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Conférence de presse de M. Mathieu Lacombe, ministre de la Famille, et M. Jean Boulet, ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale

Annonce concernant le recrutement et la formation de la main-d’œuvre dans les services de garde éducatifs à l’enfance

Version finale

Wednesday, December 9, 2020, 9 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Neuf heures cinq minutes)

M. Lacombe : Bien, bonjour, tout le monde. Merci beaucoup d'être avec nous aujourd'hui. Donc, bien, aujourd'hui, je suis avec mon collègue Jean Boulet — bonjour, Jean, merci beaucoup d'être avec moi aujourd'hui — pour cette annonce, pour vous parler, je dirais, du plus grand chantier, dans les années à venir, pour le réseau des services de garde éducatifs à l'enfance : la main-d'oeuvre.

D'abord, je dois vous dire que les gens qui sont déjà là, qui sont déjà dans le réseau, peu importe leur travail, que ce soient des éducatrices, des cuisiniers, des cuisinières, des directeurs, des directrices, ce sont des gens merveilleux qui n'ont pas un travail facile en ce moment. Puis je reçois beaucoup de messages, je reçois beaucoup de témoignages, je sais que c'est difficile en ce moment, notamment avec le port des équipements de protection individuelle, notamment à l'extérieur. Mais je veux les remercier d'être là pour assurer le bien-être puis le développement de nos tout-petits.

Mais ce personnel dont je viens de parler a besoin d'aide, clairement. Ils ne sont pas assez nombreux en ce moment. Les besoins, ils se font sentir un peu partout au Québec pour tous les postes en question. La situation de la rareté, en tant que telle, elle n'est pas nouvelle. C'est quelque chose qu'on aperçoit, qu'on voit venir déjà depuis un moment.

Par contre, comme pour bien d'autres domaines, la pandémie a exacerbé la situation. Les exigences de la pandémie sont venues aggraver cette rareté qu'on connaissait et qui s'est transformée en pénurie de main-d'oeuvre. Pour répondre aux besoins des familles, donc, on doit proposer des solutions applicables dès maintenant et d'autres solutions qui vont être viables à plus long terme. Je vous le dis, aujourd'hui, je fais de la pénurie de main-d'oeuvre ma priorité pour les derniers mois qui nous restent encore au mandat.

On lance donc aujourd'hui l'opération Jetravaille! dans les services de garde éducatifs à l'enfance afin de répondre aux besoins actuels, aux besoins qui sont actuellement criants dans le réseau. On veut ainsi diriger les personnes qui sont à la recherche d'un emploi actuellement vers les différents besoins qu'on a dans le réseau. Le recrutement sera donc facilité pour les services de garde éducatifs.

Pour connaître l'ampleur des besoins, parce que, je vous le rappelle, c'est parfois difficile à concevoir, mais ce n'est pas le ministère de la Famille qui est l'employeur des éducatrices ou des éducateurs puis de l'ensemble du personnel, le ministère de la Famille est le bâilleur de fonds, mais n'est pas l'employeur, donc, pour connaître, nous, l'ampleur des besoins, j'ai demandé, il y a maintenant plus d'un mois, à ce que l'ensemble des gestionnaires du réseau affichent leurs postes vacants sur une seule et même plateforme, ce qui n'était pas le cas auparavant.

Donc, on parle, bien sûr, de la plateforme Jetravaille! C'est la première fois qu'une telle opération est entreprise dans notre réseau. En date d'aujourd'hui, ce sont plus de 1 300 postes qui sont affichés, dont plus de 1 100 postes d'éducatrices ou d'éducateurs, mais il y a aussi d'autres besoins dans d'autres types d'emplois. Je pense aux préposés à l'entretien, aux responsables de la cuisine, l'alimentation ou de tout autre employé qui oeuvre, bien sûr, dans un service de garde éducatif à l'enfance.

C'est donc, je pense, un message clair que je lance aujourd'hui. Si vous êtes à la recherche d'un emploi, si vous êtes intéressé par le développement des enfants, le réseau a besoin de vous. Donc, vous pouvez aller sur le site Jetravaille! Vous allez trouver facilement des emplois dans toutes les régions du Québec. On veut, sincèrement, préserver le réseau des services de garde éducatifs à l'enfance, un réseau dont on est si fiers au Québec. Mais, pour ça, ça nous prend des gens qui vont vouloir y travailler. Et nous, on pense que les gens qui actuellement cherchent un travail peuvent assurément faire partie de la solution.

Tous les membres du personnel actuel vont vous le dire, c'est fascinant de voir les tout-petits se développer au quotidien, de faire partie de leur parcours et de les aider à se développer. Ça peut être des occasions, pour vous, de changer des petites vies, d'avoir une empreinte durable sur les tout-petits que vous allez accompagner dans un milieu, bien sûr, qui n'est pas toujours facile, ça, c'est clair, mais qui est très valorisant, surtout de par les sourires quotidiens que les éducatrices reçoivent.

C'est clair que, je le disais tantôt, il y a des défis actuellement avec les mesures qui sont dues à la pandémie. Mais, je veux le répéter, autant pour les gens déjà à l'emploi du réseau que pour ceux qui se demandent s'ils devraient venir nous donner un coup de main en y travaillant, la santé et la sécurité du personnel sont vraiment nos priorités en ce moment.

Mon collègue Jean Boulet va aussi vous parler d'une autre action pour attirer de la nouvelle main-d'oeuvre qualifiée. Parce que, bien sûr, on fait appel un peu à tout le monde, qualifié ou non, mais éventuellement, bien sûr, l'objectif, c'est d'avoir davantage de personnel qualifié, donc avec la formation appropriée.

Comme ministre de la Famille, bien sûr, j'ai donné les moyens aux gens sur le terrain de développer présentement des milliers de places qui vont répondre à des besoins criants pour les parents. Mais, si on ne s'occupe pas de cette question, si on ne s'occupe pas de cette question de pénurie de main-d'oeuvre, bien, le développement de places, il est en péril. Donc, on doit absolument, je le répète une fois de plus, s'y attaquer, et la pénurie de personnel, j'en fais vraiment ma priorité.

Donc, je vous remercie pour votre intérêt envers les enfants, et, je vous le rappelle, si vous êtes à la recherche actuellement d'un emploi, Jetravaille!, c'est la plateforme où vous allez trouver tous les emplois qui sont disponibles partout au Québec. Merci.

M. Boulet : Merci. Bon matin. Écoutez, la pénurie de main-d'oeuvre, c'est effectivement un phénomène, vous le savez tous, qui existait avant le début de la pandémie. La population au Québec vieillit rapidement, il y a beaucoup de départs à la retraite, ce qui crée beaucoup de postes vacants. Il y a des secteurs où c'est plus névralgique. Avec la pandémie, vous le savez, j'en parle assez fréquemment, cohabitent deux phénomènes : des secteurs où il y a du chômage pandémique et des secteurs où il y a encore une pénurie de main-d'oeuvre.

Quand on dit «pénurie de main-d'oeuvre», ça veut dire : il y a des problèmes de disponibilité de personnes pour répondre à des besoins spécifiques, et les services de garde à la petite enfance, pour moi, c'est vraiment un incontournable. Qui n'a pas témoigné, qui n'a pas côtoyé quelqu'un qui avait une problématique soit de rétention ou de retour au travail en raison de son impossibilité d'avoir accès à des services de garde à la petite enfance? C'est pourquoi c'est important de le réaliser dans un contexte global.

Il y a les petits enfants, bien sûr, leur épanouissement, on en parle depuis le début de la pandémie, pour nous, c'est vraiment fondamental, et ils jouent vraiment un rôle crucial dans le tissu de notre société.

Alors, je suis fier d'annoncer, moi, ce matin, une aide de plus de 1 million de dollars aux regroupements des centres de la petite enfance de la Montérégie et de la Côte-Nord pour la formation d'éducatrices et d'éducateurs de la petite enfance. C'est une formation qui va mener à une attestation d'études collégiales. Et c'est mis en place vraiment pour pallier à la problématique de main-d'oeuvre dans les CPE de ces deux régions.

La formation, pour moi, vous le savez, ça m'apparaît essentiel. On a des besoins. C'est pourquoi cette annonce-là va contribuer à combler les besoins de relève immédiatement en permettant aux participantes et participants d'embarquer dans des projets de formation et de travailler en alternance travail-études. Donc, c'est bénéfique pour tout le monde. On fait trois jours de formation académique et deux jours en milieu de travail. Donc, ça leur permet de parfaire leurs connaissances académiques et leurs compétences pratiques.

Ces projets de formation là font suite… Vous le savez, le 16 octobre dernier, on a tenu un forum sur la requalification de la main-d'oeuvre et le rehaussement des compétences. On a fait un dialogue social. Il y a eu un consensus. Il faut aider les personnes qui sont affectées par la pandémie à rehausser leurs compétences. Et donc je pense que c'est une orientation qui découle bien de ce forum-là. Les consensus, d'ailleurs, qui sont ressortis du forum, bon, il faut soutenir le rehaussement des compétences par la mise en place de moyens pour assurer un équilibre entre l'offre… l'équilibre du marché du travail pour s'assurer d'une économie forte, flexible et capable de s'adapter à toutes les situations.

Le financement qui est donné aux deux regroupements, c'est dans le cadre d'un programme… On appelle ça un programme de formation de courte durée dans des emplois qui sont en déficit de main-d'oeuvre, et c'est des emplois que nous avons priorisés avec la Commission des partenaires du marché du travail. En Montérégie, c'est une aide d'à peu près 365 000 $.

Et, dès janvier 2021, il y a 20 éducatrices et éducateurs qui sont à l'emploi ou nouvellement embauchés par des CPE qui vont y participer. Ça mène au diplôme… à l'attestation technique d'éducation à l'enfance. Et puis c'est le cégep Édouard-Montpetit qui va participer à l'initiative. Ils réaménagent leur programme d'études. Ça va être une formule flexible, innovante, permettant, comme je le disais, à la personne participante de combiner à la fois les études et le travail.

Évidemment, il y a un programme de subvention salariale. Donc, le CPE qui est l'employeur va recevoir une subvention salariale équivalente à 70 % du salaire. Et, pendant la formation académique, les participants, participantes vont aussi bénéficier d'une compensation salariale.

J'aimerais souligner, d'ailleurs, que les perspectives d'emploi jusqu'en 2023 dans la région de la Montérégie sont excellentes pour la profession d'éducatrice, éducateur. Il y en avait à peu près 20 000 qui étaient en emploi dans cette région-là en 2018. Sur la Côte-Nord, les perspectives sont tout aussi intéressantes. 80 % de la demande à venir, en termes d'éducatrices et d'éducateurs, servira au remplacement de ceux et celles qui vont quitter pour la retraite.

C'est pourquoi on agit tout de suite, tout en proposant, dans le cas de la région de la Côte-Nord, une aide financière de 700 000 $ qui va répondre, encore une fois, à ces besoins-là. Et ça va débuter dès janvier 2020-2021, il y a 30 personnes qui vont pouvoir participer au programme de formation, et ça va se faire en collaboration avec les cégeps de Sept-Îles et de Baie-Comeau. Donc, ultimement, c'est les parents des deux régions qui vont en bénéficier. C'est un besoin qui est urgent.

Il y a trois établissements collégiaux qui ont fait preuve d'énormément d'agilité, avec nos collègues aussi, bien sûr, à l'Enseignement supérieur, les regroupements de CPE de ces deux régions là, et on travaille à ce qu'éventuellement ces deux projets là puissent être pérennisés, d'une part, et puissent contaminer les autres régions du Québec, donc qu'on puisse avoir accès à ce type de formation là en alternance, travail-études, partout au Québec. Ça viendra en temps opportun.

Et je suis vraiment fier, pour conclure, de m'associer à mon collègue Mathieu Lacombe, qui travaille extrêmement fort pour qu'on puisse, comme société, contribuer à un recrutement plus intensif pour répondre à nos besoins en matière d'éducation à la petite enfance.

Et la plateforme numérique, là, Jetravaille!, vous le savez, l'arrimage se fait par intelligence artificielle et géolocalisation. Donc, plus il y a de personnes qui vont pouvoir s'inscrire, particulièrement dans le contexte actuel, plus rapidement on pourra faire l'adéquation entre la personne qui veut et la personne qui a des besoins. Donc, l'offre et la demande seront rencontrées, et ce sera pour le bénéfice de la société tout entière et pour répondre de façon très adéquate aux besoins de notre marché du travail. Merci beaucoup de votre attention.

Mme Prince (Véronique) : Est-ce qu'on peut passer à la période des questions? Est-ce que ça vous va, si je commence, les filles?

Des voix : ...

Mme Prince (Véronique) : Oui? Parfait. Je voudrais savoir, le ratio actuel en pandémie a été modifié, c'est-à-dire qu'on permet, là, d'avoir une éducatrice sur trois qui n'a pas reçu la formation versus, avant, c'était deux sur trois. Quand la pandémie va se terminer — on s'imagine qu'un jour ça va finir, là — qu'est-ce qu'on va faire avec les gens qu'on va avoir embauchés et qui ne seront pas qualifiés? Est-ce que ces gens-là ne vont plus pouvoir travailler ou si on peut leur offrir un genre de formation accélérée pour leur permettre de rester dans le milieu s'ils ont envie de rester dans le milieu?

M. Lacombe : Bien, je pense que la partie de l'annonce que vient de vous présenter M. Boulet peut répondre à ce type de besoin là. C'est-à-dire, oui, on aura du personnel non formé dans nos services de garde éducatifs à l'enfance. Et, quand on va revenir au ratio, bien, on va vouloir qu'ils soient formés.

Et je dirais que de toute façon, même en temps normal, on veut tendre vers un personnel qui sera 100 % formé. Donc, M. Boulet vous a présenté une initiative dans deux régions du Québec. On est en train de voir aussi comment ça peut, je reprends ses mots, contaminer le reste du Québec. Et ça, c'est le meilleur exemple, c'est-à-dire vous avez ces gens en emploi qui ne sont pas formés et qui peuvent être libérés par leur employeur, tout en continuant de recevoir une rémunération, pour aller se former à l'attestation d'études collégiales qui est un programme de courte durée, tout en...

Mme Prince (Véronique) : ...encore plus court.

M. Lacombe : Bien, c'est-à-dire, il y a un minimum, là, il y a un minimum de qualité qu'on doit bien sûr conserver. Pour dire d'une éducatrice qu'elle est formée, elle doit avoir réussi un certain nombre, là, de cours très spécifique. Je vous dirais qu'actuellement la formation qualifiante la plus rapide, c'est l'attestation d'études collégiales. La technique de trois ans, c'est toujours la voie royale, la voie privilégiée. Mais l'attestation, elle est là pour les gens, souvent, qui ont déjà de l'expérience.

Et on est en train de voir, peut-être pour terminer là-dessus, avec la Fédération des cégeps, là, on est en train de travailler avec eux pour voir comment on est capables même de rendre ça encore plus ramassé, si vous me permettez l'expression, mais en ne faisant aucun compromis sur la qualité.

M. Boulet : Si vous me permettez, Mme Prince. On n'a pas la prétention de régler ça du jour au lendemain, mais je pense qu'on fait un grand pas en avant. Et moi, je vous assure que je travaille beaucoup avec, notamment, Mathieu et Danielle McCann à l'Enseignement supérieur.

Parce que ce qu'on a convenu notamment, au forum, c'est d'améliorer l'offre de formation au Québec, puis l'offre de formation, ça passe par des solutions nouvelles comme l'alternance travail-études. Il va falloir de plus en plus que les milieux de travail deviennent ce qu'on appelle des milieux apprenants. Et l'alternance travail-études, c'est bénéfique pour tout le monde parce que celui qui y participe, il est compensé au plan financier, et ses connaissances académiques sont enrichies par son expérience pratique, puis son expérience pratique est enrichie par ses connaissances académiques.

Ceci dit, on se parlait tout à l'heure, Mathieu et moi, puis on va faire l'inventaire des A.E.C., notamment, au Québec. Il y en a, des formations de courte durée. Il y a des formations accélérées, mais, encore une fois, comme on l'a fait pour les technologies de l'information, on va trouver des nouvelles façons de faire puis avec les collèges, avec la fédération des collèges du Québec, qui est extrêmement ouverte à ce qu'on puisse élaborer des nouveaux programmes pour répondre le plus rapidement possible aux besoins de notre marché du travail.

Puis le PARAF, il s'inscrit dans ce courant d'idées là, et, avec les partenaires, on a dit : Bon, il y a alternance travail-études, il y a apprentissage en milieu de travail, formations de courte durée, les formations accélérées. Dans certains secteurs, ça va être la formation traditionnelle. À quelque part non plus, il ne faudra pas trop sacrifier sur les qualifications des personnes, mais on n'a pas fini.

Mme Prince (Véronique) : Puis pourquoi... Tu sais, vous avez ciblé des régions, là, pour l'annonce d'aujourd'hui, là, mais pourtant il y a beaucoup de régions où les besoins sont criants, Montréal notamment. Il me semble que...

M. Boulet : C'est une excellente question. Ça nous prend un promoteur collectif puis ça nous prend des employeurs, et c'est cette structure-là qu'on est en train de développer partout où il y aura une demande dans une région, venant d'un promoteur collectif, puis on a déjà beaucoup de demandes.

Mais les deux qu'on annonce aujourd'hui, je le répète, c'est des modèles, c'est des façons de faire qui vont répondre à des besoins spécifiques dans ces régions-là, et moi, j'ai l'intention... Je vais réutiliser le terme que j'avais dans mon... que j'ai prononcé tout à l'heure, ça va contaminer les autres régions, et j'anticipe qu'on va pouvoir avoir de ce type de formation là le plus possible partout au Québec.

M. Lacombe : Mais je vais juste, peut-être, préciser une affaire. Il y a deux choses, là, tu sais. Aujourd'hui, là, on a des besoins pour demain matin. Demain matin, là, on a besoin de personnel dans nos services de garde éducatifs à l'enfance. Le défi qu'on a, c'est qu'on a près de 3 000 employeurs, sur le terrain, qui utilisent chacun les méthodes qu'ils veulent pour faire leur recrutement. Donc, il y en a qui pouvaient publier ça dans les petites annonces, il y en a qui pouvaient s'inscrire dans d'autres endroits, il y en a qui pouvaient faire une démarche avec la communauté. Tout ça était différent d'un endroit à l'autre.

Nous, ce qu'on fait, là, aujourd'hui, puis ça, il ne faut pas le perdre de vue, je pense que c'est un élément important, l'annonce d'aujourd'hui, c'est qu'au ministère, pour la première fois, là, de mémoire, on parle de main-d'oeuvre. Si vous regardez, là, un ministre de la Famille qui vous parle de main-d'oeuvre puis qui propose des solutions, il n'y en a pas beaucoup eu ou il n'y en a pas eu, de mémoire, parce que ce n'est pas le ministère qui embauche, ce n'est pas lui qui est l'employeur.

Mais là, aujourd'hui, là, ce qu'on dit, c'est : Bien, jouons notre rôle de leader, rassemblons les employeurs autour d'une seule plateforme. Puis je continue à lancer ce message-là aux employeurs du réseau, inscrivez vos offres. Puis aux gens qui se cherchent une job, allez consulter ça parce que, demain matin, là, partout, notamment à Montréal, comme vous mentionnez, on a des besoins. D'ailleurs, Montréal, évidemment, là, dans nos statistiques, c'est là où on en a le plus besoin demain matin. Et, en faisant ça, bien, ça va nous aider.

D'ailleurs, grâce à la plateforme Jetravaille!, ce n'est pas seulement la personne qui se cherche une job qui peut aller voir s'il y a quelque chose de disponible. Il y a aussi des agents d'Emploi-Québec qui vont prendre le téléphone puis qui vont faire le maillage entre les offres d'emploi puis les candidats. Donc, ça, c'est important puis ça répond peut-être à votre question pour l'immédiat. Puis après, bien, on a besoin de gens formés avec la bonne formation, et là c'est là que le programme de Jean est intéressant, pour être capables de le faire rapidement.

Mme Martin (Andrée) : Oui, bonjour à vous deux. Andrée Martin, de TVA.

Je me dis que l'offensive sur la plateforme Jetravaille!, c'est une chose, mais encore faut-il, hein, que les gens veuillent travailler. Vous dites qu'il manque présentement 1 300 personnes. Donc, la demande semble là, c'est l'offre qui semble absente. Je crois que le nerf de la guerre, notamment, c'est la valorisation de la profession. Il y a quelques mois, M. Lacombe, vous avez dit : Je suis en train de réfléchir à comment je vais faire pour valoriser cette profession-là. Qu'allez-vous faire? On en est où? Vous en êtes où dans votre réflexion?

M. Lacombe : Bien, je persiste avec ce que je disais, je veux dire, il y a quelques semaines, on est toujours dans un plan à deux étapes. C'est-à-dire, à court terme, là, ça me prend des gens demain matin parce que, sinon, il y a des groupes qui ferment. Donc, ce n'est pas une question de valoriser à long terme la profession, là. C'est une question de trouver du personnel pour travailler dans nos garderies et nos CPE cette semaine, la semaine prochaine, le mois prochain, parce que, sinon, il y a des directeurs et directrices qui vont prendre le téléphone un matin puis qui vont dire : On ferme la shop parce qu'on n'a pas d'éducatrices, puis les parents, vous devez vous arranger aujourd'hui, puis on ne pourra pas accueillir vos enfants. Ça, c'est le geste qu'on doit poser dans l'immédiat, première étape.

Et la deuxième étape, je persiste aussi, il faut arriver avec un plan plus complet où là on va valoriser, vous avez raison, la profession, expliquer pourquoi c'est important, avoir des incitatifs, avoir des stratégies pour qu'il y ait plus d'étudiants, d'étudiantes qui s'inscrivent à la technique, qui s'assoient sur les bancs d'école, là, puis qui terminent avec leurs diplômes, puis qu'on soit capables aussi de récupérer des chômeurs pandémiques, comme Jean vous parle souvent.

Donc, ça, ce plan-là, là, on est en train de le finaliser puis on ne l'a pas fait tout seuls dans notre tour d'ivoire au ministre de la Famille, là. Bien sûr, on l'a fait avec les partenaires puis on l'a adapté en raison de la pandémie.

Mme Martin (Andrée) : Vous parlez d'incitatifs. Il va y avoir des incitatifs financiers parce que ça aussi, c'est très important. Je présume qu'il y a des yeux qui étaient tournés vers vous aujourd'hui, qui s'attendaient peut-être à des annonces financières pour optimiser le salaire des personnes qui travaillent dans les services de garde, mais ce n'est pas ça, aujourd'hui, là.

M. Lacombe : Bien, clairement que la question financière, la question du salaire, c'est une question qui doit être négociée, là, puis je n'entrerai pas dans les négociations ce matin. Mais, à court terme, je veux encore le souligner, ce n'est pas le ministère qui embauche, c'est chaque employeur qui doit le faire. Et nous, au ministère, ce qu'on a décidé pour la première fois, c'est de les accompagner de façon très soutenue dans ce délicat dossier de la main-d'oeuvre parce qu'à chaque fois que le ministère se mêle de ça il se fait aussi dire, dans une certaine mesure, par les employeurs sur le terrain, d'être prudent puis de faire attention parce que chaque employeur est autonome.       Donc, nous, on arrive quand même, là, avec quelque chose, je pense, de mobilisateur, où on dit à tout le monde : Bien, ramassons-nous sur une plateforme parce que, sinon, ça n'a aucun bon sens. On ne pourrait même pas savoir combien d'emplois sont disponibles, sont vacants dans le réseau. Imaginez, on fait parfois des appels puis on n'a pas de retour, là. Ce n'est pas tout le monde qui répond. Même dans ce cas-ci, on a un employeur sur quatre qui a inscrit ses offres d'emploi. Moi, je pense que c'est un excellent début. Mais, vous voyez, on a un défi parce qu'on fait affaire avec un réseau qui est autonome.

Donc là, aujourd'hui, on pose un geste, un premier geste pour accompagner le réseau. C'est notre rôle de le faire, je pense, dans le contexte, et on le fait. Ça, c'était nécessaire. Puis, après ça, évidemment, on va présenter un plan qui va être plus musclé. Puis effectivement que, si je vous présente un plan qui ne coûte rien dans quelques mois, bien là je vous incite à me poser des questions parce que ça voudra dire évidemment que ça ne vaut pas grand-chose. Mais ce ne sera évidemment pas le cas. Quand on aura un plan plus complet à présenter, ça répondra à toutes ces questions-là.

Mme Martin (Andrée) : Merci.

Mme Senay (Cathy) : I just would like to hear you about the fact that you want to recruit educators as soon as possible. So what is your word that you used to seduce them, because we hear educators in day cares that left because they were too tired. It's very complicated during the pandemic. So you have to fight the fact that there are thousands that decided to leave and now you're here this morning to say : No, come and join us, we need you. So what are your arguments to seduce them, attract them to the profession?

M. Lacombe : I would say there's a lot of jobs available. I would say there's a lot of people trying to find a job. So the challenge we have and the decision we made is to make sure that everyone could show their job offers at the same place because, if not, it's too complicated to have the right image of the situation. So we decided to do this. I think it's the right decision. And I would say to the people who are trying to get a job : We need you to work in our daycare centers. I know it's not an easy job, but it's an important one.

Mme Senay (Cathy) :  And it's not an easy job if you add all the pandemic.

M. Lacombe : Of course.

Mme Senay (Cathy) : I mean, that's just a puzzle for a lot of educators. It takes so much time. It's not the same contact with children.

M. Lacombe : It's sure that it's a challenge.

Mme Senay (Cathy) : It's the worst time ever to recruit.

M. Lacombe : It's a difficult time to work in daycare centers, but, at the same time, it's maybe the most important time to do it. So, if you're looking for a job, I think it's a great opportunity for yourself, for the kids, for the parents. And we need you, so it's the message I send to the people today.

M. Boulet : And, if you allow me to add some comments... and I do agree with you, there's an additional burden during the pandemic for the daycare educators. But again, if you love kids, if you want to contribute to the labor market development and you understand the balance that is needed between the offer and the demand, I think it's a good challenge. The conditions of employment have been improving. Of course, the environment is more difficult, but, if you want to help, again, you need to love children and you need to understand the importance for them to blossom in our society that has to be open and modern. And the type of training we propose this morning is extremely innovative, and it's fun, learning by doing and doing by learning, as it were. I think it's interesting, and you get compensated while you learn. I think it's another advantage. At least, it has to be seen as an incentive to go and try this out.

Mme Greig (Kelly) : As you mentioned, you know, one of the qualifications is to love children, but, obviously, as Mme Prince highlighted, many people who are in the job now don't have that formal training. So you want to attract people, but how can you be sure you're attracting the right people when you already have «une pénurie», a lack of workers, and there's some places that might just hire people because they're desperate? How can you be sure you get the people that are right for the job and not just people that are available for the job, in the short term?

M. Lacombe : That's a good question. I would like to answer in French because I have a lot to say.

Mme Greig (Kelly) : ...in English, please?

M. Lacombe : Yes, I can try in English, but I'll repeat after in French because I want to make sure that you understand well. You know, we have a challenge of attracting people to work in our day-care centers. We launched some way to attract people, but we will not hire the first person coming in the day-care center without any verification or just because his or her smile is beautiful. We have to make sure, of course, that those people are qualified, maybe not by their school degree, but because of their experience.

So, in French. C'est clair, qu'on a un problème de main-d'oeuvre, là, mais, en même temps, ce n'est pas parce qu'on a besoin de gens qu'on va se mettre à embaucher n'importe qui puis qu'on va embaucher des gens juste parce qu'ils ont un beau sourire puis qu'on se dit : Oui, je pense que Marcel serait bon avec les enfants. On n'est pas dans ce scénario-là, là, on n'est pas si désespérés que ça.

Évidemment, là, puis je veux lancer le message aux gens qui nous écoutent, si vous avez des enfants dans les services de garde éducatifs à l'enfance, on ne se mettra pas à embaucher le premier venu qui a besoin d'une job. Ce n'est pas ça non plus, le message. On va évidemment continuer de faire des vérifications tant au niveau des antécédents criminels, ça, c'est une chose, mais aussi au niveau des compétences. Les gens qui travaillent dans les services de garde éducatifs, les directeurs, les directrices en ont vu d'autres, là, ils sont aussi capables, évidemment, de faire preuve de jugement. Donc, je veux rassurer tout le monde, on n'embauchera pas le premier venu sans faire de vérifications.

M. Boulet : And just one comment. It's exactly the same phenomenon for every type of job : you have requirements and you have to understand that you have to be compatible. And the type of training we are talking about this morning is an excellent opportunity to find out if it fits to your profile, and your qualifications, and your abilities, at the end of the day. So it's not different. But we are talking about day-care educators, they have to take care of our children. And of course you have to have the fibre, as it were, to understand the needs of our market. It's just one point I wanted to highlight because the type of training, again, is a very good platform to understand if you meet the requirements of the job.

M. Lacombe : So that was an excellent question.

Mme Greig (Kelly) : Thank you. And, for parents and for educators who see the struggles now, Mme Senay spoke a little bit about the atmosphere now, but, for those parents and for those educators who are watching this day to day, how can you reassure them this will be fixed in the short term, in a quick way? Because the needs are real now, and, of course, they're not going to be going away anytime soon with the pandemic ongoing. So what is the message, in the short term, to alleviate the pressure tomorrow?

M. Lacombe : I can't make false... How do you say «promesses»?

Des voix : ...

M. Lacombe : Promises? I can't make false promises. The only thing I could do is to do what I can do with my tools as Minister of Families to make sure that we help the day care centers to reach the people, to reach people looking for a job. And I think it's the first thing to do. After, I'm not sure if...

Je vais répondre en français, là. C'est clair qu'on ne peut pas faire de fausses promesses aux gens. On ne peut pas leur dire que, demain matin, tout va être magiquement réglé. Mais ce que je peux leur dire, c'est que, comme ministre de la Famille, j'en fais ma priorité d'ici la fin du mandat, ce que peu de ministres de la Famille ont fait dans le passé, si vous regardez bien, et qu'on va faire tout ce qu'on peut, avec les outils qu'on a au ministère de la Famille, pour accompagner les employeurs pour les aider à embaucher le personnel qu'ils doivent embaucher parce que, bien sûr, ce n'est pas le ministère qui est l'employeur de ces personnes-là.

M. Boulet : At least, we can make a promise that we're going to keep doing the best we can. We will keep working as a team with our colleagues. And, this morning, we are speaking about a blitz of recruitments, a very sophisticated website where we use geolocalization and AI, artificial intelligence. And, again, we also refer to a new type of training. Those are the tools we can present as of today and we're going to add some additional tools to make sure that we meet the challenge we have to face all together and to make sure that we face this societal challenge the best we can. Thank you.

Des voix : Merci.

Mme Martin (Andrée) : Question, question! C'est combien de temps, la formation?

M. Boulet : C'est à peu près une année et demie. C'est à peu près 1 200 heures, il y a trois jours en classe puis il y a deux jours au travail.

Mme Martin (Andrée) : O.K.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

M. Boulet : Aïe! Merci beaucoup.

(Fin à 9 h 40)

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