
d'enregistrer maintenant un véhicule, autrement dit la
propriété du véhicule, il y a une obligation
supplémentaire qui est imposée à un propriétaire
qui, par exemple, n'est pas intéressé à l'immatriculer aux
fins de le mettre sur le chemin public. Antérieurement, si quelqu'un
achetait un véhicule, même si c'était sans délai,
c'était uniquement aux fins d'immatriculation pour rouler sur le chemin
public. Tandis qu'actuellement votre délai va concerner le fait, je
pense, du...
M. Vézina: Celui qui achète un véhicule
maintenant doit l'immatriculer.
M. Saintonge: S'il ne roule pas, par exemple, M. le
Président.
M. Vézina: S'il ne roule pas, il doit l'immatriculer.
M. Tardif: II doit quand même l'immatriculer,
M. Saintonge: S'il enlève les roues?
M. Vézina: Là, c'est une autre chose. (21 h 15)
M. Saintonge: II pourrait arriver un cas où quelqu'un
achète un véhicule... Actuellement, je ne sais pas si mon
argumentation est bonne. J'achète un véhicule. Si je ne veux pas
rouler avec, si j'enlève les roues, je devrai quand même obtenir
le certificat d'enregistrement du véhicule en question. Dans ce
sens-là, au niveau du délai, il me semble qu'il y a une
distinction à faire par rapport à auparavant. Il est
évident que, si quelqu'un enlève les roues d'un véhicule
et le met dans sa cour ou dans son garage... Auparavant, même dans la
situation où il partait à l'extérieur, il avait un
véhicule une fin de semaine, pour quelque motif que ce soit, il n'y
avait pas d'obligation pertinente de... Le "sans délai" n'avait pas
d'effet sur lui tant qu'il ne décidait pas de le mettre sur le
chemin.
Maintenant, aujourd'hui, peu importe le fait que j'achète un
véhicule, même si j'enlevais mes roues, si je ne veux pas mettre
le véhicule en question sur la voie publique, par exemple, pour toute la
période de l'hiver, je devrai quand même, dans un court
délai qui devrait, à mon point de vue, être distinct du
précédent, parce que je devrais avoir l'obligation de
l'enregistrer pour fins de contrôle de la propriété...
M. Vézina: Le cédant, dans le système
actuel, va avoir tout intérêt à changer l'enregistrement le
plus vite possible, parce que, si vous cédez un véhicule et que
vous ne voulez pas être tenu responsable de ce véhicule, vous
allez vous dépêcher à faire le changement
d'enregistrement.
M. Saintonge: Pour autant qu'il roule.
M. Vézina: Même s'il ne roule pas, on ne veut plus
être responsable.
Le Président (M. Champagne): Alors, nous en sommes tout le
temps au sous-article 34. Est-ce qu'il est adopté? M. le
député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Est-ce que c'est ici qu'on retrouve le
problème qui avait été soulevé par une dame qui
vous avait écrit une lettre disant qu'elle avait acquis une nouvelle
voiture? Quand vous m'avez répondu à l'Assemblée
nationale, dans votre réplique, vous avez mentionné: Ce n'est pas
un problème parce que les immatriculations sont envoyées par la
poste.
M. Tardif: C'est-à-dire qu'il est possible.
M, Ciaccia: Alors, vous ne voyez pas pourquoi cette dame aurait eu le
besoin de demander d'être remboursée pour les frais qu'elle avait
encourus pour aller chercher une plaque. Mais on ne parle pas ici, et c'est
clair, de la lettre qui vous avait été adressée, non pas
è vous, mais à votre prédécesseur...
M. Tardif: Est-ce que je peux parler de ce cas?
M. Ciaccia: Oui.
Le Président (M. Champagne): Alors, M. le ministre,
allez.
M. Tardif: Mme Rousseau s'est plainte à la régie
qu'elle a dû parcourir plusieurs kilomètres pour se rendre
à Rivière-du-Loup afin de faire immatriculer le véhicule
qu'elle venait d'acquérir. La Caisse populaire de Cabano qui offrait ce
service d'immatriculation a fermé ses portes le 20 août 19B4,
à la suite d'une grève. La régie a procédé
à un appel d'offres à la suite duquel l'Association des
handicapés et du Témiscouata, organisme sans but lucratif, a
été choisi pour agir comme mandataire. Le ministre des Transports
soumettra sous peu au Conseil des ministres, etc. Qu'est-ce que cela vient
faire? À ce moment-là, cela n'existait pas.
M. Ciaccia: Comment?
M. Tardif: À ce moment-là, ces informations ont
été communiquées à la dame et... elle était
satisfaite. Quel est le problème?
M. Ciaccia: C'est cela qu'on voulait savoir nous aussi.
Une voix: Quel est le problème?
M. Ciaccia: Le problème, d'après la madame qui nous
a écrit... Elle dit que, le 24 octobre, elle a été
obligée de... Le bureau a été fermé et elle a
été obligée de faire 120 kilomètres pour acheter
une plaque pour une nouvelle voiture. Elle ne pouvait pas l'obtenir par la
poste. Alors, elle vous a fait une réclamation pour les frais qu'elle a
subis pour avoir fait 120 kilomètres aller-retour pour aller chercher
une plaque qu'auparavant elle aurait pu obtenir...
M. Tardif: En temps normal, il y a des caisses dans un rayon de
60 kilomètres, me dit-on. Dans ce cas-là, la caisse avait
fermé ses portes.
M. Ciaccia: La caisse a fermé ses portes. C'est pour
cela.
M. Vézina: On a communiqué avec la dame en
question, effectivement, le 29 novembre et Mme Rousseau a fait part de sa
satisfaction des mesures prises pour rouvrir à Cabano.
M. Ciaccia: Alors, elle est satisfaite. Tout est parfait.
M. Tardif: C'est ce qu'elle dit.
M. Laplante: C'était la famille Triquet qui avait le
bureau de permis à Cabano, dans ce temps-là.
M. Ciaccia: Pardon?
M. Laplante: C'était la famille Triquet qui avait le
bureau de permis à Cabano, dans ce temps-là.
M. Ciaccia: Vous voulez dire que les libéraux donnaient le
service.
M. Laplante: Non, c'est l'Union nationale qui lui avait
donné cela, il me semble.
M. Ciaccia: Ils avaient accepté de continuer cela.
M. Laplante: Oui, ils ont Continué avec les
libéraux.
Le Président (M. Champagne): Est-ce que je peux comprendre
que le sous-article 34 est adopté?
M. Ciaccia: Bien, avec des commentaires comme cela, je ne le sais
pas. D'accord, l'article 34 est adopté.
Le Président (M. Champagne): Le sous-article 34 est
adopté. J'appelle le sous-article 35.
M. Tardif: Ce sont les mêmes dispositions sauf que c'est
dans le cas d'une cession à un commerçant.
M. Ciaccia: L'article 35 est adopté.
Le Président (M. Champagne): Le sous-article 35 est
adopté. J'appelle le sous-article 36.
M. Ciaccia: Celui-là, c'est sur division.
Le Président (M. Champagne): Le sous-article 36 est
adopté sur division.
M. Ciaccia: Oui.
Le Président (M. Champagne): J'appelle le sous-article 37
tel qu'amendé, de toute façon, avec l'article 37. 1.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Champagne): Alors, le sous-article 37 est
adopté tel qu'amendé. Maintenant, j'appelle l'article 16...
Est-ce que l'article 16... ?
M. Laplante: L'article 37. 1?
Le Président (M. Champagne): II a été
adopté tout à l'heure. L'article 16 est-il adopté tel
qu'amendé?
M. Laplante: Adopté. M. Ciaccia: Sur division.
Le Président (M. Champagne): Tel qu'amendé et sur
division.
M. Ciaccia: C'est bien compliqué.
Le Président (M. Champagne): D'accord. J'appelle l'article
17.
M. Tardif: Cela abroge deux articles, les articles 38 et 39, qui
obligeaient auparavant d'immatriculer des véhicules en cas de cession et
tout cela. Alors, ces articles sont devenus inutiles maintenant.
Mme Bacon: Vous enlevez l'article 38?
M. Tardif: Les articles 38 et 39 sautent.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 17 est
adopté.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Champagne): J'appelle l'article 18. Vous
avez, à l'article 18, un amendement: Remplacer les paragraphes 2 et 3 de
l'article 40 par les suivants: "2 décrire et identifier par le
numéro d'identification du véhicule routier d'où elles
proviennent les pièces majeures de tout véhicule routier qu'il
reçoit, soit le moteur, la transmission, le pont arrière, la
traction avant, le capot, la calandre, les ailes, les pare-chocs, le panneau de
lunette arrière, les panneaux latéraux, le couvercle du coffre et
les portes; "3° décrire et identifier par le numéro
d'identification du véhicule routier d'où elle provient
toute pièce majeure, visée au paragraphe 2e, qu'il reçoit;
" Alors, sur l'amendement?
M. Tardif: M. le Président, l'amendement ou le papillon
vise tout simplement à ajouter les mots "identifier par le numéro
d'identification du véhicule routier d'où elles proviennent" dans
le paragraphe 2, ce qui n'était pas le cas dans le texte tel que
proposé. Essentiellement, cela vise à ajouter au paragraphe
3° "décrire et identifier par le numéro d'identification du
véhicule routier d'où elle provient toute pièce majeure,
visée au paragraphe 2°, qu'il reçoit; "
Ma seule interrogation, M. le Président, est du point de vue du
français: une traction avant, c'est un pléonasme à mon
sens, parce qu'une traction ne peut être que par en avant. On ne peut pas
tirer par en arrière.
M. Ciaccia: Eh bien, cela dépend. Il y a bien du monde que
je connais qui tire par en arrière.
M. Tardif: On doit parler des roues motrices avant ou des roues
motrices arrière, mais une traction, par définition, tire par en
avant.
M. Saintonge: Une traction avant, cela correspond...
M. Ciaccia: C'est comme les élévateurs qui montent
en bas.
M. Tardif: C'est un pléonasme.
M. Saintonge: Oui, mais cela correspond à un terme que
l'on utilise quand même actuellement.
M. Tardifs Oui, oui, c'est un pléonasme. Une traction
avant, une traction ne peut pas être en arrière. Ce sont des roues
motrices avant et arrière, mais... C'est un pléonasme quand
même.
Mme Bacon: "Front-wheel drive".
M. Tardif: II semble que même Larousse accepte cela.
M. Ciaccia: Vous feriez un bon ministre des Affaires
culturelles.
M. Saintonge: Je pourrais suggérer cependant aux
recycleurs qu'on fournisse un dictionnaire en même temps ou un code
donnant les significations.
M. Tardif: Ils vont marquer "front-wheel drive".
Le Président (M. Champagne):
Messieurs, est-ce que l'amendement aux paragraphes 2° et 3° de
l'article 40 est adopté?
M. Ciaccia: Le numéro d'Identification, c'est quoi?
M. Tardif: C'est le numéro de série.
Mme Bacon: Est-ce qu'il faut que toutes ces pièces aient
un numéro?
M. Tardif: Non, non, mais il y a un certain nombre de
pièces qui sont estampillées du numéro de série.
Même dans ces cas-là, on devra indiquer, dans le cas de la
traction avant, pour parler de cela, ou de la calandre ou du capot, qu'elles
proviennent du véhicule qui portait tel numéro de série.
D'accord?
M. Ciaccia: Pourquoi n'utilisez-vous pas le numéro
d'enregistrement? Vous commencez tout un système d'enregistrement.
M. Tardif: C'est-à-dire que, dans l'enregistrement, sera
utilisé le numéro de série.
M. Ciaccia: Panneau de lunette arrière, en bon
français, en bon "canayen", c'est quoi ça?
Une voix: "Windshield".
M. Tardif: La vitre arrière. C'est le "framage" autour de
la vitre arrière.
M. Ciaccia: Ah, le "framage" autour de la vitre en
arrière. Là, je comprends! Cela, le recycleur va comprendre
ça.
M. Tardif: Le panneau de lunette arrière.
Mme Bacon: Je pensais que c'était ce qu'il y avait de
chaque côté de l'auto!
M. Saintonge: M. le Président. Justement, l'obligation
qu'on impose, au paragraphe 2° de l'article 40, c'est nouveau par rapport
à l'ancien droit, je pense.
M. Tardif: Oui, c'est nouveau et, là-dessus, les
recycleurs qui ont été consultés sont d'accord.
M. Saintonge: Ils sont d'accord avec... C'est ce que je voulais
savoir. Si vous me dites qu'ils ont été consultés... Cela
m'apparaît un registre supplémentaire qui peut être assez
onéreux, disons, en fait de temps et tout ça, à
compiler.
M. Ciaccia: Comment ça va marcher?
Parce que le type va recevoir un vieux moteur, un vieux bazou. Il va
prendre tout ça et il va falloir qu'il écrive tous les
numéros?
M. Tardif: D'abord, s'il s'est porté acquéreur d'un
véhicule, il reçoit, par la même occasion, un certificat
d'enregistrement. Sur ce certificat d'enregistrement apparaît un
numéro de série. Il commence, avec sa torche, à
découper, à démanteler les ailes, le capot, etc. Il
inscrit dans son registre que l'aile arrière, l'aile avant droite,
gauche, la lunette arrière, etc., prises à partir du
véhicule portant tel numéro de série.
M. Ciaccia: Est-ce que ce numéro-là est
identifié sur la pièce après?
M. Tardif: Non.
M. Ciaccia: Mais comment va-t-il être suivi? Comment
va-t-il être suivi, d'abord?
Une voix: Ce sont vraiment les réseaux de
démantelage...
M. Laplante: Juste pour une expérience vécue...
Une voix: Ils ne sont pas estampillés sur l'aile?
Une voix: C'est ça.
M. Ciaccia: Un à la fois, M. le Président.
M. Tardif: II semble que ce ne soit pas uniquement dans le
registre. C'est parce que l'article parlait d'inscription au registre, non?
M. Ciaccia: Bien oui, "décrire et identifier".
M. Tardif: Le troisièmement, excusez-moi. J'étais
au deuxième. "Décrire et identifier par le numéro
d'identification du véhicule... toute pièce majeure"... Alors,
identifier toute pièce.
M. Ciaccia: Bien oui, mais ça c'est "décrire"
aussi. Est-ce que cela veut dire de l'estampiller sur la pièce?
M. Tardif: "... et identifier par le numéro
d'immatriculation du véhicule... " Alors, identifier toute
pièce.
M. Ciaccia: Sur la pièce.
Une voix: Bien oui. Il me semble que oui.
M. Laplante: Pour faire le lien avec le registre.
M. Ciaccia: Comment il va faire ça, sur le...
Une voix: II va écrire sur la pièce tel
numéro de série d'où provient ce
véhicule-là, Il va tenir son registre en même temps et,
quand on va aller vérifier, on va savoir que cette aile vient de tel
véhicule avec tel numéro de série.
Le Président (M. Bissonnet): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: M. le Président. C'est que j'ai une personne
en tête, actuellement. À un moment donné, les policiers lui
ont saisi la voiture qu'il avait achetée dans un garage qui faisait du
remontage, de la réparation, par un numéro de série qu'il
y avait sur ce qu'on appelle le "frame", en bas.
M. Tardif: Le châssis.
M. Laplante: Pas le châssis. Le "frame". Ils appellent
ça un "frame". Il y avait des numéros de série sur
plusieurs pièces là-dessus et ça s'est adonné qu'il
y avait un numéro qui correspondait à celui d'automobiles
volées. Ils ont gardé son auto. Le procès a pris
neuf mois. Au bout de neuf mois, le gars a été
libéré de complicité de vol. Après ça,
ça faisait un an qu'il essayait de ravoir son automobile; tellement
qu'il a été obligé de la laisser là, parce que
ça lui coûtait trop cher d'avocats et tout ça pour essayer
de récupérer son automobile. Est-ce que ça facilitera, par
exemple, des cas comme ça, où l'automobile du bonhomme a
été vendue aux enchères, parce qu'il n'avait les moyens de
plaider avec la sûreté pour avoir au moins son droit? Est-ce que
ça pourrait éliminer ces choses-là? (21 h 30)
M. Tardif: M. le Président, le fait d'identifier les
pièces d'une voiture démantelée ne viendra pas allonger ou
raccourcir les délais de rétention exigés par les services
de police aux fins de leur enquête. Ce sont deux choses. On peut
présumer que ces délais-là ne sauraient en aucun cas
être abusifs. Mais, ce n'est pas le but premier de ces articles. Le but
premier, c'est de savoir qu'une voiture d'abord accidentée a pu
être remontée, des parties prises d'autres véhicules dont
certaines peuvent avoir été volées pour constituer ou
reconstituer un véhicule et le mettre en circulation sur la route. C'est
cela le but premier.
M. Ciaccia: J'essaie de comprendre le but. On aura toutes sortes
de pièces majeures: les ailes, les pare-chocs et qu'est-ce qui arrive
après cela? Supposons que
quelqu'un les prend et forme une autre... Comment allez-vous suivre
cela? Quelle différence cela fera-t-il que le recycleur identifie cela?
Une fois qu'il les identifie, qu'est-ce que cela va donner?
M. Tardif: Certaines de ces pièces-là...
M. Ciaccia: Ce n'est pas identifié d'une façon
permanente sur la pièce; elle peut être vendue è un autre
et il ne gardera pas nécessairement ces numéros; il peut former
un autre véhicule avec cela.
M. Tardif: Oui, d'accord, mais on peut très bien
présumer que certaines des pièces proviendront de
différents véhicules dont l'un, par hasard, aura pu être
signalé è la régie comme ayant été
volé.
M. Ciaccia: L'intention est bonne.
Le Président (M. Champagne): L'amendement du sous-article
40 est-il adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Champagne): Adopté. J'appelle
maintenant le sous-article 40, à savoir le 1 et le 4.
M. Tardif: Adopté.
M. Ciaccia: Avez-vous autre chose à dire?
M. Tardif: Non, non. M. Ciaccia: Non.
Le Président (M. Champagne): Cela va, M. le
député de Laprairie?
M. Saintonge: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Champagne): Le sous-article 40 est
adopté tel qu'amendé.
M. Ciaccia: Adopté tel qu'amendé.
Le Président (M. Champagne): J'appelle maintenant le
sous-article 40. 1 et nous avons ici un amendement: Remplacer l'article 40. 1
par le suivant: "40. 1 Le recycleur doit en tout temps, à la demande
d'un agent de la paix ou d'un employé de la régie
spécialement désigné à cette fin, tut permettre de
vérifier son registre, les véhicules routiers ainsi que les
pièces majeures qu'il a en sa possession. "
M. Ciaccia: M. le Président, on donne le droit à un
agent de la paix ou è un employé de la régie de faire
cette vérification. Une fois qu'on a donné ce droit, y aura-t-il
un nombre suffisant d'agents de la paix ou d'employés de la régie
qui vont faire ce travail? Je présume que, présentement, les
employés de la régie sont occupés; ils ont leur
tâche à accomplir, alors ils n'ont pas le temps d'aller faire ces
travaux-là. Je n'ai pas besoin de vous dire les problèmes des
agents de la paix. Les effectifs diminuent et les tâches augmentent. Que
va-t-il arriver avec cet article? C'est beau de donner tous ces droits. Je suis
entièrement d'accord qu'il faudrait qu'ils aient ce droit, mais...
M. Tardif: Actuellement, il faut quand même se rendre
compte, le député de Mont-Royal conviendra que, dans le cours
normal de leurs activités et de leurs enquêtes policières,
les services de police se rendent sur les lieux des recycleurs, mais,
actuellement, ils n'ont pas de moyen à leur disposition pour identifier
lesdits véhicules. Dorénavant, le fait qu'un registre est
exigé et que chacune des pièces doit être identifiée
quant à sa provenance, j'imagine que ceux-ci peuvent, entre autres, au
cours de leurs visites régulières, prendre une copie de certaines
parties du registre, transmettre cela à la régie et s'assurer
qu'il n'y a pas là-dedans des pièces qui proviennent des
véhicules volés. Cela fait partie de la routine. Cela n'impose
pas une nouvelle obligation aux services de police. Cela vient leur faciliter
la tâche.
M. Ciaccia: Cela est pour les policiers, mais pour les
employés de la régie?
M. Tardif: À partir du moment où la régie
aura pour mission, entre autres choses, d'émettre une licence ou un
permis à ces recycleurs, ce qu'elle ne fait pas présentement
parce qu'il n'y a aucune espèce de contrôle, il est bien
évident que, périodiquement, cette dernière va s'assurer
que ceux-ci, pour garder leur permis...
M. Ciaccia: Elle n'a pas le personnel pour s'assurer de ce
service-là.
M. Tardif: C'est parce que le député de Mont-Royal
s'est étonné tantôt du faible taux de solution des vols de
véhicules automobiles au Québec par rapport au reste du
Canada.
M. Ciaccia: Non, non, je ne suis pas étonné du
tout. Je vous ai demandé seulement les chiffres.
M. Tardif: II y aura du personnel de la régie qui, d'abord
dans le cours de l'émission des permis et subséquemment, pourra
assurer un contrôle de cela.
M. Ciaccia: Alors, il va falloir ajouter
au personne! de la régie. Vous n'êtes pas pour les faire
travailler plus fort qu'ils ne travaillent maintenant!
M. Tardif: On me dit qu'il y aurait de 200 à 250
recycleurs au Québec.
M. Ciaccia: II y a 200 à 250 recycleurs.
M. Tardif: Recensés.
Le Président (M. Champagne): Mme la députée
de Chomedey.
Mme Bacon: En ce moment, M. le Président, est-ce qu'on
fait cette vérification d'une façon périodique? II n'y a
aucune vérification qui est faite en ce moment chez les recycleurs.
M. Tardif: Non. Il n'y a aucun permis. C'est
complètement...
Mme Bacon: Vous dites qu'il y en a 250.
M. Tardif: De 200 à 250 recycleurs.
Mme Bacon: Est-ce qu'on a évalué le nombre de
personnes que cela prendrait pour vérifier cela?
M. Tardif: C'est que, dans le cours régulier de ses
activités, le personnel de la régie, qui déjà
visite les concessionnaires et les garagistes, qui sont infiniment plus
nombreux, verra à ajouter à cela la visite des recycleurs.
Mme Bacon: Est-ce qu'on pourrait dire que cela va être
plutôt confié à des employés de la régie
qu'à des agents de la paix?
M. Tardif: C'est-à-dire que les agents de la paix, comme
je le disais tantôt, dans le cours normal de leurs enquêtes,
pourront exiger la production desdits registres, de voir les pièces et
tout cela, alors qu'à l'heure actuelle, même s'ils se
présentaient, ils n'ont aucune espèce d'idée... Pour eux,
ce n'est pas une inspection systématique qu'ils auront à faire,
cela fait partie de leur travail d'enquête. Si, à la suite de vols
de véhicules automobiles, je ne sais trop quoi, dans une région,
ils veulent aller voir sur place, ils auront ces renseignements additionnels
à leur disposition. Dans le cas des errployés de la régie
qui déjà visitent les garagistes et les concessionnaires, en
plus, ils devront visiter les recycleurs.
Mme Bacon: Voici pourquoi je pose ces questions. Est-ce qu'il va
y avoir un endroit où l'on va être responsable des recycleurs?
C'est pour cela que je demande: Est-ce que c'est surtout la régie
qui va le faire?
M. Tardif: Oui.
Mme Bacon: C'est la régie. Il n'y a aucun danger, à
un moment donné, qu'il y ait deux ou trois personnes qui arrivent en
même temps chez un recycleur pour faire la vérification. On sait
que les gens se plaignent de voir arriver des fois deux ou trois...
M. Tardif: C'est cela,
Mme Bacon:... personnes, même de ministères
différents...
M. Tardif: II y a un organisme régulateur...
Mme Bacon:... pour faire des vérifications de livres ou
des vérifications de pièces...
M. Tardif: Non. Il y a un organisme régulateur qui est la
régie. Mais c'est bien évident que les policiers, dans le cours
normal de leurs enquêtes, pourront exiger la production des livres et
tout cela.
Mme Bacon: C'est la régie qui sera responsable.
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Champagne): Est-ce que l'amendement
à l'article 40. 1 est adopté?
M. Ciaccia: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Champagne): Alors, est-ce que l'article
40. 1 est adopté tel qu'amendé?
M. Ciaccia: Tel qu'amendé, M. le Président.
Le Président (M. Champagne): J'appelle le sous-article
41.
M. Ciaccia: Cette obligation n'existe pas?
M. Tardif: C'est tout à fait nouveau, c'est du droit
nouveau que d'exiger du recycleur, qui a reconstitué un véhicule,
d'émettre un certificat de conformité mécanique.
Évidemment, cela va permettre à l'acheteur de savoir qu'il a en
main un véhicule reconstitué.
M. Ciaccia: Est-ce qu'il y a beaucoup de véhicules
reconstitués, d'après vos statistiques?
M. Vézina: Nous avons 200 à 250 recycleurs qui
font,.. C'est restreint. Sauf erreur, environ 50 recycleurs font de la
reconstruction de véhicules. Évidemment, nous sommes en plein
dans les réseaux de démantelage frauduleux à
l'intérieur de cela et c'est de nature à appuyer, de façon
considérable, le travail des policiers, des agents de la paix. Donc,
cela leur épargnera du temps parce que les enquêtes sont d'autant
plus difficiles quand ils n'ont pas ce lien où ils peuvent aller pour
partir leur enquête.
M. Ciaccia: C'est pour cela qu'on avait demandé, à
l'article précédent, qu'il y ait une section spéciale.
Dans ce secteur-là, d'après les statistiques et les...
M. Vézina: La régie a un service spécial
d'accréditation des garages, des commerçants et des recycleurs
qui s'occupent, de façon spécifique, de ce cas-là.
M. Tardif: De la même façon que les services de
police ont une certaine importance, comme la Sûreté du
Québec et la police de la CUM, qui, notamment, ont un service
spécialisé pour les véhicules volés.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Champagne): Le sous-article 41 est
adopté. J'appelle le sous-article 42.
M, Tardif: Cet article vient modifier l'obligation qui
était faite auparavant au propriétaire de remettre à la
régie le numéro d'identification du véhicule. Il doit
maintenant laisser ce numéro sur le véhicule.
M. Vézina: C'est le "salvage certificate" qui existe en
Ontario et un peu partout, le certificat de récupération.
M. Ciaccia: Dans la loi actuelle, il y a l'obligation de remettre
à la régie le certificat, la plaque d'immatriculation et le
numéro d'identification du véhicule. Pourquoi enlève-t-on
cela?
M. Tardif: Étant donné qu'il est possible que le
véhicule en tout ou en partie revienne sur le circuit, en usage, la
seule façon d'identifier les pièces des principales composantes
de ce véhicule, c'est de pouvoir continuer à les rattacher
à un numéro d'identification. Â partir du moment où
il est remis, il y aurait des pièces flottant dans le paysage
n'appartenant à aucun véhicule.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Champagne): Le sous- article 42 est
adopté.
J'appelle le sous-article 42. 1 et nous avons un amendement sur la
table: Remplacer l'article 42. 1 par le suivant: 42. 1 Lors de la cession du
droit de propriété ou de la mainmise au rancart d'un
véhicule routier exempté uniquement d'enregistrement par
règlement, le certificat d'enregistrement visé par les articles
34 à 36 et 42 est remplacé par le certificat d'immatriculation
pour l'application de ces articles. Dans ce cas, la plaque d'immatriculation
doit être remise en même temps que le certificat.
M. Ciaccia: Est-ce que ce ne serait pas plus simple de remettre
la plaque d'immatriculation tout le temps ou de ne pas la remettre? Parfois,
vous la remettez et parfois vous ne la remettez pas. Est-ce que ce ne serait
pas plus simple de dire: Quand vous vendez un véhicule, vous la gardez
sur l'automobile ou vous la remettez? Il y a tellement d'exceptions, de pour et
de contre; parfois, on la remet et parfois on ne la remet pas. Comment peut-on
se retrouver dans un tel système? Je ne comprends plus.
M, Tardif: M. le Président, la règle...
M. Ciaccia: Essayez donc de dire que, quand une voiture est
louée, il faut remettre la plaque d'immatriculation et que, pour une qui
n'est pas louée, vous la gardez. Là, c'est une autre fois
où elle est gardée. Il doit y avoir certains principes où
cela vaut la peine de garder cette plaque d'immatriculation ou cela n'en vaut
pas la peine. Si cela aide à contrôler les vols et la
récupération à ne pas la garder, faisons-le pour tout le
monde. Ne disons pas: On va garder la plaque d'immatriculation pour qu'on se
rappelle le numéro de la plaque plus facilement. Il ne semble pas y
avoir de cohérence là-dedans. (21 h 45)
M. Vézina: Le système que nous adoptons, de relier
à la personne ou à l'individu la plaque, c'est celui qui est
observé dans plusieurs États américains, en Ontario et un
peu partout au Canada. Dans la majorité des provinces, on a
décidé de le relier pour les motifs que vous soulignez qui sont
de toujours se rappeler le numéro de la plaque d'immatriculation que
nous avons. Plus que ça, c'est que, depuis quelques années au
Québec, la plaque, à cause de la vignette, n'est pas
changée régulièrement. Donc, on la conserve longtemps.
Le principe est que, tant et aussi longtemps que vous utilisez votre
plaque, vous la conservez à votre nom. Quand vous en avez
terminé, qu'il y a une mise au rancart, quand le véhicule est
écrasé, qu'il est vendu ou encore qu'un locataire à long
terme, de plus d'un an, met fin à son contrat de location, là, on
retourne la plaque. Mais dans tous les autres cas, le
principe est que la plaque suit toujours l'individu. Sa plaque le
suit.
M. Tardif: C'est ça. Il s'agit d'exceptions, lorsque le
véhicule est exempté d'enregistrement. C'est uniquement dans ces
cas-là.
M. Ciaccia: Dans le projet de loi, à l'article 6, il y a
toute une liste d'exemptions...
M. Tardif: On parle d'exemptions par règlement, par
exemple, la motoneige de moins de 155 kilos, circulant à moins de 15
kilomètres-heure, les véhicules donnés par cession,
donation ou autrement; enfin, un certain nombre de cas prévus par
règlement qui, exceptionnellement, peuvent être exemptés
d'enregistrement.
M. Ciaccia: Alors, quand ces véhicules sont vendus, vous
remettez la plaque et le certificat.
M. Tardif: C'est ça. Ce sont des véhicules qui, de
façon exceptionnelle, sont exemptés d'enregistrement.
Le Président (M. Champagne): Est-ce que l'amendement 42. 1
est adopté?
M. Ciaccia: On va l'adopter.
Le Président (M. Champagne): L'amendement 42. 1 est
adopté. Est-ce que l'article 42. 1 est adopté tel
qu'amendé?
M, Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Champagne): Adopté tel
qu'amendé. J'appelle le sous-article 43. Vous avez ici un amendement:
Supprimer le paragraphe troisièmement de l'article 43. Si vous voulez,
on va disposer quand même de ce premier amendement, s'il vous
plaît!
M. Tardif: Pour ce qui est de l'amendement, on l'a dit
tantôt, on trouvait un peu exorbitant de rendre, enfin, de ne pas laisser
à la régie la discrétion de suspendre ou non dans les cas
de défectuosités, et on l'a mis dans le pouvoir qu'elle avait de
ne pas suspendre.
M. Ciaccia: C'est pour faire concordance avec l'autre article qui
était au même effet.
M. Tardif: C'est ça.
Le Président (M. Champagne): L'amendement est-il
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Champagne): Est-ce que le sous-article 43
est adopté tel qu'amendé?
M. Ciaccia: Attendez une minute. On va voir les autres...
Adopté.
Le Président (M. Champagne): Alors, le sous-article 43 est
adopté tel qu'amendé. J'appelle le sous-article 44 et vous avez
sur la table un amendement: Insérer, après le deuxième
paragraphe de l'article 44, le suivant: Troisièmement, un rapport de
vérification mécanique atteste que le véhicule
présente une défectuosité majeure.
M. Tardif: C'est de la concordance, cela entre dans le pouvoir
discrétionnaire de la régie plutôt que d'en faire une
obligation.
M. Saintonge: Je ne sais pas si c'est du droit existant, mais,
à l'article 44. 1, à quoi fait-on référence quand
on parle des conditions prévues pour la suspension de
l'immatriculation?
M, Tardif: Ce sont les conditions d'immatriculation à l'article
13.
M. Saintonge: On dit: Les conditions que prévoit un
règlement du gouvernement. On veut faire référence
à quoi?
M. Vézina: C'est existant à l'heure actuelle...
M. Tardif: Ce sont les conditions pour s'immatriculer.
M. Vézina:... c'est l'assurance, par exemple, pour les
mineurs émancipés.
Le Président (M. Champagne): L'amendement du sous-article
44 est-il adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Champagne): Adopté. Est-ce que le
sous-article 44 est adopté tel qu'amendé?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Champagne): Adopté tel
qu'amendé. Il y a l'article 18 qui chapeaute tous ces sous-articles.
Est-ce que l'article 18 tel qu'amendé est adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Champagne): Adopté. J'appelle
l'article 19. Vous avez le sous-article 46.
M. Tardif: C'est l'article qui prévoit la
nécessité de remettre le certificat et la plaque
d'immatriculation à la régie lors d'une suspension de cette
immatriculation puisque, alors, on suspend le droit de circuler. À
Particle 46 actuel, on dit que la régie peut, par écrit, exiger
du propriétaire d'un véhicule routier, dont l'immatriculation
fait l'objet d'une suspension, qu'il lui retourne le certificat et la plaque
d'immatriculation correspondant à ce véhicule. Tandis
qu'aujourd'hui on dit que le propriétaire d'un véhicule dont
l'immatriculation a été suspendue doit retourner à la
régie.
M. Ciaccia: C'est maintenant une obligation de le faire alors
qu'avant elle avait le pouvoir de le faire.
M. Tardif: C'est cela. La régie devait demander et,
lorsque le propriétaire refusait de se soumettre à cette
exigence, la régie pouvait demander à un agent de la paix de
confisquer.
Le Président (M. Champagne): Mme la
députée de Chomedey.
Mme Bacon: De quelle façon va-t-on pouvoir faire respecter
cela? Est-ce qu'il y a des moyens administratifs pour y arriver? Est-ce qu'on a
pris ces moyens ou on les a envisagés?
M. Vézina: Un exemple précis est un accident alors
qu'une personne n'est pas assurée. Pour un accident de plus de 250 $, un
rapport de police doit être fait, un rapport d'accident est
acheminé de façon systématique à la Régie de
l'assurance automobile. Sur réception de ceci, on procède non
seulement à la suspension de l'immatriculation, mais du permis de
conduire, comme cela existe à l'heure actuelle.
M. Saintonge: Cela se fait de quelle façon? Par avis?
M. Vézina: Oui, par avis.
M. Saintonge: Vous envoyez une lettre?
M. Vézina: C'est cela.
M. Saintonge: Quelle sorte de lettre?
M. Vézina: Une lettre recommandée disant que vous
devez nous retourner votre plaque d'immatriculation telle date. On permet au
policier ou à un agent de la paix d'aller s'en saisir quand ils ne le
font pas.
M. Saintonge: C'est une lettre recommandée que l'on fait
parvenir aux gens?
M. Vézina: C'est cela.
M, Saintonge: Contrairement à antérieurement. Dans
certains cas, ce n'était pas une lettre recommandée, je pense.
C'est pour m'assurer que c'est une façon de procéder qui fait que
la personne va être avisée afin d'éviter... On a
déjà vu que quelqu'un a été avisé que son
permis et son immatriculation étaient suspendus et il n'a jamais
reçu d'avis chez lui. La police l'amène au poste de police et il
y passe une couple d'heures, en pleine nuit, pour, le lendemain matin, savoir
que son permis avait été suspendu pour tel ou tel motif. En tout
cas, si cela se fait par lettre recommandée maintenant, c'est clair
qu'il n'y aura plus ce problème.
M. Tardif: L'article 169 du projet de loi prévoit
ça, M, le Président.
M. Saintonge: Parfait.
Le Président (M. Champagne): Est-ce qu'il y a d'autres
questions? Est-ce que l'article 19 est adopté?
M. Ciaccia: Adopté. Le Président (M, Champagne):
Adopté.
Les amendes impayées
M. Saintonge: Juste un instant, M. le Président. L'article
19 est adopté. Avant de passer à l'article 20 on va tomber dans
la section infractions et peines si je ne m'abuse. J'aurais un point à
soulever. La ville de Montréal a fait parvenir un mémoire - j'en
ai une copie - en date du 29 octobre 1984 faisant certains commentaires
relativement à des articles du Code de la sécurité
routière. Un des commentaires émis, outre le fait auquel j'ai
fait référence la semaine dernière sur la question des
handicapés, il y a certaines mesures destinées à rendre
l'application de la loi plus efficace. Entre autres choses, on parle à
la page 4 du mémoire soumis par le bureau Péloquin, Allard et
Lacroix, procureurs de la ville de Montréal, de l'application efficace
des sanctions et en particulier de la perception des amendes.
La ville de Montréal veut proposer d'introduire un
mécanisme qui ferait en sorte qu'un propriétaire de
véhicule qui n'aurait pas acquitté des amendes à la suite
de condamnations des tribunaux, se verrait automatiquement refuser le
renouvellement de son immatriculation avant d'avoir payé les amendes en
question. J'imagine que le ministre est au courant d'une telle demande de la
ville de Montréal.
Je me souviens que lorsque toute la question du sabot de Denver avait
été
discutée l'an dernier, en commission parlementaire, sur
l'amendement à la charte de la ville de Montréal, en
décembre 1983, on avait finalement tempéré l'utilisation
du sabot de Denver à la suite de plusieurs remarques fort pertinentes de
certains citoyens et de certains groupes de pression à savoir qu'un
sabot de Denver qui était appliqué de façon absolue
à tout le monde, du moment qu'il y avait un certain nombre d'infractions
qui avaient été signalées à l'encontre d'un
véhicule, pouvait causer préjudice parce que dans certains cas il
n'y avait pas de jugement de cour. Si mon souvenir est exact, le sabot de
Denver est appliqué maintenant seulement dans les cas où il y a
des condamnations de cour.
Ce que la ville de Montréal soulève ici rejoint un peu les
problèmes qu'on avait soulevés à cette
époque-là. Je me souviens des effarantes statistiques - je les
avais citées lors de mon discours sur l'adoption de principe du projet
de loi 81 - que la ville de Montréal avait fait valoir à cette
époque-là. Je regarde dans le mémoire ici et je vais lire:
"A la fin de septembre 1984 il y avait, à la Cour municipale de
Montréal, 150 000 sommations relativement à des infractions en
matière de circulation et de stationnement qui n'avaient pu être
signifiées aux défendeurs à l'adresse qu'ils avaient
donnée ou qui avaient été fournies à la ville par
la régie. Il y avait aussi, à la même date, 110 000 mandats
émis contre des personnes jugées coupables d'infractions de
circulation ou de stationnement. Enfin, 44 000 brefs de saisie émis
contre des personnes également coupables d'infractions du même
genre. Une partie importante de ces mandats et brefs ne peut être
exécutée parce que les défendeurs sont introuvables. Ces
sommations, mandats et brefs représentaient respectivement des montants
de 5 000 000 $, de 7 300 000 $ et de 3 400 000 $ en amendes et frais, pour un
total de 15 700 000 $ en deniers dus à la collectivité
montréalaise non récupérés. " "Tous ces dossiers ne
concernent pas autant d'individus différents. En effet une proportion
appréciable d'entre eux concerne une minorité d'individus qui ne
respectent pas le contrat social en matière de circulation et de
stationnement, mais qui cherchent plutôt à éviter
l'application des sanctions prévues par la loi. La signification des
différentes pièces mentionnées précédemment
dépend des enquêtes que la ville doit mener afin de retrouver les
défendeurs à qui ces pièces sont destinées. " "Or,
vous savez, M. le ministre - c'est adressé au ministre des Transports -
que les mesures d'exécution des jugements sont extrêmement
onéreuses pour la collectivité tant sur le plan des ressources
nécessaires que sur celui des coOts qu'elles impliquent. C'est le cas de
l'emprisonnement à défaut du paiement de l'amende, de la saisie
des biens et de l'immobilisation des véhicules (sabot de Denver). "
C'est là l'important de cette disposition et j'achève:
"Devant cet état de fait, les autorités publiques ont le devoir
de trouver et de mettre en oeuvre les moyens les plus rationnels, compte tenu
des ressources limitées qu'elles ont à leur disposition. " "La
ville de Montréal désire vous réitérer la position
qu'elle vous faisait dans un rapport daté du 4 juillet 1984 et dont
copie est annexée. " "Le Code de la sécurité
routière devrait être modifié de façon à
prévoir le non-renouvellement de l'immatriculation d'un véhicule
au nom d'une personne lorsque celle-ci n'a pas acquitté, à
l'intérieur du délai prescrit initialement ou
négocié par la suite, les amendes imposées pour des
infractions relatives à l'utilisation du véhicule ainsi que tous
les frais relatifs à la condamnation ou à la perception de ces
amendes ou lorsqu'elle n'a pas acquitté autrement sa dette, notamment
par le biais de la saisie, de l'emprisonnement ou des travaux compensatoires.
Cette disposition serait le moyen le moins coûteux et le plus efficace
pour garantir l'acquittement des amendes. Les municipalités de
même que la province - car il est permis de penser que les
problèmes qui se présentent dans l'exécution à
l'échelon municipal existent aussi à l'échelon provincial
- réaliseraient d'importantes économies au chapitre des frais
d'exécution des jugements et assureraient par ce même moyen un
meilleur respect de la loi, " Donc, je pense que c'est une disposition fort
louable qui est présentée par la ville de Montréal. (22
heures)
J'imagine qu'au niveau du ministère des Transports, on a dû
examiner cette situation. Je me souviens, pour en avoir discuté avec Me
Péloquin et Me Allard, plus particulièrement en décembre
1983, que dans certains États américains ou même dans
certaines provinces canadiennes, si je ne m'abuse, il y a des dispositions
à cet effet qui sont introduites. Si je considère le fait qu'avec
les nouvelles dispositions que le projet de loi 81 est sur le point d'adopter,
ou lors de la sanction du projet de loi concernant les questions de certificat,
non seulement d'enregistrement mais également d'immatriculation, si je
considère aussi qu'on nous faisait part d'une espèce - je ne me
souviens plus du terme qu'on a employé à l'époque - de
casier conjoint, une espèce de fichier conjoint concernant la
propriété d'immatriculation des véhicules qui sera
maintenant en vigueur de même que ce fichier contiendra les informations
sur les chauffeurs ou ceux qui ont un permis de conduire qui sont
propriétaires d'un véhicule automobile et détenteurs d'un
certificat d'immatriculation, il me semble qu'on arrive
à un point où, avec les données que le
ministère pourra avoir à sa disposition c'est pensable de rendre
possible une telle application. Il suffirait, par exemple, qu'on inscrive dans
un tel fichier le fait que le propriétaire d'un véhicule ou le
conducteur d'un véhicule ait un certain montant d'amendes è
acquitter à la suite de jugements, faut-il le dire, et que le
délai imparti pour le payer soit initialement fixé par jugement
ou encore à la suite de négociations intervenues entre la ville
en question et le contribuable coupable de l'infraction. Donc, à ce
moment-là, il y a des possibilités, je pense, d'introduire cette
disposition, considérant des mécanismes plus à point que
le ministère des Transports est sur le point de mettre en oeuvre.
J'aimerais avoir l'opinion du ministre sur cette suggestion de la ville
de Montréal et sur la possibilité d'introduire une telle
disposition au Code de la sécurité routière. En fait, si
on regarde cela, si des personnes, comme je l'avais dit en Chambre dans mon
discours sur l'adoption de principe du projet de loi, si quelqu'un n'a pas le
souci de respecter d'une certaine façon, d'acquitter des amendes qu'il a
encourues à la suite de violations du Code de la sécurité
routière, je pense bien qu'on peut présumer que cette personne ne
sera pas celle qui sera le plus enclin à respecter les normes de
circulation et de sécurité sur nos routes.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, il faut reconnaître que
le problème soulevé par la ville de Montréal est
très réel. 150 000 sommations relatives à des infractions
en matière de circulation et particulièrement de stationnement,
c'est un nombre imposant. Aussi, à la suite de la présentation de
ce mémoire et d'autres représentations dans le même sens,
un comité interministériel a été créé
regroupant des gens du ministère de la Justice, du ministère des
Transports, de la Régie de l'assurance automobile et d'autres
organismes. Évidemment, c'est une décision qui peut être
lourde de conséquences et on peut véritablement s'interroger dans
quelle mesure le fait d'avoir une, deux ou trois infractions à la
circulation parce qu'on a dépassé le temps dans le
parcomètre ou ailleurs, le fait de ne pas payer constitue un danger
à la sécurité publique. Je pense que nous devons nous
interroger à savoir si de telles mesures devraient aller aussi loin que
celle mentionnée par le député. Néanmoins, il y a
un comité qui se penche là-dessus présentement avec le
monde municipal et, évidemment, nous verrons, le cas
échéant, à regarder les recommandations que nous fera ce
comité. Donc, je reconnais l'existence du problème. On a mis des
gens au travail, mais on est loin d'avoir une réponse tout de suite
à cela.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: M. le Président, je comprends que, dans
certains cas, on parle d'une infraction de stationnement, par exemple, de
l'expiration du temps sur un parcomètre. Ce ne sont peut-être pas
des infractions majeures, mais, surtout considérant le fait que la ville
de Montréal mentionne des statistiques où vous avez 110 000
mandats émis contre des personnes jugées coupables et qu'on doit
aller récupérer ces amendes, et c'est de l'ordre de 7 300 000 $,
c'est un montant assez énorme... On peut peut-être regarder les
infractions pour le stationnement par rapport à la
pénalité qu'on va encourir, mais le propriétaire d'un
véhicule automobile, celui qui conduit un véhicule automobile,
s'il accepte de le faire, doit quand même se soumettre aux règles
du jeu.
Ce qui m'inquiète là-dedans, c'est le coût
énorme que la ville de Montréal doit encourir pour
récupérer ces sommes. Parfois, au niveau de l'exécution
des jugements, on sait que c'est un coût disproportionné par
rapport à l'infraction. Cela coûte à l'État ou
à la municipalité beaucoup plus cher d'aller
récupérer le montant d'une amende, surtout dans le cas du
stationnement, que d'imposer une clause extrêmement rude vis-à-vis
d'une personne qui ne respecterait pas le paiement de son amende. Je pense que,
dans les circonstances, ça évite des frais pour la
population.
Pour illustrer le problème, il y a un cas qui m'a
été soumis dans mon comté, il y a à peu près
un mois, d'une personne qui avait reçu un avis de la Sûreté
du Québec parce qu'elle conduisait avec un feu arrière
défectueux. La vérification de la police se fait et on se rend
compte, en même temps, que la personne n'avait pas son papier
d'assurance. On lui donne 48 heures pour se présenter à la
Sûreté du Québec pour aller régler ça. La
dame en question se rend à la Sûreté du Québec pour
régler les deux problèmes. On dit: Il n'y a pas de
problème, tout est réglé. Cela remonte à 1981.
Quelle fut sa surprise, en 1984, de recevoir un agent de la Sûreté
du Québec chez elle qui vient la retracer, finalement, pour lui dire
qu'il s'en vient avec un mandat d'arrêt pour l'amener à Parthenais
pour exécuter trois jours de prison, à moins de payer 119 $
immédiatement pour l'infraction. Elle n'avait jamais été
avisée qu'une action avait été prise contre elle.
Ce que je veux illustrer par cet exemple, c'est que cette dame ne
l'avait pas su. Indépendamment de tout ça, même si elle
l'avait su, le coût total pour exécuter une
amende de 119 $ pour un feu arrière défectueux
était complètement disproportionné. Cela a dû
coûter à l'État peut-être 2000 $ pour faire
exécuter cette sentence. Ils l'ont amenée à Parthenais
pendant trois jours, ce qui a finalement résulté en une
soirée à Parthenais avec une gardienne à côté
d'elle pendant tout le temps où elle était détenue. C'est
peut-être plus facile quand on est condamné pour meurtre de ne pas
se faire surveiller que quand on va pour une infraction de stationnement, vous
remarquerez. Mais disons que dans ce cas, ce qui m'avait frappé dans
tout ce processus de mise en place de récupération d'une amende
suite à une infraction, c'était le coût énorme que
ça entraînait pour l'État. Cela montait à quelques
milliers de dollars pour exécuter un jugement pour une infraction, pour
un feu arrière défectueux.
Dans certains cas, si la personne a à sa connaissance un jugement
contre elle, le jugement n'est pas respecté, l'amende n'est pas
payée. Au lieu de faire une exécution de sentence ou quoi que ce
soit, si on dit: Vous serez pénalisé, votre permis sera suspendu,
je pense qu'on pourra régler facilement la question d'exécution
des jugements.
M. Tardif: M. le Président, c'est sûr que dans le
cas des infractions au stationnement, c'est une autre chose. Dans le cas des
infractions pour les véhicules en mouvement, il n'y a peut-être
pas de suspension immédiate, mais après accumulation de douze
points, il y a suspension du permis. Ceci n'est pas relié au paiement ou
au non paiement de l'amende. Je voudrais juste cerner les cas.
Deuxièmement, je pense que le député de Laprairie,
l'ayant entendu depuis quelques jours en commission ici, défenseur des
droits et libertés individuelles, je laisse le soin de dire comment il
aurait réagi à cette même citoyenne de son comté
qui, au lieu de se voir confrontée avec un agent de la paix qui
l'amène à Parthenais, se présente à la régie
pour renouveler son permis de conduire et qu'on lui dit: Madame, nous
regrettons, nous ne renouvelons votre permis de conduire ou vos plaques
d'immatriculation parce que nous avons été informés par le
service de police de Laprairie que vous n'avez pas payé une amende.
Une voix: D'accord.
M. Tardif: À supposer que la dame dise: Oui, je l'ai
payée, ou très bien je vais la payer, comment se fait
l'appariement entre la démarche et ce... Je ne dis pas que ce n'est pas
faisable, je dis présentement: II y a des implications assez lourdes
à cette espèce de justice sommaire et automatique et je voudrais
qu'on puisse en évaluer tous les impacts. C'est sûr que la loi des
rendements décroissants joue là-dedans et que lorsque les
services policiers doivent aller servir une sommation de Montréal
à Mont-Laurier, ils disent: Compte tenu de l'amende que cela va
rapporter, on va attendre qu'elle revienne à Montréal. Les
policiers sont équipés de radio dans leur voiture. Lorsqu'un
véhicule commet une infraction, la première chose qu'ils font,
c'est de communiquer avec leur centrale de renseignements et celle-ci dit: Ah
oui, la plaque numéro untel, etc. a commis déjà trois
infractions. À ce moment-là, le sabot de Denver est appelé
et on l'applique lorsque quelqu'un est déjà déclaré
coupable d'une infraction.
M. Ciaccia: Non, je regrette, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député,
à l'ordre! M. le député de Laprairie, s'il vous
plaît.
M. Ciaccia: Quelqu'un peut l'entendre sur le "scanner".
M. Tardif: Pardon?
M. Ciaccia: Quelqu'un peut l'entendre sur le "scanner".
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Laprairie, s'il vous plaît.
Une voix: J'ai peur.
M. Saintonge: Il y a une grosse nuance dans ce que vous avez dit.
Vous l'avez reconnu. Disons que c'est une infraction pour laquelle quelqu'un a
été condamné par un tribunal. C'est dans ce sens.
M. Tardif: Oui.
M. Saintonge: Je pense qu'en ce qui concerne le respect des
droits et des libertés de la personne, dans un tel cas, s'il y a eu des
jugements de cour, il n'y a pas de problème. Quant au cas que je vous ai
présenté, cela semble peut-être contradiction. La dame
n'avait pas reçu de sommation chez elle et elle a eu une condamnation.
Mais si on en vient éventuellement à suspendre le certificat
d'immatriculation pour défaut de paiement à la suite d'un
jugement, Dieu sait que nous recevons l'avis du bureau des véhicules
à moteur un mois d'avance au minimum au moment du renouvellement du
certificat d'immatriculation. Pendant ce temps, la personne a le temps de
corriger la situation. En tout cas, ce que je note avec plaisir ici, c'est que
le ministre me dit que le problème est à l'étude et que la
suggestion de Montréal s'appliquerait non
seulement à Montréal mais à l'ensemble des
municipalités du Québec, au gouvernement du Québec,
à la Sûreté du Québec dans les poursuites pour
infractions par le ministère de la Justice. En terminant, puisque le
ministre me dit que c'est examiné par un comité, peut-il nous
donner la date vers laquelle le comité est censé avoir
terminé ses travaux et donner avis sur les recommandations finales qu'il
pourra faire à propos une telle situation?
M. Tardif: Le premier trimestre de 1985.
M. Saintonge: Le premier trimestre... M. Tardif: De 1985,
en mars ou avril.
M. Saintonge: Cela veut dire que si la suggestion de
Montréal agréait éventuellement au ministre des
Transports, on pourrait se retrouver avec un projet de loi, peut-être
à la fin de la prochaine session, apportant des modifications au Code de
la sécurité routière afin de mettre en vigueur une
telle...
M. Tardif: Un effet de débordement. Je ne veux pas entrer
dans la plomberie ici.
M. Saintonge: Non.
M. Tardif: Imaginons que l'infraction ait été
commise à Québec, que le véhicule se trouve à
Montréal, que la régie agisse en quelque sorte un peu comme
intermédiaire entre les services policiers de Montréal et de
Québec, il y a une espèce d'entente et cela doit déborder
le cadre d'une seule ville. C'est ce à quoi j'en viens.
M. Saintonge: De toute façon, M. le Président, on
sait que, par le système de pénalité actuellement, les
infractions sont transmises au bureau des véhicules à moteur.
Là, on ne se retrouve plus avec des infractions nécessairement
pénalisées par le système de pénalité, mais
dans le cas d'infractions reconnues par le tribunal, même si elles ne
sont pas incluses dans le système de pénalité, par
exemple, dans le cas d'un feu arrière défectueux, lorsque
l'amende n'est pas payée pendant un certain temps, j'imagine qu'on peut
transmettre également ces informations au bureau et,
éventuellement, les intégrer au fameux fichier qui peut accumuler
un nombre considérable de données, ce qui est finalement le point
de la technique moderne. À ce moment-là, on peut en arriver, si
on veut mettre au point un système, à rendre justice à une
telle demande de la ville de Montréal ou à rendre possible
l'application d'une telle demande. Ce dont je voulais m'assurer, avec ma
dernière question, c'était, lorsque vous me parliez du premier
trimestre de 1985, qu'une telle recommandation qui me paraît
intéressante pourrait régler beaucoup de problèmes dans
beaucoup de municipalités, surtout celles à gros volume de
billets de circulation, les grandes villes comme Montréal,
Québec, Laval, Sherbrooke et Hull, j'imagine. On pourrait le faire
à Trois-Rivières aussi. On pourrait en arriver à ce
moment-là à régler un problème fort onéreux
pour ces municipalités. Dans les recommandations qui vous seront faites
éventuellement par le comité, je désirerais qu'on puisse
ne pas mettre cela sur les tablettes, mais avoir une date approximative
où on pourra réexaminer la situation et la soumettre à la
considération du ministre et des légistes du ministère
pour arriver à donner force à une telle recommandation, s'il y a
lieu. (22 h 15)
M. Tardif: J'en prends bonne note, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 20 est
adopté?
M. Saintonge: M. le Président, je pense que c'était
hors du cadre de l'article 20. C'était à la fin d'un
paragraphe...
M. Tardif: C'était à l'article 19.
M. Saintonge: On se retrouvait à la fin du chapitre qui a
trait aux suspensions de permis, etc.
M. Tardif: C'est cela, M. le Président.
Infractions et peines
Le Président (M. Desbiens): Dans ce cas, est-ce que
j'appelle l'article 20?
M. Tardif: C'est cela, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 20 est
adopté?
M. Ciaccia: On vient juste de commencer l'article 20.
M. Tardif: On ne fait qu'enlever l'article 42 qui prévoit
une sanction plus sévère pour les véhicules mis au
rancart. On ne fait qu'enlever l'article 42 de l'énumération
prévue à l'article 48 du code, de façon à
prévoir ailleurs une sanction plus sévère dans le cas des
véhicules mis au rancart et qui disparaissent.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 20 est
adopté. J'appelle l'article 21.
M. Tardif: Lorsque la plaque d'immatriculation a
été endommagée au point d'empêcher l'identification
du véhicule routier, si c'est uniquement passer un linge dessus et que
cela permet l'identification, ce n'est pas le cas.
M. Saintonge: Ce n'est pas un tel genre de dommage. Est-ce que,
M. le Président, dans un tel cas, il n'aurait pas lieu de prévoir
que la plaque serait ni plus ni moins confisquée, qu'on la remplace. Si
on retourne le véhicule sur la route, il va se retrouver un coin de rue
plus loin, la police va l'arrêter à nouveau, cela va être
une infraction continuelle et continue à différentes
époques de la journée. Je ne sais pas s'il y a des dispositions
ailleurs qui sont prévues. Parce que si la plaque est endommagée
au point qu'on ne puisse l'identifier, si on l'arrête et qu'on lui dit:
On vous donne une infraction dans ce sens, s'il s'en va plus loin, trois coins
de rue plus loin un autre policier en automobile l'aperçoit,
l'arrête, lui donne une autre contravention, il va faire un bout de
chemin jusqu'à chez lui et finalement on n'aura pas résolu le
problème. Dans ce sens, je me demandais s'il y avait une autre
disposition de prévue.
M. Tardif: M. le Président, cet article ne change pas la
loi actuelle en ce qui concerne les plaques altérées,
modifiées et qui ne permettent pas l'identification. Le seul
élément nouveau de 49 actuel par rapport au 49 proposé par
l'article 21, M. le Président, c'est qu'on dit que la plaque est
endommagée au point d'empêcher l'identification du
propriétaire du véhicule alors qu'avant cela, c'était au
point d'empêcher l'identification du véhicule. C'est tout. Cela ne
change rien sur la question des plaques altérées ou pas.
M. Saintonge: Je sais que ce n'est pas une question de plaque
altérée. Ma question était simple, c'est que je me
demandais si dans un tel cas, si on donne une infraction à quelqu'un
pour cela, il devrait changer sa plaque à un moment donné. On
devrait lui donner l'obligation de changer sa plaque. On parle de moyen plus
efficace pour assurer la mise en force du Code de la sécurité
routière, cela pourrait être un moyen qu'on pourrait envisager
dans ce sens.
M. Tardif: L'article 56 du code qui est introduit par l'article
24 du projet de loi, on va y arriver dans trois articles, il est question des
plaques altérées, endommagées, etc.
M. Saintonge: Ici, M. le Président, je pense que ce n'est
pas le cas d'une plaque altérée, c'est une plaque
endommangée au point d'empêcher, dans le cas de l'article 49.
Je ne sais pas si c'est le même point qu'on vise. J'attire
l'attention du ministre là-dessus.
M. Tardif: L'article 24, c'est sûr, parle de plaque
altérée au point d'empêcher l'identification d'un
véhicule. Cela présume que l'altération est quelque chose
de volontaire, n'est-ce pas? Alors que la plaque endommagée à la
suite d'un accident, ce n'est pas la faute de l'individu. Les dispositions
doivent être prises pour la remplacer sans qu'il y ait sanction
pénale. L'altération est un geste délibéré.
Je suppose que...
Mme Bacon: Est-ce que... M. Tardif: Oui, madame.
Le Président (M. Champagne): Oui, madame.
Mme Bacon: On parle d'une amende de 25 $ à 50 $, est-ce
que cela fait longtemps que c'est de 25 $ à 50 $? On ne veut pas changer
ces montants?
M. Tardif: Depuis l'adoption du code en 1981...
Mme Bacon: On ne sent pas le besoin de les augmenter?
M. Tardif: Encore une fois, c'est la distinction entre l'article
21 et l'article 24. Il n'y a pas d'altération volontaire. La plaque est
endommagée; ce n'est pas nécessairement la faute de l'individu.
Quelqu'un a pu reculer sur sa voiture, elle est endommagée et il ne le
sait peut-être pas. Même s'il le sait, du fait qu'il n'en est pas
responsable, il laisse porter. Alors que lorsqu'il s'agit d'altération
de propos délibéré, c'est plus grave et cela va de 200 $
à 500 $.
Le Président (M. Champagne): Est-ce que l'article... Une
autre question?
M. Saintonge: Seulement un point sur lequel j'avais
soulevé l'attention. À mon point de vue, il y a une question de
jugement, quand on dit: endommagée au point d'empêcher
l'identification. Si c'est vraiment le cas, quand un officier l'a
constaté, qu'on ne laisse pas cinq officiers faire de même pour
dire à la personne: Change ta plaque! Il devrait y avoir un
mécanisme. Si vraiment la plaque est endommagée à ce
point, la personne devrait non seulement être obligée de payer une
amende pour ne pas l'avoir vérifié en temps utile, mais aussi
être obligée de la changer.
M. Tardif: Si ma mémoire est bonne, cela fait aussi partie
des articles pour
lesquels un avis de 48 heures sera donné à la personne
pour voir à remplacer sa plaque.
M. Ciaccia: Oui, d'accord. S'il n'est pas assez
intelligent...
M. Tardif: L'objectif, "The name of the Game", ce n'est pas de
prendre les gens en défaut, c'est de permettre l'identification du
véhicule.
M. Ciaccia: S'il n'est pas assez intelligent pour la
réparer après la première infraction...
M. Tardif: Bien là...
M. Ciaccia:... il en mérite une autre.
M. Saintonge: Parfait, adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 21 est
adopté. J'appelle l'article 22.
M. Tardif: C'est un nouvel article, M. le Président, pour
couvrir les cas d'utilisation ou de permission d'utilisation d'un
véhicule dont l'immatriculation est suspendue.
Mme Bacon: En ce moment, M. le Président, y a-t-il une
amende qui est facturée? Est-ce que c'est dans les mêmes montants,
de 200 $ à 500 $, ou si cela n'existe pas? Est-ce que c'est
complètement nouveau?
M. Tardif: Cela n'existe pas.
Mme Bacon: Pourquoi dit-on 200 $ ou 500 $? Pour que cela fasse
concordance avec l'article 24 ou... ? Ce n'est pas la même sorte
d'infraction.
M. Tardif: C'est une infraction suffisamment grave de conduire
avec un véhicule dont l'immatriculation a été suspendue
pour justifier une amende de cet ordre.
Mme Bacon: Dans le même ordre que celle imposée dans
le cas où elle est altérée.
M. Tardif: Là, c'est plus que la plaque. Cela peut
être tout le véhicule dont l'immatriculation a été
suspendue lorsqu'il est jugé dans un état dangereux. Ce n'est pas
uniquement la plaque, c'est tout le véhicule. Une personne
impliquée dans un accident, n'ayant pas d'assurance, est insolvable.
Mme Bacon: C'est le même montant que l'amende qui est
demandée à l'article 24.
M. Tardif: Dans le cas de l'altération volontaire,
oui.
Mme Bacon: C'est là-dessus qu'on s'est basé pour
avoir les mêmes montants ou s'il y a une autre raison pour qu'on dise 200
$ à 500 $.
M. Tardif: Cela entrait dans la catégorie des amendes
où la personne, d'un propos délibéré, contrevenait
à la loi et non pas, par malchance, voyait sa plaque endommagée,
n'est-ce pas?
Mme Bacon: C'est pour un motif grave. Les motifs sont
jugés graves à ce moment-là.
M. Tardif: C'est cela, oui. Le permis n'est pas suspendu...
Mme Bacon: Cela peut aller jusqu'à 500 $.
M. Tardif: C'est cela, mais à la discrétion du
tribunal évidemment.
Le Président (M. Champagne): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Puisque c'est une infraction qui m'apparaît
assez grave dans te cas présent. On parle d'amendes de 200 $ à
500 $. Dans un tel cas, n'y aurait-il pas lieu de prévoir une suspension
de permis?
M. Tardif: On parle plus loin des dispositions dans le cas d'une
personne qui conduit déjà, alors que son permis est
déjà suspendu.
M. Saintonge: Son permis de conduire... Mais là, il y a
une infraction alors c'est l'enregistrement du véhicule qui est
suspendu, ce n'est pas le permis de conduire.
M. Tardif: D'accord. Il est prévu également...
M. Saintonge: Si quelqu'un, à sa connaissance...
M. Tardif: À l'article 140 du projet?
M. Ciaccia: On ne se rendra pas là ce soir, à
l'article 140.
M. Saintonge: II arrive quoi à l'article 140? Je
m'excuse.
Mme Bilodeau: C'est l'article 140 du code actuel qui
prévoit une amende de 200 $ à 500 $ pour quelqu'un qui conduit
alors que son permis de conduire a été suspendu. Alors, on a
l'équivalent ici lorsque les plaques ont été
suspendues.
M. Saintonge: Ma question se posait dans un souci de rendre la
pénalité peut-être plus onéreuse si, d'une certaine
façon c'est une infraction qui est grave. Là vous avez le cas de
quelqu'un qui a un permis de conduire qui est suspendu, vous avez une amende
supplémentaire. Je ne sais pas si dans un tel cas on donne une
suspension plus longue, on le verra rendu là. Mais, ici, vous avez
quelqu'un qui détient un permis de conduire et qui peut conduire un
véhicule sur le chemin. Il doit s'assurer si, à tout le moins, le
véhicule qu'il conduit répond aux normes. C'est dans un cas
où un véhicule ne répondrait pas aux normes que le code
édicté. Dans un tel cas, la personne se met dans cette situation
sciemment. À mon point de vue, comme on dit, c'est de rire du monde. On
fait fi de la loi et on dit: "Never mind" je m'en vais pareil, je prends l'auto
et je me promène. Dans un tel cas, à mon point de vue, pour un
individu, payer 200 $ d'amende il n'y a rien là. Il va en payer des 200
$ c'est certain; cela ne le dérangera pas, il peut en payer. Mais pour
d'autres personnes c'est peut-être un montant important. On voit souvent
des cas où des gens font fi de la loi, font fi d'une prescription qui
peut apparaître importante au point de vue de la sécurité.
Dans un tel cas, est-ce qu'il n'y aurait pas lieu d'envisager une sanction
sévère au point de vue monétaire et également une
suspension de permis de conduire?
M. Tardif: C'est que s'il conduit alors que son véhicule
fait déjà l'objet d'une suspension, il peut voir son droit
à obtenir une immatriculation suspendu. On va le voir plus loin.
M. Saintonge: Dans cette question, à mon point de vue, on
ne touche pas fondamentalement... Si je peux conduire, je peux prendre mon
véhicule qui n'a pas de permis d'immatriculation, je pourrai m'en
servir. À ce moment on pénalise quoi? La possibilité de
renouveler l'immatriculation mais on n'a pas réglé le
problème de l'individu, qui, sciemment contrevient à la loi et
qui pourrait le faire avec n'importe lequel autre véhicule dont le
permis est également suspendu. Il se retrouvera toujours avec un permis
en main, quand même il ferait cinq fois la même infraction, il va
toujours détenir un permis pour pouvoir conduire et renouveler son
infraction à des 500 $ d'amende au maximum et ce n'est pas plus
compliqué que cela. Si à ce moment l'individu qui conduit son
propre véhicule ou le véhicule de quiconque mais dont
l'immatriculation est suspendue, c'est une infraction grave. Il devrait subir
des foudres plus importantes que cela. Même qu'à ce
moment-là, on ne le pénalise pas au niveau du renouvellement de
son propre certificat d'immatriculation du véhicule dont il est
propriétaire, mais on le pénalise au niveau de sa
possibilité de conduire un véhicule sur la route. En tout cas
c'est une suggestion que je me permets de faire et c'est une question que je
pose en ce sens.
M. Ciaccia: L'immatriculation est suspendue...
Le Président (M. Champagne): Cela va, M. le
député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Merci. Si l'immatriculation est suspendue, est-ce que
le véhicule est assuré pour dommages corporels?
M. Lalande: C'est un motif de suspension. Mais un des motifs de
suspension de l'immatriculation à un véhicule qui circule, mais
non pas simplement tous les véhicules qui sont immatriculés au
nom d'un tel propriétaire, ce sont tous les véhicules en
même temps qui sont suspendus, leur immatriculation est suspendue pour
celui-là.
M. Ciaccia: Non, il y a deux assurances: il y a l'assurance qu'un
propriétaire doit obtenir pour les dommages matériels il obtient
cela d'une compagnie privée...
M. Lalande: C'est cela.
M. Ciaccia: S'il ne l'obtient pas c'est une raison pour suspendre
l'immatriculation.
M. Lalande: C'est cela.
M. Ciaccia: Mais une fois que l'immatriculation est suspendue,
est-ce qu'il est couvert par la Régie de l'assurance automobile pour les
dommages corporels?
M. Lalande: Corporels oui. Il est toujours couvert par la
Régie de l'assurance automobile pour les dommages corporels.
M. Ciaccia: Alors même s'il n'a pas d'immatriculation, s'il
a un accident, s'il tue quelqu'un ou cause des dommages corporels, il est
couvert par la Régie de l'assurance automobile.
M. Lalande: Là, si le ministre me permet, c'est le
principe du régime de l'indemnisation sans égard à la
faute.
M. Ciaccia: Ce n'est pas la question de sans égard
à la faute c'est une question qu'il n'a même pas d'assurance.
D'après moi l'assurance est attachée à l'immatriculation.
On paie X dollars par année non pas seulement pour la plaque mais on
paie pour l'assurance. (22 h 30)
M. Lalande: Si vous me permettez je voudrais attirer votre
attention sur un fait: Quand il y a une suspension de l'immatriculation on est
toujours en droit de la modifier, en allant s'assurer avec un assureur
privé. Donc, on peut toujours y remédier; tandis que le permis de
conduire... Je vaudrais ajouter un peu plus loin et vous souligner que dans le
cas d'une suspension d'immatriculation, dans bien des cas le lien de droit
n'est pas fait avec le propriétaire. Comme vous l'avez souligné
tout à l'heure, cela peut être n'importe qui qui conduit un
véhicule qui est sous l'effet d'une suspension de l'immatriculation, de
sorte que cela peut pénaliser toute la famille; ce qui est
différent. Par exemple, cela peut être la femme qui peut
être empêchée - ou le mari, le conjoint - de conduire ce
véhicule pendant que l'immatriculation est suspendue.
M. Ciaccia: Ma question je vais la répéter pour ce
que soit clair. Quand on paie pour l'immatriculation, on paie pour une
assurance pour dommages corporels, d'accord?
M. Tardif: Lorsqu'on prend son permis de conduire,
également, pas uniquement lorsqu'on achète...
M. Ciaccia: D'accord, l'immatriculation et le permis de conduire,
très bien. Si l'immatriculation est suspendue, est-ce que le
véhicule est assuré pour dommages corporels?
M. Tardif: Oui, oui.
M. Ciaccia: Cela ne change pas.
M. Tardif: De la même manière que si le
député de Mont-Royal est propriétaire d'un véhicule
ou l'était du temps de l'assurance privée et qu'il permettait
à quelqu'un de conduire ce véhicule sans permis, son assureur
devait le couvrir même s'il n'avait pas de permis de conduire.
M. Ciaccia: Cela peut arriver, par exemple, qu'il n'y ait pas
d'assurance pour des dommages matériels. C'est un motif de
suspension.
M. Tardif: On n'a pas de contrôle là-dessus.
M. Ciaccia: Je comprends. Alors, c'est un motif de suspension et
je viens rejoindre la préoccupation de mon collègue en disant que
si vous avez suspendu l'immatriculation, premièrement cela peut
être parce qu'il n'y a pas d'assurance pour des dommages
matériels. Est-ce que c'est suffisant de dire qu'il va avoir seulement
une amende de 200 $?
M. Tardif: On verra plus loin qu'il peut y avoir,
également, des sanctions de type administratif, c'est-à-dire en
regard de son droit d'obtenir une nouvelle immatriculation ou un permis.
Là, on parle de ce que le tribunal peut imposer en termes d'amendes, de
sanctions pénales.
M. Ciaccia: Pénales, de 200 $ à 500 $. M.
Tardif: C'est cela.
M. Ciaccia: Il y a d'autres sanctions administratives
après.
M. Tardif: C'est cela.
M. Ciaccia: Si ce véhicule n'est pas couvert par
l'assurance pour dommages matériels et si un accident arrive et que ce
soit la responsabilité de ce véhicule, qu'est-ce qui va arriver
à celui qui a des dommages? Il ne pourra pas recouvrer son dû.
M. Tardif: Dans la plupart des cas...
M. Lalande: Ce sont des règles de droit civil qui
s'appliquent à ce moment-là.
M. Ciaccia: Je comprends, mais les règles du droit civil
cela veut dire que cela peut arriver. Il y a certains cas qui me viennent
à l'esprit où le type a causé des dommages et il n'avait
pas d'assurance. Celui à qui il a causé des dommages ne pouvait
pas récupérer parce que l'autre n'avait pas d'assurance. L'amende
de 200 $ à 500 $ ne me semble pas beaucoup. Ce n'est pas beaucoup. Ce
n'est pas assez, cela, "law and order"; il faudrait que ce soit plus que cela.
La régie est satisfaite avec une amende de 200 $? Vous n'êtes pas
bien sévère.
M. Tardif: S'agissant d'un article de droit nouveau, on verra
s'il y a lieu, peut-être, de rajuster.
Le Président (M. Champagne): L'article 22 est-il en
suspens ou préférez-vous l'adopter?
M. Tardif: Non, c'est le permis qui est suspendu.
M. Ciaccia: Non, l'immatriculation est en suspens, mais l'article
est adopté.
Le Président (M. Champagne): Un instant alors. Est-ce que
l'article 22 est adopté?
M. Ciaccia: Oui, oui.
Le Président (M. Champagne): L'article 22 est
adopté. Article 23. Vous avez ici un
amendement: "Insérer dans la première ligne de l'article
54, après le nombre 35, le nombre 36. "
M. Tardif: Est-ce qu'on peut avoir la série des articles
en cause? Texte proposé: "Quiconque contrevient aux articles 4, 5, 34,
35, 40, 40. 1, 41 ou 42... " et on a ajouté 36. Qu'est-ce que c'est, 4
et 5? L'obligation d'enregistrer ou d'immatriculer. 34: Session du droit de
propriété. 40 et 41: Les recycleurs.
M. Ciaccia: Les droits et règles que doivent respecter les
recycleurs.
M. Tardif: On l'a vu tantôt.
M. Ciaccia: II s'agit de l'enregistrement en cas de mise au
rancart.
M. Tardif: Voilà!
Mme Bacon: M. le Président...
Le Président (M. Champagne): Oui.
Mme Bacon:... encore une fois, je reviens au montant des amendes.
Ce sont toujours les mêmes montants, 100 $ et 200 $? Cela ne change
pas?
M. Tardif: Dans ce cas-là, oui, c'est cela. Cela
n'apparaît pas suffisant?
Mme Bacon: Vous ajoutez de nouvelles infractions, mais vous
gardez les mêmes montants.
M. Tardif: C'est cela. Auparavant, les articles couverts par la
loi 54 n'avaient trait qu'à l'immatriculation. Comme dorénavant
il y aura l'obligation d'enregistrer, il faut donc introduire dans cet article
les dispositions traitant de l'enregistrement.
M. Ciaccia: À l'article précédent, est-ce
que quelqu'un qui conduit une automobile dont l'immatriculation est suspendue
perd des points?
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia: Perd-il des points?
M. Tardif: Quelqu'un qui conduit un véhicule dont le
permis d'immatriculation est sous le coup d'une suspension ne perd pas de
points pour cette fin-là?
M. Ciaccia: Le Journal des débats indique que M. Lalande a
dit non. Il ne perd pas de points.
M. Lalande: II n'y a pas de points d'inaptitude qui sont acquis
avec la suspension... La table des points ne comprend pas cette infraction.
M. Saintonge: Ce sont des infractions en mouvement, la table des
points. C'est cela. Là, cela devient une infraction par rapport au
véhicule.
M. Tardif: Cela ne met pas nécessairement...
M. Ciaccia: Le mouvement... Le véhicule, il "bouge".
M. Tardif: Oui, mais cela ne met pas nécessairement la vie
des gens en danger, le fait de conduire... Pas nécessairement, le fait
de conduire un véhicule dont le permis est suspendu. Si ce
véhicule est par ailleurs en bonne condition et répond à
toutes les exigences du code, cela devient plus une infraction technique.
M. Saintonge: Oui.
M. Ciaccia: S'il est suspendu parce qu'il a une
défectuosité mécanique, qu'est-ce que vous dites de
cela?
M. Saintonge: Là, c'est grave.
M. Tardif: Oui, mais ce n'est pas celle-là qui est ici
là.
M. Ciaccia: Non, c'est avant.
M. Lalande: La table des points d'inaptitude est reliée au
comportement du conducteur, au permis de conduire. C'est relié à
cela et non pas à l'immatriculation.
M. Saintonge: C'est pour cela que je notais dans l'article
précédent qu'au lieu d'avoir une pénalité en argent
seulement, puisque l'infraction... Si le permis d'immatriculation du
véhicule est suspendu -peut-être pour un défaut fort
important - il va mettre des vies en danger bien plus que s'il conduit, par
exemple, à 55 ou 60 kilomètres par heure dans une zone de 50. Si
vous avez un véhicule dont le permis d'immatriculation est suspendu pour
un défaut technique important et que, peu importe cela, le bonhomme
prend le véhicule, se promène avec, je pense qu'il met la vie des
gens en danger d'une façon beaucoup plus exceptionnelle que celle de
conduire à une vitesse un peu plus élevée que la limite
permise. C'est dans ce sens qu'à mon point de vue, on pourrait arriver
à donner une suspension, parce qu'on voit souvent des cas de personnes
qui sont des spécialistes là-dessus et ils vont d'un
côté à l'autre. On n'a pas de problème. Le permis
d'immatriculation suspendu, il peut même prendre une plaque ailleurs, la
mettre sur son véhicule et rouler
avec cela, mais à ce moment-là, si le véhicule est
en mauvais état ou si le permis est suspendu pour un défaut
majeur au niveau du véhicule qui n'a pas subi l'inspection requise pour
être sur la route, alors qu'on veut prévenir justement les cas de
danger, on pourrait pénaliser d'une façon importante.
M. Lalande: Si le véhicule est dans un état de
défectuosité mécanique tel qu'il est dangereux, ce
véhicule est remisé et la plaque en est enlevée.
Ceux-là, c'est... Le cas qu'il faut bien se représenter quand on
a l'immatriculation d'un véhicule, c'est souvent le véhicule
d'une famille complète. Donc, il y a deux ou trois conducteurs qui sont
sur ce véhicule-là. C'est pour cela que la sanction est
différente que quand c'est relié au... En d'autres mots, un
véhicule qui n'est pas immatriculé, en soi, ce n'est pas un
danger pour la sécurité routière. C'est le conducteur qui
le conduit qui peut être dangereux. C'est pour cela que la table des
points est reliée au comportement du conducteur.
M. Saintonge: Je suis d'accord avec vous là-dessus, sauf
que si le véhicule, selon le motif pour lequel le certificat
d'immatriculation a été suspendu... Parce que l'attitude du
chauffeur, qu'il soit dans un véhicule dont le permis d'immatriculation
est suspendu ou pas, cela ne change pas, à mon point de vue. Ce qui peut
être dangereux, c'est que si le permis d'immatriculation est suspendu en
raison d'un vice important dans le véhicule, qui ne nécessitera
peut-être pas d'une certaine façon la remise hors du chemin du
véhicule, mais qui pourrait quand même être important, cela
peut être dangereux pour la sécurité publique.
M. Lalande: Nous avons vu tout à l'heure dans les articles
passés que si, de l'avis de nos ingénieurs ou, enfin, du
mécanicien, le véhicule est dans un état tel qu'il
constitue un danger, ce véhicule est remisé. C'était
simplement dans les cas de défectuosité mineure qu'on pouvait lui
permettre de circuler pendant 48 heures, mais dans...
M. Ciaccia: En cas de défectuosité majeure, vous le
prenez et vous l'amenez au garage?
M. Lalande: C'est exact. Il est remorqué s'il est dans un
état tel...
M. Ciaccia: "Off the road". C'est une bonne règle.
M. Tardif: Or, l'article 22 avait déjà
été adopté, si je comprends bien, M. le
Président.
M. Ciaccia: Oui, oui, l'article 22 a été
adopté. On est à l'article 23.
M. Tardif: L'article 23 est-il... ?
Le Président (M. Champagne): Enfin, là vous avez
l'amendement. Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Champagne): Adopté. Alors, est-ce
que l'article 23 tel qu'amendé est adopté?
M. Ciaccia: Adopté. M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Champagne): Adopté. J'appelle
l'article 24.
M. Tardif: On en a parlé tantôt de l'article 24.
C'est pour l'altération des plaques.
M. Ciaccia: Si quelqu'un va altérer une plaque, c'est
délibéré, ce n'est pas par accident.
M. Tardif: C'est cela.
M. Ciaccia: L'amende est de 200 $.
M. Tardif: C'est le minimum, et le maximum est de 500 $. Combien
y a-t-il eu d'infractions à un tel article dans les années
passées? Je ne le sais pas.
M. Ciaccia: Adopté.
Mme Bacon: Qu'arrive-t-il si le propriétaire n'est pas
responsable de l'altération? Si cela a été fait à
son insu, est-ce lui qui devra faire la preuve qu'il n'est pas le responsable?
Le fardeau de la preuve repose sur lui.
M. Tardif: Le fardeau de la preuve au sens de l'article... Je
présume ici qu'il lui incombe de démontrer qu'il n'est pas
l'auteur de cette altération. La régie lui a remis une plaque en
bon état; il l'a apposée sur son véhicule et,
évidemment... Pardon? Ce sont les règles de preuve habituelles en
matière de poursuite pénale.
Mme Bacon: Une fois qu'il a fait la preuve, on retire la...
M. Tardif: Le tribunal apprécie et déclare
que...
Mme Bacon: Cela peut arriver cela aussi.
M. Tardif:... sa plaque a été volée et
momentanément utilisée sur un autre véhicule pour aller
commettre un vol et peut-être remise là. Quoique dans ce
cas-là, on ne prend même pas la peine de la remettre.
Le Président (M. Champagne): Est-ce que l'article 24 est
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Droits et renseignements exigibles
Le Président (M. Champagne): Adopté. J'appelle
l'article 25 et vous avez ici plusieurs amendements. Le premier: remplacer le
texte intraductif de l'article 25 par le suivant: "25. L'article 58 de ce code
modifié par l'article 39 du chapitre 59 des lois de 1982 est de nouveau
modifié. "
M. Tardif: Alors, le papillon, M. le Président, n'a pour
but que de tenir compte de la refonte survenue dans le Code de la
sécurité routière. Cela amende le texte introductif. Quant
à l'amendement proposé, il vise tout simplement de permettre
à la régie de "déterminer les droits d'immatriculation
exigibles selon les catégories ou les sous-catégories de
véhicules routiers, selon leur usage, selon l'identité de leur
propriétaire ou en fonction du territoire où ils sont
utilisés, et prévoir les modalités de versement de ces
mêmes droits".
M. Ciaccia: Quel est le changement avec la loi actuelle? Est-ce
que cela peut ouvrir la porte à des paiements
échelonnés?
M, Tardif: Avant cela il était dit ici: "... où ils
sont utilisés et décréter que ces droits peuvent
être payables autrement qu'annuellement". Alors, ici on parle de
prévoir les modalités de versement de ces droits. C'est
essentiellement, je pense, le seul... Pardon?
M. Ciaccia: Est-ce pour permettre l'augmentation des tarifs
d'immatriculation et une fois que cela a été augmenté
à un niveau pas mal haut, on dit: On va payer tant par mois?
M. Vézina: Si vous me le permettez, M. le ministre, je
dirai que c'est pour permettre...
M. Tardif: Une opération bancaire pour des individus ou
des compagnies qui ont plusieurs véhicules de faciliter les transactions
avec la régie.
M. Vézina: Cela s'adresse aux entreprises. À
l'heure actuelle, une entreprise qui a 200 véhicules, chaque
immatriculation est sur chacun des véhicules. Là ce que l'on veut
faire, c'est un dossier "entreprise" et échelonné dans le
temps.
M. Tardif: 5000 autobus à la CTCUM et des choses comme
celle-là.
M. Vézina: C'est ce que l'on veut faire. On veut donner un
meilleur service aux entreprises pour ne pas qu'elles aient à payer...
(22 h 45)
M. Ciaccia: Alors, une entreprise, si je comprends bien, aura le
droit - supposons qu'elle a 200 véhicules à 100 $ chacun, donc 20
000 $ - de ne pas payer ce montant tout de suite, elle pourra le payer...
M. Vézina: C'est cela. On veut échelonner cela dans
le temps.
Une voix: Ils peuvent étaler.
M. Ciaccia: Un individu n'aura pas ce droit?
M. Vézina: Un individu a une auto! M. Tardif: II a
une auto.
M. Ciaccia: Oui, un individu a une auto, mais il a un salaire
aussi. Une entreprise qui a 200 autos a beaucoup plus de salaire.
M. Tardif: Dix individus...
M. Ciaccia: Comment justifiez-vous cela, vous, les
sociaux-démocrates? Une entreprise peut payer cela sur douze mois et le
pauvre individu doit payer tout de suite!
M. Tardif: Non, non. M. le Président, ce n'est pas le
paiement sur douze mois qui est en cause ici, c'est la possibilité
d'étaler l'émission des plaques du parc de véhicules de
cette entreprise sur l'année, comme on le fait pour l'individu. Dans le
cas des individus, les permis peuvent...
M. Ciaccia: Alors, ce n'est pas le paiement de la plaque qui est
échelonné, c'est que sur les 200...
M. Tardif: Non, non.
M. Ciaccia:... véhicules, vous allez dire...
M. Tardif: "Spread it out".
M. Ciaccia: Janvier, février...
M. Tardif: Voilà!
M. Ciaccia: Mais ce n'est pas cela que
cela dit. Excusez-moi! Cela dit: "Prévoir les modalités de
versement de ces droits. " C'est le paiement dont vous changez les
modalités, par l'obtention des immatriculations. Ce n'est pas cela que
vous dites dans l'article. Je vous suis quand vous dites que, s'il y a 200
véhicules, au lieu de toutes les obtenir au mois de février, vous
pouvez échelonner cela sur l'année. Mais quand vous dites
"prévoir les modalités de versement de ces droits", cela est une
autre affaire. Ce n'est pas la même chose.
M. Tardif: Les modalités de versement n'impliquent pas
l'étalement des paiements. Ici, dans les notes, on dit: II est
prévu, par voie réglementaire, d'offrir à tout client
possédant plusieurs véhicules, effectuant plusieurs transactions
annuellement avec la régie, la possibilité de se constituer un
compte d'opérations où se cumuleront tous les
déboursés et les remboursements relatifs à ces
transactions. Quelques avantages de ce compte d'opérations ont trait
à l'élimination de la nécessité de connaître
le coût de la transaction avant de se rendre au centre de services,
à l'élimination de l'administration de chèques, etc.
Donc, il y a...
M. Ciaccia: Je suggérerais au ministre de faire relire et
revoir cet article par les légistes. Parce que de la façon dont
il est rédigé, il permettrait à la régie de
prévoir des modalités de versement des droits. Les droits sont
sur chaque véhicule. Cela permet, de la façon dont c'est
rédigé, d'échelonner le paiement sur une période de
mois.
Ce n'est pas cela que vous me dites; vous dites que votre intention,
c'est de permettre que les immatriculations soient obtenues à
différents temps de l'année. Ce n'est pas cela que l'article
dit.
M. Tardif: C'est aussi de faire du compte à compte avec
une entreprise possédant un parc d'automobiles considérable,
dès alors que, par exemple, elle a un véhicule pour une
période d'année, elle retourne les plaques parce que ceux-ci sont
mis au rancart, sont abandonnés, il y a donc un crédit à
cette entreprise. Subséquemment, elle va acheter d'autres
véhicules, il y aura donc l'obligation pour elle d'immatriculer. Au lieu
de faire des sorties...
M. Ciaccia: Ce ne sont pas des versements, c'est... Comment
dirait-on cela?
M. Tardif: Du compte è compte. Ce sont des
modalités de versement ou de paiement.
M. Ciaccia: Non, non. Ce sont des modalités de paiement,
mais ce ne sont pas des versements. Les modalités de versement... Le
versement...
M. Vézina: À l'heure actuelle, M. le
député de Mont-Royal, il y a des entreprises où on
s'échange des chèques, entre la régie et les entreprises,
à un rythme... Je dirais à une vitesse grand V. Pourquoi? Parce
que l'entreprise change énormément de véhicules. On est
obligé de donner un crédit à cette entreprise parce que le
véhicule est retiré et il n'y a pas d'immatriculation. Elle
achète de nouveaux véhicules, à nouveau. Alors on
d'échange un tas de chèques.
Ce que l'on veut, c'est un compte d'opérations avec les
entreprises. On veut tout simplement éviter de se faire des
chèques de remboursement et qu'elle évite de nous faire des
chèques. C'est tout simplement avoir un compte
opérations-entreprise pour des grandes flottes.
M. Ciaccia: Ce que vous dites, c'est exact, on n'a pas
d'objection à cela. Je suggère...
M. Tardif: Mais le petit dictionnaire nous dit...
M. Ciaccia: Lequel? M. Tardif:... Larousse...
M. Ciaccia: Larousse. Robert est meilleur!
M. Tardif: Pas Le Petit Robert...
M. Ciaccia: Le Petit Robert est meilleur.
M. Tardif:... nous dit "c'est l'action de verser...
M. Ciaccia: Le Gros Robert est encore mieux!
Une voix: Vous lisiez et je veux suivre cela attentivement.
M. Tardif: "Versement: Action de verser de l'argent, des valeurs
à une caisse, paiement. " Ce n'est pas nécessairement
l'étalement; versement n'égale pas étalement.
M. Vézina: C'est exactement... Encore une fois, c'est
parce qu'on s'échange mutuellement des chèques, des
remboursements...
M. Ciaccia: On ne fera pas un gros débat, mais je vous
suggère que comme c'est écrit...
M. Tardif: Si on aimait mieux "prévoir les
modalités de paiement", je n'ai pas d'objection. Le dictionnaire nous
dit que
c'est synonyme.
M. Ciaccia: Y a-t-il une différence dans votre petit
dictionnaire entre "paiement" et "versement"?
M. Tardif: Je viens de lire la définition de "versement".
Je peux aller voir la définition de...
M. Ciaccia: C'est sous "p". M. Tardif: "Paiement".
M. Saintonge: Le ministre est en train de s'instruire.
M. Ciaccia: Le ministre est en train d'informer la
commission.
M. Saintonge: Et nous autres aussi.
M. Tardif: "Pamplemousse"... "Paiement"... "Action de verser une
somme d'argent pour s'acquitter d'une obligation; somme payée. "
M. Ciaccia: Je pense que "paiement", c'est mieux. Prévoir
les modalités de paiement de ces droits.
M. Tardif: Le gars dit: Moi, je suis obligé d'effectuer
des paiements sur ma voiture à tous les mois.
M. Ciaccia: Mais on ne parle pas toujours le bon français.
Il y en a qui disent cela, mais ce qu'ils veulent dire, ce sont des
versements.
M. Tardif: M. le Président, à partir du moment
où...
M. Ciaccia: Non, on ne s'engueulera pas. Cela va.
M. Tardif: Cela va. Adopté.
M. Saintonge: On pourrait mettre un pictogramme.
Des voix: Ah!
Le Président (M. Champagne): M. le ministre, pour
éclaircir les choses, qu'est-ce qu'on fait avec le mot "paiement"? On le
laisse tomber.
M. Tardif: Cela va, M. le Président. Le
Président (M. Champagne): D'accord.
M. Ciaccia: On le laisse dans le dictionnaire. On laisse le mot
"paiement" dans le dictionnaire et on laisse le mot "versement" dans la
loi.
Le Président (M. Champagne): Dans la loi, parce que vous
avez ici un amendement et il n'est pas question de versement ni de paiement
quand même.
M- Ciaccia: Ah non! Pour l'amendement, il n'y a pas de
problème.
Le Président (M. Champagne): Cela veut dire que
l'amendement 25 est adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Champagne): L'amendement 25 est
adopté. C'est un peu plus compliqué, nous sommes toujours
à l'article 25. Si vous voulez prendre le 1° et ensuite ce qui suit
"2°", si vous voulez l'adopter, parce qu'il va y avoir aussi un autre
amendement à 2°, après cela. C'est pour cela, si vous voulez,
qu'on peut le prendre de cette façon.
M. Ciaccia: Oui, on vous suit.
Le Président (M. Champagne): Cela va. Le 1°, avec
"2°".
M. Ciaccia: Très bien.
M. Tardif: 25, 1° et 2°, c'est fait.
Le Président (M. Champagne): Non. On a discuté
aussi de l'amendement tout à l'heure et 25, 1°, "2°"...
M. Tardif: Est adopté.
Le Président (M. Champagne): D'après moi,
c'était remplacer le texte introductif et on a toujours discuté
là-dessus. Le texte introductif, l'amendement a été
adopté. J'appelle le 1° et, ensuite, "2°". S'il est
adopté, on va dire qu'il est adopté. Est-ce qu'il est
adopté?
M. Tardif: Adopté.
M. Ciaccia: Est-ce qu'il y a un...
Le Président (M. Champagne): II n'y a pas d'amendement
pour le 1 "2°". Il n'y en a pas.
M. Ciaccia: D'accord. Adopté. Pas d'amendement.
Adopté.
Le Président (M. Champagne): C'est adopté.
D'accord. J'appelle le 2 "7 ", et vous avez ici un amendement. Article 25,
remplacer, dans le paragraphe 2, le paragraphe "7°" de l'article 58 de ce
code par le suivant: "7 déterminer la forme et le contenu du certificat
d'enregistrement et du certificat d'immatriculation;. " Nous parlons sur
l'amendement.
M. Tardif: Le texte actuel disait qu'on devait déterminer
les renseignements à être fournis lors d'une demande
d'immatriculation. Comme on introduit un système d'enregistrement, il
faut l'inclure également. L'amendement proposé veut dire la
même chose, mais il semble que c'est plus esthétique pour les
esprits juridiques.
M. Ciaccia: C'est plus court. Adopté.
Le Président (M. Champagne): Cela veut dire que
l'amendement est adopté.
M. Ciaccia: C'est cela que ça veut dire.
Le Président (M. Champagne): Cela veut dire que c'est
adopté. Est-ce que le 2 qui inclut aussi "8°" est adopté?
M. Saintonge: "8°" est disparu, je pense.
Le Président (M. Champagne): Non.
M. Saintonge: D'accord. "8°".
Le Président (M. Champagne): "8°".
Une voix: II n'est pas disparu.
M, Saintonge: "8°" reste là. D'accord.
M. Tardif: À l'heure actuelle, l'alinéa 8 ou le
paragraphe 8 permet au gouvernement d'exempter de l'immatriculation certaines
catégories de machinerie agricole et divers autres véhicules. Or,
ce pouvoir d'exempter de l'immatriculation est étendu au pouvoir
d'exempter de l'enregistrement.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Champagne): À l'article 25,
2°: "8°", est adopté tel qu'amendé.
Des voix: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Champagne): Très bien. Donc, on
s'entend là-dessus. Là, je vais appeler le 3°. Vous avez un
amendement sur la table. "Remplacer le paragraphe 3° par les suivants: "3
par la suppression du paragraphe 10. "
M. Ciaccia: On n'est pas encore arrivé au 10°, par
exemple.
Le Président (M. Champagne): Un instant, là!
Là, c'est une bonne question.
M. Saintonge: Notre lumière est éteinte.
Le Président (M. Champagne): Non, mais voici: "Remplacer
le paragraphe troisièmement - c'est bien ça, ici - par les
suivants... "
M. Saintonge: M. le Président, je pense que je peux vous
dire une chose. Vous allez comprendre, quand je disais en commission la semaine
dernière, que les lois les plus difficiles à suivre et à
comprendre sont celles des Transports et des Affaires municipales.
Êtes-vous d'accord pour celles des Transports?
Le Président (M. Champagne): Oui, mais enfin! C'est un peu
compliqué mais on va se comprendre.
Non, je ne comprends pas. Est-ce que vous avez l'amendement vous autres?
"Remplacer le paragraphe 3 par les suivants. " Ensuite, vous avez: 3, c'est par
la suppression du paragraphe 10°. Ensuite: "4°, par le remplacement du
paragraphe 11° par le suivant". "11°, établir les autres
conditions qui doivent être remplies lors d'une demande d'enregistrement,
d'immatriculation ou du renouvellement de celle-ci par la délivrance du
certificat d'enregistrement ou d'immatriculation, selon les catégories
ou sous-catégories de véhicules routiers, selon leur usage, selon
l'identité de leur propriétaire ou en fonction du territoire
où ils sont utilisés. "
M. Ciaccia: C'est très clair. Adopté.
Le Président (M. Champagne): Alors, l'amendement est
adopté. Je vous pose la question: Est-ce que l'article 25 est
adopté tel qu'amendé?
M. Ciaccia: Ah oui! Absolument.
Le Président (M. Champagne): D'accord. Merci.
M. Ciaccia: Je ne voudrais pas recommencer cet
exercice-là.
Des voix: Ouf! Ouf!
Le Président (M. Champagne): J'appelle l'article 26.
M. Saintonge: Voulez-vous vous reposer un petit peu, M. le
Président? Vous travaillez plus fort que nous autres là.
Une voix: C'est épouvantable. C'est fou "brack".
M. Tardif: À l'heure actuelle, la régie peut, par
délégation, permettre à des personnes d'effectuer
l'immatriculation pour elle. Dorénavant, elle pourra aussi le faire pour
l'enregistrement. C'est tout.
M. Ciaccia: Ce ne sont pas les mêmes personnes.
M. Tardif: Bien oui, mais en principe.
M. Ciaccia: Le député de Bourassa aurait une
question.
Le Président (M. Champagne): Est-ce que M. le
député de Bourassa a une question à poser?
M. Laplante: Je voudrais juste demander si les flottes entrent
là-dedans elles aussi.
M. Tardif: Oui.
M. Laplante: Parce qu'il y en a un, è un moment
donné, qui fait l'enregistrement et l'immatriculation pour tous les
véhicules de la flotte. C'est ça?
M. Tardif: C'est ça.
M. Laplante: C'est rattaché à tout cela. (23
heures)
M. Tardif: Article 27, M. le Président.
Le Président (M. Champagne): Est-ce que l'article 26 est
adopté?
Des voix: Non, non.
Mme Bacon: On a des questions.
M. Ciaccia: Est-ce que le ministre a répondu au
député de Bourassa; il a un problème.
Mme Bacon: Je pensais que le ministre voulait répondre au
député de Bourassa.
Le Président (M. Champagne): Est-ce que le
député de Bourassa a toujours une question sur la table?
M. Laplante: Non, c'est fait, M. le Président. Cela n'a
pas paru, n'est-ce pas?
Le Président (M. Champagne): Cela n'a pas paru. S'il n'y a
pas de question de la part du député de Bourassa, Mme la
députée de Chomedey.
M. Tardif: Oui, madame.
Mme Bacon: On dit: le gouvernement peut aux conditions qu'il
détermine. Est-ce qu'à ce moment-là, il y a des protocoles
d'entente qui sont préparés? Est-ce qu'il y en a en ce moment en
préparation avec des personnes en particulier?
M. Tardif: Les caisses populaires, par exemple, sont des
mandataires de la régie aux fins de la délivrance des permis avec
une rémunération établie, etc.
Mme Bacon: C'est déjà établi, cela? M.
Tardif: Oui.
Mme Bacon: Est-ce que la rémunération reste la
même?
M. Vézina: Chaque année, c'est
révisé. M. Tardif: II y a une révision.
Mme Bacon: II y a un nouveau protocole d'entente de signé
chaque année suivant les montants de rémunération.
M. Tardif: C'est cela.
Mme Bacon: Est-ce qu'on peut penser qu'il y en aura d'autres que
les caisses populaires?
M. Vézina: II y en a d'autres, il y en a 34 autres.
M. Tardif: II y en a 34 autres que les caisses populaires.
Mme Bacon: 34? Dans le même style, des institutions
bancaires ou des institutions financières?
M. Tardif: Il y a des organismes sans but lucratif. Je sais qu'il
y a une municipalité régionale de comté quelque part en
Abitibi à qui j'ai permis de le faire quand j'étais ministre des
Affaires municipales...
Mme Bacon: II y a sûrement des associations sans but
lucratif qui, en ce moment, détiennent ces permis.
M. Fallu:... à Sainte-Thérèse, madame.
Mme Bacon: Oui, mais il y a des gens à Laval aussi.
Comment fonctionne le choix de ces organismes. Est-ce qu'il doit y avoir une
demande des organismes? Est-ce qu'on sollicite ces demandes?
M. Vézina: La première chose qu'on fait, le premier
refus vient de la caisse populaire. Quand la Confédération des
caisses populaires nous dit que la caisse populaire ne veut pas donner le
service, on demande ensuite des soumissions aux associations sans but lucratif.
Avant cela, on consulte la ville pour voir si elle n'est pas
intéressée à donner le service. Tout de suite
après, on fait une soumission publique, auprès des associations
sans but lucratif, et on choisit celle qui nous paraît la plus
adéquate pour donner le service. C'est comme cela.
Mme Bacon: II y a un comité de sélection qui
choisit.
M. Vézina: Il y a un comité de sélection qui
existe et qui examine cela. On donne la même rémunération
à ces mandataires que la rémunération qui a
été négociée avec la
confédération.
Mme Bacon: La rémunération est la même?
M. Vézina: Absolument.
M. Saintonge: Juste une remarque là-dessus. Si un
organisme sans but lucratif détient le permis d'émettre ces
documents, si une caisse populaire, après un certain temps, se montre
intéressée à rendre le service, vous ne l'enlevez pas
à la corporation sans but lucratif?
M. Vézina: Bien non.
M. Saintonge: Parfait. C'était de cela que je voulais
m'assurer. J'ai eu un problème à régler dans mon
comté il y a peut-être deux ans et j'ai été
très satisfait de la façon de procéder de la
régie.
M. Vézina: Merci, M. le député.
Le Président (M. Champagne): Est-ce que l'article 26 est
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 26 est
adopté. J'appelle l'article 27.
M. Tardif: L'article 27, qui modifie l'article 61 du Code de
sécurité routière, introduit l'idée que pour avoir
un permis restreint, il doit s'agir de la personne qui en a besoin dans
l'exécution du principal travail dont elle tire sa subsistance parce que
c'est... Dans la loi actuelle, à l'article 104, c'est déjà
cela, d'ailleurs.
M. Ciaccia: C'est dire qu'il n'y a pas de changement, la loi
actuelle, c'est cela.
M. Tardif: Pardon? C'est cela. À l'article 104, c'est ce
qui est dit. À l'article 104 du code actuel: "Le juge... qui condamne le
titulaire peut, sur requête du titulaire du permis présenté
immédiatement après le prononcé de la déclaration
de culpabilité et de la sentence, ordonner à la régie de
lui délivrer, pour la période qu'il détermine, et qui ne
peut excéder trois mois, un permis restreint si cette personne lui a
démontré qu'elle doit conduire un véhicule routier dans
l'exécution du principal travail dont elle tire sa subsistance. " C'est
le libellé même de l'article 104 qui est mis là par
concordance afin d'éviter cette espèce de porte un peu large qui
était ouverte à l'article 61. "Dans l'exécution d'un
travail". Il suffisait d'avoir un deuxième emploi le soir pour livrer
des pizzas au coin de la rue pour justifier...
M. Ciaccia: II y a des règles spéciales pour les
chauffeurs de taxi et les chauffeurs de camion plus loin dans le projet de
loi.
M. Tardif: C'est ça.
M. Saintonge: Juste un point. Quelqu'un, par exemple, un
chauffeur de taxi pour qui ce ne serait pas le principal travail dont il tire
sa subsistance, quelqu'un qui travaille à temps partiel les fins de
semaine, il n'aurait pas la possibilité, avec une telle
définition, d'obtenir un permis restreint?
M. Tardif: II peut en avoir un principal; l'autre, c'est du
"moonlighting", c'est un emploi secondaire.
M. Saintonge: Sauf que pour un individu, avoir deux emplois,
ça devient un emploi principal et nécessaire pour lui. Il en a
deux parce que c'est obligatoire.
M. Tardif: Est-ce qu'il gagne sa vie en conduisant un
véhicule, oui ou non? S'il gagne sa vie en conduisant un véhicule
c'est nécessaire, il a droit au permis restreint.
M. Ciaccia: II gagne une partie de sa vie.
M. Tardif: C'est à l'appréciation du tribunal,
c'est une question de fait, M. le Président. On peut présumer que
les tribunaux sont là pour apprécier cela.
M. Saintonge: Je vous parle de cela parce que ce sont des cas de
comté. On se retrouve avec un bonhomme qui fait du taxi la fin de
semaine ou certains soirs de semaine pour compléter son budget parce
qu'il a besoin de cela pour faire vivre sa famille. S'il a une infraction et
que son permis est suspendu pour trois mois, ça le met dans une position
assez délicate et inconfortable. Ce n'est pas son principal travail, on
l'empêcherait d'exécuter son travail accessoire qui apporte un
revenu supplémentaire. En tout cas. Disons qu'au niveau de l'article 61
on définit le permis restreint au sens de l'article 104.
M. Tardif: Tout le sens du permis restreint, c'est de ne pas
priver une personne de son gagne-pain. C'est ça. L'article 28...
Le Président (M. Champagne): Un instant! M. le
député de Bourassa.
M. Laplante: Je voudrais avoir une
information sur les chauffeurs de taxi. Est-ce qu'il y a beaucoup de
chauffeurs de taxi qui sont obligés d'avoir ce permis temporaire?
M. Lalande: Les prescriptions de la loi actuelle, c'est que, pour
une première révocation en l'espace de deux ans, on a droit
à un permis restreint qui est laissé à la
discrétion du juge. C'est le juge qui apprécie les faits. Si
quelqu'un gagne sa vie comme chauffeur de taxi, il a droit, techniquement,
d'avoir un permis restreint, à la discrétion du juge, encore une
fois.
M. Ciaccia: Si c'est plus que la première
révocation, si c'est la deuxième, est-ce qu'il a droit d'avoir
aussi un permis restreint?
M. Lalande: Non. À une deuxième révocation,
à l'intérieur de deux ans, il n'a pas le droit d'avoir un permis
restreint.
M. Ciaccia: Avez-vous considéré, pour les
chauffeurs de taxi, d'augmenter le nombre de points avant de suspendre le
permis? Douze points, pour moi, c'est...
M. Laplante: J'aurais aimé continuer ma question, M. le
député de Mont-Royal. Je ne pense pas vous avoir passé la
parole. Je peux continuer, M. le Président?
Le Président (M. Champagne): M. le député de
Bourassa, vous avez la parole.
M. Laplante: Ce que je voudrais savoir...
M. Ciaccia: Vous n'êtes pas président, vous!
M. Laplante: Oui, mais ce sont mes droits de parlementaire, M. le
député de Mont-Royal. Avez-vous des statistiques sur les
chauffeurs de taxi qui ont perdu leur permis?
M. Lalande: Non, je n'ai pas de statistiques, sauf que je peux
vous dire qu'il y a très peu de chauffeurs de taxi qui, pour une
première révocation, n'ont pas eu le permis restreint qu'ils ont
demandé. Le président soulignait tout à l'heure le
pourcentage de personnes qui demandent un permis restreint. Environ 95% des
gens obtiennent un permis restreint quand ils le demandent et qu'ils sont
entendus par un juge pour le recevoir.
M. Ciaccia: Même des députés. Avez-vous
fini?
M. Laplante: Merci. J'ai fini, M. le Président.
Le Président (M. Champagne): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: Merci, M. le député de Bourassa.
Avez-vous considéré, pour les chauffeurs de taxi, parce qu'ils
sont sur la route 24 heures par jour, d'augmenter le nombre de points? Un
individu, douze points... Donner le même nombre de points à un
chauffeur de taxi me semble illogique.
M. Saintonge: Même pour le ministre, il ne conduit
jamais.
M. Ciaccia: Pour le ministre, ça devrait être six
points parce qu'il ne conduit pas.
Une voix: Pour facultés affaiblies, c'est dans la loi
directement.
M. Ciaccia: Il ne peut pas perdre de points en allant en
avion.
M. Tardif: Pour facultés affaiblies, c'est dans la loi,
c'est automatique. La table des points, c'est un règlement, de sorte
que...
M. Ciaccia: Je ne parle pas des facultés affaiblies.
M. Tardif: Je sais, je sais, mais, à la question du
député: Est-ce que, pour certaines catégories
professionnelles, on a envisagé d'augmenter le nombre de points de douze
à, parce que ces personnes, par définition, sont plus
susceptibles d'accumuler de tels points, la question que je posais au
président, c'est: Est-ce que c'est dans la loi? II me dit: Non, c'est
par règlement. De sorte que, sauf pour la suspension automatique en cas
de conduite en état d'ivresse, c'est dans le règlement.
M. Ciaccia: Un instant! Vous dites que c'est dans le
règlement. Vous avez le droit par règlement, mais est-ce que,
présentement, votre règlement prévoit qu'un chauffeur de
taxi va prendre 24 points avant de perdre son permis?
M. Tardif:... ou dans le règlement...
M. Vézina: Pour répondre à la question du
député de Mont-Royal, nous avons considéré la
possibilité, effectivement, d'augmenter le nombre de points pour
certaines catégories de chauffeurs et, après recherche, la
réponse est non. Il n'y a personne d'autre, nulle part, qui fait
ça non plus.
M. Tardif: Si on veut changer cela, ça peut se faire par
règlement. Point, à la ligne, merci. D'accord?
M. Ciaccia: Cela peut se faire par règlement, mais,
à ce jour, ça ne s'est pas fait et vous n'avez pas l'intention de
le faire.
M. Tardif: On me dit que le comité interministériel
sur la sécurité routière se penche sur cette question,
notamment.
M. Ciaccia: Le président de la régie semble avoir
dit que vous n'aviez pas l'intention de le changer parce qu'on ne le change pas
à d'autres endroits.
M. Vézina: On est en train d'étudier ça,
comme je le disais, et, effectivement, il ne semble pas qu'ailleurs cela se
fait, nulle part, sauf erreur. Le comité sur la sécurité
est assez défavorable à ce qu'on augmente.
M. Tardif: M. le Président, sans vouloir préjuger
des travaux de ce comité, l'expérience et les données
statistiques aidant, pouvant permettre de faire des corrélations,
justement, avec certaines activités professionnelles, j'ai l'impression
que le taux d'accidents, etc., nous permettra d'en venir à un certain
nombre de conclusions. La corrélation qui prévaut à
l'heure actuelle, c'est qu'il y a une corrélation entre le nombre de
points, d'infractions, et les accidents, les dommages causés, les
blessures causées. Cette corrélation, d'une façon
générale...
M. Ciaccia: Mais c'est évident que quelqu'un qui conduit
24 heures par jour va avoir plus d'accidents que quelqu'un qui conduit une fois
par mois. C'est son gagne-pain, celui qui conduit 24 heures par jour. Il paie
beaucoup plus d'assurances...
M. Tardif: C'est pour ça qu'il a un avantage sur le
citoyen ordinaire, c'est-à-dire celui d'obtenir un permis restreint en
cas de suspension. Le citoyen ordinaire n'utilise pas...
M. Ciaccia: Le citoyen ordinaire a le droit d'obtenir un permis
restreint.
M. Tardif: Non, le citoyen ordinaire qui n'utilise pas son
véhicule comme principal travail, comme moyen de gagner sa subsistance,
n'aura pas de permis restreint.
M. Ciaccia: Je ne veux pas donner de noms, mais je sais qu'il y a
beaucoup de citoyens ordinaires et des députés qui ont droit
à un permis restreint.
M. Tardif: C'est pour cela que le libellé actuel de
l'article 61... "Le permis restreint autorise, dans l'exécution d'un
travail, la conduite d'un véhicule routier sur un chemin public pendant
la révocation d'un permis de conduire. " Dans l'exécution d'un
travail, c'était assez large, mais on vient de le resserrer,
conformément, d'ailleurs, à l'article 104.
Le Président (M. Champagne): M. le député de
Mont-Royal, avez-vous terminé vos questions?
M. Ciaccia: Pour le moment, oui, M. le Président.
Le Président (M. Champagne): Alors, M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: Les cas d'émission de permis restreint,
c'est couvert par les articles 104 et 105, actuellement? Il n'y a pas d'autres
cas? On arrime la définition de l'article 61 avec celle des articles 104
et 105? D'accord. Maintenant, on dit que, dans 95% des cas, des permis sont
autorisés actuellement. Le seul point qui est en litige actuellement,
c'est le mot "principal". On dit: "Le permis restreint autorise, dans
l'exécution du principal travail dont une personne tire sa subsistance,
la conduite d'un véhicule routier sur un chemin public pendant la
révocation d'un permis de conduire. " (23 h 15)
Le mot "principal", cela veut dire qu'un juge qui aurait, dans le cadre
de l'article 104 ou 105, à se pencher sur la possibilité
d'accorder un permis restreint, si on se rendait compte que la personne retire
60% de ses revenus dans un travail de manoeuvre et 40% comme chauffeur de taxi,
elle ne pourrait pas bénéficier d'un permis restreint. C'est bien
le sens du nouvel article 61?
M. Tardif: C'est cela.
M. Saintonge: Cela ne vous paraît-il pas un peu
préjudiciable pour quelqu'un qui, comme je l'ai mentionné
tantôt, tirerait sa subsistance de façon assez égale?
M. Lalande: C'est l'appréciation non pas du tribunal, mais
du juge, parce que les demandes de permis restreint se font devant le juge. Si
le juge délivre un permis restreint en vertu du principal travail dont
l'individu tire sa subsistance, évidemment, s'il a ce permis restreint
dans le cadre de son travail, le juge peut très bien le donner à
un autre qui a le droit de conduire. Il lui permettra donc d'avoir un permis
restreint pour cela.
Je voudrais préciser un peu la statistique de tout à
l'heure. Les juges octroient à 95% des permis restreint aux gens qui en
font la demande, sauf que 50% des gens révoqués font une demande
de permis restreint. En d'autres mots, sur 60 000 personnes
révoquées au Québec par année, 30 000 en font la
demande et 95% de celles-là obtiennent un permis restreint.
M. Saintonge: La question que je me posais vis-à-vis de
l'article 61, selon le temps d'exécution du travail dont une personne
tire une partie importante de sa subsistance, cela pourrait permettre de
couvrir un chauffeur de taxi qui tire le tiers de sa subsistance afin de ne pas
le limiter. Quelqu'un qui est rendu à douze points pendant six mois ne
peut pas faire de taxi. Il peut perdre sa chance d'avoir à nouveau une
voiture s'il en loue une, avec les diminutions de permis. C'est une question
que je soulève, qu'on peut avoir à l'occasion dans nos bureaux de
comté. Je sais fort bien, comme mon confrère de Mont-Royal l'a
souligné, que les juges interprètent de façon très
libérale la possibilité d'obtenir un permis restreint, mais, s'il
fallait qu'un juge un bon matin décide, dans une circonstance
donnée, que trop, c'est trop, que c'est assez, qu'on applique
strictement la loi, qu'on accorde le permis seulement pour le principal
travail: Votre travail, votre subsistance, vous la gagnez à 60% dans tel
cas et 40% dans un autre, il n'y a pas de permis restreint, bingol la personne
serait finie. Elle ne pourrait pas obtenir de permis restreint pour les 40%
dont elle tire sa subsistance, par exemple, mensuellement. Cela pourrait
être préjudiciable è cette personne. C'est un danger que je
vois dans ce sens, de la façon dont le libellé est construit. Je
ne sais pas si le ministre pourrait considérer un amendement dans ce
sens, non pas pour élargir cela, pour faire en sorte que n'importe qui
puisse avoir un permis restreint, mais pour couvrir le cas de gens qui peuvent
travailler et retirer un salaire de deux sources différentes dans une
proportion presque équivalente, 60% et 40%.
M. Tardif: Je suis porté à faire confiance au
tribunal dans sa capacité, qui est maître des faits,
d'apprécier la preuve qui lui est présentée.
M. Saintonge: J'ai soulevé le point. Je pourrais
présenter un amendement formellement, mais je laisse le soin au ministre
de le faire. J'imagine que, si on en arrivait à des cas qui nous ont
été soumis à brève échéance, qui
démontreraient une interprétation très stricte des
tribunaux à l'avenir dans ces cas, on pourrait tenir compte de la
situation à cette époque et amender le code s'il y a lieu, mais
je pense que cela peut être préjudiciable, comme je l'ai
mentionné, à quelqu'un qui tire sa subsistance de deux sources
à peu près équivalentes. Il va perdre quelque part. C'est
évident, que, dans un des cas, il ne pourra pas conduire son
véhicule si on suit la lettre de la loi. Il ne faut pas présumer
que le juge légalement devrait le suivre à la lettre, mais je
peux dire que fort souvent, par exemple - on pourra y revenir plus loin; ici,
cela s'applique à cela - lors d'une première infraction pour
facultés affaiblies, il y a une amende et une suspension de permis. Lors
d'une deuxième infraction, il y a une peine -oui, révocation - la
condamnation à quinze jours de prison au niveau du Code criminel, si
vous avez un avis de récidive. Pourquoi, au niveau de la province de
Québec, dans un cas vraiment stipulé dans la loi, ne donnons-nous
pas... À beaucoup d'endroits, l'avis de récidive n'est pas
appliqué uniformément. Le tribunal, évidemment, doit
suivre le cas, s'il y a avis de récidive ou non.
M. Tardif: La loi.
M. Saintonge: Je peux vous soulever des cas du même style.
Par exemple, dans le cas d'un délit de fuite, la suspension automatique,
si ma mémoire est exacte, était prévue dans la loi. Dans
beaucoup de cas, les tribunaux, vis-à-vis d'une telle infraction, ne
procédaient pas à la suspension automatique du permis. On donnait
simplement une amende, mais on ne suspendait pas le permis même si la loi
disait que le juge devait suspendre le permis, pour un certain temps. Est-ce
que dans une telle politique, si on veut vraiment corriger une situation, on
dit: L'article est là, le tribunal l'interprétera comme il
voudra? Je pense qu'il ne faut pas agir comme cela au niveau du texte de la
loi. Il faut tenter de couvrir carrément la situation comme on le veut.
S'il y a une mauvaise interprétation par le tribunal, ce sont les
tribunaux qui s'arrangeront avec cela, ce n'est pas au législatif
d'intervenir dans le judiciaire. À notre point de vue, c'est de voir la
situation qu'on veut couvrir et, si on veut faire en sorte que les gens, qui
travaillent même à demi-temps dans le taxi ou à tiers de
temps dans le taxi, puissent obtenir éventuellement un permis de
conduire pour ce travail à temps partiel qui peut rapporter un montant
important de leur subsistance. C'est dans ce sens qu'on aurait pu modifier en
disant: dans l'exécution du travail dont une personne tire une partie
importante de sa susbsitance. Là, ce sera au juge d'apprécier si,
effectivement, c'est nécessaire pour la personne, pour garder un certain
montant de revenu pour sa famille, pour subvenir aux besoins de sa famille. Il
décidera de le donner à quelqu'un à demi-temps ou pas.
M. Tardif: M. le Président, les articles 104 et 105
utilisent déjà cette expression. On ne fait qu'arrimer l'article
61 à cela. D'ailleurs, tout le monde l'a dit ici, y compris les
députés de l'Opposition, que, même aux articles 104 et 105,
l'interprétation donnée par les tribunaux était
plutôt large. Alors, je préfère plutôt arrimer
l'article 61 aux articles 104 et 105 que faire l'inverse.
Le Président (M. Champagne): M, le député de
Richmond.
M. Vallières: M. le Président, je voudrais
émettre, moi aussi, des réserves sur la façon dont c'est
formulé. Le ministre semble par ses propos nous indiquer que ce n'est
pas si mauvais que cela, ce que l'on apporte comme possibilité. On n'en
fait pas un amendement officiel, mais qu'on ajoute une partie importante de sa
subsistance. Cela permettrait tout simplement aux juges de continuer à
exercer et d'avoir beaucoup de latitude à interpréter, mais cela
préciserait quand même beaucoup le sens et cela pourrait permettre
d'éviter certains préjudices. Sur cela, je donne comme exemple
è M. le ministre un employé, un gérant de commerce qui
exercerait un travail de gérance qui l'occuperait pendant 30 ou 35
heures par semaine et qui nécessiterait qu'il soit dans
l'établissement. À ce moment, son revenu principal provient de
son occupation de gérance comme telle à l'intérieur du
commerce, mais, pour rentabiliser son exploitation, il doit se servir
continuellement de son véhicule. Est-ce que cela fait partie de
l'interprétation que le juge doit apporter?
M. Tardif: Oui.
M. Vallières: Est-ce qu'il n'y a pas un risque, comme le
disaient mes collègues, que le juge décide de
l'interpréter autrement? Tandis que, si admet la nuance qui a
été apportée tantôt, le juge devrait tenir compte
davantage dans son interprétation d'une partie importante de sa
subsistance. Autrement, le monsieur ou la madame en question est très
limitée dans ses droits de recours pour aller chercher un permis
restreint.
M. Tardif: M. le Président, je n'ai pas objection à
ce que l'on suspende cet article, qu'on regarde la loi des autres provinces et
on regardera cela demain.
Le Président (M. Champagne): L'article...
M. Tardif: On peut tous tirer des exemples de son
expérience, n'est-ce pas, du gars qui travaille à demi-temps,
à temps partiel, par les soirs, les fins de semaine, etc. Cela n'a plus
de fin cette affaire-là. Alors!
Le Président (M. Champagne): M, le député de
Bourassa.
M. Laplante: M. le Président, je veux m'excuser
auprès du ministre. J'espère que ce n'est pas à cause de
moi que cet article est suspendu.
M. Tardif: Non, non, absolument pas. M. Laplante:
D'accord.
M, Tardif: On sait bien que les députés ne tirent
pas leur principale subsistance de la conduite d'un véhicule moteur.
Le Président (M. Ccampagne): L'article 27 est en suspens.
J'appelle l'article 28...
M. Laplante:... il est formidable.
Le Président (M. Champagne): Oui, M. le
député de Richmond.
M. Vallières: Est-ce que M. le ministre peut nous
indiquer, grosso modo, en quoi ces articles sont modifiés? Qu'est-ce que
cela vient changer dans notre loi?
M. Tardif: Essentiellement, on ajoute les motocyclettes aux cours
qui peuvent être donnés par une école de conduite.
L'article actuel dit: Le permis d'école de conduite autorise
l'exploitation, moyennant rémunération, d'une école de
conduite où l'on enseigne la conduite d'un véhicule routier. Le
nouveau libellé dit: "Le permis d'école de conduite autorise
l'exploitation, moyennant rémunération, d'une école pour
l'enseignement de la conduite d'un véhicule de promenade ou d'une
motocyclette afin d'obtenir ou de conserver un permis de conduire ou une classe
de permis de conduire. " On ne parle pas de véhicules routiers de
façon générale puisque ces programmes d'enseignement de
conduite d'équipements lourds sont dispensés par le
ministère de l'Éducation, alors que les véhicules
routiers, auparavant, couvraient l'ensemble des véhicules. C'est
essentiellement cela qui est en cause ici.
M. Laplante: Adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article 28 est-il
adopté?
M. Ciaccia: Qu'est-ce que cela veut dire d'obtenir ou de
conserver un permis?
M. Tardif: Oui. On verra plus loin, M. le Président, que,
lorsqu'une personne a été, pendant un certain temps, sans
détenir de permis de conduire ou encore lorsque son permis a
été révoqué, parmi les conditions qui peuvent
être imposées à cette personne, il peut y avoir la
passation d'examens, notamment.
M. Ciaccia: Est-ce l'article où vous aviez prolongé
de dix ans? Après dix ans, la régie peut exiger un autre examen.
La loi actuelle prévoit que le délai est réduit de dix
à cinq ans. Autrement dit, la régie peut
exiger...
M. Tardif: C'est cela.
M. Ciaccia:... un autre...
M. Tardif: Un examen de compétence.
M. Ciaccia: Après cinq ans?
M. Tardif: Il y a différentes conditions, par exemple,
lorsqu'on a accumulé neuf points.
M. Ciaccia: Avant, c'était sur une période de dix
ans; là, c'est une période de cinq ans.
M. Tardif: Cela, c'est pour une autre chose.
M. Ciaccia: Une autre chose. C'est plus loin dans la loi.
M. Tardif: Oui, c'est cela.
Le Président (M. Champagne): M. le
député de Richmond.
M. Vallières: M. le Président, il me semble qu'un
ajout par rapport aux anciens articles 63 et 64, c'est l'introduction d'une
classe de permis de conduire. Cela consiste en quoi,
précisément?
M, Tardif: Oui, parce qu'il y a quand même des permis de
conduire qui sont émis pour les véhicules de promenade, pour des
camions, des véhicules commerciaux. Anciennement, il y avait la
catégorie des conducteurs et celle des chauffeurs. Aujourd'hui, on n'a
plus cette distinction entre conducteurs et chauffeurs, conducteurs
étant pour les véhicules, à l'époque, qui
étaient à transmission automatique et tout cela, alors que
l'autre... Ces classes sont disparues. Aujourd'hui, il y a, je ne sais pas
combien de classes qui sont données comme telles. Si le
député regarde son propre permis de conduire, il va trouver
l'énumération des différentes classes qui sont
données là.
M. Vallières: Quand on parle de classes de permis de
conduire, c'est l'ensemble que l'on retrouve à l'endos de notre permis
de conduire.
M. Tardif: C'est cella.
M. Vallières: Les différentes classes que l'on
retrouve.
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Champagne): Est-ce que l'article 28 est
adopté? M. le député de Laprairie.
M. Saintonge: Merci, M. le Président. Mon confrère,
le député de Gatineau, avait soulevé un problème
lors du débat en Chambre sur la loi 81. Je ne sais pas à quel
endroit on va retrouver cela dans la loi. Je ne sais pas si c'est ici. Les
permis d'écoles de conduite, est-ce par réglementation qu'on fixe
l'âge de ceux qui peuvent obtenir cela?Par des
règlements? Donc, c'est un règlement du ministère, un
arrêté en conseil... (23 h 30)
M. Tardif: Du gouvernement.
M. Saintonge: Du gouvernement, par arrêté en
conseil. Le député de Gatineau avait soulevé le cas, par
exemple... Je pense que c'est 21 ans, actuellement?
M. Tardif: C'est réglé. M. Saintonge: C'est
réglé? Une voix: Oui.
M. Saintonge: Bon! C'est diminué à 20 ans?
M. Vézina: Tout individu qui a au moins trois ans
d'expérience peut le faire.
M. Saintonge: À 18 ans pour enseigner, il compte...
M. Vézina: Cela est réglé.
M. Saintonge: C'est réglé. D'accord, merci.
M. Lalande: Le projet de règlement est en
préparation à l'heure actuelle et, après consultation avec
l'association des propriétaires d'écoles de conduite, des
moniteurs et instructeurs en écoles de conduite, on a convenu tous
ensemble qu'il serait préférable d'enlever l'âge requis et
de simplement exiger que quelqu'un, qui a trois ans d'expérience avec
une classe de permis, puisse enseigner. Donc, quelqu'un peut avoir,
techniquement, accès à un permis de conduire à l'âge
de seize ans; donc, à dix-neuf ans, il pourrait être moniteur ou
instructeur dans une école de conduite.
M. Saintonge: Donc, cela regarde plus la qualification ou une
certaine expérience dans la conduite d'un véhicule plutôt
qu'une question d'âge. Parfait!
Le Président (M- Champagne): Mme la députée
de Chomedey.
Mme Bacon: Dans les prérequis pour
obtenir ce permis, si on parle de trois ans d'expérience, si
quelqu'un arrive au pays et a déjà fait le même genre de
travail ailleurs, dans un autre pays, par exemple, qu'il est immigrant
reçu, est-ce qu'on lui donne l'équivalence ou si on doit lui
faire passer d'autres examens?
M. Lalande: Comme le ministre vous l'a souligné tout
à l'heure, les moniteurs et instructeurs en conduite automobile, c'est
de l'enseignement professionnel; donc, c'est du ministère de
l'Éducation que cela relève, pour déterminer...
Mme Bacon: Cela relèverait du ministère de
l'Éducation, entièrement.
M. Lalande: C'est cela. La formation des moniteurs et
instructeurs, cela est fait dans le cadre de l'enseignement aux adultes au
niveau des cégeps. Or, en pratique, il y a des équivalences qui
sont acceptées. Quelqu'un qui, en Ontario, par exemple, a suivi un cours
semblable est accepté par le ministère de l'Éducation.
Mme Bacon: De la France, par exemple?
M. Lalande: Oui, cela pourrait l'être, pour autant que le
ministère de l'Éducation accorde cette concordance qui est faite
pour un permis, avec le nombre d'heures, etc.
Le Président (M. Champagne): M. le député de
Richmond.
M. Vallières: M. le Président, puisqu'on parle de
permis d'écoles de conduite et qu'on dit qu'on en autorise
l'exploitation, est-ce que le ministre pourrait nous indiquer, au moment
où l'on se parle, le nombre approximatif de ces écoles de
conduite au Québec et peut-être nous faire le bilan de la .
progression? Parce qu'on a émis des permis...
M. Tardif: C'est 270.
M. Vallières: En termes de progression, cela donne quoi,
si l'on compare par rapport à il y a deux ou trois ans et quelles sont
nos prévisions vis-à-vis de l'avenir là-dessus? Est-ce
qu'il est suffisamment nombreux, actuellement, le nombre d'écoles que
nous avons pour répondre à la demande? Est-ce que, avant
d'émettre de nouveaux permis, vous vous assurez que... Est-ce que c'est
un critère dont vous tenez compte pour assurer la viabilité des
autres écoles de conduite?
M. Tardif: Écoutez, ce n'est pas une préoccupation,
je pense, qui relève de la régie de contingenter les
écoles pour s'assurer... Non. Il y a une demande... Tout individu,
dorénavant, qui veut avoir un permis de conduire et qui n'en a jamais eu
doit suivre des cours de conduite. On m'informe qu'au cours des trois
dernières années une quinzaine d'écoles nouvelles ont
été agréées. Donc, non, il n'est pas dans
l'intention de la régie de faire du contingentement dans ce domaine.
M. Laplante: Combien y en a-t-il qui ont fermé?
M. Lalande: II y a trois ans, il y avait 240 écoles de
conduite; là, nous sommes à 268, mais cela fluctue tous les
jours, il y en a qui ferment et d'autres qui ouvrent. De façon
générale, cela se maintient toujours. Alors, il y a quelques
écoles qui ferment, deux ou trois par année, d'autres ouvrent,
mais cela se maintient toujours à ce niveau.
M. Vallières: Est-ce qu'il est déjà
arrivé que ce soit la régie qui, pour des motifs qu'elle aurait
pu considérer comme sérieux, aurait demandé la fermeture
de certaines écoles ou si cela vient toujours de l'école
elle-même, qu'elle décide de fermer?
M. Lalande: Cela va être traité un peu plus loin
dans le projet de loi, les pouvoirs habilitants, afin de pouvoir, donner les
sanctions qui s'imposent quand une école de conduite n'observe pas la
loi.
M. Tardif: Incluant la fermeture d'une école.
M. Lalande: Incluant la fermeture.
M. Vallières: Est-ce que, à ce jour, on a
déjà, à la régie, influé sur des
décisions de fermetures d'écoles?
M. Lalande: Nous n'avons pas été capables,
justement, en vertu de la loi, d'aller plus loin. Il y a eu des condamnations
criminelles qui ont été faites, par exemple, mais il n'y a pas de
pouvoir dans la loi de suspendre ou de fermer une école de conduite de
façon permanente, ou même temporaire.
M. Vallières: Le pouvoir, on va le retrouver plus loin
dans la loi.
M. Lalande: Oui. M. Vallières: Merci.
Le Président (M. Champagne): Est-ce qu'il y a d'autres
questions? Est-ce que l'article 28 est adopté?
M. Saintonge: Adopté. M. Ciaccia:
Adopté.
Le Président (M. Champagne): Adopté. L'article
29?
M. Saintonge: Adopté.
Permis de conduire, permis d'apprenti-
conducteur, certificat de compétence et permis
restreint
Le Président (M. Champagne): L'article 29 est
adopté. L'article 30?
M. Tardif: On ajoute, M. le Président, par l'article 30,
le certificat de compétence dont devra être titulaire le
conducteur d'un cyclomoteur. On a vu qu'un cyclomoteur, c'est ce
véhicule de moins de 55 kilogrammes et de moins de 50 centimètres
cubes. On a fait disparaître la catégorie de vélomoteur,
qui était la catégorie intermédiaire entre le cyclomoteur
et la motocyclette, c'est-à-dire entre 50 centimètres cubes et
125 centimètres cubes. Auparavant, il n'y avait pas de permis
exigé pour le... On enlève aussi les conditions comme, par
exemple, l'âge minimal de 14 ans qu'on va retrouver ailleurs, l'article
67 établissant tout simplement que, pour conduire un cyclomoteur, il
faut être détenteur d'un certificat. Ces exigences de 14 ans se
retrouveront ailleurs avec d'autres conditions.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Champagne): L'article... M. le
député de Richmond.
M. Vallières: M. le ministre pourrait-il nous indiquer
quels sont les frais qui vont être reliés à l'obtention du
certificat de compétence?
M. Lalande: 10 $, y inclus les examens. M. Vallières:
Merci.
Le Président (M. Champagne): Est-ce que l'article 30 est
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Champagne): Adapté. J'appelle
l'article 31.
M. Ciaccia: Si l'âge minimal est de 16 ans... Vous avez eu
des...
M. Tardif: Cela reste tel quel. C'est strictement un article de
coquetterie législative encore. Il y a beaucoup de coquetterie dans
cette loi, madame.
Mme Bacon: Vous êtes bien coquet dans cette loi.
M. Tardif: C'est ce que je viens de dire.
M. Ciaccia: Vous avez eu des études qui ont
été faites par différents groupes, des recommandations qui
ont été faites à la régie et même des
suggestions de la régie elle-même. Pourriez-vous nous dire
pourquoi vous n'avez aucunement accepté de modifier les conditions
d'obtention de permis à la suite des études, à la suite
des recommandations, à la suite des contre-propositions de la
régie?
M. Tardif: Les recommandations qui ont été faites
avaient trait, je pense, au relèvement de l'âge. Or, M. le
Président, une étude commandée par la régie
auprès de l'Université de Montréal nous indique que, au
contraire, tous les jeunes dorénavant qui doivent obtenir un permis de
conduire devant passer par une école de conduite, ce sont ceux,
précisément, qui, proportionnellement, ont le moins d'accidents
au cours des deux années qui suivent. En d'autres termes, ce n'est pas
en raison de leur âge, mais c'est en raison du...
M. Ciaccia: Ils sont obligés de suivre des cours de
conduite.
M. Tardif:... temps écoulé.
M. Ciaccia: Cela va trop nous réveiller.
M. Tardif: C'est en raison du - le soleil qui se lève -
temps écoulé, M. le Président, entre les cours et...
M. Saintonge: La télévision s'en vient.
M. Ciaccia: Ils doivent suivre des cours de conduite maintenant.
Alors, cela ne change... Les statistiques voulaient que, si on haussait
l'obtention des permis de conduire de 16 à 18 ans, cela
éliminerait 5360 accidents par année.
M. Tardif: Cela devient de plus en plus clair. M. le
Président, les données compilées par la régie ne
nous indiquent pas qu'il y aurait eu une modification à ce point
substantielle...
M. Ciaccia: Oui, parce que les statistiques démontrent que
les 16-17 ans ont 5360 accidents par année. S'ils ne conduisent plus,
ils n'auront plus d'accidents.
M. Tardif: La question n'est pas là, M. le
Président. Ce n'est pas de dire que les 16-17 ans ont 5380 accidents
annuellement. Ce n'est pas cela qui est en cause ici. C'est: est-ce que,
proportionnellement à leur âge et au nombre d'individus
détenant un permis, il y en a plus pour eux que pour les individus
de mon âge? La réponse à cela, c'est non, M. le
Président. C'est cela qui est en cause.
M. Ciaccia: II semblait que les statistiques de ceux de 18 - je
ne sais pas si c'est de 18 à 20 ans, 24 ans...
M. Vézina: De 16 à 24 ans.
M. Ciaccia: De 16 à 24 ans, proportionnellement,
spécialement pour les accidents mortels, c'était le double. Ils
étaient responsables de 40% des accidents et ils formaient seulement
20%...
M. Tardif: Les 16-24, oui, mais, là, le
député ne veut pas nous proposer d'augmenter l'âge
d'obtention à 24 ans?
M. Ciaccia: Mais non!
M. Tardif: Mais nonl Mais, étant donné
l'étude qui a été faite, qui démontre que la
faculté de rétention des principes de sécurité
routière varie de façon inversement proportionnelle entre le
temps qui s'est écoulé depuis le moment du cours et le moment de
l'accident, ce qu'on constate, c'est que, dans les deux ans qui suivent
l'accident, le taux d'accident est le plus faible. L'individu qui a 16 ans, de
16 à 18 ans aura donc généralement moins d'accidents
proportionnellement à d'autres groupes d'âge.
M. Ciaccia: Ce que je ne comprends pas, c'est qu'il y a eu un
tollé de toutes sortes de groupes...
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia:... quant aux accidents routiers, quant à
l'âge de ceux qui sont impliqués dans les accidents, quant
à la question des boissons alcooliques et puis, là, on nous
présente un projet de loi et on ne fait absolument rien quant à
ces problèmes. La seule chose, on présente la question de
l'enregistrement. En ce qui concerne les permis de conduire, en ce qui concerne
la sécurité routière pour les jeunes, tous les
problèmes connexes à cela, je ne vois rien dans le projet de loi
qui change...
M. Tardif: C'est cela, parce que, encore une fois, ce n'est pas
fondé sur les faits. Les faits nous indiquent, par exemple, que
l'incidence de la présence d'alcool, l'état
d'ébriété chez les personnes impliquées dans les
accidents de la route est plus forte chez les 25 à 39 ans que chez les
16 à 24 ans. Or, si on devait prendre cet argument...
M. Ciaccia: Comment se fait-il, d'abord, que les 18 à 24
ans soient responsables de 40% des accidents mortels tandis qu'ils forment 20%?
Cela semble contredire les statistiques que vous venez de donner.
M. Tardif: II y a, d'une part, M. le Président, le fait
que chez bon nombre d'entre eux, on se retrouve aussi avec des accidents de
motocyclettes qui surviennent chez une catégorie de jeunes et qui,
généralement, ont des effets graves. Maintenant, on me dit que M.
le président a des données plus...
M. Vézina: Je pense que, d'abord, M. le
député de Mont-Royal, il faut prendre note que les 16 et 17 ans
ne peuvent obtenir un permis de conduire qu'avec la signature expresse de l'un
des deux parents. Il y a seulement 27% des 16-17 ans qui ont un permis de
conduire au Québec.
M, Ciaccia: Et de quel pourcentage des accidents sont-ils
responsables?
M. Vézina: On l'a pour le groupe des 16 à 24 ans;
ceux-ci représentent 19, 6% de l'ensemble des titulaires de permis et
présentent 39, 6% des accidents.
M. Ciaccia: De 16 è 19 ans? M. Vézina: De 16
à 24 ans.
M. Ciaccia: Vous n'avez pas les statistiques pour les 16 et 17
ans?
M. Vézina: Pour les 16 et 17 ans? Non. J'ai des
statistiques sur le taux par 100 000 de population et les 16-17 ans
représentent 1106; les 18-19, 1794, et les 20-24 ans, 1498. Donc, les
16-17 ans sont les moins touchés dans cette catégorie. (23 h
45)
D'autre part, quant à l'alcool au volant, les 16-19 ans, les
jeunes conducteurs sont ceux qui, parmi tous les conducteurs, sont les moins
susceptibles d'avoir consommé de l'alcool - je parle tout le temps des
16 et 17 ans.
M. Saintonge: Vous avez dit 16 à 19 ans ou 16 et 17
ans?
M. Vézina: 16 et 17 ans. M. Saintonge: D'accord.
M. Vézina: À 18 ans, c'est autre chose. Alors, ce
qu'on nous a proposé, M. le député de Mont-Royal, c'est de
faire des permis restreints - il y a peu de gens qui nous ont proposé de
monter de 16 à 18 ans - pour les 16 à 18 ans.
M. Ciaccia: Les recommandations que vous aviez faites ou que la
Régie de
l'assurance automobile avait faites, je ne crois pas que cela visait de
restreindre ou d'enlever complètement ou de hausser l'âge, mais il
y avait certaines restrictions. Est-ce que vous avez considéré
l'émission du permis de probation? Autrement dit, les deux
premières années, attacher certaines conditions au permis, et au
lieu d'avoir douze points avant de le perdre, cela pourrait être six
points ou d'autres conditions pour effectuer un meilleur contrôle et
réduire les accidents dans cette classe.
M. Vézina: De fait, en Ontario, on est en train de faire
un test sur des permis de probation les premières années, mais il
faut dire qu'en Ontario il n'y a pas de cours obligatoire, ce que nous avons au
Québec; tout nouveau conducteur doit prendre des cours obligatoires
alors qu'en Ontario il y a des permis de probation et on est en train de faire
l'expérience. On suit de près l'expérience et, en Ontario,
on va remettre, je crois, en janvier - donc bientôt - une première
enquête sur ces tests qu'on fait. On suit cela de près.
Là où on n'était pas d'accord à la
Régie de l'assurance automobile, après examen, c'était sur
des restrictions au permis de 16 et 17 ans. Par exemple, on nous disait: II
devrait y avoir un couvre-feu à 20 heures. Comment voulez-vous
contrôler le couvre-feu à 20 heures? Nous sommes d'avis que, le
jour où on fait cela, il va y avoir des pressions exercées sur
les parents en disant: Donne-moi mon permis puisque je ne pourrai pas conduire
après 20 heures. Donc, cela va avoir pour effet de faire passer de 27%
à 40% le nombre des conducteurs de 16 à 18 ans qui ont un permis,
l'effet exactement contraire de ce qu'on veut. D'autre part, il a
été question aussi d'autoriser un conducteur de 16 ou 17 ans
à circuler seul dans une voiture. Nous avons 16 ans et 17 ans et nous
partons ensemble pour le même "party". On va partir avec deux voitures au
lieu d'une voiture. Là aussi, on se dit: Est-ce que cela n'aura pas
l'effet contraire? Ce qu'on a fait pour le moment, c'est de suivre les
expériences, c'est surtout de recueillir des informations sur le
débat, on a sorti beaucoup d'études sur les 16 et 17 ans en
particulier. On n'en est pas à ce moment à recommander des
restrictions pour les 16 et 17 ans parce que, encore une fois, les statistiques
démontrent qu'il n'y en a pas beaucoup qui conduisent,
premièrement, à cause de la permission expresse des parents, et,
d'autre part, elles ne présentent pas un bilan plus élevé
que les jeunes dans leur ensemble. Les jeunes dans leur ensemble
présentent des risques plus élevés pour la conduite
automobile comme pour autre chose. On en est là.
M. Tardif: II peut être intéressant pour les membres
de la commission de savoir quelle est la distribution de l'âge minimum
par province. Terre-Neuve: 17 ans; Colombie britannique,
île-du-Prince-Édouard, Manitoba, Nouveau-Brunswick,
Nouvelle-Écosse, Ontario, Québec, Saskatchewan: 16 ans;
Territoires du Nord-Ouest et Yukon: 15 ans; Alberta: 14 ans.
M. Ciaccia: En Amérique du Nord, aux États-Unis et
au Canada, cela varie de 14, 15, 16, et 17 ans.
M. Tardif: Je regarde ici dans les États
américains. Il y a un État où c'est 17 ans; 14
États où c'est 16 ans; un État ou c'est 15 ans et mois; 5
États où c'est 15 ans et 6 mois; 21 États où c'est
15 ans, et 9 États où c'est 14 ans.
M. Ciaccia: Mais, aux États-Unis, on a aussi haussé
l'âge pour servir les boissons alcoolisées, parce que
c'était cela le problème. Le problème n'était pas
le permis de conduire.
Le Président (M. Champagne): Est-ce qu'il y a d'autres
questions? M. le député de Laprairie.
M. Saintonge: Merci, M. le Président. J'aurais une
question à poser relativement à une des conditions pour obtenir
un permis qui est d'avoir réussi les examens de compétence de la
Régie de l'assurance automobile. Est-ce qu'il y a des normes
d'évaluation dans les examens de compétence dans un bureau par
rapport à d'autres? Est-ce qu'il y a des contrôles de faits par le
ministère? Je ne sais pas si vous comprenez ce que je veux dire, la
façon d'appliquer les normes, est-ce qu'elle est uniforme dans tous les
bureaux du ministère et quel genre de contrôle exerce-ton pour
s'en assurer? Je sais que c'est un problème qui n'est pas facile.
M. Tardif: La teneur des examens? C'est ça,
finalement?
M. Saintonge: Non, c'est au niveau où on dit qu'il faut
avoir réussi les examens de compétence de la régie. Il y a
des fonctionnaires de la régie dans les bureaux qui font en sorte de
faire passer les examens, certains examens. Par exemple, les tests
écrits, il n'y a pas de problème. C'est un papier, c'est oui,
c'est non; c'est bon ou ce n'est pas bon.
Mais dans le cas, par exemple, de l'appréciation sur la conduite
proprement dite par une personne qui se présente pour passer un test
d'aptitude, à ce moment-là, le permis va être donné
suivant, de façon objective, la qualité de la conduite que celui
qui veut obtenir un permis démontre à celui qui l'examine. Donc,
il y a une question
d'évaluation, d'objectivité par celui qui passe
l'examen.
Ma question est: Est-ce qu'il y a des directives de données au
niveau du ministère pour l'ensemble des bureaux et est-ce qu'il y a des
contrôles de l'application de ces directives-là pour qu'on en
arrive avec des normes dans tous les bureaux?
M. Vézina: Effectivement, ce sont les mêmes
critères pour tous les centres de services de la régie où
on délivre des permis. Ce sont les mêmes critères qui sont
appliqués. Ce sont aussi les mêmes questions théoriques,
les mêmes critères pratiques d'évaluation d'examen sur
route. Les examens théoriques qui sont présentés sont
mélangés de façon informatique. Ils sont distribués
et c'est le même degré de difficulté. Évidemment, ce
ne sont pas toujours les mêmes questions de l'un à l'autre, pour
que personne n'ait la clé de correction. Mais c'est le même
degré de difficulté, le même indice de difficulté
qu'il y a pour tous, quels que soient les endroits au Québec.
M. Saintonge: D'accord, mais ma question ne portait pas
principalement là-dessus. C'est dans la façon de juger de
l'aptitude de la personne qui passe le test de conduite. Je sais que c'est
difficile à jauger, mais je devrai vous dire là-dessus, assez
curieusement, que, depuis trois mois, j'ai eu trois personnes
différentes qui sont venues à mon bureau pour me dire, par
exemple... Sur la rive sud de Montréal vous pouvez aller à
Longueuil pour passer l'examen. À Saint-Jean, si je ne me trompe pas, il
y a un bureau d'examen et vous pouvez allez â Montréal.
Mais l'information que j'ai reçue des gens... J'ai deux personnes
qui m'ont même autorisé à donner leur nom, mais sous
réserve, parce que quelqu'un de la famille avait été
passer un examen. Ces gens se plaignaient, justement, d'un fait. C'est que,
suivant l'examinateur que vous allez voir à tel bureau ou à tel
autre bureau, votre facilité d'obtenir un permis est plus grande; on est
plus sévère, dans un certain cas, par exemple, dans un bureau que
dans un autre où certains inspecteurs qui font passer les tests
d'aptitude au volant sont plus sévères ou ne jugent pas de la
même façon, avec la même objectivité, dans certains
cas.
Je peux vous dire que je l'ai réalisé de visu il y a
exactement deux ans et demi. Je suis allé avec quelqu'un dans le bureau
en question, justement, parce qu'on me disait ça. Ce n'était pas
sur la rive sud, c'était à Montréal. J'étais
allé vérifier la façon dont on procédait et cela
m'avait apparu assez aberrant - je vous le dirai immédiatement -comment
les gens qui ont à faire passer ces tests d'aptitude physique aux gens
qui viennent passer l'examen... Ils sont vraiment, dans certains cas...
J'essaie de trouver un terme pour qualifier leur attitude. Ils sont "cheap". Ce
sont des gens qui semblent détenir un pouvoir, mais ils s'amusent un
petit peu avec une espèce de régime de grand seigneur
vis-à-vis les gens qui sont là. C'est-à-dire qu'on
"poussaille" les gens, on fait en sorte de les énerver davantage alors
qu'ils viennent passer un examen. Ils sont dans une situation parfois
difficile.
Un exemple là-dessus. Vous devez passer un test d'automobile. On
vous appelle par numéro. Vous louez une automobile. Pour passer
l'examen, ça vous prend une auto louée, par exemple de quelqu'un
qui est dans une école de conduite. Vous me direz que ce n'est pa3
nécessaire. Ce n'est pas nécessaire, mais si vous n'avez pas
ça, vous avez des chances de moins de votre côté. Cela, ce
sont des gens qui me l'ont rapporté; premièrement.
Deuxièmement, si vous devez aller avec l'automobile, au moment
où vous attendez le fait, vous êtes à l'extérieur,
par exemple. Il fait froid. Vous attendez. Si on vous appelle et que vous
n'êtes pas présent, dès ce moment, vous passez en
arrière de la ligne et on prend celui qui est là. Mais ça
suppose, des fois, que vous attendez une heure à l'extérieur,
gelé, tendu. Vous allez passer l'examen. Dans certains bureaux, on le
fait de façon humaine. Dans d'autres cas, on le fait de façon
beaucoup plus draconienne et de façon, je pense, à moins
favoriser un examen dans une situation plus normale pour celui qui va passer
l'examen.
Je vous dirai là-dessus que, depuis les trois derniers mois,
depuis la fin de septembre, j'ai eu trois cas de comté précis,
à cet effet. C'est surprenant, mais c'est vrai. Je ne sais pas si des
contrôles sont faits en ce sens-là où s'il y a des choses
qui peuvent se faire.
M. Vézina: Je peux rassurer tout de suite le
député de Laprairie que le premier objectif, c'est de donner le
meilleur service possible à la clientèle et nous tentons
d'améliorer nos services constamment.
Sur les examens de conduite automobile, les examens théoriques
sont les mêmes partout.
M. Saintonge: Cela va.
M. Vézina: Sur la partie pratique, nous donnons de la
formation à nos examinateurs et nous tentons justement
d'améliorer non seulement leur aptitude à juger des conducteurs,
mais leur amabilité envers la clientèle. Je pense que c'est
primordial que ce soit ainsi.
Cela dit, il restera toujours une partie subjective qu'on n'est pas
à même de contrôler dans chacun des véhicules parce
que l'examinateur part avec un. Alors, on
essaie d'améliorer toujours la situation, de donner plus de cours
de formation pour que cela s'améliore effectivement. Je pense que cela
s'est nettement amélioré depuis trois ou quatre ans. On en est
là.
M. Saintonge: Je dois vous avouer que je n'ai jamais eu de
plainte dans ce sens-là à mon bureau de comté depuis trois
ans et trois quarts. Depuis les trois derniers mois, j'ai eu trois plaintes
là-dessus, carrément. C'est une par mois. C'est pour cela que je
me demandais si cela peut être relié à un bureau. Dans mon
cas, c'est le bureau de Longueuil. Je vous dirai...
M. Vézina: Si c'est toujours le même examinateur,
j'aimerais bien le savoir.
M. Saintonge: Vous allez comprendre que quand j'ai demandé
aux gens le nom de l'examinateur, les personnes qui m'ont
téléphoné pour soulever le problème
n'étaient pas intéressées à me le dire, parce que,
expliquaient-ils: C'est pour un examen de conduite que j'ai passé avec
tel examinateur et il faut retourner passer l'examen au même bureau; on
ne veut pas être pris dans des difficultés supplémentaires.
Ce que je me demandais, c'est si, au ministère, on tentait d'appliquer,
si vous voulez, un certain contrôle...
M. Vézina: Absolument.
M. Saintonge:... pour vérifier cette façon de
procéder. D'accord, cela me satisfait comme réponse. Je voulais
simplement soulever le point à votre attention.
Le Président (M. Champagne): M. le député de
Richmond.
M. Vallières: Je voudrais que M. le ministre nous indique
s'il existe à son ministère et, s'il n'en existe pas, si on a
déjà pensé d'avoir un mécanisme d'évaluation
du travail qui est effectué justement par les bureaux examinateurs dans
les diverses régions. Je pose la question parce que, dans beaucoup
d'autres secteurs, il y a ce genre d'évaluation, à l'occasion,
annuellement, qui se fait afin de créer une saine concurrence, une saine
émulation, entre autres, au niveau de ces différents bureaux, qui
permette d'assurer aussi l'atteinte d'un objectif, comme monsieur mentionnait
tantôt, de perfectionnisme au niveau de ce qui est dispensé comme
services à la population. Est-ce que cela a déjà
été envisagé? Est-ce qu'une formule comme celle-là
ne serait pas de nature à améliorer les services?
M. Tardif: Ce ne serait pas exact, ce serait induire le
député en erreur que de dire que, depuis trois semaines que je
suis au ministère, j'ai pu envisager dans les menus détails un
plan de vérification de la qualité des examens passés,
sauf qu'il m'apparaît évident que les principaux juges de la
qualité des services rendus là seront toujours les citoyens et
que ceux-ci, si tant est que dans certaines régions, par suite d'un
questionnaire anonyme surtout remis après l'examen, on demande aux gens:
Qu'est-ce que vous pensez du service que vous avez reçu? Est-ce que vous
avez été traités avec tous les égards dus à
un citoyen? C'est la meilleure façon, je pense, de vérifier cela.
C'est bien évident que, si le ministre ou le président de
la régie allait s'asseoir dans la salle d'attente du bureau, à
Richmond... enfin, peu importe où, j'ai l'impression que tout marcherait
sur des roulettes pendant qu'on serait là. Il faut donc envisager,
comment dirais-je? beaucoup plus, faire en sorte de le demander aux citoyens et
une fois qu'on a obtenu ce genre de portrait, prendre les mesures qui peuvent
s'imposer pour justement insuffler, disons, beaucoup plus, enfin des relations
plus harmonieuses avec les clients. Quant à moi, il n'y a pas tellement
d'autres façons de procéder.
M. Vallières: Mais cela se fait présentement.
M. Tardif: Pardon?
M. Vallières: Ce formulaire dont vous parlez existe. C'est
excellent.
M. Vézina:... dans les centres de services, il y a des
possibilités...
M. Tardif: C'est cela. Comme un peu dans certains restaurants, si
vous avez aimé notre nourriture, dites-le aux autres; si vous ne l'avez
pas aimée, dites-le-nous.
M. Vallières: Est-ce que les formulaires retournent
à la régie?
M. Tardif: Pardon?
Une voix: Oui.
M. Tardif: Oui, c'est cela.
M. Vallières: Ils sont retournés chez vous.
Le Président (M. Champagne): Est-ce que l'article 31 est
adopté?
M. Ciaccia:... certaines autres questions. Il est minuit, on va
ajourner.
Le Président (M. Champagne): Est-ce que l'article 31 est
adopté?
M. Ciaccia: Non.
Le Président (M. Champagne): Alors, on continuera
demain.
Une voix: II est minuit.
Le Président (M. Champagne): II est minuit.
M. Ciaccia: II est minuit.
Le Président (M. Champagne): La commission de
l'aménagement et des équipements ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à minuit)