Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Dix heures dix minutes)
M. Lavoie (président): A l'ordre, messieurs!
Affaires courantes.
Dépôt de rapports de commissions élues.
Le député de Taschereau.
Rapport sur les projets de loi nos 88 et 44
M. Bonnier: M. le Président, qu'il me soit permis de
déposer le rapport de la commission élue permanente des affaires
sociales, qui a siégé le 26 juin 1975 afin d'étudier le
projet de loi no 88, article par article, qu'elle a adopté avec des
amendements.
Le Président: Rapport déposé. Le
député de Lotbinière.
M. Massicotte: M. le Président, qu'il me soit permis de
déposer le rapport de la commission élue permanente de
l'agriculture, qui a étudié le projet de loi no 44, article par
article, qu'elle a adopté sans amendement, à l'exception des
articles 3, 8 et 10 qui ont été adoptés sur division. Les
parties se réservent le droit d'amender les articles 3 et 8 lors du
dépôt du rapport.
Le Président: Rapport déposé.
Dépôt de rapports du greffier en loi sur les projets de loi
privés.
M. Levesque: Je demande le consentement, M. le Président,
pour dépôt au cours de la présente séance.
Le Président: Au cours de la présente
séance. Présentation de motions non annoncées. Le
député de Beauce-Sud.
Changement d'un membre de commission
M. Roy: M. le Président, je fais motion pour un changement
permanent de membres de commissions parlementaires. Je fais motion pour
qu'à la commission de la fonction publique, le nom de Roy, Beauce-Sud,
soit remplacé par celui de Samson, Rouyn-Noranda. Je fais
également motion pour qu'à la commission des transports, travaux
publics et approvisionnements, le nom de Samson, Rouyn-Noranda, soit
remplacé par celui de Roy, Beauce-Sud.
Le Président: Cette motion est-elle adoptée? M.
Burns: Adopté.
Le Président: Adopté.
Présentation de projets de loi au nom du gouvernement.
M. Levesque: M. le Président, je demanderais le
consentement pour que nous puissions, au cours de la présente
séance, déposer un ou deux autres projets de loi au nom du
gouvernement.
M. Burns: Pour être adoptée à cette
session-ci?
M. Levesque: Pas nécessairement. M. Burns:
Consentement.
Le Président: Consentement accordé.
M. Levesque: II y avait peut-être le ministre de la Justice
qui avait ce qu'on appelle un "pet project" ou deux. Un, en particulier...
M. Burns: On les connaît, ses "pet projects". M.
Bourassa: Ce ne sont pas des gros.
M. Burns: Cela ne fait rien, on va être ici la semaine
prochaine.
M. Levesque: Peut-être qu'on pourrait dire un mot sur le
mode de paiement du service d'électricité dans certains locaux
d'habitation.
M. Burns: Ah bon! Cela s'améliore, il commence à
avoir de meilleurs projets.
Le Président: Présentation de projets de loi au nom
des députés.
M. Levesque: Article g).
Projet de loi privé no 155
Le Président: L'honorable député de
Nicolet-Yamaska propose la première lecture de la Loi concernant la
ville de Bécancour. Cette motion de première lecture est-elle
adoptée?
M. Burns: Adopté.
Le Secrétaire adjoint: Première lecture de ce
projet de loi.
First reading of this bill.
M. Levesque: Avec le consentement de la Chambre, puis-je
suggérer que nous déposions un projet de loi dont le titre
paraît en appendice au nom de M. Gratton?
M. Burns: Est-ce que vous avez le rapport du greffier sur cette
loi?
M. Levesque: Je vais les déposer au cours de la
journée, probablement. De toute façon, ce n'est pas pour
étude au cours de la présente partie de la session.
M. Burns: Ah bon!
Le Président: Le rapport du greffier en loi sera
déposé quand?
M. Lévesque: C'est pour cela que j'ai demandé le
consentement, tout à l'heure, parce qu'il manque certains rapports du
greffier. Comme ces projets de loi ne seront pas étudiés avant
l'ajournement d'été, je ne vois pas qu'il y ait préjudice,
et je tiendrais à dire ceci. Lorsque les avis ne sont pas
complétés, ils le seront à temps, normalement, avant que
les membres de la commission des affaires municipales ou d'autres commissions,
selon le cas, aient à se pencher sur ces projets de loi.
Projet de loi privé no 193
Le Président: L'honorable député de Gatineau
propose la première lecture de la Loi refondant la charte de la
cité de Hull. Cette motion de première lecture est-elle
adoptée? Adopté.
Le Secrétaire adjoint: Première lecture de ce
projet de loi.
First reading of this bill.
Le Président: Est-ce qu'il y a lieu de
déférer ces deux projets de loi?
Projets de loi déférés à
la commission
M. Levesque: M. le Président, je propose que ces deux
projets de loi soient maintenant déférés à la
commission parlementaire des affaires municipales.
Le Président: Cette motion est-elle adoptée?
M. Burns: Adopté.
Le Président: Adopté.
M. Levesque: Si vous voulez.
Le Président: Oui, selon notre coutume de non-publication
dans la Gazette officielle.
M. Burns: D'accord, M. le Président.
M. Levesque: II ne faut pas oublier que plusieurs se sont
couchés à trois heures ce matin et plus tard. Il peut y avoir
des...
M. Bourassa: Parce qu'ils ont travaillé.
M. Burns: Ceux qui se sont couchés à trois heures
ce matin sont les plus éveillés ce matin.
M. Bourassa: Parce qu'ils ont travaillé, ils ne se sont
pas couchés à trois heures pour d'autre chose.
M. Burns: C'est ça.
Le Président:
Déclarations ministérielles. Dépôt de
documents.
Le ministre des Finances.
Rapport de la Société des loteries et
courses
M. Garneau: M. le Président, j'ai l'honneur de
déposer le rapport de la Société des loteries et courses
du Québec pour l'exercice terminé le 31 mars 1975.
Le Président: Le ministre des Affaires sociales.
Rapport annuel des Affaires sociales
M. Forget: M. le Président, j'ai l'honneur de
déposer le rapport annuel 1974/75 du ministère des Affaires
sociales.
M. Levesque: M. le Président, nous allons procéder
au dépôt de deux documents qui sont des avant-projets de loi pour
permettre à des commissions parlementaires d'en faire l'étude
d'ici la reprise d'automne.
Est-ce que le ministre d'Etat aux Transports pourrait faire un tel
dépôt d'un avant-projet de loi relativement aux Transports?
Le Président: Le ministre d'Etat aux Transports.
Avant-projet de loi modifiant la Loi des
transports
M. Berthiaume: M. le Président, j'aimerais déposer,
au nom du ministre des Transports, un avant-projet de loi amendant la Loi des
transports. Nous avons l'intention de reprendre la procédure normale
à l'automne et le déposer en première lecture.
Etats financiers de la Société de
développement
M. Berthiaume: M. le Président, pendant que je suis
debout, j'aimerais, encore au nom du ministre des Transports, déposer
les états financiers de la Société de développement
immobilier du Québec pour l'exercice financier terminé le 31 mars
1975.
Le Président: Le ministre des Affaires sociales.
Avant-projet de loi sur la protection de la
jeunesse
M. Forget: Comme vient de l'indiquer le leader parlementaire,
j'ai l'honneur de déposer l'avant-projet d'une loi sur la protection de
la jeunesse afin de favoriser au maximum la consultation avant la reprise de
nos travaux à l'automne. Cet avant-projet est destiné à
remplacer la Loi de la protection de la jeunesse et contient des dispositions
sur le droit des enfants, les organes de protection de la jeunesse, la
protection sociale de la jeunesse, la protection judiciaire de la jeunesse,
des mesures d'intervention et les pouvoirs de réglementation du
lieutenant-gouverneur en conseil.
M. Levesque: M. le Président, bien qu'il ne s'agisse pas
de projets de loi, mais simplement d'avant-projets de loi, de documents de
travail, si vous voulez, je voudrais simplement indiquer à la Chambre
que ces deux documents, l'un présenté par le ministre des
Transports et l'autre par le ministre des Affaires sociales, seront
déférés au cours de l'été aux commissions
parlementaires appropriées. Dans le cas de l'avant-projet du
ministère des Transports, ce sera évidemment
déféré à la commission parlementaire des
transports. Quant à l'avant-projet de loi déposé par le
ministre des Affaires sociales relativement à la protection de la
jeunesse, il sera déféré à une commission conjointe
des affaires sociales et de la justice. Ce sera donc une commission double.
Nous indiquerons la date et le lieu où l'étude se poursuivra.
M. Burns: D'accord, M. le Président.
Le Président: II n'est pas question d'avis dans la Gazette
officielle pour l'étude de ces deux avant-projets de loi?
M. Levesque: Je n'ai pas d'objection à ce qu'on le fasse
non plus, M. le Président, mais ce n'est pas... Peut-être que dans
un cas cela le sera et que dans l'autre ce ne le sera pas. Cela dépend
si nous avons des auditions ou non. Nous déciderons
éventuellement.
Le Président: Question orale des députés.
L'honorable député de Saguenay.
QUESTIONS DES DEPUTES
Inspecteurs des produits agricoles
M. Lessard: M. le Président, ma question s'adresse au
ministre de l'Agriculture. Comme il est possible de présumer que la
session se termine aujourd'hui, vous me permettrez d'abord, en question
préliminaire, de demander au ministre de l'Agriculture s'il a
l'intention, tel qu'il me l'a promis en commission parlementaire, de
déposer dès aujourd'hui copie du mémoire soumis en 1972
par le docteur Albert Lavallée, copie du mémoire soumis le 23
juin 1973 par M. Claude Bergeron, copie du mémoire
présenté au ministre de l'Agriculture du Québec par M.
Jules Pépin, président de la firme Jean Demers Inc., ainsi que
copie du rapport L'Heureux. J'indique, M. le Président, que le ministre
de l'Agriculture m'avait donné l'assurance que ces documents devaient
être déposés à l'Assemblée nationale.
Ma question principale sera celle-ci. Ce matin, je prends connaissance
d'un concours ouvert à la Fonction publique pour le recrutement comme
inspecteurs des produits agricoles et des aliments.
M. le Président, vous me permettrez de citer les exigences qu'on
demande: Certificat d'un institut de technologie agricole ou diplôme
d'études collégiales avec spécialité pertinente,
notamment dans le secteur des techniques diététiques et des
sciences naturelles, ou certificat de fin d'études secondaires et six
années d'expérience pertinente.
Je constate, M. le Président, cependant, que le salaire est en
voie de révision. Cela veut donc dire que cela s'améliore de ce
côté.
Ma question est la suivante: Le ministre de l'Agriculture peut-il nous
dire pourquoi, dans le nouveau concours de recrutement d'inspecteurs de
produits agricoles et d'aliments, section viande, on ne fait nulle mention de
la nécessité de posséder un certificat de
compétence en hygiène publique, tel que requis par l'Association
des inspecteurs en hygiène publique du Québec? D'ailleurs, il
semble que le Québec soit la seule province à ne pas demander de
telles exigences.
M. Toupin: M. le Président, la dernière exigence
dont parle le député de Saguenay, j'ai déjà eu
l'occasion d'exprimer ici, en Chambre, quel était ce type d'association.
Au fond, il s'agit d'une association bona fide de l'ensemble de ceux qui sont
dans l'inspection des viandes au Canada et qui se décernent entre eux un
diplôme de compétence en hygiène publique. Ce n'est pas une
association reconnue par les gouvernements provinciaux et par le gouvernement
fédéral.
L'association en question accepte des membres ou n'en accepte pas
après qu'elle a analysé une demande de reconnaissance par un
inspecteur donné, soit d'une province ou du gouvernement
fédéral. Les exigences actuelles posées vont
nécessairement aboutir vers une formation qui permettra à ces
gens d'être reconnus par l'Association nationale d'hygiène
publique. Mais on ne peut pas poser cela comme exigence dans le concours qu'on
ouvre présentement.
M. Lessard: Les documents? Est-ce que le ministre a l'intention
de déposer, avant la fin de la session, ces quatre documents?
M. Toupin: Oui. M. le Président, je vais en dire un mot au
leader parlementaire. Je m'excuse, j'aurais dû les déposer
tantôt. S'il y a unanimité, je n'ai pas d'inconvénient,
tantôt je les ai avec moi à déposer les trois
documents en question.
M. Lessard: M. le Président, une question additionnelle
concernant particulièrement ces exigences. Est-ce que le ministre
pourrait me dire quelle sera, par exemple, la compétence d'un
diplômé d'études collégiales avec
spécialité en sciences naturelles pour inspecter les viandes et
déceler celles qui sont avariées? Est-ce que le ministre, suite
à ces exigences, a l'intention d'établir, s'il n'y a pas de cours
reconnus comme tels, des cours pour recycler ces inspecteurs?
On sait qu'à un moment donné, on a eu un problème
où un inspecteur ne connaissait même pas ce qu'était une
bactérie.
M. Toupin: Oui, même certains biologistes n'arrivent pas
à déterminer combien il y a de bac-
téries dans des viandes parce que nous ne sommes pas parvenus
encore, même avec la recherche que nous avons faite, à
déterminer le nombre de bactéries que l'on pouvait trouver dans
les viandes. Pour le lait cela est beaucoup plus facile car nous avons des
méthodes.
M. Lessard: II faut qu'ils sachent ce que c'est tout de
même.
M. Toupin: Oui. Alors, pour répondre à la question,
nous sommes en discussion avec les instituts de technologie, notamment celui de
Saint-Hyacinthe, où chacun des inspecteurs qui sera dorénavant
engagé sera appelé à suivre tout d'abord un premier cours
pour se familiariser avec les techniques d'inspection et, par la suite, des
cours périodiques, soit une ou deux fois par année, pour cette
sorte de recyclage et de mise à jour des techniques modernes
d'inspection.
Le Président: Dernière question.
M. Lessard: Toujours dans ce concours de recrutement, on indique,
comme je le soulignais plus tôt, que le traitement est en voie de
révision. Pourrais-je demander au ministre, puisque le traitement
indiqué est de $10, 547, si, dans cette révision, on tiendra
compte du traitement que l'on accorde aux inspecteurs au niveau du gouvernement
fédéral pour faire en sorte que ceux du Québec aient un
salaire au moins comparable à ceux du gouvernement
fédéral?
M. Toupin: C'est l'objectif visé. Néanmoins, je ne
peux rien affirmer sur cette question; les discussions sont en cours
présentement avec la Commission de la fonction publique, avec le Conseil
du trésor. Il existe des conventions collectives présentement en
vigueur; donc, il faut tenir compte de cet ensemble d'éléments.
Mais l'objectif visé, celui...
M. Lessard: C'est ce qui me surprend; il n'y a pas de
négociations actuellement, je vois: traitement en voie de
révision. Alors, il n'y a pas de négociations, comment allez-vous
faire la révision?
M. Toupin: La Commission de la fonction publique peut toujours
déplacer des échelles et les conventions prévoient
qu'il y a des salaires pour les échelons alors, on peut toujours
jouer dans tout cela. Or, c'est de cette façon que l'on regarde, avec la
Commission de la fonction publique, actuellement, comment on peut
améliorer le salaire des inspecteurs.
Le Président: L'honorable chef de l'Opposition
officielle.
Visite du ministre français de
l'Intérieur
M. Morin: M. le Président, on annonce que le ministre
français de l'Intérieur, M. Poniatowski, vient en visite
officielle au pays, du 3 au 8 juillet. J'aimerais demander au premier ministre,
ou au ministre des Affaires intergouvernementales, s'il s'agit d'une simple
visite de courtoisie au Québec, sur le chemin d'Ottawa, ou d'une
rencontre organisée par le Québec, ou à la demande du
Québec, pour discuter de projets ou de questions d'intérêt
commun.
M. Levesque: M. le Président, cette visite n'est pas
improvisée, elle donne suite à une invitation que le gouvernement
du Québec avait communiquée au gouvernement français, et
directement au ministre Poniatowski, alors que, en particulier, le ministre de
la Justice se rendait en Europe il y a quelques mois. Il s'agit d'une visite
qui donne suite, justement, à cette invitation qui a été
acceptée depuis déjà quelques mois et qui s'est
précisée durant ces dernières semaines.
On sait que le ministre de la Justice avait rendu visite au ministre de
l'Intérieur. Ils ont des problèmes communs, des solutions
communes à envisager. De plus, on connaît l'importance de ce
membre du cabinet français et on sait également son
intérêt pour le domaine de la planification, en particulier. Nous
avons toutes les raisons de croire qu'au cours de la semaine qui s'annonce,
nous pourrons avoir des entretiens extrêmement cons-tructifs avec M.
Poniatowski.
M. Morin: Mais, enfin, sur quoi exactement porteront ces
entretiens? Nous avons eu la visite de M. Séguard, il y a quelque temps,
au cours de laquelle il a été question d'échanges
commerciaux entre la France et le Québec et notamment des projets
d'usine d'uranium enrichi. J'aimerais demander au ministre s'il peut se montrer
un peu plus précis et nous dire sur quoi porteront les entretiens, du 3
au 6 juillet.
M. Levesque: M. le Président, un programme a
été établi qui porte sur plusieurs questions. Evidemment,
je ne croyais pas avoir cette question ici, ce matin, mais plusieurs
ministères, soit celui des Affaires municipales et de l'Environnement,
celui de la Justice, celui des Affaires intergouvernementales sont
concernés. D'autres entretiens ont été prévus. Je
n'ai pas apporté avec moi tout ce programme. Je tiens à dire
qu'il s'agit là de rencontres non pas simplement officielles et
sociales, mais qui ont un caractère de travail et qui vont toucher
plusieurs dossiers communs.
M. Morin: Puis-je demander au ministre s'il aurait objection
à nous communiquer le programme des entretiens? Non pas que nous
entendions y participer, mais nous aimerions connaître les sujets qui
seront abordés, si c'est possible.
M. Bourassa: M. le Président, si le chef de l'Opposition
ne l'a pas avant que nous lui donnions, je pense bien que le ministre des
Affaires intergouvernementales pourra lui communiquer les rencontres qui auront
lieu avec les différents ministres.
M. Morin: Je ne sais pas s'il y avait quelque insinuation
malveillante dans les propos du premier ministre. Je peux lui dire que nous
n'avons pas pris connaissance du programme de cette visite, que nous aimerions
le recevoir officiellement des mains du ministre. La meilleure façon de
s'assurer que l'Opposition est bien renseignée et qu'elle ne
reçoit pas des renseignements par d'autres voies, c'est encore que le
gouvernement nous mette au courant de ce qui se passe.
M. le Président...
Le Président: Dernière.
Usine d'uranium enrichi
M. Morin:... une dernière question. Dans le même
ordre d'idées, au sujet d'un projet qui intéresse la France et le
Québec, j'ai demandé au premier ministre, jeudi dernier, s'il
consentait à communiquer à cette Chambre la lettre
échangée entre Hydro-Québec et le groupe Canadif au sujet
du coût éventuel de l'électricité dans le cadre d'un
programme de construction d'usines d'uranium enrichi. Le premier ministre m'a
dit qu'il prenait avis de la question. Cela fait maintenant une semaine. Le
premier ministre est-il en mesure de déposer cette lettre pour que nous
puissions en prendre connaissance et étudier les chiffres qui y
paraissent avant que la commission parlementaire se réunisse, la semaine
prochaine.
M. Bourassa: M. le Président, évidemment, je
m'excuse; c'était quand même jeudi dernier. Je vais communiquer
aujourd'hui avec les représentants d'Hydro-Québec. Ils pourront
remettre la lettre, mercredi.
M. Morin: Ce n'est pas encore fait?
M. Bourassa: Je crois qu'un membre de mon bureau l'a fait, mais
je ne lui en ai pas reparlé. La question m'a été
posée, je crois, jeudi dernier.
M. Morin: II y a une semaine.
M. Bourassa: C'était une longue fin de semaine; alors, je
vais vérifier si le membre personnel de mon bureau a obtenu une
réponse d'Hydro-Québec. De toute façon, c'est une question
qui pourra être discutée à la réunion de la
commission parlementaire. Il est prévu que nous terminerons aujourd'hui,
mais je vais essayer d'avoir une réponse avant la fin de la
journée.
M. Morin: Oui? Puis-je simplement demander au premier ministre de
me communiquer le texte de cette lettre à mon bureau, puisqu'il se peut
que nous ne siégions pas à nouveau dans cette Chambre? Merci, M.
le Président.
M. Bourassa: Oui.
Le Président: Le député de
Rouyn-Noranda.
Possibilité de grève chez les
policiers
M. Samson: M. le Président, je voudrais adresser une
question au ministre de la Justice. J'ai appris qu'il avait eu l'occasion de
rencontrer les policiers provinciaux réunis en congrès, hier. Or,
justement, hier matin, une nouvelle voulait que M. Guy Magnan, le
président de l'Association des policiers provinciaux, ait
mentionné la possibilité d'un débrayage des policiers, en
septembre, pour appuyer leurs revendications quant au retour à la peine
capitale.
Est-ce que le ministre peut nous dire si, à l'occasion de son
passage hier, au congrès de l'Association des policiers, il en a
été question? Quelles sont les vues du ministre je ne
demanderai pas quelles sont les vues du ministre quant à la peine
capitale; je ne pense pas que ce soit l'endroit, cela relève d'une autre
juridiction quant à cette possibilité éventuelle
d'un débrayage? Est-ce qu'il a l'intention de faire connaître la
position du gouvernement vis-à-vis de ce débrayage possible en
septembre?
M. Choquette: J'ai rencontré, hier soir, l'exécutif
et les membres de la Fédération des policiers municipaux du
Québec et non pas M. Guy Magnan, président de l'Association des
policiers provinciaux du Québec. Il s'agit de deux groupes bien
différents malgré que les questions qui font l'objet de
déclarations à l'heure actuelle et qui portent sur l'application
des lois en général, sur les libérations conditionnelles,
sur l'attitude des tribunaux, sur la peine capitale sont débattues avec
autant d'intensité dans un milieu comme dans l'autre.
Cependant, je n'ai pas eu l'occasion de rencontrer M. Magnan
personnellement. Suivant ce que je comprends, la nouvelle d'un débrayage
ou de journées d'étude pour marquer un ultimatum vis-à-vis
des autorités fédérales à l'effet de
rétablir la peine capitale me semble très exagérée.
Je doute que M. Magnan ait fait des déclarations qui allaient
jusqu'à ce point-là. Donc, pour le moment, je dois dire au
député de Rouyn-Noranda que je ne donne pas beaucoup de
crédit aux déclarations qui ont été faites, qui ont
été reproduites dans la presse selon lesquelles les policiers
feraient la grève ou feraient des journées d'étude pour
indiquer leur désir de voir le code criminel modifié dans le sens
du rétablissement de la peine capitale pour certains crimes
particulièrement odieux. Je vais sans doute m'entretenir de la question
avec M. Magnan dans un avenir rapproché et je saurai à quoi m'en
tenir sur ces nouvelles.
M. Samson: J'imagine que le ministre voudra me répondre
également et me dire si, dans ces entretiens qu'il a l'intention
d'avoir, il insistera sur le fait que les premiers qui doivent respecter la loi
sont ceux qui sont en autorité. Dans la nouvelle qui a paru on
prête, si vous voulez, à M. Magnan une déclaration voulant
qu'il y ait confusion dans les lois, et je cite: "II y a confusion dans les
lois qu'on nous demande d'appliquer et les lois ne
sont pas respectées. " Ce sont les propos qu'on prête
à M. Magnan, en tout cas.
Est-ce que le ministre pourra profiter de l'occasion de son entretien
pour discuter avec lui et voir ce qu'il voulait dire par ces mots?
M. Choquette: Certainement, M. le Président. J'ajouterais,
comme le dit le député de Rouyn-Noranda, qu'il me semblerait
étonnant que les représentants de l'ordre soient les premiers
à débrayer illégalement pour appuyer un point de vue sur
une question, même si elle est très controversée à
l'heure actuelle.
Le Président: L'honorable député de
Johnson.
Prêts-bourses aux étudiants
M. Bellemare (Johnson): Ma question s'adresse à
l'honorable ministre de l'Education. Nous avons reçu, hier, des formules
de prêts-bourses pour l'année scolaire 1975/76. Ces formules ont
été distribuées dans toutes les institutions scolaires de
la province pour pouvoir faire bénéficier les étudiants
d'un prêt-bourse. Quand un comité spécial a
été formé, que l'honorable ministre avait annoncé
ici en Chambre le 13 décembre dernier, il y avait une note toute
particulière dans cette déclaration ministérielle. Il
disait son désir de revoir un élément très
important du régime actuel des prêts-bourses, soit la contribution
financière des parents.
Lorsque je consulte les règles administratives et les
critères de calcul de prêts-bourses pour l'année 1975/76,
je me demande si une nouvelle attitude de la part du ministre va être
adoptée. Dans un rapport qui a été soumis au sujet des
régimes de prêts-bourses le 6 décembre I974, il
était question de réduire...
Une Voix: Question, question.
M. Bellemare (Johnson):... la participation des parents.
M. le Président, je continue mon exposé comme le font les
gens du PQ, il est dit...
Une Voix:...
M. Bellemare (Johnson): Oui, c'est vrai, je reviens. Mais ce
matin à trois heures.
Le Président: Je crois que votre question est tout
à fait intelligible.
M. Bellemare (Johnson): Alors je demande au ministre, dans ma
première question, est-ce que c'est son intention de réviser
complètement, à la suite des recommandations qui lui ont
été faites le 6 décembre I974, par le comité, la
participation des parents pour 1975/76?
M. Cloutier: M. le Président, je remercie le
député de Johnson de sa courte question. J'ai réussi
à en comprendre le sens et je le félicite d'ailleurs de
l'historique qu'il a fait. Il n'y a pas pour 1975/76 de changements majeurs, et
je l'avais dit à l'époque puisque ces changements reposent sur
une modification à la loi existante. Par conséquent, les
formulaires qui ont été distribués, même s'ils ont
été allégés, s'ils ont été
améliorés, se fondent sur les mêmes principes. Pour
être plus précis, la contribution des parents est toujours
incluse.
En revanche, j'ai annoncé pour 1976/77 une réforme
beaucoup plus importante qui, elle, viserait à dissocier le volet
prêt du volet bourse. En ce qui concernent le volet prêt, je me
suis engagé à faire disparaître la contribution des
parents, et en ce qui concerne le volet bourse, à amener des
réaménagements.
Autrement dit, la situation n'a absolument pas changé depuis mes
déclarations de décembre l'année dernière. Et pour
ce qui concerne 1975/76, nous fonctionnons a partir du même régime
avec des améliorations qui ont été suggérées
en cours de route par le comité dont parlait le député de
Johnson.
Le Président: Le député de Rosemont.
Prothèses aux handicapés
M. Bellemare (Rosemont): M. le Président, j'avais
donné avis de ma question au ministre des Affaires sociales. Ma question
est celle-ci: Le ministre des Affaires sociales peut-il me dire pourquoi il
exclut les sourds et les aveugles dans la nouvelle réglementation de
fournir gratuitement aux handicapés les prothèses ou les
appareils nécessaires?
M. Forget: M. le Président, la mise en vigueur du
programme de remboursement du coût des prothèses et des appareils
orthopédiques le 1er juillet exclut, pour l'instant, la couverture des
prothèses spécifiques aux aveugles et aux personnes sourdes.
Cependant, on se souviendra qu'à l'Assemblée nationale, en
décembre dernier, j'ai rendu public le rapport du comité Girard
qui avait été institué un an auparavant et qui traitait
spécifiquement des problèmes d'orthèses et de
prothèses visuelles. L'étude de ce rapport, en vue de son
application la plus complète possible, se fait depuis ce moment, en
collaboration avec les organismes qui, traditionnellement, donnent des services
aux personnes aveugles.
En effet, il est encore plus important dans leur cas que dans le cas des
appareils orthopédiques de fournir tout un ensemble de services complets
quant à l'utilisation et quant à l'entretien de ces appareils
dont certains sont extrêmement complexes. C'est lorsque nous serons en
mesure de prendre des dispositions concrètes relativement à cet
ensemble de services qu'il sera possible, du moins je l'espère,
d'étendre la couverture du régime d'assurance-maladie à
ces autres types de prothèses. Les mêmes remarques valent
également dans le cas des prothèses auditives pour lequel un
comité a également fait des travaux et m'a remis un rapport. Le
rapport est à l'étude dans le
même contexte que je viens d'indiquer pour les prothèses
visuelles.
M. Bellemare (Rosemont): Une question supplémentaire. Quel
est l'échéance fixée, s'il vous plaît?
M. Forget: Le plus tôt possible, M. le
Président.
Le Président: Le député de Lafontaine.
Règlementation des combats de boxe
M. Léger: M. le Président, ma question s'adresse au
ministre responsable du Haut-Commissariat, elle concerne les soirées de
boxe et des soirées où il y a des boxeurs qui rencontrent des
karatés. M. le Président, quelles mesures le ministre entend-il
prendre pour mettre un terme ou réglementer les combats qui mettent en
vedette des boxeurs contre des karatés, comme ceux qui ont eu lieu le
mardi 10 juin et qui auront lieu prochainement le jeudi 3 juillet au cabaret Le
Bergerac au Cap-de-la-Madeleine, l'ancien comté du député?
Est-ce que le ministre peut nous dire, comme il n'y a pas de commission
athlétique en dehors de Montréal et de Québec, que ces
combats ont lieu dans la province, comment il entend réglementer ou
empêcher des combats de goût douteux et dont l'accent est mis sur
la violence?
M. Phaneuf: M. le Président, actuellement je ne peux
absolument rien y faire, compte tenu, comme le disait le député
tantôt, des pouvoirs octroyés à la ville de
Montréal, de Sherbrooke et la ville de Québec, en matière
de commission athlétique. Il y a un projet de loi qui avait
été déposé et retiré pour l'englober dans un
projet qui avait plus d'envergure. Je prendrai, de toute façon, la
décision de créer la commission athlétique à
l'automne, qui est le désir exprimé par tout le monde, pour
répondre à ce genre de besoin.
Peut-être que je pourrais profiter aussi de l'occasion pour
répondre à une question qui m'avait été
posée la semaine passée. J'avais dit que je déposerais une
réponse écrite au sujet du CRL du Sud-Ouest du Québec;
peut-être que je pourrais la déposer à ce moment. A cinq
autres questions qui m'avaient été posées lors de
l'étude des crédits, j'avais dit qu'en temps et lieu je
répondrais aussi à ces questions. Je me permets donc de
déposer ces réponses sur les sommes fédérales qui
sont dépensées ici dans la province de Québec, sur le
budget du sénat, sur les arénas qui ont été
subventionnées en 1974/75, sur le budget ainsi que la liste de tous les
athlètes qui font partie de Mission-Québec 76.
M. Léger: Question supplémentaire, M. le
Président. Est-ce que le ministre ne croit pas qu'il aurait
été plus prudent de présenter les deux projets de loi,
c'est-à-dire un sur la commission athlétique et l'autre sur les
loisirs et sur le ministère des sports, quand on sait les
difficultés que le ministre a à affronter au conseil des
ministres qui n'est pas tellement intéressé au domaine des
loisirs et du sport?
M. Phaneuf: J'ai donc en effet été imprudent.
Le Président: L'honorable député de
Beauce-Sud.
Rapport du Vérificateur
général
M. Roy: Ma question s'adresse à l'honorable ministre des
Finances. J'aimerais demander à l'honorable ministre des Finances,
étant donné qu'il devait y avoir des séances de la
commission parlementaire des comptes publics et du revenu pour examiner le
rapport du Vérificateur général, continuer à
l'interroger, après le 1er janvier 1975, et qu'aucune séance n'a
eu lieu depuis cette date, j'aimerais demander au ministre, ce matin, s'il est
en mesure de nous dire si cette commission parlementaire des comptes publics
pourra siéger, si le gouvernement a l'intention de la convoquer avant la
reprise de la session, l'automne prochain.
M. Garneau: Oui, M. le Président, j'aurais aimé
également que cette commission puisse siéger durant la
présente partie de la session, mais quand on regarde le calendrier
depuis à peu près trois semaines, la fin des discussions sur les
crédits, il n'y a pas eu beaucoup de moments de libres. Alors j'ai
pensé la faire siéger durant l'intersession, possiblement au
début de septembre, une fois que la plupart des députés
auront pris leurs vacances. Il y en a qui partent à des dates
différentes et, au début de septembre, probablement avant la
reprise des travaux parlementaires, nous essayerons de concentrer un nombre
suffisant de réunions pour passer à travers le rapport. Je pense
que ce n'est pas agréable ni pour l'Opposition, ni pour le ministre des
Finances et encore moins pour les fonctionnaires d'être sur un "stand by"
continuel et de savoir qu'il y aura des réunions à gauche et
à droite. Alors on essaiera de concentrer une série de
réunions, après consultation avec le comité qui a
été formé pour préparer les travaux de la
commission, et on essaiera de voir si on est capable de prendre quatre, cinq,
six jours de suite, s'il le faut, pour vider cette question et rattraper le
temps perdu et, par la suite, être en mesure, à chaque
période intersessionnelle, de passer en revue détaillée le
rapport du vérificateur.
M. Roy: M. le Président, j'aurais une question
additionnelle au ministre. Un comité avait été
formé à ce sujet, comité dont faisaient partie les membres
de l'Opposition et les membres de la commission parlementaire. Serait-il
possible d'avoir, avant le début de septembre, une réunion de ce
comité, soit à l'occasion d'autres commissions parlementaires qui
pourront siéger au cours du mois de juillet, au cours du mois
d'août, de façon qu'on puisse fixer un calendrier d'avance, qu'on
puisse planifier également notre travail?
M. Garneau: C'est justement ce que je viens de dire, M. le
Président.
Le Président: Affaires du jour.
M. Levesque: M. le Président, est-ce que le
député de...
M. Roy: Affaires du jour, M. le Président. Le ministre de
la Justice avait promis une réponse la semaine dernière à
une question. Comme il semble que ce soit la dernière journée de
la session, j'aimerais savoir si le ministre a examiné la demande que je
lui avais faite concernant les directions qui avaient été
émises par la direction générale des bureaux
d'enregistrement, concernant les certificats de recherche.
M. Choquette: M. le Président, j'ai examiné ce
problème extrêmement lourd de conséquences qu'a
soulevé le député de Beauce-Sud, avec son sens de la
pertinence habituel, et je lui ai même écrit une lettre, ce matin,
qu'il va recevoir par le courrier de Sa Majesté la reine
incessamment.
Le Président: Affaires du jour.
M. Levesque: M. le Président, article e).
Projet de loi no 37 Première lecture
Le Président: Le ministre des Affaires sociales propose la
première lecture de la Loi visant la protection de la santé
publique en cas de conflit de travail.
Le ministre des Affaires sociales.
M. Forget: M. le Président, le présent projet
interdit la grève et le lock-out dans les services de santé et
les services sociaux, à moins que les parties n'y aient droit en vertu
du code du travail et que les services essentiels et la façon de les
maintenir n'aient été déterminés par entente
préalable entre les parties ou, à défaut d'une telle
entente entre les parties, par le tribunal du travail, à la demande de
l'une des parties.
Le Président: Cette motion de première lecture
est-elle adoptée?
M. Burns: Vote enregistré, M. le Président. Le
Président: Qu'on appelle les députés!
Vote de première lecture
Le Président: Que ceux qui sont en faveur de la motion de
première lecture du projet de loi, intitulé Loi visant à
protéger la santé publique en cas de conflit de travail,
proposé par l'honorable ministre des Affaires sociales, veuillent bien
se lever, s'il vous plaît:
Le Secrétaire adjoint: MM. Bourassa, Levesque, Parent
(Hull), Choquette, Garneau, Cloutier, Phaneuf, Lalonde, Lachapelle, Cournoyer,
Gold- bloom, Simard, Quenneville, Mme Bacon, MM. Tetley, Drummond, Lacroix,
Bienvenue, Forget, Tou-pin, Harvey (Jonquière), Vaillancourt, Cadieux,
Ar-senault, Desjardins, Giasson, Brown, Fortier, Bossé, Kennedy, Bacon,
Blank, Bédard (Montmorency), Veilleux, Saint-Hilaire, Brisson,
Séguin, Cornellier, Houde (Limoilou), Lafrance, Pilote, Lamontagne,
Fraser, Picard, Gratton, Gallienne, Carpentier, Dionne, Faucher, Saint-Germain,
Har-vey (Charlesbourg), Larivière, Pelletier, Shanks, Springate,
Beauregard, Bellemare (Rosemont), Bérard, Bonnier, Boudreault, Chagnon,
Ostiguy, Caron, Côté, Denis, Déom, Déziel, Dufour,
Lachance, Lecours, Malépart, Malouin, Massicotte, Mercier, Pagé,
Parent (Prévost), Picotte, Sylvain, Tardif, Tremblay, Vallières,
Verreault, Morin, Burns, Léger, Lessard, Bédard (Chicoutimi),
Samson, Roy, Bellemare (Johnson), Leduc.
Le Secrétaire: Pour: 91 Contre: 0
Le Président: Cette motion est adoptée.
Le Secrétaire adjoint: Première lecture de ce
projet de loi. First reading of this bill.
Le Président: Deuxième lecture prochaine
séance ou séance subséquente.
Questions inscrites au feuilleton
M. Levesque: M. le Président, en réponse à
des questions, article no 3, question de M. Bellemare (Johnson), réponse
de M. Goldbloom.
M. Goldbloom: Lu et répondu, M. le Président, (voir
annexe)
M. Levesque: Article no 9, question de M. Bellemare (Johnson). Je
propose que cette motion soit transformée en motion pour
dépôt de documents.
Le Président: Cette motion est-elle adoptée? M.
Burns: Adopté.
M. Levesque: Réponse de M. Saint-Pierre. Pour M.
Saint-Pierre, document déposé.
Article no 20, question de M. Bellemare (Johnson). Je propose que cette
question soit transformée en motion pour dépôt de
documents.
Le Président: Cette motion est-elle adoptée?
M. Burns: Quelle est la question de M. Bellemare (Johnson).
M. Levesque: J'ai ici la question: Quel salaire a
été payé chaque année à M. Côme
Carbon-neau... ? C'est l'article 20 dans notre feuilleton.
M. Burns: Dans le feuilleton d'hier, ce n'est pas cela.
M. Léger: Le feuilleton de mercredi.
M. Levesque: C'est le feuilleton de mercredi, évidemment,
celui du 25 juin. Je répète. Article no 20, question de M.
Bellemare (Johnson). Je propose que cette question soit transformée en
motion pour dépôt de documents. J'ai fait une motion.
Le Président: S'il vous plaît, cette motion est-elle
adoptée?
M. Burns: Adopté.
M. Levesque: Réponse de M. Massé. Pour M.
Massé, document déposé. Article no 23, question de M.
Bédard (Chicoutimi). Réponse de M. Goldbloom.
M. Goldbloom: Lu et répondu, M. le Président, (voir
annexe)
M. Levesque: Article no 38. Motion de M. Bellemare (Johnson).
Dépôt de M. Goldbloom.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense qu'il y a lieu
pour moi de dire que le député de Johnson a modifié la
question qu'il a posée au début. Il a demandé, au
début, le dépôt de la correspondance pertinente à
cette demande d'enquête.
C'est cela que nous sommes en mesure de déposer aujourd'hui. Le
rapport de l'enquête elle-même viendra dans quelques jours.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que le leader me permettrait
simplement une question au ministre? Le ministre dit dans quelques jours;
est-ce que nous pourrions, avec le consentement de la Chambre, la
déposer quand même si la session n'est pas en cours, pour qu'on
puisse avoir le document, si le consentement de la Chambre est
accordé?
M. Goldbloom: M. le Président, il faudra d'abord que le
conseil des ministres en prenne connaissance et par la suite, selon la
décision du conseil des ministres, il pourra devenir un document
public.
M. Bellemare (Johnson): C'est parce que le ministre vient de dire
que dans quelques jours il pourra être déposé. Alors je
dois comprendre...
M. Levesque: Le ministre a précisé.
M. Bellemare (Johnson): Oui, cela va être dans quelques
mois.
M. Levesque: Article no 39, motion de M. Bellemare (Johnson),
dépôt de M. Toupin.
M. Toupin: Document déposé.
M. Levesque: Article no 48, motion de M. Bédard
(Chicoutimi), dépôt de M. Quenneville.
M. Quenneville: Document déposé.
M. Levesque: M. le Président, si on pouvait alléger
légèrement le feuilleton...
M. Burns: M. le Président...
M. Roy: La question no 20. On a parlé d'une question, la
question no 20 tantôt, du mercredi 11 juin. C'est une question qui
mettait oui, on a dit le 25 juin, mais c'est celle qui est inscrite au no
20, le 11 juin: Combien de personnes accompagnaient le premier ministre au
cours de son voyage, sa visite officielle, en France, quelles étaient
les fonctions, le montant des dépenses? Vous n'avez pas eu l'information
à ce sujet?
M. Levesque: Non.
M. Roy: C'est la question no 16 aujourd'hui.
M. Levesque: J'ai d'ailleurs répondu verbalement à
plusieurs de ces questions, mais je n'ai pas reçu la réponse
écrite.
M. Burns: M. le Président, je veux simplement signaler une
motion qui est inscrite à mon nom, à l'article 34, et qui demande
le dépôt de l'original ou une photocopie du recto et du verso de
tout chèque émis à l'endroit du député de
Louis-Hébert, nommément M. Gaston Desjardins, depuis le 2 octobre
1973. Est-ce que c'est quelque chose de trop compliqué pour qu'on
remette ces documents avant la fin de la session?
M. Levesque: Je n'ai pas ici le feuilleton de mercredi.
Non, je n'ai pas cela, M. le Président, je ne sais même pas
si ça existe.
M. Burns: II faudrait bien que le leader s'informe le plus
tôt possible pour ne pas que cette affaire reste au feuilleton pendant un
an.
M. Levesque: Je peux m'informer. Article no 2. J'imagine qu'on
est prêt à l'adopter. Articles 2 et 3.
M. Burns: Quant à l'article no 2 et l'article no 3, en ce
qui me concerne, je suis prêt à voter en faveur de la
troisième lecture de ces deux projets de loi étant donné
les importants amendements que le ministre du Travail a accepté
d'apporter à chacun de ces deux projets de loi et qui nous rendent le
projet parfaitement satisfaisant, acceptable.
Projet de loi no 27 Troisième lecture
Le Président: L'honorable ministre du Travail propose la
troisième lecture du projet de loi no 27, Loi modifiant la Loi des
établissements industriels et commerciaux.
Cette motion est-elle adoptée?
M. Burns: Adopté.
Le Président: Adopté.
L'honorable ministre du Travail propose la troisième lecture du
projet de loi no 33, Loi sur la
qualification professionnelle des entrepreneurs de construction.
Cette motion est-elle adoptée?
M. Burns: Adopté. Le Président:
Adopté.
M. Levesque: II y a ici une deuxième lecture, à
l'article 6, dont, je crois, nous pourrions disposer. Je pense qu'après
consultation, on pourrait disposer de cela, tout de suite, pendant que le
ministre de la Justice est ici.
M. Burns: Quant à la deuxième lecture, je n'ai
aucune objection, même, je pourrais dire tout de suite qu'étant
donné qu'il s'agit d'une loi augmentant le nombre de juges à la
cour Supérieure et à la cour des Sessions de la paix, modifiant
quelque peu certaines juridictions de district judiciaire, nous n'avons pas
d'objection à adopter le projet de loi en deuxième lecture.
J'aimerais savoir, cependant, si c'est l'intention du leader d'appeler
ce projet de loi en commission plénière dans le courant de la
journée.
M. Levesque: Probablement en commission plénière
pour les écritures.
M. Burns: C'est parce que j'aurai quelques questions, tout
simplement quelques brèves questions. Si on pouvait le faire en
commission plénière, je pense que cela pourrait se faire
très rapidement.
M. Levesque: Est-ce qu'on peut le faire immédiatement en
commission plénière? Adopter la deuxième lecture et aller
immédiatement en commission plénière pour quelques
minutes
Projet de toi no 83 Deuxième lecture
Le Président: L'honorable ministre de la Justice propose
la deuxième lecture du projet de loi no 53, Loi modifiant la Loi des
tribunaux judiciaires et le code de procédure civile.
M. Choquette: L'honorable lieutenant-gouverneur de la province a
pris connaissance de ce projet de loi et il en recommande l'étude
à l'Assemblée.
Le Président: Cette motion de deuxième lecture
est-elle adoptée?
M. Burns: Adopté.
Le Président: Adopté.
M. Levesque: Je propose que vous quittiez maintenant le fauteuil
afin que la Chambre se transforme en commission plénière pour
l'étude, article par article, de ce projet de loi.
Le Président: Cette motion est-elle adoptée? M.
Burns: Adopté.
Commission plénière
M. Blank (président de la commission plénière):
A l'ordre, messieurs! Article no 1. Le député de
Maisonneuve.
M. Burns: Oui, M. le Président. Ce sera très bref.
Je remarque que l'article I et l'article 4 du projet de loi augmentent de 97
à I04 le nombre de juges de la cour Supérieure dont six à
Montréal et un à Québec, mesure avec laquelle on ne peut
pas être en désaccord. Si on augmente le nombre de juges, on peut
présumer que cela va également augmenter l'efficacité de
cette cour surtout à Montréal et à Québec,
particulièrement à Montréal, où il y a des
problèmes de retard.
Je ne sais pas si le ministre a cette information disponible
immédiatement, mais j'aimerais savoir, parmi les I04 juges ou si vous
voulez parmi les 97 juges actuels, éventuellement les I04, quels sont
ceux, quel est le nombre de ceux-là qui sont exclusivement
affectés à du travail de la cour Supérieure? Si le
ministre me comprend. Est-ce qu'il y a des juges, par exemple, qui, parmi les
97 actuels, sont affectés à d'autres travaux, qui sont
libérés de la cour Supérieure pour être
président d'une commission quelconque comme la Commission de
révision du code criminel, par exemple? Jusqu'à quel point cela
retient-il à temps plein les services de certains juges de la cour
Supérieure? C'est uniquement cela.
Je sais qu'au palais de justice de Montréal, il y a un
problème de locaux qui vise tant les juges, quant à leur bureau
ou à leur chambre, comme on l'appelle traditionnellement, que le nombre
de cours disponibles, de salles d'audience disponibles. J'aimerais savoir si le
ministre, puisqu'il adopte une bonne mesure qui augmente le nombre de juges
on peut espérer que l'edficacité de la cour en sera
augmentée parallèlement à cela, a pris des
dispositions pour qu'effectivement il y ait plus de salles d'audience
disponibles, plus de locaux à la disposition des juges
eux-mêmes.
M. Choquette: Sur la première question soulevée par
le député de Maisonneuve, le seul juge de la cour
Supérieure non affecté à des fonctions judiciaires que je
connaisse et que je puisse identifier au moment où le
député me pose la question, c'est le juge Antonio Lamer, qui est
vice-président de la Commission de réforme du droit du Canada. Je
ne vois pas, de mémoire, d'autre magistrat ou juge de la cour
Supérieure qui exerce une fonction à plein temps qui ne soit pas
une fonction judiciaire proprement dite.
Sur la deuxième question, il me fait plaisir d'informer le
député de Maisonneuve que les dispositions sont prises, à
l'heure actuelle, pour que le ministère du Revenu quitte incessamment le
palais de justice de Montréal. On m'informe que toutes les mesures
matérielles ont été prises pour que d'ici la fin de
l'année 1975 le ministère du Revenu ait libéré
l'édifice, ce qui fera que cinq étages complets du palais de
justice vont devenir disponibles pour l'administration de la justice.
Je crois que ceci va nous permettre d'améliorer les choses au
palais de justice de Montréal.
M. Burns: Merci, M. le ministre.
Une Voix: Adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président (M. Blank): Adopté.
M. Blank (président de la commission plénière):
M. le Président, j'ai l'honneur de faire rapport que le bill no 53 a
été adopté par la commission plénière sans
amendement.
Le Président suppléant (M. Cornellier): Est-ce que
ce rapport est adopté?
M. Burns: Adopté, M. le Président.
Vous ne ferez pas de dédoublement de personnalité, M. le
Président, en changeant de chaise comme cela?
M. Le Vice-Président (M. Blank): J'ai déjà
eu l'expérience de la double personnalité.
M. Levesque: La troisième lecture.
Troisième lecture
Le Vice-Président (M. Blank): Le ministre de la Justice
propose la troisième lecture du projet de loi no 53, Loi modifiant la
Loi des tribunaux judiciaires et le code de procédure civile.
Est-ce que cette motion est adoptée?
M. Burns: Adopté.
Le Vice-Président (M. Blank): Adopté.
M. Levesque: M. le Président, à l'article 7,
pouvons-nous procéder?
Projet de loi no 39 Considération du rapport de
la commission
Le Vice-Président (M. Blank): On propose de prendre en
considération le rapport de la commission permanente de l'agriculture
qui a étudié le projet de loi no 39. Est-ce que ce rapport...
M. Roy: Avant, M. le Président, je pense que le ministre
pourrait peut-être donner des explications sur les amendements qu'il
vient de nous remettre.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, est-ce que le
ministre de l'Agriculture me permettrait simplement une question au leader pour
que nos travaux puissent bien s'agencer? Est-ce que c'est l'intention du
ministre de faire siéger la Chambre ou une commission durant l'heure du
lunch?
M. Levesque: Pour le moment, nous essayons de passer à
travers quelques articles qui peuvent être étudiés assez
rapidement, d'après les renseignements qu'on m'a fournis.
Immédiatement après, nous allons aller en commission élue.
Pendant ce temps, la Chambre va continuer avec l'article 5, le projet de loi no
54, et le budget supplémentaire.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que nous pouvons nous entendre
pour que l'heure du lunch soit par exemple à une heure et que la Chambre
revienne à une heure trente ou quelque chose comme ça, pour qu'on
puisse...
M. Levesque: Une fois que nous aurons disposé de ces
articles, nous pourrons nous consulter à ce sujet.
M. Bellemare (Johnson): On peut s'entendre sur l'heure à
laquelle nous reviendrons dans les commissions.
M. Levesque: Article no 7, l'explication du ministre pour les
amendements.
M. Toupin: M. le Président, j'ai deux amendements. Le
premier, après discussion à la commission parlementaire et sur
une suggestion venant du député de Beauce-Sud, il est convenu que
nous amendions l'article 39 a) pour inclure dans les pénalités la
possibilité d'emprisonnement. J'ai déjà
déposé cet amendement sur la table du greffier et je l'ai
déposé également sur le pupitre du député de
Beauce-Sud, sur le pupitre du député de Saguenay. Il s'agit
d'ajouter aux pénalités un emprisonnement n'excédant pas
deux ans ou les deux à la fois, soit l'amende ou l'emprisonnement. J'ai
un autre amendement à apporter, M. le Président. A l'article 1 je
voudrais ajouter un nouvel article qui me permettrait d'appliquer les
dispositions de l'article 1 de façon différente pour les ateliers
d'équarissage par rapport aux abattoirs, dit b), pour que nous puissions
agir immédiatement vis-a-vis des ateliers d'équarrissage et
attendre quelques semaines pour les abattoirs, b).
Le Président: L'honorable député de
Beauce-Sud.
M. Roy: M. le Président, le ministre m'a remis une copie
des amendements ce matin, mais je suis obligé de dire que ces
amendements ne nous donnent pas entièrement satisfaction. Je comprends
qu'il s'agit d'une grosse amélioration sur le texte original de la loi.
Mais j'ai également, en vertu du règlement, fait parvenir une
motion d'amendement sur l'article 6 du projet de loi no 39 pour que celui-ci
soit amendé et qu'on ajoute, à la fin du paragraphe b) de
l'article 39, ce qui suit: "Ainsi que d'un emprisonnement d'au moins un mois et
d'au plus deux ans".
Dans les amendements du ministre, il est dit: Pour toute récidive
dans les deux ans, d'une amende d'au moins $3, 000 et d'au plus $10, 000 ou
d'un emprisonnement n'excédant pas cinq ans ou à la fois de
l'amende ou de l'emprisonnement. Je
trouve que la loi devrait comporter des dents beaucoup plus longues que
celles que lui a indiquées le ministre, d'autant plus que ce ne serait
pas un précédent. Suite à ce qu'avait dit le
député de Fabre j'ai relevé la Loi de la conservation de
la faune. Je me réfère aux dispositions de l'article 63 de cette
loi, qui dit que quiconque contrevient aux dispositions des articles 19, 20,
22, 24 à 26, 31, 32, 33 ou 51 de la présente loi comment une
infraction et est passible en outre du paiement des frais, pour une
première infraction, d'une amende de $300 à $500 ou d'un
emprisonnement d'au plus trois mois ou des deux peines à la fois et
c'est là que c'est important, M. le Président pour
toute récidive dans les deux ans, d'une amende de $500 à $1, 500
et d'un emprisonnement d'au plus six mois.
Dans les dispositions de l'article 71 de la même loi: Quiconque
achète et vend du gros gibier dont la vente est interdite par
règlement commet une infraction et est passible en outre du paiement des
frais, pour une première infraction, d'une amende de $300 à $500
ou d'un emprisonnement d'au plus trois mois ou des deux peines à la fois
et c'est là, M. le Président, que c'est important
pour toute récidive dans les deux ans d'une amende de $500 à $1,
500 et d'un emprisonnement d'au plus six mois. C'est-à-dire que le juge
n'a pas le choix, il est obligé d'imposer les deux.
Si on a exigé que la loi soit sévère pour
protéger le gros gibier, pour protéger la faune, les petits
animaux, je dis qu'il est d'autant plus important de protéger le
consommateur contre ces exploiteurs, contre ces gens qui ont exercé le
commerce de la viande avariée, le commerce de la charogne au
Québec. Je maintiendrai donc l'amendement que j'ai soumis à
l'effet qu'il y ait dans la loi l'amende en cas de récidive et la prison
et non pas un ou l'autre ou les deux. Je veux et je tiens absolument à
ce que dans cette loi cela soit très clair et très précis
à l'effet que, pour tout jugement qui sera rendu à la suite de
poursuites qui seront intentées contre ces personnes, il n'y ait pas de
choix, il n'y ait pas de liberté, autrement dit, pour le juge, que la
prison soit automatique et que ce soit bien indiqué dans la loi.
M. le Président, je demanderai donc, pour cet article, qu'un vote
soit pris sur les amendements que j'ai proposés, avant que le rapport ne
soit adopté.
M. le Président, ma deuxième courte observation concerne
les amendements que le ministre a proposés à l'article 1. a), qui
font une distinction entre les ateliers d'équarrissage d'animaux et,
deuxièmement, une distinction entre les abattoirs. Je pense que c'est
une excellente mesure qui va permettre d'agir tout de suite dans le cas des
ateliers d'équarrissage et qui va permettre au gouvernement de
présenter des politiques nouvelles, des politiques d'aide, des
politiques d'incitation de façon à inviter les
propriétaires de petits ateliers, de petits abattoirs, à
s'organiser afin de répondre à des normes minima que leur
imposera le gouvernement.
Cependant, M. le Président, j'aimerais attirer l'attention du
ministre pour dire que, de ce côté, il y aurait lieu pour le
ministère d'engager un plus grand nombre d'inspecteurs et qu'on ne
procède pas à la fermeture systématique de petits
abattoirs dans des régions éloignées, dans des petites
localités du Québec. Les gens du milieu et les agriculteurs du
milieu, qui peuvent avoir accès au marché local en utilisant ces
petits abattoirs, se trouvent demain matin aux prises avec l'obligation
d'envoyer dans les grands centres, dans des centres plus
éloignés, leurs animaux pour les faire abattre et, de ce fait,
s'éloigner considérablement du marché de la consommation,
du marché local, pour les agriculteurs du Québec. Justement
l'UPA, dans le Devoir de ce matin, avait un article dans lequel on demande au
gouvernement de protéger les petits abattoirs, les petits commerces et
de ne pas consolider trop de cartels, trop de monopoles de ce
côté.
Je pense, M. le Président, que la loi touche un domaine qui est
extrêmement important. Je ne voudrais pas abuser de mon temps de parole,
mais ce sont des choses qui sont extrêmement importantes pour la
population des régions rurales du Québec et
particulièrement pour les centres éloignés.
M. le Président, encore une fois, même si j'admets que les
amendements proposés par le ministre constituent une
amélioration, je dis quand même que cela ne nous donne pas
satisfaction et je demanderai le vote sur la motion que j'ai
présentée.
Le Président: Le député de Saguenay.
M. Lessard: M. le Président, quelques mots sur cette loi
très importante. D'abord, j'aurai trois éléments à
souligner. Je suis heureux, ce matin, comme je l'ai souligné à la
période des questions, de constater que les crédits du Conseil du
trésor viennent enfin de s'ouvrir pour le ministère de
l'Agriculture. Enfin, on constate que cette crise, qui a été
probablement difficile pour le ministre de l'Agriculture, qui a
été difficile pour les agriculteurs, qui a été
difficile particulièrement pour le consommateur, va au moins avoir un
résultat majeur. En effet, on a dit à plusieurs reprises, et
certains témoignages, en particulier celui de M. Bergeron, ont
démontré, à la Commission d'enquête sur le crime
organisé, que plusieurs demandes avaient été faites pour
obtenir des inspecteurs supplémentaires, que des demandes avaient
été faites au Conseil du trésor pour obtenir des
crédits supplémentaires et que, malheureusement, on ne s'en
était pas préoccupé.
Au cours de cette semaine, j'ai pu constater qu'on a ouvert un concours
de recrutement pour engager des inspecteurs de produits agricoles et d'aliments
dans les régions de Montréal, du Bas-Saint-Laurent, du
Lac-Saint-Jean et du Nord-Ouest québécois. M. le
Président, c'est là, je pense, un heureux résultat, en
tout cas. Cela permet au moins au ministre de l'Agriculture d'avoir les
crédits nécessaires puisque lui-même n'avait pu obtenir ces
crédits. Au moins, la Commission d'en-
quête sur le crime organisé a permis de donner une force au
ministre de l'Agriculture pour pouvoir libérer ces crédits, qui
étaient absolument nécessaires.
Cela démontre si le ministre de l'Agriculture avait voulu
véritablement alerter l'opinion publique sur le problème
fondamental qu'il connaissait, à savoir le commerce de la viande
avariée, il aurait pu, je pense, obtenir l'ouverture des fonds publics,
l'ouverture des crédits du Conseil exécutif pour obtenir ces
montants nécessaires pour l'engagement d'inspecteurs.
Cependant, M. le Président, je dis encore une fois au ministre
qu'il va falloir être très sévère et très
exigeant en ce qui concerne les inspecteurs gouvernementaux.
Je constate que les exigences prévues à ce concours de
recrutement sont assez faibles et, je répète ce que je disais ce
matin, elles se limitent à un certificat d'un institut de technologie
agricole ou à un diplôme d'études collégiales avec
spécialité pertinente, notamment dans le secteur des techniques
diététiques et des sciences naturelles, ou d'un certificat de fin
d'études secondaires et six années d'expérience
pertinente.
Je disais ce matin au ministre de l'Agriculture que ces connaissances
peuvent être des connaissances de base nécessaires. Mais, au
ministère de l'Agriculture, ou par l'intermédiaire de l'Institut
de technologie de Granby, il faudra, je pense, organiser des cours
systématiques de recyclage pour les inspecteurs gouvernementaux, de
telle façon que l'on ait des gens compétents qui seront capables
de faire leur travail et qui auront la volonté de le faire, ce travail,
parce qu'il s'agit de la santé du public, des consommateurs.
Je suis assuré qu'à la suite de cette crise qui fut
difficile pour le ministre de l'Agriculture il sera, comme il nous le
soulignait hier en commission parlementaire, beaucoup plus prudent, il
surveillera de façon beaucoup plus immédiate ces inspecteurs du
gouvernement. Sa vigilance sera, je l'espère, journalière et
très forte pour enfin en arriver à casser le problème du
commerce de la viande avariée au Québec qui dure, qui perdure
depuis de nombreuses années.
En ce qui concerne les deux amendements proposés par le ministre
de l'Agriculture, je constate, tout d'abord, que, le premier amendement,
où l'on distingue que les permis d'ateliers d'équarrissage
d'animaux avec les permis d'exploitation d'abattoirs, d'ateliers de
préparation ou de transformation, cela est exactement la reproduction de
ce qui existait dans la Loi de l'hygiène publique. Je ne peux
qu'être favorable à cette loi. Mais, je dois souligner que cette
nécessité d'avoir un permis pour les ateliers
d'équarrissage, en particulier, était inscrite dans la Loi de
l'hygiène publique qui n'a pas été appliquée ou que
l'on a refusé d'appliquer depuis I97I.
Ce qui importe et je pense que cela est bien important en
ce qui concerne les ateliers d'équarrissage qui ont pour objectif de
ramasser les animaux malades ou morts de maladie, c'est d'avoir un
contrôle très sévère. Je suis favorable au fait que
ces ateliers puissent être limités à quinze, comme l'a
laissé entendre le ministre, ou un peu plus. Le ministère devrait
avoir un contrôle très sévère sur ces ateliers
puisque ce sont eux qui ont la responsabilité de faire le ramassage des
animaux malades ou morts de maladie, de fièvre ou autre.
En ce qui concerne les permis d'abattoirs, j'espère et souhaite
que le ministre ne profitera pas de la situation actuelle pour écraser
les petits abattoirs locaux qui, actuellement, sont à la hausse puisque
M. le Président, c'est une loi importante puisque, de plus
en plus, les consommateurs passent par ces petits abattoirs pour obtenir une
viande dont ils sont sûrs.
Enfin, M. le Président, quant à moi, j'avais
été favorable à la motion présentée par le
député de Beauce-Sud puisqu'il s'agit, je pense, d'une mesure
très importante, à savoir que, en cas de récidive, l'on
donne immédiatement ou directement la prison. Le ministre nous
présente un amendement qui est moins satisfaisant, mais qui
améliore considérablement la loi. Je donnerai mon appui à
l'amendement du député de Beauce-Sud, quitte, si cet amendement
est battu, à appuyer l'amendement du ministre de l'Agriculture qui est
certainement un moindre mal.
M. Lessard: Je termine en disant ceci: Quelle que soit la loi que
nous ayons, quelle que soit la force de la loi, ce qui importe, c'est la
volonté ferme de la faire respecter. J'ai dit, et je le
répète, que le ministre de l'Agriculture avait déjà
un certain nombre d'instruments entre les mains, un certain nombre de lois.
Malheureusement, le ministre de l'Agriculture ne les a pas fait appliquer. Je
dis que cette loi est une bonne loi, qu'elle peut mettre fin au commerce de la
viande avariée au Québec mais ce qui importe et ce qui est
urgent, c'est que le ministre de l'Agriculture se tienne debout et qu'il ait la
volonté ferme de la faire respecter.
M. Levesque: Adopté.
Le Président: Nous allons procéder à la mise
aux voix des amendements proposés par le ministre de l'Agriculture.
M. Levesque: Y a-t-il un vote? Il faudrait peut-être
remettre le vote à un peu plus tard.
Le Président: Le remettre à plus tard dans le cours
de la séance. Peut-on prendre l'enregistrement du vote qui a eu lieu il
y a quelques minutes?
M. Levesque: On pourrait prendre celui-là.
Le Président: Avec les changements appropriés, le
vote qu'il y a eu un peu plus tôt...
M. Roy: Je ne peux pas me prononcer au nom...
M. Levesque: A moins que le député de Beauce-Sud
veuille enregistrer sa dissidence.
M. Roy: Non, M. le Président, je ne peux pas me prononcer
au nom des autres, en ce qui me concerne.
M. Levesque: Quels autres?
M. Roy: Tout cela devient un peu compliqué. Il s'agit
d'une loi importante, d'une loi extrêmement importante.
M. Levesque: II fait un discours. Répétez donc
cela, M. le Président...
M. Roy: Non. Je ne veux pas faire de discours. M.
Levesque:... mise aux voix plus tard. M. Roy: A quelle heure, M. le
Président? M. Levesque: On vous le dira.
Le Président: Peut-on déterminer une heure, cet
après-midi?
M. Roy: Puis-je faire une suggestion, M. le Président?
M. Levesque: Oui, M. le Président.
M. Roy: Dès la reprise, à 3 heures, au lieu de
mettre fin aux commissions parlementaires, nous reviendrions ici à 3
heures, si c'est dans l'intention du gouvernement de reprendre les travaux de
la Chambre à 3 heures, et nous procéderions à ces votes
immédiatement. Par la suite, nous retournerions aux commissions
parlementaires, s'il y a encore «lu travail à faire là.
M. Levesque: Nous ne fixerons pas d'heure, mais ce sera au moment
de la reprise, parce qu'elle peut avoir lieu également à 14
heures ou 14 h 30. Au moment de la reprise.
M. Roy: D'accord.
Le Président: Les votes sur les amendements du ministre et
du député de Beauce Sud auront lieu dès la reprise de la
séance, après le déjeuner.
M. Levesque: Article 8, si ce n'est pas pour faire partir un
autre bal.
Projets de loi nos 42, 43 et 34 Considération
du rapport
Le Président: Est-le même rapporteur? Le rapport de
la commission permanente des affaires municipales, qui a étudié
les projets de loi suivants après la deuxième lecture: no 42, Loi
modifiant la Loi des cités et villes; no 43, Loi modifiant le code
municipal; no 34, Loi modifiant la Loi concernant certaines
municipalités de l'Outaouais et du Haut-Saguenay, est-il
adopté?
M. Roy: Avant que le rapport ne soit adopté, il ne s'agit
pas, pour employer les termes du leader du gouvernement, de reprendre le bal,
mais, en vertu de notre règlement, les députés ont le
droit de faire parvenir, dans les délais prévus, des amendements.
J'aurais préféré, en ce qui me concerne, pouvoir assister
aux séances de la commission parlementaire des affaires municipales, de
façon à pouvoir étudier les amendements que je voulais
présenter à ce projet de loi, pendant l'étude du projet de
loi article par article. Pour des raisons que je n'ai pas à expliquer,
parce que tout le monde les connaît, il m'a été impossible
de participer aux travaux de cette commissions parlementaire.
Il s'agit tout simplement des personnes habiles à voter
concernant les référendums. Je voulais dire, à ce
moment-ci, qu'on rend le référendum, la consultation populaire
plus difficile qu'auparavant avec les amendements qui nous sont proposés
par le ministre. Il y a un écart extrêmement grand entre
l'habitude et la tradition qui étaient acquises et reconnues par les
lois, par rapport au nouveau projet de loi qui est présenté
aujourd'hui.
Or, les amendements que j'ai proposés visaient justement à
réduire cet écart.
C'est extrêmement important. On se plaint dans bien des cas et
dans bien des milieux du désintéressement de la population
vis-à-vis de l'administration publique. Or il ne faudrait pas tuer
l'initiative, il ne faudrait pas tuer l'intérêt qu'un certain
nombre de concitoyens portent à leur municipalité, à leur
patelin, à leur ville, à leur administration municipale. Ma
grande crainte...
M. Levesque: Ce n'est pas rendu en commission.
M. Roy: M. le Président, je discute, en vertu de notre
règlement, sur des motions que le secrétaire de
l'Assemblée nationale a remises ce matin à tout le monde, parce
que je les avais remises hier dans les délais qui sont prescrits, et je
ne serai pas long. Je regrette l'impatience de leader du gouvernement, mais
qu'on ne me force pas, ce matin, à dire au gouvernement qu'on
procède à des lois importantes à la vapeur, à la
dernière minute. Je ne voudrais pas embarquer là-dessus, M. le
Président, mais j'ai un droit de parole sur le rapport...
M. Levesque: M. le Président, j'invoque le
règlement. Une question de privilège. Je ne laisserai pas le
député de Beauce-Sud dire qu'on a passé cela à la
vapeur. Il s'agit là de projets de loi qui ont été
étudiés longuement en commission élue. Si le
député de Beauce-Sud avait d'autres choses à faire que
d'aller en commission élue, c'est son affaire, ce n'est pas à moi
de le lui reprocher. Je lui rappellerai cependant...
M. Roy: M. le Président, je voudrais dire au leader du
gouvernement que je n'ai pas de leçon à recevoir de lui, puisque
le règlement nous permet de présenter, lorsque le rapport est
déposé, des amendements et nous donne un droit de parole pour se
prononcer sur les amendements qu'on
propose. C'est là-dessus, M. le Président, ce matin, que
j'ai l'intention de prendre quelques minutes, sans en abuser toutefois, mais
pour souligner ce point de vue que je n'ai pas eu l'occasion de souligner en
commission parlementaire. Je l'ai dit lorsque le ministre a
présenté ses lois, à la toute dernière minute, et
elles ont été lues en deuxième lecture dès le
lendemain.
J'ai eu l'occasion de le dire à l'Assemblée nationale. M.
le Président, je maintiendrai les amendements que j'ai proposés
aux différents articles. Vous en avez une copie, je pense. J'exigerai
sur chacun de ces amendements, comme ceux que nous avons exigés dans le
cas de la loi de la protection des aliments tout à l'heure, que le vote
soit pris sur ces amendements, mais toujours dans l'esprit que je viens de vous
signaler, de façon à ne pas désintéresser les
contribuables de leur administration municipale. Il faut éviter de
donner en quelque sorte des pouvoirs trop discrétionnaires, trop abusifs
à ceux qui ont la responsabilité d'administrer les
municipalités et les villes de Québec.
Le Président: Le ministre des Affaires municipales.
M. Goldbloom: Très brièvement, je voudrais dire au
député de Beauce-Sud que la commission parlementaire a
été unanime sur les propositions qui ont été faites
par le gouvernement. Malgré tout le respect que je lui dois, je ne me
vois pas en mesure d'accepter la proposition qu'il fait de revenir à des
nombres moindres pour l'expression d'opinion de la population qui exigerait un
scrutin.
Ce n'est pas un geste antidémocratique que l'on pose, M. le
Président, c'est tout simplement un meilleur équilibre que l'on
établit entre l'intérêt des citoyens, d'un
côté, et une liberté raisonnable d'action pour le conseil
municipal. M. le Président, pendant que je suis debout et que nous
examinons le rapport de la commission parlementaire des affairés
municipales, je dois attirer votre attention sur une erreur que j'ai
décelée dans ce rapport. Il s'agit de l'article 7 du projet de
loi no 43. Vous verrez qu'il y a deux colonnes et que, dans la colonne de
droite, il y a un nouveau texte qui est proposé et qui voudrait
remplacer le mot "piastre" par le mot "dollar". Il est vrai, M. le
Président, que le mot piastre est un mot archaïque, mais quand
même le code municipal l'utilise tout au long. En attendant que le code
municipal soit refondu, il a été décidé par la
commission de conserver le mot "piastre". Donc c'est une erreur et je voudrais
rayer ce qui est indiqué ici dans la colonne de droite et revenir au
texte qui paraît dans la colonne de gauche.
M. Léger: La piastre à Bourassa ou le dollar
à Bourassa?
Le Président: Est-ce que cela veut dire que le ministre
des Affaires municipales est attaché réellement aux piastres?
Vous allez faire la correction voulue et la mise aux voix aura lieu
également sur ces amendements et sur ce rapport dès la reprise de
la séance, après le déjeuner.
M. Levesque: Troisième?
Le Président: Mise aux voix à la reprise de la
séance.
M. Levesque: Avec la troisième, d'accord.
Est-ce qu'on pourrait adopter la troisième lecture de l'article
9, la commission plénière et la troisième lecture? Un bill
privé concernant la ville de Malartic.
Le Président: Est-ce qu'il y a consentement? Est-ce qu'on
peut faire les écritures pour adopter le rapport de la commission
plénière et également la motion d'acceptation, par
l'Assemblée, du rapport de la commission plénière? Est-ce
que cette motion est adoptée?
M. Burns: Adopté.
Le Président: Rapport adopté. Troisième
lecture.
M. Levesque: Troisième lecture.
Projet de loi no 102 Troisième lecture
Le Président: L'honorable député de
Rouyn-Noranda propose la troisième lecture du projet de loi no I02, Loi
concernant la ville de Malartic. Cette motion est-elle adoptée?
M. Burns: Adopté. Le Président:
Adopté.
M. Levesque: II y a deux petits projets de loi, un
présenté par le député de Beauce-Sud et un par le
député de Saint-Jean. Je crois que ces projets de loi ont
été étudiés déjà par les divers
membres de l'Assemblée. Est-ce qu'on serait d'accord pour leur faire
franchir quelques étapes?
Une Voix: Non.
M. Levesque: Non? D'accord. Ils sont à
l'avant-dernière page du feuilleton. C'est très technique.
M. Burns: D'accord.
M. Roy: D'accord.
M. Levesque: Et la Loi de National Cablevi-sion Ltd
également? Les deux en haut de la page.
M. Burns: Oui, la Loi du National Cablevision Ltd.
M. Levesque: C'est cela.
M. Burns: Et c'est la Loi constituant la Corporation
générale des instituteurs et institutrices catholiques de la
province de Québec. D'accord.
Projets de loi nos 92 et 93 Deuxième
lecture
M. Tetley: Le député de Saint-Jean est absent, mais
il voulait dire qu'il apprécie beaucoup votre intervention et moi aussi
parce que nous allons rapatrier au Québec la National Cablevision
Ltd.
Le Président: L'honorable député de
Beauce-Sud propose la deuxième lecture du projet de loi no 92, Loi
abrogeant la Loi constituant la Corporation générale des
instituteurs et institutrices catholiques de la province de Québec.
Cette motion de deuxième lecture est-elle adoptée?
M. Burns: Adopté.
Le Président: L'honorable député de
Saint-Jean propose la deuxième lecture du projet de loi no 93, Loi du
National Cablevision Ltd.
Cette motion de deuxième lecture est-elle adoptée?
M. Léger: Juste une question à l'occasion de la
deuxième lecture. Est-ce que la compagnie Cablevision a changé
son nom en français?
M. Tetley: Oui, c'est dans le texte de la loi. Câblevision
nationale Ltée, approuvé par l'Office de la langue
française et tout autre organisme.
M. Léger: C'est "Câblevision" qui est le nom et non
pas pas "Nationale"?
M. Tetley: Oui, oui. Exactement. Il y a un nom français
tel que nous l'avons toujours exigé et comme vous l'avez toujours
exigé vous-même à notre commission.
M. Léger: Est-ce que le ministre peut nous dire qui sont
les principaux intéressés?
M. Morin: Est-ce que ce sont les mêmes que ceux de la
Colombie-Britannique? Il y a eu un transfert.
M. Tetley: Non, ils sont tous Québécois et c'est
pourquoi nous avons insisté. Vous verrez, dans la lettre que je vous ai
donnée, lettre que j'ai écrite moi-même au procureur
général de la Colombie-Britannique, que, selon le bill de la
Colombie-Britannique qui a permis le transfert de la compagnie de la
Colombie-Britannique à notre province, il n'y a pas de biens dans la
Colombie-Britannique, pas de meubles, et que les incorpora-teurs et les grands
responsables sont ici.
Une Voix: Adopté.
M. Léger: Juste une dernière chose. Est-ce que le
ministre pourrait nous envoyer à nos bureaux la liste des actionnaires
et des propriétaires de National Cablevision Ltd?
M. Tetley: Volontiers.
Le Président: Cette motion de deuxième lecture du
projet de loi 93 est-elle adoptée?
M. Burns: Adopté. Le Président:
Adopté.
Le Secrétaire adjoint: Deuxième lecture de ces
projets de loi.
Second reading of these bills.
Le Président: On peut faire les écritures de la
commission plénière sur les deux projets de loi, si vous
êtes consentants.
M. Burns: D'accord.
Le Président: Adoption du rapport de la commission
plénière. Troisième lecture des mêmes projets de loi
proposée par le député de Beauce-Sud, no 92.
M. Levesque: On ne peut donner notre coopération aux
députés, pour leur projet de loi.
Le Président: Pour les fins du journal des Débats,
troisième lecture du projet de loi no 93, proposé par le
député de Saint-Jean. Ces deux motions de troisième
lecture sont-elles adoptées?
Adopté.
M. Samson: Je vous remercie de ne pas avoir fait de "filibuster"
à l'Opposition.
M. Roy: J'allais dire, étant donné qu'il n'y a eu
aucune discussion sur le premier projet de loi que j'ai présenté
à l'Assemblée nationale, cela va m'encourager.
M. Levesque: II y aurait deux corrections à apporter,
très brèves, par le ministre des Affaires municipales.
Amendements au projet de loi privé no
180
M. Goldbloom: M. le président, la semaine dernière,
nous avons adopté la troisième lecture du projet de loi
concernant la ville de Longueuil. Une erreur s'est glissée, qui nous a
échappé et que je dois corriger, parce qu'elle est importante
C'était l'intention de la commission parlementaire d'exiger que
l'acquisition, par la ville de Longueuil, de certains terrains sur le bord du
fleuve soit assujettie à l'approbation du gouvernement et plus
particulièrement à celle du ministre des Richesses naturelles. Ce
texte n'a pas été reproduit dans le rapport ni donc dans le texte
de troisième lecture. Pour cette raison, M. le Président, je suis
obligé de demander, pour quelques instants, la révocation de
l'ordre de troisième lecture pour faire cette correction. * Elle
paraît à la fin de l'article 6 qui se lit présentement:
"Cet article devient en vigueur 30 jours après sa publication dans la
Gazette officielle du Québec. " Il faudra insérer, à la
place de cet alinéa, ce qui suit: "Le présent article
a effet 30 jours après sa publication dans la Gazette officielle
du Québec par le ministre des Richesses naturelles". Et j'aimerais
ajouter "et le ministre de l'Environnement".
Le Président: Est-ce que cette motion de révocation
de l'ordre de troisième lecture est adoptée?
M. Léger: Adopté.
Le Président: Est-ce qu'on peut faire les écritures
de la commission plénière pour apporter cette modification?
Rapport et adoption du rapport de la commission plénière,
adopté? Adopté. Troisième lecture?
M. Levesque: Adopté. Le Président:
Adopté.
M. Goldbloom: M. le Président, il paraît qu'il y a
eu une autre omission et je pourrais fournir le texte. L'article 7 de ce projet
de loi a été omis et il se lit comme suit: "L'article 22 du
chapitre I0I des lois de I97I est modifié par le remplacement, à
la deuxième ligne du deuxième alinéa, des mots
"président du comité exécutif" par le mot "maire". C'est
une correction d'une...
M. Burns: Est-ce que c'est le même projet de loi?
M. Goldbloom: Oui, le même projet de loi. Je l'ai
découvert, je m'excuse, M. le Président.
Le Président: II faudrait mettre ça ensemble, la
révocation de l'ordre des écritures de la commission
plénière et la nouvelle troisième lecture.
Pendant que je suis debout, je crois qu'il y aurait une petite
correction de détails à apporter. On me dit qu'hier, en ce qui
concerne la première lecture du projet de loi de la ville de Laval, la
première lecture a été adoptée...
Une Voix:...
Le Président: Non, pas directement, mais ce qui
m'intéresse c'est le respect du règlement. L'autre jour le
rapport du greffier en loi était resté en suspens. Il disait que
les avis étaient réputés etc. mais on me dit qu'il n'est
pas question d'adopter ce projet de loi aujourd'hui et il est reporté
pour étude durant l'intersession et que les avis seront conformes
maintenant parce qu'ils seront publiés de nouveau, d'ici quelques
semaines. Mais si on veut que notre projet de loi soit bon et que toutes les
étapes suivent les prescriptions du règlement, il faudrait que ce
rapport du greffier en loi concernant ce projet de loi soit adopté.
Une Voix: Agréé. M. Levesque:
Agréé.
Le Président: Ce rapport est adopté.
Amendements au projet de loi privé no
I9I
M. Goldbloom: M. le Président, il y a une autre
révocation temporaire que je suis obligé de vous demander, il
s'agit du projet de loi no I9I, Loi modifiant la Loi de la communauté
urbaine de Montréal. Il s'agit d'un changement de date, c'est à
l'article 16 où paraît la date du 30 juin et il faudrait la
remplacer par celle du 31 août. C'est l'article qui donne effet à
l'article 9 du même projet de loi qui oblige les municipalités
à augmenter de $0. 40 à $0. 60 le surtaxe sur les immeubles d'une
valeur de plus de $100, 000.
Il faut modifier la date parce que le conseil municipal de la ville de
Montréal ne siège pas normalement pendant l'été.
Comme il n'y aura pas moyen pour la ville de Montréal d'agir selon la
loi que nous aurons adoptée avant le 31 août, donc il faut changer
la date du 30 juin pour celle du 31 août.
M. Levesque: Adopté.
M. Léger: Est-ce que le ministre veut dire que si ce
n'était pas adopté, cela obligerait la ville de Montréal
à avoir une séance durant l'été?
M. Goldbloom: Nous obligerions la ville de Montréal
à tenir une séance d'ici lundi soir prochain, M. le
Président.
M. Léger: Pas durant l'été. D'accord. M. le
Président, on avait la tentation d'obliger la ville de Montréal,
selon un voeu de l'opposition au conseil municipal de Montréal, de
siéger non seulement selon les voeux du maire, mais selon les voeux des
citoyens, du Ralliement.
M. Levesque: Adopté.
Le Président: II s'agit d'une révocation
également, je crois. C'est un changement qui a été
apporté après, ce n'est pas une erreur. C'est un changement de
fond, une révocation. Quel est le numéro de ce projet de loi?
M. Levesque: No 191.
Le Président: Révocation de l'ordre de
troisième lecture du projet de loi no 191, formation de la commission
plénière, écriture, adoption du rapport de la commission
plénière et nouvelle troisième lecture du projet de loi no
191. Cette motion est-elle adoptée?
M. Levesque: Adopté. Le Président:
Adopté.
Amendement au projet de loi privé no
186
M. Tetley: M. le Président, il y a une petite correction
à la loi no 186, à la demande du député
de Lafontaine, afin qu'il y ait un nom français à une
certaine compagnie, Estimauville Landing Inc. Je voudrais insérer, avant
l'article 4, qui est renuméroté 5, l'article suivant: 4. Le nom
de la coopérative est Environnement Estimauville Inc., Estimauville
Landing Inc.
M. Léger: Je remercie le ministre d'accepter de franciser
une compagnie. D'accord.
Le Président: Ordre de révocation de
troisième lecture, motion de révocation de troisième
lecture du projet de loi no 186, adopté. Formation de la commission
plénière, écriture de ce changement de nom
francisé, proposé par l'honorable ministre des Institutions
financières et appuyé par l'honorable député de
Lafontaine. Adoption du rapport de la commission plénière et
nouvelle troisième lecture du projet de loi no 186. Cette motion
est-elle adoptée?
Une Voix: Adopté.
Rapport sur les projets de loi privés nos 100
et 193
M. Levesque: Merci, M. le Président. Rapport du greffier
en loi sur les projets de loi privés.
Rapport du greffier relativement au bill no 100, Loi modifiant la charte
de la ville de Montréal, projet déposé au
secrétariat des commissions et conforme aux avis. Les avis ont
été publiés les 11 et 18 juin dans le Devoir, les 13 et 21
juin dans la Gazette de Montréal. Au 7 juin, aucun avis n'a
été publié dans la Gazette officielle du Québec.
Les avis qui ne sont pas encore publiés devront l'être
incessamment. Il n'y a pas lieu de suspendre les règles de pratique.
Deuxièmement, M. le Président, projet de loi no 193, Loi
refondant la charte de la cité de Hull, publication d'aucun avis n'a
encore été portée à votre connaissance. Les avis
devront être publiés incessamment. Il n'y a pas lieu de suspendre
les règles de pratique. Ces projets de loi, en effet, seront
étudiés éventuellement et, à ce moment, je
m'imagine bien que les avis auront été donnés en bonne et
due forme et en temps opportun.
Reçu et agréé.
Le Président: Rapport déposé.
M. Burns: Agréé.
Le Président: Le rapport est adopté.
M. Levesque: M. le Président, je propose maintenant que
trois commissions siègent...
M. Burns: M. le Président, est-ce que je peux...
M. Levesque: Le ministre des Affaires sociales me parle de prise
en considération du projet de loi no 88.
M. Burns: On n'a pas d'objection à cela.
M. Levesque: Est-ce qu'on peut s'en occuper tout de suite, M. le
Président?
Le Président: Quel article?
M. Levesque: Cela paraît à la page 6 du feuilleton,
troisième paragraphe, projet de loi no 88.
Le Président: Adoption du rapport. Qui est le
rapporteur?
M. Levesque: Le député de Taschereau
Projet de loi no 88 Rapport de la commission
Le Président: Le député de Taschereau
propose l'adoption du rapport de la commission permanente des affaires sociales
qui a étudié, après la deuxième lecture, le projet
de loi no 88, Loi modifiant la Loi de la protection de la santé
publique.
Cette motion est-elle adoptée?
M. Burns: Adopté.
Le Président: Est-ce qu'il y a lieu de faire la
troisième lecture?
M. Levesque: Troisième lecture.
Troisième lecture
Le Président: Le ministre des Affaires sociales propose la
troisième lecture du projet de loi no 88, Loi modifiant la Loi de la
protection de la santé publique.
Cette motion est-elle adoptée?
M. Levesque: Adopté. Le Président:
Adopté.
M. Levesque: M. le Président, est-ce qu'on veut faire une
intervention? On pourrait la remettre à deux heures également,
l'intervention. Est-ce qu'il y a une intervention?
M. Samson: Oui.
M. Levesque: Alors on va la remettre, dans ce cas. On va demander
que ce soit remis avant les votes qui seront pris. Est-ce que vous allez
demander un vote sur le projet de loi?
M. Roy: Oui.
M. Levesque: A ce moment-là, peut-être qu'on
pourrait entendre le député de Rouyn-Noranda, à la
reprise, avant la série de votes qui seront pris. D'accord? Parce que
nous devons aller en commission immédiatement.
M. Samson: A moins que le leader puisse me donner des
explications quant aux autres travaux. Peut-être que cela pourrait
modifier...
M. Levesque: Nous allons en commission. Il y a trois commissions.
En Chambre, nous allons continuer cependant. Nous allons prendre le projet de
loi au nom du ministre de l'Education et, ensuite, le budget
supplémentaire par le ministre des Finances. Nous allons essayer
d'ajourner vers une heure pour reprendre vers 14 h 30, si le
député de Johnson est d'accord.
M. Bellemare (Johnson): Cela me va. M. Levesque: Oui.
M. Bellemare (Johnson): Je n'ai pas de consul aujourd'hui!
M. Levesque: Pas de consul aujourd'hui! Le député
de Rouyn-Noranda pourra donc faire son intervention...
M. Samson: Peut-être que cela va me poser certains
problèmes parce que je ne sais pas au juste à quelle heure je
pourrais faire l'intervention et je devrai m'absenter cet après-midi.
Alors si on m'accorde cinq minutes...
M. Levesque: C'est parce que... M. Samson: Trois minutes.
M. Levesque: D'accord, allez-y. M. Burns: Go!
M. Camille Samson
M. Samson: M. le Président, j'aurais évidemment
aimé avoir beaucoup de temps à ma disposition mais il y a les
circonstances. On doit comprendre aussi qu'il y a d'autres projets de loi
importants qui seront amenés aujourd'hui, dont un qui est annoncé
par le ministre de la Justice qui devra absolument être adopté
aujourd'hui, pour rendre de grands services à une partie de la
population locataire. Evidemment, je me résumerai à quelques
remarques pour vous souligner une fois de plus notre oposition au projet de loi
no 88, Loi de la protection de la santé publique.
Dans ce projet de loi de la santé publique, on retrouve des
dispositions pour les studios d'esthétique, certaines dispositions pour
la crémation des cadavres, M. le Président et, en disant
cela, je ne vous regarde pas et d'autres dispositions pour la fluoration
de l'eau potable.
On a eu peine à différencier la fluoration de l'eau de
consommation et la crémation des cadavres tellement les deux sujets se
rapprochent parfois quant aux différentes expertises que nous avons eues
devant la commission parlementaire par des gens qui étaient pour et des
gens qui étaient contre la fluoration.
M. le Président, nous ne sommes pas convaincus que cette mesure
soit une bonne mesure. Non seulement nous ne sommes pas convaincus de cela mais
plusieurs experts nous ont convaincus que la fluoration des eaux de
consommation pouvait même constituer un danger grave pour la santé
de la population. Lorsqu'il y a un doute de danger grave pour la santé
de la population, je pense que nous n'avons pas le droit d'imposer une telle
mesure.
A l'appui de nos revendications, à l'appui de notre
argumentation, nous avons utilisé souvent des expertises du professeur
Schatz, de la Temple University de Pennsylvanie. Je n'ai pas eu l'occasion de
le citer en deuxième lecture, ni à la commission parlementaire,
hier, car j'avais d'autres personnages importants à citer, dont le maire
Drapeau. Mais je m'en voudrais de laisser passer cette troisième lecture
sans citer une expérience qui a été faite par le
professeur Schatz, au Chili, sur une période de dix ans. Cette
expérience qui a été faite à ce moment-là,
M. le Président, a déterminé, d'après les
statistiques officielles du ministère de la Santé du Chili, que
dans deux villes qui sont très rapprochées...
La mémoire me manque, je ne peux pas nommer les villes mais j'ai
cela dans mes rapports. Si je pouvais être plus long, je vous ferais part
du rapport au complet; je pense qu'il est assez important de considérer
que, de ces expertises faites dans ces deux villes, il y a eu, sans l'ombre
d'un doute... Il s'agit, M. le Président, de Curico et de San Fernando,
une ville fluorée l'autre non fluorée. Dans les mêmes
circonstances, des villes semblables, sur une période de dix ans, il y a
eu augmentation du taux de mortalité infantile due à des cancers
gastriques.
Je n'ai pas l'intention d'entrer dans les détails puisque le
temps me manque et que je veux collaborer, évidemment, aux travaux de
cette Chambre. Mais je ne voulais pas laisser passer cela sans dire que cette
fluoration obligatoire que le gouvernement s'apprête à passer,
constitue définitivement, d'après des témoignages
d'experts, un danger pour la santé publique. C'est la raison pour
laquelle nous continuons à réclamer du ministre le retrait de
cette loi. S'il veut la troisième lecture, nous voterons contre la
troisième lecture.
Nous disons qu'un jour, il y aura d'autre monde au pouvoir que le Parti
libéral; ce jour-là, nous retirerons le projet de loi sur la
fluoration.
Le Président suppléant (M. Cornelller): Cette
motion de troisième lecture est-elle adoptée?
M. Levesque: Adopté.
M. Samson:... vote enregistré?
M. Levesque: Avec les autres votes, M. le Président.
Le Président suppléant (M. Cornellier): Le vote est
reporté à la reprise des travaux de la Chambre, cet
après-midi.
M. Lessard: Est-il question d'un vote? M. Bellemare
(Johnson):... présentement.
M. Levesque: Nous allons continuer, mais nous ajournerons
à 1 heure pour reprendre à
2 h 30, si tout le monde est d'accord. Cela donnera une heure trente
pour le déjeuner; nous reprendrons les travaux des commissions et de la
Chambre à 14 h 30.
M. Bellemare (Johnson): A cause des votes qui seront pris...
M. Levesque: Ils seront pris à 14 h 30. M. Bellemare
(Johnson): A 2 h 30? M. Levesque: Oui, à 14 h 30.
M. Bellemare (Johnson): Est-ce que ce ne serait pas aussi bien de
le faire à 2 heures, à cause de tout l'imbroglio des votes?
M. Levesque: Non. J'expliquerai à l'honorable
député pourquoi.
M. Lessard: J'aurais une suggestion à faire au leader
parlementaire. Tout d'abord, j'espère que l'on va déposer les
trois rapports que j'ai demandés de la part...
M. Levesque: C'est ce que je voulais appeler
immédiatement.
M. Lessard: Je vous soulignerais aussi que nous serions
consentants à prendre en considération le rapport du projet de
loi no 44, régler ce problème, et passer par la suite à la
troisième lecture.
M. Levesque: J'allais justement demander votre coopération
à ce sujet.
M. Lessard: Nous vous offrons notre collaboration.
M. Levesque: D'accord.
M. Toupin: M. le Président, je dépose les trois
documents demandés par le député de Saguenay, dont les
titres ont déjà été dits et signalés au
journal des Débats.
M. Levesque: Prise en considération du projet de loi no
44, M. le Président.
Le Président suppléant (M. Cornellier): Prise en
considération du rapport...
M. Bellemare (Johnson): II n'a pas le droit de faire ce qu'il
fait là.
Projet de loi no 44 Prise en considération du
rapport
Le Président suppléant (M. Cornellier: Prise en
considération du rapport concernant le projet de loi no 44, Loi sur
l'assurance-stabilisation des revenus agricoles. L'honorable
député de Saguenay.
M. Lessard: M. le Président, quelques mots très
brefs, si le leader parlementaire me permet deux ou trois minutes. Hier,
j'avais souligné, à l'article 8 du projet de loi no 44, que
j'allais exiger, de la part du ministre, une modification à cet article
et présenter un amendement, de telle façon que le gouvernement
puisse participer, au fonds d'indemnisation, à deux fois plus que la
participation de l'agriculteur. Je commence à constater qu'il est
quelquefois plus avantageux de discuter d'un projet de loi à la fin de
la session, parce que les oreilles des ministres sont beaucoup plus attentives
aux suggestions de l'Opposition puisque, ce matin, le ministre de l'Agriculture
nous apporte l'amendement suivant, à savoir que le gouvernement verse
à la commission, deux fois l'an, une contribution au moins égale
mais n'excédant pas 66 2/3 du montant global des cotisations qu'elle a
perçues.
Donc, je pense que c'est une victoire considérable pour le milieu
agricole. Je dois dire que j'avais appuyé ma motion sur deux faits,
à savoir que la Colombie-Britannique, dans sa loi de stabilisation des
revenus agricoles, payait les deux tiers du fonds d'indemnisation, et que le
gouvernement fédéral, lui aussi, dans sa Loi de stabilisation des
grains, payait les deux tiers du fonds d'indemnisation. Alors, cet amendement
est très important.
Au lieu d'obliger l'agriculteur à payer 50% du fonds
d'indemnisation, il paiera maintenant seulement 33 1/3%, alors que le
gouvernement participera à 66 2/3%.
Je souligne que le ministre a accepté cette proposition
d'amendement. Je souligne qu'il s'agit d'une victoire majeure et d'une
amélioration sensible du projet de loi.
M. Roy: Ce n'est pas pour provoquer mon bon ami, le leader du
gouvernement, mais, quand même, en me référant aux propos
du ministre, je dis qu'il s'agit d'un projet de loi extrêmement
important, pour lequel des amendements ont été proposés
par le ministre, à la suite des représentations que nous avons
faites en commission parlementaire.
On se rappellera que j'ai voté contre cette loi, en
deuxième lecture, et que j'avais été assez
sévère à l'endroit du ministre de l'Agriculture, pour dire
tout simplement qu'il s'agissait d'un prolongement de
l'assurance-récolte. Les deux amendements proposés par le
ministre ce matin, dont un stipule que la commission remettra à chaque
adhérent une copie certifiée du régime auquel il
participe, constituent une amélioration très grande du projet de
loi, puisque par cette disposition qui n'était pas prévue dans le
projet de loi original, cela commence à ressembler à un
régime d'assurance.
Je l'ai dit à la commission. Toute souscription d'assurance
comporte un engagement de la part de l'assureur vis-à-vis de
l'assuré et nécessite un contrat. Or, en remettant une copie
à chaque adhérent, copie certifiée du régime auquel
il participe, dans laquelle les cotisations seront mentionnées et dans
laquelle les bénéfices du régime seront également
mentionnés, cela ressemble et respecte les normes
généralement admises dans le domaine de l'assurance.
II y a un deuxième point aussi qui la rend différente du
régime de l'assurance-récolte, c'est qu'il n'y a pas une
participation aussi grande de la part du gouvernement provincial au
régime de l'assurance-récolte. A la suite de la demande du
député de Saguenay, demande que j'ai appuyée, le
gouvernement a accepté de porter la contribution du gouvernement de la
province aux deux tiers, vis-à-vis d'un tiers de la part du cultivateur,
pour la personne qui adhère au régime.
Il s'agit là de mesures qui contribueront à permettre la
souscription de fonds gouvernementaux beaucoup plus grands qu'ils
n'étaient prévus au régime original, ce qui rend la loi
beaucoup plus acceptable qu'elle ne l'était lors de sa
présentation en deuxième lecture.
Même si j'ai voté contre ce projet de loi en
deuxième lecture, je dois dire, en toute objectivité, qu'il
s'agit là d'améliorations très importantes, qui rendent la
loi beaucoup plus acceptable. Je vais voter en faveur en troisième
lecture. Je ne ferai pas d'intervention en troisième lecture, pour ne
pas déplaire à mon ami, le leader du gouvernement, j'ai voulu les
faire dans un tout, à ce moment-ci.
M. Levesque: Merci.
Le Président: Si je comprends bien, le ministre propose
une augmentation de deniers publics. Il faudrait qu'il nous déclare que
le lieutenant-gouverneur recommande à l'Assemblée l'adoption de
ces den iers. Est-ce exact?
M. Toupin: C'est exact. Le lieutenant-gouverneur a pris
connaissance de cet amendement, il en recommande l'étude à
l'Assemblée.
M. Roy: II a communiqué avec lui à 3 h 30 ce
matin.
Le Président: Le ministre propose les amendements dont
vous avez pris connaissance. Ces amendements sont-ils adoptés?
M. Roy: Adopté.
Le Président: Malheureusement, je dois rejeter
l'amendement du député de Saguenay, à moins qu'il ne le
retire, parce qu'il n'avait pas le droit de proposer une augmentation de
deniers.
M. Lessard: Je le retire, puisqu'il s'agit d'une autre
proposition semblable de la part du ministre. Je suis d'accord sur l'article
64.
Le Président: Adoption du rapport de la commission qui a
étudié le projet de loi article par article. Cette motion
d'adoption du rapport est-elle adoptée?
Troisième lecture
Le Président: Le ministre propose la troisième
lecture du projet de loi no 44, Loi sur l'assurance-stabilisation des revenus
agricoles. Cette motion est-elle adoptée?
M. Levesque: Adopté.
M. le Président, il y aura dépôt d'un projet de loi
no 48, par le ministre de la Justice.
Projet de loi no 48 Première lecture
Le Président: De consentement, le ministre de la Justice
propose la première lecture de la Loi sur le mode de paiement du service
d'électricité dans certains immeubles. Cette motion de
première lecture est-elle adoptée?
M. Roy: Adopté.
Le Secrétaire adjoint: Première lecture de ce
projet de loi. First reading of this bill.
M. Levesque: Deuxième lecture, M. le Président.
Deuxième lecture
Le Président: De consentement, le ministre propose la
deuxième lecture du projet de loi no 48, Loi sur le mode de paiement du
service d'électricité dans certains immeubles. Cette motion de
deuxième lecture est-elle adoptée?
M. Burns: M. le Président, simplement une chose pour vous
dire que nous voterons en faveur. Nous donnerons notre consentement à ce
projet de loi qui, à toutes fins pratiques, répond à une
des réclamations que nous avions déjà faites, lors de
l'examen, entre autres, des projets de loi concernant les relations entre
locataires et locateurs. Je pense que c'est un bon projet de loi. Il
rétablit un certain nombre de choses, entre autres le fait que le
locataire n'a pas à payer, dans le fond, pour l'incurie de son locateur
dans certains cas et particulièrement dans les cas que nous avions
cités au ministre de la Justice. Je sais gré au ministre de la
Justice, de s'être rendu en partie à notre demande
là-dessus.
Le Président: Cette motion de deuxième lecture
est-elle adoptée?
M. Léger: Adopté.
Le Secrétaire adjoint: Deuxième lecture de ce
projet de loi. Second reading of this bill.
Le Président: Est-ce qu'il y a consentement pour que l'on
fasse les écritures de la commission plénière?
M. Burns: J'ai une question au ministre sur un article
simplement. Peut-être qu'on peut le faire de façon informelle. A
l'article 12, M. le Président, on
voit que le texte se lit comme suit: Dès le prononcé du
jugement, le montant visé dans l'article 11 appartient de droit au
fournisseur, c'est-à-dire au fournisseur d'électricité, ne
peut être saisi par les tiers et ne peut être affecté par
les droits des tiers résultant d'un privilège, d'une
hypothèque ou d'une convention quelconque. Je m'attache aux mots
"privilège" et "hypothèque".
En somme, ce que nous créons par l'article 12, c'est un nouveau
privilège qui précède, quant au montant du loyer, les
droits du créancier hypothécaire ou du créancier
privilégié. Est-ce que le ministre a demandé c'est
cela ma question l'avis de l'Office de révision du code civil sur
une telle mesure? Je pense qu'elle implique beaucoup, c'est-à-dire qu'on
crée un nouveau privilège, on fait passer le fournisseur
d'électricité, qui n'a aucun privilège en vertu de notre
droit actuel, avant ceux qui déjà ont des privilèges, une
hypothèque ou des créances privilégiées.
M. Choquette: M. le Président, je n'ai pas eu le temps de
consulter l'Office de révision du code civil. Peut-être que ceci
aurait été préférable mais, dans la période
actuelle, il ne m'a pas été permis de faire les consultations sur
ce sujet. Cependant, j'ai considéré la question soulevée
par le député de Maisonneuve. Les personnes qui pourraient
être affectées par l'article 12 seraient principalement les
créanciers hypothécaires qui ont, en vertu de leurs
créances hypothécaires, une cession des loyers en cas de
défaut de paiement de la créance hypothécaire par le
propriétaire.
Or, il me semble que si les locataires sont maintenus dans les lieux et
continuent à payer leur loyer, ceci est à l'avantage des
créanciers hypothécaires. Autrement, si la situation ne devait
pas être réglementée par la loi actuelle, devant une
coupure d'électricité faite par Hydro-Québec par exemple,
les locataires seraient justifiés de quitter les lieux et de cesser de
payer leur loyer. Je pense que tout le monde va trouver son compte dans cette
solution.
M. Levesque: Adopté.
M. Burns: L'explication du ministre me satisfait, M. le
Président.
Le Président: Ecritures de la commission
plé-nière sur le projet de loi no 48. Nous sommes rendus aux
écritures de la commission plénière. Si vous avez un mot
à dire...
M. Samson: Ah! M. le Président, au moins je ne serai pas
monté en haut pour rien pour aller chercher mon dossier. C'est un projet
de loi qui, je pense, s'impose. Nous l'avions déjà
revendiqué au nom de l'Association des locataires du Québec
métropolitain et d'autres associations de locataires.
C'est un problème qui se pose par le fait que certains
propriétaires d'édifices à logements multiples oubliaient
de payer leurs factures d'électricité,
l'électricité pouvant ainsi être coupée, ce qui
portait préjudice à des locataires qui avaient entièrement
payé leur loyer.
Un premier pas a été fait l'an passé par un
amendement à la loi traditionnelle de la protection des locataires,
celle de la Régie des loyers. Je pense que malgré que nous
n'ayons pas le temps, aujourd'hui, de faire une étude exhaustive du
projet de loi qui nous est présenté, il me paraît qu'il n'y
a rien de mauvais dans le projet de loi.
Le principe même de la protection du locataire, évidemment,
est un principe que nous devons accepter dans les circonstances, compte tenu de
l'expérience que nous avons connue.
Je n'ai pas même eu le temps puisque cela se fait vite ce
matin de parcourir tout le projet de loi encore. Mais il y a une
question qui se posait dans ma tête. Puisqu'on a des obligations
vis-à-vis des propriétaires, puisque les juges pourront,
dorénavant, permettre qu'une partie du loyer, entre 15% et 25%, soit
donnée pour les comptes d'électricité et, ainsi, ne pas
couper l'électricité, je voulais savoir s'il y avait
également une obligation, pour Hydro-Québec, de ne pas couper
l'électricité en aucune circonstance. Je m'aperçois
qu'à l'article 20 nous retrouvons ce que je cherchais.
C'est un peu tard, le ministre aurait dû nous apporter cela un peu
avant, on aurait pu faire un débat un peu plus long, qui nous aurait
peut-être amené sur d'autres avenues qui auraient
été utiles pour des débats futurs et des
améliorations aux futures lois concernant les propriétaires et
les locataires. Mais dans les circonstances, même si on ne peut pas faire
un débat de fond, il reste que cela s'impose parce qu'il n'y a plus de
protection aujourd'hui pour les locataires, les effets de la loi 80, si je me
rappelle bien, étant déjà devenus désuets. Nous
allons voter en faveur de ce projet de loi.
Commission plénière et troisième
lecture
Le Président: Ecritures de la commission
plénière et adoption du rapport de la commission
plénière sur le projet de loi no 48.
L'honorable ministre propose la troisième lecture du projet de
loi no 48, Loi sur le mode de paiement du service de
l'électricité dans certains immeubles. Cette motion est-elle
adoptée?
M. Burns: Adopté.
M. Levesque: Je fais motion, avec le contentement de la Chambre,
pour que les commissions suivantes siègent immédiatement. Au
salon rouge, la commission du travail, de la main-d'oeuvre et de l'immigration,
pour la poursuite, article par article, du projet de loi no 52, Loi de
l'indemnisation de certains employés dans les exploitations de mines et
de carrières. A la salle 8I-A, la commission de la justice pour la
poursuite de l'étude, article par article, du projet de loi no 50,
Charte des droits et libertés de la personne. A la salle 9I-A, la
commission parlementaire de l'Assemblée nationale pour étudier le
cas relevant de l'Assemblée nationale
qui lui a été soumis et déféré
relativement à une accusation portée par le ministre de
l'Immigration.
M. Burns: Je suis d'accord à donner mon consentement. Je
voudrais simplement, avant qu'on adopte la motion, qu'on nous fasse la
précision concernant les travaux qui auront lieu en Chambre parce que
je le mentionne tout de suite ce sera le député de
Lafontaine qui aura à discuter des crédits supplémentaires
et de la loi...
M. Levesque: On commencera par l'article 5 et l'on ira à
l'article 1.
M. Burns: Parfait. C'est le député de
Lafontaine.
Le Président: Est-ce que cette motion, pour la tenue des
séances de trois commissions, est adoptée?
M. Burns: Adopté.
M. Tetley: M. le Président, une directive. La commission
des institutions financières?
Le Président: Cette motion est adoptée et ces trois
commissions peuvent siéger immédiatement.
M. Levesque: Article 5.
Projet de loi no 54 Deuxième lecture
Le Président suppléant (M. Cornellier): L'honorable
ministre de l'Education propose la deuxième lecture du projet de loi no
54, Loi modifiant la Loi de l'instruction publique.
M. Cloutier: Cet amendement a pour objet principal de permettre
l'application d'une mesure d'allégement fiscal annoncée dans le
discours du budget. Il s'agit, par conséquent, d'une concordance
analogue à celle qu'a dû apporter le ministre des Affaires
municipales. Il a pour objet secondaire de fonder, sur cet article de la Loi de
l'instruction publique, le redressement que les commissions scolaires font
subir aux rôles d'évaluation municipaux pour les porter à
la valeur réelle.
On se souviendra qu'en plus d'annoncer une réduction du taux
normalisé de l'impôt foncier scolaire de $1. 25 à $1. 05
des $100 d'évaluation le ministre des Finances, dans son discours du
budget, annonçait également que l'utilisation des facteurs de
correction, par rapport à l'évaluation municipale, devrait
être telle que le résultat n'amènerait pas une hausse de
plus de 10% de l'évaluation d'un immeuble donné comparativement
à 1974/75.
Cette mesure me paraît éminemment souhaitable. En effet, au
cours des récentes années, il est souvent arrivé que les
ajustements en question, à cause de l'inflation des valeurs
immobilières, ou à cause de la sous-évaluation
antérieure des pro- priétés concernées, annulaient
les diminutions d'impôt foncier scolaire, par ailleurs consenties,
grâce à une réduction du taux normalisé, ou
même provoquaient une augmentation du compte de taxe scolaire,
malgré une baisse du taux normalisé.
Ces situations ont fait croire à tort que les commissions
scolaires se servaient de mécanismes de redressement pour augmenter le
rendement de l'impôt foncier scolaire, malgré une baisse du taux
de taxation. L'application d'une limite maximum au facteur de redressement, tel
que suggéré par le ministre des Finances, aura aussi pour effet
d'étaler sur quelques années les corrections nécessaires
à certains rôles d'évaluation et de limiter à une
augmentation acceptable le redressement des rôles effectué
annuellement pour tenir compte de l'inflation.
De plus, le redressement que les commissions scolaires font subir aux
rôles d'évaluation municipaux vise à rendre l'effort fiscal
pour fins scolaires comparable à la grandeur du territoire
québécois. Dans la version actuelle de la Loi de l'instruction
publique cette opération se fonde sur l'article 373, pour les
commissions scolaires dont les rôles municipaux d'évaluation ne
sont pas comparables entre eux, et sur le pouvoir du ministre de l'Education de
déterminer le montant de la subvention d'équilibre
budgétaire, pour les commissions scolaires où les rôles
municipaux sont comparables sans être à la valeur réelle.
Pour faire disparaître toute ambiguïté, pour éviter
toute confusion, il m'a paru souhaitable d'apporter les amendements à
l'article 373 dont fait état le projet de loi no 54.
Le Président suppléant (M. Cornellier): Le
député de Lafontaine.
M. Marcel Léger
M. Léger: M. le Président, la modification
apportée par le projet de loi no 54, modifiant l'article 373 de la Loi
de l'instruction publique, est la preuve flagrante de l'avortement de la
politique municipale pour l'uniformisation de l'évaluation
foncière, et la preuve flagrante que cette réforme
préconisée et recommandée par la commission
Bélanger d'une évaluation foncière uniforme, basée
sur la valeur réelle à travers tout le Québec, est un
échec lamentable. Nous avons la preuve aujourd'hui que la politique du
gouvernement en matière d'évaluation foncière est un
échec total.
M. le Président, la loi 48 qui nous avait amené la refonte
des mesures d'évaluation foncière obligeant toutes les
municipalités du Québec à avoir un régime
d'évaluation scientifique basé sur la valeur réelle et une
uniformisation à travers tout le Québec, pour rendre justice
à tous les propriétaires québécois, a
été absolument manquée et la preuve que cette
réforme, qui a continuellement tardé à venir, qui
était urgente, qui avait été recommandée par la
commission Bélanger, est un échec. Et la loi
présentée aujourd'hui par le ministre de l'Education est un aveu
de l'échec de cette réforme. Nous nous demandons aujourd'hui
quand cette réforme de l'évaluation foncière au
Québec va être faite, puisqu'on sent qu'on a tout simplement fait,
aujourd'hui, un "patchage".
Cela semble grave, ce que j'avance là, que cette réforme a
été avortée et que c'est une faillite. C'est même
une gifle du ministre de l'Education au ministre des Affaires municipales.
C'est une gifle flagrante, parce que cela démontre que le ministre des
Affaires municipales n'a pas su faire cette réforme en profondeur et que
le ministre de l'Education, ne pouvant plus attendre, a été
obligé de régler lui-même le problème. C'est comme
si le ministre des Affaires municipales se faisait dire par le ministre de
l'Education: Ecoute, tu ne peux pas la faire la réforme, moi je ne peux
plus attendre, on va "patcher" cela pour le moment, mais il faut
fonctionner.
M. le Président, je pense qu'il est normal que la population soit
au courant qu'un petit amendement qui semble anodin, qui semble un amendement
technique, démontre clairement le manque de coordination et de
volonté politique de ce gouvernement.
Les municipalités à travers le Québec ont des
évaluations basées sur toutes sortes de systèmes, sur
toutes sortes de méthodes. La loi no 48 permettait au ministre de mettre
de l'ordre dans les évaluations foncières dans le Québec.
Le ministre n'a pas su le faire, n'a pas eu le courage de sanctionner les
articles lui donnant les moyens d'obliger les municipalités à
mettre de l'ordre dans ce fouillis administratif qu'est l'évaluation
foncière dans les municipalités.
M. le Président, la loi no 48 avait un article qui disait qu'on
abrogeait l'article 373 de la Loi de l'instruction publique. Qu'est-ce que
disait l'article 373 de cette loi? Il disait que les commissions scolaires
devaient prendre l'évaluation foncière des municipalités
et si elle n'était pas uniforme, à l'intérieur du
territoire d'une communauté scolaire, s'il y avait plusieurs
municipalités dans ce territoire et qu'elle n'était pas uniforme,
la commission scolaire devait la reprendre et uniformiser l'évaluation
foncière des territoires municipaux à l'intérieur d'une
commission scolaire et la faire à la valeur réelle. Comme on
annonçait à grand fracas que nous faisions dans tout le
Québec l'uniformisation de l'évaluation foncière, les
commissions scolaires n'avaient plus qu'à attendre qu'on leur
présente le rôle parfaitement uniformisé. Elles pouvaient
taxer là-dessus et même obtenir des baisses, des réductions
de taux au niveau scolaire en se disant que le manque à gagner qui
allait revenir en subventions du gouvernement permettrait justement d'avoir un
champ d'activité plus grand pour les municipalités au niveau des
revenus fonciers.
Mais cet article 373, qui devait être abrogé par la loi no
48, n'a pas été sanctionné. Aujourd'hui, les commissions
scolaires se voient prises avec le problème majeur de ne pas savoir
où aller. Le ministre de l'Education pense qu'il a tout
réglé, mais il n'a pas tout réglé. Il va falloir
qu'il nous explique tantôt comment adapter le discours du ministre des
Finances, qui disait justement qu'on annon- çait une baisse du taux de
$1. 25 à $1. 05, d'une part, à une affirmation du discours
inaugural, disant qu'il n'y aurait pas plus qu'une hausse de 10% sur
l'évaluation foncière comme taux maximum de plafond. Mais comment
faire cela? Est-ce que les paroles du ministre ont force de loi? Il y a des
problèmes majeurs.
Justement, les commissions scolaires ont eu des difficultés
à accepter ce fouillis, tant du côté municipal que de la
déclaration du ministre, dans la situation où elles doivent
régulariser cela. La Fédération des commissions scolaires
disait l'urgence de mettre de l'ordre dans le fouillis de l'évaluation
municipale pour fins d'impôt foncier, d'une part. Plus loin, on
démontrait justement le fait que des municipalités avaient
elles-mêmes des variantes dans l'évaluation de différentes
sortes de propriétaires dans une même municipalité, soit
les propriétaires de terrains vacants, les propriétaires de
résidences, les propriétaires de fermes, les propriétaires
de chalets, les propriétaires de commerces, les propriétaires
d'industries et autres, qui avaient tous, dans différentes
municipalités, des évaluations différentes.
Je pose la question au ministre de l'Education. Comment va-t-il faire
pour que les commissions scolaires puissent atteindre le plafond maximum de 10%
et en même temps amener une évaluation à sa valeur
réelle? Est-ce qu'on va faire cela d'une façon globale ou cas par
cas pour chacun des propriétaires dans les différentes
municipalités ou commissions scolaires? Les commissions scolaires ont
des problèmes parce que l'évaluation est différente d'une
municipalité à l'autre et aussi dans une même
municipalité, chaque groupe de propriétaires étant
évalué à un pourcentage différent de la valeur
réelle. Les commissions scolaires se posent des questions.
On se demande justement, puisque les commissions scolaires sont
assujetties à un taux de taxe foncière normalisée et
uniforme comme base de financement, puisque les commissions scolaires sont
obligées de prendre comme base d'imposition de la taxe foncière
le rôle d'évaluation préparé par l'autorité
municipale donc elles n'ont rien à faire là-dedans
puisque les commissions scolaires sont responsables du service public
d'éducation qui couvre un territoire différent de celui couvert
par les autorités municipales responsables de la confection des
rôles d'évaluation, puisque les commissions scolaires sont en
exercice, dans une très grande proportion, sur des territoires couvrant
plusieurs corporations ou parties de corporations, puisque les commissions
scolaires sont en droit d'avoir le revenu autonome nécessaire pour bien
représenter les parents de leur communauté locale, puisque les
commissions scolaires sont financées par l'impôt foncier pour plus
d'un demi-milliard de dollars, puisque les commissions scolaires sont
administrées conformément à un système qui permet
au gouvernement provincial de contrôler adéquatement les
subventions qu'il verse aux commissions scolaires, dans le respect de ses
obligations, sans donner prise aux décisions discrétionnaires,
parce que parfois,
puisque le ministère n'avait pas les moyens légaux
d'empêcher des réalisations d'évaluation foncière
dans les commissions scolaires et que les commissions scolaires ne mettaient
pas une évaluation selon un ordre uniforme et selon la valeur
réelle, si elles ne le faisaient pas et que le ministère n'avait
pas les pouvoirs légaux pour les obliger à le faire, il retenait
des subventions, donc des mesures discrétionnaires pour obliger les
commissions scolaires à agir d'une façon un peu plus
logique...
M. le Président, les commissions scolaires étaient bien
mal placées, là-dedans. Les commissions scolaires sont victimes
du défaut d'application intégrale de la Loi sur
l'évaluation foncière par la plupart des autorités
municipales, à cause de la faiblesse du ministre des Affaires
municipales, M. le Président. Considérant que le ministre des
Affaires municipales est responsable de l'application de ladite Loi sur
l'évaluation foncière, il faut remarquer que l'article 373 de la
Loi de l'instruction publique doit être appliqué afin de
réajuster les différents rôles municipaux sur la base de la
valeur réelle.
Comme, M. le Président, la Loi sur l'évaluation
foncière n'est pas appliquée par la majorité des
autorités municipales obligeant les commissions scolaires à faire
un travail de réajustement, comme les commissions scolaires n'ont pas
l'autorité juridique pour corriger les inégalités
existantes à l'intérieur des rôles d'évaluation
municipaux, comme l'article 7 de la Loi de l'évaluation foncière
n'a pas été appliqué par le lieutenant-gouverneur en
conseil qui réglementait la forme et le contenu du rôle, ainsi que
les méthodes et les normes, à cause de toute cela, c'est un
fouillis magistral. Même la loi qui est présentée
aujourd'hui, comme amendement, ne règle pas le problème en
profondeur, parce que si les commissions scolaires voient les rôles qui
leur sont donnés d'une façon différente dépendant
des régions du Québec...
M. le Président, le discours du ministre des Finances n'a pas
force de loi. Donc, M. le Président, les municipalités ne peuvent
pas établir un rôle d'évaluation tenant compte du maximum
de 10% parce qu'elles n'ont pas les outils pour le faire, elles n'ont pas le
personnel pour le faire, dépendant de la situation ou de la façon
dont elles ont une évaluation dans leurs commissions scolaires.
Prenons l'exemple, M. le Président, de détermination de
l'augmentation de l'évaluation. Est-ce que cela provient d'une
modification? Si on prend cela cas par cas, M. le Président, est-ce
qu'une maison est évaluée d'une façon supérieure
une année parce qu'il y a eu une modification uniquement à
l'évaluation générale ou est-ce parce que la maison
elle-même a augmenté de valeur parce qu'on a fait des
améliorations sur cette maison? Ou est-ce qu'il y a une nouvelle
construction sur un terrain? A cause de ces trois situations bien
différentes, cela amène comme conséquence que les
commissions scolaires ne peuvent pas, avec les informations qu'elles
reçoivent des municipalités, augmenter l'évaluation selon
la valeur réelle et en tenant compte du maximum de 10% et en tenant
compte de l'uniformisation. Elles ne peuvent pas le faire, parce que le nouveau
rôle d'évaluation municipale, si c'est un nouveau rôle,
l'évaluation municipale, cette année, M. le Président,
l'évaluation y est globale et sans comparaison aux années
antérieures.
Comment voulez-vous que les commissions scolaires puissent faire une
nouvelle évaluation basée sur le nouveau rôle
d'évaluation municipal qui leur est donné, puisqu'il n'y a aucune
comparaison avec les années antérieures, si c'est un rôle
qui n'est pas scientifique qui est encore en vigueur? Dans ces rôles,
n'apparaît aucune information quant aux modifications
apportées.
Dans les municipalités qui possèdent un rôle
scientifique depuis plusieurs années c'est une minorité
le certificat d'évaluation est tenu à jour. Il faudrait
étudier chaque cas à la pièce; les commissions scolaires
et les municipalités ne possèdent pas le personnel
nécessaire pour effectuer ce travail additionnel. De plus, il serait
impossible de satisfaire aux délais d'imposition fixés par le
ministre.
Alors, si la commission scolaire se dit: On va réexaminer
l'évaluation foncière de notre territoire basée sur une
valeur globale; si les commissions scolaires disent: Chez nous, toutes les
propriétés sont évaluées à peu près
à 65%, donc nous augmenterons de 35% la valeur totale; si on fait cela,
si on se base sur la moyenne de l'évaluation foncière de
l'ensemble d'un territoire scolaire, il arrivera des injustices. Prenez la
région de la corporation municipale de Noranda, le territoire de la
Commission régionale du cuivre. Les terrains vacants sont
évalués à 19%, les résidences à 28%, les
fermes à 28% de la valeur réelle, les chalets à 28%, les
commerces à 57% et l'industriel à 56%.
Si on décide de faire une évaluation globale et qu'on
dise: Nous allons augmenter cela du double, eh bien! les commerces qui sont
déjà évalués à 57%, si on double, on
dépasse la valeur réelle; c'est injuste pour les commerces. Si
les terrains vacants et les résidences sont évalués
à 19% et à 28% et qu'on double pour eux, ce sera une injustice
pour les commerces et les industries, car ils sont plus bas que la valeur
réelle.
Si on se base sur une augmentation ou une uniformisation à la
valeur réelle globale, c'est une injustice pour chacun des
propriétaires si l'évaluation est inégale à
l'intérieur d'un même territoire d'une commission scolaire.
Si on le fait d'une façon particulière, les commissions
scolaires et les municipalités n'ont pas le personnel voulu pour faire
une évaluation locale. Alors, comment arriverez-vous à rendre
logique et réalisable les affirmations du ministre des Finances qui,
lui, disait qu'on ne devrait pas augmenter de plus de 10%? Si,
déjà, il y a des gens qui ont augmenté, par une
amélioration, la valeur de leur maison, cela augmentera
déjà la valeur municipale; cela peut même dépasser
le 10%. Alors, comment établir un maximum de 10%?
C'est la raison pour laquelle nous pensons que, dans le cas d'une
refonte globale du rôle d'évaluation d'une municipalité,
l'augmentation de l'évaluation peut provenir d'une modification à
la propriété, donc difficulté d'en établir le
montant.
Si l'augmentation de l'évaluation peut toucher certaines
propriétés qui étaient sous-évaluées par
rapport à d'autres, on maintient l'inégalité dans
l'évaluation et l'imposition de ces propriétés. Les
propriétaires des propriétés évaluées
à leur juste valeur, eux, sont pénalisés.
Je termine sur la conclusion suivante: La présentation de ce
petit article anodin de la loi no 54, qui veut amender l'article 373, est une
preuve flagrante de la faillite de la politique d'uniformisation des
évaluations municipales au Québec et de la continuation d'un
fouillis causé par le manque de leadership du ministre qui n'a pas su
établir et faire adopter sa loi, la faire sanctionner, la mettre en
vigueur, permettant que l'objectif de la loi no 48, qui était
d'uniformiser les rôles d'évaluation au Québec et
d'évaluer chacun des propriétaires selon la valeur réelle,
soit réalisé.
Comme cela n'a pas pu être fait, que les articles de la loi no 48,
la Loi de l'évaluation foncière, n'ont pas été
sanctionnés, le ministre de l'Education est obligé, aujourd'hui,
de venir donner un soufflet au ministre des Affaires municipales en lui disant:
Vous n'avez pas pu régler le problème du fouillis de
l'évaluation foncière pour toutes les municipalités du
Québec, au niveau de l'Education, nous ne pouvons plus attendre. Les
commissions scolaires sont prises avec ce problème. Il faut le
régler. Comme vous n'avez pas abrogé l'article 373 de la Loi de
l'instruction publique, je suis obligé de corriger l'article 373 pour
permettre à mes commissions scolaires de faire une évaluation
uniformisée et conforme à la valeur réelle.
C'est la première constatation de l'échec de la politique
d'uniformisation de l'évaluation foncière au niveau municipal au
Québec.
La deuxième constatation est que le ministre de l'Education n'a
pas trouvé de moyens pour que les affirmations du ministre des Finances
soient réellement réalisables dans les faits, puisque, pour que
l'évaluation soit uniformisée mais ne dépasse pas le
plafond d'une augmentation de 10%, tel qu'annoncé par le ministre,
permettant de faire baisser le taux de $1. 25 à $1. 05, pour que ce soit
appliqué, pour permettre que les commissions scolaires reçoivent
des subventions supplémentaires, cette base ne peut pas être faite
de façon précise. Actuellement, les commissions scolaires
s'arrachent les cheveux, parce qu'elles ne savent pas comment régler ce
problème. Ce n'est pas avec l'article 373 qu'on va régler le
problème, puisqu'on le fait par règlement, actuellement, et que
cela ne permet pas réellement aux municipalités de le
régler, puisqu'elles n'ont que deux choix, soit faire une
évaluation globale du rôle de leurs commissions scolaires, soit
une évaluation locale.
Dans les deux cas, elles sont devant un mur, devant une
difficulté majeure. J'attends, à l'occasion de la commission
plénière, que le ministre nous explique comment on va pouvoir
ramener cette évaluation à la valeur réelle, tout en
respectant le problème de ceux qui sont évalués d'une
façon inégale dans les municipalités; deuxièmement,
il y a le fait que les commissions scolaires ne sont pas outillées en
personnel pour faire l'éva- luation propriété par
propriété, dans des commissions scolaires qui, elles, sont
évaluées d'une façon différentes dans des centaines
de municipalités.
Je termine là-dessus et j'espère que le ministre va me
donner des explications tantôt.
Le Président: Le ministre des Affaires municipales.
M. Victor Goldbloom
M. Goldbloom: M. le Président, je n'avais pas l'intention
d'intervenir au sujet de ce projet de loi, mais la folie furieuse du
député de Lafontaine m'y oblige.
Le député de Lafontaine est sorti de son feuillage facial,
mais il n'est pas sorti du feuillage mental de sa forêt de niaiseries qui
l'empêche de voir la grande lumière!
Ce n'est pas le ministre qui fait l'évaluation, c'est
l'évaluateur professionnel. Pour que l'évalua-teur professionnel
fasse son travail, il faut qu'il ait un document entre les mains. Il y a des
documents qui ont été publiés un peu partout dans le
monde, et notamment en Amérique du Nord.
Ils ont été publiés notamment en anglais. Nous
avons trouvé que le contexte socio-économique du Québec
est différent et nous avons voulu produire un document à
l'intention des évaluateurs professionnel de cette province.
Nous l'avons fait. Il est maintenant à la dernière
étape de sa publication. Nous n'avons pas autorisé une
municipalité, pas une seule, à bouger, sauf pour
l'amélioration, en cours de route, qui est nécessaire pour toutes
les municipalités. Nous n'avons pas autorisé une
municipalité à procéder à l'évaluation
définitive parce que nous n'avons pas encore ce manuel. Quand nous
l'aurons, nous autoriserons les municipalités à bouger.
M. le Président, le député de Lafontaine voudrait
laisser croire que l'affaire de la normalisation, de l'uniformisation, de la
transformation a le rôle scientifique de toute l'évaluation au
Québec, que c'est une affaire d'une année. M. Le
Président, c'est le travail d'une décennie. Cela prendrait une
décennie. Pendant cette décennie, si le député de
Lafontaine veut continuer à répandre ce genre de folie furieuse,
qu'il continue de le faire. Entretemps, des gens sérieux vont faire le
travail sérieux, mais cela prendra ce temps.
M. Léger: C'était sérieux votre loi no 48 ou
ce n'était pas sérieux?
M. Goldbloom: M. le Président, je suis heureux que le
député de Lafontaine ait fait son discours. Je ne demande pas
mieux que d'avoir un adversaire qui ne comprend rien, mais, grâce
à Dieu, ce n'est pas lui qui a une responsabilité administrative
au Québec.
M. Léger: M. le Président, j'invoque le
règlement. J'invoque le règlement. Est-ce que c'est le
ministre des Affaires municipales qui a adopté la loi no 48 ou
pas? M. le Président, je pense que c'est normal d'admettre que la loi no
48 sur l'évaluation foncière a été adoptée
et que vous ne l'avez pas sanctionnée. Ce n'est pas la faute de
l'Opposition si les municipalités sont dans un fouillis au niveau de
l'évaluation foncière. Et le ministre n'a pas autres choses
à dire. Cela démontre justement jusqu'à point c'est vrai,
ce que j'ai affirmé.
Le Président suppléant (M. Cornellier): A l'ordre!
le député de Rouyn-Noranda.
M. Léger: Les derniers arguments cela. M. Camille
Samson
M. Samson: M. le Président, le projet de loi no 54 n'est
pas une réforme en profondeur de la Loi de l'instruction publique, bien
sûr, nous devons le comprendre. C'est un projet de loi qui amende
quelques articles qui doivent accommoder, pour la circonstance. Le ministre a
annoncé tout dernièrement, soit le 18 juin dernier, la
décentralisation du système scolaire, avec un calendrier de
consultation. Si j'ai bien compris, cela nous mènera vers le mois de
décembre.
De toute façon, M. le Président, nous aurons beaucoup de
choses à dire et à écouter, avant d'en arriver à
cette refonte qui est préconisée par le ministre de l'Education,
et qui est sûrement aussi préconisée par beaucoup de
mouvements scolaires ou encore par des mouvements de parents. Cependant, je
pense que nous ne devons pas verser dans la partisanerie politique, en tout
cas, le moins souvent possible. Même si, en politique, on est
tenté souvent de le faire, il reste que nous sommes des humains.
Je pense qu'il nous faut toujours tenir compte du moment présent.
Une loi, ça ne doit pas se lire au passé, ça doit se lire
au présent. Cela doit aussi voir l'avenir. Evidemment, si on la lisait
au passé, bien sûr je serais tenté de verser un peu dans ce
qu'a dit l'honorable député de Lafontaine. Il n'y a
peut-être pas toujours eu des roues qui ont tourné rondement, mais
un fait demeure, puisque nous parlons d'évaluation foncière,
puisque nous parlons de taux normalisé à $1. 05 au lieu de $1.
25, bien entendu, je suis de ceux qui défavorisent le fait que par un
moyen ou par un autre les commissions scolaires fassent en sorte de venir
récupérer, par le moyen de l'évaluation, la
réduction du taux de $1. 25 à $1. 05. C'est malheureusement ce
que nous craignons, ce que nous avons craint le plus.
Bien sûr, il y a beaucoup d'expériences du passé que
nous pourrions utiliser à l'appui de notre argumentation. A titre
d'exemple, à chaque fois que le gouvernement fédéral, dans
le domaine des affaires sociales, annonce une augmentation des prestations de
la vieillesse, ceux qui doivent avoir recours à des prestations
d'assurance-sociale du Québec pour une partie du revenu familial se
voient coupés proportionnellement à la hausse annoncée par
le fédéral. Dans ce domaine, quand le ministre des Finances nous
annonce une réduction de $1. 25 à $1. 05, ce que nous craignons,
c'est que par des moyens il pourrait y avoir plusieurs genres de moyens
quelconques les commissions scolaires tentent de récupérer
la partie qui est celle de réduction.
Quand le ministre nous fait part de ses intentions, de surveiller pour
que cela ne se produise pas, afin de plafonner, cela nous rassure un peu. Mais,
il ne faudrait pas oublier une chose, quand on parle d'évaluation
foncière. L'honorable député de Lafontaine a cité
l'évaluation foncière de la régionale du Cuivre qui couvre
une partie de mon comté, qui couvre la ville de Noranda, la ville de
Rouyn, couvre des paroisses, couvre des municipalités qui ont des taux
d'évaluation foncière tantôt à 40%, tantôt
à 50%, tantôt à 60%.
C'est évident que la commission scolaire régionale se doit
d'utiliser un facteur qui lui permette d'en arriver à un taux
normalisé sur son territoire. Cela peut être contestable et
contesté, parce que ces facteurs qui sont utilisés amènent
une évaluation foncière à 100% alors que, dans plusieurs
cas, c'est l'évaluation foncière existante. Ce n'est pas le fait
qu'elle soit à 40% ou à 30% ou à 30% ou à 50% de la
valeur réelle qui est contesté ou contestable. Si elle est
à 50% de la valeur réelle, le taux de taxation foncière
municipale est en conséquence, alors que le facteur qui est
utilisé par les commissions scolaires ramène à 100%, et le
taux d'évaluation foncière est également en
conséquence. Ce n'est pas le fait qu'il y ait des évaluations
à 40% au municipal et un facteur qui ramène à 100% au
scolaire qu'il nous faut tellement contester à ce moment-ci. Ce qu'il
nous faut contester dans plusieurs cas, et qui sont des sources de
contestation, c'est la validité de l'évaluation foncière
municipale au départ.
Ce qui arrive, M. le Président, c'est que dans le passé
les évaluations foncières municipales se faisaient par des gens
de bonne foi, choisis par le conseil municipal, mais pas nécessairement
qualifiés pour faire des évaluations. Nous retrouvons dans nos
régions je le dis parce que le député de Lafontaine
a cité ma région tantôt des bureaux
d'ingénieurs qui ont ajouté à leurs bureaux une section
d'évaluation. C'est une vocation nouvelle parce que c'est un besoin
nouveau. On débute là-dedans, je ne pense pas qu'on puisse
s'attendre à tout bousculer dans l'espace de quelques mois. Bien
sûr il y aura les correctifs qui devront être apportés, il y
aura des gens pour qui l'évaluation sera abaissée pour d'autres
elle sera élevée parce que les évaluations ont
été faites sur des bases de bonne foi, mais sans connaissances
scientifiques de l'évaluation.
M. le Président, je pense que ce n'est pas le moment, en tout
cas, en ce qui me concerne, de faire un débat de fond sur l'ensemble de
l'instruction publique au Québec, puisqu'il y a des modifications
d'annoncées qui seront apportées. Nous pourrons, en commission
parlementaire, les étudier en profondeur.
Pour le moment, bien sûr, nous n'avons pas satisfaction à
100%, mais c'est un pas vers des
modifications. Et, moi, lorsqu'un pas est fait dans le bon sens, je ne
peux faire autrement que dire: si on ne peut applaudir, au moins soyons
objectifs.
Le Président suppléant (M. Cornelller): Est-ce que
cette motion de deuxième lecture est adoptée?
M. Léger: Adopté.
Le Président suppléant (M. Cornelller):
Adopté.
Le Secrétaire adjoint: Deuxième lecture de ce
projet de loi. Second reading of this bill.
M. Garneau: M. le Président, est-ce que l'Opposition
serait disposée à passer à la commission
plénière dès maintenant?
M. Léger: M. le Président, nous avons des choses
à dire là-dessus, cela va prendre un certain temps.
Commission plénière
M. Garneau: Alors, je propose que vous quittiez le fauteuil pour
que la Chambre se forme en commission plénière pour
l'étude, article par article, de ce projet de loi.
Le Président suppléant (M. Cornelller): Cette
motion est-elle adoptée?
M. Léger: Oui, d'accord, M. le Président,
adopté.
M. Samson: Je me demande si on procède par le bon bout.
Avant d'adopter la motion, étant donné qu'il est presque une
heure...
M, Cloutier: On a le temps, en trois minutes. C'est purement
technique.
M. Léger: Non, non.
M. Samson: On peut ajourner la commission plénière
et revenir.
M. Garneau: Oui, mais si la discussion est très courte, il
reste quelques minutes.
M. Samson: Ah non! cela va prendre plus de temps.
M. Léger: Pour clarifier la situation, est-ce que
normalement on doit revenir à trois heures?
M. Garneau: On doit revenir à deux heures trente et il y
aura l'intervention du député de Rouyn-Noranda sur un projet de
loi...
M. Samson: C'est fait.
M. Garneau: Vous l'avez fait. Alors, il y aura des votes à
prendre sur certains rapports qui ont été discutés ce
matin et dont le vote a été reporté à la reprise
des travaux à deux heures trente. Par la suite, ce devrait être le
budget, à moins que le leader ait eu d'autres consultations avec
l'Opposition.
M. Léger: M. le Président, on est aussi bien de
suspendre jusqu'à deux heures trente pour terminer cela.
M. Garneau: II est maintenant une heure. La commission
plénière ayant été formée, je propose que
vous fassiez rapport.
M. Houde, Limoilou (président de la commission
plénière): M. le Président, je fais rapport que la
commission n'a pas terminé l'étude du projet de loi et demande la
permission de siéger à nouveau.
Le Président suppléant (M. Cornellier):
Quand siégera-t-elle?
M. Garneau: Même séance.
Le Président suppléant (M. Cornellier): Même
séance.
M. Garneau: M. le Président, je propose la suspension des
travaux jusqu'à quatorze heures trente.
Le Président suppléant (M. Cornellier): La Chambre
suspend ses travaux jusqu'à quatorze heures trente.
(Suspension de la séance à 13 h I)
Reprise de la séance à 14 h 39
Le Président: A l'ordre, messieurs!
Des Voix: Vote, vote.
Le Président: II y a plusieurs votes. Lesquels?
M. Levesque: M. le Président, pourrions-nous entendre le
député de Mille-Iles, qui aurait un rapport à faire
à cette Chambre?
Rapport sur le projet de loi no 47
M. Lachance: M. le Président, qu'il me soit permis de
déposer le rapport de la commission élue permanente du travail,
de la main-d'oeuvre et de l'immigration, qui a étudié le projet
de loi no 47 article par article et l'a adopté avec des amendements.
Certains articles ont été adoptés sur division.
M. Bellemare (Johnson): A quelle heure cela s'est-il
terminé?
Une Voix: Trois heures moins quart!
Le Président: Est-ce qu'il y a lieu d'adopter ce
rapport?
M. Burns: Oui, M. le Président. Je comprends le
député de Mille-Iles de ne pas avoir présenté son
rapport ce matin, à l'heure où la commission a terminé,
c'est-à-dire cette nuit, à trois heures moins quart.
Le Président: A trois heures moins quart? M. Burns:
Oui.
M. Levesque: Puis-je souligner la satisfaction que nous
ressentons de voir ces parlementaires, particulièrement les membres de
la commission, qui ont travaillé avec autant de
persévérance et d'efficacité?
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, je tiens à
souligner la venue, à une heure tardive, du leader du gouvernement, qui
nous a demandé bien poliment, bien gentiment, s'il n'y avait pas moyen
de faire un petit effort, tellement gentiment qu'on s'est rendu à trois
heures!
Le Président: II n'y a pas d'amendement soumis à
l'étape du rapport.
M. Burns: Non, M. le Président.
Le Président: La motion du député de
Mille-Iles à l'effet d'adopter ce rapport, avec le consentement,
est-elle adoptée?
M. Burns: Adopté.
Le Président: Adopté.
M. Levesque: Troisième lecture.
Troisième lecture
Le Président: Le ministre du Travail propose la
troisième lecture du projet de loi 47, Loi constituant l'Office de la
construction du Québec et modifiant de nouveau la Loi sur les relations
du travail dans l'industrie de la construction.
Cette motion est-elle adoptée?
M. Burns: M. le Président, j'aimerais que ce soit
présenté par un ministre présent, s'il vous
plaît.
Le Président: Le leader parlementaire du gouvernement, au
nom du ministre du Travail.
M. Bellemare (Johnson): Juste un mot sur la troisième
lecture, M. le Président. Nous tenons à rendre un hommage
particulier au ministre du Travail, qui a accepté d'emblée toutes
les motions qui ont été faites par mon collègue de
Maisonneuve et moi-même, hier, qui avons amélioré
considérablement le projet de loi no 47!
M. Levesque: Le député de Johnson semble surpris du
rôle qu'il a joué!
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, comme je n'en ai
pas d'autres dans mon parti pour le dire, je suis obligé de me
lever!
M. Lacroix: Cela va faire un vieux bill!
Le Président: La troisième lecture est-elle
adoptée?
M. Burns: Adopté.
M. Levesque: M. le Président, nous pourrions
peut-être, en attendant quelques instants il reste encore quelques
collègues à venir regarder s'il reste... Y a-t-il d'autres
projets de loi qui ne nécessiteraient pas de vote? Je songeais en
particulier au projet de loi au nom du ministre des Affaires municipales; le
rapport a été adopté et il reste la troisième
lecture des projets de loi no 42, 43 et...
M. Bums: 34. M. Levesque: 34.
M. Burns: D'accord.
M. Roy: M. le Président, il va certainement y avoir un
vote sur le projet de loi no 42.
M. Levesque: Alors, ceux qui n'ont pas besoin de vote,
pourrait-on les adopter?
M. Roy: 43 et 34, d'accord.
Le Président: Y a-t-il lieu d'adopter le rapport?
M. Levesque: Non, il est adopté.
Projet de loi no 34 (suite) Adoption du
rapport
Le Président: L'honorable député de
Huntingdon pour l'honorable député de Taillon propose l'adoption
du rapport de la commission permanente des Affaires municipales qui a
étudié, après la deuxième lecture article par
article, le projet de loi no 34, Loi modifiant la Loi concernant certaines
municipalités de l'Outaouais et du Haut-Saguenay. Est-ce que cette
motion est adoptée?
Troisième lecture
Le Président: L'honorable ministre des Affaires
municipales propose la troisième lecture du projet de loi no 34, Loi
modifiant la Loi concernant certaines municipalités de l'Outaouais et du
Haut-Saguenay. Cette motion est-elle adoptée?
M. Bums: Adopté.
Projet de loi no 43 (suite) Adoption du
rapport
Le Président: Le député de Viau, pour le
député de Taillon, propose l'adoption du rapport de la commission
permanente des affaires municipales qui a étudié, après la
deuxième lecture, le projet de loi no 43, Loi modifiant le code
municipal. Cette motion est-elle adoptée?
M. Burns: Adopté.
Troisième lecture
Le Président: Le ministre des Affaires municipales propose
la troisième lecture du projet de loi no 43, Loi modifiant le code
municipal. Cette motion est-elle adoptée?
M. Burns: Adopté. Le Président:
Adopté.
M. Levesque: M. le Président, pourrions-nous avoir deux
minutes pour sonner les cloches, tout simplement?
Le Président: Qu'on sonne les cloches!
Projet de loi no 88 Vote de troisième
lecture
Le Président: Nous allons commencer par la
troisième lecture du projet de loi no 88. A l'ordre, messieurs!
Le ministre des Affaires sociales propose la troisième lecture du
projet de loi no 88, Loi modifiant la Loi de la protection de la santé
publique. Que ceux qui sont en faveur de cette motion veuillent bien se lever
s'il vous plaît.
Le Secrétaire adjoint: MM. Bourassa, Levesque, Mailloux,
Choquette, Garneau, Cloutier, Phaneuf, Lachapelle, Goldbloom, Quenneville, Mme
Bacon, MM. Tetley, Drummond, Lacroix, Bienvenue, Forget, Toupin, Harvey
(Jonquière), Vaillancourt, Cadieux, Desjardins, Giasson, Fortier,
Kennedy, Bacon, Blank, Bédard (Montmorency), Veil-leux, Brisson,
Séguin, Cornellier, Houde (Limoilou), Lafrance, Pilote, Lamontagne,
Fraser, Picard, Gratton, Gallienne, Carpentier, Dionne, Faucher, Harvey
(Charlesbourg), Pelletier, Shanks, Beaure-gard, Bellemare (Rosemont),
Bérard, Bonnier, Boudreault, Chagnon, Marchand, Caron,
Côté, Denis, Déom, Déziel, Lachance, Lapointe,
Lecours, Malépart, Malouin, Massicotte, Mercier, Pagé, Parent
(Prévost), Picotte, Sylvain, Tardif, Tremblay, Vallières,
Verreault.
Le Président: Que ceux qui sont contre cette motion
veuillent bien se lever s'il vous plaît.
Le Secrétaire adjoint: MM. Morin, Burns, Léger,
Lessard, Bédard (Chicoutimi) Samson, Roy, Bellemare (Johnson).
Le Secrétaire: Pour: 72 Contre: 8
Le Président: Cette motion est adoptée.
Projet de loi no 42
Le Président: A l'ordre, messieurs! Nous allons maintenant
procéder, si vous voulez, à l'adoption du rapport sur le projet
de loi no 42, Loi modifiant la Loi des cités et villes. A l'étape
du rapport, il n'y a pas d'amendement proposé par le ministre,
uniquement des amendements proposés par l'honorable député
de Beauce-Sud. Nous allons voter en bloc sur vos amendements.
Que ceux qui sont en faveur des amendements proposés par
l'honorable député de Beauce-Sud au projet de loi no 42, Loi
modifiant la Loi des cités et villes, veuillent bien se lever, s'il vous
plaît.
Le Secrétaire adjoint: MM. Samson, Roy, Bellemare
(Johnson).
M. Burns: Je vous demanderais tout simplement de nous dire quels
sont ces amendements, s'il vous plaît.
Vote sur les amendements de M. Fabien Roy
Le Président: D'accord. Je crois que c'est tout à
fait dans l'ordre. Je ne peux pas expliciter tellement. Projet de loi 42,
amendements proposés par M. Fabien Roy, député de
Beauce-Sud; à l'article 12, que l'article 398 j), paragraphe b), soit
amendé en remplaçant le mot "dix", dans la première ligne,
par le mot "cinq"; à l'article 12 également, que l'article 398
j), paragraphe c), soit amendé en remplaçant, à la
première ligne, les mot "cinq cents" par les mots "deux cents"; à
l'article 13, que l'article 13 paragraphe c) soit modifié
en remplaçant le mot "trente" par "vingt" et que l'article 13 a),
paragraphe b), soit modifié en remplaçant, à la
cinquième ligne, le mot "dix" par le mot "cinq".
On va recommencer ce vote, si vous voulez. Que ceux qui sont en faveur
de ces amendements veuillent bien se lever, s'il vous plaît.
Le Secrétaire adjoint: MM. Samson, Roy, Bellemare
(Johnson), Morin, Burns, Léger, Lessard, Bédard (Chicoutimi).
Le Président: Que ceux qui sont contre ces amendements
veuillent bien se lever, s'il vous plaît.
Le Secrétaire adjoint: MM. Bourassa, Levesque, Mailloux,
Choquette, Garneau, Cloutier, Phaneuf, Lachapelle, Goldbloom, Quenneville, Mme
Bacon, MM. Tetley, Drummond, Lacroix, Bienvenue, Forget, Toupin, Harvey
(Jonquière), Vaillancourt, Cadieux, Desjardins, Giasson, Fortier,
Kennedy, Bacon, Blank, Bédard (Montmorency), Veilleux, Brisson,
Séguin, Cornellier, Houde (Limoilou), Lafrance, Pilote, Lamontagne,
Fraser, Picard, Gratton, Gallienne, Carpentier, Dionne, Faucher, Saint-Germain,
Harvey (Charlesbourg), Pelletier, Shanks, Beauregard, Bellemare (Rosemont),
Bérard, Bonnier, Boudreault, Chagnon, Marchand, Ostiguy, Caron,
Côté, Denis, Déom, Déziel, La-chance, Lapointe,
Lecours, Malépart, Malouin, Massicotte, Mercier, Pagé, Parent
(Prévost), Picotte, Sylvain, Tardif, Tremblay, Vallières,
Verreault.
Le Secrétaire: Pour: 8 Contre: 74
Le Président: Ces amendements sont rejetés.
Adoption du rapport
Le Président: Le député de Jacques-Cartier
pour le député de Taillon propose l'adoption du rapport de la
commission permanente des affaires municipales qui a étudié,
après la deuxième lecture, le projet de loi no 42, Loi modifiant
la Loi des cités et villes.
Est-ce que cette motion est adoptée?
M. Burns: Adopté. Le Président:
Adopté.
Troisième lecture
Le Président: Troisième lecture, le ministre des
Affaires municipales propose la troisième lecture du projet de loi no
42, Loi modifiant la Loi des cités et villes.
Cette motion est-elle adoptée?
M. Burns: Un discours. Le Président: Non?
M. Roy: Non, M. le Président.
Le Président: Le député de Beauce-Sud.
M. Roy: M. le Président, un mot seulement pour donner
quelques brèves explications, c'est que...
C'est simplement pour résumer, pour permettre aux gens ici...
M. Levesque: On a tout entendu cela et le député a
dit: J'aime autant faire toutes mes remarques sur la prise en
considération, etc. Je ne comprends rien.
M. Roy: Etant donné que nos amendements ont
été rejetés, nous allons voter contre le projet de
loi.
M. Samson: C'est un fait nouveau.
Vote de troisième lecture
Le Président: Est-ce qu'on peut prendre le même vote
avec les rajustements de vote, ou quoi?
Vous votez contre?
M. Burns: On va voter pour le projet de loi.
Le Président: Pour. Bon. Tous les députés
sont pour cette troisième lecture, sauf les députés de
Rouyn-Noranda, de Beauce-Sud et de Johnson.
M. Bédard (Montmorency): Le ministre du Travail qui vient
de faire son apparition, son vote.
Le Président: On pourrait ajouter son nom. On va ajouter
le nom du ministre du Travail qui vient d'arriver, sur la liste.
Voulez-vous donner le résultat du vote?
Ajoutez le nom du ministre du Travail.
Le Secrétaire: Pour: 80 Contre: 3
Le Président: Cette motion de troisième lecture est
adoptée.
Projet de loi no 39 Prise en considération du
rapport (suite)
Le Président: Le projet de loi no 39. A l'étape de
la considération du rapport, l'honorable ministre de l'Agriculture a
proposé deux amendements. Est-ce que vous aimeriez que je fasse la
lecture de ces amendements? Et l'honorable député de Beauce-Sud a
un amendement. La coutume est de toujours procéder à la mise aux
voix des amendements proposés par le ministre responsable du bill.
M. Roy: J'ai une directive à vous demander. Je ne veux pas
présumer du résultat du vote, mais en
supposant que les amendements du ministre soient adoptés, est-ce
que cela rejette l'amendement que j'ai proposé? L'amendement a
été formulé selon rédaction originale du bill,
alors que les amendements proposés par le ministre modifient le texte
original du bill. L'amendement que j'ai proposé introduit un principe
qui devrait, si la motion était adoptée, s'ajouter même aux
amendements que le ministre a proposés. C'est la raison pour laquelle,
je pense, M. le Président il y aurait lieu, si la motion est
adoptée, d'agencer cet amendement selon la nouvelle rédaction.
Etant donné qu'il s'agit de quelque chose de nouveau, qu'il y a en plus
des motions proposées par le ministre, il devrait y avoir
également un vote là-dessus.
M. Burns: Sur la question de règlement, je vous fais bien
humblement la suggestion suivante. Je peux vous dire quelle serait notre
réaction à l'endroit des deux amendements, c'est-à-dire
qu'au départ, nous favoriserions l'amendement proposé par le
député de Beauce-Sud. Mais, à la rigueur, si jamais
c'était défait, on voterait en faveur de l'amendement
proposé par le ministre de l'Agriculture...
M. Levesque: Commençons par...
M. Burns:... de sorte que je me demande si, avec le pouvoir que
vous avez...
M. Levesque: Un consentement.
M. Burns:... d'organiser le débat, ce ne serait pas plus
logique de passer à l'amendement du député de Beauce-Sud,
et le consentement apparemment...
M. Roy: Et le consentement.
M. Burns: II n'y a pas de problèmes. C'est une
suggestion.
Le Président: Et s'il y a consentement, la Chambre est la
grande maîtresse.
M. Levesque: Et sans créer de précédent.
Le Président: C'est bien clair.
M. Levesque: C'est bien clair.
Vote sur l'amendement de M. Fabien Roy
Le Président: L'honorable député de
Beauce-Sud propose un amendement au rapport qui se lit comme suit: "Que
l'article 6 du projet de loi 39 soit amendé en ajoutant à la fin
du paragraphe b) de l'article 39 a) ce qui suit: "ainsi que d'un emprisonnement
d'au moins un mois et d'au plus deux ans. " Mais, je voudrais faire une
remarque parce que le ministre, dans son amendement également a soumis
ceux qui entraînent la loi à l'emprisonnement...
M. Burns: C'est "où", cela ne va pas aussi loin que
l'amendement du député de Beauce-Sud.
M. Levesque: Un c'est "et" et l'autre, c'est "ou".
Le Président: Que ceux qui sont en faveur de l'amendement
du député de Beauce-Sud veuillent bien se lever, s'il vous
plaît.
Le Secrétaire adjoint: MM. Samson, Roy, Morin, Burns,
Léger, Lessard, Bédard (Chicoutimi), Bellemare (Johnson).
Le Président: Que ceux qui sont contre cet amendement
veuillent bien se lever, s'il vous plaît.
Le Secrétaire adjoint: MM. Bourassa, Levesque, Mailloux,
Choquette, Garneau, Cloutier, Phaneuf, Lachapelle, Cournoyer, Goldbloom,
Quen-neville, Mme Bacon, MM. Tetley, Drummond, Lacroix, Bienvenue, Forget,
Toupin, Harvey (Jonquière), Vaillancourt, Cadieux, Desjardins, Giasson,
Fortier, Kennedy, Bacon, Blank, Bédard (Montmorency), Veilleux, Brisson,
Séguin, Cornel-lier, Houde (Limoilou), Lafrance, Pilote, Lamontagne,
Fraser, Picard, Gratton, Gallienne, Carpentier, Dionne, Faucher, Saint-Germain,
Harvey (Charlesbourg), Pelletier, Shanks, Beauregard, Bellemare (Rosemont),
Bérard, Bonnier, Boudreault, Chagnon, Marchant, Ostiguy, Caron,
Côté, Denis, Déom, Déziel, Lachance, Lapointe,
Lecours, Malépart, Malouin, Massicotte, Mercier, Pagé, Parent
(Prévost), Picotte, Sylvain, Tardif, Tremblay, Vallières,
Verreault.
Le Secrétaire: Pour: 8 Contre: 75
Le Président: Cet amendement est rejeté.
Maintenant, nous allons procéder à la mise aux voix des deux
amendements proposés par le ministre de l'Agriculture au projet de loi
no 39. Y a-t-il dispense de lire les amendements?
M. Burns: Oui.
M. Levesque: Dispense.
Vote sur les amendements de M. Normand Toupin
Le Président: Que ceux qui sont en faveur de ces deux
amendements veuillent bien se lever, s'il vous plaît.
Le Secrétaire adjoint: MM. Bourassa... Des Voix:
Même vote.
M. Burns: M. le Président, nous voterions en faveur de
l'amendement du ministre.
M. Roy: Nous votons également en faveur. Le
Président: l'ordre!
M. Roy: A défaut d'un pain, on peut se contenter d'un
demi-pain.
M. Levesque: Vous allez l'avoir pour le reste de vos jours.
Le Président: Ces amendements sont approuvés.
Adoption du rapport...
Adoption du rapport
Le Président: Qui est le rapporteur? L'honorable
député de Mégantic-Compton propose l'adoption du rapport
de la commission qui a étudié, après la deuxième
lecture, le projet de loi no 39. Cette motion est-elle adoptée?
Une Voix: Adopté.
M. Levesque: Troisième lecture.
Troisième lecture
Le Président: L'honorable ministre de l'Agriculture
propose la troisième lecture du projet de loi no 39, Loi modifiant la
Loi sur les produits agricoles et les aliments. Cette motion de
troisième lecture est-elle adoptée?
M. Burns: Adopté.
M. Levesque: M. le Président, je propose que la commission
parlementaire du travail, de la main-d'oeuvre et de l'immigration poursuive
l'étude, article par article, du projet de loi no 52, Loi de
l'indemnisation de certains ouvriers employés dans les exploitations de
mines et de carrières, et que cela se fasse au salon rouge,
immédiatement; tandis qu'à la salle 81-A, la commission de la
justice pourra poursuivre l'étude, article par article du projet de loi
no 50, Charte des droits et libertés de la personne. Dès que
cette dernière commission aura terminé son travail, je
suggère que les membres reviennent immédiatement en Chambre pour
que l'on puisse passer à la troisième lecture et faire
sanctionner ce projet de loi immédiatement, avant même que la
dernière sanction ait lieu, car nous devrons revenir en Chambre à
ce moment-là pour une résolution concernant la nomination de
certains membres qui pourront assurer la bonne application, la bonne marche de
la loi. D'accord?
Ici, en Chambre, nous continuerons nos travaux, c'est-à-dire le
projet de loi no 54, en commission plénière, soit la Loi
modifiant la Loi de l'instruction publique, suivi de l'étude, en
commission plénière également, des crédits
supplémentaires.
Le Président: Je ne pense pas que nous ayons besoin de
motion pour les deux commissions; elle a été faite ce matin.
M. Burns: II y a consentement.
Le Président: II y a consentement pour que ces deux
commissions siègent immédiatement.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, il ne sera pas
question du projet de loi no 6, aujourd'hui?
M. Levesque: Malheureusement pas, M. le Président; je sais
que c'est au grand désespoir du ministre des Institutions
financières, Compagnies et Coopératives.
M. Tetley: J'appuie la motion du député de
Johnson.
M. Roy:... la déception du ministre.
M. Bellemare (Johnson): J'ai essayé de vous aider.
Le Président: L'honorable ministre de l'Education propose
la deuxième lecture...
M. Cloutier: La deuxième lecture est faite. On est en
commission plénière.
Le Président: L'honorable député de
Saint-Louis, une commission plénière.
Projet de loi no 54 Commission plénière
(suite)
Le Président suppléant (M. Cornellier): A l'ordre,
messieurs! Projet de loi no 54, Loi modifiant la Loi de l'instruction publique,
article 1.
M. Léger: M. le Président, avant de commencer
à l'article 1, étant donné qu'il y a un ministère
et le ministre des Finances qui sont impliqués dans cette
décision, je voulais quand même faire remarquer qu'il y a au moins
deux questions, au départ, qui nous frappent et qui s'adressent au
ministre de l'Education et, plus tard, au ministre des Affaires municipales. En
ce qui concerne le ministre de l'Education, est-ce qu'il pourrait nous dire
s'il y aura, avec son amendement, deux évaluations foncières?
C'est-à-dire que les municipalités font leur évaluation
foncière et si elle n'est pas uniforme, si elle n'est pas à la
valeur réelle, les commissions scolaires se doivent de faire une
nouvelle évaluation foncière qui amènera un rôle de
perception qui peut être différent à cause de l'affirmation
du ministre des Finances de plafonner à 10%. Alors, là, il se
trouve à y avoir en réalité trois rôles: un
d'évaluation foncière municipale, un rôle
d'évaluation foncière scolaire et un rôle de perception
pour rester en deça des 10%.
Est-ce que le ministre peut clarifier comment cela va se passer?
M. Cloutier: Ecoutez, il suffit de lire l'article 373. Il est
extrêmement clair. En fait, les commissions scolaires ne refont pas
à strictement parler une autre évaluation foncière. Ce que
les commissions scolaires font, c'est qu'elles ajustent leur rôle
à la valeur réelle. De manière à faire une
concordance avec le discours du budget, nous apportons un amendement qui veut
que ce réajustement ne dépasse pas 10%.
M. Léger: Comment cela va-t-il se faire? Comment est-ce
que cela peut se faire? Prenez l'exemple d'une propriété, dans un
territoire, qui serait évaluée à 50%. A côté,
vous avez un commerce, mettons un terrain vacant, qui lui est
évalué à 75% de sa valeur réelle. La
municipalité les a évalués tous les deux à 50% et
à 75% de la valeur réelle. La commission scolaire de son
côté se doit de les ramener à la valeur réelle.
Est-ce l'ensemble du territoire qui va être ramené à la
valeur réelle? Pour ce faire, elle ne possède pas les
renseignements de l'évaluation de l'année
précédente. Elle ne sait pas que telle ou telle
propriété peut avoir eu une amélioration l'augmentant de
30% ou de 40%. L'évaluation, pour atteindre une augmentation pour les
amener à la valeur réelle, devra être différente
d'une propriété à une autre si elles sont
évaluées différemment dans le même territoire.
M. Cloutier: M. le Président, c'est qu'il ne s'agit pas
d'ajuster à l'évaluation des propriétés
individuelles. Ces ajustements se font sur l'ensemble du rôle et portent
sur des catégories particulières. Il y a cinq catégories,
catégories qui couvrent les différents types d'immeuble. C'est
une opération simple sur le plan technique. J'ai d'ailleurs tenu une
réunion avec la Fédération des commissions scolaires,
réunion à laquelle a bien voulu assister mon collègue le
ministre des Affaires municipales, pour nous assurer que l'opération
pourrait être conduite de façon satisfaisante.
M. Léger: Quelles sont ces cinq catégories? Parce
que j'en ai six moi ici.
M. Cloutier: Ah! cinq ou six là, on va les compter. Je
pense que le ministre des Affaires municipales, parce qu'il s'agit vraiment
là d'une question qui touche les affaires municipales, pourrait
peut-être y répondre.
M. Léger: Se démêler avec cela.
M. Cloutier: Ce sont les immeubles, les commerces.
M. Goldbloom: De mémoire, M. le Président, il y a
les immeubles commerciaux, il y a les résidences, les terrains vacants,
les fermes...
M. Cloutier: Les terrains agricoles.
M. Goldbloom: Oui, mais le point important, M. le
Président, c'est que la commission scolaire ne pénètre pas
dans le rôle lui-même, sauf pour apprécier, pour chacune de
ces catégories, le pourcentage que représente l'évaluation
par rapport à la valeur réelle. La commission scolaire prend une
moyenne parmi les catégories et obtient ainsi son facteur
d'ajustement.
M. Léger: En prenant une moyenne, cela veut dire qu'il y
en a qui sont évaluées plus haut, puis d'autres plus bas que la
moyenne. A ce moment- là, pour arriver au niveau de la valeur
réelle comme moyenne, cela veut dire qu'il y aura des
propriétés qui vont être évaluées au-dessus
de la valeur réelle, et c'est injuste pour elles. Il y aura d'autres
propriétés qui seront en deçà de la valeur moyenne,
et là c'est injuste pour les autres qu'elles ne soient pas
évaluées à leur juste valeur.
M. Goldbloom: Entre-temps, M. le Président, nous essayons
d'amener les municipalités à apporter certains ajustements, mais
apporter des ajustements par catégorie n'est pas la même chose que
de reprendre le rôle en évaluant individuellement chaque
propriété. C'est cela qu'il faudra faire pour avoir un rôle
scientifique. Alors, temporairement, il y aura des écarts. Il y en a, il
y en aura pour encore un certain temps, mais c'est en diminuant.
M. Cloutier: En somme nous ne faisons pas à ce stade-ci
une réforme complète, bien sûr, et nous n'avons
jamais...
M. Bédard (Chicoutimi): Vous la reculez.
M. Cloutier:... présenté cet amendement technique
comme étant une réforme. Nous nous contentons uniquement pour
tenter de pallier les effets de l'inflation, de limiter les
réajustements que font les commissions scolaires à un pourcentage
qui ne peut pas dépasser 10%. Je ne vois vraiment pas pourquoi nous nous
laissons entraîner dans un débat qui, à mon avis, n'est pas
en relation avec l'esprit de cet amendement.
M. Léger: Non seulement ce n'est pas une réforme,
mais c'est du chloroforme. C'est pire que cela.
M. Cloutier: Le chloroforme, c'est surtout lorsque le
député de Lafontaine s'exprime qu'on le subit.
M. Léger: Laissez-moi terminer. C'est non seulement une
réforme mais c'est un chloroforme.
M. Cloutier: Le chloroforme, c'est le député de
Lafontaine.
M. Léger: En "patchant", vous laissez l'impression, aux
gens de ces milieux, que vous réglez suffisamment le problème
pour qu'ils ne fassent pas l'effort de le régler, surtout quand il y a
des disparités comme il y en a actuellement. Si le ministre des Affaires
municipales m'avait répondu d'une façon claire et précise,
mais il n'a rien démenti, il n'a rien réfuté de ce que
j'ai dit tantôt. S'il y avait cette motivation, s'il y avait des
disparités tellement grandes qu'on soit obligé, dans toutes les
municipalités, de créer l'uniformité de
l'évaluation foncière, cela se ferait.
Actuellement, on "patche" d'une façon temporaire la question de
l'évaluation. On endort les gens. C'est pour cela que je parle de
chloroforme.
On les endort pour qu'ils n'aient pas la motivation de corriger
rapidement, et parce qu'il y aura peut-être moins d'écart, on ne
corrigera pas la situation.
M. Cloutier: C'est totalement faux.
M. Léger: J'irais pius loin que cela. Ce matin,
j'attendais du ministre de meilleures réparties. C'étaient tout
simplement des invectives. Du ministre des Affaires municipales, j'aurais
attendu des réponses à mes questions.
M. Cloutier:... traité d'imbécile, c'est tout ce
qu'il a dit.
M. Léger: II y a deux ans je vais citer les paroles
du ministre, je les ai ici en 1973, à la page B-4022, le ministre
des Affaires municipales disait: "Voilà, je pense que nous arrivons
aujourd'hui à un moment qui nous permet un optimisme réaliste, un
optimisme de pouvoir mettre en application une loi d'évaluation
foncière qui fera progresser le Québec et qui le fera progresser
non seulement dans ce domaine relativement restreint de l'évaluation
mais dans tous les domaines qui ont des relations avec l'évaluation et
qui permettront donc de faire un progrès socio-économique
indispensable à notre avenir collectif. " C'est en 1973 que le ministre
se vantait d'avoir trouvé la solution pour l'évaluation
foncière.
Aujourd'hui, deux ans après, et même un an après.
L'année dernière, en mai 1974, le ministre l'affirmait, à
la page B-2086. Le ministre est peut-être choqué, mais il est
responsable d'un ministère. C'est peut-être difficile mais qu'il
admette qu'il a manqué son coup. Il va essayer de corriger, je le sais,
il va faire son possible, c'est un homme qui fait son possible, mais qu'il
admette que la situation actuelle...
M. Goldbloom: Folie furieuse.
M. Léger:... est absolument inacceptable et qu'il devrait
faire des efforts beaucoup plus forts pour convaincre les municipalités
de voir à corriger leur système d'évaluation. Que le
ministre affirme qu'il attend le manuel, il l'a dit l'année
dernière. Pire que cela, l'année dernière, il a dit que le
manuel serait prêt en juin. On est rendu en 1975, un an après. Si
on attend seulement le manuel, qu'est-ce qu'ont fait les évaluateurs
dans les municipalités qui ont réussi à avoir une
évaluation uniforme et à la valeur réelle?
Que font les autres évaluateurs s'ils ne sont pas poussés
par le ministre qui a une loi en main pour leur faire réaliser cela?
Aujourd'hui, on veut "patcher" et le ministre de l'Education nous dit: Pas de
problème, cela va être une moyenne, etc. Cela va créer des
problèmes, s'il n'y a pas une justice dans l'évaluation
foncière, l'explication du ministre, qui dit de prendre une moyenne pour
arriver à peu près... Il y aura trois rôles
d'évaluation: l'évaluation faite par les municipalités, la
correction faite par les commissions scolaires c'est le même
rôle corrigé mais ce sont d'autres chiffres et finalement,
il va falloir le troisième chiffre.
L'évaluation qu'aura faite la commission scolaire comme correctif
à la première pour arriver à la valeur réelle, il
faudra qu'elle corrige une troisième fois pour être en deça
des 10% qui ont été annoncés par le ministre. Donc, il y
aura trois chiffres différents pour chaque propriété ou
chaque territoire. C'est ça qui est incompréhensible.
M. Cloutier: Est-ce que le député de Lafontaine
voudrait s'en tenir au projet que nous discutons en ce moment au lieu de faire
le procès de l'évaluation foncière?
Une Voix: C'est cela.
M. Cloutier: Je propose un simple amendement technique qui
vise...
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas vrai.
M. Cloutier:... uniquement à établir une
concordance avec le discours du budget et qui, d'autre part, ne corrige
pas...
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas vrai.
M. Cloutier: Ecoutez, est-ce que le député de
Chicoutimi pourrait nous laisser parler au lieu d'interrompre constamment?
M. Bédard (Chicoutimi): Ce que vous faites
régulièrement.
M. Cloutier: J'essaie de reprendre le fil de ma pensée
et qui ne corrige pas un certain nombre d'anomalies antérieures,
ne vise pas à les corriger, mais concerne uniquement un cheminement qui
existe actuellement. Tous les ans, les commissions scolaires font un
redressement des rôles, pour une raison très simple, c'est que les
commissions scolaires, elles, sont obligées d'utiliser la valeur
réelle étant donné que leurs dépenses sont
normalisées, leur taux est normalisé. Par conséquent, tous
les ans, les commissions scolaires ajustent les rôles.
M. Léger:... un territoire.
M. Cloutier: Tous ce que nous faisons cette annés... Mais
est-ce qu'il y a moyen de parler?
M. Léger: Non, non, mais vous affirmez une chose,
uniquement s'il...
M. Cloutier: Soyons sérieux.
M. Léger:... s'il y a plusieurs villes dans le territoire
de la commission scolaire.
M. Veilleux: M. le Président.
Le Président (M. Pilote): A l'ordre, messieurs!
j'inviterais les membres...
M. Cloutier: Tout ce que nous faisons avec cet amendement
technique et j'avais tenté de l'expliquer avant au
député de Lafontaine dans l'espoir d'éviter un
débat stérile et à côté de la question
tout ce que nous faisons, je le répète, ce n'est pas de modifier
l'évaluation foncière, c'est tout simplement d'éviter que
ces redressements, à cause de l'inflation, dépassent 10%. C'est
aussi simple que ça.
M. Veilleux: M. le Président...
Le Président (M. Pilote): Le député de
Saint-Jean.
M. Veilleux: Pour ce projet de loi, voici un exemple concret.
Prenons une propriété, par exemple, dans le comté de
Saint-Jean; j'en ai fait part au ministère de l'Education, parce que
cela créait des problèmes dans un comté comme le mien,
où les conseils municipaux ont voulu aller de l'avant avec la nouvelle
Loi sur l'évaluation foncière en faisant une évaluation
scientifique. Disons qu'une propriété, même avec le taux de
normalisation des commissions scolaires des années
précédentes, était évaluée à $7, 400.
Et, à cause de la nouvelle évaluation foncière, elle
était évaluée à $22, 600, ce qui faisait une hausse
de taxe scolaire extraordinaire. Si je comprends bien l'article 2, cette hausse
d'évaluation de $7, 400 ne peut pas excéder pour fins
d'impôt foncier scolaire...
M. Cloutier: C'est ça. C'est-à-dire...
M. Veilleux:... plus de 10%, donc $7, 400 plus $740.
M. Cloutier: C'est cela.
M. Veilleux: Cela fait $8, 140.
M. Cloutier: C'est ça, exactement, il a compris.
M. Veilleux: M. le Président, un projet de loi comme cela,
c'est pour inciter les autres municipalités, les autres conseils de
comté du territoire, à titre d'exemple, de la régionale
Honoré-Mercier à faire comme le conseil de comté de
Saint-Jean, à faire une véritable évaluation des
propriétés. Les propriétaires, pour fins de taxe scolaire,
ne seront pas pénalisés, comme le voudrait le
député de Lafontaine. Si, par un projet de loi, on forçait
les municipalités à l'évaluation réelle des
propriétés sans mettre au niveau scolaire un plafond de 10%, tous
les propriétaires du Québec seraient pénalisés au
point de vue de l'impôt scolaire foncier. Ce projet de loi, c'est pour
empêcher cette injustice, M. le Président.
Que le député de Lafontaine vienne dans le comté de
Saint-Jean rencontrer les propriétaires et ils vont lui dire de se taire
puis de voter la loi, c'est urgent qu'on la vote.
M. Léger: M. le Président, j'invoque le
règlement.
Le député de Saint-Jean, j'ai de la documentation sur son
comté et ce n'est pas cela du tout...
J'invoque le règlement parce que le député de
Saint-Jean essaie de dire que je propose quelque chose. Je ne propose pas
quelque chose, je demande au ministre comment il peut appliquer ce qu'il
affirme. Le député de Saint-Jean n'a rien compris.
Comment le ministre peut-il nous expliquer que si c'est une augmentation
maison par maison, propriété par propriété...
M. Cloutier: Ce n'est pas cela. Je crois que je suis incapable
d'expliquer pour une raison très simple, parce que le
député de Lafontaine ne comprend pas.
M. Léger: Vous avez parlé d'une moyenne selon les
catégories qu'on a mentionnées tantôt...
M. Cloutier: J'ai bel et bien dit qu'il n'était pas
question de revoir maison par maison...
M. Léger: Vous avez parlé de six catégories,
vous avez parlé de moyenne. Il va y avoir quand même, si vous
mettez une moyenne dans la catégorie des propriétaires de
terrains vacants ou de résidences ou de fermes ou de chalets, ce sont
des catégories différentes, commerce et industrie.
Si vous mettez une moyenne, cela veut dire qu'il y a dans cette
catégorie des propriétés qui déjà
étaient surévaluées comparativement à la moyenne ou
sous-évaluées comparativement à la moyenne.
M. Cloutier: Je vous arrête là pour vous aider
à comprendre.
M. Léger: Laissez-moi terminer.
M. Cloutier: Mais, vous êtes trop long, vous vous perdez en
route.
M. Léger: Supposons que dans ce groupe il y a des
propriétaires qui ont eux-mêmes amélioré leurs
maisons, la commission scolaire ne le sait pas. Un propriétaire peut
avoir augmenté sa maison de 30% à 40% alors, est-ce qu'on va
l'évaluer juste de 10% pour être dans la norme?
M. Veilleux: Oui.
M. Léger: A ce moment, lui-même a augmenté la
valeur de sa maison...
M. Veilleux: Oui.
M. Léger:... et puis elle va avoir le privilège
d'être évaluée moins que les autres. C'est cela que le
député de Saint-Jean vient d'affirmer. Alors, le ministre peut-il
expliquer comment il va pouvoir faire un lien précis et juste entre
l'évaluation municipale qui n'est pas uniforme et qui n'est pas la
valeur réelle et la correction faite par les commissions
scolaires qui la veut uniforme, à la valeur réelle? La correction
pourrait être en deça de 10%. J'ai donné des cas concrets,
le député de Saint-Jean n'a rien compris là-dedans.
M. Goldbloom: M. le Président, l'honorable
député de Saint-Jean a donné un cas concret qui explique
très clairement l'opération de ce qui est proposé ici. En
réponse à la question posée par le député de
Lafontaine, la réponse est simple. Si la municipalité ajuste
à son rôle l'évaluation d'une maison à cause
d'améliorations ou d'extension, cela sera reproduit au niveau scolaire
et sera la base des 10% additionnels. Si la municipalité ne l'a pas
encore fait au moment où le rôle est mis entre les mains de la
commission scolaire, ce sera l'ancienne évaluation comme pour des fins
municipales. Le député de Lafontaine persiste à ne pas
vouloir comprendre.
M. Cloutier: C'est parce qu'il ne peut pas. M. Goldbloom:
Nous n'inventons rien.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous reculez, par exemple.
M. Goldbloom: Ce qui est indiqué ici se fait
déjà, ce que nous vous avons décrit, c'est
l'opération menée par les commissions scolaires depuis plusieurs
années. Ce redressement se fait déjà. Tout ce que nous
disons, c'est que dorénavant pour libérer le champ à
l'intention des municipalités, les augmentations, même si le
retracement donne un chiffre plus élevé que 10%, ne
dépasseront pas 10%. En ce faisant, nous diminuons d'à peu
près $40, 000, 000, peut-être plus, la masse d'argent
perçue par les commissions scolaires. Nous ajoutons un montant
additionnel parce que les dépenses des commissions scolaires ont connu
une augmentation avec l'inflation comme celles de tout le monde. Mais nous
libérons au moins $40, 000, 000 à l'intention des
municipalités. Est-ce si compliqué que cela?
M. Giasson: M. le Président, je pense que le
député de Lafontaine n'a pas compris les véritables
implications des amendements qu'on pouvait apporter. Pour le convaincre
davantage, il me paraît nécessaire encore une fois, à la
suite des remarques du député de Saint-Jean, de l'amener devant
un cas concret. Or, depuis le regroupement des commissions scolaires ont
été obligées de fonctionner, en vertu de facteurs de
redressement, avec les inégalités qui existaient entre les
différentes corporations municipales en matière
d'évaluation. Donc, vous aviez dans une commission scolaire
regroupée des municipalités sur lesquelles il n'y avait aucun
facteur de redressement, cela correspondait à la valeur réelle.
Donc, le facteur était de 1. 50; dans une autre corporation municipale
le redressement était de 2. 52; dans une sixième, il pouvait
être de 4. 2. Mais, cela était en fonction d'une analyse
menée conjointement par la commission scolaire, les corporations
municipales et les firmes d'évaluateurs travaillant avec ces
corporations municipales. Dans le nouveau contexte, suite à
l'application de la Loi sur l'évaluation foncière, cela peut
apporter des interrogations, parce que dans un conseil de comté
donné, en 1975, il y a eu l'application totale ou partielle d'une
nouvelle évaluation foncière découlant de la Loi sur
l'évaluation foncière.
Cependant, nous avons, dans les comtés ruraux, des
municipalités, même si un évaluateur professionnel avait
été engagé et qu'il avait entrepris son travail, qui ont
décidé de préparer leur budget sur l'ancien rôle
d'évaluation. Elles l'ont fait accepter et reconnaître par le
ministère des Affaires municipales, à Québec, qui a
accepté, étant donné que la municipalité,
même en vertu de l'ancien rôle, pouvait percevoir les sommes
nécessaires pour faire face à ses obligations budgétaires.
D'autres municipalités, d'autres corporations municipales ont
décidé de percevoir les taxes en vertu du rôle nouveau fait
par l'évaluateur professionnel.
Quand on retransmet cela sur le milieu scolaire, ce qui est important,
suite à l'engagement que le gouvernement du Québec a pris par
l'intermédiaire du discours du budget, c'est que pour les commissions
scolaires qui avaient un facteur de redressement dans chacune des
municipalités composant cette commission scolaire, lorsqu'elles vont
revoir l'évaluation et la perception des taces, cette évaluation
ne dépasse pas 10% de l'évaluation scolaire
déterminée à la suite d'un facteur de redressement par
rapport à l'année 1974. Si je comprends bien, c'est aussi simple
que cela.
M. Goldbloom: C'est aussi simple que cela.
M. Léger: M. le Président, tout ce qu'on veut
savoir...
M. Cloutier: Ce que mes collègues viennent de dire, ce que
le député de Montmagny et le député de D'Arcy-McGee
viennent de dire est extrêmement clair. Je ne vois vraiment pas pourquoi
on continue à discuter. Je ne peux que répéter.
M. Léger: M. le Président, pour qu'il y ait une
augmentation quelconque on parle de 10% il faut
nécessairement qu'il y ait un point de départ et un point
d'arrivée. C'est là que se situe tout le problème.
Supposons que les commissions scolaires doivent comparer
l'évaluation de cette année avec celle de l'année
dernière; il faut qu'il y ait une comparaison entre les deux. Sur quoi
la commission scolaire va-t-elle pouvoir se baser pour savoir que
l'augmentation qu'il y a provient soit d'une amélioration, soit d'une
augmentation faite par la municipalité?
Prenez l'exemple d'une maison qui vaut $20, 000...
M. Cloutier: Le rôle!
M. Léger:... évaluée à $20, 000 en
1974...
M. Giasson: Ce n'est pas possiblel
M. Léger:... et qui a une amélioration, au cours de
l'année, de $10, 000.
M. CLoutier: Cela n'a pas à intervenir.
M. Léger: Elle vaut maintenant $30, 000, elle est
évaluée à $30, 000. Comment la commission scolaire
va-t-elle pouvoir avoir les renseignements lui permettant de dire: Cette
maison, elle était évaluée à $20, 000, avant, et,
maintenant, elle a augmenté de $10, 000 d'amélioration; elle vaut
$30, 000, plus les 10% sur les $30, 000 ou plus les 10% sur les $20, 000?
Une Voix: $20, 000.
M. Léger: Si c'est plus les 10% sur les $20, 000, cette
maison va avoir été sous-évaluée, parce qu'il faut
un point de départ et un point d'arrivée. Le point de
départ, c'est d'une année à l'autre. C'est juste pour
savoir comment vous allez évaluer cela. Je donne un cas concret.
M. Goldbloom: M. le Président, la commission scolaire va
recevoir le rôle de la municipalité et va appliquer un facteur de
redressement. Dans l'application de ce facteur de redressement, il y aura une
application générale à tout le rôle. S'il y a des
cas d'exception, on le saura. Si l'on applique 10% à tout le monde, par
exemple, et qu'on trouve qu'il y a une maison qui est évaluée a
beaucoup plus que l'année précédente, on saura qu'il y a
eu une différence quant à l'évaluation elle-même,
l'évaluation fondamentale originale faite par la municipalité. On
va trouver qu'il y a eu des améliorations ou des additions.
Je pense, M. le Président, que ce n'est pas si compliqué
que cela.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est peut-être pas aussi
compliqué que cela dans l'esprit du ministre des Affaires municipales,
mais quand le ministre veut-il mettre fin à cette sorte de régime
de broche à foin qu'il nous explique, en faisant appliquer ces
règlements concernant l'évaluation foncière et en
uniformisant au plus vite les rôles d'évaluation foncière
à la valeur réelle de 100%?
M. Cloutier: Ce n'est pas cela qu'on discute en ce moment, M. le
Président.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas cela.
M. Cloutier: Manifestement, le PQ a choisi de faire un
débat à côté de la question, alors que j'avais
toutes les raisons de croire, à la suite de conversations que j'ai eues
avec le député de Lafontaine, qu'on s'en tiendrait au cas
précis, c'est-à-dire à un amendement technique qui ne
change en rien les procédures qui sont utilisées depuis plusieurs
années, mais qui vise uniquement à plafonner les augmentations,
compte tenu de l'inflation, actuellement, et compte tenu du fait que nous
voulons conserver aux municipalités leurs sources de taxation.
J'en viens à me demander si le Parti québécois ne
s'oppose pas aux municipalités, en ce moment.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas au ministre de
l'Education de déterminer le corridor des discussions que l'on doit
avoir; il y a des règlements en Chambre, et le président est
là pour nous dire si nous sommes dans la discussion ou pas...
M. Cloutier: C'est pour cela que je m'adressais au
président.
M. Bédard (Chicoutimi):... parce que c'est faux, le
ministre de l'Education affirme des vérités...
Le Président (M. Pilote): Je vous inviterais à
avoir des débats beaucoup plus paisibles en cette circonstance, surtout
cet après-midi, de part et d'autre de cette Chambre.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, le
ministre de l'Education énonce certaines vérités
elles ne sont pas nombreuses mais il y en a une qu'il a dite et que j'ai
retenue, à l'effet que ce projet de loi no 54 n'était pas une
réforme du système. Il a raison; non seulement ce n'est pas une
réforme du système, mais c'est un recul du gouvernement en ce qui
concerne la refonte et l'uniformisation de l'évaluation foncière
au Québec. Le ministre de l'Education est obligé de prendre les
devants parce qu'il est la victime de la négligence du ministre des
Affaires municipales qui n'a jamais été capable de faire
appliquer la réglementation concernant l'uniformisation des rôles
d'évaluation.
M. Cloutier: Mais c'est un autre débat. Tout ce que je
vous demande...
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que vous auriez la
décence de laisser parler les autres?
Le Président (M. Pilote): A l'ordre, messieurs! Je
constate que le député de Chicoutimi déborde un peu...
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne déborde pas. C'est la
conséquence d'un article, M. le Président.
Le Président (M. Pilote):... en s'attaquant. Vous avez une
loi qui est présentée par le ministre de l'Education et non par
le ministre des Affaires municipales, et qu'il vous suffise de discuter de ce
projet de loi.
M. Léger: II n'est pas au courant de votre loi, il n'a pas
vu la loi.
M. Bédard (Chicoutimi): Si vous n'avez pas vu la relation
entre les deux ministères dans cela, M. le Président, il serait
peut-être préférable que vous n'émettiez pas
d'opinion.
M. Léger: C'est le coeur du projet de loi.
Le Président (M. Pilote): Je prierais le
député de Chicoutimi d'être poli.
M. Bédard (Chicoutimi): Je serai poli, M. le
Président, pourvu que le président s'en tienne à son
rôle et n'émette pas d'opinion.
Le Président (M. Pilote): La relation entre les deux
ministères, je la connais, mais aujourd'hui, la relation, dans les
discussions, dépend du ministère de l'Education, point.
M. Bédard (Chicoutimi): Alors, je réaffirme que le
ministre de l'Education c'est normal est dans une situation
difficile, il doit faire son devoir, il nous présente ce projet de loi
aujourd'hui, mais il est obligé de le faire. Il est important de
préciser les motivations, ou la situation qui fait que le ministre est
obligé de nous arriver, à la fin d'une session, avec ce projet de
loi. Les motivations, nous le réaffirmons, M. le Président, sont
que le ministre de l'Education n'a pas le choix parce qu'il est pris avec les
conséquences de la négligence du ministre des Affaires
municipales qui n'a pas su faire respecter sa réglementation concernant
l'uniformisation des rôles d'évaluation. Il n'y a pas que les
députés de l'Opposition qui disent cela; il y a la
Fédération des commissions scolaires... Je pourrais apporter et
lire au ministre des Affaires municipales et au ministre de l'Education des
mémoires de différentes municipalités, mémoires
qui, effectivement, ont été consignés dans un
mémoire de la Fédération des commissions scolaires
catholiques du Québec qui n'y va pas de main morte, qui est très
clair. Le mémoire en question dit ceci:...
M. Cloutler: II ne le trouve même pas dans les notes qu'on
lui a fournies.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, le
ministre de l'Education sait très bien que nous avons raison de...
M. Cloutier:... de savoir d'où elles viennent, ces notes,
de quel organisme.
M. Bédard (Chicoutimi): Ce n'est pas la première
fois qu'on soulève la négligence du ministre des Affaires
municipales à faire respecter ses lois, tant dans le domaine de
l'évaluation foncière que dans le domaine de l'environnement et
de tous les autres domaines.
M. Cloutier: Ce n'est pas un débat des affaires
municipales que vous faites en ce moment.
M. Bédard (Chicoutimi): La Fédération des
commissions scolaires catholiques du Québec, ça doit dire quelque
chose au ministre de l'Education?
M. Cloutier: Est-ce la fédération qui lui a
envoyé ces notes?
M. Bédard (Chicoutimi): Non, c'est son mémoire.
Jamais je ne croirai que vous n'avez pas la décence de lire les
mémoires qui peuvent venir de la Fédération des
commissions scolaires?
M. Cloutier: Là, je fais une question de
privilège.
M. Bédard (Chicoutimi): Ah! mon dieu!...
M. Cloutier: Absolument. Il ne faut quand même pas
exagérer...
M. Bédard (Chicoutimi):... je l'ai donc
offensé.
M. Cloutier:... le député de Chicoutimi est en
train de déborder la mesure. Que vient-il de dire? Il vient de
prétendre que je n'ai même pas la décence je
reprends son vocabulaire de lire les mémoires qu'on me
présente. C'est ridicule. C'est un débat intelligent, oui ou
non?
M. Bédard (Chicoutimi): Vous n'avez même pas compris
ce que je viens de dire. Vous vous êtes informé si c'était
des notes; je vous ai dit que c'était un mémoire de la
Fédération des commissions scolaires catholiques du
Québec, et j'ai ajouté, puisque vous m'aviez posé la
question...
M. Cloutier: Je vous remercie, mais vous n'avez pas besoin
d'ajouter que je ne l'ai pas lu, qu'en savez-vous?
M. Bédard (Chicoutimi):... puisque vous m'avez posé
la question...
M. Cloutier: C'est bien évident que je l'ai lu.
M. Bédard (Chicoutimi): Est-ce que vous voulez que...
M. Cloutier: Non seulement je l'ai lu, mais j'ai reçu les
représentants de la Fédération à maintes
reprises.
M. Bédard (Chicoutimi): Alors, si vous l'avez lu, pourquoi
me posez-vous la question, à savoir si ce sont des notes ou si c'est le
contenu d'un mémoire?
M. Cloutier: Comment voulez-vous que je sache, lorsque vous avez
un tas de papier, si vous êtes allé les faucher dans les
ministères ou si ce sont des documents officiels.
M. Bédard (Chicoutimi): L'important, ce n'est pas de les
faucher ici et là, ce serait que le ministre de l'Education les lise et
tienne compte de ces mémoires qui lui parviennent.
M. Cloutier: Non, M. le Président, je n'accepte pas le ton
persifleur du député de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): Les grands mots!
M. Cloutier: Rappelez-le à l'ordre. Nous sommes ici pour
travailler. Nous essayons de travailler sérieusement. Nous avons entendu
de la part de plusieurs députés ministériels des
interventions claires et précises. Ce projet de loi rencontre en
tous points les aspirations de la Fédération des
commissions scolaires qui le souhaitait depuis assez longtemps. Nous avons eu
plusieurs réunions techniques avec ses représentants pour mettre
au point, justement, la façon dont cette opération serait
conduite. Alors, que le PQ s'amuse à faire un débat qu'il
souhaite violent en fin de session, cela m'est totalement indifférent. A
partir de maintenant, je ne répondrai qu'aux questions intelligentes et
j'ai bien peur de rester silencieux.
M. Léger: M. le Président, devant cette
logorrhée du ministre de l'Education, on doit se demander s'il a
réellement voulu laisser les gens croire que ce n'était qu'un
petit article et un incident technique à corriger. Le ministre veut
laisser croire cela et c'est tout simplement l'inverse. Malgré toute
cette diatribe qu'il nous a servie ou cette diarrhée verbale, je pense
qu'il doit...
M. Cloutier: C'est une expression que j'ai déjà
utilisée pour l'Opposition, alors donnez-m'en la paternité.
M. Léger: Oui. Mais, elle vous revient parce que vous
voulez passer cet incident comme étant une chose seulement secondaire,
alors que c'est la base même d'une politique gouvernementale qui est
avortée. C'est notre devoir de le signaler.
M. Gratton: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Pilote): Le député de
Gatineau.
M. Gratton: J'aimerais rappeler aux membres de la Chambre
l'article 154 qui dit bien qu'en commission plénière, lorsqu'on a
le mandat d'étudier un projet de loi, article par article, on ne peut
discuter que les détails d'un projet de loi.
J'ai l'impression que le débat, que l'on est en train de faire
sur l'évaluation foncière et sur les blâmes qu'on peut
adresser à un ministre quelconque, aurait dû faire partie d'un
débat de deuxième lecture, sûrement pas d'une discussion,
article par article, en commission plénière.
M. Léger: M. le Président, sur la question de
règlement. Pour éclairer le député de Gatineau, je
dois lui faire remarquer que le projet de loi que l'on étudie
actuellement touche essentiellement l'article 373 de la Loi de l'instruction
publique. Mais, l'article 373 de la Loi de l'instruction publique est un
article qui avait été abrogé par la Loi sur
l'évaluation foncière, le bill 48, et cet article qui
était abrogé par la Loi sur l'évaluation foncière
n'a pas été sanctionné...
M. Cloutier: C'est faux.
M. Léger:... par le lieutenant-gouverneur. Et, comme cela
n'a pas été sanctionné, mais que cela a été
voté...
M. Cloutier:... été abrogé.
M. Léger:... et approuvé. Aujourd'hui, si le
ministre des Affaires municipales avait eu la décence de sanctionner sa
loi...
M. Bellemare (Rosemont): M. le Président, question de
privilège.
M. Léger:... d'aller au bout de son argumentation et de
faire sanctionner complètement la loi, le ministre de l'Education,
aujourd'hui, n'aurait pas à nous présenter ce projet de loi parce
que l'article 373 serait complètement abrogé et il n'aurait
qu'à recevoir...
M. Bellemare (Rosemont): M. le Président, question de
privilège.
M. Léger:... des municipalités les
évaluations foncières normales, uniformisées sur la valeur
réelle et on n'aurait pas le problème que l'on a aujourd'hui.
C'est ce qu'on veut mettre en évidence. Le député
ne le savait peut-être pas, mais il y a une relation directe entre les
deux lois avec l'article 373.
Le Président (M. Pilote): Sur une question de
privilège, le député de Rosemont.
M. Bellemare (Rosemont): Je voudrais vous dire ceci, on dit
souvent qu'il manque certains députés ministériels
à l'Assemblée nationale et vous pouvez être assuré
que, cet après-midi, à discuter avec des fous semblables, le
député de Rosemont ne sera pas présent.
M. Léger: M. le Président, j'invoque le
règlement. Je pense que, au départ, si vous aviez eu votre
vigilance habituelle, quand un député parle, comme le
député de Rosemont, de question de privilège, vous savez
fort bien que lorsqu'on invoque une question de privilège c'est parce
que des droits ont été lésés. Alors, quels droits,
d'un député qui n'a pas parlé, pouvez-vous
léser?
Je pense que vous auriez dû l'arrêter, ce n'était pas
une question de privilège.
C'est le député de Chicoutimi qui avait la parole.
Le Président (M. Pilote): Le député de
Gatineau, en vertu de l'article 154, a parfaitement raison d'avoir
rappelé qu'en commission plénière, après la
deuxième lecture, on ne peut discuter que des détails d'un projet
de loi. Je vous invite à vous en tenir aux détails du projet de
loi qui est devant vous, le projet de loi no 54.
Article 1.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, en ce qui
concerne l'article 1, je veux reprendre certaines affirmations qui ont
été faites.
J'ai été interrompu par le ministre de l'Education, qui a
coutume d'ère un homme gentil, poli, raffiné, mais qui est sorti
cet après-midi de ses habitudes. Peut-être qu'il n'est pas heureux
d'être obligé d'affirmer quand même certaines
faussetés, pour essayer de nous passer ce projet de loi comme...
M. Cloutier: Non, non, non, non, M. le Président, je
n'accepte pas...
M. Bédard (Chicoutimi): Mais laissez-nous finir.
Le Président (M. Pilote): A l'ordre! A l'ordre!
M. Cloutier: Je n'accepte pas ce genre d'insinuation. C'est un
tisse d'invectives.
M. Burns: A l'ordre, M. le Président! A l'ordre!
M. Cloutier: J'ai quand même droit de faire des questions
de privilège, M. le Président.
M. Burns: Bien, vous n'avez pas de question de privilège
en commission. J'invoque le règlement.
M. Cloutier: Certainement, M. le Président. Laissez-moi
rétablir les faits.
M. Burns: C'est même une de vos décisions, qu'il n'y
a pas de question de privilège en commission.
Le Président (M. Pilote): Le député de
Chicoutimi. Je vous inviterais, messieurs il est assez difficile de
présider dans des circonstances semblables à retenir vos
nerfs. La parole est au député de Chicoutimi. Mes remarques ne
s'adressent pas uniquement à l'Opposition, mais elles s'adressent
à l'ensemble des membres de cette Chambre.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, quand le
ministre de l'Education disait que ce projet de loi n'était pas une
réforme, je l'ai dit, il avait raison. Maintenant, il est plus difficile
à suivre lorsqu'il affirme, d'une part, que c'est une suite logique du
discours du budget qui est censé être quand même un
élément important, quand on parle de la politique du
gouvernement, et que, du même souffle, il essaie de nous faire croire que
c'est simplement un amendement technique. C'est là-dessus que je crois
que le ministre de l'Education, à mon humble avis, dépasse sa
pensée, j'emploie un terme poli, ou nous induit, sans le vouloir, en
erreur. A ce moment-là, c'est grave s'il nous induit sans le vouloir en
erreur, parce qu'on est obligé de conclure que le ministre de
l'Education ne connaissait pas toutes les implications du projet de loi qu'il
présentait.
Il sait très bien, le ministre de l'Education, que ce n'est pas
un amendement technique et que ce n'est pas, non plus, une suite du discours du
bud- get. Je crois que le discours du budget je l'ai ici parlait
de la poursuite d'un processus de réforme de l'évaluation
foncière qui avait été amorcée déjà,
en fonction justement d'intensifier cette réforme. Or, tel n'est pas le
cas. Tel que je l'ai dit tout à l'heure, M. le Président, ce
projet de loi consacre plutôt un recul du gouvernement en ce qui concerne
la refonte et l'uniformisation de l'évaluation foncière au
Québec.
Pourquoi, M. le Président? Parce que, tout simplement, on abolit,
on abroge la loi no 48 et on revient à l'ancien article 373 qui existait
auparavant. C'est la même chose que ce qui existait auparavant, avec
quelques améliorations, quelques amendements qui n'ont pu être
apportés concernant la portée de l'article, en ce qui regarde la
possibilité que l'article 373 puisse s'appliquer à plus d'une
municipalité, lorsque c'est dans un même territoire couvert par
l'ensemble d'une commission scolaire. Lorsque le ministre essaie de nous
expliquer le mieux possible quelles sont les implications de ce projet de loi,
il y a quand même des sujets...
M. Veilleux: Je m'excuse auprès de mon collègue,
une question de règlement.
Le Président (M. Pilote): Le député de
Saint-Jean, sur une question de règlement.
M. Veilleux: C'est une information, M. le Président.
Est-ce qu'on est à l'article 1 qui parle de l'article 131 de la Loi sur
l'évaluation foncière ou si nous sommes à l'article 2 qui
parle de l'article 373 de la Loi de l'instruction publique? Cela fait dix
minutes que j'écoute mon bien-aimé collègue de Chicoutimi,
puis il parle de l'article 373. Est-ce que cela veut dire que l'article 1 de la
loi est adopté? C'est à titre d'information, si vous ne le savez
pas.
M. Léger: M. le Président, sur le point qu'il a
invoqué, c'est l'article, dans la loi sur l'évaluation
foncière, qui touche le 373 qui aurait dû être
abrogé.
M. Giasson: M. le Président, je pense que, pour
rétablir le débat dans sa véritable dimension, le projet
de loi que nous avons devant nous vient tout simplement permettre de respecter
un engagement que le gouvernement du Québec avait pris, par
l'intermédiaire du discours du budget, à l'endroit du financement
des commissions scolaires au Québec. C'est aussi simple que cela. On
n'est pas, dans ce débat, pour revoir la Loi sur l'évaluation
foncière. Or, la Loi sur l'évaluation foncière, qui a
été votée par cette Assemblée, est mise
graduellement en application au Québec. Qu'on le veuille ou pas, cela ne
peut pas se faire dans une opération de six mois.
L'application complète et totale de la Loi sur
l'évaluation foncière, compte tenu des ressources et des moyens
dont on dispose au Québec, toujours en tenant compte du mandat, selon un
désir formulé par les conseils de comté d'avoir voix au
chapitre en matière de l'application de la nouvelle
évaluation foncière, cela suppose nécessairement
que nos conseils de comté je parle pour tout le territoire
québécois en dehors des villes devront mettre le temps
nécessaire pour compléter cette évaluation
foncière. Mais c'est une opération qui va mettre un certain temps
avant d'être entièrement complétée et le
gouvernement a décidé de contribuer à alléger le
fardeau fiscal, sur le plan scolaire, pour les contribuables
québécois. Compte tenu d'un début d'application de la Loi
sur l'évaluation foncière, nous sommes devant un projet de loi
qui veut tout simplement permettre au gouvernement du Québec d'appliquer
ou de rendre possibles les engagements qu'il a pris en matière
d'évaluation et de taxe scolaire au Québec. Pour ce faire, nous
devons toucher à un article de la Loi sur l'évaluation
foncière et à un article de la Loi de l'instruction publique au
Québec. C'est aussi simple que cela à comprendre, le projet de
loi que nous avons devant nous et que nous discutons présentement.
M. Cloutier: Je pourrais ajouter, pour éclairer la
lanterne du député de Chicoutimi...
M. Bédard (Chicoutimi): Eclairez la vôtre pour
commencer.
M. Cloutier: Ce n'était pas méchant, ce que je vous
disais là.
M. Bédard (Chicoutimi): Je ne vous ai pas demandé
de m'éclairer.
M. Cloutier: Alors, je retire ce que j'ai dit.
M. Bédard (Chicoutimi): J'aime mieux ma lumière que
votre noirceur présentée...
M. Cloutier: Qu'il s'éclaire lui-même.
M. Bédard (Chicoutimi):... sous de fausses
représentations.
M. Cloutier: Comment? Fausses représentations? Enfin, M.
le Président!
M. Léger: Une noirceur présentée sous de
fausses représentations.
M. Cloutier: M. le Président, nous sommes en pleine
inflation verbale. Il n'y a pas de fausses représentations
là-dedans.
Le Président (M. Pilote): Attendez qu'il ait fini.
M. Cloutier: J'allais préciser que, si l'on touche
à l'article I3I de la Loi sur l'évaluation foncière, c'est
uniquement une question de technique juridique. Je suis étonné
que le député de Chicoutimi, qui se dit avocat...
M. Bédard (Chicoutimi): La technique juridique, c'est une
chose, mais la portée de l'application de la technique juridique, c'est
autre chose.
M. Cloutier: Est-ce que je peux terminer?
M. Bédard (Chicoutimi): C'est cela que vous n'avez pas
l'air de comprendre.
M. Cloutier: Pour amender l'article 373...
M. Bédard (Chicoutimi): Je sais ce qu'il faut faire pour
amender.
M. Cloutier:... il fallait suspendre l'article I3I qu'il
abrogeait, soumis à une sanction ultérieure.
M. Bédard (Chicoutimi): Avez-vous l'impression de nous
apprendre quelque chose quand vous dites cela? On ne vous parle pas de la
technique juridique qui a été employée pour arriver
à un résultat dont nous parlons à l'heure actuelle. C'est
la conséquence...
M. Cloutier: Vous faites un faux débat sur
l'évaluation foncière à des fins de basse politique. C'est
ce que vous faites actuellement.
M. Léger: C'est mettre vis-à-vis de l'opinion
publique l'exact manquement du gouvernement. C'est ce qu'on met en
évidence et on aimerait que le ministre nous explique comment il va
réaliser ce tour de force. Il ne nous l'a pas expliqué
tantôt.
M. Cloutier: Nous le faisons chaque année. M.
Léger: Le tour de force?
M. Cloutier: Chaque année, les commissions scolaires
je répère ce que j'ai dit sont obligées de
redresser les rôles d'évaluation, c'est-à-dire de les
ajuster à la valeur réelle. Pourquoi? Pour les raisons que le
ministre des Affaires municipales nous a expliquées. L'opération
de l'évaluation scientifique n'est pas terminée et il est tout
à fait normal que ceci prenne de très nombreuses années
parce que c'est une opération d'envergure.
Les commissions scolaires, elles, sont soumises à un taux
normalisé; elles sont donc obligées de tenir compte de la valeur
réelle. Il y a des facteurs, comme le député de
Montmagny-L'Islet l'a expliqué, d'ajustement. Cela se fait chaque
année. Il n'y a rien de nouveau proposé par l'amendement. Tout ce
que l'amendement propose...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est le fouillis annuel.
M. Cloutier: Je tiens à terminer. Tout ce que l'amendement
propose...
M. Bédard (Chicoutimi): C'est le fouillis annuel, c'est
tout ce que vous nous dites.
M. Cloutier:... c'est de plafonner ce redressement à 10%
pour éviter qu'en période d'inflation on se trouve en
présence de disparités trop grandes. C'est tout ce que
l'amendement propose et c'est ce sur quoi nous discutons actuellement ou nous
devrions discuter.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous nous dites... M. Cloutier:
Est-ce clair?
M. Bédard (Chicoutimi):... simplement que vous voulez
continuer dans le fouillis qui existe déjà.
M. Goldbloom: Le Parti québécois persiste en
voulant faire croire que c'est un recul par rapport à l'application de
la Loi sur l'évaluation foncière. Il est évident que c'est
un processus qui va prendre un certain temps, j'ai dit une décennie. Il
y a deux ans, j'ai dit: C'est le début. J'ai dit que c'était le
début parce qu'à ce moment-là nous avons accordé,
pour la première fois dans l'histoire du Québec, un pouvoir
réel d'action aux conseils de comté. Comme l'a expliqué
tout à l'heure l'honorable député de Montmagny-L'Islet,
nous avons mis dans le bain les conseils de comté, qui ont
commencé à travailler l'année suivante,
c'est-à-dire en I974.
Nous donnons des subventions aux conseils de comté jusqu'à
approximativement 40% du coût de ce qui a été fait, cette
année, en 1974. En 1975, ça se continue parce que ce ne sont pas
tous les comtés qui ont réussi à faire démarrer le
travail l'an dernier. Nous avons, entre-temps, engagé la production du
manuel. Malheureusement, en cours de route, un des principaux auteurs du manuel
est décédé subitement et il a fallu...
C'est malheureux que la mort de quelqu'un fasse rire des
députés.
M. Léger: Ce sont des excuses que vous vous trouvez.
M. Bédard (Chicoutimi): Pas de démagogie.
M. Léger: Ce sont des excuses que vous essayez de trouver
pour défendre votre leadership.
M. Bédard (Chicoutimi): Vous prenez n'importe quoi pour
essayer de distraire l'attention du problème.
M. Goldbloom: D'accord. Je suis généralement de
bonne humeur M. le Président, et le député de Chicoutimi
surtout sait que, quand nous avons un débat, je suis d'une courtoisie et
d'une gentilhommerie à son égard. Je regrette d'être
obligé, aujourd'hui, de faire exception à cette habitude.
M. Bédard (Chicoutimi): Allez-y.
M. Goldbloom: Parce que je trouve que ce sont des
imbéciles devant nous qui ne veulent pas comprendre et qui veulent, de
façon démagogique, dire que, parce que sur le plan technique on
met de côté temporairement un article d'une loi, nous sommes en
train de faire un recul dans le processus d'application de la loi de
l'évaluation foncière. C'est totalement faux, totalement faux.
C'est engagé, le manuel sera produit. J'ai dit, en deuxième
lecture, M. le Président, que je n'autoriserai pas une
municipalité à agir de façon définitive avant la
publication de ce manuel. Est-ce clair? M. le Président, si je fais ce
que le Parti québécois me demande de faire, c'est-à-dire
d'autoriser toutes les municipalités à procéder
immédiatement à la normalisation, à rendre scientifiques
les rôles d'évaluation, ce n'est pas possible. Ce n'est pas
possible sur le plan humain et ce n'est pas possible d'avoir une
uniformité si toutes les municipalités n'ont pas en main le
même document. Quand elles auront en main le même document elles
vont procéder en vertu de la loi. Il n'y a pas de recul et il n'y aura
pas de recul. Le Parti québécois fera toute la démagogie
qu'il voudra, il n'y aura pas de recul et nous allons uniformiser et rendre
scientifique l'évaluation foncière au Québec, en temps et
lieu, quand nous pourrons mettre en place les mécanismes sans semer le
désordre, comme voudrait faire le Parti québécois.
M. Bédard (Chicoutimi): Lorsque le ministre des Affaires
municipales se permet d'employer l'étiquette d'imbéciles pour
qualifier le député de Lafontaine et moi-même, M. le
Président, dans ce débat, il prend le risque, en même
temps, d'être obligé de traiter d'imbéciles pas mal de
monde. Il ne faudrait pas qu'il oublie que ce que nous disons aujourd'hui est
simplement l'écho de mémoires qui ont été
envoyés, non pas par l'Opposition mais par maintes et maintes
commissions scolaires et qui sont parvenus aux oreilles et à l'attention
des deux ministres, je ne dirais pas des deux ministres imbéciles, mais
des deux ministres sourds qu'on a devant nous. Tous ces mémoires, selon
la discussion que nous avons aujourd'hui, semblent n'avoir pas retenu
l'attention des deux ministres concernés.
Quand nous disons que ce projet de loi est nécessaire à
cause de l'incurie et de la négligence du ministre des Affaires
municipales à procéder à l'uniformisation des rôles
d'évaluation, nous sommes simplement l'écho de moult commissions
scolaires et, j'en suis convaincu, de plusieurs municipalités à
travers le Québec, qui se voient, un moment donné, placées
dans une situation difficile par rapport à d'autres municipalités
qui ne semblent pas respecter la loi et qui la respectent d'autant avec retard
qu'ils ont affaire à un ministre des Affaires municipales qui ne semble
pas pousser plus que cela.
Il ne semble pas plus préoccupé que cela à faire
respecter ces lois municipales qui sont en vigueur. C'est cela. Vous n'avez
qu'à regarder ce que dit la Fédération des commissions
scolaires catholiques du Québec dit dans un mémoire
présenté tout récemment. Le ministre des Affaires
municipales, en fait, ne répond pas devant l'ur-
gence de mettre de l'ordre dans le fouillis de l'évaluation
minicipale pour fins d'impôt foncier. Alors, les deux imbéciles
que vous avez qualifiés tout à l'heure ne sont pas les seuls
à vous dire le message que nous essayons de vous faire comprendre. Au
contraire, nous sommes l'écho de bien des voix dans le Québec,
tant du milieu municipal que du milieu scolaire, M. le Président.
J'espère que le ministre des Affaires municipales pourra, au moins, nous
donner des preuves de sa détermination à faire respecter la
réglementation concernant l'obligation des municipalités
d'uniformiser leur rôle d'évaluation à la valeur
réelle. C'est tout ce que nous voulons faire comprendre au ministre des
Affaires municipales.
M. Giasson: C'est ce que les municipalités font au
Québec présentement.
M. Léger: M. le Président, le ministre des Affaires
municipales, je le sais doit être mal à l'aise de la situation
actuelle et il s'emporte. Il nous disait de façon triomphale,
l'année dernière et il y a deux ans, au sujet du nouveau
système d'évaluation foncière: C'est un début,
continuons le combat. Aujourd'hui, ce n'est qu'un débat, continuons
à être confus. C'est cela le problème, M. le
Président, c'est l'inverse. C'est sûr qu'on ne peut pas être
contre la correction que le ministre de l'Education veut apporter, parce qu'il
faut corriger des iniquités, mais on en crée d'autres
iniquités. C'est notre devoir aujourd'hui de sensibiliser le
gouvernement qui se vante avant de faire adopter des bonnes lois, avec tout son
appareil de propagande. On l'a vu quand on a adopté la Loi de
l'évaluation foncière. Le cas était réglé.
Aujourd'hui deux ans après, on est encore au même point,
même c'est pire. Un autre ministère est obligé de bousculer
le ministre des Affaires municipales pour lui dire: "Ecoutez, réglez le
problème; moi, il faut que je fonctionne". C'est la même chose
pour le ministère des Transports, qui a dit la même chose à
grand fracas de publicité: On va s'occuper des problèmes
d'expropriation au Québec. La loi a été adopté avec
une belle publicité, une belle propagande mais après cela, on
n'avait pas l'argent prévu pour être capable de la mettre en
vigueur, cette loi.
Le Président (M. Pilote): A l'ordre, messieurs!
M. Léger: Nous, on ne peut pas accepter qu'un gouvernement
passe son temps à se vanter...
Le Président (M. Pilote): J'inviterais le
député de Lafontaine à revenir au projet de loi no 54.
Est-ce que c'est clair, cela? Projet de loi 54 et aux détails du projet
de loi.
M. Léger: M. le Président, je voudrais vous faire
remarquer que le règlement...
Le Président (M. Pilote): II n'y a pas de remarque.
M. Léger:... me permet je suis complètement
dans l'ordre de vous montrer, par analogie, une situation qui est
perçue dans un projet de loi et je donne l'exemple...
Le Président (M. Pilote): On n'est pas au niveau de la
deuxième lecture.
M. Léger: C'est la raison du débat, M. le
Président. Si vous ne voulez pas que le débat soit trop long,
laissez-moi terminer ce que j'ai à dire.
Le Président (M. Pilote): Des menaces, c'est cela.
M. Léger: Notre rôle, M. le Président, est
important de faire réaliser que la situation actuelle est
inacceptable...
M. Garneau: Je vais être ici demain, mais vous aussi.
M. Léger:... et qu'un gouvernement qui veut se vanter de
faire adopter des bonnes lois est mieux de la réaliser et de la
sanctionner, cette loi, avant de se vanter. L'Opposition est là pour
renseigner la population, pour lui montrer qu'un gouvernement qui se vante et
qui ne réalise pas ces chose n'a pas le droit de tromper la population
comme cela. Aujourd'hui, c'est une preuve flagrante que le gouvernement n'a pas
pu réaliser ce qu'il a affirmé. Nous voulions faire
réaliser au gouvernement qu'il devra dorénavant réaliser
des réformes en profondeur et non pas du "pat-chage ". Aujourd'hui, il
fallait lui dire, M. Le Président, que le projet de loi actuel va
corriger certaines inéquités, mais qu'il en crée d'autres.
La façon d'appliquer les 10% d'augmentation n'est pas encore claire pour
la plupart des gens qui auront à appliquer cela, puisque les commissions
scolaires elles-mêmes se demandent comment le faire. Pour ceux qui ont
compris cela très vite, j'ai hâte de voir la réaction des
commission scolaires à la suite de l'adoption de ce projet de loi.
Le Président (M. Pilote): Article 1, adopté? M.
Cloutier: Adopté.
Le Président (M. Pilote): Adopté. Article 2?
M. Léger: Adopté.
M. Cloutier: Avant, M. le Président, j'ai un amendement.
J'en ai d'ailleurs saisi le député de Lafontaine. Cet amendement
se lit de la façon suivante: "Rayer, dans le troisième
alinéa, tous les mots à partir de "toutefois" jusqu'à
"conseil". Deuxièmement, ajouter, à la fin du quatrième
alinéa, "sous réserve des règles et conditions qui peuvent
être décrétées de temps à autre par le
lieutenant-gouverneur en conseil quant à la valeur imposable des
propriétés inscrites audit rôle d'évaluation". " Le
sens n'est changé en rien. C'est
uniquement un amendement technique que les juristes nous ont
demandé de faire pour plus de clarté.
M. Léger: On se méfie toujours un peu des
amendements techniques, M. le Président.
M. Cloutier: J'ai d'ailleurs eu la gentillesse bien normale, dans
les circonstances, de faire parvenir le texte de cet amendement au
député de Lafontaine.
M. Léger: D'accord, M. le Président. On a
regardé votre amendement technique.
Le Président (M. Pilote): L'article 2 est adopté
tel qu'amendé.
M. Léger: C'est cela, M. le Président.
Le Président (M. Pilote): Adopté. Article 3?
M. Léger: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Pilote): Adopté. Article 4?
M. Léger: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Pilote): Le projet de loi no 54, Loi
modifiant la Loi de l'instruction publique, est adopté avec
amendements.
M. Pilote (président de la commission
plénière): M. le Président, j'ai l'honneur de faire
rapport que votre commission plénière a siégé et a
adopté le projet de loi no 54, Loi modifiant la Loi de l'instruction
publique, avec amendement.
Le Président suppléant (M. Cornelller): Le rapport
de la commission plénière est-il adopté?
M. Léger: Adopté, M. le Président.
Le Président suppléant (M. Cornellier):
Adopté.
M. Garneau: M. le Président, y a-t-il consentement pour la
troisième lecture?
M. Léger: La troisième lecture? D'accord.
Troisième lecture
Le Président suppléant (M. Cornellier): La motion
de troisième lecture est-elle adoptée?
M. Léger: Oui, M. le Président.
Le Président suppléant (M. Cornellier):
Adopté.
M. Garneau: M. le Président, ne vous assoyez pas trop vite
parce que je vais proposer que vous quittiez le fauteuil pour que la Chambre se
forme en commission plénière pour l'étude des
crédits supplémentaires.
Le Président suppléant (M. Pilote): Le ministre des
Finances propose que je quitte maintenant le fauteuil et que la Chambre se
forme en commission plénière pour étudier les
crédits supplémentaires.
Cette motion est-elle adoptée?
M. Léger: Adopté, M. le Président. Le
Président suppléant (M. Pilote): Adopté.
Etude des crédits supplémentaires
Commission plénière
M. Cornellier (président de la commission
plénière): Commission plénière, projet de loi
no 55, Loi octroyant à Sa Majesté les deniers requis pour les
dépenses du gouvernement pour l'année financière se
terminant le 31 mars 1976 et pour d'autres fins du service public.
Le député de Lafontaine.
M. Léger: Dans le budget qui nous est
présenté, M. le Président, concernant les transports, il y
a près de $1 million qui représente une subvention pour le
Service d'ingiénérie du TRRAMM, c'est-à-dire le train
régional aéroportuaire Mirabel-Montréal et je voudrais en
profiter, M. le Président, pour souligner un problème majeur qui
est celui du délaissement devant lequel se trouve l'Est de
Montréal.
M. le Président, l'Est de Montréal subit, depuis plusieurs
années, le désintéressement total des gouvernements, soit
provincial, soit municipal. L'Est de Montréal est devenu le parent
pauvre des préoccupations du gouvernement du Québec ainsi que du
gouvernement municipal.
Si on regarde les déficiences qui eixstent dans l'Est, nous
savons que nous avons, dans la région du comté de Lafontaine et
D'Anjou, le territoire le plus pollué qui existe au Québec. Nous
savons aussi, M. le Président, que nous allons hériter
bientôt d'un réseau d'aqueduc qui déversera à
Rivière-des-Prairies, à l'intérieur de l'usine
d'épuration, l'ensemble des eaux usées de toutes les
municipalités de l'île de Montréal, qui seront
traitées d'une façon primaire et n'amèneront qu'une
amélioration d'à peine 30% des matières organiques.
Tout sera déversé près de l'île en face de
Pointe-aux-Trembles; les municipalités de Pointe-aux-Trembles, de
Lachenaie, de Repentigny ainsi que les municipalités riveraines,
risquent de voir dans leurs rives des eaux complètement polluées
d'une façon tellement dense qu'au lieu de n'avoir que ses propres
égouts, elles auront à subir 70% de pollution de l'ensemble des
égouts du Québec.
L'est de Montréal reçoit cela. Le ministre des Affaires
municipales avait déjà dit que les gens, en 1981, se baigneraient
dans une eau pure; c'est vrai
pour l'ouest de Montréal, mais c'est faux pour l'est de
Montréal. D'ailleurs, l'accessibilité aux berges était
encore une chose très difficile à concevoir puisque ce sont
encore des propriétés et des industries qui possèdent
l'accessibilité des terrains sur le bord de l'eau.
Dans le domaine de la santé, c'est le même problème:
l'est de Montréal n'a pas d'hôpital, nous n'avons aucun endroit
pour recevoir les vieux en bonne santé, qui ne sont pas des malades
chroniques, nous sommes défavorisés j'espère que le
ministre des Affaires sociales m'écoute bien l'est de
Montréal, le comté de Lafontaine, est un endroit
défavorisé au niveau des mesures de santé.
Au niveau du transport en commun c'est là-dessus surtout
que je veux faire mon intervention l'est de Montréal n'a pas les
services auxquels il aurait droit en matière de transport en commun. Le
TRRAMM de Mirabel-Montréal est une occasion pour le ministère des
Transports de déterminer une politique de transport en commun
intégré pour l'est de Montréal. Un transport
intégré amène le développement d'une région,
comme une région exige un meilleur transport en commun. C'est un cercle
vicieux, mais il semble que l'est de Montréal est toujours
défavorisé de ce côté puisque le métro se
termine à l'entrée même du comté d'Anjou,
c'est-à-dire à la station Beau-grand, et à l'entrée
même du comté de Sauvé, c'est-à-dire à la
porte du comté de Lafontaine, dans Montréal-Nord.
Tandis que dans les régions de l'ouest, le métro va se
promener dans des municipalités de la communauté urbaine; encore
là, on a beaucoup pensé aux anglophones de l'ouest de
Montréal. Pour quelle raison sont-ils toujours bien traités? Je
n'ai pas d'objection à ce qu'ils le soient, mais que l'on n'oublie pas
les gens de l'est de Montréal qui, eux, ont continuellement à
subir un délaissement de la part des dirigeants gouvernementaux, du
provincial comme du municipal.
Vous avez la même chose, M. le Président, au niveau du
système de transport par autobus dans l'est de Montréal, il y a
même des circuits d'autobus qui terminent à 7 heures du soir;
c'est inconcevable d'attendre que l'est de Montréal se développe
si le système de transport régulier n'est pas adéquat pour
la population qui y vit. Dernièrement, nous avons réuni les
maires des différentes municipalités de Montréal-Est,
Rivière des Prairies, Lachesnaye, L'Epiphanie, Pointe-aux-Trembles,
Repentigny, Charlemagne, Saint-Paul-l'Ermite, l'Assomption, ainsi que des
représentants d'Anjou, de Saint-Léonard et de
Montréal-Nord; nous avons discuté de la possibilité de la
confection d'un dossier concernant le transport rapide, dans le secteur est,
qui pourrait se rattacher au réseau TRRAMM entre Mirabel et le
centre-ville de Montréal. Quand le gouvernement du Québec, il y a
quelques années, s'est fait imposer le choix de l'aéroport de
Mirabel dans la région actuellement choisie, près de Mirabel,
près de Saint-Jérôme, alors que le gouvernement du temps
désirait avoir l'aéroport international dans la région de
Saint-
Jean, c'est parce que le gouvernement du Québec du temps
désirait créer le développement de l'axe
Québec-Montréal-Sherbrooke. Il est normal que le gouvernement
provincial désire le développement de son centre
d'intérêt économique qui était l'axe
Québec-Montréal-Sherbrooke, mais il s'est fait imposer
l'emplacement du côté de Saint-Jérôme; ce qui
amène, justement, le ministre Marchand à faire de grandes
déclarations, de grands projets de transport rapide partant de Windsor
et allant jusqu'à Québec: Windsor, Hamilton, Toronto, passant par
Ottawa, Mirabel, Montréal et Québec.
C'est sûr que ce sera un développement pour l'Ontario.
Encore là, l'Ontario passe en premier dans les préoccupations du
gouvernement fédéral. Le gouvernement du Québec
acceptera-t-il de laisser faire ce développement, alors que l'est de
Montréal et l'Est du Québec ont besoin d'un réseau
intégré de transport en commun rapide?
Actuellement, nous avons demandé au ministre des Transports de
bien vouloir reconsidérer la décision de limiter uniquement le
transport entre Mirabel-Montréal et de ne pas poser immédiatement
certains gestes. Je ne lui demande pas de prévoir des montants d'argent
énormes pour le développement immédiat. Mais, si on ne
fait pas certains gestes immédiatement, cela prendra beaucoup de temps
avant qu'il y ait un réseau de transport rapide, communautaire, pour
l'est de Montréal, pour les municipalités que je viens de
mentionner.
Les maires de ces municipalités se sont réunis pour la
préparation de ce dossier sur le transport rapide dans le secteur est de
Montréal. Le comité a retenu les service d'une firme, Paul,
Renaud, Dorval et associés, qui a préparé une étude
prévoyant que les déplacements locaux et régionaux
prendront des proportions comparables à celles des autres régions
de Montréal qui bénéficient déjà de services
de transport adéquats.
Nous n'avons pas de transport rapide dans l'est. Dans l'ouest de la
ville de Montréal et la Communauté urbaine de Montréal, il
y a 52 départs de trains par jour, soit du Canadien Pacifique ou du
Canadien National, qui amènent les travailleurs de l'ouest de
Montréal, à majorité anglophone, qui ont le
privilège d'avoir 52 départs par jour pour aller au centre-ville
de Montréal. Et parce que l'est de Montréal est majoritairement
francophone, on va le laisser passer au deuxième rang! Avons-nous un
gouvernement qui s'occupe des Québécois francophones aussi?
Est-ce un gouvernement qui s'occupe uniquement des anglophones, parce qu'ils
réclament et obtiennent ce qu'ils veulent? Nous aussi, dans l'est de
Montréal, avons des besoins et nous voulons que le gouvernement du
Québec s'occupe aussi des francophones de l'est de Montréal qui
sont actuellement les parents pauvres des préoccupations du gouvernement
du Québec.
Il ressort, de l'étude que nous avons faite, que le secteur est
connaîtra un développement majeur au cours des dix prochaines
années, surtout si un système de transport en commun rapide est
mis en place rapidement, que les volumes de dépla-
cements par automobiles prendront des proportions alarmantes si les
transports en commun ne sont pas développés en
parallèle.
Lors d'une autre assemblée de ces municipalités, le 27
février, le comité du secteur est pour le projet TRRAMM avait
invité M. Fullerton pour lui remettre cette étude qui
préconise un projet de transport rapide du secteur est vers le
centre-ville, raccordé à la ligne Montréal-Mirabel. A ce
moment, M. Fullerton s'est dit enchanté de cette existence d'un
réseau possible et il devait transmettre ses recommandations au
ministre.
Or, d'après les renseignements que le ministre m'a donnés,
soit privément ou en Chambre, ou par lettre, il semble qu'on n'a pas
beaucoup fait état des préoccupations de l'est de
Montréal. Le ministre semble nous dire que ce n'est pas son intention de
faire une prévision immédiate des sommes d'argent pour le
développement d'un réseau de transport en commun à l'est
de Montréal.
Nous avons préparé ce projet qui nous démontre la
possibilité d'un réseau de transport rapide, avec des stations
rares, mais utiles, à L'Assomption, Repentigny, Pointes-aux-Trembles,
Rivière-des-Prairies, Montréal-Nord et un raccordement avec le
réseau de Mirabel.
Il faut que le ministre des Transports y pense immédiatement. Je
ne veux pas aller trop loin, mais pour être certain qu'il ne revire pas
d'un revers de la main les gens des municipalités de l'est de
Montréal que je viens de mentionner, en disant: On y pensera quand ce
sera le temps, quand on aura de l'argent, le ministre pourrait au moins
et je le lui demande justement avec toute la déférence que j'ai
pour le ministre des Transports qui, habituellement, s'occupe très bien
de son ministère former un comité d'étude sur le
coût du transport en commun rapide dans l'est de Montréal. Nous
saurons alors que le ministère s'en occupe. 'Quand nous aurons les
chiffres, il pourra y avoir des décisions politiques de prises,
permettant de savoir que l'est de Montréal aura, dans quelques
années, son réseau de transport rapide intégré.
Pour cela, il ne faut pas dire: On y pensera plus tard. Il faut y penser
immédiatement. Le geste du ministre pourrait, justement,
déterminer qu'il y aurait des études pour fixer au moins le
coût du projet mentionné. On lui a fait parvenir une copie, et si
le ministre accpete de faire évaluer par un comité le coût
d'un raccordement de transport en commun rapide de l'est de Montréal
allant jusqu'au TRRAMM, à ce moment l'est de Montréal saurait
qu'il y a au moins un pas en avant de fait.
La population qui est touchée par ce réseau a
été évaluée. L'est de Montréal, comprenant
les municipalités que je viens de mentionner tantôt,
possède une population actuelle d'environ 226, 000 âmes.
Cela comprend les municipalités de Montréal-Nord,
Saint-Léonard, Anjou, Montréal-Est, Rivière-des-Prairies,
Pointe-aux-Trembles, Repentigny, Charlemagne, Saint-Paul-l'Ermite,
L'Assomption, L'Epiphanie, Terrebonne, Saint-Charles-de-Lachenaie. M. le
Président, cette population va augmenter, d'ici 1981, à 344, 000
de population et à 420, 000 de population, en 1986.
En tenant compte de l'augmentation de la population, du fait que l'est
de Montréal est appelé à un grand avenir, il faut que le
gouvernement du Québec se penche sur le problème du
développement de l'est de Montréal. Le transport en commun rapide
intégré pourrait être une des solutions qui aideraient le
développement de l'est de Montréal. Le développement et le
transport, cela va ensemble.
La région de l'est de Montréal a une population jeune,
donc qui est active. Plus une population est active, plus il y a du transport,
plus il y a besoin de déplacements. Donc le déplacement, s'il ne
se fait pas par transport rapide, sera limité et donc on limitera le
développement de l'est. Ou il sera augmenté par l'utilisation de
l'automobile. A ce moment-là, M. le Président, augmentation de
pollution dans le comté de Lafontaine, qui est déjà
saturé de ce côté.
Le métro que nous avons actuellement se termine à
Beaugrand. M. le Président, le reste de l'île de Montréal,
c'est le comté de Lafontaine. Le comté de Lafontaine comprend les
municipalités de Pointeaux-Trembles, Montréal-Est et
Rivière-des-Prairies; cela équivaut à peu près, en
distance, au tiers de l'île de Montréal, donc le tiers "de toute
la Communauté urbaine de Montréal en territoire. Donc l'avenir
est dans l'est de Montréal au niveau de la densité de population
qui s'en vient, pourvu qu'il y ait un réseau de transport en commun
rapide.
Montréal ou la Communauté urbaine aurait pu penser avoir
une continuation du métro par Voie surélevée, sur rail, un
autre métro qui viendra rencontrer celui de Beaugrand, pour faire un
transport rapide le long des voies des compagnies de pétrole, jusqu'au
bout de l'île, M. le Président, pour rejoindre les gens de
Repentigny à l'autre bout. On n'y a pas pensé. Parce qu'il a
déjà des crédits, dans le domaine des transports, pour le
réseau TRRAMM, je demande au ministre s'il est possible de faire faire
des études sur le coût du projet qui lui a été
soumis.
M. le Président, quand vous avez 15 à 17
municipalités qui s'unissent pour demander au gouvernement d'avancer
dans une direction, ce serait normal que le ministre accepte au moins de faire
évaluer les coûts par un comité. C'est sérieux, M.
le Président, le développement de l'est de Montréal; qu'il
étudie au moins le coût de cela.
Ces gens de l'est de Montréal seraient heureux de savoir que le
ministre a fait un pas en avant. C'est la raison pour laquelle j'ai fait cette
intervention de façon que le ministre soit sensibilisé aux
problèmes de l'est de Montréal et qu'il corrige la direction que
le gouvernement fédéral a donnée au développement
du transport en commun au Canada, en mettant l'aéroport de Mirabel dans
la région pour développer l'Ontario. Selon les nouvelles
déclarations du ministre Marchand, il veut faire un joint entre Windsor
et Québec, M. le Président; ce ne sera pas pour le
développement du Québec, cela va être pour le
développement de l'Ontario.
Alors, il faut prendre des mesures correctives. C'est la raison pour
laquelle je demande au minis-
tre de repenser à cette possibilité d'au moins faire
l'étude des coûts du projet qui lui a été soumis par
les municipalités. J'aimerais bien voir le premier pas qui sera fait
bientôt.
M. Mailloux: M. le Président, vous comprendrez que la
réponse que je vais donner va être sûrement moins longue que
l'intervention qu'a faite mon collègue de l'Opposition. Je suis quand
même resté surpris de cette intervention, puisque dans le premier
article du budget supplémentaire, c'est $1 million pour poursuivre les
études de TRRAMM. C'est en fait la poursuite de toutes les études
que conduit actuellement M. Fullerton, avec son équipe. Dans les
premiers temps, elle doit vérifier les sites propres, quels seront les
corridors qui seront choisis et également vérifier quelles seront
les jonctions, quels seront les systèmes de transport
intégré qu'il faudra coordonner de manière que la desserte
de l'est de Montréal puisse se faire de façon convenable.
J'ai écouté mon collègue de l'Opposition; cela me
serait difficile de répondre pour tout le monde, parce qu'il a
attaqué les déficiences de la commission des transports de la
ville de Montréal. Il me semble que le ministre des Finances n'a jamais
lui-même causé les déficits qu'a connus la Commission des
transports; ce n'est pas lui qui trace les circuits que doit desservir la
Commission des transports de Montréal. Dans d'autres sujets qu'il a
abordés, je ne pense pas que le ministre des Transports ait à
répondre des arguments qui ont été avancés.
Je voudrais quand même rectifier une affirmation qui a
été faite plus tôt, avant le début, lorsqu'il a fait
référence à la loi 23 des Transports, à la Loi de
l'expropriation, et qu'il a dit que nous ne possédions pas l'argent pour
payer, que c'est pour cela qu'il y avait eu un recul au 1er avril. Ce n'est pas
parce que nous ne possédons pas l'argent; ordre a été
donné de procéder comme si le 1er avril 1976 était
arrivé, et de déposer 70% de la valeur. C'est parce qu'il y a
d'autres problèmes, que connaît le député de
Maisonneuve, qui nous ont empêchés de procéder à
certains travaux de voirie dans le cours de l'année actuelle. C'est tout
simplement pour cette raison, ce n'est pas une question financière parce
que le ministère des Transports dispose de tout l'argent
nécessaire à l'expropriation qui précède nos
travaux de voirie.
Le député de Lafontaine m'a remis, il y a quelques jours,
l'étude dont il a parlé tantôt qui a été
faite par des professionnels qui ont été mandatés par le
comité et les municipalités dont a parlé le
député de Lafontaine. J'ai reçu le rapport, il a
été transmis à M. Fullerton, je sais que M. Fullerton a
été mandaté pour rencontrer ce comité, tel que
vient de l'affirmer le député de Lafontaine, et je ne vois pas
qu'à ce stade-ci il soit possible à M. Fullerton de se prononcer
sur l'à-propos de tout le transport intégré qu'il faudra
associer à la desserte de Mirabel.
Quant au choix de Mirabel, on pourra bien en parler avec d'autres de mes
collègues, mais il me semble que le choix a été fait
passablement avant que je sois nommé ministre des Transports. J'ai
entendu, comme lui, parler de la région de Drummondville, de la
région de Saint-Jean et d'ailleurs. Même si on voulait revenir sur
les gestes posés... Je pense que cela aidera considérablement
l'est de Montréal. Quand le député de Lafontaine nous dit
que le gouvernement actuel est contre l'est de Montréal, on n'ira
peut-être pas aussi à l'est que cela, mais je pense qu'avec Place
Desjardins et ses prêts de $200 millions, c'est la première fois
qu'un gouvernement voulait briser la barrière de l'est de
Montréal. Je poursuis actuellement les discussions avec le ministre des
Finances, M. Jean Chrétien, pour faire en sorte que, dans le plus bref
délai dans mon esprit, le plus bref délai serait dans une
période d'environ quatre années on puisse compléter
l'autoroute de la rive nord. C'est également l'est de Montréal
que cela pourrait aider davantage, dans cette région.
Dire que le gouvernement actuel ne se préoccupe pas des moyens de
transport qu'il doit mettre à la disposition des populations de l'est de
Montréal parce que ce sont des Canadiens français, j'accepte mal
cette accusation, venant moi-même d'une région qui ne comprend
pas, dans son territoire, une seule famille anglaise. Je ne pense pas avoir des
affinités telles qui me permettraient de bousculer les gens de l'est de
Montréal. Je voulais simplement dire au député de
Lafontaine que le million qui est demandé est en vue de poursuivre et
d'essayer de compléter les études TRRAMM. J'imagine que c'est
l'est de Montréal qui pourra également en
bénéficier aussitôt que M. Fullerton aura
complété l'étude préliminaire dont nous avons
reçu copie il y a quelques jours à peine.
M. Léger: Je voudrais simplement clarifier certaines
choses. Quand j'ai parlé de l'est de Montréal, j'ai parlé
d'une situation de fait. Je n'ai pas dit que le gouvernement, parce que
c'étaient des Canadiens français, il était contre. J'ai
simplement dit que l'ouest de Montréal, à grande majorité
anglophone, a des services depuis longtemps. C'est une situation de fait. Cela
ne dépend pas uniquement du gouvernement actuel.
Dans l'est de Montréal, en fait, c'est là qu'est la
majorité francophone et c'est là que nous n'avons pas les
services voulus. Je n'ai pas parlé uniquement du service de transport,
j'ai parlé du domaine de la santé et j'ai parlé aussi des
domaines de la pollution et de l'environnement, du domaine du transport en
commun, entre autres. Dans le transport en commun, il y a des domaines qui
touchent le ministère des Transports, il y en a d'autres qui touchent le
transport municipal, mais c'est une situation de fait, c'est la reconnaissance
d'une situation inacceptable. Le député du coin essaie de
sensibiliser les gens à cela, c'est mon but.
Quand le ministre me dit que le million va permettre de continuer
à faire des études, cela veut dire que cela inclut aussi des
études sur le coût de la possibilité d'une continuation
d'un réseau de transport dans l'est de Montréal. Est-ce que le
ministre veut dire?
M. Mailloux: Oui, j'ai affirmé que cela suppose que le
gouvernement désire savoir quel est le coût, d'abord, d'un site
propre des premiers réseaux qui devront être mis en place pour la
desserte je pense que c'est 81 de Mirabel. Egalement, au premier
tracé d'un site propre, il y en aura un deuxième et,
éventuellement, dans le même laps de temps, nous voulons
connaître les implications financières sur le transport
intégré qui devra s'organiser dans tout l'est de
Montréal.
C'est dans ce sens que le million est demandé. Même si je
voulais donner des réponses, je ne puis quand même pas
présumer des décisions qui seront rendues, alors que les experts
ne se sont pas encore prononcés sur l'intégration des
réseaux de transport en commun.
M. Léger: Quand le ministre prévoit-il que ce
comité, avec le million qui va lui être dévolu, plus ou
moins, pourrait lui faire rapport là-dessus?
M. Mailloux: II y a encore eu un rapport préliminaire qui
a été soumis récemment au conseil des ministres qui
s'occupe des vocations économiques. J'imagine qu'il y a eu, à ce
moment, une demande de se dépêcher parce que le laps de temps
qu'il reste à parcourir pour que le gouvernement puisse poser des
actions se raccourcit de mois en mois. Je sais qu'il y a eu une urgence de
demandée.
M. Léger: Dans combien de temps?
M. Mailloux: Et c'est d'ailleurs pour cela que nous demandons des
crédits spéciaux alors que le budget régulier est
adopté et que nous voyons qu'il y a un manque pour payer ces
études-là. Nous demandons $1 million supplémentaire; cela
indique directement l'intention du gouvernement de hâter la poursuite des
études.
M. Léger: Dans combien de temps avez-vous dit que le
rapport devrait être déposé, le deuxième rapport
final, dans quelques mois ou quoi?
M. Mailloux: M. le Président, il me serait difficile
d'affirmer si c'est dans quelques semaines ou quelques mois, n'étant pas
à la place de M. Fuller-ton et de l'équipe d'experts qui
travaille actuellement. Mais il est possible de penser que, dans le cours de
l'été, nous avons au moins la deuxième tranche du
rapport.
M. Léger: Est-ce que le ministre peut nous assurer que
dans cette deuxième tranche il y aura des études sur le
coût de la possibilité d'intégration ou de la connexion
d'un réseau de transport rapide pour l'est de Montréal? Il y aura
des études là-dessus?
M. Mailloux: Ce que je pourrais dire au député de
Lafontaine, c'est que nous avons demandé que toutes les études de
tout le territoire puissent se compléter dans le même laps de
temps pour que nous connaissions, après les premiers gestes à
poser, ce que cela entraînerait de dépenses pour le territoire
à desservir.
M. Léger: Est-ce que le ministre peut nous infirmer ou
confirmer le fait que M. Fullerton a accepté une autre tâche qui
est celle, je pense, de diriger l'Hydro d'une des provinces? Je ne me souviens
pas si c'est l'Hydro du Nouveau-Brunswick, quelque chose comme cela. Ou est-il
encore à la tête du comité?
M. Mailloux: Je n'ai aucune information dans ce sens.
Je n'affirme ni ne nie, je n'ai aucune information dans ce sens.
M. Léger: On va le vérifier, je vous reposerai une
question. J'ai eu l'impression qu'il avait été nommé
ailleurs.
M. Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. Cornelller): Le ministre des Affaires
municipales.
M. Goldbloom: Le député de Lafontaine, tout
à l'heure, a fait allusion à l'épuration des eaux
usées et il ne faut pas qu'il torde la vérité pour laisser
de fausses impressions dans l'est de Montréal. D'abord, M. le
Président, la présence d'une usine d'épuration dans ce
quartier ne polluera point le quartier en question. Notre but est de
dégager toutes les rives, l'entier périmètre de
l'île de Montréal de déversements non traités. Alors
il n'y aura pas de contamination des rives et, s'il y a un accès
physique, l'accès esthétique et l'accès sur le plan de la
protection de l'environnement et de la santé seront
améliorés par la présence d'une usine d'épuration
dans l'est de Montréal.
Deuxièmement, M. le Président, le produit de cette usine
doit être déversé en quelque part. Nous avons
déterminé que contrairement à des idées qui avaient
eu cours, il y a un certain nombre d'années, il ne faut pas
déverser dans la rivière des Prairies des eaux
résiduaires, même traitées. Il faut profiter de
l'énorme débit du fleuve Saint-Laurent pour dégager la
région et pour emporter et diffuser et épurer davantage les eaux
usées, les eaux résiduaires déversées.
Troisièmement, M. le Président, nous avons, en choisissant
l'emplacement de l'usine, vérifié l'effet possible sur des prises
d'eau potable en aval. Et nous avons vérifié que l'endroit
où seront déversées les eaux résiduaires et les
courants qui les emporteront protégeront et éviteront une
contamination des prises d'eau en aval.
Enfin, M. le Président, pour au moins la 51e fois et cela
nonobstant la conférence de presse fracassante tenue par le
député de Lafontaine, nous ne sommes pas satisfaits du traitement
primaire. Est-ce clair?
M. Léger: Qu'est-ce que vous faites...
M. Goldbloom: J'ai dit en Chambre, M. le Président, deux
choses que le député de Lafontaine a systématiquement
refusé de comprendre et de répéter dans ses
conférences de presse fracassantes. C'est que d'abord, si nous devons
agir main-
tenant en vertu des connaissances que nous avons, nous allons augmenter
probablement de 60% le coût, privant ainsi d'autres régions de la
province qui ont besoin elles aussi, d'épuration de leurs eaux
usées, et cela à court terme.
Alors, nous espérons que, d'ici le moment critique qui arrivera
vers la fin de 1978, nous serons en mesure de faire le nécessaire
à un coût moindre. Deuxièmement, M. le Président,
nous ne pouvons, quelle que soit la décision prise à ce
moment-là, accepter que le traitement soit seulement primaire, et il
faudra trouver moyen d'améliorer ce traitement. Alors, dès le
début, nous indiquons et je serais très reconnaissant
à l'honorable député de Lafontaine de le
répéter lui aussi nous répétons que c'est
une solution temporaire, intérimaire, ce n'est pas la solution
définitive, cela ne peut pas être la solution définitive.
Alors, qu'ils ne prétendent pas que nous allons contaminer l'est de
Montréal, qu'ils ne prétendent pas que nous sommes satisfaits du
traitement primaire, qu'ils ne prétendent pas que nous avons
déterminé que c'est cela la solution permanente, c'est exactement
le contraire.
M. Léger: M. le Président, à ce
moment-là, je dois dire au ministre que, s'il n'est pas satisfait du
traitement primaire des eaux usées de l'île de Montréal, le
ministre m'a affirmé ici, en Chambre, que cela ne coûterait, pour
un traitement secondaire qui nettoierait les DB05 et les matières
solides à 90% à 95%, que de $150, 000, 000 à $200, 000,
000 de plus. L'argument que le ministre m'a donné, c'était que
s'il met cet argent-là là, il ne pourrait pas le mettre dans le
reste de la province. Il doit admettre que la moitié de la province vit
dans cette région, premièrement.
Deuxièmement, ce montant de $200, 000, 000 de plus n'a pas
à être payé dans la même année
puisqu'actuellement les $500, 000, 000, comprenant les $300, 000, 000 du
réseau d'aqueduc et les $200, 000, 000 du traitement primaire, vont
être payés en 50 ans, et qu'il y aura de l'aide du
fédéral, que la Communauté urbaine de Montréal va
payer la sienne, et que les déboursements annuels ne seront que de $40,
000, 000 par année. Qu'est-ce que c'est, sauf une volonté de
décision immédiate du ministre de déterminer que dans les
$500, 000, 000 il faut mettre le système de traitement secondaire et
rajouter les $200, 000, 000 répartis sur 50 ans. A ce moment, les
études ou les choses peuvent être faites en même temps que
le traitement primaire. Le traitement secondaire, il est fait à
côté du traitement primaire. Les scientifiques que nous avons
consultés là-dessus nous ont dit que les deux pourraient
être faits en même temps en 1981. C'est la raison pour laquelle on
a dit au ministre: Quand allez-vous décider que cela se fasse, le
traitement secondaire?
M. Goldbloom: M. le Président, c'est ce qu'on dit toujours
quand on est dans l'Opposition. On isole un problème et on dit: Cela ne
coûterait pas cher. Mais quand on est au gouvernement, on a l'ensemble
des problèmes et on est obligé de choisir. Alors, c'est aussi
simple que cela. Ce n'est pas un ministre seul qui choisit, c'est l'ensemble
des ministres qui choisit ces priorités. Si l'on peut, avant
d'être arrivé au moment critique où il faudra prendre une
décision, trouver un moyen plus efficace et plus économique, on
va le trouver. Oui, c'est possible. J'ai dit: C'est au moins $150, 000, 000 de
plus pour le traitement secondaire, au moins $300, 000, 000 de plus pour le
traitement tertiaire, ce qui sera probablement nécessaire. Il y a
déjà dans des projets de recherche, des perspectives de pouvoir
réussir un traitement tertiaire avec beaucoup moins de dépenses.
Alors, c'est sur cela que nous travaillons, M. le Président.
Le Président (M. Cornellier): Sur les crédits, tout
de même toujours des remarques générales, est-ce qu'on
procède avec les crédits ministère par
ministère?
M. Garneau: Le ministère des Transports, j'ai compris
qu'il était en discussion.
Le Président (M. Cornellier): Oui, alors si vous avez des
questions sur le ministère...
M. Garneau: On ne peut rien vous cacher. M. Bédard
(Chicoutimi): Très bien.
M. Garneau: Est-ce qu'il y a d'autres questions sur le
ministère des Transports?
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministère des
Transports. Le transport en commun en général, le transport de
personnes, j'ai juste une question à poser au ministre pour savoir s'il
a l'intention d'avancer l'annonce ou l'élaboration de sa future
politique des transports en commun, suite à l'augmentation de la taxe
sur l'essence qui a été annoncée dans le budget
fédéral récemment?
M. Mailloux: M. le Président, je ne pourrais pas
répondre à une telle question. En effet, si le ministère
des Transports fournit, depuis le dernier budget, les services techniques au
ministère des Affaires municipales, c'est le ministère des
Affaires municipales qui accorde les subventions à toutes les
commissions de transport du Québec, à toutes les
municipalités qui organisent des services de transport en commun. Alors,
j'imagine qu'au moment où on viendra à ce point...
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président... M.
Mailloux: II était ici voilà un moment.
M. Bédard (Chicoutimi):... il vient juste de
déguerpir!
M. Mailloux: Comme je vois ses documents prêts sur sa
table, il sera peut-être possible d'avoir une réponse tantôt
de sa part.
De toute façon, la responsabilité appartient à mon
collègue des Affaires municipales, depuis le
dernier budget. Seules les questions techniques appartiennent à
nos fonctionnaires.
M. Bédard (Chicoutimi): Bon. Mais concernant le transport
en commun, nous avons eu l'occasion de poser au ministre des Transports souvent
des questions sur les difficultés qui existent dans certaines
régions. Le ministre des Transports nous a répondu à
maintes reprises qu'il attendait une certaine aide qui avait été
promise par le fédéral lors des dernières
élections.
Suite au budget Turner, où il n'y a absolument rien
d'annoncé, également suite à l'annonce de la politique
fédérale des transports de M. Marchand, où il est
très peu question sinon absolument pas question du transport en commun,
est-ce que le ministre des Transports peut nous dire comment,
financièrement, maintenant, peut se présenter le problème?
Il y a une situation d'urgence dans le transport en commun et il faudra
nécessairement, faute du fédéral, que le provincial agisse
dans ce domaine.
M. Mailloux: M. le Président, durant la dernière
campagne électorale fédérale, j'avais entendu certains
espoirs qui avaient été démontrés par le parti qui
gouverne actuellement le Canada. Quand j'ai entendu, récemment, la
nomenclature de l'embryon de politique nationale des transports que soumettait
M. Marchand, j'ai été déçu de l'absence totale
d'indications quant au secteur des transports en milieu urbain.
Je ne pourrais quand même pas dire de façon
catégorique quelles seront les répercussions des politiques du
gouvernement central, puisque nous n'avons eu les documents officiels qu'en fin
de semaine dernière et que c'est mon intention de les étudier
dans les jours qui viennent. Le gouvernement du Québec fera
connaître au gouvernement central sa position quant aux
différentes facettes du transport et, à ce moment-là, le
gouvernement du Québec pourra indiquer de quelle façon il entend
intervenir dans la future politique des transports en commun.
M. Bédard (Chicoutimi): Je comprends que le ministre ne
veut pas aller plus loin, pour le moment.
Concernant le budget supplémentaire, est-ce que le ministre
pourrait nous donner des détails en départageant peut-être
les $33 millions mentionnés, concernant les sommes qui regardent les
nouvelles routes, les montants requis pour l'indexation des contrats
antérieurs au 16 janvier? Quels sont les projets, s'il y en a?
M. Mailloux: M. le Président, je pourrais peut-être
répondre pour l'ensemble des $50 millions qui sont sollicités. Si
on fait exception du million qui est sollicité pour le projet dont on a
parlé tantôt, les études de TRRAMM, il y a $500, 000 pour
poursuivre les études du projet Fer-chibal, que connaît le
député de Chicoutimi, et $500, 000 qui sont sollicités
pour compléter les dépenses de l'immatriculation 1974/75 en
raison des retards et de la double fabrication.
Quant au programme 3, construction du réseau routier, aux
éléments I, 2, 3 et 4, il y a $33 millions et, au programme 4, il
y a $ll millions pour la conservation des chaussées et structures
matérielles. En deux mots, il y a, à l'intérieur de ces
montants, aux différents postes, un montant d'environ $15 millions qui
correspond à l'inflation, l'augmentation des coûts des soumissions
publiques, pour 50%, et 50% qui concernent la décision de la Commission
des transports d'augmenter les tarifs de transport de matières en vrac
dans le Québec, à compter du mois d'avril, je pense. Cela
supposerait une dépense supplémentaire de $8 millions.
Sur les $44 millions, il faudrait distraire immédiatement $15
millions d'inflation et d'augmentation, vu la décision de la Commission
des transports. Il y a, à l'intérieur de ces montants
également, certains avantages sociaux que nous sommes obligés de
payer aux employés occasionnels depuis, je pense, le 1er avril et il y
a, forcément, les derniers $4 millions qui concernent l'aide au
réseau municipal.
Dans la demande qui est faite, cela laisse en disponibilité
quelques millions pour de nouveaux travaux, non pas sur des autoroutes, mais
principalement sur des routes régionales ou des routes secondaires. Cela
laisse également au ministère la possibilité d'additionner
au revêtement bitumineux une couche d'usure ou un rechargement de
gravier. Le budget du ministère, section voirie, est peut-être le
budget le plus flou que l'on peut connaître, et voici, en deux mots,
pourquoi. Une journée aussi ensoleillée qu'aujourd'hui, tous les
projets d'asphaltage qui sont en marche sont à plein volume. Alors, le
ministère des Transports va dépenser plus que 100% de ce qu'il
espérait dépenser durant la journée. Si la
température se poursuit durant dix jours, aussi ensoleillée, tous
les travaux vont bien dans le Québec et le budget s'en va très
vite.
Par contre, s'il arrive une période de pluie de dix jours
où aucun projet d'asphaltage ne peut, évidemment, être
entrepris dans le Québec, où les travaux sont retardés
dans l'excavation et ailleurs, nous gagnons une partie des crédits que
nous aurions pu dépenser dans le même temps. Il arrive un orage
important, qui dure deux ou trois heures, le lavage des routes est tel que cela
peut coûter $2 millions ou $3 millions qui vont se ramasser dans les
fossés, pour lesquels nous avons des réclamations des
cultivateurs.
Alors, c'est un budget qui, forcément, varie d'une semaine ou
d'un mois à l'autre. Au fur et à mesure, nous pouvons, si la
dépense n'est pas aussi forte que prévue, ajouter ou commencer de
nouveaux projets, pas nécessairement importants, dans les comtés.
Si la température est plus belle que nous ne l'escomptions, nous sommes
obligés, parfois, de retarder certaines grosses soumissions publiques
pour qu'à la fin de l'année nous n'ayons pas de
dépassement.
C'est en deux mots, la demande qui est faite pour couvrir en partie les
dépassements des soumissions publiques qui sont quand même
moindres, depuis quelques jours, parce que la réduc-
tion du coût de l'acier, de $800 à $450, fait que les
soumissions ont à peu près respecté, depuis un mois, les
estimations qu'avait faites le ministère, alors que, l'an passé,
dans la plupart des cas, c'était 20, 30, 40 et parfois 107% que nous
constations comme dépassement. Cela s'est résorbé depuis
un certain temps et nous pensons, avec les estimations que nous faisons, que
les soumissions arrivent normalement dans les prix que suppose le
ministère.
Il y a quelques nouveaux projets, mais principalement dans les
comtés où le budget était réellement
décevant et où il y a des besoins particuliers. Je ne voudrais
pas nommer de comté en particulier. Je ne voudrais pas, par contre,
faire miroiter à tous les députés de la Chambre qu'il y
aura des additions partout; ce serait se leurrer gravement.
M. Bédard (Chicoutimi): J'étais pour vous parler
des problèmes du comté de Chicoutimi.
M. Mailloux: C'est ça, mais immédiatement le
ministre des Transports s'en irait se cacher dans le bois.
Une Voix: Moi aussi.
M. Mailloux: Cela apportera quelques corrections dans les
comtés où il y a des faiblesses. Je remercie le ministre des
Finances d'avoir consenti je remercie les autres ministres
également à ce que la part principale d'un budget
supplémentaire de $64 millions soit attribuée à la voirie
pour $50 millions. Cela permettra que le volume des travaux que nous avons
l'habitude d'exécuter depuis quelques années puisse
également être exécuté cette année.
M. Bédard (Chicoutimi): Y a-t-il des élections qui
s'en viennent?
M. Mailloux: II n'y a même pas d'élections qui s'en
viennent, à ce qu'il paraît. Il faudrait que je pose la question
au député de Johnson.
M. Bellemare (Johnson): Pas même partielles.
M. Bédard (Montmorency): II y en a eu d'annoncées
par le député de Rouyn-Noranda. Je ne comprends pas
ça.
M. Mailloux: Pas même partielles.
M. Bédard (Montmorency): II n'est même pas ici, cet
après-midi.
M. Bédard (Chicoutimi): Le ministre des Transports a
mentionné l'affectation d'une somme de $500, 000 concernant une
étude préliminaire d'ingénierie pour le projet Ferchibal.
Ce n'est pas mon intention de parler longuement de ce projet que le ministre
connaît bien, j'en suis convaincu. Je voudrais simplement savoir si ces
$500, 000 s'ajoutent aux $600, 000, approximativement, qui avaient
été consentis pour une étude de "faisabilité" sur
le projet Ferchibal.
M. Mailloux: Oui. Il y avait d'abord un montant de $660, 000, si
ma mémoire est fidèle, sous réserve, qui avait
été réparti entre deux compagnies spécialistes en
la matière, C. P. Consulting et une compagnie internationale. Une partie
de ce montant initial de $660, 000 avait été
réservée pour payer les salaires de nos employés qui
avaient participé à l'étude également.
J'imagine que les $500, 000 sont pour un complément de
l'étude. Cette première étude devait être
livrée, si ma mémoire est fidèle, avant la fin de juin, au
moment où nous sommes rendus. Mais je ne pourrais dire si certaines
parties de l'étude ont été livrées. Je n'ai pas le
renseignement, malheureusement.
M. Bédard (Chicoutimi): Comme cela semble imprécis
dans l'esprit du ministre, y aurait-il possibilité que le ministre me
fasse parvenir les explications supplémentaires qu'il n'est pas en
mesure de nous donner aujourd'hui?
M. Mailloux: Avec plaisir. M. Bédard (Chicoutimi): Dans un
délai raisonnable.
M. Mailloux: D'ici quelques jours.
M. Bédard (Chicoutimi): D'accord.
Le Président (M. Cornelller): Les crédits du
ministère des Transports sont-ils adoptés?
M. Bédard (Chicoutimi): Nous n'avons pas objection
à continuer; de toute façon, les commissions n'ont pas
terminé.
Il y a une dernière question que je voudrais poser au ministre
des Transports. Dans le budget supplémentaire, il y a quelques millions
qui sont affectés tout particulièrement à l'indexation des
contrats. Je voudrais avoir des explications là-dessus, parce qu'il nous
semble qu'il s'agit là peut-être d'un précédent qui
serait dangereux.
M. Mailloux: Je voudrais corriger le député de
Chicoutimi immédiatement, si je me suis mal expliqué
tantôt; je n'ai pas parlé d'indexation des contrats. J'ai
parlé de dépassement sur les estimations en soumissions
publiques. S'il y a une estimation de $5 millions et que la soumission publique
la plus basse est de $5. 5 millions, c'est l'inflation, c'est le
dépassement des estimations du ministère. Il n'y a aucune
indexation sur les contrats, sauf celle qui a été consentie par
le ministère, à la suite du décret, mais consentie en
partie pour le public et le parapublic. Ce n'est pas indexation, c'est
inflation.
Le Président (M. Cornellier): Les crédits
supplémentaires du ministère des Transports, au montant de $50
millions, sont-ils adoptés?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Nous passons maintenant aux
crédits supplémentaires du ministère des Affaires
municipales, au montant de $150, 000, au programme 12, élément I:
Inventaire de la qualité des cours d'eau. Adopté?
M. Garneau: M. le Président, le ministre des Affaires
municipales était là, mais il est disparu. De toute façon,
le montant est pour accroître l'activité du ministère des
Affaires municipales dans les études qu'il fait sur les lacs pour
évaluer le degré de pollution et essayer d'entreprendre les
mesures correctives qui s'imposent. C'est une augmentation dans le volume des
activités, à cause des demandes qui sont venues de certaines
régions du Québec.
Le Président (M. Cornellier): Pour les Affaires
municipales, $150, 000, adopté?
Agriculture: $8, 170, 000. Adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Agriculture, programme 5,
élément 3, crédits adoptés. Tout est adopté
au complet.
Les Communications, $800, 000.
M. Garneau: M. le Président, il s'agit de crédits
qui, l'an dernier, lors du budget 1974/75, avaient été
demandés et votés, sauf que les matériaux qui devaient
être achetés pour les réseaux de transmission UHF et les
équipements n'avaient pas été livrés. Les
crédits ont été périmés l'an dernier. Comme
nous croyions, au moment de la préparation du budget, que les commandes
allaient être livrées à temps, nous sommes obligés
d'obtenir un budget supplémentaire pour payer les dépenses de ces
équipements.
Le Président (M. Cornellier): Adopté. Les
Communications: $800, 000, adopté. Les Finances, les crédits
à voter: $3 millions.
M. Garneau: M. le Président, il s'agit d'augmenter la
réserve pour les deux programmes concernant le placement étudiant
et les programmes qui sont reliés aux travaux spéciaux pour
embaucher des assistés sociaux.
Alors, il y a dans ces $3 millions, $1 million et demi qui sera
viré aux crédits du Conseil exécutif pour le placement
étudiant et $1 million et demi qui sera viré dans les
crédits des différents ministères qui seront responsables
de la réalisation, de l'administration des programmes. Certains des
programmes seront reliés à l'agriculture, d'autres aux touristes,
alors chaque montant sera transféré au ministère qui sera
responsable des travaux additionnels.
Le Président (M. Cornellier): Crédits
supplémentaires du ministère des Finances adoptés?
M. Bédard (Chicoutimi): Adopté.
Le Président (M. Cornellier): Immigration $913, 000.
Adopté?
M. Burns: Non, pas adopté. Est-ce que le ministre de
l'Immigration peut nous donner quelques détails relativement à
l'utilisation de ces sommes?
M. Bienvenue: Je remercie le député de Maisonneuve
à qui je n'ai pas demandé de me donner avis de la question, il ne
m'en a pas donné avis, mais je voulais une question. Merci.
M. Burns: Les grands esprits se sont rencontrés.
M. Bienvenue: Oui.
M. Burns: Deux fois dans la même journée, c'est
beaucoup.
M. Bienvenue: Jamais deux sans trois, M. le Président, je
dis cela en regardant la Tribune de la presse. M. le Président, M. le
député de Maisonneuve, nous avons fait une demande au Conseil du
trésor pour que soit augmenté le budget, maintenant plus
sérieux, de mon ministère afin que nous puissions mettre sur pied
un programme d'urgence pour accueillir les Sud-Vietnamiens qui ont l'intention
de s'établir au Québec.
Cette somme se ventile comme suit j'évite les
numéros de référence Rémunération
pour occasionnels, quelque $229, 000; transport et communications, quelque $1,
000; services professionnels, quelque $643, 000; fournitures $18, 000;
matériel et équipement $20, 000. Cette somme est remboursable
à 100% par le gouvernement du Canada dans le cadre du programme de
formation de la main-d'oeuvre canadienne. Les crédits demandés
nous permettront et nous permettent, parce que c'est déjà en voie
de réalisation, d'ouvrir 32 classes nouvelles de COFI aux endroits
suivants: Dans la région métropolitaine, COFI Laprairie, quatre
classes; COFI du nord, quatre classes; COFI de Lévis, de l'autre
côté du fleuve, et mon collègue me dit "coffee shop", huit
classes, c'est un nouveau COFI.
En province et c'est là, M. le Président, que je suis
heureux de dire que cette exigence nous permet de rejoindre mes
préoccupations fondamentales depuis longtemps, celle de la
démétropolisation de l'immigration au Québec. COFI de
Québec, quatre classes nouvelles. Celui de Chicoutimi, quatre classes de
COFI nouvelles; à Sherbrooke, quatre classes également et enfin
à Hull, quatre classes de COFI nouvelles.
Alors ces COFI dont la majorité comportent des classes nouvelles
qui serviront à l'intégration et à apprendre le
français, la langue majoritaire francophone du Québec, à
ces Sud-Vietnamiens qui ne le parleraient pas assez ou pas suffisamment,
justifient, je pense, cette dépense de près de $1 million que le
fédéral, sans aucune hésitation, dans le cadre de ce que
j'ai indiqué, va nous rembourser à 100%.
M. Burns: Parmi les Sud-Vietnamiens, est-ce qu'il y a beaucoup de
généraux, trafiquants d'héroïne? Est-ce que le
ministre a vérifié cette chose? Cela a l'air d'une blague ce que
je dis, mais le ministre nous a déjà dit, il y a quelque temps
qu'il avait un de ses émissaires à l'île de Guam et qui
s'occupait de voir à la sélection ou à participer à
la sélection des Sud-Vietnamiens qui étaient acceptés
comme immigrants, le général Van Dang Quang, je ne sais pas si
j'ai la bonne prononciation, était, selon les dires du ministre,
quelqu'un qui n'avait pas suivi le trajet habituel, qui avait été
d'abord accueilli aux Etats-Unis et que c'est des Etats-Unis qu'il est venu au
Québec.
Apparemment, ce fut la même chose dans le cas du
général Hon, le deuxième de ces généraux
trafiquants d'héroïne qui nous sont arrivés dans les bras au
Québec. J'aimerais savoir quelles sont les précautions que le
ministre de l'Immigration entend prendre, même pour ceux qui ne partent
pas directement de l'île de Guam, mais qui passent par les Etats-Unis ou
tout autre pays.
Il devrait y avoir, je pense, une entente avec le gouvernement
fédéral, si le gouvernement fédéral est
sérieux lorsqu'il laisse, de façon magnanime, le Québec
s'occuper de la sélection ou, tout au moins, qu'il ait un mot à
dire en matière d'immigration.
M. Bienvenue: Effectivement, dans le cas de tous ces
Sud-Vietnamiens qui sont arrivés au pays, je parle en termes de 2, 800
ou 2, 900 sur un total de 3, 000 ou 3, 100 je n'ai pas les chiffres
précis, je parle un peu à travers mon chapeau ces chiffres
sont assez près de la réalité. Tous ceux-là sont,
à quelques exceptions près auxquelles vient de faire allusion le
député de Maisonneuve, tous ceux-là sont passés
devant des représentants de mon ministère, soit dans les
îles du Pacifique ou au camp de Pendleton en Californie. Il y a eu
quelques très rares exceptions; outre celle de mon collègue et
ami le député de Saint-Louis, qui est une exception d'ordre
professionnel, il y a eu quelques très rares...
M. Burns: C'est une affaire qui dure depuis un certain temps,
d'ailleurs.
M. Bienvenue:... exceptions d'ordre militaire qui sont, en
l'occurrence, les généraux auxquels vient de faire allusion le
député de Maisonneuve et qui, en vertu de la Loi actuelle
fédérale sur l'immigration, ont bénéficié
d'un permis spécial, d'un permis ministériel de mon homologue
fédéral qui a les cas à l'étude actuellement.
Donc, je dis que je ne serais pas surpris du tout qu'il soit joliment
embêté, mal à l'aise face à ces cas. Quand je dis
mal à l'aise, je pense tout haut et j'illustre ma pensée. S'il
était vrai qu'aucun pays au monde ne voulait recevoir l'un ou l'autre
des individus ou des généraux en question, c'est une chose facile
que de les reconduire à la frontière, mais à quelle
frontière et pour quelle destination? Quoi qu'il en soit, j'ai dit en
cette Chambre, je le répète et j'espère toujours que cela
se réalise, que dans les meilleurs et les plus courts délais
si je pouvais parler en termes de jours plutôt qu'en termes de
semaines, vous me verriez encore plus heureux se signe cette entente
entre mon homologue fédéral et moi-même en vertu de
laquelle tous les gens qui se destinent au Québec passent par
l'étape de sélection où serait représenté
mon ministère, sur le plan 50-50 si on veut, avec les
représentants du fédéral; nous n'aurons plus, à ce
moment-là, à déplorer les exceptions plus ou moins
glorieuses auxquelles vient de faire allusion le député de
Maisonneuve.
M. Burns: Dernière question là-dessus. Au sujet de
cette entente, à laquelle vient de faire référence le
ministre, l'entente avec le gouvernement fédéral relativement au
pouvoir partagé, peu importe la proportion, entre le Québec et
Ottawa, est-ce que, malgré l'ajournement imminent de l'Assemblée
nationale, le ministre accepterait d'avance de s'engager, une fois l'entente
signée, à nous faire parvenir, à l'Opposition, une copie
de cette entente pour qu'on puisse en prendre connaissance, même si la
Chambre n'est pas en séance?
M. Bienvenue: Mon collègue et ami de Maisonneuve devine
à l'avance ma réponse en posant la question.
M. Burns: J'espère d'avance votre réponse.
M. Bienvenue: La réponse est affirmative, mais je vais
plus loin. Je rappelle au député de Maisonneuve et au
député de Beauce-Sud que, lors de la très longue
étude de mes crédits, étude qui avait duré deux
heures et vingt minutes, je m'étais engagé et je ne
voudrais pas qu'ils oublient mon engagement et je me le rappelle devant eux
...
M. Burns: La raison pour laquelle je vous le rappelle c'est qu'on
ne sera plus en session et vous pouvez, possiblement, oublier que vous avez
pris cet engagement.
M. Bienvenue: J'ai les numéros secrets du
député de Maisonneuve.
M. Burns: Pardon?
M. Bienvenue: J'ai les numéros secrets du
député de Maisonneuve.
M. Burns: Ah bon!
M. Bienvenue: J'ai les numéros secrets du
député de Maisonneuve pour le rejoindre.
M. Burns: Ah bon!
M. Roy: Est-ce que c'est le premier ministre qui vous les a
fournis par l'entremise du CAD?
M. Bienvenue: Non, non. Ce sont mes propres services.
Ce que j'allais dire, c'est que je m'étais engagé
auprès du député de Maisonneuve et du député
de Beauce-Sud à convoquer une séance pas trop tapageuse, une
séance modérée de la commission parlementaire qui nous
préoccupe de façon commune, pour entendre les experts et les
hauts fonctionnaires de mon ministère, à l'avance, sur les
implications du prochain livre blanc concernant un futur ministère des
ressources humaines. Je rappelle cet engagement que j'ai pris et il va de soi
que l'entente à laquelle j'ai fait allusion sera respectée. J'en
enverrai avec beaucoup de plaisir une copie à mes collègues de
l'Opposition qui m'ont aidé de façon positive, au cours des
années, lors de l'étude de mes crédits.
Dernière chose, M. le Président, dans ce geste de
générosité que j'ai entrepris...
M. Burns: Pas trop. Le ministre des Finances vous fait signe,
n'en donnez pas trop.
M. Bienvenue: II est urgent que se signe cette entente parce que
j'aimerais qu'elle porte le nom au moins de mon homologue
fédéral, sinon le mien. Il y a des rumeurs de remaniement qui
circulent même sur la colline parlementaire.
M. Burns: Cela circule des deux côtés, vous
savez.
M. Bienvenue: Surtout au fédéral. M. Burns:
Ah oui! ça circule ici.
M. Bienvenue: Alors, je veux être sûr que le nom de
mon homologue paraisse sur cette entente.
M. Roy: M. le Président, je suis heureux de constater que
le ministre de l'Immigration a retrouvé la parole aujourd'hui. Il
l'avait perdue hier. Suite à tout ce qu'il vient de nous dire,
étant donné qu'il a semblé évident que des dossiers
d'ordre professionnel concernant certains membres de l'Assemblée
nationale auraient eu préséance sur le droit de regard que
s'était donné le ministre et qu'il avait lui-même
annoncé à l'Assemblée nationale je ne veux pas le
mettre plus mal à l'aise qu'il l'est actuellement j'aimerais
savoir du ministre si d'autres cas de ce genre pourront se produire dans
l'avenir. J'aimerais savoir aussi si les politiques du ministère de
l'Immigration seront reconnues et acceptées par tous ses
collègues. En effet, si un collègue du ministre fait passer son
statut professionnel avant son statut de membre de l'Assemblée nationale
et qu'on va à l'encontre ou qu'on passe outre aux politiques que le
ministre vient de nous annoncer à l'Assemblée nationale,
j'aimerais savoir de quoi il retourne et vers quoi nous nous dirigeons de ce
côté. Est-ce que le ministre peut nous donner l'assurance,
aujourd'hui, que les dispositions seront prises face à des situations
comme celles des deux généraux dont, pour un, j'avais posé
une question au ministre, il y a déjà de cela plus de quatre
semaines? L'autre cas, nous l'avons signalé hier.
M. Blank: Concernant le cas que vous avez signalé hier, je
ne sais pas si le député a compris ce que j'avais dit ou compris
ce qu'il a lu dans les journaux. Dans le cas de mon client que j'ai
représenté, il n'y a aucun droit de regard par le ministre de
l'Immigration québécois, ni par le ministre de l'Immigration
fédéral, parce que ce monsieur était déjà
immigrant reçu, ici au Canada, en 1969. Il avait le même droit de
revenir au Canada que vous, le député de Beauce-Sud, et moi, le
député de Saint-Louis.
M. Bienvenue: Quand même, en tenant compte de ce que vient
de dire le député de Saint-Louis, qui répète
d'ailleurs ce qu'il avait dit il y a quelques jours en cette Chambre, je
réponds affirmativement au député de Beauce-Sud,
c'est-à-dire que hors ces cas qui n'ont pas à avoir la
permission, l'autorisation ou l'interview avec des représentants des
ministères fédéral ou provincial de l'Immigration, il va
de soi que tous les députés de cette Chambre, quelle que soit
leur profession ou occupation, comme d'ailleurs n'importe quel citoyen de cette
province ou du Québec, si on aime mieux que je dise le Québec,
devront se soumettre aux lois, quels qu'ils soient et quelles que soient ces
lois.
M. Roy: M. le Président, le député de
Saint-Louis a répondu aux questions. J'avais refusé de
l'interroger jusqu'ici, parce qu'il l'avait fait de façon
professionnelle, il ne l'avait pas fait en tant que député de
l'Assemblée nationale. Alors, on n'a pas, je pense bien, à
s'ingérer dans les bureaux professionnels des individus. J'aimerais
quand même savoir, si le député me permet de lui poser une
question, s'il y a d'autres clients de ce genre...
Je n'ai pas fini, M. le Président, parce qu'il y a quand
même des personnes qui peuvent perdre leur statut d'immigrant, à
un moment donné. Il ne faudrait quand même pas que le statut
d'immigrant qu'une personne aura acquis à un certain moment de sa vie,
lui permette de faire toutes sortes de choses répréhensibles,
d'accumuler les dossiers et après de revenir au Canada pour se mettre
à l'abri. C'est cela, M. le Président. Je pense que c'est une
question logique, une question qui nous préoccupe à l'heure
actuelle, parce que si ces gens partent de leur région, de leur pays
avec des dossiers judiciaires extrêmement chargés, on n'a aucune
garantie qu'ils ne commettront pas d'autres méfaits de ce genre chez
nous parce qu'il y a quand même des exigences minimales a respecter
lorsqu'une personne demande le droit d'immigrer dans un pays. Ce n'est quand
même pas un droit absolu.
M. Blank: Je vais vous donner une leçon en droit de
l'immigration. La question à savoir si le monsieur a le droit de
retourner ou non, est une question d'intention. Qu'était son intention
quand il est parti du pays? Ce monsieur dont on parle, on
y viendra dans un moment, a laissé ici au Canada toutes sortes de
biens, incluant cinq enfants et une femme. Cela va montrer qu'il a pas mal
l'intention de retourner. Il n'a pas été dans son ancien pays
plus d'une couple de semaines avant d'être emprisonné sous un chef
d'accusation technique. Il n'était même pas accusé de vol
ou de fraude, il était accusé de transfert de fonds à
l'étranger et n'a même jamais eu de procès. Il a
été incarcéré dans la section politique d'une
prison et n'a jamais subi de procès. Il n'a jamais été
condamné et les journalistes écrivent toutes sortes de choses,
des rumeurs, des soupçons. La vérité est que ce monsieur
n'a jamais été accusé d'une offense criminelle. Quand on
parle de criminel ici, c'est une affaire technique de change étranger,
mais même sur cela, il n'a pas subi de procès. On a refusé
le procès; il a été en prison pour toute cette
période sans procès et il ne s'est pas échappé de
prison. Quand le président Thieu a démissionné, le nouveau
régime l'a libéré et, durant les deux jours entre sa
libération et la prise de Saigon par le Viet-cong, ce monsieur et les
autres membres de sa famille, des cousins, des beaux-frères ont
passé quatorze jours sur la mer de Thaïlande dans un bateau ouvert.
Après avoir été sauvés par des pêcheurs de
Thaïlande, ils ont été placés dans un camp de
réfugiés avec 700 personnes dans un petit champ d'environ 200
pieds carrés avec quatre tentes, quatre toilettes, une ration d'eau,
deux assiettes de riz par jour. Ce monsieur a été là
pendant quatorze jours, traité comme tout le monde avant qu'il se rende
à Bangkok où if a passé douze heures avant de rentrer au
Canada. Sans ce fameux sac de plastique, ce monsieur n'avait pas un cent. Quand
je l'ai vu pour la première fois en Thaïlande, il n'avait
même pas une paire de pantalons, une paire de culottes et un "t-shirt",
c'est tout ce qu'il avait et c'est moi qui ai payé son voyage à
Bangkok. Avec ce fameux sac dont on a parlé, je n'avais même pas
assez d'argent pour payer son billet pour venir au Canada, je l'ai payé
avec une carte de crédit. C'est la vérité.
Le Président (M. Cornellier): Les crédits du
ministère de l'Immigration sont-ils adoptés? Adopté.
Ministère des Richesses naturelles, crédits à voter $1,
123, 400, adopté? Adopté. Ministère du tourisme, de la
chasse et de la pêche, crédits à voter, $720, 000, est-ce
adopté? Ceci complète l'étude des crédits
supplémentaires soumis par le ministre des Finances pour l'année
1975/76.
M. Garneau: M. le Président...
Le Président (M. Cornellier): M. le Président, la
commission plénière a complété l'étude des
crédits supplémentaires qui ont été soumis par le
ministre des Finances.
Le Vice-Président (M. Blank): Ce rapport est-il
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Vice-Président (M. Blank): Adopté.
M. Garneau: M. le Président, puis-je proposer les trois
lectures du projet de loi no 55?
Adoption des crédits 1re, 2e et 3e
lectures
Le Vice-Président (M. Blank): Est-ce que les
première, deuxième et troisième lectures du bill 55 sont
adoptées?
M. Roy: Adopté.
Le Vice-Président (M. Blank): Adopté.
M. Bienvenue: M. le Président, j'ai cru entrevoir le
profil du leader du gouvernement derrière le fauteuil que vous occupez.
Pouvez-vous, sans suspendre la séance, M. le Président, me
permettre de prendre une course pour voir où il est, ce qu'il dit et ce
qu'il fait?
Le Vice-Président (M. Blank): Pour combien de temps
voulez-vous suspendre la séance?
M. Bienvenue: Ne suspendons pas, M. le Président. Je
prends une course derrière vous. J'ai vu son profil.
Le Vice-Président (M. Blank): D'accord.
M. Levesque: M. le Président, je voudrais attirer
l'attention de la Chambre sur une erreur qui paraît au feuilleton, erreur
très bénigne mais tout de même. Il s'agit d'un avis qui est
donné selon lequel la commission permanente des engagements financiers
se réunira le jeudi 24 juillet à 10 heures 30 au salon rouge. Ce
n'est pas au salon rouge que j'avais dit, c'était à la salle
9I-A. Je voudrais donc faire cette correction.
M. Roy: Nous n'avons pas d'objection, M. le Président.
M. Levesque: Vous en aurez peut-être lorsque vous verrez
l'état dans lequel se trouvera le salon rouge à ce
moment-là.
M. le Président, il y a trois rapports que la Chambre doit
recevoir incessamment, soit un rapport de la commission du travail, de la
main-d'oeuvre et de l'immigration, relativement au projet de loi no 52, un
rapport relativement aux travaux de la commission de la justice et cela, quant
au projet de loi no 50, Charte des droits et libertés de la personne,
également un rapport de la commission de l'Assemblée
nationale.
Ces rapports sont en préparation et devraient être
prêts d'ici quelques minutes. J'ai l'intention, à ce moment, une
fois que le rapport aura été déposé et
agréé, de demander la troisième lecture de ces projets de
loi et particulièrement du projet de loi no 50, qui devra être
sanctionné, et on devra
revenir en Chambre une fois que la loi aura été
sanctionnée, afin que nous puissions adopter une résolution
nommant les membres de la commission qui s'occupera de la mise en oeuvre de
cette charte des droits de l'homme.
M. le Président, puis-je suggérer une suspension de
quelques minutes? Dès que les cloches sonneront, nous nous retrouverons
ici.
Le Vice-Président (M. Blank): La Chambre suspend ses
travaux jusqu'à ce que les cloches sonnent!
Reprise de la séance à 17 h 59
M. Lavoie (président): A l'ordre, messieursl Le
député de Gouin a un rapport à déposer.
Projet de loi no 50 Rapport sur le projet de
loi
M. Beauregard: M. le Président, qu'il me soit permis de
déposer le rapport de la commission élue permanente de la
justice, qui a étudié article par article le projet de loi no 50,
Charte des droits et libertés de la personne, qu'elle a adopté
avec des amendements.
Le Président: Avec le consentement de l'Assemblée,
ce rapport est-il adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Président: Adopté. La troisième lecture,
les autres rapports avant peut-être?
Le député de Mille-Iles a également un rapport
à déposer.
Projet de loi no 52 Rapport sur le projet de
loi
M. Lachance: M. le Président, qu'il me soit permis de
déposer le rapport de la commission élue permanente du travail,
de la main-d'oeuvre et de l'immigration, qui a étudié le projet
de loi no 52, article par article, et l'a adopté avec des
amendements.
Le Président: Avec le consentement de l'Assemblée,
cette motion d'adoption de ce rapport est-elle adoptée?
M. Burns: Adopté.
Le Président: Adopté. Le député de
Roberval.
Rapport de la commission de
l'Assemblée nationale concernant
M. Jacques-Yvan Morin
M. Lamontagne: M. le Président, conformément au
règlement de l'Assemblée nationale, j'ai l'honneur de
déposer le rapport de la commission de l'Assemblée nationale qui
s'est réunie ce 27e jour de juin 1975, concernant l'accusation
portée contre le chef de l'Opposition par le ministre de
l'Immigration.
M. Levesque: L'affaire Morin!
Le Président: Ce rapport est-il adopté par
l'Assemblée?
M. Burns: Adopté.
Le Président: Adopté.
M. Levesque: Troisième lecture.
Projet de loi no 50 (suite) Troisième
lecture
Le Président: Le ministre de la Justice propose la
troisième lecture du projet de loi no 50, Charte des droits et
libertés de la personne.
M. Jérôme Choquette
M. Choquette: M. le Président, au moment d'aborder
l'étude de ce projet de loi en troisième lecture, je voudrais
profiter de cette occasion pour faire brièvement le point sur les
aspects principaux de cet important projet de loi. Je serai, cependant, bref
étant donné que l'élaboration, la préparation et
l'adoption définitive de ce projet de loi ont pris plus de huit mois,
presque une année, et que nous sommes maintenant arrivés au terme
de travaux qui ont été longs et considérables.
L'adoption de la Charte des droits et libertés de la personne
constitue un moment historique dans la vie du Québec et signale, de sa
part, une maturité certaine. La charte permettra de définir avec
précision un idéal de justice qui fera, j'en suis sûr,
l'unité du Québec autour de valeurs démocratiques que nous
voulons garantir contre toute violation.
Les énoncés de principe de la charte dépassent en
étendue et en profondeur toute autre charte canadienne et la plupart des
autres chartes nationales des autres pays. Les modifications apportées
à la version originale du projet de loi donnent à celle-ci un
caractère transcendent sur les législations à venir et
seront un guide dans l'analyse de nos législations antérieures
par la Commission des droits de la personne.
Je remercie l'Opposition et mes collègues pour leur
collaboration, ainsi que tous les groupes qui ont contribué au texte
définitif que j'ai l'honneur de présenter ce soir. Merci.
Le Président: Le chef de l'Opposition officielle.
M. Jacques-Yvan Morin
M. Morin: M. le Président, le projet de loi
présenté par le ministre de la Justice est fort impor-
tant. Il aurait pu l'être encore davantage si le gouvernement
avait voulu lui conférer ce caractère de primauté que nous
souhaitions lui voir reconnaître du côté de l'Opposition.
Non pas que cette loi comporte de grandes nouveautés; sur plusieurs
points, les droits et les libertés existants sont simplement
explicités par le projet.
En effet, M. le Président, les tribunaux, depuis de nombreuses
années, protégeaient déjà les droits de la personne
et notamment certaines libertés fondamentales comme la liberté de
religion ou la liberté d'expression.
On se souviendra, par exemple, que les tribunaux de ce pays n'ont pas
hésité à déclarer ultra vires et contraires
à la constitution des lois de cette Assemblée même qui
allaient à rencontre des libertés de conscience et
d'expression.
Néanmoins, même si ce projet de loi n'innove pas de
façon spectaculaire, je dois dire qu'il sera fort utile, comme un rappel
constant des droits et des libertés que nous souhaitons conférer
aux citoyens du Québec. De plus, la jurisprudence se trouve
transformée en droit écrit, lequel est beaucoup plus certain,
beaucoup plus clair désormais que ne l'a été la
jurisprudence dans le passé. Il y a également, nous l'avons
déjà souligné, l'aspect pédagogique de cette loi
qui n'est pas négligeable.
La grande lacune du projet est l'absence de primauté par rapport
aux autres lois. Je ne reviendrai pas sur les considérations que j'ai
fait valoir en deuxième lecture en faveur de cette primauté, sauf
pour constater que le ministre ne s'est pas rendu à nos arguments sur ce
point pourtant essentiel.
Il y avait deux façons d'assurer la primauté.
Prévoir, tout d'abord, qu'en cas de conflit entre une loi
antérieure ou une loi postérieure, d'une part, et cette nouvelle
loi, d'autre part, ce serait la charte qui l'emporterait. L'article 50 ne dit
pas cela, malheureusement. Il est faux de soutenir que cet article
établit la primauté de la charte des droits de l'homme, par
rapport aux autres lois; ce n'est pas le cas. Tout au plus a-t-on retenu la
technique déjà appliquée dans la loi
fédérale sur les droits de l'homme ou encore dans la loi
alber-taine, de sorte que la nouvelle loi ne doit pas être
interprétée de façon à aller à l'encontre de
la charte.
Tout au plus, nous dit-elle que les dispositions de la charte
prévalent sur les lois postérieures, à moins que cette loi
n'énonce expressément s'appliquer en dépit de la
charte.
M. le Président, c'est une technique législative
intéressante, mais ce n'est pas la primauté, comme on l'a soutenu
un peu à la légère. Nous ne sommes donc point devant une
loi "fondamentale", il faudrait que ce point soit clairement établi.
Nous ne sommes pas à vrai dire devant une charte, digne de ce nom. Comme
je l'ai dit au ministre en commission, je n'ai pas d'objection à ce
qu'on utilise ce mot "charte" quoique par rapport à la nature
véritable de ce document, il puisse paraître un peu pompeux. Il ne
faudrait pas que ce mot de "charte" fasse illusion. L'article 49 est clair.
Cette loi, nous dit-on, ne doit pas être inter- prétée de
manière à augmenter, restreindre ou modifier la portée
d'une disposition de toute loi antérieure ou postérieure, sauf
dans la mesure prévue à l'article 50.
On peut sans doute soutenir de cette technique qu'elle est
intéressante, mais elle ne confère certainement pas la
primauté à la charte des droits de l'homme. L'article 65,
paragraphe d), confie à la commission la tâche de procéder
à une analyse des lois antérieures qui seraient contraires
à la charte, mais outre que cela ne confère pas, davantage la
primauté, lorsque nous avons proposé au ministre que la
commission fasse rapport à l'Assemblée nationale plutôt
qu'au gouvernement, cette modification nous a été refusée.
Je le déplore vivement.
Heureusement, le ministre n'a pas refusé toutes nos suggestions.
On me permettra d'en signaler quelques-unes très rapidement, qui ont
contribué à améliorer sensiblement ce projet de loi. Tout
d'abord à l'article premier, le ministre a accepté d'ajouter un
paragraphe qui rappelle que toute personne possède la
personnalité juridique. C'était important de le dire au tout
début de la charte, puisque c'est le fondement même de toute cette
loi.
Le ministre a également accepté le nouvel article 61 que
nous avons proposé stipulant que toute personne a droit à la
jouissance paisible et à la libre disposition de ses biens dans les
limites prévues par la loi.
Il était important, M. le Président, que ce principe
fondamental soit rappelé une fois de plus. A l'article 9, le ministre a
également accepté de modifier l'expression "origine sociale" en
matière de discrimination et de lui substituer l'expression "classe
sociale"; cela est beaucoup plus clair et nous nous réjouissons de cette
amélioration.
Enfin, le ministre a également accepté un article à
l'effet que les époux ont les mêmes droits, les mêmes
obligations, les mêmes responsabilités dans le mariage, comme nous
le lui avions suggéré. Nous nous réjouissons
également de cette amélioration.
En terminant, je souhaite que la Commission des droits de la personne
qui constitue sans doute l'innovation la plus importante de ce projet de loi,
se mette à l'oeuvre rapidement. J'ai lieu de croire que les personnes
que le ministre ou le premier ministre s'apprêtent à nommer ont
toutes les qualités requises pour remplir les tâches difficiles
qui leur seront confiées, pour peu que nous soyons suffisamment nombreux
pour les approuver à la majorité des deux tiers comme l'exige
l'article 56, comme j'ai cru bon de le signaler au ministre plus tôt cet
après-midi.
Il y aura lieu d'améliorer cette charte. Elle sera susceptible de
nombreuses modifications dans l'avenir, mais j'estime que son adoption marque
une étape importante sur le chemin qui mène à un plus
grand respect des droits de la personne au Québec. Je vous remercie.
Le Président: Est-ce que cette motion de troisième
lecture est adoptée?
M. Morin: Adopté.
Projet de loi no 52 (suite) Troisième
lecture
Le Président: L'honorable ministre du Travail propose la
troisième lecture du projet de loi no 52, Loi de l'indemnisation de
certains ouvriers employés dans les exploitations de mines et de
carrières. Cette motion de troisième lecture est-elle
adoptée?
M. Levesque: Adopté.
M. le Président, je suggère à chacun de rester ici
pendant que nous allons quelques instants à une sanction. Nous
reviendrons dans quelques minutes, peut-être quelques secondes. Je compte
que chacun reste dans l'Assemblée pendant que nous allons...
M. Morin: Même pas le temps de respecter les habitudes
traditionnelles du cognac?
M. Levesque: Non, même pas cela, M. le
Président!
Nous nous rendons chez le lieutenant-gouverneur. J'invite les autres
membres, nos amis d en face, à déléguer quelqu'un.
M. le Président, si vous voulez suspendre pour quelques
instants.
Le Président: La séance est suspendue pour à
peine cinq minutes.
Reprise de la séance à 18 h 49
Le Président: A l'ordre messieurs! L'honorable premier
ministre.
Commission des droits de l'homme Motion pour la
nomination des membres
M. Bourassa: Je vais simplement faire la lecture de la motion,
conformément à la loi. Il est résolu que
l'Assemblée nationale nomme, comme membres de la Commission des droits
de la personne, les personnes suivantes. Président, Me René
Hurtubise, professeur; vice-président, M. Maurice Champagne, directeur
de la Ligue des droits de l'homme; membres: Me Perry Mayer, avocat; M.
René-A. Saint-Louis, professeur; Mme Monica Matte, directeur du Conseil
du civisme, et M. Jean-Paul Nolet, annonceur.
D'autres nominations seront faites au cours des prochains mois pour
compléter le nombre de membres. Pour compléter la motion, il est
résolu que ces membres soient nommés pour une période de
cinq années.
Le Président: Si vous voulez prendre un vote
enregistré, par mesure de prudence.
M. Burns: Vote enregistré, M. le Président, s'il
vous plaît!
Vote sur la motion
Le Président: Que ceux qui sont en faveur de cette motion
ou résolution veuillent bien se lever, s'il vous plaît!
Le Secrétaire adjoint: MM. Bourassa, Levesque, Mailloux,
Choquette, Cloutier, Phaneuf, Lalonde, Lachapelle, Berthiaume, Cournoyer,
Goldbloom, Simard, Quenneville, Mme Bacon, MM. Tetley, Drummond, Lacroix,
Bienvenue, Harvey (Jonquière), Vaillancourt, Cadieux, Arsenault,
Desjardins, Giasson, Fortier, Bacon, Bédard (Montmorency), Veilleux,
Brisson, Séguin, Cornellier, Lafrance, Pilote, Lamontagne, Picard,
Gratton, Carpentier, Dionne, Faucher, Saint-Germain, Harvey (Charlesbourg),
Shanks, Beauregard, Bérard, Bonnier, Boutin, Marchand, Caron,
Côté, Denis, Déom, Déziel, Dufour, Lachance,
Lapointe, Lecours, Malépart, Malouin, Massicotte, Mercier, Pagé,
Parent (Prévost), Picotte, Sylvain, Tardif, Tremblay, Vallières,
Verreault, Morin, Burns, Léger, Charron, Lessard, Bédard
(Chicoutimi), Roy.
Le Secrétaire: Pour: 75 Contre: zéro.
Le Président: Aucune abstention. Cette motion est
adoptée.
M. Cadieux: M. le Président, avec le consentement unanime
de la Chambre, est-ce qu'on pourrait ajouter le nom de deux collègues
qui viennent d'arriver?
Le Président: Deux qui viennent d'arriver. Est-ce qu'il y
a consentement?
Des Voix: Pas nécessaire.
M. Burns: Non, M. le Président.
M. Cadieux: Le député de Rosemont...
M. Burns: Non, M. le Président.
Le Président: II n'y a pas consentement unanime. Je crois
que le député de Trois-Rivières aimerait, vous m'aviez
demandé, vous aviez... A l'ordre, messieurs!
Invitation aux Jeux du Québec
M. Bacon: M. le Président, puis-je solliciter le
consentement de cette Assemblée, afin d'inviter ses membres par le
truchement de la population du Québec, à assister à la
finale provinciale des Jeux du Québec 75 qui auront lieu dans le
Trois-Rivières métropolitain; ces jeux concernent les villes de
Trois-Rivières, de Trois-Rivières-Ouest et du
Cap-de-la-Madeleine. Je suis assuré que tous les Québécois
sauront apprécier l'hospitalité proverbiale des Trifluviens et
j'aimerais souligner le travail des membres du comité organisateur,
sous, l'habile direction du Dr Paul Lacoursière, qui tra-
vaille depuis plus d'un an d'arrache-pied pour faire un succès
des Jeux du Québec 75. Bienvenue à Trois-Rivières.
Le Président: Le premier ministre. Remerciements
d'ajournement de session M. Robert Bourassa
M. Bourassa: M. le Président, je veux juste signaler
jusqu'à quel point, encore une fois, nous avons eu une session
extrêmement productive, environ 50 projets de loi publics, et ceci en
dépit du fait que, normalement, la première partie de la session
est affectée à l'adoption du budget. On me permettra de souligner
particulièrement l'adoption des principales recommandations du rapport
Cliche. A ce qu'on me dit, plus de 100 des 134 recommandations ont
été adoptées. Je crois, comme je le disais tantôt,
qu'on a fait preuve d'une rapidité presque olympique pour appliquer le
rapport de la commission Cliche en quelques semaines seulement.
Depuis que le gouvernement est au pouvoir, c'est la première fois
que nous terminons avant le mois de juillet. Ceci est dû à une
combinaison de facteurs, et c'est également la première fois que
nous n'avons pas de motion de fin de session. Cela met en relief le travail
exceptionnel du leader parlementaire du gouvernement, le député
de Bonaventure, avec la collaboration évidemment des autres partis, mais
ce n'est pas parce que l'Assemblée parlementaire, l'Assemblée
nationale, termine ses travaux qu'il n'y aura pas d'autre travail qui va
s'accomplir.
Dès la semaine prochaine, nous aurons la convocation de la
commission parlementaire au sujet de la baie James, de même que celle qui
portera sur les Jeux olympiques dans les jours qui suivront, deux projets
extrêmement importants pour les Québécois, qui seront donc
traités au cours des prochaines semaines.
Ce ne sont donc pas ce qu'on peut appeler des vacances
parlementaires.
Comme d'habitude, la session reprendra le dernier mardi d'octobre,
c'est-à-dire le 28 octobre, mais il est fort possible, comme on l'avait
fait l'an dernier, sans toutefois qu'on soit forcé de siéger, si
cela paraissait nécessaire ou utile, que la session puisse être
convoquée auparavant mais, en principe, la session est convoquée
pour le dernier mardi d'octobre, le 28.
Bonnes vacances à vous, M. le Président, à vos
collaborateurs, à tous les députés, à mes
collègues. Ce sont des vacances franchement méritées.
Evidemment, j'adresse aussi mes souhaits de bonnes vacances à tous les
collaborateurs, à tous ceux qui ont travaillé à
l'Assemblée nationale, y compris nos collègues les journalistes,
de manière, encore une fois, à faire que cette session soit
extrêmement productive pour tous les Québécois, tous les
groupes de la société, toutes les régions.
Merci.
M. Robert Burns
M. Burns: Je tiens moi aussi, au nom de l'Opposition, à
dire ma satisfaction personnelle et la satisfaction, je pense, de notre groupe
parlementaire quant au fait qu'on a réussi, peut-être pour la
première fois de mémoire de parlementaire vivant, à finir
une session sans cette fameuse motion de fin de session qui nous encarcanait.
J'espère que ce sera, pour l'avenir, une espèce
d'expérience mutuelle de confiance du côté gouvernemental
et du côté de l'Opposition, en se disant qu'il est possible de
terminer des sessions sans être obligé de passer le rouleau
à vapeur.
Je tiens à dire que tous les projets, aux yeux de personnes qui
ne sont peut-être pas habituées à examiner les projets de
loi individuellement, à mon avis, ont été examinés,
scrutés de façon très particulière de la part de
l'Opposition. Ceux que nous avons adoptés rapidement en première,
deuxième ou troisième lecture avaient été
scrutés soit en commission parlementaire ou autrement lors de
l'étude en deuxième lecture, de sorte que je ne pense pas qu'on
puisse dire que l'Opposition a facilement permis la fin de cette session.
D'ailleurs, ce n'est pas notre rôle de rendre la fin de la session
difficile, bien que ce soit dans nos moeurs politiques.
D'autre part, M. le Président...
Apparemment, à l'extérieur, on n'apprécie pas mes
propos.
M. le Président, je dis simplement ceci, et c'est peut-être
le seul regret que je formule à l'endroit de cette session, je ne peux
pas m'empêcher de ne pas relever l'affirmation du premier ministre qui
dit que I00 des I34 recommandations de la commission Cliche ont
été mises en application. Ce n'est pas le nombre des
recommandations de la commission Cliche qui ont été mises en
application qui est important. Je ne veux pas finir cette session sur une note
un peu discordante, mais je pense que c'est le type des recommandations et la
façon dont on a abordé la commission Cliche qui sont importants.
Là-dessus, M. le Président, je continue, même si on peut
dire, tout le monde ensemble, qu'on est tous fins, gentils, "smarts", beaux,
bien peignés et tout cela, on peut dire tout cela en finissant une
session, je dis quand même une chose, je continue à reprocher au
gouvernement d'avoir sélectionné des recommandations de la
commission Cliche. Je ne vais pas plus loin que cela, je l'ai dit, je pense,
à d'assez nombreuses reprises pour que je n'aie pas besoin
d'élaborer là-dessus.
Finalement, M. le Président, je veux, au nom de l'Opposition
remercier nos collaborateurs à l'Assemblée nationale, les gens
qui nous sont de fidèles conseillers à la table, le
secrétaire général et ses adjoints, les gens qui nous
assistent régulièrement, c'est-à-dire les constables de
l'Assemblée nationale, les pages, les messagers, et, effectivement, les
gens du journal des Débats, à qui nous avons imposé, par
notre rythme de fin de session, un travail assez difficile.
J'en oublie, sans aucun doute, et je m'excuse
auprès de ceux que j'oublie, mais il y a un groupe de personnes
qui, je pense, doit recevoir notre considération un peu
particulière, ce sont les gens qui fabriquent littéralement les
projets de loi, au point de vue technique, c'est-à-dire nos
légistes qui, dans les dernières semaines d'une session, se font
bousculer, se font demander des révisions de texte, etc. On l'a vu
jusqu'à très tard, la nuit dernière, ou ce matin, si on
veut.
Je pense que nous devons exprimer à l'endroit de ces
collaborateurs, de tous les paliers et de tous les niveaux qu'ils puissent
être, nos remerciements les plus sincères, parce que cette
collaboration nous est plus particulièrement précieuse.
M. Fabien Roy
M. Roy: Je voudrais en quelques mots, M. le Président,
à la fin de cette session dire tout simplement que je pense qu'il y a
deux précédents qui ont été créés au
cours de cette fin de session. Il n'y a pas eu de motion bâillon, motion
faisant en sorte de précipiter les travaux de l'Assemblée
nationale. Nous avons donc au moins gagné une journée, parce que
nous prenions une journée pour discuter de cette fameuse motion et pour
en disposer.
Deuxièmement, M. le Président, nous terminons la session
le 29 juin. Je pense qu'il y a plusieurs années que la chambre n'a pas
ajourné ses travaux le 29 juin.
Des Voix: Le 27.
M. Roy: le 27 juin, je m'excuse, M. le Président. Il y a
quand même quelque chose que je voudrais souligner, puisqu'il n'y avait
pas toujours cette guillotine au-dessus de la tête des
députés de l'Opposition comme du côté
ministériel, c'est qu'il y a eu plus de collaboration dans
l'étude des projets de loi au cours des derniers jours. Les mi- nistre
ont été beaucoup plus ouverts aux suggestions de l'Opposition, et
je pense que cela vaut d'être souligné. Nous avons réussi
à faire adopter plusieurs amendements, soit par le ministre du Travail
et de la Main-d'Oeuvre, soit par le ministre de l'Agriculture, soit
également par d'autres ministres. Ceci a contribué, je pense,
à créer un climat bénéfique et sûrement
à améliorer la législation qu'il y avait devant nous. Si
on veut revaloriser le rôle du député, c'est en
procédant de cette façon, bien que nous ayons encore un long
chemin à parcourir.
M. le Président, je veux vous souhaiter, avant l'ajournement de
cette session, de bonnes et de joyeuses vacances. Je veux également le
faire à l'intention du premier ministre, nous ne serons pas ici pour lui
souhaiter des voeux d'anniversaire le 14 juillet prochain. Je lui fais des
voeux personnels anticipés, aussi qu'à tous nos collègues
et députés, au chef de l'Opposition, au leader de l'Opposition
officielle, on a oublié le greffier de l'Assemblée nationale, et
à tout le personnel, les pages...
Une Voix: Camille!
M. Roy: Je n'ai pas fait d'exclusion, M. le Président. Aux
hôtesses du Parlementaire, aux journalistes, aux recherchistes, en somme,
à tous, de joyeuses et bonnes vacances, pour que nous puissions nous
retrouver et reprendre la lutte l'automne prochain.
Des Voix: A Camille!
Le Président: Cette motion d'ajournement est-elle
adoptée?
M. Burns: Adopté.
Le Président: L'assemblée ajourne ses travaux au
mardi 28 octobre à 15 heures.
(Fin de la séance à 19 h 6)
ANNEXE
Question de M. Bédard (Chicoutimi)
Quelles sommes ont été versées par le
Ministère des Affaires municipales à la ville de Jonquière
pendant les années financières 1972/73 et 1973/74?
Réponse de M. Goldbloom 1972/73 Subvention (S. H.
Q. ) $536, 712. 84 1973/74 Aide à la rénovation
urbaine 569, 076. 35
Subvention spéciale aux villes de 25, 000 âmes et plus
113, 720. 00
Art. 100 Loi évaluation 10, 391. 00
Question de M. Bellemare (Johnson) 1. Le gouvernement est-il au
courant que certaines municipalités ont accordé, au cours des
deux dernières années, des subventions à certains partis
politiques provinciaux? 2. Le gouvernement est-il au courant que certaines
municipalités ont remboursé les frais de séjour à
leur maire ou à leurs conseillers municipaux, selon le cas, pour
assister au dernier dîner-bénéfice tenu par le Parti
Libéral du Québec? 3. La Commission municipale a-t-elle
donné des directives particulières à ce sujet?
Réponse de M. Goldbloom 1. OUI 2. NON 3. Non, mais le
ministre des Affaires municipales en fait publier dans la revue
"Municipalité'75', bulletin mensuel du ministère qui est
envoyé à toutes les municipalités, livraison de juillet
1975.