(Quatorze heures trois minutes)
Le Président : Mmes et MM.
les députés, bon mardi.
C'est avec
tristesse que nous avons appris le décès de M. Jean Rochon, député de Charlesbourg de 1994 à 2003. Nous avons également tous été extrêmement
bouleversés par le décès tragique de M. David Amess, député britannique, survenu vendredi dernier. Alors, nous allons nous
recueillir quelques instants en ayant une pensée particulière pour
leurs familles et leurs proches.
Je vous remercie. Veuillez vous asseoir.
Mmes et MM.
les députés, nous allons accueillir le lieutenant-gouverneur. Je vous prie de
bien vouloir demeurer à vos places jusqu'à son arrivée.
Des voix : ...
Le
Président : Mmes et
MM. les députés, vous êtes priés de vous lever pour accueillir le
lieutenant-gouverneur.
Mme Michel (Véronique) : Mmes
et MM. les députés, Son honneur le lieutenant-gouverneur du Québec.
Allocution d'ouverture
Le Lieutenant-gouverneur
Le Lieutenant-gouverneur :
Merci. Veuillez vous asseoir. Merci.
M. le Président de l'Assemblée nationale, M. le
premier ministre, Mme la cheffe de l'opposition officielle, Mme Anglade,
M. le chef du deuxième groupe d'opposition, M. le chef du troisième groupe
d'opposition, Mmes et MM. les députés,
distingués invités, je voudrais tout d'abord souligner le difficile travail
accompli par l'assemblée des députés de
cette 42e législature, et ce, depuis le début de la pandémie à laquelle
nous sommes toutes et tous confrontés. Celle-ci, il nous faut le noter,
a profondément modifié la vie parlementaire.
Il y a longtemps que nous n'avions pas connu un
tel fléau, et rares sont les élus qui ont dû composer avec des circonstances
aussi difficiles depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Malgré tous
les défis, malgré toutes les contraintes, vous avez continué de représenter vos
concitoyennes et vos concitoyens avec rigueur et sensibilité. Vous avez
su faire preuve de grandeur face aux immenses responsabilités qui sont vôtres
dans votre mission commune d'oeuvrer aux mieux-être de notre collectivité. Les
défis ont été et sont encore nombreux. La
nation québécoise vous en est redevable. Elle vous en remercie.
Je tiens, en
premier lieu, à saluer et féliciter M. le premier ministre pour avoir surmonté
les difficultés rencontrées dans la gestion de l'État et pour avoir
démontré jugement et rigueur durant ces moments difficiles qu'a entraînés la pandémie dans laquelle nous vivons. M. le premier ministre, je tiens à vous
assurer que le mandat qui vous a été confié par la population québécoise
est des plus importants et que je serai toujours là pour continuer à faire le
travail en entière collaboration, dans l'accomplissement et dans la réalisation
de votre mandat.
• (14 h 10) •
Je ne
voudrais oublier le mandat, parfois ingrat, et le travail, parfois ingrat,
effectué par les membres des groupes d'opposition en ces moments trop
souvent tragiques auxquels nous sommes toutes et tous confrontés depuis près de
deux ans déjà. Ainsi, je me dois
également d'offrir mes félicitations et remerciements à Mme Dominique Anglade,
cheffe de l'opposition officielle, à
M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d'opposition, et à
M. Joël Arseneau, chef du troisième groupe d'opposition.
Les circonstances et les exigences de votre
mandat ont considérablement évolué depuis l'ouverture de la précédente session de cette législature. Personne
ne pouvait s'attendre à devoir affronter une crise de cette ampleur. Aussi,
le gouvernement a-t-il cru opportun et pertinent de convoquer une nouvelle
session parlementaire et de renouveler les priorités gouvernementales.
Je laisserai, dans un instant, au premier
ministre le soin de préciser ses priorités.
Pour ma part, je tiens à souligner le privilège immense
que vous avez toutes et tous comme députés élus de notre nation, de cette nation que nous chérissons, de cette nation que
nous aimons. D'autres obstacles se présenteront, mais, ensemble, unis
dans la recherche de solutions, je suis sûr que vous saurez les vaincre.
L'histoire du
Québec n'est pas un long fleuve tranquille. Elle est faite d'épreuves, de
résistance, de résilience, comme les deux dernières années nous l'ont rappelé.
Nous ne devons jamais oublier la lutte que nos ancêtres ont menée pour bâtir
une société libre et démocratique,
représentative de leur culture et de leur identité. Soyons fiers de l'héritage
qu'ils nous ont légué.
Ce
grand héritage démocratique s'incarne aujourd'hui en vous toutes et en vous
tous qui êtes de différentes origines, de
différentes professions, de différentes idéologies politiques et qui
proviennent des différentes régions du Québec.
Le mandat qui vous est confié est d'importance.
Il se résume toutefois en un principe simple mais d'une grande responsabilité : travailler au meilleur de
vous-même et de vos connaissances en vue de répondre aux besoins et aux préoccupations de l'ensemble de la population
québécoise. C'est ce qui doit toujours rester au coeur de vos prises de
position, en vue d'adopter vos décisions.
J'ai
une pensée toute particulière également pour les Premières Nations et la nation
inuite du Québec, lesquelles ont traversé
des épreuves très douloureuses, sources de blessures profondes, d'une
génération à l'autre, des blessures qui font encore mal aujourd'hui.
Nous avons tous le devoir de regarder la vérité en face et de travailler
ensemble à sa recherche.
Pour ma part, il m'est apparu approprié, dans la
foulée de la Commission de vérité et réconciliation et de la commission Viens,
de procéder à la création des médailles des Premiers Peuples. Celles-ci visent,
sur recommandation des membres des Premières
Nations et de la nation inuite, reconnaître le travail, l'engagement et le
souci de personnes issues de chacune d'elles d'oeuvrer aux mieux-être de
leurs communautés respectives.
Enfin,
soulignons-le, le Québec se relève de l'une des pires crises depuis plus de
75 ans. L'avenir demeure, toutefois, encore rempli de défis, mais présente aussi de grandes et nouvelles
opportunités. Nous devons tous continuer de rassembler la nation québécoise pour saisir ces occasions et
pour nous assurer que l'ensemble de nos concitoyennes et de nos concitoyens
en tirent profit et en bénéficient.
Je termine en vous souhaitant tout le succès
désiré dans les fonctions que vous assumerez durant cette seconde session de la 42e législature. J'ai la
conviction que vous saurez faire preuve de grandeur et de dévouement comme vous
l'avez d'ailleurs démontré au cours des derniers mois.
Enfin, je
désire, tant en mon nom personnel qu'en celui de nos concitoyennes et
concitoyens, vous remercier très sincèrement pour votre engagement à faire de
ce Québec un endroit où il fait bon vivre, en harmonie et dans le respect
des autres. En cela, j'exprime ma confiance en vous toutes et en vous tous que
vous saurez le faire.
Bonne session et bon travail. Merci.
Affaires du jour
Affaires prioritaires
Discours d'ouverture
Le
Président : Et
j'invite maintenant M. le premier
ministre à prononcer le discours
d'ouverture de cette deuxième session de la 42e législature. M. le
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le Président, depuis maintenant 20 mois,
20 longs mois, on mène la bataille de notre vie. Cette longue
bataille, on continue de la mener ensemble.
On a vécu des
moments douloureux. On a perdu des milliers de personnes. Mais on a, jusqu'ici,
surmonté toutes les épreuves, les unes après les autres, avec de
l'audace, avec de la persévérance, avec du courage.
On a réussi à
garder nos enfants à l'école plus longtemps que presque partout en Amérique du Nord. On a réussi à continuer à
soigner nos malades. On a réussi à vacciner notre population dans une
proportion plus grande que la majorité des
nations dans le monde. Et, grâce à cette vaccination, on a réussi à libérer les
Québécois d'une bonne partie des restrictions sanitaires.
On a aussi
réussi à garder notre économie ouverte. Les Québécois sont actuellement au travail. En fait, le Québec est
en train de retrouver une croissance plus élevée que dans le reste du Canada.
Et on le fait en gardant un contrôle serré sur nos finances publiques,
qui restent saines et solides.
Bien sûr, une
grande partie de ces réussites vient de nos travailleurs de la santé, des
travailleurs de première ligne, de
nos experts en santé publique, des employés de l'État, des élus. Mais la plus
grande part du mérite revient aux Québécois eux-mêmes, à leur
résistance, à leur solidarité, à leur sagesse. Merci aux Québécois.
J'ai la
conviction que les Québécois ne veulent pas qu'on retourne en arrière, avant la
pandémie. Ils veulent qu'on consolide les avancées qu'on a faites. Ils
veulent qu'on répare ce qui est brisé, qu'on rénove ce qui est usé et surtout,
surtout, qu'on saisisse les opportunités exceptionnelles qui se présentent
devant nous.
• (14 h 20) •
Dans mon
discours d'ouverture de 2018, j'ai dit que notre adversaire, c'était la peur.
La peur du changement, la peur
d'échouer. Après tout ce qu'on a réussi à faire, je pense que la peur est, en
bonne partie, disparue. Mais le danger qui nous guette maintenant, c'est
la tentation de l'immobilisme, de la résignation, de l'inaction.
Je suis convaincu que, si on écarte cette
tentation pour se mettre en action, rien ne peut arrêter le Québec.
Pour paraphraser le président Kennedy, au lieu
de nous demander ce que le Québec peut faire pour nous autres, demandons-nous
ce qu'on peut faire pour le Québec. Et je suis convaincu qu'en additionnant la
bonne volonté de 8,6 millions de Québécois on peut en faire beaucoup.
La bataille de notre vie, cette longue bataille
qu'on a livrée au virus, n'est pas encore finie. Il va falloir rester vigilants, faire preuve de prudence, de
prévoyance. Mais je suis plus confiant que jamais depuis le début de la
pandémie que le pire est derrière nous. Et je suis convaincu que c'est
le temps, maintenant, pour le Québec de se projeter dans l'avenir.
Mais, avant de se projeter dans l'avenir, je
veux être clair sur un point qui est très important pour moi : les engagements
qu'on a pris en 2018, on va les tenir.
On a déjà
réduit de façon très importante les taxes scolaires. On a augmenté l'allocation
famille. On a remis un tarif unique
pour les services de garde subventionnés. On a augmenté le crédit d'impôt pour
le maintien à domicile. On a augmenté le crédit pour les personnes
aidantes. On a réduit les tarifs de stationnement pour les établissements de
santé. En fait, on a remis
2,3 milliards par année dans les poches des Québécois. Et je
pourrais continuer sur les autres promesses.
Vous
avez vu comme moi, les experts sont d'accord : jamais, jamais un
gouvernement n'a autant respecté ses promesses électorales. Et on va finir le
travail.
Depuis le début de la
pandémie, le gouvernement a été obligé d'avoir recours à l'urgence sanitaire
pour mettre en place des consignes
exceptionnelles, des consignes temporaires, pour protéger la population. Je
vous annonce qu'on va lever cette
urgence sanitaire après la vaccination des enfants de cinq à 11 ans. Évidemment,
on n'est jamais à l'abri des surprises, avec la pandémie, mais, si tout
va bien, cette vaccination devrait être terminée au début de 2022.
Ce
qui a peut-être frappé le plus l'imagination des Québécois,
dans les 20 derniers mois, ce sont, d'un côté, les ratés et, de
l'autre côté, les réussites du système de santé.
D'abord,
le système a montré ses limites, d'abord dans les CHSLD. Le manque de personnel
a amené des situations inhumaines
où des personnes âgées vulnérables ont manqué de soins, ont été laissées
à elles-mêmes dans les pires conditions. À un moment
donné, il nous manquait environ 10 000 préposés.
On
a vu aussi que nos systèmes d'information étaient dépassés. Il y avait aussi
des CHSLD qui n'avaient pas de responsable des équipements de
protection. Il y avait même des CHSLD où il n'y avait pas de patron sur place.
Pour combler le
manque de personnel, on a inventé le système Je contribue, et la réponse des
Québécois a été extraordinaire. Tout le
monde a travaillé ensemble, en cherchant des solutions plutôt que des
problèmes. On a obtenu un succès incroyable. Il y a des dizaines de
milliers de Québécois qui sont venus nous donner un coup de main.
Et,
quand j'ai demandé, à l'été 2020, qu'on mette sur pied un programme de
formation accélérée pour embaucher des milliers de préposés, d'abord on a eu de
la résistance, mais, quand tout le monde s'est mis en mode solution, on
a eu la démonstration que nos systèmes d'éducation et de santé sont capables de
se revirer de bord rapidement quand c'est nécessaire.
On a formé et intégré en seulement quelques mois 9 400 nouveaux
préposés. C'est une de mes grandes fiertés.
Au début de la crise,
on avait aussi des inventaires d'équipement de protection, des masques,
blouses, gants, visières... des inventaires
qui étaient très serrés. Il a fallu mettre en place des opérations qui relèvent
presque de films d'action. Mais on
s'est mis à l'ouvrage puis on a réussi. Non seulement on a réussi, mais
aujourd'hui le Québec fabrique lui-même des masques, des blouses, des
visières. Quelle fierté, M. le Président!
J'ai
dit tantôt qu'il nous manquait environ 10 000 préposés. Pourquoi j'ai dit «environ»? Parce qu'on ne
connaissait pas les chiffres précis. Tous les matins, dans la cellule de crise,
j'essayais de savoir exactement combien il manquait de monde, combien d'établissements étaient touchés,
et je n'avais pas de réponse. En fait, quand j'ai insisté pour savoir pourquoi
on avait autant de difficultés à avoir des chiffres, la réponse a été
stupéfiante : on marchait avec des fax en 2020!
Ensuite,
quand on a demandé aux Québécois de rester chez eux, c'est devenu évident qu'on
avait un problème avec les consultations médicales en personne. Or, en quelques
semaines seulement, on a pris un virage majeur en multipliant les consultations médicales en ligne ou par téléphone.
Les médecins ont collaboré à ce virage. On a réussi, donc, en quelques semaines seulement, à implanter ce qui autrement
aurait pris plusieurs années. On a réussi aussi à transférer des actes qui
étaient faits par les infirmières... par les
médecins, pardon, aux infirmières, pour utiliser comme il faut les compétences
de tout le monde.
Tout
ça pour vous dire que, si on a vu comme jamais les failles de nos systèmes, on
a vu aussi notre capacité de créativité,
d'avoir des succès. Et c'est la démonstration que, quand on s'y met tous
ensemble, et surtout quand on écarte cette tentation de l'immobilisme,
on est capables, au Québec, de changer les choses.
• (14 h 30) •
Au
cours des trois premières années de notre mandat, on a fait, comme promis, beaucoup
de changements. Mais, au cours des
prochaines années, on va devoir encore faire beaucoup d'autres changements.
Puis, le changement, le chantier où on va en avoir le plus, c'est celui
de la santé.
Avant la pandémie, il
y avait des sceptiques sur la capacité d'un gouvernement de changer en
profondeur le réseau de la santé. Maintenant, on sait que c'est possible. Dorénavant,
notre défi, c'est non seulement de rendre certains changements permanents, mais
c'est d'aller encore plus loin.
Et,
que ce soit dans le secteur privé ou dans le secteur public, ça a été démontré,
qu'une gestion efficace, ça commence d'abord avec un mot très important :
décentralisation. On a actuellement un réseau de la santé qui est beaucoup trop
centralisé. La responsabilité du ministère de la Santé, ça devrait être de fixer des objectifs
de permanence... de performance, pardon, et de suivre les résultats.
Mais les personnes qui sont les mieux placées pour choisir les meilleurs moyens
pour atteindre ces objectifs,
ce sont les personnes qui sont sur le terrain, ce sont les personnes
qui sont proches de l'action. Donc, le
gouvernement va procéder à une vaste décentralisation du réseau de la santé vers les régions, vers les sous-régions du Québec.
Le
plus grand défi du réseau de la santé, c'est la gestion des ressources humaines. Le plus grand défi, c'est d'employer efficacement et
humainement les milliers de travailleurs de la santé.
Quand
on regarde la gestion actuelle, qui est comme ça depuis plusieurs
années, on voit un système qui est devenu dysfonctionnel, où 40 % des
employés sont à temps partiel, où il n'y a pas de flexibilité, où on n'a pas d'autre choix que d'imposer des heures supplémentaires. Résultat, on se retrouve avec des employés
épuisés, des employés qui finissent par quitter le réseau. C'est un
cercle vicieux qu'il faut briser.
Les
nouvelles conventions collectives des infirmières, des préposés, des autres professionnels
de la santé vont enfin nous permettre d'avoir une nouvelle organisation du travail, une organisation plus humaine, plus performante. Mais, pour
y arriver, on va avoir besoin de tout le monde, on va avoir besoin que tout
le monde accepte de changer les façons de faire, les syndicats, les gestionnaires, les ordres professionnels, les
employés, tout le monde, parce que, il faut bien comprendre, tout
le monde souhaite réduire au plus strict minimum le temps supplémentaire
obligatoire, et ça, le plus vite possible. Puis
moi, je suis convaincu qu'on est capables d'y arriver si on travaille ensemble.
Et ça va nous permettre, à court terme, de ramener du personnel dans le
réseau public. Puis on regarde, actuellement, pour mettre en place aussi des
nouveaux incitatifs pour attirer plus d'étudiants vers les formations en santé.
On
a besoin aussi d'une soupape de secours quand il arrive des situations
exceptionnelles. Les agences privées peuvent
dépanner, mais depuis trop longtemps le Québec est devenu dépendant de ces
agences privées. Il faut s'affranchir des
agences privées. Il faut bâtir un réseau public fort, capable de répondre en
tout temps aux besoins des Québécois. Et on travaille donc, actuellement, sur un mécanisme de dépannage à même le
réseau public. On ne doit plus jamais dépendre des agences privées.
On
a vu, au début de la pandémie, que le gouvernement puis les médecins en particulier pouvaient se revirer de bord
rapidement. Mais malheureusement cette volonté de changement n'est pas toujours
au rendez-vous, en particulier chez certains
médecins de famille. C'est le cas pour la prise en charge des patients.
Pourtant, tous les spécialistes sont unanimes, c'est la clé pour
désengorger nos urgences et aussi pour offrir des meilleurs services en
première ligne.
On
a eu beaucoup de discussions avec les représentants des médecins de famille,
depuis trois ans, mais je dois dire que je commence à m'impatienter,
puis les Québécois aussi. J'ai toujours pensé qu'il valait mieux s'entendre
avec les médecins, mais, s'il le faut, on ne
va pas hésiter à imposer une conclusion, parce que les Québécois
s'attendent à être pris en charge puis à avoir des services de première
ligne dans un délai raisonnable.
Par ailleurs, on a
conclu une entente avec les médecins spécialistes. Ça va nous permettre de
récupérer des sommes très importantes, pour
ramener leur écart de rémunération avec les spécialistes de l'Ontario au même
niveau que les autres travailleurs. On s'attend à ce que cette entente
soit intégralement respectée par les médecins
spécialistes.
Au
début de mon intervention, j'ai parlé de la nécessité de faire des changements
en profondeur, au Québec, en mettant
à profit ce qu'on a appris pendant la pandémie. Il ne faut pas se mettre la
tête dans le sable. Durant la pandémie, nos aînés dans les CHSLD n'ont
pas toujours été bien servis, puis on a vu qu'il existe des différences
importantes entre les résidences pour aînés,
souvent sans que le gouvernement puisse intervenir. Donc, pour assurer les
soins de qualité à tous nos aînés, on va conventionner certains CHSLD
privés.
Par
ailleurs, le drame dans nos CHSLD nous oblige à nous projeter vers l'avenir.
Quand on sait que le nombre de personnes de 75 ans et plus va doubler
d'ici 20 ans, c'est clair que les besoins vont augmenter. Si on ne fait
rien, les dépenses publiques vont exploser, et ce ne sera pas soutenable
financièrement.
Pour
remplacer les CHSLD désuets, on est en train de construire des maisons des
aînés avec plus d'espace, une meilleure
qualité de vie. C'est indispensable quand il y a une perte vraiment importante
d'autonomie. Mais on doit en faire plus
pour les personnes âgées qui veulent et qui peuvent rester à la maison. Et je
suis convaincu que vieillir à la maison, c'est ce que souhaite la grande
majorité des Québécois.
Donc,
au moment où on doit entreprendre enfin ce grand virage vers les soins à
domicile, on doit se poser toutes les
questions sur nos façons de faire. Est-ce que le modèle de soins à domicile, au
Québec, est performant? Est-ce que les formules
de financement sont efficaces? Est-ce que les tarifs sont équitables? Tout ça
doit être examiné rapidement par les
meilleurs experts pour qu'on fasse les bons choix. Le
gouvernement va donc mandater la Commissaire
à la santé et au bien-être pour se pencher sur le soutien à domicile et
pour nous faire des recommandations concrètes.
Maintenant,
c'est important aussi que le gouvernement fédéral ne vienne pas se mêler de la
gestion du réseau de la santé. Le
gouvernement fédéral ne finance que 22 % des dépenses de santé des
provinces, alors que les Québécois envoient 40 % de leurs impôts à Ottawa.
Donc, le gouvernement fédéral doit augmenter ses transferts au Québec
en santé, mais il ne doit pas ajouter
des fonctionnaires pour essayer de gérer notre réseau de la santé. C'est déjà
assez complexe comme ça.
Donc, je veux être
très clair, M. le Président, le gouvernement du Québec va continuer de se
battre pour que le gouvernement fédéral respecte la compétence exclusive du Québec
en santé. Ça, c'est très clair.
• (14 h 40) •
L'autre
grand défi, c'est celui des données et de l'utilisation des technologies numériques. C'est impossible pour moi de m'imaginer qu'on soit capable
de bien gérer le réseau de la santé sans avoir des bonnes données. Donc, on a besoin
des technologies pour bien gérer, mais on a besoin aussi des technologies pour faciliter la vie des Québécois. La télémédecine, ça a un potentiel énorme pour aider les Québécois. Les technologies, aussi, peuvent donner un meilleur accès aux Québécois à
leurs propres données puis aussi aux
services qui sont offerts dans leur région. Donc, le grand chantier des
technologies numériques est nécessaire si on veut offrir des bons soins
de santé aux Québécois.
Mais
ce qui est vrai, en santé, en matière de transformation numérique, c'est vrai
aussi pour l'ensemble du gouvernement
et aussi pour les Québécois. Encore là, on peut s'inspirer d'une réussite.
Quand on a décidé de mettre tous les employés de l'État en télétravail,
tous ceux qui pouvaient, bien, on a réussi à le faire en quelques semaines,
alors qu'autrement ça aurait pris des années.
Donc,
on a avancé, dans le domaine numérique, mais la pandémie nous a montré qu'on
doit accélérer la transformation numérique
de l'État. Puis on doit le faire pour trois raisons. Un, on doit absolument
implanter des pratiques sécuritaires dans tout le secteur public pour éviter les cyberattaques et les vols de
données personnelles, c'est primordial de nos jours. Deux, on doit décloisonner les
bases de données du gouvernement pour mieux servir les Québécois, pour être
aussi en mesure de mieux gérer
nos immenses organisations, puis, à terme, ça va aussi nous permettre de faire
des économies. Et, trois, ultimement,
on va offrir aux Québécois une citoyenneté numérique, ce qui va leur permettre d'accéder avec beaucoup
plus de simplicité aux services de l'État. Par exemple, avec un permis
de conduire ou une carte d'assurance maladie numérique sur leurs téléphones,
les Québécois vont pouvoir transiger facilement en ligne avec le gouvernement.
Avec
la structure actuelle du gouvernement, on est allés au bout de nos possibilités. Pour protéger les systèmes de l'État
et les données des citoyens des cyberattaques, pour gérer plus efficacement nos organisations puis pour
simplifier la vie des Québécois, on va donc créer un ministère de la
Cybersécurité et du Numérique en bonne et due forme.
Donc,
il y a l'État, mais il y a aussi les Québécois. Puis la pandémie a
révélé à quel point l'accès à Internet haute vitesse était devenu vraiment indispensable. Qu'on pense au télétravail,
l'école à distance, la télémédecine, les achats en ligne et tous les services qui sont accessibles seulement
par Internet, je pense qu'on a achevé, avec la pandémie, de faire la
démonstration qu'Internet haute vitesse, c'est un service essentiel dans toutes
les régions du Québec.
Et,
quand on s'est engagés, en 2018, à rendre Internet haute vitesse accessible à
tous les Québécois d'ici la fin de notre premier mandat, il y
avait beaucoup de sceptiques dans la
salle, parce que d'autres gouvernements l'avaient promis avant nous autres, sans
succès.
Je dois
avouer qu'au début on s'est heurtés à beaucoup d'obstacles. Puis on a rencontré les entreprises
de télécoms. Puis je vous annonce
qu'on va y arriver. On va avoir Internet haute vitesse dans toutes les régions
du Québec d'ici la fin de notre mandat.
Depuis un an
et demi, nos enfants, nos adolescents, nos jeunes adultes ont fait beaucoup
de sacrifices. Ils ont été admirables,
solidaires, disciplinés. Ils ont montré des facultés d'adaptation incroyables.
Ils ont fait des sacrifices pour protéger nos aînés.
Notre belle nation a de beaux jeunes. Et je
pense que, collectivement, on leur en doit toute une. Puis, dans les prochaines
années, je souhaite que tout le Québec retourne l'ascenseur à nos jeunes.
Au début de
notre mandat, je le disais tantôt, on a éliminé, pour les tarifs de garderie,
la taxe qui pigeait des milliers de dollars dans les poches des familles de la
classe moyenne. On a ramené les tarifs à 8,50 $ pour tout le monde. On
a aussi versé des milliers de dollars
aux parents via l'Allocation famille. On a augmenté le soutien aux enfants
handicapés, on a créé des places en service de garde, mais on doit aller
plus loin. Le gouvernement doit et va accélérer la cadence.
Au cours des prochains jours, on va lancer une
vaste offensive pour créer rapidement les 37 000 places qui manquent en service de garde. Tous les parents qui
le souhaitent vont pouvoir enfin avoir accès à une place en service de
garde au Québec.
Mais on a
aussi un défi pour recruter des éducatrices en service de garde. Vous l'avez
vu, M. le Président, on a donné des
augmentations de salaire de 12 % à 17 %, et on continue les
négociations pour que les éducatrices soient reconnues à la hauteur de leurs responsabilités, qui sont
tellement importantes, parce qu'elles s'occupent de ce qu'on a de plus
important, nos enfants.
On regarde
aussi la possibilité d'augmenter les crédits d'impôt pour les parents qui
utilisent les services de garde non subventionnés.
Depuis trois
ans, on a fait beaucoup de changements en éducation. On a mis en place le
programme Agir tôt pour dépister très
tôt les troubles d'apprentissage chez les enfants. On a augmenté de façon importante
le nombre d'orthophonistes, de
spécialistes pour aider les enfants qui ont des difficultés d'apprentissage. On
a accéléré les maternelles quatre ans, qui sont en forte demande chez les parents. On a commencé à construire des
nouvelles écoles plus lumineuses. Donc, il y a eu, en éducation,
beaucoup d'action.
Puis, est
arrivée la pandémie. Je ne me souviens pas, de mémoire d'homme, d'avoir vu le
réseau de l'éducation aussi secoué.
Les élèves, les parents, les enseignants, le personnel de soutien, les
directions ont eu à s'adapter continuellement. Mais, quand je regarde les résultats, on est passés au travers de la
tempête. Puis, avec les enseignants, avec tout le milieu de l'éducation,
on a réussi à sauver l'année scolaire de nos enfants québécois. Quelle fierté!
On a aussi
signé avec les enseignants une nouvelle convention collective qui, selon les
mots mêmes du président du syndicat de la FAE, va marquer l'histoire de
la profession d'enseignant. Ce n'est pas rien, M. le Président.
• (14 h 50) •
J'en profite
aussi, en passant, pour souligner que le gouvernement est en train d'augmenter
le salaire et d'améliorer les
conditions de travail dans des emplois majoritairement occupés par des femmes :
des infirmières, des préposées, des éducatrices, des enseignantes. Il
était temps, M. le Président, qu'on valorise ces professions occupées par des
femmes.
Mais, malgré
tous les efforts qu'on a faits en éducation, il y a des jours
d'école qui ont manqué, puis ça a eu des conséquences. Je parle d'abord
des retards pour certains élèves. Puis on a commencé à mettre en place des
mesures de mentorat, de rattrapage. Mais il
y a eu aussi des impacts, il faut bien se le dire, sur la santé mentale de
certains de nos jeunes. Je pense qu'on a le devoir, tout le monde
ensemble, de continuer à embaucher des orthophonistes, des psychologues, d'offrir à tous les enfants qui ont des difficultés
de santé mentale les services nécessaires. Je pense qu'il n'y a rien de plus
important que ça.
On doit aussi
aller plus loin pour donner à nos jeunes toutes les chances d'aller au bout de
leur potentiel. Vous savez, actuellement il y a 82 % de nos jeunes
qui sortent de l'école soit avec un diplôme soit avec une qualification. C'est
un résultat honorable, quand on se compare
avec d'autres États, mais ce serait toute une erreur, de se contenter de
82 %. On doit viser plus haut.
On doit être parmi les meilleurs au monde. Puis la cible qu'on se donne,
aujourd'hui, c'est que 90 % de nos
jeunes sortent de l'école avec un diplôme, avec une qualification, puis on va
prendre toutes les mesures pour y arriver.
Le premier,
c'est de modifier de fond en comble la formation professionnelle. Il y a
plusieurs jeunes qui sont très talentueux
mais qui ne sont pas faits pour l'école régulière, comme on peut dire. Il y a
des métiers, aussi, qui s'apprennent mieux
dans la pratique. Donc, on va réinventer la formation professionnelle en la
jumelant avec des stages. On va aussi mettre en place un programme de
tutorat permanent pour aider les jeunes.
On va aussi
compléter ce qu'on a commencé, c'est-à-dire ajouter cinq heures par semaine de
présence dans toutes les écoles
secondaires pour faire trois choses : de l'aide aux devoirs, plus
d'activités sportives, plus d'activités culturelles.
Puis, quand
je parle de se rallier devant nos jeunes, je ne parle pas seulement du primaire
et du secondaire. On doit en faire plus aussi dans nos cégeps, dans nos
universités. Il faut continuer d'investir massivement en éducation, parce
que l'éducation, c'est le meilleur investissement pour l'avenir de notre
société.
La pandémie a
provoqué chez plusieurs personnes, jeunes et moins jeunes, des problèmes de
santé mentale. Ça a été difficile de
rester isolé. Il y en a qui ont subi des tensions familiales. On est en train
de mettre en place un plan d'action, qu'on va annoncer prochainement,
cet automne.
Et il y a aussi... Je parlais tantôt des
activités sportives et culturelles. Il y en a beaucoup qui ont été annulées. On
va mettre un effort spécial de ce côté-là.
Par
ailleurs, personne ne va pouvoir oublier le décès d'une petite fille de sept ans
en avril 2019 à Granby. La commission
présidée par Régine Laurent a permis de voir que plusieurs choses ne
fonctionnaient pas bien dans la protection de la jeunesse. On va donner suite aux recommandations, puis des
changements importants vont continuer d'être apportés pour mieux
protéger nos enfants.
La
pandémie a aussi exacerbé la violence conjugale. On a répondu rapidement, avec
plusieurs mesures, puis on vient de franchir un pas de plus avec la mise en
place d'un tribunal spécialisé en matière d'agression sexuelle et de violence
conjugale. Les victimes doivent avoir
confiance dans le système, ne doivent pas hésiter à dénoncer. Puis on va aussi
continuer nos campagnes pour que la violence faite aux femmes, ça
devienne quelque chose qui est complètement puis totalement inacceptable dans
notre Québec.
L'économie,
maintenant, du Québec fonctionne à plein régime, mais on
doit se préparer, on va voir de plus en plus une nouvelle économie. Avec la pandémie, les changements dans l'économie
se sont accélérés. Ça nous offre en même temps une opportunité unique de
projeter notre économie dans l'avenir.
Déjà, on
avait des grosses ambitions, du côté de l'économie. Déjà, je l'ai dit souvent,
malheureusement le Québec a un retard à rattraper. C'est d'ailleurs une des
raisons importantes pourquoi je suis en politique. Je n'accepte pas que
le Québec soit moins riche que ses voisins. Il n'y a aucune raison d'accepter
ça.
Depuis
le début de notre mandat, on a réussi à réduire l'écart de richesse entre le
Québec puis l'Ontario, on l'a fait passer de 16 % à 13 %. Il
faut maintenant poursuivre dans cette direction-là, il faut même accélérer ce
mouvement.
Maintenant,
la solidarité des Québécois, qu'on a vue pendant la pandémie, s'est fait aussi
sentir dans l'économie. L'achat
québécois, le soutien à nos entrepreneurs, à nos commerçants, à nos fabricants
a été plus présent que jamais pendant la pandémie. On a comme compris, tout le
monde, que c'était risqué de trop dépendre de l'étranger pour certains
produits. Et heureusement la pandémie nous a montré que nos entrepreneurs
étaient capables de s'adapter. Il y a des entreprises québécoises qui nous ont montré qu'elles étaient capables
non seulement produire des produits qui étaient importés, mais de le faire à bon prix, de le faire aussi en
meilleure qualité puis sans la pollution qui est associée au transport
international des marchandises.
Puis le Québec a mis
le paquet. Entre autres, on a commencé par les produits agricoles puis la
transformation alimentaire, parce que la sécurité puis l'autonomie alimentaires,
c'est crucial.
Je
fais une parenthèse, M. le Président. Je me rappelle très bien, les premières semaines
de la pandémie, une de mes grandes
craintes, c'était qu'on ne soit pas capables d'importer tous les fruits, les
légumes, la nourriture, parce qu'on importe 50 % de ce qu'on mange.
Donc, M. le Président, je ne veux plus jamais avoir cette crainte-là.
Donc,
on a demandé aux Québécois d'acheter québécois, puis ça a marché.
Donc, on doit continuer pour l'autonomie alimentaire, mais on doit
continuer aussi dans tous les produits qui sont offerts dans notre économie.
Dans les prochains
mois, vous allez voir une grande campagne de promotion des produits fabriqués
au Québec, parce qu'il y a beaucoup de produits qu'on importe actuellement de
l'étranger qu'on serait capables de produire au Québec. Puis on va accompagner
financièrement les entreprises québécoises qui sont prêtes à remplacer ces produits
importés, parce qu'on doit miser sur nous-mêmes. Parce que fabriqué au Québec,
c'est gagnant pour le Québec.
• (15 heures) •
Maintenant,
M. le Président, le monde a changé, puis on est en train de vivre
une véritable révolution dans le marché du travail. On est passé d'un
marché où il manquait d'emplois à un marché où il manque d'employés.
Et,
pour avoir été moi-même patron, je comprends les patrons qui souhaiteraient
avoir plus de travailleurs. Bien plus facile pour une entreprise quand
tu affiches un poste puis qu'il y a 20 personnes qui appliquent sur le
poste. C'était comme ça quand les taux de chômage étaient élevés.
Donc,
pendant des années, quand il y avait un poste d'offert, c'étaient les
travailleurs qui couraient après les emplois. Aujourd'hui, c'est le contraire, ce sont les entreprises qui courent
après les employés. Donc, avant, c'étaient les entreprises qui avaient
le gros bout du bâton. Maintenant, ce sont les employés qui ont le gros bout du
bâton.
Il
y a quand même une bonne nouvelle là-dedans, parce qu'on voit les salaires
augmenter très rapidement, au Québec, les
conditions de travail s'améliorer, puis les experts nous disent : Ça va se
poursuivre. Donc, comme premier ministre, je peux juste d'abord me
réjouir pour les 4,5 millions de travailleurs québécois.
Évidemment,
ces augmentations de salaire vont être importantes, dans certains cas pas
suffisantes, dans un contexte où le
coût de la vie augmente rapidement. On l'a vu, entre autres, dans deux
secteurs : le coût de l'épicerie puis le coût des logements. L'offre et la demande ont fait
qu'actuellement les prix sont très élevés. Donc, M. le Président, je veux vous
dire qu'on regarde actuellement des moyens pour aider les Québécois qui n'ont pas eu les augmentations de salaire en
conséquence, pour les aider à faire
face à cette augmentation énorme du coût de la vie, entre autres dans le secteur de l'épicerie puis du logement.
Je
reviens au manque de main-d'oeuvre puis je reviens aux patrons. D'abord, je
veux dire aux patrons qu'on va vous
aider. Une des bonnes façons d'y arriver, c'est d'augmenter la productivité, je
sais qu'il faut choisir le moment d'utiliser ce mot-là, mais la
productivité.
On
va aider aussi les Québécois à se former, à se qualifier, à se requalifier, on
va entendre souvent ce mot-là dans les prochaines années, pour qu'ils puissent
obtenir un emploi à leur goût, un emploi plus valorisant, un emploi plus
payant.
Mais
la chose qui est la plus importante, quand on parle de rareté de main-d'oeuvre, notre premier défi, ça va être d'abord de combler dans les prochains mois, rapidement, les postes qui
offrent des services qu'on pourrait appeler essentiels, des services directs à la population. Je parle des
infirmières, des éducatrices en service de garde, les enseignants, les psychologues, les travailleurs sociaux en santé
mentale et à la DPJ. C'est ça, actuellement, notre grande priorité, trouver
des solutions à très court terme.
Mais on va aussi aider le secteur privé dans
certains secteurs. Entre autres, ce qu'on veut, c'est d'ajouter des
travailleurs qualifiés dans trois secteurs : la construction, les
technologies de l'information puis le génie.
Vous
savez, autrefois, le premier ministre Bourassa avait promis de créer
100 000 emplois. Bien, 50 ans plus tard, on travaille,
nous autres, pour ajouter 100 000 travailleurs qualifiés.
M. le
Président, comme je le disais tantôt, on va aussi agir pour aider les parents à
revenir travailler. On sait qu'avec les services de garde on permet à
des parents, en particulier des mères, de participer pleinement au marché du
travail.
Les
Québécoises ont déjà le taux d'emploi le plus élevé en Amérique du
Nord, en bonne partie grâce à ces services de garde subventionnés. Les Québécoises sont en train de rattraper les
écarts de revenus. Elles remplissent nos universités. On doit continuer
dans cette direction-là puis être très fiers de cette situation, M. le
Président.
On a aussi
des mesures pour encourager les personnes de 60 à 69 ans soit de
continuer à travailler ou de revenir au travail. On regarde,
actuellement, comment on peut en faire plus.
Maintenant,
alors que plusieurs régions du Québec manquent de main-d'oeuvre, il y a des
régions qui continuent de manquer
d'emplois, entre autres d'emplois de qualité. Donc, on est en train d'examiner MRC
par MRC la situation de l'emploi pour
que toutes les MRC participent à la nouvelle économie. Je pense, c'est la
meilleure façon d'occuper le territoire.
Puis, comme
promis, au cours des prochaines semaines, le gouvernement va présenter un plan
pour transférer en région des milliers d'emplois de la fonction
publique.
De plus, en
regroupant dans chaque région les services qui étaient offerts par
Investissement Québec et par le ministère de l'Économie et de
l'Innovation, on s'est donné, dans chaque région, une force de frappe pour être
capable de répondre rapidement à tous les
entrepreneurs puis toutes les entreprises qui nous déposent des projets
intéressants. Plus que jamais, votre gouvernement va être le
gouvernement des régions.
M. le
Président, il y a aussi une population qui est en croissance, au Québec, qui a
besoin de perspectives d'avenir pour ses jeunes, puis le Québec a besoin
d'eux autres. Je parle des nations autochtones et des Inuits.
Il y a plusieurs communautés qui se sont
développées de façon impressionnante au cours des dernières années. Notre Grande Alliance avec les Cris est un exemple
de partenariat de nation à nation. Puis, tout dernièrement, l'entente avec
les Innus pour le projet éolien d'Apuiat
puis le partenariat d'Hydro-Québec avec la communauté mohawk sont aussi des
exemples de partenariats qui bénéficient à nos peuples respectifs.
Il y a
plusieurs nations autochtones, et inuite, qui connaissent actuellement un boom
démographique. Il faut aider les jeunes à aller au bout de leur
potentiel à leur façon, en respectant leur culture.
Hydro-Québec
a manifesté la volonté de former, d'employer plus de jeunes autochtones et
Inuits. Aujourd'hui, je veux
inviter toutes les entreprises du Québec à se tourner vers les communautés autochtones et
inuite pour faire des partenariats avec elles et pour offrir des emplois
à cette jeunesse qui est pleine de potentiel.
Il y a aussi, bien sûr, l'immigration économique
qui contribue à augmenter le nombre de travailleurs.
On entend des
voix qui réclament un nombre toujours plus élevé d'immigrants. Ce qu'on entend
moins souvent, c'est que le Québec est déjà un des endroits qui accueille le
plus d'immigrants. En proportion de la population du Québec, on
accueille beaucoup plus d'immigrants que les États-Unis, que la France, que le
Royaume-Uni.
Et, c'est
très important, il faut respecter les capacités d'intégration du Québec. Il
faut que notre système d'immigration soit adapté aux réalités uniques
d'une nation francophone en Amérique du Nord. Le gouvernement fédéral doit
enfin comprendre ça.
Le Québec ne peut pas avoir le même modèle
d'immigration que celui du Canada anglais. La survie du français exige une approche différente. C'est pour ça que
le gouvernement de la nation québécoise doit avoir plus de pouvoirs en matière d'immigration. Et, cette responsabilité
historique de tout premier ministre du Québec, je vais continuer de l'assumer
pleinement et fièrement.
• (15 h 10) •
Un autre changement majeur doit s'effectuer
partout dans le monde : il faut répondre à l'urgence climatique.
Autrefois,
les nations rêvaient de produire du pétrole, du gaz, du charbon. Ils se sont
enrichis comme ça. De nos jours, c'est le contraire. On cherche, partout
dans le monde, des moyens de passer aux énergies vertes.
Et le Québec,
avec son énergie verte abondante, dispose d'un atout incomparable. Si le
pétrole a permis à des États de
s'enrichir considérablement, le XXIe siècle va être celui des économies
vertes. Le XXIe siècle va être le siècle du Québec.
Dans ce contexte, c'est important de se rappeler
que, parmi tous les États américains, parmi toutes les provinces canadiennes, le Québec est l'État qui émet le moins
de gaz à effet de serre par habitant. On est premiers. C'est un bel héritage
de nos prédécesseurs qui ont eu la clairvoyance de mettre de l'avant des grands
projets hydroélectriques.
Quand j'étais
encore dans l'opposition, j'ai parlé de notre vision de faire du Québec la
batterie verte du nord-est de l'Amérique.
Il y avait, à l'époque, des sceptiques qui croyaient que l'hydroélectricité
c'était une chose du passé. Eh bien, cette réalité est devenue...
cette vision, pardon, est devenue une réalité.
Depuis le
début de notre mandat, on a conclu des ententes avec le Massachusetts et avec New York pour y exporter notre électricité propre. Oui, il reste encore des étapes à franchir,
mais, quand ça va être fait, ces contrats vont rapporter des dizaines de milliards de dollars de revenus
additionnels à Hydro-Québec. Et je rappelle que, Hydro-Québec, 100 %, ça
appartient aux Québécois.
Donc, les
ententes d'exportation d'Hydro-Québec, c'est payant pour le Québec, c'est payant pour
nos voisins qui vont avoir de l'énergie
stable et propre, mais c'est payant aussi pour la planète, parce que ces
ententes vont réduire les gaz à effet
de serre. Juste pour l'entente de New
York, on parle de l'équivalent d'enlever 1 million d'autos. C'est une
immense contribution du Québec à la lutte contre les changements
climatiques, puis on devrait tous ici en être très fiers.
Mais ça ne veut pas dire, M. le Président, qu'il
faut arrêter nos efforts. Au contraire, il faut aller plus loin.
On s'est donné comme objectif de réduire nos
émissions de GES, d'ici 2030, de 37,5 % par rapport à 1990 et d'atteindre la carboneutralité en 2050. Pour aller
dans cette direction-là, il faut prendre résolument le chemin d'une économie
verte.
C'est
pour ça, M. le Président, que le gouvernement du Québec a pris la décision de
renoncer définitivement à extraire des hydrocarbures sur son territoire.
Il faut donc,
M. le Président, miser sur nos atouts en transformant en profondeur notre
économie. Désormais, c'est sur l'électricité, sur les énergies
renouvelables qu'il faut miser.
Ça nous
permet, par les exportations, de constituer une rente de richesse importante
pour les prochaines générations, mais
ça nous permet aussi d'attirer des investissements des entreprises, parce
que, dans l'avenir, les entreprises
qui vont vouloir produire des biens sans émettre de GES, bien, ils vont
trouver au Québec une terre d'accueil incomparable.
Et, M. le Président, il faut rappeler le Plan pour une économie verte, qu'on a lancé
en 2019. Ce plan, c'est le plan le plus ambitieux de toute l'histoire du
Québec. C'est un plan, enfin, qui est chiffré, qui est concret, qui est
réaliste, et c'est un plan qu'on va continuer à améliorer chaque année.
C'est important aussi de rappeler qu'actuellement
on n'a jamais vu autant de chantiers, de projets de transport collectif, que ce soit dans le Grand Montréal, dans la Capitale-Nationale. Mais on ne veut pas arrêter là, M. le Président, on veut aller encore plus loin.
Donc, je vous
annonce que le gouvernement a l'ambition de créer, un, un pôle mondial de
transport électrique, des autobus,
des camions, des trains, même des avions électriques, ici, au Québec; deuxièmement, un pôle mondial pour toute la filière batteries; et, troisièmement,
un pôle mondial pour la production d'hydrogène vert.
M. le Président, sur la scène mondiale, il y
a plusieurs pays qui
s'inquiètent du grand poids de la Chine dans le marché des minéraux
critiques. Il y a beaucoup de ces minéraux qui sont indispensables pour beaucoup
de produits de l'économie verte. Je pense, entre autres, aux batteries
Le Québec a
des gisements importants de minéraux critiques. Je vous annonce que le
gouvernement a l'intention d'extraire ces gisements mais aussi de les
transformer ici pour créer plus de richesse ici.
Et une des
clés pour faire du Québec un endroit plus prospère, c'est l'innovation. Si on
veut rattraper nos voisins en termes de richesse, PIB par habitant, bien, on
doit absolument avoir une économie plus productive, puis ça passe beaucoup
par l'innovation, par les technologies.
Et, M. le Président, il y a une opportunité extraordinaire avec la rareté de main-d'oeuvre, parce que les entreprises qui investissent dans des équipements, dans l'innovation, pour améliorer leur productivité, vont être capables, un, de
faire plus de profits; deux, d'être capables de faire face à la rareté de main-d'oeuvre.
Donc, on travaille sur l'innovation. On a une
vaste consultation qui a lieu actuellement pour avoir une stratégie québécoise de recherche et d'innovation ambitieuse,
pour faire du Québec un leader en innovation. Puis on va commencer
à annoncer bientôt les fameuses zones d'innovation dans certaines régions du Québec,
où on va mettre ensemble des chercheurs et des entreprises.
Et, M. le Président, finalement, le gouvernement
continue aussi de déployer des ressources pour augmenter les exportations de nos entreprises. Entre autres, les
délégations générales du Québec à l'étranger sont de plus en plus orientées
pour identifier des clients potentiels pour les entreprises québécoises.
• (15 h 20) •
Donc, M. le Président, pour s'enrichir, le Québec doit avoir plus de grandes entreprises
québécoises. C'est dans les grandes entreprises
aussi où on paie des salaires plus élevés, où on fait plus d'innovation.
Ça ne veut pas dire qu'il faut négliger
les petites entreprises, les grandes entreprises sont d'abord
petites, mais on a besoin d'avoir plus de fleurons québécois.
Donc, un Québec plus riche, des Québécois plus riches,
c'est aussi ça, un Québec qui gagne.
En terminant, la pandémie a révélé une autre
réalité fondamentale : l'importance de la cohésion nationale.
La solidarité qu'on a vue au Québec n'aurait pas
été imaginable sans une forte cohésion nationale, sans un fort sentiment d'appartenance à une communauté
nationale. Puis cette cohésion nationale trouve sa source dans notre histoire
commune, dans notre culture, dans notre façon de vivre ensemble puis, bien sûr,
dans notre langue.
Et cette
cohésion nationale doit être cultivée dès l'enfance. On doit transmettre à nos
jeunes plus de connaissances sur
notre histoire, sur notre culture, sur le fonctionnement de la société
québécoise. On doit aussi transmettre un sentiment de fierté, de citoyenneté partagée. Puis, pour y
arriver, pour y arriver, on va remplacer le cours d'éthique et culture
religieuse par un cours axé sur la culture et la citoyenneté québécoise.
C'est crucial
aussi de soutenir fortement la culture québécoise. Depuis le début de notre
mandat, on a donné plus de moyens que jamais à nos créateurs, à notre industrie
culturelle. Pour une nation comme la nôtre, l'appui de l'État à la culture, c'est fondamental. La culture propage la
fierté, et la fierté, c'est un moteur puissant pour une société. C'est un
facteur déterminant de cohésion nationale.
Avec les
Espaces bleus dans les différentes régions du Québec, on veut justement créer
des lieux populaires où les Québécois vont pouvoir mieux connaître, mieux se
rappeler les succès de l'histoire de notre nation et de chacune de nos régions. Une place importante va être faite
aussi à celles et ceux qui ont chanté notre Québec, à celles et ceux qui nous
ont transmis l'émotion, la fierté d'être
Québécois. On va aussi en profiter, à chaque fois que c'est possible, pour
restaurer un bel édifice de notre
patrimoine. C'est important. Et on va montrer dans nos Espaces bleus la beauté
de notre territoire.
Et, parlant
de la beauté de notre territoire, l'attachement à notre territoire, à notre
patrimoine, à nos régions, ça aussi, ça renforce notre cohésion
nationale.
Malheureusement, la beauté des bâtiments publics,
au Québec, n'a pas toujours été au rendez-vous. Et c'est Jean-Paul L'Allier qui
disait : «Ce qui appartient à tous devrait être plus beau que tout le
reste.» C'est vrai pour les bâtiments neufs,
mais c'est vrai aussi pour les édifices qui ont marqué notre histoire. Les
églises, les couvents, les anciennes écoles, tous nos beaux bâtiments
doivent être mieux protégés, mieux mis en valeur.
On va donc présenter
une politique nationale d'architecture et d'aménagement du territoire pour
préserver notre patrimoine bâti et pour préserver aussi nos paysages,
pour rendre nos villes, nos campagnes encore plus belles.
La
fermeture des frontières a permis à beaucoup de Québécois de découvrir ou de
redécouvrir notre territoire majestueux, nos
magnifiques régions. On va profiter de cet engouement pour encourager les
Québécois à continuer à profiter de la beauté des régions du Québec. On
va développer le tourisme familial comme jamais.
On va aussi mettre en
place des projets, dans les différentes régions du Québec, pour que les
Québécois aient davantage accès à la nature, pour que les Québécois profitent
davantage de la beauté de notre territoire.
Pour définir notre
manière de vivre ensemble, on a adopté la loi n° 21 sur la laïcité de
l'État. Cette loi, qui est appuyée par une grande majorité des Québécois,
s'inscrit dans notre histoire de droits collectifs. Oui, il y a des droits
individuels qui sont fondamentaux, mais il y a aussi des droits collectifs qui
doivent être pris en compte.
Malheureusement, la loi n° 21 est actuellement contestée devant les tribunaux. Ça va être
crucial pour notre nation de mener
cette bataille juridique. Et les Québécois peuvent compter sur leur
gouvernement pour mener cette bataille sans fléchir.
Le
gouvernement a aussi déposé le projet
de loi n° 96 pour renforcer le
statut du français. Il s'agit du plus important projet de loi pour
renforcer la prédominance du français au Québec depuis la loi 101. En
plus, on va inscrire dans la Constitution
que le français est la langue officielle de la nation québécoise.
Les Québécois peuvent aussi compter sur leur gouvernement
pour défendre et faire la promotion de notre langue.
I
want to speak to the historic English-speaking community of Québec. You are an integral part of Québec. As a historic community, you have
your own institutions :
schools, colleges, universities, hospitals, the media. Canada's francophone
minorities dream of mastering so many institutions. No minority in Canada is
better served than English-speaking Quebeckers, and we
are proud of that.
Peu importe notre origine, peu importe notre couleur de peau, peu
importe qu'on soit de souche ancienne, de souche récente, on a tous le droit à la même dignité, au même respect, à la
même citoyenneté. Le Québec est un des endroits au monde où il y a le moins de racisme, mais il y en
a encore. On doit continuer de combattre le racisme, puis on doit le faire
ensemble, en misant sur ce qui nous rassemble.
On
doit porter une attention particulière aux autochtones, à ces nations avec qui
on partage un territoire mais aussi une histoire et, pour plusieurs
d'entre nous, des ancêtres communs.
On
doit reconnaître que les nations autochtones ont subi une forme
particulièrement cruelle de racisme avec des politiques qui visaient à effacer leur identité, leur culture, leur
histoire. On doit à la vérité de connaître cette histoire puis de la
regarder en face. On doit aussi reconnaître que cette histoire terrible a causé
des blessures profondes qui se sont transmises de génération en génération.
• (15 h 30) •
Cette
histoire a provoqué des préjugés tenaces. On doit les combattre et on doit
combattre la discrimination et le racisme que vivent trop d'autochtones, encore
de nos jours, pour aller de l'avant, pour recommencer à être partenaires,
en tout respect, de nation à nation.
En conclusion, la pandémie a été une longue
bataille qui a fait des victimes, qui a causé des dommages. Je pense
qu'aucun d'entre nous n'en sort complètement indemne. Mais cette longue
bataille a montré à quel point notre cohésion nationale
est cruciale. Quand les Québécois se mettent ensemble, ils sont capables de
grandes choses. Maintenant que le pire de la pandémie est derrière nous,
c'est le temps pour le Québec de se projeter dans l'avenir.
J'invite donc tous
les Québécois à participer à ces changements nécessaires pour continuer de
bâtir ce Québec qu'on aime. Un Québec plus prospère. Un Québec plus vert. Un
Québec plus fier. Merci.
(Applaudissements)
Le Président :
M. le premier ministre, je vous invite à présenter votre motion.
Motion
proposant que l'Assemblée approuve
la politique générale du gouvernement
M. Legault : Oui. M.
le Président, conformément à l'article 45 de notre règlement, j'invite
l'Assemblée nationale à adopter la motion suivante :
«Que l'Assemblée
nationale approuve la politique générale du gouvernement.»
Le Président :
Merci, M. le premier ministre. Votre motion est donc présentée.
Et je comprends qu'il
y aurait, à ce moment-ci, consentement pour la présentation d'une motion par
leader du gouvernement relativement à l'organisation des travaux. Consentement?
M. le leader du gouvernement.
Motion
proposant de remettre en application l'ordre spécial adopté
à l'ouverture de la séance du 14 septembre 2021 malgré la
prorogation de la première session de la 42e législature
M. Jolin-Barrette : M. le Président, permettez-moi de présenter la motion suivante
relativement à l'organisation de nos travaux :
«Que l'ordre spécial
adopté à l'ouverture de la séance du 14 septembre 2021 continue d'avoir
effet malgré la prorogation de la première session de la 42e législature.»
Merci.
Mise
aux voix
Le Président : Merci. Cette
motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Président : Adopté.
Ajournement
Je lève, à ce
moment-ci, la séance. Et, conformément aux dispositions du règlement, les
travaux de l'Assemblée sont ajournés au mercredi 20 octobre 2021, à
9 h 40. Merci à toutes et à tous.
(Fin de la séance à 15 h 33)