(Quinze heures quinze minutes)
M. Nadeau-Dubois : Bonjour,
tout le monde. Je pense que beaucoup de Québécois et de Québécoises,
aujourd'hui, vont être soulagés par les annonces du premier ministre. Je les
comprends, le reconfinement des dernières semaines a été très difficile sur la
santé mentale des Québécois, des Québécoises. Mais, aujourd'hui, il faut aussi
qu'on parle de ce que François Legault n'a pas annoncé. Le premier ministre
nous dit qu'il faut vivre avec le virus, mais, lui, son travail, c'est de
donner aux Québécois et aux Québécoises les outils pour qu'ils puissent vivre
sécuritairement avec le virus. Aujourd'hui, François Legault ne nous a rien dit
sur comment relancer notre système de dépistage PCR qui est au point mort
depuis bien trop longtemps, il ne nous a rien dit sur comment améliorer la
qualité de l'air dans les écoles, il n'a rien annoncé pour distribuer
massivement des N95 aux Québécois, Québécoises.
Bref, vivre avec le virus, là, ça ne peut
pas vouloir dire baisser les bras. Vivre avec le virus, ça doit vouloir dire
continuer à être prudent et, surtout, reconstruire le système de santé au
Québec. La triste vérité, là, c'est qu'on ne pourra pas mettre les confinements
derrière nous tant et aussi longtemps qu'on n'aura pas reconstruit nos hôpitaux
qui ont été affaiblis par des années de réformes libérales et péquistes. Merci.
La Modératrice : Merci
beaucoup. Est-ce qu'il y a des questions?
Mme Côté (Claudie) : Oui. M.
Nadeau-Dubois, j'aimerais vous entendre sur la fin de l'urgence sanitaire. Ce
n'est pas clair quand l'urgence sanitaire va être levée : pas avant la
mi-mars et ça doit passer par un projet de loi. La députée Claire Samson accuse
le gouvernement de faire un calcul politique. Est-ce que vous abondez dans le
même sens?
M. Nadeau-Dubois :
Depuis le mois de juin dernier, on le dit, à Québec solidaire, qu'il y a moyen
de continuer à lutter contre la pandémie tout en déconfinant la démocratie. La
manière de faire ça, c'est simple, c'est adopter une loi transitoire pour
donner au gouvernement certains pouvoirs qu'il a besoin pour lutter contre la
pandémie, mais lui retirer le chèque en blanc que représente l'état d'urgence
sanitaire.
Mme Côté (Claudie) : Est-ce
que c'est un calcul politique en vue de la prochaine élection, là, qui est à
nos portes?
M. Nadeau-Dubois : Moi,
ce que je sais, c'est que François Legault aurait pu, dès l'été dernier,
déconfiner la démocratie québécoise, mettre en place une loi transitoire, comme
on le propose. C'est ce que plein d'autres pays, notamment la France, ont fait.
Il a décidé de continuer à se donner un chèque en blanc en reconduisant
systématiquement l'état d'urgence sanitaire. Il y a moyen de ne plus faire ça
tout en donnant certains pouvoirs spéciaux au gouvernement. C'est la manière
rigoureuse de le faire, puis c'est ce qu'on propose à Québec solidaire depuis
le mois de juin dernier. Ce n'est quand même pas rien.
Mme Côté (Claudie) : Mais
pourquoi est-ce qu'il s'attribue ce chèque en blanc là?
M. Nadeau-Dubois : Moi,
je pense que François Legault trouve ça pratique, de pouvoir gouverner par
décret. Le problème, c'est que ça affaiblit notre démocratie, ça suspend
plusieurs règles normales de notre démocratie, puis ça, ce n'est pas normal. On
peut lutter efficacement contre le virus, c'est possible, tout en sortant de
l'état d'urgence sanitaire permanent.
Mme Côté (Claudie) : Merci.
La Modératrice : Est-ce qu'il
y a d'autres questions? Parfait. Merci.
M. Nadeau-Dubois : Merci
beaucoup.
(Fin à 15 h 18)