(Huit heures trente-quatre minutes)
Le Modérateur
: Bonjour
à tous. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Vont s'adresser à
vous aujourd'hui Mme Perry Mélançon, porte-parole en matière d'économie et
PME, ainsi que M. Paul St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois.
Mme Perry Mélançon.
Mme Perry Mélançon : Bon matin
à tous. Depuis de nombreuses semaines, mon chef et moi, le Parti québécois
multiplie les efforts de représentation du milieu des restaurateurs, des
petites et moyennes entreprises du Québec qui lancent des cris du coeur au
gouvernement depuis des mois. Et, bien, on a assisté à plusieurs déclarations,
disons, un peu gênantes du gouvernement dans les derniers jours.
Je reprends l'exemple du premier ministre
hier qui disait en mêlée de presse que c'était une question, finalement, de
manque de rigueur des entrepreneurs qui ne veulent pas envoyer, volontairement,
des pièces justificatives, qui fait... qui ralentit, finalement, le traitement
de leur demande. On a aussi le premier ministre, je sortais une de ses
publications du 28 octobre dernier, qui, lui, déclare que la fermeture de
restaurants est malheureusement une situation récurrente, année après année,
qu'il faut regarder l'histoire pour comprendre la situation dans laquelle nos
restaurateurs se trouvent présentement.
Alors, ce manque de sensibilité là du
gouvernement, c'est d'autant plus gênant qu'on ne livre pas la marchandise sur
le terrain, que l'aide n'est pas au rendez-vous, que même encore la ville de
Montréal doit avancer des fonds parce que le gouvernement ne pourra pas
décaisser plus rapidement pour l'enveloppe qui est maintenant épuisée pour les
entrepreneurs de ce secteur-là.
Alors, nous, ce qu'on demande, c'est que
le gouvernement, le ministre de l'Économie vienne aider chaque petite et
moyenne entreprise sur le terrain, comme il a l'habitude de faire avec les
grosses compagnies, qu'il prenne le téléphone et qu'il vienne aider chacun des
cas, chacune des entreprises qui est en grosse difficulté financière et aussi
qu'on s'attaque au cas des zones rouges... des zones jaunes et orange, où on
retrouve également des restaurateurs et des entreprises qui ont des lourdes
pertes financières causées par un achalandage qui est restreint.
Alors, il faut qu'on assouplisse les
critères. On ne peut pas y aller encore, là, avec des MRC qui ont chacun leur
mode de fonctionnement pour donner des prêts. Il faut vraiment assouplir ce
critère-là, élargir aux zones de tout le Québec et que le gouvernement, que le
premier ministre et le ministre de l'Économie soient sur le terrain pour venir
en aide aux entrepreneurs. Voilà.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci, Méganne. Je ne pourrais pas m'empêcher... je ne peux pas m'empêcher de
parler du plan de Noël, un plan qui vient déjà d'être modifié.
Donc, le premier ministre nous convie à un
contrat social et, à peine quelques jours après ce contrat social là, bien,
déjà le gouvernement a changé le contrat. Ou c'est peut-être parce qu'il y
avait des termes écrits en tout petit, à la fin du contrat, qu'il fallait lire.
Mais ce que ça donne comme impression ou, en fait, comme quasi-certitude, c'est
que ce n'est pas un plan, ce plan pour les fêtes, fondé sur la science, fondé
sur une opinion de la Santé publique, pour plusieurs raisons.
La première, c'est que jamais la Santé
publique n'aurait accepté de faire un plan plus d'un mois à l'avance parce
qu'on sait que les données médicales, les données de propagation du virus
changent. Si on regarde la situation de l'Ontario, c'est une situation où le
virus est beaucoup plus fort en ce moment qu'il ne l'est au Québec. Donc, la
situation du Québec est appelée à changer. Si vraiment notre plan sur les fêtes
était fondé sur une opinion de la Santé publique, ça aurait été un plan qui
aurait été fait un peu plus tard, pas autant à l'avance.
Et là, parce qu'on est énormément à
l'avance, bien, qu'est-ce que fait le gouvernement? Bien, il va changer au fur
et à mesure les données, il va changer les conditions dans lesquelles les fêtes
vont se passer. Puis qu'est-ce que ça crée dans la population? Bien, c'est de
la confusion, là. Même moi, mon travail, c'est de suivre puis essayer de
comprendre où s'en va le gouvernement, puis j'ai de la misère à suivre. Si on
ajoute Santé Canada qui, lui, dit autre chose que le gouvernement, ça crée une
confusion très grande. Tout ça parce que le gouvernement ne veut pas rendre
publics les avis de santé publique et ne veut pas se fonder sur la science pour
faire la planification. C'est une décision purement politique.
Une autre preuve de ça, c'est que personne
n'a pensé aux travailleurs qui doivent travailler jusqu'à la vieille de Noël,
personne n'a pensé aux étudiants. Qu'est-ce qui arrive avec le Boxing Day, le
lendemain, quand, après quatre jours de fête où les gens sont en contact, on
s'en va tous au magasin côte à côte pour aller chercher une télévision ou un
ordinateur à 50 % de rabais, là? Clairement, ce n'est pas la Santé
publique qui a planifié Noël. Clairement, c'est François Legault qui voulait
jouer au père Noël au lieu de se baser sur des données scientifiques.
Je ne peux pas non plus m'empêcher de
parler du zèle soudain de tout le monde sur la question de la langue française.
Comme vous le savez, la CAQ a refusé notre motion pour déclarer la situation
d'urgence linguistique au Québec, dans laquelle notamment on demandait le
retrait des projets pour Dawson et pour McGill.
Et là j'espère que tout le monde réalise que
non seulement hier Simon Jolin-Barrette et la CAQ ont fait perdre le temps de
tous les journalistes dans le cadre d'un point de presse qui ne disait absolument
rien, mais c'était le quatrième report officiel de la CAQ. Et là Mélanie Joly,
du Liberal Party of Canada, va déposer un plan pour la langue française avant
la CAQ et Simon Jolin-Barrette. Elle s'engage à déposer un livre blanc. Donc,
ça devrait nous allumer quelques lumières sur le fait que la volonté politique,
à la CAQ, d'agir sur la langue française, elle n'est pas là. Ça fait deux ans
qu'ils procrastinent.
Et on devrait également faire le parallèle
entre Mélanie Joly au Parti libéral et Simon Jolin-Barrette à la CAQ en ce que
les deux disent tout le temps aimer la langue française, font beaucoup de communications
puis de relations publiques, mais, dans les deux cas, il ne se passe rien ou,
pire, on nuit à la langue française. Et, dans le cas de la CAQ, on nuit parce
qu'on refuse de changer d'opinion sur le financement du système anglophone et jamais
on n'aura eu autant d'immigration qui ne maîtrise pas le français à l'entrée.
Donc, il y a vraiment une différence
énorme entre les gestes posés par la CAQ et leur discours. Et en ce qui me
concerne, en ce qui concerne le Parti québécois, tant que Dawson et McGill ne
seront pas retirés du p.l. n° 66 et tant qu'il n'y
aura pas une discussion sur la maîtrise du français à l'entrée, à l'arrivée
pour les immigrants, ce n'est que de la poudre aux yeux, cette discussion-là de
la part de la CAQ.
Et, dernier point, j'ai été très surpris
hier d'entendre François Legault dire qu'il avait un plan. Au salon bleu, il a
répondu à Pascal Bérubé en disant : Oui, oui, à la CAQ, allez voir notre
programme, on a un test uniforme en français pour tous les immigrants, comme
test pour s'assurer que le français est maîtrisé. Moi, je ne sais pas si,
concrètement, vous avez vu quoi que ce soit en ce sens-là, quoi que ce soit
dans le programme, mais clairement il y a vraiment une confusion complète.
En fait, autant pour Noël que pour le
français, on est devant un gouvernement qui improvise, qui fait les choses de
manière brouillonnes et qui s'occupe beaucoup plus des communications que des
gestes concrets.
M. Lavallée (Hugo) : Sur la
question des cégeps, justement, hier, M. Simon Jolin-Barrette a dit : On
étudie la question du cégep, on n'a pas pris de décision. Là, M. Legault a
répété ça en point de presse pour finalement, au salon bleu, dire qu'on
n'allait pas appliquer la loi 101 au cégep, mais peut-être resserrer l'accès
par ailleurs. Bref, qu'est-ce que vous comprenez de la position du gouvernement
sur cette question?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Il n'y a rien à comprendre. J'essaie de suivre une quelconque cohérence, une
quelconque logique de la CAQ en matière de langue française. Il n'y en a pas.
Ils disent constamment qu'ils aiment la langue française puis ils s'en viennent
avec un plan costaud. Il n'y a jamais de plan costaud. Puis concrètement, leurs
gestes, c'est d'angliciser Montréal à travers le financement de Dawson et de
McGill et de s'entêter à amener au Québec le plus grand nombre d'immigrants ne
maîtrisant pas le français à l'entrée, de l'histoire du Québec, plus qu'au
temps des libéraux. Donc, il n'y a rien à comprendre parce que ce qu'ils disent
et ce qu'ils font est complètement contraire, tout simplement.
M. Lacroix (Louis) :
…commencé une phrase, tantôt, en disant que s'ils ne retirent pas du
p.l. 66 le projet de…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ils n'ont pas de crédibilité.
M. Lacroix (Louis) : Alors,
vous allez faire quoi s'ils ne le retirent pas?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, on continue à mettre de la pression puis à dénoncer le fait que c'est un
faux discours. C'est sûr que comme opposition, on peut éclairer la population
sur le fait que la démarche n'est pas honnête, que clairement il y a quelque
chose qui ne fonctionne pas parce que ce n'est pas normal d'annoncer un projet
de loi quatre fois puis de le reporter toujours aux calendes grecques, il
y a quelque chose qui cloche. Mais qu'est-ce qui cloche à l'interne exactement?
Quelle est la dynamique au sein de la CAQ pour qu'on puisse avoir un discours
aussi différent des actions...
M. Lacroix (Louis) : Ma
question, c'est : S'ils ne le retirent pas, vous faites quoi?
Concrètement, dans ce projet de loi là, vous avez des députés à la table…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
On continue à dénoncer.
M. Lacroix (Louis) : Vous
allez juste dénoncer? Vous n'allez pas…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, c'est notre rôle de dénoncer le fait que c'est de la poudre aux yeux, de
mettre de la pression dans l'espoir que la CAQ agisse. Donc, on va continuer de
mettre de la pression puis à éclairer la population sur le fait qu'on est
vraiment devant une opération de communication…
M. Lacroix (Louis) : Mais
mettre de la pression comment?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Comme je le fais ce matin, poser des questions en Chambre, faire des motions.
M. Lacroix (Louis) : Donc, il
n'est pas question de faire de l'obstruction, de filibuster le projet de loi?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non. Notre but, c'est de continuer à poser des questions, faire des motions
jusqu'à tant que la population soit au même endroit que les partis
d'opposition, à savoir qu'on veut plus que de la poudre aux yeux. Je pense que
la pression, dans la population, elle existe déjà. Il y a une prise de
conscience qui est en ce moment présente, qu'on n'avait pas il y a trois mois. Puis,
à force de travail, je pense qu'on va faire entendre raison au gouvernement.
M. Laforest (Alain) : ...vous
avez remis en question la crédibilité du directeur national de la santé
publique. Vous n'avez plus confiance en lui, là, c'est ce que je comprends.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, je n'ai pas remis en question sa crédibilité. J'ai dit clairement...
M. Laforest (Alain) : ...vous
avez dit : François Legault, c'est le père Noël, la Santé publique
n'aurait jamais accepté ça. Il était assis à côté de lui quand il l'a dit.
Donc, vous le remettez en question, là. Vous n'avez plus confiance en lui, là.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, je remets en question le gouvernement qui est un gouvernement de
communication, au lieu de suivre les avis de santé publique. Parce que si
c'était basé...
M. Laforest (Alain) :
...santé publique était assis à côté de lui. Il va l'écouter. Il se retourne toujours
vers lui. Donc, vous ne lui faites plus confiance. Dr Arruda fait de la politique,
pour vous, là.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non. Dr Arruda est contraint de suivre la directive politique parce que le
gouvernement s'entête à prendre des décisions politiques au lieu de prendre des
décisions sur une base scientifique. Donc, je me mets à la place du
Dr Arruda... Puis, vous vous souvenez, j'ai fait un point de presse un peu
plus tôt, il y a quelques semaines, pour dire : Amenez plus de
scientifiques dans la cellule de crise, de grâce, il est tout seul. Clairement,
il n'est pas entendu par le gouvernement, qui préfère faire de la politique. Puis
là, dans ce cas-ci, c'est certain. Parce que comment, sur une base
scientifique, on aurait pu prendre une décision sur Noël, plus d'un mois à
l'avance, alors qu'on n'a pas les données puis l'évolution de la pandémie?
M. Laforest (Alain) : ...plus
confiance à la direction de la santé publique, là.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ce n'est pas par rapport à la Santé publique, c'est...
M. Laforest (Alain) : ...fait
de la politique, c'est ça que vous dites, là.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non. Je pense que la Santé publique donne les meilleurs avis, mais que le gouvernement
ne prend pas ses décisions en fonction des avis de santé publique. Il prend ses
décisions en fonction de ce qui est opportun sur le plan politique. Puis, malheureusement,
bien, ça, c'est la responsabilité du gouvernement, qui devrait rendre publics
les avis puis suivre la science.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Le
lendemain de l'annonce, vendredi, il y a eu un briefing technique dans lequel
il n'y avait pas... c'étaient des gens de la Santé publique. Et la Santé
publique, ce n'est pas juste Dr Arruda, là, c'est toute une équipe, là. La Santé
publique, ils ont expliqué avec plus de détail et des raisonnements
scientifiques l'annonce de la veille du gouvernement. C'est vous... Est-ce que
vous considérez que vous entretenez un peu de confusion, en ce moment, avec
votre message ce matin? C'est-à-dire que...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Pourquoi?
M. Pilon-Larose (Hugo) : Bien,
la Santé publique a donné son avis, et vous dites : Elle ne l'aurait jamais
fait un mois d'avance. Ils l'ont fait.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Comment expliquez-vous que plus d'un mois à l'avance on prend une position
ferme sur comment gérer Noël, alors qu'on n'a pas les données sur les
infections, au Québec, qui vont avoir cours durant les fêtes? Comment expliquer
qu'on n'a pas pensé à planifier le sort des travailleurs qui travaillent
jusqu'à la veille de Noël, le sort des étudiants qui ont des examens pendant la
période de retrait, le sort du «Boxing Day»? Comment expliquer qu'il y aurait
un tel niveau d'absence de planification, si ce n'est qu'il y a une part de
pression politique pour rapidement donner des réponses à la population puis
bien paraître sur le plan politique? Je trouve ça inexplicable qu'on n'ait pas
planifié ces éléments-là.
M. Lacroix (Louis) : ...la question
de mon collègue est excellente. Puis c'est vrai, ce qu'il dit, la Santé
publique, vendredi matin à 11 heures, a fait une séance de breffage
technique qui a duré une heure et quart, dans laquelle ils nous ont expliqué
scientifiquement, là, comment fonctionne le virus, quelle est sa façon de...
son mode de transmission, quelles sont les périodes où tu commences à avoir des
symptômes, tu n'as pas de symptôme, asymptomatique...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, j'ai tout vu ça.
M. Lacroix (Louis) : Bon,
alors ils nous ont tout dit ça, là, puis là... Parce que deux phrases auparavant,
là, vous avez dit que le gouvernement prend des décisions sans se soucier des
avis de la Santé publique, alors que la Santé publique, le lendemain, nous a
dit : Voici pourquoi on a recommandé ça au gouvernement.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, je comprends votre point, mais moi, je vous réponds : Comment
expliquer alors que, trois jours après la Santé publique, le gouvernement a déjà
changé de position? Ils sont venus nous dire qu'il y avait quatre jours de
liberté, puis, trois jours après l'avis de la Santé publique, qui serait l'avis
scientifique sur lequel tout le monde se base, on a déjà changé de point de vue
puis on a déjà changé de règle.
M. Lacroix (Louis) : ...pas d'accord
qu'ils soient encore plus sévères que la Santé publique?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, ce que je dis, c'est : Clairement, il y a du politique plus qu'il y a
du scientifique dans la détermination des règles entourant Noël. Puis on n'a
pas fini, à mon avis, parce que, si jamais les données statistiques changent et
évoluent, j'ai l'impression qu'on va avoir d'autres changements. Puis je
comprends que le slogan de la CAQ, aux élections, c'était : Changement,
mais on n'est pas obligé d'être dans le changement de cap à chaque trois,
quatre jours. Et malheureusement c'est là-dedans qu'on est.
Et, quand on parle de confusion, bien, ça
crée une confusion dans la population à savoir à quoi s'en tenir. Et je
questionne à nouveau la raison pour laquelle le gouvernement aurait mis ses politiques
de l'avant sur la période des fêtes plus d'un mois à l'avance, alors que les
données ne sont pas là pour le mois de décembre. On est toujours en novembre.
M. Lavallée (Hugo) :
Concernant la ventilation dans les écoles, on voit...
Une voix
: ...
M. Lavallée (Hugo) : C'est
sur le même sujet. Concernant la ventilation dans les écoles, on voit ce matin
une étude qui a été réalisée, là, donc, incognito par des enseignants dans des
écoles, qui démontre, je pense, que dans 75 % des cas la ventilation n'est
pas adéquate? Qu'est-ce que le gouvernement doit faire?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, écoutez, c'est comme pour les climatiseurs dans les CHSLD. C'est qu'on
sait que c'est une tâche à faire. Dans le cas du Parti québécois, Véronique
Hivon parle de ça depuis le printemps dernier. Ça a été repris par tous les
partis d'opposition. Donc, le sujet de la qualité de l'air dans les écoles est
discuté depuis des mois, c'est tout simplement que la CAQ n'est pas prête, n'a
pas fait le travail. C'est le même pattern que lorsque la CAQ, quand arrive
l'été, nous dit : Ah! c'est vrai, les climatiseurs dans les CHSLD. Comme
si c'était une nouvelle. On a le débat à chaque année, puis le travail ne se
fait pas. Donc, c'est à nouveau le grand écart à la CAQ entre ce qu'ils disent
puis ce qui se passe. Et, dans le cas de la ventilation, la CAQ aurait dû s'en
occuper, mettre les machines qui font en sorte que la qualité de l'air est
suffisante. C'était de l'information qui était disponible depuis le printemps
dernier.
Le Modérateur
: On va
passer en anglais, s'il vous plaît...
M. Larin (Vincent) :
...Mme Perry Mélançon. Concernant M. Fitzgibbon, Mme Mélançon,
vous avez parlé entre autres, bon, des propos de M. Legault hier qui
affirme que les restaurateurs ne veulent pas donner copie de leur bail. Puis là
on a eu l'exemple de M. Fitzgibbon qui, apparemment, a le temps d'insulter
des actionnaires de Nemaska Lithium sur LinkedIn. C'est quoi, selon vous...
votre jugement de l'attitude du gouvernement Legault à l'égard des
entrepreneurs puis des investisseurs? Est-ce que c'est un gouvernement
d'entrepreneurs de façade?
Mme Perry Mélançon : De façade
ou d'élite, là, il faudrait s'entendre là-dessus, mais c'est clairement un
manque de sensibilité, un manque d'empathie, là, flagrant. Moi, je suis gênée,
là, de voir des déclarations comme ça, publiques, d'un ministre, là. C'est
épouvantable, les réponses qu'on a eues du ministre sur sa gestion de la crise
économique.
Si j'étais restaurateur, là, ce matin, là,
je me sentirais carrément abandonnée par le gouvernement de la CAQ qui,
finalement, nous dit quasiment que c'est de façon volontaire qu'on a des
embûches, que le processus est lourd, que la bureaucratie derrière ça, bien,
c'est parce que les entrepreneurs ne veulent pas envoyer d'états financiers qui
fait que l'argent n'est pas au rendez-vous.
Bien, c'est au gouvernement de s'assurer
que ce soit facile et accessible pour eux de faire des demandes. Des
formulaires de 60 pages, ce n'est pas normal. Ce n'est pas normal non plus
que, dans chacune des MRC, on ait notre façon de fonctionner, des cautions
personnelles qui soient demandées. C'est trop lourd, on le dit depuis des
semaines, et il n'y a pas eu de mise à jour du programme. Pourquoi on n'arrive
pas avec un programme 2.0 qui peut plus facilement donner accès à cet
argent-là? Est-ce que c'est finalement un manque de volonté de la décaisser? Il
faut se la poser, cette question-là.
Le Modérateur
: On va
passer en anglais, s'il vous plaît.
Mme Senay
(Cathy) :Mr. St-Pierre
Plamondon, Québec solidaire is saying today that the extension of Dawson
College should not be included in bill 61, as you're asking as well.
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : 66.
Mme Senay (Cathy) : 66 now. But it seems to me that what Québec Solidaire is now saying
is that it creates a two-tier system, following Radio-Canada's... this morning,
it creates a two-tier system between CEGEPs, francophones and anglophones, on
the island of Montréal. You want to continue to raise awareness among the
population. How would you do that since, for some students, it is important to
study in English for the future of their studies?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Well, it's all the matter of where the money goes.
So, there are needs within the French-speaking system, there might be needs as
well within the English-speaking system. But, if you see that there are more
places on the island of Montréal, in the English system, than there is in the
French system, well, it is the responsibility of the Government to get funding
to the French system so that it better represents the space, demographically
speaking, that the French language has in Montréal, but also the space that it
should take if we are to uphold the French language as a common language.
And therefore it's
obvious to me that what the Legault Government should do if they are serious
about doing something for the French language in the region of Montréal is to
take the funding that currently goes to Dawson and McGill and put it in the
French system so that we have more places within the French system. Because the
tendency right now is to have more and more places within the English speaking
system. And that has a strong impact on whether or not the French language can
be used as a common language in Montréal.
M. Authier (Philip)
:
But don't you think that some Francophones, some young Francophones are going
to want to go to the English system because they feel that it's a better
education, they get two languages and they'll be better equipped for the real
world?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Yes.
M. Authier (Philip)
:
So, do we need to preserve both systems or not?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Of course, we need to preserve both systems because,
in my mind, there is no doubt that there is a guaranteed right for English
speaking Quebeckers to continue their education in English. So, that's not
where the debate is. Where the debate is : there's a lack of space in the
French system, so you should be funding more places in the French system. And
that's not what the Government is doing. The Government is doing the exact
opposite. So, that's where the debate is.
I think the social
contract in Québec is that there are English speaking Quebeckers and French
speaking Quebeckers, we want those proportions to stay stable so that nobody
feels insecure. And what we're seeing right now from Stats Canada is that those
proportions are changing, and so we shouldn't fund
those changes even more by not doing anything about the lack of places within
the French-speaking system and encouraging even more places in the
English-speaking system. By next year, there will be more places in the
English-speaking CEGEP system than within the French-speaking system. So, it's
obvious to me that we need to just adjust the funding and try to balance it so
that everyone is OK.
Mme Senay (Cathy) : The CAQ... well, Premier Legault said in the question period that he doesn't intend to
include CEGEPs in Bill 101. You go back to Radio-Canada's... this morning, the proportion of students who goes to anglophone
CEGEPs in Montréal are
Allophones for most of them.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Are what?
Mme Senay (Cathy) : Allophones.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Yes.
Mme Senay (Cathy) : So, what do you do?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Well, the transfer, that is the
issue. When we say that there is a linguistic transfer of 45% of Allophones towards the English language, which is unseen in any
other country in the world... Like, if you're in Ontario and you're an
Allophone, 95% of the chances are that you're going to learn English, the
common language of Ontario, same thing in France, same thing in Denmark. It's
only in Québec, because of the large influence of the English language within
North-America, it's only in Québec that you'll have such a strong transfer. And
that is why you have to fund the French system. You need to have places in the
French system so that Allophones continue their education in French, achieve a
mastery of the French language that is sufficient to get a job in French, and
so on.
So, that is where the
issue lies. And that is why also the Parti québécois says : We should have
all our economic immigrants with the mastery of French before they arrive in
Québec, because it would simplify a lot of the debates we have right now.
Because of course, like, the demographic changes are due to the fact that many
Allophones right now do not end up learning the French language over five, six
years. There are stats that 90%... that's the Vérificatrice générale, 90% of
those who take the French course will not achieve a level that is sufficient to
be fluent. So, there is really an issue there, and we need to react.
Le Modérateur
:
Dernière question.
Mme Fletcher (Raquel) : You studied in English. Did you feel like your education was more
valuable in English than in French? Why did you make that decision?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Well, it's important to say that my program at McGill was a
civil law and common law program, all the classes and all my exams were in
French, except for the one year in common law. So, like, to say that my
education was in English... Because it is was a debate over the social media.
To say that my education was in English is not an accurate reflection of what
happened. I studied in Danish for one year after my Secondary, then I did two
years at Grasset, in French, then I had three years, most in French, and one
year in English at McGill, in my Law degree. And
I traveled, so I ended up in
Sweden, Bolivia, Belgium. So, I have nothing against learning...
Mme Senay (Cathy) : I'm sorry, but in your book you talk about your studies at the
university level, saying that you studied in English and you're not a perfect
candidate to become the leader of the PQ.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : I don't understand.
Mme Senay (Cathy) : In your own book, you talk about your studies at...
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : I'm not the typical.
Mme Senay (Cathy) : Yes.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Yes, I'm not the typical, so far.
Mme Senay (Cathy) : I mean that you put the emphasis of you studying in English at
McGill or at one of the most prestigious universities in the UK. So, you put
that in your own book, that you made that statement to state in English...
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : We need to look at the book together.
Because what I say is my profile, in terms of where I studied, is not the
typical profile for an independentist or a PQ leader. But, in terms of
language, the fact is I studied in Swedish, Danish, I learned Spanish in
Bolivia because I was a lawyer there, like... So, I encourage all Quebeckers to travel to learn as many
languages as possible. And that's a very separate issue, different issue than
the issue of determining where the funding goes and what's the impact on...
globally, in Québec, what are
the linguistic dynamics. It's different subjects.
Mme Fletcher (Raquel) : But you're having a debate about the value of a French education,
and you chose to study in the UK. You could have chosen to study in Paris, for
instance.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Yes, but I chose to study in Denmark,
so I value Danish, and I chose to study in Sweden...
Mme Fletcher (Raquel) : ...
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Well, you're making a link...
Mme Fletcher (Raquel) : I just want to know if you feel like you had a more valuable
education having studied in English as opposed to French, having gone to the UK
as opposed to having gone to France. Do you feel like it was better?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : I oppose the question, I oppose the
question... You are trying to make a comparison between the value of studying
in French and the value of studying in English. The answer of the obvious...
Mme Fletcher (Raquel) : No, I want to know your opinion. Do you feel like there's more
value studying in English than studying in French?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : There's just value studying. And then
you can study in many languages, and I think people should be encouraged to
learn as many languages as possible. But that doesn't change the real debate
right now : How do we set laws and funding of our education system so that
we uphold the French language as a common language? And those are two separate
issues.
If young Quebeckers want to travel and learn languages
or get experiences in England, France, Belgium, Sweden, I mean, they're more
than welcome to do that, and it's a good learning. But it has nothing to do
with the current funding debate that we have, whereby we're financing the
English-speaking CEGEP system, knowing that we're lacking spaces in the French
system and knowing that the proportions are not reflecting the population and the linguistic challenges that we have.
Le Modérateur
:
Très bien. Dernière question.
Mme Fletcher (Raquel) : ...my question : Is there more value studying in English?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : The question doesn't make sense. Studying makes… Respectfully submitted, I don't understand the question. I studied in many languages. All
of those studies are equally valuable. So, the issue is not to determine
whether an education in one language versus in another language has more or
less value. The question is :
What should be the common language in Québec and, based on that answer, what should be the rules of funding of our
system to ensure that we have a common language, as a… the French language as a
common language in Québec?
That's two topics in…
Le Modérateur
: Merci.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Thank you.
(Fin à 9 h 1)