(Onze heures treize minutes)
Mme Massé : Bonjour, tout le
monde. Contente de vous retrouver, ce matin, en cette journée du 6 décembre,
journée vraiment importante dans le cœur des Québécois et Québécoises, une journée
de deuil, journée de deuil pour nous autres, les femmes, pour les féministes
mais pour l'ensemble de la société. Je vous dirais que, malheureusement, le 6 décembre,
14 jeunes femmes ont perdu la vie, mais malheureusement, depuis ce temps-là,
des centaines de femmes ont encore perdu la vie parce qu'il y a des hommes qui
pensent qu'ils ont le droit de vie ou de mort sur leur conjointe ou leur
ex-conjointe. Alors, je nous dis : Collectivement, mesdames, ne lâchons
rien, solidarité, la lutte est encore là. Et je dis à tous nos alliés masculins :
Merci d'être là, parce qu'on en a besoin, ce n'est pas fini, cette affaire-là.
Aujourd'hui, j'aimerais ça nous lancer,
collectivement, un défi. C'est un défi que je lance, particulièrement, au
ministre Carmant, mais à l'ensemble du Québec. Le défi, c'est que je souhaite que,
cet hiver, il n'y ait personne qui meurt parce qu'il vit dans la rue. Il me
semble que ce n'est pas trop demander. Vous savez, quand on parle de l'impact
de l'inflation, de ce temps-là, on parle beaucoup des gens de la classe moyenne
qui doivent maintenant aller dans des banques alimentaires ou qui ont de la
misère à joindre les deux bouts. C'est normal, ils ont de la difficulté, mais,
vous savez, la même inflation que vivent ces gens-là est vécue de façon dramatique
par les gens qui sont tout en bas de l'échelle, et je pense, notamment, aux
personnes qui vivent en situation d'itinérance.
C'est vrai que ça frappe l'imaginaire, mais,
quand l'hiver arrive, là, elle arrive à chaque année, pouvez-vous m'expliquer
comment ça se fait qu'on n'est pas prêts, au niveau des groupes, à la base, au
niveau des CIUSSS, à la base, au niveau des services pour ces gens-là? Comment
ça se fait qu'on n'est pas prêts, comme société? Comment ça se fait? Bien, ce n'est
pas trop compliqué, c'est parce que le gouvernement du Québec, le ministre
lui-même n'a aucune idée du déploiement des services sur l'ensemble du
territoire du Québec. On ne sait pas, exactement, combien de lits, où ils sont,
c'est-u des lits, pas des lits, dans une pièce fermée ou ouverte, c'est-u un
matelas à terre ou juste une chaise. On n'a pas de portrait de la situation du
déploiement des ressources en matière d'hébergement d'urgence hivernal.
Alors, moi, ce que je demande... Parce que
mon défi, il est réel. À chaque année, depuis des années, des gens meurent,
dans la rue, parce qu'ils n'ont pas de place en refuge. Alors, je veux que,
collectivement, cette année, il n'y ait personne qui meurt. Et, pour ça, bien,
il faut que M. Carmant nous fournisse, dès maintenant et de façon
transparente, le portrait de la situation, puis pas juste pour Montréal puis
Québec. Allez voir les maires de Drummondville, de Sainte-Agathe, de Chicoutimi,
l'itinérance, elle est partout. Et le gouvernement du Québec peut agir et doit agir,
et ça commence par une chose simple, un portrait complet de la situation pour
être capables, bien sûr, de poser les bons gestes aux bons endroits, puisque ce
n'est pas les mêmes gestes qui sont nécessités, selon la situation. Je laisse
ma collègue vous parler d'un autre sujet.
Mme Zaga Mendez : Merci,
Manon. Bonjour, tout le monde. Moi, j'avais le goût de vous parler aujourd'hui
de nos attentes par rapport à la COP15. Vous savez, on a une COP sur la
protection de la biodiversité, puis moi, j'ai un message pour le gouvernement
Legault. Ce qu'on s'attend, c'est que la protection de la nature doit être une
priorité, puis elle doit être prise au sérieux. Puis, pour que ce soit une
vraie priorité, là, ça doit aussi inclure le sous-sol québécois.
Benoit Charette, là, ne va jamais arriver
à protéger notre territoire, là, et les espèces en voie de disparition si notre
sous-sol continue à être un bar ouvert pour les compagnies minières. Pour être
crédible à la COP, pour être crédible et cohérent devant la communauté
internationale, là, on doit décréter ici, au Québec, un moratoire temporaire
sur les claims miniers, et ceux proches des zones sensibles, c'est-à-dire à
côté de nos parcs nationaux, dans nos zones de villégiature, dans nos
municipalités. Parce que ce qui arrive, c'est qu'en ce moment, avec le système minier
actuel, on est en train de donner des droits sur la nature partout au Québec.
Puis, je vous le dis, là, ça se passe à
côté des zones touristiques, à côté de nos parcs nationaux. Puis je veux vous
donner quelques exemples. En ce moment, on a des claims à l'intérieur de la
réserve faunique des Chic-Chocs, en Gaspésie, on a des claims collés, là, sur
le bord du parc national du Mont-Tremblant, du parc national du Mont-Mégantic,
on a des claims à l'intérieur des réserves fauniques de La Vérendrye, là. Ça, c'est
toutes des places, qui sont fréquentées par des Québécois et Québécoises, qui
sont riches en biodiversité. Et c'est là la richesse de notre Québec, c'est
notre nature, que, si on laisse les bars ouverts aux entreprises, bien, on n'est
pas en train de les protéger.
Parce que, ce qui arrive, c'est que notre
Loi sur les mines continue à avoir préséance sur tout le reste, puis ça, là, c'est
une vision d'un autre siècle. Il faut arrêter ce far west là, au Québec, c'est
le temps de respecter notre monde et notre environnement. Puis ce n'est pas
juste moi qui le dis, ce n'est pas juste Québec solidaire qui le dit, en ce
moment, il y a des centaines de municipalités mobilisées. Qu'est-ce qu'ils
attendent? C'est qu'on soit capables de planifier cette face de l'exploitation
du territoire. Puis, en ce moment même, dans le cadre de la COP15, c'est le
moment d'être cohérent. Ce qu'il faut pour vraiment protéger notre nature, ce
qu'il nous faut, c'est un moratoire sur les claims miniers, et ceux près des
zones sensibles.
M. Laforest (Alain) : Mme Massé,
réglons la question, tout de suite, du serment. Est-ce que ça valait la peine
de se boucher le nez, compte tenu que ça va être réglé d'ici vendredi, là, si
on en croit ce que les autres partis d'opposition laissent entendre jusqu'à
maintenant?
Mme Massé : Écoutez, je pense
que Québec solidaire, depuis, je dirais même, l'ancienne législature, avait
compris que la façon de faire, c'était de changer la loi. Maintenant, vous nous
verrez très heureux si, vendredi, effectivement, cette question-là est réglée, on
va pouvoir passer à autre chose.
M. Bolduc (Pierre-Alexandre) : Sur
les places en garderie, là, la centralisation de ces octrois de places là, de
favoriser aussi les enfants handicapés ou de milieux défavorisés, qu'est-ce que
vous pensez de ça? Je comprends aussi que, le critère de proximité avec le lieu
de résidence, on va faire fi de ça. Je ne sais pas si vous avez lu l'article,
Mme Massé. Qu'est-ce que vous pensez?
Mme Massé : Bien, écoutez,
premièrement, on va se dire une chose, là, si la CAQ avait fait son travail,
dans les quatre dernières années, puis elle avait répondu à ce qu'elle nous
disait qu'elle voulait, que chaque enfant ait une place, on ne serait pas
rendus là. Mais, un coup que j'ai dit ça, il y a une chose que je peux vous
dire, c'est que l'égalité des chances, l'accès pour les personnes à besoins particuliers,
c'est essentiel. Mais là il ne faut pas que la CAQ parte toute seule avec son
ballon sans consulter, sur le terrain, les spécialistes, les gens qui, au
quotidien, travaillent avec les enfants, les gens qui, au quotidien, gèrent un
centre à la petite enfance. C'est avec eux autres qu'il faut définir comment ça
va fonctionner. Mais, ceci étant dit, il faut absolument que, lorsqu'on donne
une obligation d'accueillir des enfants à besoins particuliers, les moyens
soient là, parce que, sinon, on va être mal pris encore une fois.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que Carey Price a manqué de jugement en prenant position pour C-21 la semaine
où on commémore la tuerie de la Polytechnique?
Mme Massé : Je peux vous dire
que je ne comprends pas qu'il y ait une personne au Québec qui ne sait pas ce
qui s'est passé le 6 décembre 1989. Bon, là, on m'a dit, juste avant de
rentrer, qu'il avait rectifié, qu'il savait et qu'il s'en désolait. Ceci étant
dit, quand tu appuies une organisation qui utilise un «hashtag» du plus grand
drame féminicide que le Québec a connu dans les dernières... bien, en fait dans
toute notre histoire, je trouve ça vraiment inapproprié, indécent. C'est une
façon de banaliser les violences faites aux femmes, et je suis très déçue de tout
ça, mais j'ai confiance que le Québec va se rappeler et j'espère que les armes
d'assaut vont être prohibées au Québec.
M. Lacroix (Louis) : Donc,
c'est un manque de jugement de la part de Carey Price ou c'est une
méconnaissance? Est-ce qu'il a été instrumentalisé par le lobby des armes?
Mme Massé : Écoutez, ça,
c'est lui qui pourrait vous le dire, mais ce que je sais, avec l'expérience
depuis 40 ans, c'est que le lobby des armes est très habile. Comment ça se
fait qu'il a laissé Carey Price prendre une photo avec une arme qui n'est même
pas en considération avec les amendements du C-21? Ça fait que, regardez, si on
veut parler du regroupement, on pourrait en parler longtemps. Ceci étant dit,
rappelons-nous, puis ça fait juste redire pourquoi, année après année, c'est
important, une journée comme celle du 6 décembre, qu'on se commémore,
qu'on se rappelle qu'il y a des femmes, 14, qui sont mortes juste parce
qu'elles étaient des femmes.
Mme Lévesque (Fanny) : Qu'est-ce
que vous pensez, justement, de la façon dont l'organisation a géré ça hier, en
disant que, bien, M. Price n'est pas au courant de cette histoire-là?
Finalement, il dément. Est-ce qu'on a voulu le protéger? D'une organisation
aussi importante, comme celle du Canadien de Montréal, est-ce qu'on se serait
attendus, peut-être, à plus hier par rapport à ces événements-là? C'est quoi,
vos impressions sur ça?
Mme Massé : Bien, écoutez,
moi, c'est clair que, de toute organisation, particulièrement des organisations
qui regroupent des hommes, hein, le Canadien de Montréal, là, c'est un
regroupement d'hommes, je m'attends, de toutes les organisations, qu'on cesse
de banaliser la violence, qu'on cesse de protéger les gens, soit par une bévue
comme celle-là ou pour toutes sortes d'autres raisons, de faire en sorte qu'on
cache que la misogynie, que les violences faites aux femmes, que les
féminicides ont des racines en commun. C'est le pouvoir que les hommes veulent
prendre sur les femmes, il faut arrêter de cacher ça.
M. Bossé (Olivier) : Vous
dites que le Canadien de Montréal a banalisé la violence dans son intervention
d'hier?
Mme Massé : Est-ce qu'on a
voulu cacher quelque chose? Je ne le sais pas, moi, c'est quoi, leur motivation.
Quand je vois qu'hier il ne le savait pas puis aujourd'hui il le sait, je me
pose des sérieuses questions. Je vous dis, aujourd'hui, le 6 décembre, ce
n'est pas juste un devoir de mémoire, c'est un devoir de vouloir s'engager
collectivement pour que ça cesse, et ça, on peut à tous les niveaux dans lesquels
on est.
M. Lacroix (Louis) : Mais la
responsable des communications, au Canadien, c'est une femme, c'est Chantal
Machabée, là. Est-ce qu'elle aurait dû avoir une sensibilité particulière par
rapport à ça?
Mme Massé : Moi, je pense que
tous les Québécois hommes, et toutes les Québécoises femmes, et toutes les
personnes non binaires doivent avoir cette sensibilité de ne pas banaliser les
violences faites aux femmes. Et les 14 jeunes femmes… le 6 décembre,
c'est comme le moment où on se rappelle, collectivement, que ça existe, encore
aujourd'hui, et qu'il faut continuer à travailler pour que ça cesse.
M. Bossé (Olivier) : Une
question pour vous, Mme Massé, de transport à Québec. Je sais que ce n'est
pas votre spécialité, mais l'autoroute Dufferin-Montmorency ici, où il y a eu
un gros accident l'an passé, quatre décès, vous vous rappelez de ça, le MTQ n'a
toujours pas touché à ça. Ça fait 15 mois, la ville, le maire Marchand, le
conseil disent : Ça presse. Est-ce que le MTQ se traîne les pieds, en fait?
Mme Massé : Nous, là, que
l'autoroute Dufferin soit un boulevard urbain, ça fait longtemps qu'on le
demande, à Québec solidaire. Je ne comprends pas qu'un an et demi plus tard le
MTQ n'a même pas amené une piste de solution. Nous, on en a une, c'est un
boulevard urbain où on réduit la vitesse, où on s'assure que, dans le fond, les
passages soient sécurisés. Bien, on n'a pas les ressources du MTQ. Comment se
fait-il qu'on attende encore? Alors, oui, je comprends le maire Marchand de se
poser ces questions-là, on se les pose aussi. Il faudrait que ça change.
Mme Morin-Martel (Florence) : On
apprenait, là, ce matin, là, qu'il y avait deux présumées lanceuses d'alerte,
qui ont été suspendues sans solde, de la DPJ. Est-ce qu'on doit mieux protéger
les lanceuses d'alerte? Si oui, comment?
Mme Massé : Écoutez, on a une
loi sur les lanceurs d'alerte, au Québec, qui, malheureusement, ne protège pas
les gens du réseau. On le savait, quand on l'a adoptée, j'étais là. On a tout
fait pour que les gouvernements, dans ce cas-là, les institutions, ne puissent
pas réprimander les travailleurs, travailleuses, surtout des femmes, qui sont à
l'intérieur des services publics. Alors, au sens de la loi, elles ne sont pas
protégées.
Bien, c'est une question morale, là. Je
veux dire, si on n'a pas ses yeux et ses oreilles sur le terrain, comment on va
savoir, nous, comme population, les horreurs qui se passent? Alors, oui, il y a
une omerta, il y a un silence imposé dans le milieu de la santé et des services
sociaux. Et malheureusement la loi sur la protection des lanceurs d'alerte, là,
ce n'est pas comme ça, exactement, qu'elle s'appelle, des gestes
répréhensibles, cette loi-là, bien, indique que la loi ne protège pas ces
personnes-là.
Mme Morin-Martel (Florence) : La
CAQ, en ne faisant rien, disons, en ce moment, est-ce qu'elle cautionne un peu,
justement, ce que le CISSS… et les suspensions, et tout?
Mme Massé : Bien, ça serait
intéressant que le ministre des Services sociaux, M. Carmant, nous
explique pourquoi il tolère qu'on ne soit pas collectivement au courant de ce
qui se passe dans nos réseaux publics. Je pense que des gens qui lancent des
alertes ont des moyens, ont des outils, mais malheureusement l'omerta est là.
Et, cette fois-là, encore une fois, les gens que... Mon Dieu! Il manque
tellement de monde dans le réseau qu'il me semble qu'il faudrait en prendre
soin. Bien, ces gens-là vont être pénalisés pour avoir été transparents.
M. Laforest (Alain) : Quelle
a été votre réaction sur le 600 $ que les députés ont reçu, puis qu'ils ont
décidé de donner à des organismes?
Mme Massé : Quelle a été? Je
n'ai pas compris.
M. Laforest (Alain) : Votre
réaction sur le 600 $. Bien, vous avez entendu Mme Setlakwe, là, qui
a dit : Moi, je vais redonner ça a un organisme, je n'ai pas besoin de ça.
Est-ce que ça vous a surpris de savoir qu'il y a des députés qui reçoivent de
cet argent-là?
Mme Massé : Bien non, ça ne
m'a pas surpris, puisque, le dernier chèque de 500 $, on l'avait reçu
aussi. Ça fait que, quand on vous dit, à Québec solidaire, là, que c'est une
mesure qui est mal ciblée, que, bien sûr, pour un paquet de monde, ce chèque-là
est essentiel, on reconnaît ça, mais sincèrement, moi, dans mon cas, je n'en ai
pas besoin puis j'aimerais mieux qu'on mette cet argent-là pour s'assurer que
les personnes itinérantes, que je vous parlais tantôt, aillent le nécessaire
pour pouvoir dormir dans un endroit chauffé, partout au Québec, cet hiver.
Chez nous, à Québec solidaire, on n'a pas
de mot d'ordre, mais on sait qu'il y a des gens qui vont... Ma collègue Ruba
l'a déjà annoncé, Alejandra, aussi, a déjà annoncé, moi aussi... Mais, écoutez,
c'est dans notre ADN. Ce que j'aimerais, par contre, c'est qu'au lieu de
déposer un projet de loi qui va augmenter les tarifs, tous les tarifs du
Québec, de 3 %, que le ministre entende qu'il doit geler ces tarifs-là, parce
que ça, c'est structurant. Vous savez, le chèque de 300 $, 400 $,
600 $, pour les gens qui en ont besoin, là, il va être dépensé dans deux,
trois semaines. Si, au contraire, il gelait les tarifs, pas les augmenter de 3 %,
les geler, bien, ça permettrait aux gens d'avoir de l'argent dans leurs poches
pour la suite des choses l'année prochaine.
Mme Lajoie (Geneviève) : Vous
dites que c'est dans votre ADN. Donc, est-ce qu'on doit comprendre que tous les
députés solidaires remettent ce chèque-là à soit des organismes de bienfaisance
ou…?
Mme Massé : Écoutez, je n'ai
pas parlé à chacun de mes collègues comme tels, là, c'est pour ça, je vous ai
nommé celles que... il y a Étienne aussi qui a dit qu'il le ferait. On n'a pas
eu cette discussion-là. Ça fait que moi, je ne veux pas m'engager pour eux
autres, là, je suis trop respectueuse, mais ça me surprendrait qu'on aille
différemment que ce qu'on a fait la dernière fois. Et surtout je nous rappelle
que, cet argent-là, il y a beaucoup de Québécois et Québécoises qui en ont
besoin pour juste... même pas se sortir la tête de l'eau. Moi, cet argent-là,
pourquoi je suis capable de leur donner? C'est que je n'en ai pas besoin pour
sortir la tête de l'eau, mais il y en a, des gens, là, des gens à l'aide
sociale, des gens, sécurité du revenu, eux autres, ils en ont de besoin.
M. Bossé (Olivier) : Il n'y a
pas de mot d'ordre au sein de votre aile parlementaire : Ceux qui le
reçoivent doivent le donner, c'est au choix?
Mme Massé : Bien, écoutez, on
va discuter en caucus, demain, on va être en caucus, on va en discuter puis on
verra ensemble, collectivement, qu'est-ce qu'on va faire, là, mais, en tout cas…
Mme Lajoie (Geneviève) : Est-ce
que vous invitez tous les députés de l'Assemblée nationale à le faire, qui
recevraient un...
Mme Massé : Bien, ça leur
appartient, ça, ça leur appartient. Je veux dire, c'est le même gouvernement
qui a décidé de mettre un plafond à 100 quelques mille dollars, là, tu sais, ça
leur appartient. Moi, je pense que de l'argent investi pourrait aider les
Québécois et Québécoises à passer à travers la crise du coût de la vie,
l'inflation. Actuellement, l'inflation, elle n'est pas pareille pour tout le
monde, elle n'a pas le même impact dans le budget de tout le monde, et c'est ça
qui n'a pas de discrimination.
M. Lacroix (Louis) : Donc,
vous n'allez pas juger quelqu'un? Si un député, par exemple, encaisse le chèque
ou ne le donne pas, vous n'allez pas juger ces gens-là?
Mme Massé : Ça lui
appartient, ça lui appartient, mais moi, je peux vous garantir que je ne vais
pas rien que donner 600 $ cette année, comme à chaque fois.
Mme Lévesque (Fanny) : Sur
les délais, à Pinel, là, pour faire une évaluation psychiatrique, qu'est-ce
qu'on devrait faire pour régler ce problème-là? D'abord, votre constat sur la
situation, mais peut-être les solutions envisagées. Est-ce qu'on doit, par
exemple, essayer de revoir le délai pour, à tout le moins, éviter que des
criminels sortent du système sans avoir eu une évaluation?
Mme Massé : Bien, c'est sûr
qu'on voit que notre système de justice, notre système juridique est,
présentement, en très, très, très mauvaise situation, là. Quand on pense qu'il
y a des gens qui, parce qu'on n'a pas les ressources nécessaires dans notre
système, n'auront pas soit les évaluations comme à Pinel, les évaluations
nécessaires pour avoir des autorisations, quelles qu'elles soient, que, dans le
système de justice, il y a des accusés qui vont être... bien, ils ne seront pas
nécessairement libérés, parce qu'ils ne sont pas nécessairement en dedans,
mais, ce que je veux dire, n'auront pas accès à la cour pour trancher, qu'il y
a des victimes qui ne seront pas protégées par notre système de justice. Je
pense, ça remet en question comment le ministre Simon Jolin-Barrette, qui est
là depuis quatre ans, s'investit pleinement pour s'assurer que le personnel,
qui est à l'intérieur de ce grand système là public, reste à l'intérieur du
système et ne le déserte pas vers le privé, comme nous l'annonçait cette
nouvelle-là.
Alors, il y a des gestes à poser. Je pense
que le ministre de la Justice est imputable, et il est ministre depuis quatre
ans. Alors, j'espère qu'il va aller voir la ministre responsable du Conseil du
trésor pour s'assurer que les conditions de travail, aussi, dans le système de
justice, vont être améliorées.
Mme Lévesque (Fanny) : Mais,
sur les évaluations, là, qu'est-ce qu'on fait? Parce que ce n'est pas
nécessairement... En fait, c'est une question de pénurie aussi, mais c'est plus
long. Est-ce qu'on peut avoir... Seriez-vous en faveur, par exemple, d'une
modification à la loi pour qu'à tout le moins on prolonge les délais
réglementaires en ce moment?
Mme Massé : Écoutez, pour ce
détail-là, je ne l'ai pas. Je laisserais mon collègue vous répondre, et je
pense que nos attachés vont se faire un plaisir de vous mettre en lien avec
Alexandre.
Mme Greig
(Kelly) :
On
the Montreal Canadiens, they've apologized, they made a donation to a
scholarship. What else do you think they should do, the organisation of the
Canadiens?
Mme Massé : I don't know if they knew that Mr. Price has the information. I
don't know, this is their thing, but I think we have to say together, everyone,
everywhere you are, we have to say no about the «banalisation» of the... not
domestic violence, but the violence against women. And, you know, if they put
money to push away a non-action they did, I think it's not a good idea. Of
course, groups need money to help women and men, but it's not a good idea. What
they have to do, as a men organization, it's to be sure that they talk about
violence against women, they say to everyone that they... «ils ne tolèrent pas»
any violence or any kind of this.
Mme Mignacca (Franca
G.) : When it comes to this idea of centralising subsidized day cares
and changing a bit the way that it works in terms of criteria, what do you make
of that, exactly?
Mme Massé : I
think that it's very important that the Government consult the people on the
ground, the people who work in the day cares, the people who, since many years,
knows how it works. The Government cannot... It cannot be a top-down thing. On
the other hand, it's very important to give to the children, who have special
needs… to have access to the day cares. Do we say day care?
Mme Zaga Mendez :
Yes, day care.
Mme Massé : O.K.,
good. So, it's very important, but the Government has to put money and the
resources to be sure that, if we give the possibility to each children to have
a place in a day care, that the day care will be able to serve this
«clientèle».
M. Spector (Dan) :
How upset are you at Carey Price himself for lunching this whole controversy
with his post the other day?
Mme Massé :
You know what? And, if I understand well, he recognises that he knows the
Polytechnique, «le drame» of Polytechnique. I don't know if Mr. Price
realised, at that moment, that the riffle association didn't tell him the exact
information, the riffle that he has in his hands is not targeted by the Bill
C-21. So, I don't know what exactly happened that way, but one thing that I can
say, it's not acceptable to «banaliser». Good one, but
I don't know the word.
Des voix :
Minimize?
Mme Massé :
Minimize? O.K. So, it's unacceptable to minimize that. Violence against women
needs to be fought everywhere by everyone, and that means by the guys too, not
only women, but guys too.
Mme Mignacca (Franca
G.) : Yes, on the oath to the King, are you concerned that the bill
could face legal challenges?
Mme Massé :
I'm no sure I understand.
Mme Mignacca (Franca
G.) : Pour l'assermentation.
Mme Massé :
Ah! O.K. You know, about this, «le serment», I think that... We know, at Québec
solidaire since a while, that, if we change the law, it's possible to get inside the National Assembly without
saying this...
Journaliste
: The oath.
Mme Massé : Oath. Ouf! You make me very exercising my English this morning. And,
what we observe, that there's more a consensus in the Québec society, to say : The most important is these people pronounce
the oath for the Quebeckers,
their engagement in front of the Québec society, not the «couronne britannique». So, I
think, we're ready, we're there, and we will see, but I'm pretty sure that it's
going to be O.K. for the next, but, the first step, we have to adopt it. Thank
you.
(Fin à 11 h 42)