(Onze heures deux minutes)
M. Nadeau-Dubois : Merci.
Bonjour, tout le monde, cette deuxième journée de notre caucus présessionnel.
Hier, nous avons fait une proposition pour venir en aide aux hôpitaux qui sont
sur le bord de craquer, un décret pour mettre au pas les agences privées de
placement de personnel. C'était notre deuxième proposition en quelques semaines
sur cet enjeu-là. Je vous rappelle que c'est Québec solidaire qui a levé le
voile également sur la situation dans les cliniques privées au Québec, et on va
continuer de faire ça, à chaque semaine de la session, critiquer le gouvernement
quand c'est nécessaire, proposer des solutions quand c'est pertinent de le
faire. Parce que, pour Québec solidaire, la priorité fondamentale, cette
session-ci, ce sera la même que la priorité fondamentale des Québécois, des Québécoises :
sortir le plus vite possible de cette crise sanitaire qui nous pèse tant.
Mais ce qu'on souhaite également, et ça
aussi je pense que c'est un souhait qui est largement partagé, c'est que cette
prochaine session parlementaire marque le début du prochain grand débat de
société pour le Québec : le débat sur la relance économique d'après-crise.
Lundi, il y a un rapport d'Oxfam, un
rapport accablant, qui a démontré que la pandémie, partout dans le monde, a
accentué les inégalités sociales, y compris, ici, au Canada et au Québec. Les
chiffres pour le Canada sont accablants, hein? Les 44 milliardaires
canadiens ont vu leur fortune bondir de 63,5 milliards de dollars juste
pendant la pandémie. Pendant ce temps-là, nos soignantes tombent en épuisement
une après l'autre dans nos hôpitaux.
C'est pour ça qu'on a besoin de ce grand
débat de société. Comment relancer le Québec après la pandémie? Où investir?
Puis, surtout, à qui doit profiter avant tout la relance du Québec? Ces
questions-là, elles n'appartiennent pas au gouvernement. La relance économique,
elle n'appartient pas à Pierre Fitzgibbon et à ses amis du 1 %. Ce
débat-là doit être un débat de société. Ce débat-là doit être un débat qui
mobilise tous les Québécois, toutes les Québécoises.
La CAQ nous a promis un plan de relance.
Ce sera celui, bien sûr, du ministre préféré de François Legault,
M. Fitzgibbon. Bien, je vous annonce aujourd'hui que Québec solidaire va
proposer son propre plan de relance. Et aujourd'hui, je vais laisser Manon vous
présenter une des mesures-phares de ce plan de relance solidaire.
Mme Massé : Merci, Gabriel.
Alors, il y a une promesse qu'on nous fait depuis très longtemps au Québec, et
je cite : «Avant la fin de ce mandat, des connexions Internet haute
vitesse seront disponibles dans toutes les régions du Québec», fin de citation.
Ce n'est pas François Legault qui a dit ça, c'est Jean Charest, 2003, chef du
Parti libéral, premier ministre du Québec. Mais ce n'est pas une proposition
exclusive à M. Charest. Pauline Marois, 2012, première ministre du Québec,
cheffe du Parti québécois. Mais ça ne s'arrête pas là. On a aussi Philippe
Couillard, 2016, chef du Parti libéral du Québec.
Et, bien sûr, François Legault, qui suit
la même trace, la même ligne en 2018. Lui aussi y va de sa promesse que tous
les foyers au Québec seront désormais desservis. Alors, ça fait 20 ans, 20 ans
que les vieux partis se passent la patate chaude de l'accès à Internet, puis il
n'y en a pas un qui a livré la marchandise.
Pendant que nos politiciens brettaient, le
monde a changé. Il y a eu une pandémie, vous le savez, on est dedans, et la
pandémie nous a démontré à quel point l'accès à une haute vitesse, à Internet à
haute vitesse, ce n'est pas un luxe, c'est essentiel. Essentiel parce qu'on
travaille en ligne, on étudie en ligne, on va même au secondaire en ligne, on
fait des 5 à 7 en ligne. Tout le monde a besoin d'un accès à Internet rapide et
abordable.
La pandémie nous montre aussi à quel point
notre Internet fait dur, au Québec. À l'extérieur de Montréal et de Québec,
dans nos régions, bien, l'Internet, il est lent, il est instable, il est cher,
puis ça, c'est quand il se rend. Je pourrais vous parler, par exemple, de ma collègue,
Émilise, qui doit se déplacer de sa maison à son bureau pour faire les Zoom
avec nous, dans le cadre du caucus, par exemple. Je pourrais vous parler, bien
sûr, de la réussite scolaire de nos élèves quand l'Internet ne fait pas la job.
En fin de semaine, d'ailleurs, je voyais, sur Facebook, une petite annonce
d'une femme qui cherchait un local à louer, un espace à louer pour avoir accès
à un Internet haute vitesse, juste avoir accès à un Internet, dans son cas.
Puis cette femme-là, elle nous dit : Bien, écoutez, moi, c'est parce que
je suis malentendante, et c'est super important pour moi d'avoir accès à ça,
mais la haute vitesse ne se rend pas chez moi. Et vous savez quoi? Elle habite
à 45 minutes de Québec, entre Québec et Sorel.
Alors, des exemples comme ça, on en a par
milliers. Vous en avez, nous en avons, puis notre solution, elle est simple,
c'est Réseau Québec. On veut construire une infrastructure publique pour
Internet. On l'a dit, là, c'est un besoin essentiel, ça prend des
infrastructures, alors on veut installer des infrastructures de fibre optique
et, bien sûr, de la technologie sans fil, avec comme priorité de connecter les
régions mal desservies présentement et les foyers qui ne sont même pas encore
branchés.
Ce réseau-là, on en serait tous et toutes
propriétaires. Il serait géré par une entreprise publique qui, elle, ferait
affaire avec des fournisseurs locaux indépendants et qui permettrait, donc, de
baisser les prix pour avoir des forfaits Internet pour tout le monde. Parce
que, entre vous et moi, ça coûte pas mal cher.
Alors, après ce qu'on vient de vivre, la
pandémie, est-ce qu'on s'entend sur une chose? C'est qu'il n'y a pas un
meilleur timing actuellement pour laisser tomber la vieille stratégie utilisée
depuis 20 ans et aller devant une stratégie qui, enfin, va répondre aux
impératifs et aux besoins de nos concitoyens, c'est-à-dire mettre sur pied
Réseau Québec.
Ça fait 20 ans que notre argent
collectif, avec notre portefeuille collectif, les partis successifs, finance
les cartels des télécoms pour élargir leur réseau, notre réseau. Ils nous
chargent... L'image, là, c'est ils nous chargent pour le pipeline puis en plus,
bien, ils nous chargent le gros prix à la pompe parce qu'ils sont aussi
propriétaires des forfaits, pour la plus grande majorité.
Alors, une des choses qui étaient vraiment
insultantes dans la dernière année où nos concitoyens, le peuple québécois,
essayaient de survivre de cette pandémie, c'est que ce cartel de télécoms là ne
s'est même pas gêné pour augmenter les prix de ses forfaits, alors qu'on en
avait besoin pour étudier, pour travailler, pour avoir son rendez-vous médical.
Non, c'est normal, c'est des entreprises privées, hein? Pour Bell, Telus et
autres compagnies, au contraire, c'est un très bon deal. Mais pour nous autres,
pour les citoyens et citoyennes, ça n'a jamais marché et ça ne va pas marcher
non plus parce que M. Legault le souhaite.
Depuis 2002, 2003, le gouvernement du
Québec a dépensé... en fait, c'est 2002, a dépensé plusieurs centaines millions
de dollars sur des partenariats avec les télécoms, les grandes compagnies dont
je vous parle. Ça, c'est sans compter, d'ailleurs, aussi de l'argent public, le
1,5 milliard que le fédéral, lui, a investi aussi à l'échelle canadienne.
Et même ça, malgré tout ça, malgré le 20 ans, malgré les millions, les
centaines de millions d'argent, bien, il y a encore 340 000 foyers au
Québec qui ne sont pas branchés, en pleine
pandémie.
Au Témiscamingue, dernièrement, les municipalités
se sont mises ensemble pour demander au gouvernement de désigner Internet haute
vitesse comme un service public obligatoire. On peut comprendre quand on
connaît la réalité qu'il y a au Témiscamingue présentement. Bien, on demande à
M. Legault de le faire, et la façon de le faire, bien, c'est de livrer un
joueur public, comme ce qu'on propose, Réseau Québec, dans ce monde de, je
dirais, du cartel des télécommunications. C'est essentiel pour l'avenir de nos
régions, mais en plus, ça va créer de l'emploi puis ça va donner de l'accès aux
gens qui en ont besoin. C'est un service essentiel.
M. Legault veut qu'on se rappelle de
lui comme un bâtisseur. Bien, qu'il s'inspire de nos bâtisseurs du passé. On
l'a oublié, mais avant Hydro-Québec, là, l'électricité au Québec, c'était, puis
là je reprends les mots de feu René Lévesque, c'était un fouillis
invraisemblable et coûteux. Ça ne vous rappelle pas quelque chose de ce qu'on
vit présentement avec l'Internet?
Le cartel de l'électricité, et c'est sûr
qu'il ne s'est pas laissé faire comme ça, là, mais notre proposition, on ne
souhaite pas nationaliser l'Internet, on souhaite juste mettre un joueur public
dans l'échiquier pour briser ce monopole du cartel des télécommunications.
C'est ça, notre objectif. Et dans ce sens-là, bien, on pense que 20 ans qui n'a
pas... où ce cartel-là n'a pas réussi à atteindre ses objectifs, il est temps
que notre argent serve à y arriver, et Réseau Québec, bien, c'est une des
façons d'y arriver et, pour nous, c'est même une des façons de relancer l'économie
du Québec après la crise.
Donc, d'une certaine façon, entendez-nous
bien, on ne veut pas d'un retour à la normale d'avant la pandémie quand la
normale pour ces gouvernements successifs a été de laisser
340 000 foyers non desservis, ou très mal desservis, par un Internet
à haute vitesse. On ne veut pas relancer les millionnaires, les milliardaires
ou les pollueurs, on veut reconstruire nos services publics, on veut relancer
nos régions, on veut soutenir ceux qui ont mangé la claque durant la pandémie,
pas ceux et celles nécessairement qui en ont profité.
Alors, j'ai hâte de vous montrer le reste
du plan, parce qu'aujourd'hui on vous dit que ce plan de relance du Québec, Québec
solidaire l'amènera dans les prochaines semaines, mais la mesure, comme telle,
de Réseau Québec s'imposait ici et maintenant parce que c'est ici et maintenant
que les Québécois et Québécoises en ont besoin.
Le Modérateur
: Nous en
sommes maintenant à la période de questions. Donc, je cède la parole à Valérie
Gamache, Radio-Canada.
Mme Gamache (Valérie) : Bien,
merci. Je veux faire le point sur votre Réseau Québec. Là, ce qu'on comprend,
c'est que ce n'est pas un Internet d'État où tout le monde doit passer par
Réseau Québec, mais bien une façon d'aller desservir des communautés où les
géants ne se rendent pas parce qu'ils considèrent que ça coûte trop cher.
Est-ce que c'est ça?
Mme Massé : C'est exactement
ça. C'est de mettre un joueur public... C'est de l'infrastructure, donc toute
la fibre optique, et tout ça, qui actuellement est possédée en bonne partie ou
en totalité, si on parle de l'Internet des individus, par ce cartel des
télécoms. Nous, on veut avoir des infrastructures publiques et on va faire
affaire, bien sûr, avec des fournisseurs locaux pour ce qui est du forfait et
de la connexion… pas de la connexion, mais, je veux dire, la relation avec les
clients à la base. Mais, nous, ce qu'on veut, c'est de mettre une infrastructure
publique, et il y a aura une multitude d'entreprises qui viendra s'y greffer.
Mais, d'entrée de jeu, nous, on ne le fera
pas pour faire du profit, comme Bell, Telus et compagnie. Nous, on le fait pour
rendre le service d'Internet à haute vitesse dans les régions éloignées, dans
les régions mal desservies, et pour ça, bien, on n'a pas besoin de tout
nationaliser, on a juste besoin d'amener un peu de compétition. Puis il me
semble que c'est un langage que M. Legault doit comprendre, ça, hein? Amener de
la compétition dans le monde du cartel de la télécommunication. Et ça nous
permettrait de diminuer, en bout de ligne, la facture pour nos concitoyens.
Mme Gamache (Valérie) : Et je
veux vous amener sur quelque chose que, j'imagine, que vous considérez comme
une bonne nouvelle : la décision dans le dossier des itinérants, à
Montréal, qui finalement n'auront pas à respecter le couvre-feu? Votre
réaction. Et surtout la réaction du ministre, là, qui…
Mme Massé : Bien, écoutez, je
pense que M. Legault vient d'avoir une leçon de compassion par le système… par
le tribunal, par le système de justice. Ça fait des semaines maintenant, des
journées, des semaines, je pense — le temps va vite — que
je le dis, je le nomme, le milieu s'est mobilisé pour le dire, le nommer. Bref,
ça fait juste me redire comment M. Legault est déconnecté du terrain, il ne
comprend pas ces réalités-là. Et, oui, je suis contente et j'espère que la
modification au décret ne sera pas seulement que pour les prochains jours, mais
pour tout couvre-feu : que les itinérants soient exclus.
Le Modérateur
: Alain
Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) : Bonjour
à vous. Petite précision, Mme Massé, ça coûte combien, votre Réseau Québec?
Puis est-ce que je comprends que vous voulez planter des poteaux partout, alors
que le problème, en région, c'est que Bell ne donne pas accès à ses
infrastructures, là? C'est pour ça que l'Internet ne se rend pas, souvent. Vous
parlez de guerre des cartels, là. La guerre du cartel, c'est surtout les
poteaux de Bell, là.
Mme Massé : Oui, bien,
écoutez, effectivement, Bell, Telus possèdent un certain nombre de poteaux. Je
suis d'accord avec vous. Ce qui est vraiment fascinant, c'est que c'est eux
autres qui décident où est-ce qu'ils les mettent, ces poteaux-là. Nous, ce
qu'on vous dit, c'est : Oui, il y a des endroits où c'est ça qui est
nécessaire, c'est-à-dire d'amener la fibre optique. On propose que Réseau
Québec ait ses propres infrastructures. Ça inclut les poteaux, mais ça peut
être aussi de la technologie sans fil, hein? Est-ce qu'on va planter une série
de poteaux pour aller brancher deux, trois maisons à un certain endroit?
Il existe différentes technologies. Réseau
Québec, son mandat, c'est d'utiliser ce qui est là pour faire en sorte
d'atteindre nos objectifs. Et je vous rappellerais que, dans les poteaux, il y
en a aussi une sacrée bonne gang qui appartiennent à Hydro-Québec, qui est une
autre société d'État. Alors, je pense que l'idée d'avoir un joueur qui
coordonne ça fait en sorte que ça pourrait nous permettre d'atteindre notre
objectif.
Et, votre question, combien ça coûterait,
tout ça? Nous, on estime que, pour les 340 000 familles,
actuellement, dans la… foyers, pardon, ce n'est pas nécessairement foyers, mais
ça peut être des entreprises aussi, que le budget pour, en priorité, s'assurer
que ces gens-là soient desservis, est de 1 milliard. Et ça inclut
l'infrastructure, comme je vous le mentionne.
Et voilà, je pense, ça répond à vos deux
questions.
M. Laforest (Alain) :
Concernant les voyageurs, là, et toute la polémique qui existe actuellement
entre Québec et Ottawa, on semble comprendre que, depuis le 14 avril, le
gouvernement du Québec, particulièrement la Sûreté du Québec, aurait pu faire
appliquer les quarantaines des voyageurs qui rentrent, mais on s'est fiés à la
GRC en disant : La GRC ne le fait pas. Est-ce qu'on se lance la balle?
Est-ce que c'est sérieux? Est-ce qu'on protège bien la population actuellement
en agissant de la sorte?
Mme Massé : Bien, c'est sûr
que, lorsque… Moi, ce qui me frappe vraiment, là, actuellement, c'est que
M. Legault était le premier, l'année passée, à dire que la semaine de
relâche nous avait fait très mal au Québec, et c'était un peu à cause de ça,
entre guillemets, qu'on a eu les résultats qu'on a eus en matière de décès,
etc. Alors, moi, c'est pour ça qu'en matière de voyages, actuellement, je lui
demande d'être proactif, d'arrêter d'attendre après le fédéral et de faire en
sorte d'interdire les publicités et les combos, les agences de voyages qui
incitent les Québécois et Québécoises à aller faire une petite vacance durant
la semaine de relâche, alors que la Santé publique nous dit qu'il ne faut pas
sortir pour des raisons non essentielles. Ça fait que, ça, moi, je pense que,
là, il y a un terrain de jeu sur lequel M. Legault est complètement libre
de jouer.
Pour ce qui est de la question de
l'application des quarantaines, vous savez, on s'est fiés beaucoup aux
technologies. Je pense que nous, on est dans une perspective de prévention.
C'est pour ça qu'on dit : Prenons les moyens, actuellement, qu'on a pour
éviter que les gens sortent du Québec et nous reviennent, notamment, avec les
variants du virus. Et on pense qu'effectivement, au retour, il faut qu'il y ait
une surveillance. Je pense que l'exemple de la Nouvelle-Zélande est fort...
peut être intéressant. Le gouvernement Legault doit agir. Le gouvernement
Trudeau doit agir. On doit agir au nom de la solidarité avec nos travailleuses
de la santé puis notre réseau de la santé qui est en train de péter.
M. Laforest (Alain) : Mais,
peut-être plus court, là, moi, je vous parle des neuf derniers mois, là, entre
le 14 avril et vendredi dernier, là, il y a comme eu un flou, un no man's
land. Est-ce que c'est normal?
Mme Massé : Bien, on a
beaucoup de difficultés à avoir de la donnée là-dessus, hein? Vous le savez
comme nous. Peut-être que Gabriel, comme responsable au niveau de la santé,
aurait des choses à rajouter. Mais l'idée d'avoir de l'information, du data sur
le traçage, le suivi, en tout cas, je ne sais pas si vous autres, vous en avez,
là, mais nous autres, on a bien de la misère d'avoir une vision claire
là-dessus.
M. Nadeau-Dubois : La question
du contrôle des voyageurs ne devrait pas être une balle dans un match de
ping-pong politique entre deux premiers ministres, là. Ça devrait être une
priorité pour tout le monde. On devrait arrêter de se lancer la balle puis
trouver des solutions parce que les variants du virus, ils sont plus
contagieux, ils inquiètent tous les experts de la santé publique. Alors, que
M. Trudeau arrête de s'asseoir sur ses mains et que M. Legault fasse
ce qu'il peut faire à l'intérieur de ses champs de compétence.
Le Modérateur
:
Marie-Michèle Sioui, Le Devoir.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Oui. Bonjour à vous deux. Question sur les
équipements non conformes. Je ne sais pas si vous avez une réaction générale,
là, sinon je peux y aller davantage dans le précis.
M. Nadeau-Dubois : Bien, de
manière générale, ces informations-là sont... comment dire, ça ne fait pas
plaisir de lire des informations comme celle-là. C'est quand même... c'est tout
un cafouillage et ça montre à quel point la question de l'approvisionnement en
matériel médical va devoir être une priorité de la relance dans les prochaines
semaines, les prochains mois. Ce n'est pas normal qu'on ait été aussi mal
préparés et ce n'est pas normal qu'on ait été aussi dépendants de fournisseurs
souvent étrangers pour du matériel qui était essentiel pour nos travailleuses
du réseau de la santé.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Puis qu'est-ce qui explique, selon vous, qu'on
n'ait pas fait davantage appel à des entreprises qui faisaient déjà affaire
avec le gouvernement? Tu sais, il y a des entrepreneurs qui disent : Nous,
on savait déjà un peu comment ça fonctionne, mais pourtant on ne nous a pas
sollicités.
M. Nadeau-Dubois : Il ne se
passe pas une semaine sans qu'il n'y ait pas une nouvelle d'un fournisseur
québécois qui refasse surface dans les médias, des fournisseurs québécois qui
disent : On a du matériel, on est prêts à aider et on ne reçoit même pas
de réponse à nos courriels. Juste moi, personnellement, j'ai... on a reçu au
moins, dans les dernières semaines, trois ou quatre communications de la part
de fournisseurs québécois qui nous disent : On a du matériel, on est prêts
à le fournir, on est prêts à le vendre, et on ne nous répond pas.
Donc, tu sais, à Québec solidaire, ça fait
des années, des années qu'on martèle que l'autosuffisance médicale du Québec,
c'est important. Ça fait des années qu'on propose Pharma-Québec pour se doter
d'une société d'État capable de coordonner les achats de matériel médical en
mettant l'accent sur de l'achat local. Ça fait depuis 10 ans qu'Amir
Khadir en parle. Il s'est fait traiter de radical, à l'époque, quand il en parlait.
Ça fait deux fois qu'o dépose le projet de loi. À un moment donné, il faut
apprendre des leçons de cette crise-là, puis une des grandes leçons, c'est que
le matériel médical, c'est trop important pour qu'on laisse ça aux grandes
multinationales étrangères.
Le Modérateur
: Olivier
Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) : Bonjour.
Pour Réseau Québec, là, je veux juste être sûr de... Là, vous dites : Ça
s'adresse surtout aux 340 000 qui n'en ont pas, en tout cas, ne serait-ce
que pour commencer. Mais là vous espérez qu'une entreprise publique viendrait
faire baisser les prix des privés. Mais, si on veut ça, il faut nécessairement
que ça s'adresse à tout le monde, que ce soit le prix pour tout le monde. Parce
que si c'est juste dans le fin fond de l'Abitibi, ça ne fera pas baisser le
prix d'Internet à Québec. Je ne suis pas sûr de...
Mme Massé : Bien, écoutez,
vous avez raison qu'à terme Québec solidaire souhaite que Réseau Québec soit
sur l'ensemble du territoire du Québec. Mais le plan de relance qu'on va vous
déposer dans les prochaines semaines, c'est un plan qui vise la relance suite à
la pandémie. Et actuellement, M. Bossé, il y a 340 foyers... qui n'ont pas
accès à Internet. Alors, nous, on dit : Bien, c'est ça, la priorité. Il
faut s'assurer de faire ça.
Et pourquoi on vous dit que cette fois-là
on pense que le gouvernement aurait avantage à mettre sur pied cette société
d'État là pour enclencher ce réseau public d'infrastructures en fibre optique?
C'est parce que, dans les années passées, le gouvernement a mis de l'argent
public pour faire en sorte que le cartel des télécoms développe ces
connexions-là, et, en bout de ligne, ça n'arrive pas. Juste dans les dernières
années, depuis 2017, 2018 peut-être, on parle de seulement 7 000 foyers
qui ont été connectés.
Alors, je veux bien, là, mais ça... Ma
mère disait toujours qu'il ne fallait pas pitcher l'argent par les fenêtres.
Bien, un peu l'image qui me vient, quand je pense aux cartels, c'est de se
dire... bien, c'est comme si vous disiez : Les routes du Québec, on va
donner ça à contrat à Ford puis à Toyota, mettons, et c'est eux autres qui vont
décider où est-ce qu'ils vont mettre les routes, qui vont décider le prix que
ça coûte pour aller dessus. Non. Ça n'a pas de bons sens. Il faut que ça
arrête. Et une des façons, il faut commencer à quelque part, et on pense qu'il
faut commencer par ces endroits-là qui ne sont actuellement pas desservis ou
très mal desservis.
M. Bossé (Olivier) : Pour la
semaine de relâche, ça s'en vient peut-être plus vite qu'on pense, comment vous
figurez... Est-ce que vous dites : Il faudrait que les mesures soient
resserrées? Avez-vous une idée de plan? Parce que si on interdit, par exemple,
les voyages à l'extérieur du Québec, bien, il ne faudrait pas que tout le monde
se retrouve dans Charlevoix non plus. Comment vous voyez ça?
M. Nadeau-Dubois : Je pense
qu'il faut voir cette question-là globalement. D'abord, d'ici la semaine de...
comment dire? Il est inimaginable pour nous que, d'ici la semaine de relâche,
on n'ait pas réglé la question des voyages non essentiels à l'extérieur. Là, je
veux dire, déjà, ça niaise depuis trop longtemps. Je veux dire, c'est absolument
inimaginable qu'on n'ait pas réglé ce problème-là d'ici la semaine de relâche.
J'espère que, d'ici là, la question ne se posera plus.
Suite à ça, vous posez la question des
régions. Nous, on l'a dit hier, clairement, les mesures mur à mur sur un
territoire aussi grand que le Québec, c'est rarement gage de succès. On
s'attend à ce qu'il y ait une flexibilité régionale, mais que la question du
déplacement entre les régions fasse partie de la réflexion, puis qu'on nous
présente un plan cohérent qui prend en compte tous ces enjeux-là. Parce qu'en
effet, si on veut desserrer les règles dans certaines régions, il faut
s'assurer de protéger également ces régions-là. Puis moi, je m'attends à ce que
la Santé publique nous arrive avec un plan complet, cohérent, transparent,
facile à comprendre.
M. Bossé (Olivier) : Merci.
Le Modérateur
: Vincent
Larin, QMI.
M. Larin (Vincent) : Oui.
J'aimerais vous poser une question concernant les services de livraison par
application. On apprend ce matin que ça fait deux semaines que Québec négocie
avec UberEats et DoorDash pour qu'ils plafonnent les frais qui sont chargés aux
restaurateurs. Maintenant, Québec envisage un projet de loi pour les obliger à
le faire. Est-ce que Québec solidaire supporte une telle mesure?
Mme Massé : Bien, en fait, honnêtement,
là, c'est vraiment choquant de voir que ce gouvernement-là n'a pas déjà répondu
à ces questions-là. Pourquoi? Un, parce que ça fait longtemps qu'on le nomme,
mais deux, c'est parce que les restaurateurs, présentement, là, c'est tout ce
qu'il leur reste, la possibilité de livrer. Puis là tu as des multinationales
qui, elles, viennent faire les règles du jeu sur le terrain. Il est grandement
temps qu'on encadre ça.
Et je vous rappelle juste que ce gouvernement-là
ne nous a pas habitués à encadrer les multinationales, hein? On pense juste...
Uber et les taxis. Il semble toujours un peu se garder une petite gêne quand il
est temps de mettre les multinationales au pas. Alors, nous, c'est clair, c'est
inacceptable. Il faut agir là-dedans et il faut réglementer ces entreprises-là.
M. Nadeau-Dubois :
J'ajouterais un élément. C'est quand même fascinant à quel point, en ce moment,
ces multinationales-là font carrément du chantage à l'égard du gouvernement du
Québec. Puis mon petit doigt me dit que, si c'était un syndicat qui faisait du
chantage comme ça, ça fait longtemps qu'il y aurait eu un décret d'adopté pour
casser les reins de ces travailleurs, travailleuses là. Quand c'est les
multinationales, c'est drôle, hein, on prend notre temps, on discute, on
négocie, on est gentils. Ce deux poids, deux mesures là, il est très révélateur
de ça veut dire quoi pour la CAQ, la relance de l'économie.
Et un projet de loi, oui, bien sûr, il est
grand temps qu'il soit déposé. Puis, s'il est déposé, on va collaborer pour
l'adopter très rapidement parce que chaque semaine qui passe, les restaurateurs
perdent de l'argent pour nourrir les profits des actionnaires d'Uber et
compagnie.
M. Larin (Vincent) : Puis
concernant la suspension du décret... l'application du décret pour les
sans-abri, les personnes itinérantes, à ma connaissance, c'est la première fois
qu'un décret, là, adopté dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire est
suspendu. Pensez-vous que ça ouvre la porte, ici, à d'autres suspensions, maintenant
qu'on sait que les décisions du gouvernement ne sont pas ultimes?
Mme Massé : Infaillibles?
M. Larin (Vincent) :
Infaillibles, exactement.
Mme
Massé : Bien, écoutez, je vous dirais qu'il y a eu des ajustements de
décret, je ne pense pas que c'est la première fois. Mais il faut se rappeler
que dans ce décret-là, on ne demande pas d'abolir le décret, il y a déjà des
exceptions. Alors, nous, ce qu'on demande, ce n'est pas d'abolir le décret,
c'est d'inclure une exception qui, à notre sens, aurait dû être là depuis le
tout début. C'est ce qu'on dit à M. Legault depuis le tout début.
Alors donc, moi, je pense qu'au contraire
il n'est pas question ici de l'abolir, mais bien de l'adapter et de le
modifier, puis une chance, parce qu'on mettait des gens vulnérables… et ça doit
se faire très rapidement, on mettait des gens vulnérables en danger.
M. Bergeron (Patrice) :
Maintenant, avant qu'on passe à l'anglais, si vous me permettez, je vais poser
une question. Patrice Bergeron, LaPresse canadienne.
Mme Massé, donc, depuis le début, vous parlez, donc, d'un cartel de
grandes entreprises de télécommunications. Donc, selon vous, ces entreprises-là
agissent en cartel, c'est-à-dire qu'elles fixent des tarifs, de façon formelle
ou informelle, de façon illégale. C'est bien ça?
Mme Massé : Non, je ne dis pas
ça. Je dis juste qu'ils ont, à leurs trois, quatre… le monopole de l'affaire.
Et donc, alors que le Québec paie jusqu'à 35 % de plus cher son Internet
que la France, par exemple, l'Italie, ça nous indique donc que le Québec paie
trop cher. Et, dans ce sens-là, notre perspective, c'est de dire : O.K.,
le jeu de la concurrence doit jouer. Et notre façon à nous de s'assurer qu'il
va jouer pour vrai, c'est de mettre ce joueur public en matière d'infrastructures.
Mais, après ça, les forfaits, et tout ça, on va faire affaire avec des
fournisseurs locaux, qu'ils soient des entreprises privées, des coopératives,
des municipalités, même, qui ont leurs propres services. Alors, nous, on ne
vient pas... C'est ça, notre proposition.
M. Bergeron (Patrice) : Oui.
C'est juste parce que le mot «cartel»… Au Canada, faire un cartel, c'est
illégal. Alors, comme vous avez employé le mot «cartel», je me suis dit :
Est-ce que vous pensez que ces entreprises-là agissent de façon illégale dans
le marché libre au Canada actuellement?
Mme Massé : Écoutez, c'est une
image pour dire que les prix que paient nos concitoyens pour l'Internet sont
inacceptables et qu'il y a moyen de payer moins cher. Et Québec solidaire propose
Réseau Québec, qui viendra jouer dans cette dynamique-là, marchande, pour
dire : Bien non, on est capables de fournir un réseau Internet, un réseau
de fibre optique, à beaucoup moins cher.
M. Bergeron (Patrice) : Très
bien. Oui?
M. Nadeau-Dubois : On peut
appeler ça un cartel, pour faire image, ou un oligopole, pour utiliser un
langage technique, mais c'est un principe économique élémentaire. Quand il n'y
a pas de compétition, les prix sont plus élevés. Puis, en matière d'Internet,
il n'y en a pas, de compétition, donc les prix sont plus élevés. Nous, ce qu'on
dit, c'est : Une option publique, ça va ajouter de la compétition et ça va
tirer les prix vers le bas. C'est surprenant qu'une personne qui prétend
connaître l'économie, comme M. Fitzgibbon, n'ait pas compris ce principe
élémentaire encore.
M. Bergeron (Patrice) : Et
j'aimerais vous amener sur la question du projet de loi n° 59 qui a été
notamment en consultations la semaine dernière. Il y a eu beaucoup, beaucoup de
groupes qui ont participé et il y a eu une certaine unanimité contre le projet
de loi, je vous dirais. Votre député, d'ailleurs, votre porte-parole en matière
de travail était là. Ce projet de loi là a été notamment qualifié par plusieurs
syndicats de sexiste. Il se trouve à discriminer énormément de travailleurs.
Comment vous voyez la suite des choses dans le travail en commission
parlementaire? Est-ce que vous estimez qu'il devrait être complètement refait
ou est-ce que vous estimez qu'il va falloir apporter certains amendements?
M. Nadeau-Dubois : Le ministre
du Travail a beaucoup de travail à faire sur son projet de loi. C'est un projet
de loi que tout le monde attend depuis des décennies. C'était sensé être une
grande réforme pour mieux protéger les travailleurs, travailleuses, et on
laisse tomber beaucoup trop de gens. Puis on laisse tomber encore une fois les
femmes qui travaillent dans les secteurs comme la santé et l'éducation, en ne
reconnaissant que très peu les risques de santé, sécurité liés à leur travail.
On ne pourra pas relancer l'économie en
pensant seulement aux secteurs majoritairement masculins, et il est temps que
le ministre Boulet réalise que son projet de loi est passé date sur cette
question-là. Ça fait qu'on s'attend à avoir une version fortement modifiée pour
travailler dessus en commission parlementaire.
Le Modérateur
: Merci.
Nous passons maintenant à l'anglais. Je cède la parole à Phil Authier, The Gazette.
M. Authier (Philip)
: Good day. Can you hear me?
M.
Nadeau-Dubois : We can hear you.
M. Authier (Philip)
: Good. We saw the role of the Opposition, in the last few weeks,
over, for example, the decree about the homeless. I mean, there was sort of a
watch dog role that you and the other Oppositions played. Do you see the next
session, when… If we start… if the session resumes on the 2nd, do you see more
of that? Will that be the tone of what's coming ahead?
M.
Nadeau-Dubois : You know, I think we're passed
the period of time where Mr. Legault was able alone to deal with this
crisis. I think, Quebeckers now
expect Opposition parties to be part of the solution and to play their role as
a watch dog of the action of the Government.
The situation about
homeless people is a very good example of that. But I would add that without
Québec solidaire the whole scandal about private clinics being able to operate
business as usual while the public system is falling apart… without the work of
Québec solidaire, that issue would not have the importance it has right now in
the public debate.
So, I think those are two
examples, very concrete examples of why democracy and Opposition parties are
important even in the middle of such an acute crisis, yes. So, I think the
majority of Quebeckers agree that we have a role to play.
M. Authier (Philip)
: And can you outline... I know you want to participate in the
development of an economic relaunch plan. How do you envision that working
and... because the Government
is in power, it makes the decisions, it controls the levers. How are you going
to be... And what is the basis of your plan?
M.
Nadeau-Dubois : We are still in the middle of
a historic crisis. It's probably the worst crisis Québec has suffered in its
modern history. In some ways, it's comparable to a war in terms of... How do
you say «bouleverser»?
M. Authier (Philip)
: Shaking up.
M.
Nadeau-Dubois : So, it's comparable to a war
in terms of shaking up the whole society in just a few months. Those types of seismic transformations in a society, they necessitate a real collective
debate to get out of it. It's not with a few conferences of Mr. Fitzgibbon and
his friends in the top 1% that we will get out of this,
it's with a real debate of society, with the mobilization of the whole
population and a real and deep questioning about what type of society, what
type of public services and what type of economy do we want in the next years.
Because what we are living right now will shape the future of Québec, not only
for months to come but for years to come.
Le Modérateur
:
Cathy Senay, CBC.
Mme Senay
(Cathy) : Just one clarification before I go
on with my two questions. On homeless, like, you made a front with other
Opposition MNAs and also community groups. But does it sound like, today, a
bittersweet victory, because the court had to do it?
M. Nadeau-Dubois :
Yes. It's, in some way, sad that it takes a judge to inspire a little bit of
compassion to that Government. It should come naturally. It was not the case
and, in that way, it's good news that the courts have ruled in favor of
compassion. But it should not work that way. The Government of Québec should be able, in itself, to take those kinds of decisions. But
we'll take it because it's a good decision and it helps people for real.
Mme Senay
(Cathy) : Yesterday, the Manitoba Premier said: Anyone entering in
the province, including people from Western Canada, will have to self isolate for 14 days starting this Friday. How
come we cannot do that here in Québec?
M.
Nadeau-Dubois : I didn't hear what province
you were referring to.
Mme Senay (Cathy) : The Manitoba Premier, yesterday…
M.
Nadeau-Dubois : Manitoba, yes.
Mme Senay
(Cathy) : ...Brian Pallister, announced that
anyone entering in his province as of Friday, including people coming from
Western Canada, will have to
self-isolate for 14 days. How come, like, we're not doing this in Québec already?
M.
Nadeau-Dubois : It's a very good question. You know, I don't want to defend
Mr. Trudeau because his incapacity to take quick decisions in such a crisis is
mind-blowing. I don't get why it is so long to take such a decision for such an
important issue. But the
example you just gave is still an example that Mr. Legault, if Mr. Trudeau
keeps going around in circles, can still do some things in Québec to protect us from the variations of
the virus.
Mme Senay
(Cathy) : One last clarification, following
Marie-Michèle's story today and Alain's questions. We received yesterday a note from the SPVM saying that they
received… there is a list of travelers compiled by the Canadian public agency,
and this list is given to the SQ. The SQ gives that list to the SPVM, but the
SPVM doesn't have the power to have… to give out tickets. Is it like a
free-for-all, or we don't have the resources?
M.
Nadeau-Dubois : I don't understand that whole situation. I don't understand why it's so
complicated. All public health experts are saying the same thing. Those new variants
of the virus, they're pretty scary. We have to stop them from entering the
country. And I don't get what is so complicated. It's just making sure that,
when someone enters the country, there is a procedure to make sure there's a
following, and that people are asked to respect the laws of this country.
You know, I have the
impression, on that specific issue, that everyone is pointing each other to
find a solution. We should not be doing that. We should be… You know, every
level of Government should be
taking its own responsibility and acting together.
Mme Senay
(Cathy) : So, travelers and quarantine, it's a
failure?
M.
Nadeau-Dubois : It's an unforgivable memory
blank from everyone. You know, it's like… C'est un oubli, you know? I have the
feeling that everyone just forgot that issue and everyone was sure that the
other Government was supposed
to solve the problem.
Le Modérateur
:
Question, maintenant, virtuelle de la part d'une collègue, Maya Johnson,
CTV.
Mme Johnson (Maya) : Hello. I'm wondering… Beyond… You're mentioning a lack of compassion on the
part of the Government. What
kind of message or lesson are you hoping that François Legault takes away from
the judge's decision? And I have to say that yesterday you heard Raquel's dog.
Today, you might be hearing my baby, so I apologize for the noise in the
background.
M.
Nadeau-Dubois : …put you on Zone AssNat, so I
will not comment on that. What lesson? You know, it's a good question. I hope
Mr. Legault will remind… I hope the court's decision will remind
Mr. Legault that he once took an engagement towards the Québec population that he would be able to
recognize his mistake, that he will be able to go back on decisions when they
are bad decisions. It should not take the court to inspire compassion to
Mr. Legault. It should be a factor when it comes to dealing with the
crisis. When a decree, such as a curfew, is pronounced, the impact of that
decision on the most vulnerable people of our society should not be the last of
the preoccupations, it should be at the center of the decision. I hope that's
what Mr. Legault will learn from that judiciary humiliation he just
suffered.
Mme Johnson
(Maya) : And just…
Mme Massé : I would add that especially when… Sorry, Maya. Especially when I
told him a few weeks ago that it was important for these people to be out of
the «décret», to be considered as an exception… I told him… I explained him.
So, that's why me too, I hope that he will learn about that.
Mme Johnson
(Maya) : And you also said earlier in French
that it shows a disconnection with the reality of what's happening on the
ground.
Mme Massé : Yes, you're right, and because… Of course, the three Oppositions
were there. I talked with Mr. Legault, the others too. But, remember, on the
ground, the people who are working with these people say... they said too that
it was important to take care of the homeless people.
Le Modérateur
:
Merci. C'est ce qui met fin à cette conférence de presse. Bonne fin de journée.
(Fin à 11 h 49)