(Huit heures vingt-trois minutes)
M. Legault
: Oui. Bien,
écoutez, ce matin, on voit que les tentacules de la corruption libérale sont partout
au Québec. C'est le bout du bout, là. On apprend que même la commission qui
était responsable d'enquêter sur la magouille était faite dans un édifice qui
appartient à un des bénéficiaires de la magouille.
Donc, on a regardé le bail qui a été payé par
la commission Charbonneau. On s'est rendu compte que le bail de la commission
Charbonneau a été payé à 40 $ du pied carré. 40 $ du pied carré au
500, René-Lévesque, là, il faut avoir visité l'endroit pour savoir que ça ne
vaut pas ça. Ça vaut maximum 28 $ du pied carré. Donc, ça veut dire que la
commission Charbonneau a payé 40 % de trop pour son loyer.
Donc, si vous appliquez ça sur un loyer qui
a été payé 3,5 millions, ça veut dire que les Québécois se sont fait avoir
de 1,5 million pendant la commission Charbonneau. C'est quand même
incroyable, là, comme information puis comme tentacules, là, des libéraux qui
vont partout, partout, puis qui ne se sont même pas gênés d'agir pendant la
commission Charbonneau.
Le ministre des Finances a annoncé hier qu'il
y aurait une vérification de tous les baux puis les contrats à la SIQ. Par
contre, il nous a dit que ces vérifications auraient lieu seulement jusqu'en
2012. Or, on a déposé en Chambre des contrats d'entretien signés avec M.
Gantcheff, entre autres en 2015 et en 2016. Donc, je demande au ministre des
Finances d'étendre la vérification de tous les contrats signés avec M.
Gantcheff jusqu'à ce jour. Et d'ailleurs, dans la motion que les libéraux
semblent vouloir appuyer, dans le deuxième paragraphe, c'est bien clair qu'on
demande que tous les baux, tous les contrats soient analysés jusqu'en 2016,
donc pas jusqu'en 2012.
L'autre chose aussi, c'est qu'il y a une
urgence d'agir. Je comprends que la Vérificatrice générale va faire son
travail, ça va prendre un certain temps, mais ça n'empêche pas les
gestionnaires de gérer. Comment se fait-il que M. Leitão n'est pas capable de
dire à ses gestionnaires, là : Pouvez-vous regarder dès maintenant les
contrats qui ont été signés avec M. Gantcheff? Et s'il y a de semaines. Il ne
faut pas attendre le rapport de la Vérificatrice générale.
Donc, je conclus en vous disant qu'on a
encore la preuve ce matin que le ménage n'a pas été fait par le Parti libéral
de M. Couillard, puis je pense que le 5 décembre, que ça soit à Saint-Jérôme, à
Longueuil, à Verdun ou dans Arthabaska, Victoriaville et compagnie, les
Québécois ont la chance, là, d'envoyer un message très clair au gouvernement
libéral. Il faut donner une leçon aux libéraux de dire : C'est assez, la
corruption libérale.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. On va commencer la période de questions. Alain Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) : Oui.
Sur un autre sujet, M. Legault, ce qui se passe actuellement à Val-d'Or,
l'observatrice indépendante vient de dire sur les ondes de LCN qu'elle est
surprise qu'il n'y ait pas eu d'accusation qui ait été déposée.
M. Legault
: Oui. Bien,
écoutez, moi, là, aujourd'hui, je suis de tout coeur avec les victimes qui, de
façon difficile, ont dénoncé les policiers. Je veux lire le rapport avant de
porter quelque jugement que ce soit. Il semble qu'il va être déposé demain.
Moi, j'aurais aimé, là, tant qu'à avoir des fuites, que tout le monde ait le
rapport dès maintenant, mais je veux lire le rapport avant de le commenter.
M. Laforest (Alain) : Sauf
que l'observatrice indépendante parle de racisme. Elle dit qu'elle est surprise
qu'il n'y ait pas eu d'accusation, puis il semble qu'il n'y aura pas
d'accusation. Est-ce que vous trouvez que c'est de nature à créer des tensions,
ce qui se passe actuellement à Val-d'Or, là?
M. Legault
: Bien,
écoutez, il faut continuer, au Québec, de lutter contre le racisme. C'est une
opportunité qu'on a, mais, encore une fois, je veux lire le rapport puis
inquiétez-vous pas, quand je vais l'avoir lu, on va se dépêcher, là, de le
commenter, parce que, oui, moi, je suis aujourd'hui de tout coeur avec ces
victimes, là, qui ont eu des agressions sexuelles et puis qui s'attendent à ce
qu'il y ait des changements dans nos façons de faire.
Donc, je veux lire le rapport. J'ai de la difficulté
moi aussi à comprendre. Je suis surpris, mais je veux lire le rapport, là.
M. Laforest (Alain) : Mais
au-delà de ça, au-delà du rapport, là, bon, vous avez entendu M. Picard, vous
avez entendu les femmes autochtones, on a une observatrice indépendante qui y
va de commentaires. Est-ce que ça, ce n'est pas un foyer qui risque de
dégénérer? C'est un peu ça, la question que je vous pose.
M. Legault
: Bien, il
faut que le gouvernement prenne des mesures pour lutter contre le racisme,
contre ces formes d'agressions sexuelles. Bien, maintenant, pour ce qui est exactement
du rapport, je veux le lire avant de le commenter.
La Modératrice
:
Philippe-Vincent Foisy, Cogeco.
M. Foisy (Philippe-Vincent) :
Sur le même sujet, Mme Lafontaine, hier, disait, dans son rapport, que
l'enquête du SPVM a été impartiale et elle ne voit aucun problème dans l'enquête
du SPVM par rapport aux policiers de la Sûreté du Québec. Est-ce que ça, au
moins, ça vous rassure dans les propos de l'observatrice indépendante par
rapport à l'enquête?
M. Legault
: Bien,
c'est le commentaire d'une personne. C'est effectivement préoccupant d'entendre
ce genre de commentaire, c'est surprenant, mais, en même temps, je ne peux pas
le commenter tant que je n'ai pas lu le rapport.
M. Foisy (Philippe-Vincent) :
Oui, mais son rapport à elle, elle dit que l'enquête est impartiale, a été bien
faite. Est-ce ça, au moins, ça peut rassurer?
M. Legault
: Bien, écoutez,
c'est le commentaire d'une personne. Moi, j'aimerais lire le rapport puis voir effectivement
sur quelles bases on fonde ce genre de conclusion.
M. Foisy (Philippe-Vincent) :
Et vous dites que le gouvernement doit lutter contre le racisme. Que doit
faire, concrètement, maintenant, le gouvernement quand on voit ce genre de situation
là? Est-ce que c'est une autre commission d'enquête? Est-ce que c'est une
commission parlementaire? Est-ce que c'est... Comment, concrètement, là?
M. Legault
: Oui, bien,
commençons par voir ce qu'il y a dans le rapport, qu'est-ce qu'on a examiné,
qu'est-ce qu'on a noté. Je pense bien que le rapport ne va pas être noir sur
blanc, là, il doit sûrement avoir des zones grises, et c'est dans ces zones
grises, là, où il faut agir, mais, encore là, on a quelqu'un qui a mis un
certain temps à faire un rapport, à étudier le problème. Avant de lancer toutes
sortes de solutions, là, il faut voir exactement la description du problème.
La Modératrice
: Simon
Boivin, Le Soleil.
M. Boivin (Simon) : Bonjour,
M. Legault. Quand vous parlez de l'édifice dans lequel a eu lieu la commission
Charbonneau, il a fallu que quelqu'un, quand même, signe un bail temporaire
avec l'édifice de M. Gantcheff. Est-ce qu'il faut aller voir si la personne qui
s'occupait de réserver des locaux peut avoir un intérêt là-dedans? Qu'est-ce
qui... Il faut qu'il y ait des gens qui ne se soient pas informés du prix du
pied carré pour aller chercher quelque chose qui est aussi...
M. Legault
: La
question que tous les Québécois se posent aujourd'hui, là, c'est : Est-ce
que Fava, Rondeau et Bartlett ont eu une cote, même sur le loyer de la
commission Charbonneau? C'est ça que les gens se demandent aujourd'hui. On a
payé 3,5 millions, puis ça valait 2 millions. Donc, pourquoi on a
payé 1,5 million de trop pour la location des locaux de la commission
Charbonneau? Il faut avoir du front tout le tour de la tête. Moi, je dis :
Les libéraux, là, sont partout, ne sont pas gênés. Même pendant la commission
Charbonneau, ils ont fait payer les Québécois 1,5 million de trop. Ce n'est
quand même pas rien, là.
M. Boivin (Simon) : Monsieur,
est-ce que vous demandez à ce qu'il y ait une vérification spécifique sur qui a
pris les engagements au nom de la commission pour...
M. Legault
: Bien oui.
Nous, on demande à ce que tout ce qui a été signé, là, que ça soit des contrats
d'entretien, des baux, la vente des immeubles, tout ce qui a été fait avec M.
Gantcheff, là, jusqu'à ce jour, pas jusqu'en 2012... Pourquoi les libéraux
veulent arrêter en 2012? Parce qu'ils veulent montrer que, sous l'ère de M.
Couillard, il ne s'est rien passé avec M. Gantcheff? Moi, je veux savoir ce qui
a été signé avec M. Gantcheff sous l'ère du pur M. Couillard, là. Je veux le
savoir.
La Modératrice
: Merci.
Hugo Lavallée, Radio-Canada.
M. Lavallée (Hugo) : Bonjour,
M. Legault. Concernant un autre dossier, celui de Muskrat Falls, on a entendu
hier le ministre Arcand dire qu'il était ouvert, semble-t-il, à un nouveau deal,
entre guillemets, avec Terre-Neuve... pas Muskrat Falls, pardon, Churchill Falls.
Je m'excuse. Et, par la suite, M. Fournier a tempéré un peu les propos.
Qu'est-ce que ça vous inspire, cette tergiversation?
M. Legault
: Bien,
écoutez, moi, d'abord, là, quand je vois comment le gouvernement de M.
Couillard a négocié avec Bombardier, là, je suis inquiet de savoir que c'est le
même gars qui va aller négocier avec Terre-Neuve, très, très inquiet. On a eu
des jugements en notre faveur dans le dossier de Churchill Falls. Donc, cet
argent-là est dans nos poches jusqu'en 2041, donc on n'a pas à donner un sou à
Terre-Neuve.
Maintenant, si on peut les dépanner dans
Muskrat Falls, moi, je suis ouvert à ça, là, qu'on les aide et puis au bénéfice
des deux partis, mais je suis très, très nerveux de savoir que c'est le bon Dr
Couillard qui va aller négocier ça avec Terre-Neuve.
M. Boivin (Simon) : Mais
est-ce que ce n'est pas même dangereux d'évoquer une réouverture de cette
entente-là que vous-même avez faite durant le week-end, alors justement qu'il y
a une demande d'appel à la Cour suprême qui a été faite, qu'il y a un processus
judiciaire qui va vraisemblablement se poursuivre?
M. Legault
: Écoutez,
si c'était moi qui négociais avec Terre-Neuve, là, je ne serais pas inquiet,
là, puis je vous garantis qu'on sortirait de là avec plus d'argent dans nos
poches qu'on en a actuellement. Mais, avec M. Couillard, oui, ça m'inquiète un
peu d'entendre des choses comme ça.
La Modératrice
: Merci.
Charles Lecavalier, Le Journal de Québec.
M. Lecavalier (Charles) :
Bonjour, M. Legault.
M. Legault
: Bonjour.
M. Lecavalier (Charles) : Il
semble que, selon certaines demandes d'accès à l'information, le gouvernement
du Québec sait depuis 40 ans qu'il n'y a pas d'obstacle géologique, là,
qui empêcherait la construction d'un troisième lien à Québec.
Est-ce que vous pensez que le gouvernement
a tout dit quand il a commandé une étude pour justement vérifier si c'était
possible de faire un tunnel, en invoquant une fameuse faille, s'il y avait des
études des années 70 qui démontraient qu'il n'y en avait pas de problème?
M. Legault
: Bien,
écoutez, le Parti libéral, pendant la campagne électorale il y a deux ans et
demi, a dit qu'il voulait regarder pour faire une étude sur un troisième lien.
Là, il nous sort ça, là, goutte à goutte, à travers les mois, et puis on en
apprend un petit peu plus, mais, à un moment donné, pourquoi ce manque de
transparence de la part des libéraux, puis pourquoi les libéraux se traînent
les pieds, puis pourquoi les libéraux évoquent des fausses excuses, comme une
possible faille, alors qu'il savent depuis 40 ans qu'il n'y en a pas? Il y a
plein de questions, là, qu'on doit poser à Laurent Lessard.
M. Lecavalier (Charles) : Sur
la commission Charbonneau, je voulais savoir, quand vous dites que les Québécois
ont payé trop cher, quand vous évaluez le pied carré, je pense, à 28 $ du
pied carré…
M. Legault
: Le marché
est à 28 $, et ils ont payé 40 $ du pied carré. Puis je vous invite à
aller visiter, là…
M. Lecavalier (Charles) : C'est
une évaluation…
M. Legault
: Pardon?
M. Lecavalier (Charles) : C'est
une évaluation qui a été faite par qui, ça? C'est…
M. Legault
: Bien, une
firme. On a consulté Devencore mais, bon, il faut connaître un peu le
centre-ville de Montréal, là. Le 500, René-Lévesque, là, ce n'est pas un
édifice de catégorie A, là. Allez voir ça, c'est là qu'est aussi la Fédération
des chambres de commerce du Québec, là, donc Mme Bertrand et compagnie, mais…
puis la patente à Marcel Aubut aussi, cadeau de Jean Charest. Mais, allez
visiter l'immeuble, vous allez voir, là, ça ne vaut pas 40 $ du pied
carré, là, c'est clair.
La Modératrice
: Merci.
Une dernière question en français. Alain Laforest.
M. Laforest (Alain) : Juste
une petite dernière, là, concernant le rapport Laberge, hier, une infirmière
pour 175 patients dans les CHSLD…
M. Legault
: Je n'ai
pas pris connaissance du rapport, pour être bien honnête, là, mais ça me semble
peu, oui.
M. Laforest (Alain) : C'est-u
inquiétant?
M. Legault
: Bien,
écoutez, une infirmière pour 175, il me semble que ça n'a pas de bons sens.
J'ai de la misère à croire même que ça soit vrai, mais bon, je n'ai pas vu le
rapport, j'avoue.
La Modératrice
:
Questions en anglais. Maya Johnson, CTV.
Mme Johnson (Maya) : Good morning, Mr. Legault. I actually wanted to ask you about that
same case we read in La Presse this morning that one nurse was
responsible for 175 patients and, as a result, one of those patients was given
an overdose.
M. Legault
:
It looks like a very, very low ratio, but I would like to study the report
before. But think about it, one nurse per 175 patients, it doesn't make sense.
Mme Johnson (Maya) : On another topic, regarding the allegations in Val-D'Or and the
fact that, apparently, there won't be charges against police officers, the
independent overseer of the investigation says that police did their job, they
did it fairly, but she suggested there is an issue with systemic racism when it
comes to the SQ and their dealings with Native women. How do you feel about
that statement?
M. Legault
:
Of course, this morning, I think about those women who
showed a lot of courage, but I want to read the report before giving any
comment. It's surprising, but I want to read the report and I hope… Why do they
table the report on a Friday again? We are here Tuesday, Wednesday and Thursday,
and the Liberal Government
table the report on a Friday. Why is that? Why don't they want that we have all
the information in order to give you our comments? Right now, we don't have the
report, so it's surprising, that's they only thing I can say.
Mme Johnson (Maya) : Do you think that allegations of systemic racism go too far?
M. Legault
: I don't like the word «systemic». I don't think there is a system,
but of course, there is still a lot to do to fight against racism.
La Modératrice
: Merci. Raquel Fletcher, Global.
M. Legault
: Good morning.
Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. Are you insinuating that the Liberal
Government is trying to hide what is in that report
that they are tabling on Friday?
M. Legault
: How come some people have some information, and we don't have the
report. Right now, I would like to comment because it's surprising. I think
that those women, they showed a lot of courage, and today I can understand that
they must be very unhappy with the information.
But why don't they give
all the information? Because it's not good to take few days like that before we
have all the information. It's not good for those women, for the spirit of
those women.
Mme Fletcher (Raquel) : Just this morning, there was a study from the Institute for
Research on Public Policy that says public education and institutional change
are required to overcome this troubled relationship between policy makers,
police and indigenous communities. Do you have a plan for what Québec needs to do in order to reconcile
with indigenous communities?
M. Legault
: I haven't read the report. Sorry.
La Modératrice
: Merci.
Mme Fletcher (Raquel) : I have one last question, if I may. Do you think Québec needs an Anglophone Affairs Minister. All other provinces in Canada have a Francophone Affairs Minister.
Do you think Québec needs an
Anglophone Affairs Minister?
M. Legault
: I don't think at this point, no.
Mme
Fletcher (Raquel) : O.K. Thank you.
La Modératrice
: Merci
beaucoup.
M. Legault
: Merci.
(Fin à 8 h 39)