(Onze heures vingt-neuf minutes)
M. Fortin :Aujourd'hui, on a mis de l'avant une situation qui continue à
perdurer, là, dans plusieurs des hôpitaux en région du Québec au cours des
dernières semaines, au cours des derniers mois, au cours de presque les
derniers huit, neuf mois, là. On a entendu des situations où il y avait des
bris de service à La Pocatière, à La Sarre, à Gaspé, à
Sainte-Anne-des-Monts, à Maniwaki, à Pontiac, un peu partout dans les hôpitauxruraux, les hôpitaux régionaux du Québec. Et cette situation-là, elle
continue de se produire et elle va continuer de se produire tout au cours de
l'été. Déjà, il y a des bris de service en chirurgie qui sont annoncés, entre
autres à La Pocatière, au cours des prochaines semaines. Et on sait qu'il
va y en avoir d'autres inévitablement au cours de la période estivale.
Malheureusement, malheureusement, en mars,
donc, il y a environ 84 jours déjà, la ministre nous avait dit : J'ai
une solution, je vais signer une entente avec la Fédération des médecins
spécialistes du Québec dans les prochains jours. Bien, ça fait 84 jours
qu'on attend ce prochain jour-là, ça fait 84 jours que cette promesse-là,
cet engagement-là, de la part de la ministre, n'est toujours pas rempli.
Aujourd'hui, aujourd'hui, on sent que le gouvernement
et la Fédération des médecins spécialistes sont aux antipodes. La Fédération
des médecins spécialistes s'est permis de dire, en fin de semaine... Parce que
la ministre lui donne toute la latitude qu'elle veut, jamais la ministre ne
s'est prononcée contre la Fédération des médecins spécialistes ou un autre
groupe. En fait, jamais la ministre n'ose interpeler négativement qui que ce
soit, alors la Fédération des médecins spécialistes s'est permis de dire, en
fin de semaine, qu'ils voulaient fermer, qu'ils considéraient fermer des blocs
opératoires en région. Pour quelqu'un qui habite en région, d'avoir un bloc
opératoire chez eux, près de chez lui, avec des chirurgiens disponibles, c'est
rassurant. Ça mène à des situations, si jamais on ferme des blocs opératoires
en région, où il pourrait y avoir des drames, et c'est ça qu'on veut éviter à
travers tout ça. Il y a eu des situations, déjà. On a vu des dames qui ont
accouché en bordure de route au cours des derniers mois. C'est des situations
qu'il faut à tout prix éviter. Ces gens-là ont droit aux services en région
comme n'importe quel autre citoyen du Québec.
Mais les solutions que la ministre met de
l'avant, c'est toutes des solutions à la pièce. Ce qu'elle nous dit, c'est :
Je vais régler l'enjeu une fois qu'il y a un problème. Donc là, à Amqui, on a
découvert qu'il y avait un problème, il y a eu découverture, la ministre nous
trouve un enjeu ou une solution qu'elle va appliquer au mois de septembre.
C'était la même chose dans Charlevoix, c'était la même chose à La Sarre :
on attend que les problèmes arrivent, et ensuite on trouve une solution
temporaire, une petite solution pour régler la situation, mais sans régler
l'enjeu général, sans régler le vrai problème derrière tout ça. Et pourtant la
ministre a tous les pouvoirs pour le régler, elle peut signer une entente avec
les médecins spécialistes pour qu'il y ait des chirurgiens en région, pour que
ces services-là soient assurés aux citoyens. Elle peut utiliser les pouvoirs
qu'elle a déjà pour forcer les médecins, pour s'assurer que les médecins sont
en région, ils ne sont pas uniquement en ville, et que le citoyen, lui, n'a pas
toujours à se déplacer vers la ville pour avoir le service auquel il a droit.
Mais, aujourd'hui, dans notre question...
dans sa réponse, on se serait attendu que la ministre, dans sa réponse, nous
donne plus de précisions, nous donne des assurances ou, à tout le moins,
dénonce les propos de la Fédération des médecins spécialistes qui dit qu'on est
prêts à fermer des blocs opératoires en région. Jamais la ministre ne nous a
dit : Il n'y aura pas de fermeture. Jamais la ministre n'a dénoncé les
propos de la Fédération des médecins spécialistes du Québec, et jamais la
ministre n'a trouvé, jamais la ministre n'a identifié une seule solution pour
s'assurer que des bris de chirurgie, des bris de service en chirurgie, il n'y
en ait plus en région. Aujourd'hui, là, la ministre a continué de dire :
Nous, on veut collaborer. Bien, il est temps d'utiliser les pouvoirs qu'elle a.
Son approche a ses limites, et, de toute évidence, ça paraît aujourd'hui. Il y
a des citoyens qui, parce que la ministre ne veut pas utiliser ses pouvoirs,
parce que la ministre tient absolument à une approche qu'elle dit collaborative,
mais qui est plus passive qu'autre chose, qui est presque nonchalante, il y a
des citoyens qui n'auront pas droit aux services auxquels ils devraient en tout
temps avoir droit chez eux, en région. Merci.
(Fin à 11 h 33
)