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Conférence de presse de M. Lionel Carmant, ministre responsable des Services sociaux

Version finale

Thursday, October 26, 2023, 12 h 30

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Douze heures vingt-sept minutes)

Le Modérateur : Bienvenue à cette conférence de presse du ministre Lionel Carmant sur son projet de loi n° 37 concernant la création du commissaire au bien-être et aux droits des enfants. M. Carmant, je vous laisse la parole.

M. Carmant : Attention, j'ai un petit TDAH, ça fait que je vais demander aux gens de fermer la porte pour moi, là, je ne serais pas capable avec du bruit dans le corridor. Désolé. Merci.

Mais bonjour, à toutes et à tous. Écoutez, je suis tellement heureux d'être avec vous ce matin à cette période. Ça a été un moment très émouvant pour moi, ce qui s'est passé tantôt au salon Bleu.

Aujourd'hui, on peut dire : C'est un grand jour. Aujourd'hui est le jour où on s'assure que les enfants sont entendus par l'ensemble de la société sur les sujets qui les concernent. Aujourd'hui, on donne une voix à nos enfants.

Je suis donc très fier d'avoir déposé plus tôt aujourd'hui le projet de loi sur le commissaire au bien-être et aux droits des enfants. Vous n'êtes pas sans savoir qu'il s'agit du premier chapitre du rapport de la Commission spéciale sur le droit des enfants et la protection de la jeunesse, la commission Laurent.

Dès le jour un suivant la parution du rapport, j'ai donné ma parole à Mme Laurent, aux commissaires et à tous les Québécois que le rapport, il ne sera pas tabletté. Et je pense qu'après plus de deux ans, bien humblement, on montre qu'on tient parole.

Les recommandations, on les a mises en trois phases. La première, qui visait à réformer le cadre législatif et à renforcer les services de proximité. Les principaux points de cette phase étaient la réforme de la Loi sur la protection de la jeunesse qu'on a fait en avril 2022, la mise en place d'une formation pour les intervenantes en protection de la jeunesse, la nomination de la directrice nationale de la protection de la jeunesse, le déploiement des programmes de première ligne comme Agir tôt et Ma grossesse et l'élargissement du programme qualification jeunesse. Il est clair cependant, puis ça, je tiens à le dire, que l'amélioration des services de proximité, on continue à en faire une priorité, parce que c'est comme ça qu'on va diminuer le nombre de signalements à la protection de la jeunesse.

Le projet de loi d'aujourd'hui s'inscrit dans le cadre de la deuxième phase de ce déploiement. On instaure le commissaire au bien-être et aux droits des enfants. Le projet de loi n° 15 aussi de mon collègue M. Dubé instaurera en parallèle le conseil des services sociaux dans tous les établissements, renforçant le rôle des services sociaux à travers le réseau. Puis on a annoncé en juin dernier, avec la ministre de la Famille, le rehaussement des services en pédiatrie sociale également. Un point important. Tout ça fait partie vraiment de cette phase deux qui est plutôt interministérielle, intersectorielle.

Donc, la mise en place des recommandations, elle avance très bien. Évidemment, la création du poste de commissaire au bien-être et aux droits des enfants, c'est quelque chose de clé, une étape primordiale. Au-delà de sa création, il était aussi important pour moi qu'on respecte le désir, ou ce qu'avait rapporté Mme Laurent lors de son rapport. La nouvelle instance est donc, ça, c'est très important, entièrement indépendante. Sa nomination devra être approuvée par les deux tiers des élus de l'Assemblée nationale, au même titre que le Protecteur du citoyen ou le Vérificateur général. Le mandat du commissaire sera sur cinq ans, renouvelable une seule fois et sera consacré exclusivement au bien-être, à la promotion et au respect des droits des enfants.

Qu'est-ce qu'on vise quand on parle d'enfants ou de jeunes? On parle des enfants de 0 à 17 ans, mais aussi de jeunes adultes de 18 à 25 ans qui ont fait l'objet d'une prise en charge en vertu de la Loi sur la protection de la jeunesse ou de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents. Les 18 à 25 ans, comprenons-nous bien, c'est primordial pour moi qu'ils tombent sous l'égide du commissaire. Je me suis engagé à mieux les soutenir dans le projet de loi sur la protection de la jeunesse, et on veut continuer à le démontrer.

Le projet de loi prévoit également la nomination d'un commissaire associé dédié spécifiquement aux enfants autochtones et inuits. Son mandat sera notamment de s'assurer que les besoins des enfants issus des Premières Nations et Inuits soient pris en considération dans tous les mandats, et ce, à chacune des étapes de leur réalisation par les personnes travaillant au sein du bureau du commissaire. Il aura également la responsabilité de travailler avec les communautés autochtones et inuites pour recueillir leurs préoccupations et leurs opinions.

Il était important pour Mme Laurent, mon collègue Ian Lafrenière et moi qu'une entité spécifique soit responsable d'assurer que les différentes réalités culturelles, traditionnelles et territoriales des différentes nations et communautés autochtones et inuites du Québec soient représentées et défendues.

Aussi, le commissaire sera épaulé par un comité consultatif composé de jeunes et de jeunes adultes afin que le commissaire intègre la parole des enfants dans l'exercice de ses responsabilités pour rester au diapason de ce que les enfants vivent et de ce que les enfants veulent.

Finalement, le commissaire aura pour mission d'analyser le bien-être des enfants québécois et d'en faire le rapport annuellement en produisant des avis et des recommandations. Ce portrait lui permettra notamment de mesurer les effets et l'efficacité des politiques, mesures et initiatives que l'on met en place pour les jeunes. Il pourra aussi exiger qu'un organisme public... qu'il lui fournisse des ressources nécessaires, des renseignements ou des documents.

Enfin, le commissaire au bien-être et aux droits des enfants aura plusieurs bureaux accessibles au public à travers le Québec, dans les grands centres comme en région, afin de garantir un accès direct et physique pour nos jeunes.

Pour finir, depuis que notre gouvernement est en place, on a démontré notre volonté d'améliorer la qualité du soutien à nos jeunes pour leur permettre de s'épanouir et de devenir des adultes pleinement épanouis. Notre gouvernement s'est engagé à en faire plus pour nos enfants, à les mettre au centre de nos préoccupations, et c'est ce qu'on fait quand on regarde tout le travail accompli au cours des dernières années. Aujourd'hui, on s'assure qu'à l'avenir, tous leurs droits soient respectés et leurs voix soient entendues. Les besoins sur le terrain, je ne cacherai pas, sont grands, mais on va... avec tous les chantiers en cours, je suis persuadé que nous sommes sur la bonne voie.

Merci aussi aux différentes parties prenantes qui ont été consultées au cours des derniers mois et qui nous ont aidés à préparer ce projet de loi. Fidèle à mes habitudes, je continuerai également de travailler avec les membres de l'opposition pour bonifier ce projet de loi à travers tout le processus parlementaire, en gardant en tête que tout ce qu'on fait, on le fait pour nos enfants. Merci beaucoup, tout le monde.

Le Modérateur : Merci, M. Carmant. On va passer à la période des questions. On commence avec Sébastien Desrosiers, Radio-Canada.

Journaliste : Bonjour, M. Carmant. Le rapport Laurent recommandait que l'ensemble des pouvoirs de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse en matière de protection de la jeunesse soient transférés au commissaire. Ce n'est pas le cas dans le projet de loi que vous présentez aujourd'hui. D'abord, pourquoi, puis comment vous pouvez nous assurer que cette personne-là va avoir les dents nécessaires pour adéquatement, disons, protéger les droits des enfants au Québec?

M. Carmant : Écoutez, on ne voulait pas que le... Bien, premièrement, la première chose, c'est que le commissaire, c'est pour tous les enfants. La CDPDJ, c'est pour les enfants qui sont sous la Loi de la protection de la jeunesse. Ça, c'est une première chose. On voulait un mandat beaucoup plus large. La deuxième chose, également, on voulait que le commissaire soit un peu au-dessus de la CDPDJ et qu'il intervienne, par exemple, pour écouter les enfants, et s'il a besoin... et de l'amener vers les ressources qui sont nécessaires.

Moi, je crois que la CDPDJ a fait des grands pas. Ils ont engagé beaucoup de personnel au cours des dernières années, ils ont amélioré leurs processus. Et nous, ce qu'on veut, c'est... en fait, moi, ce que je veux, c'est que le commissaire travaille avec la CDPDJ pour... si jamais il y a des traitements de plaintes à faire.

L'autre point également qui est important, on veut que le commissaire soit également partenaire. Donc, ses dents, elles sont un peu comme le Protecteur du citoyen, le Vérificateur général, commissaire santé, bien-être. C'est des gens qui sont autonomes, indépendants et qui peuvent faire rapport sur les problématiques qu'il visualise.

Journaliste : Mais concrètement est-ce que le commissaire aura des pouvoirs d'enquête? Est-ce que, par exemple, il pourra traiter des plaintes qui lui sont formulées? Est-ce que vous pouvez nous en dire davantage?

M. Carmant : Absolument. Donc, il aura des pouvoirs d'enquête sur les problématiques générales qu'il visualisera, d'accord. On ne veut pas qu'il aille dans le... traiter les plaintes comme individuelles, mais, quand il reçoit une plainte individuelle, par exemple un enfant qui se dit non écouté par son intervenante, alors il pourra l'amener vers la ressource nécessaire, que ce soit la directrice nationale, que ce soit la CDPDJ, ou même parfois amener l'enfant vers le tribunal pour que sa cause soit réentendue. Donc, oui, il pourra accompagner les jeunes.

Journaliste : ...vous recherchez?

M. Carmant : Bien, évidemment, quelqu'un qui connaît les jeunes, quelqu'un qui connaît la protection de la jeunesse, quelqu'un... Je pense qu'on aura tellement de candidatures, là, qu'il n'y a pas de profil précis, on va regarder les candidatures puis on va les étudier avec enthousiasme.

Le Modérateur : Carolie Plante, LaPresse canadienne.

Journaliste : ...poursuivre un petit peu dans la même veine, qu'est-ce qu'un commissaire va changer concrètement dans la vie de tous les jours, au quotidien, sur le terrain? Est-ce que ça va pouvoir... Est-ce que le commissaire va pouvoir prévenir, par exemple, des situations d'abus?

M. Carmant : Bien, je pense que l'abus, c'est quelque chose qui arrive souvent intrafamilial, je ne pense pas que le commissaire peut s'immiscer dans les maisons, mais, par exemple, le commissaire, si... Un enfant qui est victime pourrait appeler le commissaire et savoir quels sont ses droits. Je parlais tantôt... on entend souvent... Ce qu'on a entendu souvent, c'est... récemment, cette semaine, on parlait d'enfants qui n'ont pas été entendus ou n'ont pas été écoutés par leurs intervenantes. Nous, ce qu'on veut, c'est qu'ils puissent appeler le commissaire et qu'il puisse intervenir dans ces situations-là, même chose s'il y a des situations plus larges.

Moi, une des choses qui me tient vraiment à cœur, c'est s'assurer que tous les enfants aient accès aux services de première ligne, par exemple. Et, si ce n'est pas le cas, le commissaire pourra venir aider et s'assurer que les services soient disponibles en première ligne pour nos jeunes également. Donc, il y a plusieurs façons qu'il peut agir. Puis l'important, c'est qu'il écoute les enfants, entende les enfants et puisse les accompagner dans leurs démarches.

Journaliste : ...facilement accessible...

M. Carmant : Oui.

Journaliste : Oui, une victime ou, en tout cas, un enfant va pouvoir...

M. Carmant : Ligne téléphonique, sites physiques partout au Québec. Il faut que ce soit... il faut qu'on devienne familier avec le commissaire.

Journaliste : Mme Laurent, en mêlée de presse, tantôt, disait : Ce n'est pas parce qu'on a moins de 18 ans qu'on n'a pas de droit, et souvent les jeunes, les enfants ne connaissent pas leurs droits. Pouvez-vous nous éclairer puis nous les nommer, là, ces droits-là qu'ont les enfants?

M. Carmant : Bien, par exemple, on veut que les enfants soient... aient le droit d'être entendus, le droit à la parole des enfants, le droit à l'éducation, évidemment. Il y a des droits qui sont beaucoup plus connus, mais le principal droit, là, c'est le droit d'être entendu qu'on veut ajouter. Puis, moi, une chose qui m'est particulièrement importante à mes yeux aussi, c'est le droit aux services en première ligne. Moi, l'un des enjeux qu'on a à la protection de la jeunesse, c'est que, souvent, on signale à la protection de la jeunesse, alors que les choses devraient être prises en charge en première ligne. Donc, moi... nous, ce qu'on veut, c'est vraiment changer ce paradigme-là et s'assurer que les services soient offerts en première ligne. Puis, le commissaire, un de ses rôles, ça va être de s'assurer que les services soient disponibles partout.

Journaliste : ...droit à la parole, droit à l'éducation. Pouvez-vous en nommer d'autres?

M. Carmant : Pas comme ça directement, mais je pense qu'il y a plusieurs de ces droits qui sont importants pour nos jeunes, en fait, comme tous les individus.

Le Modérateur : Claudie Côté, TVA Nouvelles.

Journaliste : Bonjour, M. Carmant. Je vais rester sur les services en première ligne simplement pour bien comprendre le rôle du commissaire, parce que vous avez dit : Il pourra s'assurer que les enfants aient droit à des services de première ligne. Mais vous le comparez souvent au vérificateur général ou au protecteur du citoyen. Le vérificateur général n'appelle pas pour dire : Cet enfant-là a besoin... ou ce... Il a des pouvoirs d'enquête, des pouvoirs de faire des propositions, mais il ne peut pas agir sur le terrain. Donc, tout simplement pour comprendre comment le commissaire va faire pour assurer les accès aux premières lignes.

M. Carmant : Il va déposer des rapports un petit peu comme le Protecteur du citoyen. Il l'a fait, justement, en parlant des services de première ligne. Donc, le commissaire va également pouvoir déposer des rapports sur... à ce propos-là.

Journaliste : Mais son pouvoir va être essentiellement dans les rapports puis dans les propositions. Un enfant qui voit ses droits bafoués n'aura pas rapidement une ligne pour que la situation soit réglée ad hoc, en fait.

M. Carmant : Non, absolument, mais c'est vraiment en déposant des rapports puis en s'assurant que les droits des enfants soient respectés.

Journaliste : Donc, on est plus dans l'amélioration des processus.

M. Carmant : Oui, si vous voulez, on peut voir ça comme ça, mais c'est vraiment... L'important, c'est que ce soit une voix spécifique pour les enfants.

Journaliste : Merci. Bonjour, M. Carmant. François Carabin, Le Devoir. Je vais poursuivre là-dessus. Vous insistez sur le fait que l'accès au commissaire, une fois qu'il va être créé, va être facile. Est-ce qu'il n'y a pas un risque que le commissaire se substitue à la DPJ? Parce qu'il y a quand même des cas lourds et graves dans lesquels il y a une nécessité d'intervention de la DPJ. Donc, est-ce qu'il n'y a pas un risque que certaines personnes se dirigent vers le commissaire alors qu'elles devraient appeler à la DPJ?

M. Carmant : Non, on ne pense pas. C'est pour ça qu'on ne veut pas qu'il fasse d'enquête individuelle. On veut vraiment qu'il accompagne la personne vers le bon service, et, si le bon service, c'est la DPJ, il l'accompagnera vers la DPJ.

Journaliste : O.K. Vous en avez parlé brièvement ce matin, de la Charte des droits des enfants. Pendant un certain moment, vous aviez dit que vous pensiez amorcer ces travaux-là dans la phase trois de votre réforme. Là, ce matin, vous dites : On va attendre de voir ce que le commissaire nous en dit. Je veux juste être clair. Qu'est-ce qui... En fait, à quel point la Charte des droits des enfants, c'est quelque chose qui est important pour vous? Est-ce qu'on va finir par avoir une charte des droits des enfants au Québec?

M. Carmant : Bien, comme je vous dis, c'est justement pour ça qu'on l'avait mis dans la phase trois. Nous, on a complété la phase un. Maintenant, on travaille vraiment... notre focus est sur la phase deux et, en temps et lieu, on verra si la phase trois est nécessaire, incluant la charte. Je pense que le commissaire, une des choses qu'il va nous... qu'il pourrait nous mentionner, c'est l'importance de créer une charte pour les jeunes.

Journaliste : Mais vous attendez d'avoir l'avis du commissaire sur la question.

M. Carmant : Et que tout soit mis en place, tu sais, qu'on ait complété la phase deux, et voir où est-ce qu'on en est rendu dans l'évolution, et ensuite on prendra la décision.

Journaliste : Rapidement, juste une petite question technique. Si le projet de loi est... bien, une fois que le projet de loi est adopté, on peut s'attendre à avoir un commissaire nommé aux deux tiers de l'Assemblée nationale à quel moment, environ?

M. Carmant : Bien, écoutez, moi, je ne veux pas présumer du processus, mais on aimerait que ce soit le plus rapidement possible, mais ce sera en temps et lieu. Et aussi se rappeler que ce sera un commissaire qui va être indépendant et nommé par l'Assemblée nationale.

Journaliste : ...pourrait prendre un an avant qu'il y ait une proposition de la part du premier ministre, six mois, deux semaines?

M. Carmant : Bien, je n'ai pas de cadre de temps, mais j'espère qu'à l'intérieur d'une année ce sera fait.

Le Modérateur : O.K. On va passer en anglais.

Journaliste : ...une campagne de publicité quand le projet de loi va être adopté, qu'un commissaire va être nommé. Après ça, on s'avance peut-être, c'est peut-être dans quelques mois, quelques années, mais est-ce que vous allez publiciser le fait qu'il y a un commissaire qui existe? Parce que ce n'est pas tout le monde qui écoute les nouvelles puis qui va suivre le processus.

M. Carmant : Ce sera son travail. Puis ce qu'on avait discuté auparavant, pendant qu'on... quand on avait développé le concept, on avait parlé, par exemple, que, dans les centres jeunesse, dans les écoles, tu sais, il faut que les jeunes sachent et soient au courant. Mais ça, ce sera le rôle du commissaire, de s'autopubliciser.

Le Modérateur : On pourra faire un autre tour de roue en français par la suite, là, on a du temps. Franca Mignacca, Global News.

Journaliste : Good afternoon. You mentioned that this is part of phase two of responding to these recommendations. Can you explain what's next after this...

M. Carmant : Well, we want to do the process and... naming this «commissaire», but also, there is a number of processes that need to be... that we want to improve, which are interministerial or intersectorial, you know, adult life after youth protection... there's a number of these more complex and interactive processes that we need to build in for the phase two.

Journaliste : And you mentioned as well making sure that indigenous children have, you know, targeted support. Can you explain a bit how that will work?

M. Carmant : Well, we want... There is, to be nominated, a specific individual who will take care of indigenous, «autochtones», Inuits problems, problematics and... to make sure that we have somebody focused on this, because of their high representation in youth protection, and to make sure that there is somebody also that is listening to the voice of children from First Nations and Inuits.

Le Modérateur : Kelly Greig, CTV News.

Journaliste : Good afternoon. In reading the bill, there's a lot of, you know, analyzing, recommending that the «commissaire» can do, pointing people in the right direction and children in the right direction. Do they have the power, though, to intervene in case... directly into a case?

M. Carmant : No. We want him to... we want the «commissaire» to bring the person to the proper individual to intervene if there is a need to intervene. And the challenge for us will be to see how the «commissaire» interacts with others, as we mentioned, Protecteur du citoyen, Protecteur de l'élève. So, we need to... I thinks that's going to be the fine tuning that we'll be doing during the «commission parlementaire».

Journaliste : So, in that case, for someone, for other child or someone who sees a child in a situation that they might want to report, why will they go to the Youth Commissioner rather than another service like the DPJ?

M. Carmant : What we need... what we really want it's for somebody where the youth can reach out to and that will be the «commissaire. So, if, let's say, I don't believe my rights are being properly taken care of, I want them to call the «commissaire», and that's really the new point that we're bringing to this number of individuals that take care of our wellbeing.

Journaliste : That's not as extreme as going to the police or the DPJ? It's a kind of in  between.

M. Carmant : Exactly. And the «commissaire» will decide who needs to go or where to bring the child to get the proper help.

Le Modérateur : Cathy Senay, CBC News.

Journaliste : Just to clarify, you can also... like a person for the youth at the Human Rights Commission, you can call and file a complaint.

M. Carmant : Absolutely.

Journaliste : So, you have two places, the commissioners, and the commission?

M. Carmant : Well, they have different roles. The commissioner is a larger role for all children, when the «Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse» is for youth protection.

Journaliste : When we go back, how do you think the commissioner would have been able to  prevent the death of this little girl in Granby, in 2019?

M. Carmant : Well, I don't want to get into a specific case, but let's say that with that...

Journaliste : It's why we're here today.

M. Carmant : Yes. But let's say somebody is unhappy with the involvement of... the interaction between professionals and the family, then it will be possible to call the «commissaire», and the youth, you know, can have access to the commissaire which can intervene and bring her to the proper help that she would be required. So, it' really to listen to what the child needs is and to accompany it at the proper help that is required. Well, there, there was a lack of communications if we take the case from Granby, and most of the tragedies that we live are actually due to lack of communication, and I think the commissaire can help children and families in using the proper tools to take care of these complex cases.

Journaliste : She was from such like a hard environment, home environment, that it would have been hard perhaps for this little girl to call this commissioner or  know or this commissioner.

M. Carmant : But a teacher could have called, the grandma could have called. I mean, everybody can call the commissioner. He must... he has to be available to everybody.

Le Modérateur : On aurait du temps pour des questions en français. Caroline Plante, LaPresse canadienne.

Journaliste : Bonjour. Donc, pouvez-vous nous donner un exemple concret de qui devrait appeler le commissaire? Est-ce que c'est une personne en danger qui devrait appeler le commissaire? Est-ce que...

M. Carmant : Tout le monde peut appeler le commissaire.

Journaliste : Pouvez-vous nous donner un cas concret d'une personne qui devrait, selon vous, faire appel au commissaire?

M. Carmant : Mais tout le monde peut faire appel au commissaire.

Journaliste : Mais pour quelles raisons?

M. Carmant : Bien, par exemple, je vous ai donné l'exemple de mon... Mais j'ai l'impression que mon intervenante ou la personne qui est dans mon dossier ne m'écoute pas,  on appelle le commissaire. Ou encore si j'ai l'impression que mon enfant n'est pas... tu sais, a besoin de services qu'il ne reçoit pas, on peut appeler le commissaire. Donc, tout le monde peut recevoir...

Journaliste : Par exemple, des services à l'école? 

M. Carmant : Oui. Par exemple, tout le monde peut appeler le commissaire. Donc, son mandat va être quand même, au bout de la ligne, très large, puis ce qu'il faut faire, c'est de savoir comment il doit interagir avec les autres : Protecteur de l'élève, Protecteur du citoyen, Commissaire santé et bien-être. Mais en fait, tout le monde peut être impliqué, avoir des conclusions différentes, mais ce qu'il faut, c'est qu'ils travaillent bien ensemble tous ces protecteurs-là.

Journaliste : Est-ce que ça existe, ce poste-là, dans d'autres provinces canadiennes?

M. Carmant : Exactement.

Journaliste : Est-ce que vous vous êtes inspiré des meilleures pratiques qui se faisaient ailleurs?

M. Carmant : Oui, tout à fait, et on a essayé de l'ajuster à la réalité québécoise. Donc...

Journaliste : ...

M. Carmant : Mais par exemple il y a un ombudsman, en Ontario, qui joue ce rôle-là, mais souvent ils ont plus un rôle de porte-parole, de plaidoyer, de faire le plaidoyer des enfants. Ici, on a cette partie-là, mais on a également un aspect pour les droits puis surtout... parce que les droits légaux, légaux sont surtout par la... à la CDPDJ, mais, comme vous mentionniez... comme je vous le mentionnais tantôt, le droit à la parole, le droit d'avoir accès à des services, ça, on vient l'inclure dans le rôle du commissaire.

Journaliste : Dernière question. Pourquoi ça a pris deux ans pour déposer ce projet de loi?

M. Carmant : Bien, écoutez, la première phase, c'était la plus importante pour nous puis c'était de remettre l'enfant au centre de la loi. Donc, ça, c'était le projet de loi qu'on a modifié en... qu'on a déposé en 2022, le notre p.l. n° 15. Ensuite, la deuxième étape, ça a été vraiment celle du commissaire. Je pense qu'on fait les choses dans l'ordre. Et, vous savez, ça prend un certain temps monter ces projets de loi là. Encore une fois, ce qu'on fait aujourd'hui, c'est une mise au jeu, parce que je pense qu'il y a de la bonification à faire, surtout dans le rôle que... ce que le commissaire va avoir avec les autres personnes que l'on peut... comme quand on mentionnait tantôt qu'on peut appeler si jamais on a une situation à signaler.

Journaliste : Je me permettrais une dernière question, M. Carmant. Vous avez prévu que le commissaire puisse, en fait, se pencher ou même qu'il doive se pencher sur la situation des enfants ou, en fait, des jeunes adultes de 18 à 25 ans qui ont été dans le système de protection de la jeunesse, essentiellement. Pourquoi c'est important pour vous de faire ce choix-là?

M. Carmant : Bien, parce qu'on dit toujours que, quand on les... à la fin du centre... qu'ils quittent le centre jeunesse, il y a à peu près 2 000 enfants qui quittent les centres jeunesse chaque année, ils ne sont pas préparés à la vie adulte. Donc, ils pourraient avoir besoin de plus de questions sur, en tant que jeune adulte, quels sont mes droits, logement, travail, etc. Donc, je pense, ça va être une grande aide pour ces jeunes adultes-là, qui souvent sont sans expérience et que... sans expérience d'autonomie, et qui souvent, comme vous le savez, sont à risque d'itinérance, un autre sujet sur lequel je travaille à améliorer la situation, en s'assurant que tous ceux qui quittent la protection de la jeunesse puissent avoir un toit avec un plan de vie quand ils quittent la protection de la jeunesse.

Le Modérateur : Merci. On aurait une autre question en anglais. Franca Mignacca.

Journaliste : Sorry, if you could just repeat... Just in English, can you give some concrete examples of a situation where someone would call this commissioner.

M. Carmant : Well, I think that the typical one would be if I'm in youth protection and I'm not happy with the relationship I have, I don't feel like that I'm being listened to, I would call the commissioner. Another is I don't feel like I'm receiving the care I need or the help I need, I would call the commissioner. And these are the typical examples that we have in mind. It could be linked to youth protection, but it could be concerning any other type of services. 

Le Modérateur : Merci. Je pense que ça fait le tour des questions. Merci, M. Carmant.

M. Carmant : Merci beaucoup.

(Fin à 12 h 54)


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