(Douze heures)
M. Beauchemin : Bonjour. Au
Parti libéral, et ce, depuis plusieurs années, nous voulons une économie qui
est forte, qui est verte, qui est prospère pour tous les Québécois aujourd'hui
mais aussi pour les prochaines générations.
Je veux juste mettre une petite mise en
contexte, là, pour le dépôt qui va arriver, là, le 8, la semaine prochaine. On
a une inflation de 6,4 %, elle fait le plus mal aux gens les moins
fortunés. Le taux baisse, là, par rapport à ce que c'était quelques mois au
préalable, mais quand même les prix, eux, ne baisseront pas, là, ne reculeront
pas aux prix des années précédentes. Le ralentissement économique, là, il y a
plusieurs signes qui pointent dans ce sens. On a des hausses de taux d'intérêt,
le taux directeur de la banque centrale est à 3,75 %. C'est une hausse de
3,5 % depuis le mois de janvier. La pénurie de main-d'oeuvre qui, elle, va
durer, surtout si la CAQ et le premier ministre continuent de dire que c'est
une bonne nouvelle. On a des opportunités économiques qui vont aller ailleurs à
cause de la pénurie de main-d'oeuvre qu'on a ici au Québec.
Ici, j'aimerais ça vous parler un petit
peu aussi du problème de la chaîne d'approvisionnement et la globalisation.
Tous les CEO avec lesquels je discute... la chaîne d'approvisionnement comme on
la connaît, là, elle va changer de façon permanente. Depuis le début de la guerre
en Ukraine et la pandémie, il n'y a pas aucun CEO qui va vouloir installer une
nouvelle ligne d'approvisionnement dans des territoires qui sont moins
sécurisés. Donc, tout le monde va vouloir rapatrier sur nos terres leurs
chaînes d'approvisionnement, les connexions avec leurs fournisseurs, et tout
ça.
Donc, ça va être ultra-important de
considérer ça en toile de fond, parce que ça, ce que ça veut dire, c'est qu'on
a une vague de fond qui va être probablement aussi longue que la globalisation
a été les 30 dernières années. Donc, on va avoir un rapatriement
probablement dans le G20, majoritairement dans les pays qui sont plus
favorables à l'intérieur du G20. On ne parle pas, évidemment, de la Chine, on
ne parle pas, évidemment, de la Russie. Est-ce que ça va être dans le G7?
Probablement. Majoritairement, pour les entrepreneurs québécois, on va vouloir
être au Québec, au Canada. Possible qu'on aille aux États-Unis, mais même les
États-Unis, on a peut-être un petit problème, des fois, de temps en temps, qu'on
a pu voir durant la pandémie au niveau d'America First, donc le protectionnisme
américain.
Les solutions, au Parti libéral du Québec,
pour faire face aux enjeux des coûts de la vie, et de l'inflation, et de la
pénurie de main-d'oeuvre, ce sont des mesures ciblées qui sont responsables et
non inflationnistes. On a parlé, nous, d'une allocation de 2 000 $
pour les aînés, pas un crédit, une allocation. J'ai entendu, plus tôt cette
semaine, la P.D.G. du Fonds de solidarité, Mme Béïque, nous parler qu'on va
frapper un mur car nos aînés n'ont tout simplement pas assez d'argent pour
leurs vieux jours. Bien, le 2 000 $ que nous, on propose, c'est une
mesure qui est structurante.
Mais aussi on doit regarder en amont, c'est-à-dire
penser à l'éducation de nos jeunes pour que ce soit plus tôt dans leur
enseignement qu'ils apprennent les rouages de la finance, des placements, et de
l'épargne, et du logement, mais, en plus de ça, ces jeunes, là, ils ont toute
une courbe démographique qui va contre eux. Quand on regarde ce que la courbe a
de l'air, là, O.K., on doit se dire qu'ils ont besoin de toute notre aide. Ils
vont avoir à prendre soin de plusieurs personnes âgées quand eux vont devenir à
notre âge adulte à nous, et donc ça va être important qu'on les supporte le
plus possible.
Dans ce sens, nous, ce qu'on voulait et ce
qu'on continue à vouloir, c'est des pleines contributions au Fonds des
générations. Quand on parle que les vieux... Excusez, excusez-moi. Quand on
parle que les personnes âgées aujourd'hui n'ont pas les moyens de faire face à
leur retraite, imaginez ce que ça peut être plus tard si on arrête de
contribuer au Fonds des générations. Donc, c'est une priorité pour le Parti
libéral.
Tout ça, là, c'est un immense chantier. Donc,
je vous parlais du 2 000 $ pour aider face à la crise d'inflation
pour les aînés, mais aussi, pour les gens les plus vulnérables, c'est l'augmentation
du crédit à la solidarité. On a proposé, nous autres, une augmentation de
25 %. On a aussi proposé l'élimination de la TVQ sur les produits
essentiels. Ça, c'est une mesure qui est ciblée. Je sais, tout le monde a de besoin
des produits essentiels, mais, pour les gens qui sont moins nantis, éliminer la
taxe de vente sur les produits essentiels, c'est quand même 10 % de moins.
Baisse d'impôt pour le premier palier d'imposition.
Donc, pour nous, on veut faire mettre en place une mesure qui est récurrente,
le premier palier d'imposition doit être réduit, on avait proposé de
1,5 %. On est ouverts, évidemment, à ce qu'il y en ait plus plus tard pour
donner à l'ensemble... à un deuxième niveau d'imposition, un relâchement au
niveau du taux. Mais ce qu'il faut comprendre, c'est qu'actuellement, nous, on
vise des mesures qui sont vraiment ciblées, des mesures qui vont atteindre les
gens qui en ont plus de besoin. Donc, on ne pense pas qu'actuellement le
deuxième palier d'imposition va être aussi optimal que pour vraiment viser les
gens au premier palier d'imposition.
Il ne faut pas aussi oublier le fait que
la banque centrale, qui est une institution qui nous gouverne au niveau
monétaire au Canada, fait tout ce qu'elle peut actuellement pour refroidir
l'économie. Il est important qu'on soit conséquent par rapport à ça et qu'on ne
chauffe pas, nous autres, l'inflation de notre bord. On veut des mesures, donc,
qui vont être ciblées. Si je peux faire une comparaison, ce que suggère la CAQ,
c'est comme monter le chauffage pendant que la climatisation fonctionne. C'est
un petit peu contre-productif, puis ce que ça va faire en bout de piste, là,
c'est que ça va allonger la période d'inflation. Donc, il y a ça.
Les tarifs d'Hydro-Québec, on en a parlé
depuis quelques jours, nous, on croit qu'il est grand temps que la CAQ corrige
son erreur historique d'indexer les tarifs d'Hydro-Québec à l'inflation. On en
a entendu parler ce matin par la part du ministre Fitzgibbon, mais nous, on
continue de croire que c'est une erreur. Ce que le gouvernement devrait faire,
c'est plutôt remettre la décision tarifaire dans les mains de la régie, la
Régie de l'énergie. Ça, ce sont des gens qui sont indépendants, qui sont
professionnels, qui ont déjà démontré, de par le passé, leur capacité de bien
agir dans ce domaine. Ils sont non politisés et ils vont pouvoir faire, de
façon totalement optimale... une conclusion optimale, excusez, sur
l'augmentation des tarifs, si augmentation de tarifs il y a besoin d'avoir. Ce
que la CAQ fait actuellement, en ce qui me concerne, de jouer avec les tarifs
d'Hydro-Québec, c'est un problème de gouvernance. Ça ne devrait pas être comme
ça. C'est un organisme qui est indépendant, qui devrait prendre la décision
tarifaire. Donc, moi, je crois sincèrement que ça devrait être la régie.
D'autres mesures. Nous, pour la pénurie de
main-d'oeuvre, on pense que ce qu'il faut faire, c'est augmenter l'exemption
d'impôt pour les premiers 30000,
pour les travailleurs expérimentés, pour les attirer à revenir sur le marché du
travail. On pense qu'une cotisation... congés de cotisation pour le RRQ, pour
les gens de 62 ans et plus, automatisation, robotisation, investissements
en innovation, toutes des mesures qui vont permettre d'améliorer la
productivité, la requalification des travailleurs. Évidemment, ça, ça va aider.
Le service de garde. On a 51000 enfants, et donc
de parents au Québec qui n'ont toujours pas de service de garde. Ça, c'est un
automatisme. Si on pourrait remplir ça, on aurait donc des parents disponibles
pour revenir sur le marché du travail. Ce n'est pas très complexe, là, comme
mécanisme, ça devrait être fait rapidement. Donc, ça, nous autres, on vise fort
là-dessus.
La reconnaissance des diplômes pour les
immigrés vivant déjà ici... Puis, oui, on devrait avoir une conversation
pragmatique sur l'immigration et comment nous assurer que notre capacité
d'accueil puisse être optimisée, et on devrait évidemment impliquer les
régions.
Maintenant, j'aimerais juste faire un
petit point sur l'économie verte. Notre capacité à atteindre nos objectifs de
lutte contre les changements climatiques est intimement liée à notre capacité
de produire de l'énergie verte sans GES. M. Legault a parlé en début du
débat national sur l'avenir de l'énergie, et le Parti libéral, nous, on répond
qu'on va être présents et on veut prioriser le développement énergétique,
notamment dans le développement de nos régions, mais aussi parce qu'il est
clair que la CAQ n'a pas vraiment de réelle vision sur le sujet. J'entendais le
premier ministre nous comparer aux États-Unis et au reste du Canada. Ça, c'est
comme nous comparer au pire élève de la classe. Moi, ce n'est pas ça que je
veux. Je n'ai pas le goût d'être le troisième avant-dernier, je veux plutôt
qu'on soit dans les leaders mondiaux. La croissance économique en symbiose avec
l'environnement, l'économie comme levier de la lutte aux changements climatiques,
l'environnement comme moteur économique, c'est ça qu'on veut.
Donc, ici, on parle d'éoliennes, solaire,
biomasse, optimisation de la consommation, optimisation de la distribution déjà
actuelle, optimisation des barrages qu'on a déjà, changer les vieilles turbines
pour des nouvelles. Donc, générer plus avec les mêmes barrages hydroélectriques
qu'on a actuellement, c'est tout dans le possible. Évidemment, l'hydrogène
vert, absolument. Des barrages additionnels, on n'est pas contre, mais ça prend
toutes les données pour prendre une bonne décision, puis je m'explique. Quand
le premier ministre parle que ça prend 15 ans pour construire un barrage,
ça prend aussi d'énormes quantités de ciment pour construire un barrage. Donc,
dans le calcul des GES, là, il faudrait qu'on entre toutes les données pour
s'assurer que ça tient la route. On ne peut pas juste dire : Une fois que
le barrage est construit, voici ce qu'on va économiser en GES. Construction du
barrage, le ciment qu'on amène pour, justement, obstruer les rivières, la
pollution qu'on... pas la pollution, mais le dommage environnemental qu'on va
faire et les GES qui vont être créés par ça, tout ça, ça doit rentrer dans
l'équation pour qu'on s'assure qu'on prenne la bonne décision. Je sais, dans
l'éolien, dans le solaire, il y a aussi des variables à inclure dans les
calculs, les quantités de GES qui doivent être incluses dans les calculs,
sinon, on va faire fausse route.
Moi, ce que je dis, là, c'est : Ayons
quand même une conversation intelligente, basée sur l'ensemble des données et
pas juste des données partielles, pas nous comparer avec les pires élèves quand
on peut avoir comme objectif d'être comparés, peut-être, aux meilleurs élèves,
comme certains pays d'Europe. Donc, il faut être conséquents dans notre
approche, dans notre logique. Puis, faire des comparaisons boiteuses, je ne
pense pas que ça va vraiment nous aider dans le dialogue.
Je comprends que, parfois, on peut oublier
des choses. Je pense que c'est normal que, de temps en temps, des gens d'une
certaine génération puissent oublier des choses qui sont peut-être plus
contemporaines, mais, ce qui est important de se rendre compte aujourd'hui,
c'est qu'un barrage, ça demande énormément de ciment, ça demande énormément de
travaux. On parle d'une période de 15 ans, potentiellement, avant qu'un
barrage puisse être effectif. Donc, dans ce cas-là, je pense que j'inviterais
les gens qui vont participer dans ce processus décisionnel là de s'assurer de
rentrer, donc, toutes les variables dans l'équation.
Évidemment, j'aimerais aussi savoir
comment le gouvernement va atteindre ses objectifs de réduction de gaz à effet
de serre. Ici, on parle d'un pourcentage de réduction, donc un effort qui nous
est, à nous, proportionnel, relatif, donc, à notre propre situation. Il me
semble que c'est important qu'on fasse notre effort, nous tous, évidemment,
pour la planète puis aussi pour les prochaines générations.
Finalement, j'aimerais juste glisser un
mot à propos du financement des sociétés de transport. L'aide pandémique
offerte aux sociétés de transport se termine. C'est un sujet d'actualité, là,
on l'a vu cette semaine. Afin d'éviter les réductions de services partout à
travers le Québec, le gouvernement doit offrir des sommes supplémentaires pour
supporter ces sociétés et encourager les Québécois à utiliser le transport en
commun. Donc, nous aimerions entendre des solutions pour aider les organismes
communautaires pour pérenniser leur financement. J'espère que l'approche du
temps des fêtes incitera... J'ai comme sauté un paragraphe. Je veux juste vous
dire que, donc, c'est important que le gouvernement aide, évidemment, les
sociétés de transport, pas juste à Montréal, là, mais dans l'ensemble du
Québec.
Aussi, j'aimerais parler des organismes
communautaires, ce serait important. On a défait une motion hier, le
gouvernement l'a rejetée. Mais, à l'approche du temps des fêtes, je pense que
c'est important qu'on puisse être plus généreux envers les Québécois les moins
fortunés ainsi que les organismes qui leur portent aide. On l'a vu,
spécifiquement, là, les banques alimentaires du Québec ont de la misère à
rejoindre les deux bouts. Donc, une aide d'urgence est nécessaire pour ces
organismes, mais, malheureusement, comme je mentionnais tantôt, le gouvernement
a refusé la motion d'hier qui était d'aider les banques alimentaires
maintenant, avant le temps des fêtes. Alors, voilà, je suis prêt à vos
questions.
M. Laberge (Thomas) : J'aimerais
une clarification par rapport aux tarifs. Vous avez parlé des tarifs d'Hydro-Québec.
Vous dites qu'il faut qu'ils soient fixés de manière indépendante. Mais, par
rapport aux autres tarifs gouvernementaux, où vous vous situez? Vous êtes
d'accord avec le plafonnement à 3 %? Vous demandez un gel?
M. Beauchemin : Bien, nous,
on veut travailler avec des mesures qui vont être ciblées. On peut donner
l'exemple de la Société d'assurance automobile du Québec. Limiter ça à
3 %, pour quelqu'un qui a, par exemple, plusieurs voitures, c'est bien
plus intéressant que pour quelqu'un qui n'a même pas les moyens de s'en payer
une. Donc, c'est encore l'exemple que je donnais tantôt, de viser de façon très
ciblée les gens qui en ont plus besoin.
Alors, il y a d'autres mesures qui...
Évidemment, c'est un bouclier que la CAQ veut utiliser. Nous, on n'est pas
contre l'ensemble des mesures que le gouvernement veut mettre en place, mais il
y a des mesures qui ne le sont pas, ciblées. Je vous ai donné cet exemple-là,
je vous ai donné l'exemple d'Hydro-Québec. Je pense que le crédit à la solidarité,
ça en est un autre, exemple. Puis baisser l'impôt au premier palier de
taxation, c'est probablement là qu'on vise le plus les gens qui... C'est les
gens qui vont être les plus frappés par l'inflation. C'est eux autres qu'on
doit supporter, parce que, si on ne fait pas des... si on fait des mesures
élargies, si 93 % des Québécois reçoivent de l'argent de la part du
gouvernement, la réalité, dans ça, c'est qu'on chauffe pendant que la pièce
essaie d'être refroidie par la banque centrale. Donc, on va juste, conséquence
nette, étirer la période d'inflation. Ça fait qu'on veut juste être
conséquents.
Mme Morin-Martel (Florence) : Ce
matin, là, ça a été... à la période de questions, on a parlé du salaire
minimum, là, un échange entre Québec solidaire puis la CAQ. C'est quoi,
votre... Est-ce qu'on devrait hausser à 18 $, selon vous?
M. Beauchemin : Bien, nous,
notre position a été... Je pense que c'est monsieur... puis peut-être que je
vais me corriger, là, on va me corriger si ce n'est pas le cas, là, mais
c'était M. Sam Hamad qui avait mis en place cette espèce de mécanisme-là
où on prenait 50 % du salaire médiant, donc, à chaque fois qu'une révision
du salaire minimum a été faite, c'était en fonction de ce ratio-là. Je pense
que c'est important, on peut rester ouvert à d'autres approches pour voir
comment le salaire minimum peut être ajusté. Moi, je pense que toutes les
suggestions peuvent être bonnes et sur la table. Et, évidemment, le salaire
minimum, ça affecte les gens les moins... bien, c'est ce qui... financièrement,
c'est ce que génèrent les gens qui, malheureusement, ont moins de revenus.
Donc, évidemment, on pense qu'il y a moyen de peut-être les aider.
M. Laberge (Thomas) : Mais ça
veut dire quoi? Parce que, justement, vous parlez de mesures ciblées, ça touche
les moins bien nantis. Est-ce que vous trouvez que la hausse qui va être
annoncée prochainement, qui risque de ne pas être très élevée, c'est suffisant
dans le contexte?
M. Beauchemin : Bien, c'est
parce que c'est un panier de solutions que nous, on propose. Spécifiquement,
par rapport à votre question, on ne l'a pas, comme, abordé, nous autres, là, au
Parti libéral. Ma perception, ma vue principale, pour moi, c'est que nous, on
est ouverts à... bien, pas... je sais que la vue de du parti, c'est qu'on est
ouverts à avoir une discussion sur le salaire minimum, mais le mécanisme qui
est en place, à être déterminé, qu'est-ce qui va être la meilleure façon de le
faire... Donner un chiffre arbitraire, 18 $, comme ça, je ne sais pas d'où
est sorti le chiffre ce matin. Ça fait que, c'est pour ça que, tu sais, je
pense que ça prend du temps pour analyser les bonnes données avant de juste
simplement mettre un chiffre comme ça. Un.
Et deux, je pense que c'est important
d'essayer de mettre en place quelque chose qui va être structurant à long
terme. Le mécanisme qui avait été mis en place à l'époque, c'était un mécanisme
qui nous permettait de, justement, revisiter les données de façon annuelle ou
semi-annuelle ou à tous les cinq ans. Je n'ai pas la mécanique spécifique, mais
ça permettait au moins de pouvoir dire : Bon, bien, tu sais, si le salaire
médian est rendu ça, voici le mécanisme qu'on devrait mettre en place pour
établir le salaire minimum.
M. Laberge (Thomas) : Est-ce
que vous considérez qu'avec le salaire minimum actuel quelqu'un qui travaille,
par exemple, à temps plein a les moyens de subvenir à ses besoins de base?
M. Beauchemin : Personnellement,
non. Moi, je trouve que le salaire minimum, c'est quelque chose que... Il faut
que tu vives avec des conditions minimums pour être capable d'avoir un salaire
minimum. Donc, il y a comme un équilibre, dans le sens que, tu sais, tu ne peux
pas avoir, tu sais, deux voitures, la grosse maison puis toutes ces histoires-là
sur le salaire minimum. C'est tough. Tu n'as pas la capacité de pouvoir payer,
au salaire minimum, un gros train de vie. Donc, il faut que ça soit adapté. Ça
fait que c'est... Donc, moi, je trouve, c'est difficile, peu importe le niveau
de style de vie d'une personne, de vivre avec le salaire minimum. Ce n'est pas
évident, là, ce n'est pas la richesse, là.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Sur
la question des barrages, M. Beauchemin, j'ai bien compris que vous n'êtes
pas contre la construction de nouveaux barrages. C'est bien ça?
M. Beauchemin : Exact.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais
en campagne électorale, votre ancienne cheffe, Dominique Anglade, avait fermé
la porte, là, elle ne voulait rien savoir des barrages, là. Donc, pourquoi
est-ce que la position a changé si rapidement? Qu'est-ce qui explique ça?
M. Beauchemin : Bien,
écoutez, moi, j'en ai discuté un petit peu, là, avec les gens dans le parti.
Dans notre caucus, on n'est pas fermés à l'idée, mais, comme je mentionnais, je
pense que ce qui est important, c'est qu'on ait toutes les variables pour
pouvoir prendre les bonnes décisions. Donc, il y a évidemment des
mathématiques, là, qui vont avoir à être faites, parce que, quand on parle de
construire un barrage hydroélectrique, on parle de plusieurs milliers de
tonnes, plusieurs années de fabrication de ciment qui sont en arrière de ça, et
donc énormément de GES qui sont dégagés. Donc, tu sais, si on veut regarder le
bénéfice net au niveau GES, bien, je pense qu'il faut inclure ça dans les
calculs. Si je sous-entends par ça que ça veut dire que, si on les inclut, un
barrage ne sera pas écologique, je ne peux pas vous dire. Ce que je peux juste
vous dire, c'est que c'est certain que les technologies vont s'améliorer avec
le temps, il va peut-être en avoir, des améliorations, mais on ne peut pas
juste regarder la construction d'un barrage électrique puis dire : Bon,
bien, à partir du fait qu'il est construit, l'avenir... on ne considère pas la
pollution qui a été créée par la construction du barrage. C'est comme illogique
dans ma tête, là, de ne pas avoir inclus ça.
Le Modérateur : Est-ce qu'il
y a d'autres questions?
M. Laberge (Thomas) : Vous
vous positionnez comment par rapport à la monarchie?
M. Beauchemin : Bien, écoute,
je pense qu'on a donné notre vue. Je suis d'accord avec...
M. Laberge (Thomas) : ...position
personnelle, M. Fortin, hier, donc...
M. Beauchemin : Bien, ma
position personnelle, moi, j'ai prêté allégeance au peuple québécois. Donc, je
pense, ça répond...
M. Laberge (Thomas) : Vous
avez aussi prêté serment au roi d'Angleterre. Si jamais le serment était rendu
optionnel, est-ce que vous prêteriez serment au peuple québécois?
M. Beauchemin : Je ferais
exactement ce que j'ai fait, là, il y a quelques semaines, au peuple québécois
seulement.
M. Laberge (Thomas) : Mais
vous avez prêté serment au roi aussi, là.
M. Beauchemin : Oui, oui,
mais je veux dire, si j'avais le choix, ce serait au peuple québécois seulement.
M. Laberge (Thomas) : Donc,
vous ne feriez pas la même chose qu'il y a quelques semaines?
M. Beauchemin : Non, c'est
ça.
M. Laberge (Thomas) : O.K.,
parfait.
M. Beauchemin : Excusez, je
voulais être clair.
M. Laberge (Thomas) : Est-ce
que vous pensez que le Québec, le Canada est mûr pour une discussion sur son
rapport à la monarchie?
M. Beauchemin : Ça, je pense
que je ne suis pas la bonne personne pour poser cette question-là. Je vais vous
laisser la poser aux autres, là, qui vivent... qui sont dans ce domaine-là plus
spécifique, là.
M. Laberge (Thomas) : Bien,
ça concerne tous les citoyens du Québec, là.
M. Beauchemin : Oui, mais là,
vous parlez... Moi, je suis un politicien, là, en ce moment, là, ça fait que je
ne peux pas vous répondre à cette question-là sans qu'il y ait des
ramifications. Je ne sais pas s'il peut y en avoir, des ramifications. Tout ce
que je peux vous dire, c'est que je suis venu ici pour vous parler, là,
d'économie, puis c'est ça, un petit peu, qui était le sujet, là, que je voulais
discuter avec vous.
M. Laberge (Thomas) : M. Fortin,
qui est d'ailleurs peut-être votre prochain chef, s'est positionné là-dessus.
Est-ce que vous trouvez qu'il s'est avancé trop, qu'il n'aurait pas dû aller
là?
M. Beauchemin : Bien, c'est
un peu hypothétique, là, même la prémisse de votre question, ça fait que je
pense qu'on peut arrêter d'en parler, là.
Mme Morin-Martel (Florence) : Est-ce
que vous avez parlé à Mme Anglade après son départ, hier?
M. Beauchemin : Bien, pas
depuis hier, non, je n'ai pas jasé avec elle, mais je l'ai rencontrée par
simple hasard. Elle va bien, elle est souriante, elle est en forme. La vie
continue pour elle.
Le Modérateur : Merci
beaucoup.
M. Beauchemin : Merci.
(Fin à 12 h 22)