(Huit heures vingt-quatre minutes)
M. Arseneau : Alors, aujourd'hui,
on voudrait parler de santé et de la crise qui se poursuit dans les hôpitaux,
dans les urgences, le système de santé qui est toujours au bord de l'effondrement.
On a vu, en fin de semaine dernière, le ministre Dubé vanter son plan, qui a
été déposé il y a déjà plusieurs mois. Et ce qu'on constate, c'est qu'il
demande encore aux patients d'être patients, aux Québécois d'être patients et d'attendre
les résultats. Et il semble dire que c'est l'affaire de l'ensemble du
gouvernement, mais, en même temps, les responsabilités du ministre, peut-on
constater, n'ont pas été prises à la hauteur des moyens à mettre en place. Il
manque, essentiellement, deux choses, à notre point de vue, des actions
concrètes et des résultats, ce qui n'est pas rien.
On avait cru que le gouvernement allait
mettre fin au temps supplémentaire obligatoire, donner un signal aux
professionnels en soins que le gouvernement serait un employeur de choix. On
croyait également que le gouvernement allait se mettre en action pour pouvoir
imposer ou, en fait, mettre en place des ratios sécuritaires professionnels en
soins, patients, et le faire graduellement pour, encore une fois, améliorer les
conditions de travail, qui sont au cœur du problème qu'on vit aujourd'hui.
On n'a jamais eu autant d'infirmières
qualifiées, au Québec, et pourtant on est dans une pénurie sans nom et
extraordinaire, historique, parce qu'évidemment on retrouve un nombre effarant
d'infirmières qui ont tombé au combat, qui sont en congé prolongé, en
épuisement, et, d'autre part, on n'a jamais dénombré autant d'infirmières qui
vont vers le privé. Et ces agences privées, auxquelles le gouvernement s'abreuve
pour essayer de colmater les failles, sont toujours en expansion.
Et la solution, qu'on semble vouloir
mettre en place, du point de vue gouvernemental, pour régler un tant soit peu
la crise, c'est la construction de mini hôpitaux privés dans les mois ou dans
les années qui viennent. Il y a quelque chose qui est de l'ordre de la
déconnexion du problème actuel. Et puis évidemment, pendant ce temps-là, bien,
on a toutes sortes d'anecdotes, là, sur la façon dont les gestionnaires vont
mettre à la porte ou suspendre des employés pour avoir mangé une toast au
beurre de peanut, un beigne, ou encore on va refuser d'embaucher des infirmières
francophones sous prétexte qu'elles ne parlent pas suffisamment anglais.
Alors, moi, j'en appelle, évidemment, au
ministre pour que son plan, certains éléments de son plan soient mis en place
de façon urgente, et surtout qu'on donne un signal que les employés et les
infirmières, en particulier, bien, qu'elles sont le maillon le plus important
du réseau de la santé, et que le signal soit clair que les conditions vont,
pour elles, s'améliorer, et ce, à court terme.
Le Modérateur : On est prêts pour
les questions. Une question par média, une sous-question.
M. Denis (Maxime) : Demain, c'est
la mise à jour économique. Ce matin, Éric Duhaime a dit que Québec doit se
serrer davantage la ceinture pour donner un peu de souffle aux Québécois. Donc,
qui veut nous...
M. Bérubé : C'est quoi, la
question?
M. Denis (Maxime) : Bien, c'est
de savoir est-ce que Québec peut davantage se serrer la ceinture puis donner
des congés de taxes aux Québécois, aider les Québécois en ces temps difficiles.
M. Bérubé : D'abord, je
réitère qu'en cette période, là, où on reçoit des chèques, nous, on souhaitait
cibler davantage les gens qui étaient seuls, qui avaient des revenus plus bas.
On aurait aimé en donner plus à ces personnes-là, on n'a pas changé d'idée.
Cette opération électorale, qui se conclut présentement, aurait dû vraiment
cibler les personnes qui en ont le plus besoin. Le panier d'épicerie va
augmenter, on prévoit, de 1 000 $
en 2023, c'est considérable. Alors, je ne crois pas que le gouvernement du
Québec est en mesure d'annoncer qu'il va envoyer des chèques à nouveau en 2023.
Qu'est-ce que le gouvernement du Québec
peut faire? Bien, faire preuve lui-même de sobriété. Je vous donne un exemple.
On a parlé, la semaine dernière, des primes au rendement qui ont été accordées,
des primes de départ, des primes de rendement. M. Legault vous a dit, il y a
quelques mois, qu'il était ouvert à les abolir. Alors, j'en fais une
proposition formelle. Les primes de rendement, il y en a eu à Hydro-Québec de
façon considérable, il y en a eu un peu partout. Donc, ça, c'est une
proposition très concrète, ça envoie le message que le gouvernement du Québec
lui-même fait preuve de sobriété avant d'en demander plus.
Ceci étant dit, on en discutait ce matin,
ça repose sur quoi, la sobriété énergétique? Est-il possible qu'on ait vendu de
l'électricité, notamment aux États-Unis, sans tenir compte de nos besoins et
que, maintenant, on en a tellement vendu, pas au niveau qu'on l'aurait
souhaité, puis là on demande aux Québécois de faire des sacrifices? Je veux
dire, ça va être compliqué, là, dépendamment de la nature des maisons qu'on
habite, des appartements qui sont parfois mal chauffés, du rythme de vie des
gens, on en demande beaucoup.
Et, en parallèle à ça, ça n'a pas passé
inaperçu grâce à votre vigilance, mais, dans le discours du premier ministre de
la semaine dernière, on parle maintenant de harnacher de nouvelles rivières. Je
vais poser cette question-là au nom des Nord-Côtiers et Nord-Côtières puis au
nom de ceux qui ont à cœur de préserver la nature, ils sont nombreux, ils sont
regroupés à la COP à Montréal. Quelle rivière sera harnachée sur la Côte-Nord?
Alors, cette question s'adresse au ministre Fitzgibbon et s'adresse également à
la députée, Mme Champagne Jourdain, la circonscription de Duplessis. On
soupçonne que c'est une rivière dans cette région-là. Vous avez peut-être vu,
dans Le Devoir, je crois que c'est samedi, qu'il y avait une page
complète où on indiquait qu'il fallait protéger la rivière... je ne sais jamais
si on dit «Magpie» ou «Magpi», je vais dire Magpie, comme on dit souvent, sinon
la rivière Moisie.
Donc, tout ça ensemble, donc, que le
gouvernement du Québec donne l'exemple, qu'il fasse preuve de sobriété lui-même
et qu'il indique comment, au plan énergétique, il va s'y prendre, ça, ça serait
important.
M. Gagnon (Marc-André) : Dans
prime de rendement, il y a aussi le mot «rendement», là. Donc, si on les
abolit, il n'y a pas un risque que l'on se prive, peut-être ,des meilleurs
gestionnaires et que les rendements soient moins importants?
M. Bérubé : Ça, on nous dit
ça depuis des années : Ils vont quitter, je veux dire, c'est...
M. Gagnon (Marc-André) : Ça
ne vous dérange pas?
M. Bérubé : Bien, je veux
dire, ils sont bien payés, les gens qui sont là. La P.D.G. d'Hydro-Québec, elle
est très bien payée, puis les P.D.G. des autres organisations aussi, sinon ils
n'accepteraient pas le poste. Puis le service public, ça a une valeur dans une
vie. Moi, je trouve que c'est un grand privilège d'occuper une fonction de
service public.
Alors, les primes de rendement, les
augmentations, je veux dire, les gens voient ça passer, puis ils se posent des
questions, là. Puis moi, j'ai commencé à faire une compilation, d'ailleurs, que
je devrais ressortir, sur chaque fois qu'on se dit : Bien, ce n'est pas
grave, on a augmenté, par exemple, le salaire d'un délégué du Québec à
l'extérieur de façon considérable, ça dure une journée, puis on n'en parle
plus. Je veux dire, cette culture-là de : On a de l'argent en masse, bien,
que le gouvernement donne l'exemple avant de demander aux Québécois…
M. Bossé (Olivier) : Être
compétitif avec le privé, vous trouvez que ce n'est pas un bon argument?
M. Bérubé : Chaque cas
d'espèce a le mérite d'être regardé. Je veux dire, il y a des gens qui
proviennent du public, puis, des fois, on les nomme là, ils ne s'en iront pas
au privé, ils viennent du public, alors.
M. Gagnon (Marc-André) : Sur
les barrages, je me souviens que la question a été posée, là, pendant la
campagne électorale, à savoir quelle rivière sera harnachée pour construire de
nouveaux barrages. Et, si je me souviens bien, ce qu'on nous répondait, à
l'époque, c'était que c'est Hydro-Québec qui devrait nous donner la réponse.
Donc, je comprends que ça vous faire rire, là.
M. Bérubé : Vous croyez que
le ministre ne le sait pas? Moi, je pense que oui.
M. Gagnon (Marc-André) : Vous
êtes convaincu que le ministre connaît la réponse, qu'Hydro-Québec, donc, quoi,
manque de transparence?
M. Bérubé : Moi, je pense que
le ministre connaît la réponse. Je veux dire, il y en a une, rivière, qui est
identifiée, c'est sûr. Par exemple, on est capables d'identifier que, dans le
domaine éolien, ça va être au nord du Québec. On est capables d'identifier le
site. C'est drôlement stratégique, pour les entreprises privées, de savoir ça
va être où, de télégraphier d'avance que ça va être dans le nord du Québec.
Puis là celui qui vous parle connaît par cœur le dossier éolien, évidemment, c'est
un enjeu qui est très important dans ma circonscription depuis 20 ans.
Alors, on est capables de télégraphier d'avance que les parcs éoliens seront
dans le nord du Québec, mais vraiment au nord total, puis on n'est pas capables
d'identifier la rivière, pourquoi? Peut-être parce qu'elle est sensible au
point de vue patrimonial, au point de vue de son écosystème, au point de vue
des relations avec les Premières Nations, la nation innue là-bas. Qu'on le dise,
je veux dire, pourquoi on cacherait ça? Ça fait partie de l'opération, là, de
communication, de ne pas dire la rivière. Moi, je pense que le ministre connaît
cette rivière.
M. Gagnon (Marc-André) : Donc,
il fait des cachettes?
M. Bérubé : Je dis : Posez-lui
la question. S'il dit qu'il ne connaît pas, je vais prendre sa parole, mais je
pense qu'il sait de quelle rivière il s'agit.
M. Carabin (François) : Sur
le serment, M. Bérubé, est-ce que le gouvernement procède de la bonne manière?
C'est-à-dire qu'il y a quelques experts, là, qui commencent à dire que, de
modifier la Loi constitutionnelle de 1867, ça pourrait apporter des problèmes,
des poursuites supplémentaires, alors que le Québec aurait pu agir dans sa
propre juridiction, c'est-à-dire en modifiant la Loi sur l'Assemblée nationale.
M. Bérubé : Oui. En tout cas,
le fait de devoir porter serment au roi, nous, ça nous pose des problèmes, en
tout cas, depuis un certain moment, mais avec lesquels on vit volontiers.
L'important, c'est de poser un geste, que l'Assemblée nationale pose un geste.
Quand le secrétaire général, M. Siegfried Peters, a écrit la première lettre en
réponse à notre questionnement, il dit : Tout geste de l'Assemblée
nationale envoie un message fort, une volonté politique. Moi, je suis heureux
qu'on procède cette semaine. Donc, le gouvernement avance.
En passant, là, croyez-vous, sincèrement,
qu'il serait allé d'un projet de loi aussi rapidement n'eût été de la
détermination des trois députés du Parti québécois? Jamais. Même chose pour
Québec solidaire, en passant, c'est le projet de loi de la CAQ, là, qui est
appelé, il n'a jamais été question d'appeler le projet de loi de Québec
solidaire. Ils auraient été mieux de rester avec nous puis d'assumer leur rôle.
Puis, quant au Parti libéral, n'eût été, encore une fois, de nos pressions, il
n'en serait pas là.
Je vais poser une question qui, peut-être,
pourrait être mon relais. C'est deux articles, hein, ce projet de loi là? On
est capables de le traiter cet après-midi, ce soir. Est-ce qu'ils vont attendre
à vendredi après-midi pour être sûrs qu'on ne siège pas? Je pose la question.
Parce qu'on n'a pas d'indication sur le moment des travaux. Nous aussi, on
aimerait ça, aller faire les vœux de Noël vendredi.
M. Denis (Maxime) : Vous
pensez siéger quand?
M. Bérubé : On n'a aucune
indication, mais il n'y a aucune raison que ça ne soit pas traité aujourd'hui,
par exemple, pour un vote demain ou un vote jeudi. Nous, on souhaite, vendredi,
entrer, parce que la démocratie fait en sorte qu'on doit poser des questions.
On représente 600 000 personnes puis on souhaite terminer la session, mais,
s'il fallait que le leader du gouvernement s'organise pour que, par exemple, ce
soit traité après les affaires courantes vendredi, bien là, il n'y aurait pas
de possibilité d'entrer. Mais je suis sûr que ce n'est pas ce genre de gars là.
M. Lecavalier (Charles) : J'ai
une question sur la santé. Il y a une nouvelle étude, là, qui montre que la
santé cardiovasculaire des jeunes est en chute libre depuis les années 80.
J'imagine que vous l'avez lue, que ça vous inquiète. Puis ça serait quoi, les
pistes de solution qu'il faudrait mettre de l'avant pour changer de cap?
M. Arseneau : Bien, écoutez,
on avait des propositions, lors de la dernière campagne électorale, pour,
justement, ébranler la sédentarité des jeunes, donc davantage de cours
d'éducation physique, par exemple, au secondaire, ou d'heures d'éducation
physique. Il y a toutes les activités parascolaires également.
Il y a des freins qui ont été imposés, au
cours des années, surtout sur le plan financier, les activités parascolaires
sportives sont souvent assorties de sommes considérables. Moi, je connais
personnellement des gens qui devaient faire des choix entre une activité de
badminton, de volleyball ou de basketball, quand on sait qu'il y a aussi du
hockey ou il y a encore du patinage artistique, ces frais-là s'accumulent.
Donc, je pense que l'effort que le gouvernement peut faire, s'il est sérieux,
c'est, d'une part, à l'intérieur du curriculum scolaire et, d'autre part, dans
les activités parascolaires, favoriser, sur le plan financier, l'activité
physique chez les jeunes.
Puis il y a toute la question de la
prévention également, là. On avait aussi une approche, dans notre plan santé,
pour maximiser les activités de prévention de la santé, à partir du plus jeune
âge jusqu'évidemment à l'université chez les jeunes, pour qu'on ait des
habitudes de vie et des environnements favorables qui soient, justement, en
concordance avec nos objectifs, là, de santé et d'activité physique.
M. Lecavalier (Charles) : Une
heure d'éducation physique par jour, par exemple, comme certains des experts le
recommandent, est-ce que ce serait réaliste à l'école?
M. Arseneau : Bien, moi, je
pense que c'est réaliste qu'on le fasse dans le cadre du curriculum scolaire ou
qu'on le fasse à l'extérieur des cours, je pense que, l'activité physique, il
faut l'encourager et mettre en place les conditions, justement, pour que les
jeunes bougent. Il faut remettre les jeunes en action, ça se fait à l'école, ça
peut se faire aussi à la maison, mais je pense qu'il y a comme un chantier, là,
sociétal qui doit être développé là-dessus. Ce n'est pas que l'école, c'est
aussi, là, je pense, dans la famille que ces valeurs-là, là, doivent être
inculquées.
M. Bérubé : Juste ajouter un
élément, M. Drainville a dit, la semaine dernière, qu'il n'y avait pas d'école
à trois vitesses, alors, que ça n'existait pas ce système-là. Alors, Paul
St-Pierre Plamondon l'a invité à venir visiter une école de sa circonscription,
cotée 10, donc la pire cote, où ils ont besoin d'un agrandissement, ils
ont besoin de soutien, même pour le besoin élémentaire de bouger, même chose
dans ma circonscription, des écoles avec aucun gymnase. Alors, n'importe quand,
on l'invite, on fait la tournée avec lui.
Bon, là, il a fait son école où il est
allé au primaire, il a fait une école de son comté. Là, on veut qu'il vienne
voir des écoles cotées 10, pas de gymnase, pas de cour d'école qui est
bien... pas de lab-école, là, une vraie école cotée 10, avec des problèmes
de pauvreté qui font en sorte qu'avant même de penser de bouger il faut penser,
même, nourrir les enfants. Alors, on les replacera, tout à l'heure, sur
Twitter, là, quatre écoles qu'on va identifier, cotées 10, où on met au défi le
ministre Drainville d'accompagner Paul St-Pierre Plamondon ou moi.
M. Gagnon (Marc-André) : En
parlant de M. Drainville, là, est-ce qu'il fait bien de livrer un bras de fer
aux universités qui refusent d'accorder un sursis aux futurs profs qui échouent
à leur test de français pour ne pas les ralentir dans leur formation?
M. Bérubé : C'est-à-dire
qu'il veut qu'ils passent malgré l'échec, c'est ça? J'ai vu apparaître cette
nouvelle-là, excusez-moi. C'est le test de français pour les enseignants au
secondaire?
M. Gagnon (Marc-André) : Oui,
mais c'est ça, c'est de repousser l'exigence de la réussite, là, finalement,
là.
M. Bérubé : Bon, écoutez, la
connaissance du français, surtout qu'en étant enseignant au secondaire ou au
primaire c'est essentiel, j'ai passé moi-même ce test-là, qui s'appelait le
CÉFRANC à l'époque, C-E-F-R-A-N-C, peut-être certains d'entre vous qui l'ont
déjà passé. Il arrive, à l'occasion, que certains étudiants universitaires viennent
me voir en disant : C'est trop compliqué, je ne suis pas capable de le
passer, j'avais besoin de profs. Notre attitude est plutôt de leur donner des
moyens, des supports pour passer le test, donc de bien comprendre pourquoi ils
ont échoué la première fois, mais pas de passe-droit là-dessus, je veux dire,
c'est important, quelle que soit la discipline qu'on va enseigner.
Mme Plante (Caroline) : M.
Arseneau, j'avais une question sur l'aide médicale à mourir. On sait que la
ministre Bélanger prend le relais de M. Dubé, dans ce dossier-là, qu'elle va
déposer une nouvelle mouture du projet de loi n° 38 qui va être modifié. Alors,
qu'est-ce que ça dit sur le travail de M. Dubé?
M. Arseneau : Cette
question-là est intéressante. Moi, je ne veux pas juger du travail de M. Dubé
dans ce dossier-là. Je sais qu'on a manqué de temps, au cours de la dernière
session, pour terminer le travail, malheureusement, parce qu'on repoussait les
échéances, un peu comme on a fait, d'ailleurs, pour le serment au roi, ce qui
est malheureux. Et je pense que la volonté de tous les partis politiques,
c'était, justement, là, d'améliorer les pratiques et d'adopter la loi. Ce que
je peux vous dire sur ce qui s'en vient, c'est que Mme Bélanger a effectivement
pris le dossier à bras le corps. J'ai une rencontre avec elle demain. Je pense,
donc, elle rencontre chacun des porte-parole santé des différents partis
politiques. Et ensuite je pourrai commenter, là, sur ses intentions.
Mme Plante (Caroline) : On se
souvient que, lors du dépôt du projet de loi n° 38, il y avait eu comme un
lapin sorti du chapeau avec les handicaps neuromoteurs graves.
M. Arseneau : Exact, oui.
Mme Plante (Caroline) : Est-ce
que vous, vous vous attendez à ce que ça, ça soit retiré du prochain projet de
loi?
M. Arseneau : Bien, écoutez,
je vais réserver mes commentaires là-dessus pour rencontrer la ministre, pour
comprendre ses intentions, puis qu'on puisse travailler là-dedans dans une
approche véritablement transpartisane. Moi, je pense que c'est l'objectif que
les Québécois souhaitent, également, dans un dossier aussi sensible que
celui-là. Donc, moi, je pense que le fait que M. Dubé se décharge de ce
projet-là, de ce projet de loi là, de cette fonction-là, ce n'est pas
nécessairement mauvais. Moi, je vais faire confiance à Mme Bélanger pour le
mener de façon transpartisane et je vais collaborer avec elle.
M. Carabin (François) : Pour
revenir sur le travail de M. Dubé, c'est intéressant, quand même, ceci dit,
parce que, la session dernière, il y avait eu, même, un moment où on n'avait
pas étudié le projet de loi, plusieurs semaines, si je ne m'abuse, là. Est-ce
qu'il a été brouillon? Veut, veut pas, il y a eu des changements, ma collègue a
mentionné l'article qui a été retiré. Est-ce qu'il a été brouillon, M. Dubé?
M. Arseneau : Bien, écoutez,
est-ce que c'est M. Dubé? Est-ce que c'est le leader parlementaire? On sait
qu'il y a plusieurs projets de loi sur lesquels on aurait voulu travailler, à
la saison dernière, et qu'on attendait, et qui n'aboutissaient pas. On se
souvient, là, de la saga sur la loi sur l'urgence sanitaire, également, là,
qu'on a reportée. Évidemment, on ne reviendra pas sur la question du mode de
scrutin.
Mais moi, je pense que, de façon générale,
au cours de la dernière législature, et plus particulièrement en fin de
législature, le gouvernement, oui, a été brouillon. Maintenant, aujourd'hui,
évidemment, il faut tourner la page et s'assurer qu'on prenne nos
responsabilités, chacun de son côté. Et nous, on sera au rendez-vous, lorsque
le gouvernement va vouloir véritablement travailler sur cet enjeu-là, celui de
l'aide médicale à mourir en particulier, là. Et là c'est le plan de match qu'on
attend de la part de la ministre, c'est pour ça que je la rencontre demain.
Le Modérateur : On passe en
anglais.
Mme Senay
(Cathy) : For the economic update, tomorrow,
do you have the impression that the Finance Minister has been too optimistic
regarding the slowing down of the economy, the fact that we spend time talking
about the percentage of probability for a recession, and now it's going up? I
mean, does that make you… Do you make a link with March 2020, when we had a
budget not thinking… even considering the pandemic?
M.
Bérubé
: People are suffering, that's a major point. Everything is in rise,
the cost of the grocery, the cost of energy, the cost of gas. We saw, in the
last days, a few rises in Montérégie. So, people are suffering. Even if you
send them checks, it seemed like a good idea, a few days before Christmas, but
people are going to suffer more in 2023. So, our only expectation is that the Minister
of Finance could send a message that his main concern is people who are
suffering, one mother living with two kids alone, people alone, people on
welfare, people of the middle class who goes to food banks. This is our main
concern, taking care of those fragile people all around Québec, in our ridings,
everywhere. We need less than a business government, in French, you often here me say : «Affairiste», and a more
sensitive government. And this
is what we're looking for.
Le Modérateur
:
Une dernière en anglais.
Mme Greig
(Kelly) : Can I ask you about the…
M.
Bérubé
: The oath?
Mme Greig (Kelly) : No, it's about distance learning, because the «Vérificateur général», it put it in their
report, but it's about distance learning during the pandemic, saying the…
Des voix : …
Mme Greig (Kelly) : My bad.
M.
Bérubé
: You're going to be in big trouble.
Des voix :
…
Mme Greig (Kelly) : Never
mind. Let me ask you about something else, then…
M.
Bérubé
: I'm going to defend you.
Mme Greig (Kelly) : Thank you, Mr. Bérubé. Mr. Arseneau, if can I ask you about
healthcare ratios? About… we saw, with the mental health services, there's a
report with Radio-Canada this
morning, about 1,100 spots missing for mental health homes. We had the
Lakeshore Hospital close their psychiatric unit over the weekend. How do we fix
this problem? This is a long-term problem, but we need short terms solutions,
because people are in distress, right?
M. Arseneau : Well, totally. I mean, we're living the consequences of, you know, just… what do you call it? Just,
not taking care of the problem when it's time to do so, so, just, you know, delaying solutions. And we always
seem to find ourselves in a state of crisis. Why is the minister not concerned
by the situation when the trend is such that, you know, we see what is going to be happening?
So, today, you know, obviously, the idea is to find
emergency solutions, and I certainly hope the minister will, you know, be serious about, you know, finding the solutions. But my
problem is, if one crisis follows another, and it doesn't seem to really hit
the Government, that you have
to have an approach, you know,
in order to avoid crisis situations once and for all. And I suspect that what
they are going to come up with is announce, you know, so many million dollars to try and solve the problem, but not all
the problems can be solved with, you know, money. You also have to have, you know, the infrastructures in place and the staff as well. And these
solutions take long-term planification, which is obviously lacking in the
network. Thank you.
(Fin à 8 h 47)