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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition

Version finale

Tuesday, February 13, 2024, 11 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures cinquante-neuf minutes)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour. Bon retour à l'Assemblée nationale. Bien, d'abord, je veux revenir sur ce qui s'est passé dans les derniers jours. J'ai parlé à mon collègue Vincent Marissal, ce matin, on accepte les excuses qui ont été présentées par le directeur des relations médias du premier ministre. Pour nous, la page est tournée sur cette histoire-là. C'est dommage qu'on se soit rendus là, mais là, on tourne la page, on passe à autre chose, et surtout, on invite tout le monde à revenir sur le débat de fond.

C'est quoi, le débat de fond? Derrière les attaques personnelles qui ont été lancées par le personnel de la CAQ, il y a un vrai débat important, et c'est : Est-ce qu'il y avait à la CAQ, ou pas, un système pour monnayer l'accès aux ministres? Ce qu'on a appris jeudi dernier, c'est grave. Deux parents endeuillés ont témoigné du fait qu'on les a redirigés vers un cocktail de financement, alors qu'ils faisaient une démarche citoyenne qui est noble, ils voulaient sensibiliser une ministre à l'importance de mieux lutter contre l'alcool au volant au Québec. Et le réflexe d'une employée d'un bureau de circonscription, ça a été de rediriger ces gens-là... une activité partisane de financement.

Donc, récapitulons. On est rendus à près d'une dizaine de députés caquistes qui ont utilisé des formulations qui laissaient entendre qu'une contribution politique à la CAQ donnait accès à un ministre, et là, on a une employée d'un bureau de circonscription qui, sollicitée par des citoyens et citoyennes qui veulent faire avancer une cause, a comme réflexe de rediriger ces gens-là vers une activité de financement. Est-ce qu'on est censé croire que cette employée-là, de bureau de circonscription, s'est levée ce matin-là en se disant : Ah! je vais... je vais rediriger des citoyens et des citoyennes qui m'interpellent vers des activités partisanes, de son propre chef? Est-ce que tous ces gens-là, par coïncidence, ont utilisé le même genre de formulation, et est-ce que ces employés politiques là, en vertu de la même coïncidence, ont redirigé des citoyens et des citoyennes... vers une activité de financement? Ce qui... ce qu'on a sous les yeux, de plus en plus, ça a l'apparence d'un système, d'une façon de faire instituée, où, pour aller chercher du financement politique, on fait miroiter la présence d'un élu influent.

De plus en plus de gens le disent, on le dit ce matin à Québec solidaire : C'est la question à laquelle le premier ministre doit répondre. Est-ce qu'il y avait une directive? Est-ce qu'il y avait une façon de faire implantée à la CAQ, où on conseillait, directement ou indirectement, aux élus et au personnel, y compris du personnel parlementaire, hein, de faire miroiter la présence d'élus en échange d'une contribution politique? Cette question-là, François Legault doit y répondre — on'a toujours pas la réponse — puis je pense que c'est une question de transparence. Est-ce que pendant les dernières années, de telles façons de faire étaient instituées à la CAQ?

Je veux, avant de prendre vos questions, dire quelques mots sur la crise du logement. Je l'ai répété à chaque jour depuis le début de la session : La crise du logement, là, ce n'est pas des statistiques, c'est des vies humaines qui sont brisées. Et ce matin dans Le Nouvelliste, on lit une histoire qui est absolument crève-cœur, quatre petits gars entre cinq et 11 ans, Alexis, Émile, Filip et Justin, qui vont être évincés avec leurs parents de leur appartement à Shawinigan, puis, à Shawinigan, le taux d'inoccupation, il est en bas de 1 %. Ça fait que les parents savent bien que, s'ils se font évincer par leur propriétaire, trouver un autre logement, là, qui convient à leurs besoins, ça relèverait du miracle. Ces parents-là ont interpellé la ministre Duranceau. Ces parents-là ont aussi interpellé leur députée, une députée de la CAQ. Je me demande comment ils se sentent, les députés de la CAQ quand leurs bureaux de comté sont inondés comme les nôtres par des cas absolument tragiques de crise du logement? Ce qui est encore plus frustrant dans cette situation-là, c'est ce que vit cette famille-là, on aurait pu l'éviter. On a proposé à Québec solidaire un moratoire sur les rénovictions, et, si la ministre Duranceau avait accepté cette proposition de Québec solidaire, bien, ce code d'éviction là ne pourrait pas avoir lieu. Donc, moi, je lance un appel ce matin. Je lance un appel très sérieux aux députés caquistes. Allez parler à la ministre de l'Habitation. Allez lui raconter à Mme Duranceau les histoires comme celles-là. Demandez-lui d'avoir un sursaut de lucidité et — on est dans les derniers milles de l'adoption du projet de loi — de bonifier son projet de loi pour qu'on agisse pour vrai sur la crise du logement. Nous, on a fait notre bout à Québec solidaire. On a... on n'a toujours pas abandonné, mais on est de plus en plus pessimistes. Là, la balle est dans le camp des députés de la CAQ. Chers caquistes, faites quelque chose. C'est dans vos comtés que ça se passe des histoires comme ça. C'est dans vos comtés que ça se passe. Vous représentez ces gens-là puis vous pouvez les aider. C'est ça aussi qui est frustrant. On peut aider ces gens-là. On n'est pas condamnés à vivre la crise du logement les bras croisés. On est capables d'aider ce monde-là à garder un toit sur leur tête. Nous, on fait notre bout à Québec solidaire, mais on ne sera pas capables tout seul. Je lance un appel aux députés de la CAQ : Défendez votre monde, ils en ont besoin.

Journaliste : Est-ce que tous les élus ne sont pas un peu responsables de ce qu'on vient de vivre au cours des derniers jours, là, qu'on a déjà vécu par le passé avec le gouvernement péquiste... les libéraux, là, c'est-à-dire que le débat est descendu dans le caniveau?

M. Nadeau-Dubois : Je pense que le risque plane en permanence sur tous les élus de toutes les formations politiques, puis il n'y a personne qui est au-dessus de tout reproche sur cette question-là. On a tous besoin de faire attention, ça nous arrive tous de faire des erreurs. J'en ai déjà fait, je les ai reconnues. Mais il y a quand même du côté de la CAQ quelque chose de particulier, là, du personnel politique dans la garde rapprochée de François Legault qui se permet un vendredi soir d'attaquer l'intégrité professionnelle d'un ancien journaliste, c'est quand même une limite, là, qui a été franchie, et c'est pour ça qu'on a réagi plus fortement cette fois-ci, là. Moi, la question que je me pose, c'est : Est-ce que François Legault est au courant que ses employés font ça? Est-ce que c'est une manière pour le premier ministre d'attaquer ses adversaires sans le faire directement? Puis j'écoutais M. Plamondon hier en point de presse, là... Je veux dire, tous les partis politiques ont remarqué que du côté de la CAQ, il y a... il y a... il y a une pratique, là, où le personnel politique investit les réseaux sociaux en masse avec des attaques extrêmement agressives et souvent simultanées sur un élu de l'opposition. Vincent Marissal va continuer de faire son travail, puis Québec solidaire va continuer de faire son travail. On ne se laissera pas faire. Ceci étant dit, l'épisode de vendredi est clos, on a accepté...

Journaliste : Est-ce que M. Legault lui-même doit des excuses à M. Marissal pour les propos qu'il aurait tenus...

M. Nadeau-Dubois : Non.

Journaliste : ...dans les couloirs de l'Assemblée nationale?

M. Nadeau-Dubois : Il y a... Les propos de M. Legault à l'égard de mon collègue Vincent étaient très agressifs, étaient franchement disgracieux. Il y a quand même une différence entre des commentaires disgracieux puis des attaques directes à la réputation. J'ai parlé à Vincent ce matin, il m'a dit que les excuses du directeur des relations médias avaient été acceptées.

Journaliste : Est-ce que c'est un système comme les cocktails finalement, les attaques ciblées?

M. Nadeau-Dubois : Est-ce que c'est un système? Il y a... il y a... il y a une façon de faire répétitive. Si je prenais un anglicisme, là, M. Legault ne trouvera pas ça cool, je dirais qu'il y a un pattern. Il y a vraiment quelque chose qui se reproduit, où on a des employés politiques qui, souvent de manière simultanée, s'attaquent à des élus de l'opposition. Et là on parle quand même de gens qui sont tout près du premier ministre, là. Je pense que ça doit cesser. Là, il y a clairement une limite qui a été franchie vendredi dernier. Quand qu'on est rendu à 10 heures un vendredi soir, à s'attaquer à l'intégrité professionnelle d'un ancien journaliste, on est sorti du débat d'idées, on est sorti du débat politique, on est même sorti du débat partisan qui peut devenir franchement rude. On est carrément dans des attaques de nature diffamatoire, et c'est pour ça que des excuses étaient nécessaires.

Journaliste : ...le financement, vous dites : François Legault doit répondre à savoir s'il y a une directive, là, pour la façon de...

M. Nadeau-Dubois : Oui.

Journaliste : On peut présumer que cette directive-là... Je veux dire, je ne pense pas que tu as un papier, que c'est écrit noir sur blanc, là. Donc, cette réponse-là, là, vous allez l'avoir comment? Quand est-ce que vous allez être satisfait des explications? Est-ce que vous demandez une enquête plus large, par exemple, des moyens comme ça pour faire la lumière sur ces enjeux-là?

M. Nadeau-Dubois : M. Legault doit répondre en toute sincérité à cette question-là : Est-ce qu'une dizaine de députés, une employée de bureau de circonscription...Tous ces gens-là font à peu près la même chose, sans aucune forme de coordination, sans aucune forme de façon de faire instituée. On conviendra tous que ça serait quand même surprenant, et donc la question se pose : Est-ce qu'il y avait, directement ou indirectement, une forme de directive qui était donnée pour dire : Quand l'occasion se présente, tentons de mettre en lumière la présence d'un élu pour... d'un ministre pour recevoir une contribution politique? Après la cascade d'informations qui ont été révélées dans les derniers jours et avec le point culminant qu'on a connu jeudi dernier, je pense que poser cette question-là est légitime et de bonne foi.

Journaliste : Bien, est-ce que vous voulez... vous évaluez les possibilités d'avoir, par exemple, une commission parlementaire sur le sujet de... Est-ce que ça fait partie de ce que vous étudiez en ce moment?

M. Nadeau-Dubois : On n'est pas rendus là? On pose la question au premier ministre. Je pense qu'il doit y répondre. M. Drainville avait parlé de formulation maladroite, je pense?

Journaliste : ...

M. Nadeau-Dubois : Mais là, on commence à avoir beaucoup, beaucoup de formulations maladroites, qui se ressemblent, et une employée de bureau de circonscription qui a la même formulation maladroite. Donc, tout le monde a des formulations maladroites en même temps. Je lisais le papier de M. Lagacé, dans les derniers jours, je veux dire, je pense que, comme opposition, c'est notre responsabilité de poser ce genre de questions là.

Journaliste : Vous ne l'avez pas déjà la réponse?

Journaliste : On comprend que vous allez... poser cet après-midi, là, votre question. On comprend que vous allez la poser...

M. Nadeau-Dubois : Je commence par la poser ce matin.

Journaliste : Non, mais... M. Legault répond maintenant aux questions des journalistes uniquement le jeudi. Donc, si vous voulez avoir une réponse, il va falloir que vous la posiez au salon bleu.

M. Nadeau-Dubois : Je vais tenter d'avoir ma réponse par tous les moyens.

Journaliste : Est-ce que c'est dans votre intention de poser cette question-là au salon bleu?

M. Nadeau-Dubois : Je vais avoir... je vais tenter d'avoir la réponse par tous les moyens.

Journaliste : ...sa réponse. Nécessairement, lui, s'il vous dit : Non, il n'y en a pas de directive, c'est...

M. Nadeau-Dubois : Ah! bien, moi, je prends la parole du premier ministre.

Journaliste : Sur le financement de votre parti, M. Nadeau-Dubois...

M. Nadeau-Dubois : Oui.

Journaliste : ...le parti a sondé ses membres sur l'éventualité de tenir des courses à la chefferie. Quel risque que ça pose potentiellement sur la centralisation chez Québec solidaire?

M. Nadeau-Dubois : Bien d'abord, je pense, vous formulez votre question habilement. C'est un sondage qui est envoyé aux membres, par le groupe de militants, militantes qui est responsable de faire justement un tour d'horizon de nos membres, à savoir comment on veut moderniser les statuts du parti, puis une des questions portait sur comment améliorer le fonctionnement de nos campagnes au porte-parolat. On en a vécu une cet été, qui était un peu la première, hein, à être une campagne de cette envergure-là, et ça pose des défis pour notre fonctionnement traditionnel. Ça fait qu'on essaie de voir comment on peut le moderniser. Une des questions, c'était : Qu'est ce qu'on fait avec la question du financement? Parce que le modèle actuel que nous avons à Québec solidaire, en fonction de nos règles internes, ne permet pas d'enregistrer des dons, comme le permet la Loi électorale pour les courses à la direction des autres formations politiques. Ça génère toutes sortes de défis, notamment un enjeu d'équité entre les candidats et les candidates. Ça fait qu'on est en train d'explorer différentes avenues pour surmonter ces défis-là. La décision n'est pas prise. Tout ça va se trancher au congrès de l'automne prochain. Je pense que c'est en novembre.

Journaliste : À quel point, là... mais à quel point vous en avez besoin de cet argent-là?

M. Nadeau-Dubois : Bien, Québec solidaire grandit et Québec... et le fonctionnement qui fait que les fondateurs de Québec solidaire se sont donnés en 2006 correspondait très bien à la réalité du Québec solidaire de 2006. Là, on est 18 ans plus tard, on est rendus ailleurs. Il faut moderniser nos statuts sur toute une série d'enjeux, notamment celui-là. Pour répondre à votre question, moi, personnellement, je pense qu'il faut... qu'il faut moderniser ces dispositions-là de nos statuts. Comment exactement? Quelle est la bonne modalité? Ma réflexion n'est pas terminée.

Journaliste : Est-ce que vous assureriez vos membres... à vos membres... Est-ce que vous vous assureriez à vos membres qu'il n'y aurait justement pas de risque de centralisation...

M. Nadeau-Dubois : Bien, il n'est pas question, en tout cas, de mettre fin au système des deux porte-parole, ça, c'est clair, là, ni dans mon esprit ni dans l'esprit de la direction de Québec solidaire.

Journaliste : Êtes-vous d'accord pour aller chercher quelques... rechercher quelques journées pédagogiques pour... dans des écoles où les enseignants FAE ont fait une vingtaine de jours de grève?

M. Nadeau-Dubois : Rechercher au sens de les annuler?

Journaliste : Les annuler. C'est ce que le ministre Drainville dit ce matin.

M. Nadeau-Dubois : Je... Vous me l'apprenez. Je vais juste aller voir ses déclarations, puis on va réagir aujourd'hui.

Journaliste : ...des Hauts Sommets.... Je sais que Mme Ghazal n'est pas là, là. Est-ce que vous avez pris connaissance du dossier?

M. Nadeau-Dubois : Oui.

Journaliste : Est-ce que vous joignez votre voix à celles de Philippe Couillard et Pauline Marois?

M. Nadeau-Dubois : Bien, c'est sûr que nous, dans un monde idéal, ce qu'on souhaiterait, c'est que ce genre de services là soit offert au public, mais, en ce moment, on est dans une pénurie épouvantable de services spécialisés pour les enfants en difficulté d'apprentissage. Donc, dans ce contexte-là, perdre des services, même s'ils sont au privé, ce serait une mauvaise nouvelle pour les enfants, puis c'est les enfants qu'il faut mettre en priorité. Donc, de manière pragmatique, oui, on pense qu'il doit y avoir des gestes du gouvernement pour protéger ces services-là, qui aident des vrais enfants dans la vraie vie. Une fois qu'on a dit ça, on voit bien qu'à moyen, long terme il va falloir régler le problème de fond, qui est l'école à trois vitesses.

Journaliste : Sur la réforme de la carte électorale, là...

Journaliste : Sur les applications Wizz, là, qu'on a vues ce matin, avec... bon, que c'est un risque, là, pour les adolescents, est-ce que le gouvernement du Québec peut agir pour prévenir ce genre de situation là, ou la popularité de ces applications-là, ou...

M. Nadeau-Dubois : Moi, ma réaction, en lisant ça ce matin, je pense qu'elle a été la même que bien des parents au Québec, c'est... dire : Qu'est-ce que c'est que ça? Qu'est-ce qu'on peut faire? Est-ce qu'il y a une solution magique? Non. Mais il y a un grand défi de société, là, parce que l'exploitation sexuelle des mineurs en ligne, il n'y a aucun parent qui veut vivre ça, bien, il n'y a aucun parent qui veut que ses enfants traversent une épreuve comme celle-là. C'est épouvantable. C'est un crime aussi. Les mots qui me viennent en tête, c'est : sensibilisation, sensibilisation, sensibilisation. C'est pour ça que c'est important, l'éducation à la sexualité dans les écoles. C'est pour ça qu'il faut outiller les parents. C'est pour ça qu'il faut des groupes communautaires bien financés pour accompagner les familles avant que ça arrive, idéalement, puis, si c'est arrivé, les accompagner après également. Moi, c'est ça qui... c'est ça qui m'est venu en tête, ce matin, en lisant ça, sensibilisation, sensibilisation, sensibilisation.

Journaliste : Une petite précision sur l'histoire du chef dans votre parti : Est-ce que vous faites partie de ceux qui ont instigué cette proposition-là?

M. Nadeau-Dubois : Bien, dans le fond, ce n'est pas une proposition encore, c'est un sondage. Donc, dans le fond...

Journaliste : ...pas partie de ceux qui ont participé...

M. Nadeau-Dubois : Non. Non.

Journaliste : ...à ce que cette idée-là soit soumise?

M. Nadeau-Dubois : Dans le fond... Bien... Dans le fond, lors de notre conseil... Si vous voulez les détails, là, on va les donner. Lors de notre... Lors d'un conseil national précédent, il y a un comité qui a été mis en place, formé de militants et de militantes du parti, donc ce n'est pas des élus du parti, ce n'est pas des gens qui font partie de la direction politique. Et le sondage a été piloté par ce groupe de militants et de militantes, qui viennent d'un peu toutes les régions. Donc, ce n'est pas moi ou la direction du parti qui a rédigé le sondage, c'est vraiment le comité militant qui est en charge d'animer ce processus de réforme des statuts. Il y a bien des comités à Québec solidaire. Je suis désolé. ...c'est comme ça.

Journaliste : Sur la réforme de la carte électorale, M. Nadeau-Dubois, est-ce que vous craignez de perdre du poids politique sur l'île de Montréal si on va de l'avant avec la réforme...

M. Nadeau-Dubois : Je n'ai pas compris la...

Journaliste : La réforme de la carte électorale, le rapport préliminaire, là, dont il est question aujourd'hui en commission, est-ce que vous craignez, à Québec solidaire, de perdre du poids politique sur l'île de Montréal si on va de l'avant avec la réforme? Parce qu'il y a des circonscriptions solidaires qui pourraient être touchées.

M. Nadeau-Dubois : On ne devrait pas enlever de circonscriptions ni à Montréal ni dans les régions du Québec. Il faut trouver une voie de passage. Nous, c'est les représentations qu'on va faire cette semaine. Il ne faut pas déshabiller un pour habiller l'autre. Nous, on est convaincus qu'il faut conserver le nombre de circonscriptions actuelles à Montréal, notamment parce qu'il y a beaucoup de services qui sont donnés par les députés, par les bureaux de circonscription, qui vont à des gens qui n'ont pas le droit de vote, mais qui sont quand même des résidents puis qui nous interpellent quand même, là. Il y a des cas de logement qui débarquent dans mon bureau de comté. Les gens ne sont pas toujours citoyens, citoyennes, ils n'ont pas toujours le droit de vote. On les aide quand même. Il y a des cas en immigration qui nous arrivent. Il faut qu'on aide ces gens-là, même s'ils ne sont pas citoyens et citoyennes.

Au fédéral, on tient compte de la population globale quand vient le temps de désigner les frontières d'une circonscription. Au niveau... au niveau québécois, on le fait seulement... on compte seulement le nombre d'électeurs, mais les députés, ils n'aident pas juste les électeurs, là. On ne carte pas le monde qui arrivent : T'as-tu le droit de vote? On aide tout le monde qui vient nous voir. Donc, je pense que cet argument-là qui est utilisé par le DGEQ, il y a un angle mort. C'est le genre de représentations qu'on va faire cette semaine. Il faut garder le poids politique de Montréal et garder le poids politique des régions, notamment la Gaspésie. On ne devrait pas retirer une circonscription en Gaspésie.

Journaliste : ...bilinguisme?

M. Nadeau-Dubois : Bien, sur le plan personnel, je pense que c'est une richesse de maîtriser plusieurs langues, deux, trois puis, certains, même quatre. Ce n'est pas mon cas, j'aimerais ça. Sur le plan institutionnel, la norme au Québec, c'est que la langue des institutions publiques, c'est le français, et ça doit demeurer comme ça.

Journaliste : Sauf que la société, entre autres, à Montréal, le problème, c'est que ça s'anglicise énormément, là.

M. Nadeau-Dubois : C'est pour ça qu'il faut...

Journaliste : Donc, vous prônez le bilinguisme des institutions...

M. Nadeau-Dubois : Non.

Journaliste : ...puis Montréal, vous dites : Ce n'est pas grave si ça parle anglais, là.

M. Nadeau-Dubois : Non.

Journaliste : Non?

M. Nadeau-Dubois : Non, non. Les institutions publiques, y compris à Montréal, doivent être francophones.

Journaliste : Oui, mais... commerces, ce n'est pas une institution publique, là.

M. Nadeau-Dubois : Bien, la langue du travail, combien de fois vous avez entendu ma collègue Ruba Ghazal mettre tout son poids pour que, sur le plan de la protection du français comme langue de travail, on en fasse plus? La semaine dernière, elle posait une question au ministre Roberge, en disant : C'est bien beau, là, mettre une épée de Damoclès au-dessus de la tête des immigrants en disant : Après six mois, si vous ne parlez pas français, vous avez des problèmes. Pendant ce temps-là, il y a des grandes entreprises et parfois des petites entreprises qui fonctionnent en anglais et qui exigent l'anglais à l'embauche, puis c'est un problème, puis c'est un cheval de bataille historique de Québec solidaire. Nous, ça a toujours été ça, notre vision en matière de langue, la langue française au Québec, elle va fleurir ou dépérir sur les milieux de travail.

Journaliste : Juste sur les nouvelles formations accélérées que le gouvernement va lancer aujourd'hui pour les aides à domicile, là, formation accélérée pour les préposés aux bénéficiaires, formation accélérée en construction, formation accélérée pour les aides à domicile.

M. Nadeau-Dubois : Oui.

Journaliste : Vous en pensez quoi, de ce... cette nouvelle façon de faire, là, qui semble être systématique dans chaque secteur où on a des problèmes de main-d'oeuvre?

M. Nadeau-Dubois : Il faut trouver des solutions à la pénurie de main-d'œuvre. Puis quand on a des défis de société, là — puis en matière de vieillissement de la population, on a tout un défi de société, là — à Québec solidaire, les solutions qui fonctionnent puis qui nous permettent de relever ces défis-là, on ne va pas les critiquer juste parce qu'elles viennent de la CAQ, là. Cette proposition-là, c'est une bonne... ce programme-là, c'est une bonne idée, c'est un bon programme. Est-ce que ça règle tous les problèmes? Bien sûr que non, là.

D'ailleurs, vendredi, ma collègue Christine va interpeler la ministre des Aînés sur cet énorme défi que représente le vieillissement de la population. Vous me permettrez quand même de faire la remarque suivante : dans le cas de ce programme-là puis de celui pour les préposés aux bénéficiaires, on exige quand même que les gens aient travaillé dans le réseau pendant un certain temps, ce qui n'a pas été fait quand on a lancé un programme pour la construction. Là, ici, il y a quand même une incohérence que, moi, je m'explique mal, là. C'est de l'argent public qui va dans la rémunération de ces formations-là, on s'attendrait à ce que ça vienne avec des garanties de travailler dans le domaine approprié.

Une voix : En anglais.

Journaliste : So, in English, about this accelerated training for home-care services, there is a union saying : Well, it's great, but it's an accelerated training, a fast-track training. So, they have some… they are a bit worried that it's not going to help that much.

M. Nadeau-Dubois : It's not a perfect solution. It's not a miracle solution, but we need to bring more people to work in that… in that system. We need more people to take care at home. And it's not because it's a solution brought by the CAQ that I will say that it's a bad solution. I think it's a good thing. Is it perfect? No, of course. The challenge of the… How do you say «vieillissement de la population»?

Journaliste : Aging population.

M. Nadeau-Dubois : Aging population. So, the huge challenge of the aging population in Québec needs a lot of measures. It's going to be a big challenge for us, as a society. My colleague Christine will talk about this this Friday with the Minister.

Journaliste : The fact that you still… you're still questioning the Premier about if there was a directive sent to CAQ teams for fundraising, what happened on Thursday? It shows the pressure CAQ teams had on fundraising.

M. Nadeau-Dubois : Well, you know, it's…

Journaliste : How far will you go to have those answers?

M. Nadeau-Dubois : You know, we have… Let's… You know, let's talk from the beginning. We have now roughly 10 or a bit less MNAs of the CAQ doing approximatively the same thing. And now you have an office employee from a local office doing the exact same thing as those MNAs. So, are we supposed to believe that all of those people are doing the same thing without any form of coordination or incitation from above? I'm not the only one in Québec that thinks that it's hard to believe.

So, that is the question that Mr. Legault has to answer : Was there a system? Was there an implemented way of funding the CAQ which was to directly or indirectly incite people to talk to ministers in exchange of a political contribution?

Journaliste : And the attacks against Mr. Marissal on X, a few days ago, on an evening, is it intimidation?

M. Nadeau-Dubois : Well, it's… You know, it's… Well, it's… it's a way to send a message to opposition MNAs, telling them : If you challenge too much, we're going to attack your integrity and your reputation. So, that chapter for us now is closed. The director of media relations of the Government has put forward his excuses.

Right now, we need to focus on the main issue, and the main issue is : was there a system, was there an implemented way of funding the CAQ that was using the presence of ministers to get political contributions? That is now the question we should be asking ourselves.

Journaliste : But the arguments were heated between all parties. Why was it so necessary to get this apology to Mr. Marissal?

M. Nadeau-Dubois : The partisan debate can get heated, and sometimes it's not always glorious, and I have made mistakes, and everyone has made mistakes. But there's a line that was crossed on Friday evening, when a senior employee of the Prime Minister of Québec attacked directly the professional integrity of a former journalist, saying that when he was a journalist, there was something shady about his work. That is... and he did that attack without any factual evidence or basis. That is a line that was crossed. That's why...Vincent asked for excuses. Those excuses were given this morning, so, for us, the page is turned and we now need to focus on the core issue. Merci beaucoup.

(Fin à 11 h 24)

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