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Point de presse de M. Gabriel Nadeau-Dubois, chef du deuxième groupe d’opposition

Version finale

Le mercredi 30 novembre 2022, 17 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Dix-sept heures une minute)

M. Nadeau-Dubois : Bonjour. Ce discours d'ouverture se tenait dans un contexte important, contexte historique, celui de la pire crise de l'inflation en 30 ans au Québec. Les familles, les citoyens, citoyennes du Québec, en ce moment, ont de la misère à arriver. Et c'est dans ce contexte-là que François Legault prononçait son discours aujourd'hui. Et, en fait, il a à peine effleuré le sujet. Il a à peine effleuré le sujet. 1 min 30 s sur un discours de 1 h 15, ça ne passe pas la barre du tout.

En fait, en économie, François Legault est atteint du syndrome du voisin gonflable. Il nous parle de l'Ontario, il nous parle de l'Ontario, il nous parle de l'Ontario puis il ne nous parle jamais des Québécois, Québécoises à faible revenu, ici, au Québec. François Legault est obsédé par les inégalités entre le Québec et l'Ontario, mais les inégalités de richesse à l'intérieur du Québec, ça, de toute évidence, ça l'intéresse pas mal moins. Ce qui s'en vient, là, pour bien des familles au Québec, c'est un Noël difficile, un Noël avec des choix déchirants. Puis on était en droit de s'attendre à des nouvelles annonces, à des gestes supplémentaires, parce que le prochain chèque, là, de 400 $ ou de 600 $, non seulement François Legault nous dit que c'est le dernier, mais on sait bien qu'il va être très, très, très rapidement épuisé, ce chèque-là. On était en droit de s'attendre à du neuf, on n'a eu que du réchauffé.

En environnement, François Legault avait fait lever les attentes. Il nous avait promis un discours sur le thème de l'environnement. Et, en termes de quantité, c'est vrai, François Legault a parlé longtemps d'environnement, mais ce qu'il nous a tenu, c'est le même vieux discours. Ce discours-là, c'est quoi? C'est de répéter et de répéter que le Québec est déjà parmi les meilleurs. Ce n'est pas faux, sauf qu'on est les meilleurs parmi les pires.

Le premier ministre et moi, on est des fans de hockey. C'est facile de gagner tous tes matches quand tu joues contre des équipes de la East Coast League. C'est facile d'être bon parmi les pires. Quand on se compare au Canada, quand on se compare aux États-Unis, on se compare à des États qui sont producteurs de pétrole. C'est normal qu'on soit moins pire qu'eux autres. Quand on se compare aux vrais champions de l'environnement à travers le monde, le Québec est en fait un des États qui émet le plus de gaz à effet de serre par habitant, pas le moins. Donc, François Legault choisit les comparaisons qui l'arrangent, il nous compare à des pays parmi les plus polluants au monde. C'est facile, quand on choisit les bonnes comparaisons, de se péter les bretelles comme ça.

Nous, à Québec solidaire, on a des ambitions plus fortes pour le Québec, celles que le Québec soit un des États les plus verts au monde. Aucun engagement concret de la part de François Legault en environnement, pas de nouveau plan de lutte aux changements climatiques, alors que je vous rappelle qu'à l'heure actuelle les mesures annoncées par François Legault en lutte aux changements climatiques ne lui permettent même pas d'atteindre sa propre cible de 37,5 % de réduction pour 2030, une cible qui est pourtant insuffisante. Bref, si la tendance se maintient, François Legault va rater ses propres objectifs, qui sont insuffisants.

En terminant, quelques mots sur la santé. Ça va mal dans les urgences du Québec, en particulier dans les urgences pédiatriques. Les soignantes crient à l'aide. Mon collègue Vincent est allé à leur rencontre dans le dernier mois. Je l'ai accompagné. C'est épouvantable, ce qui se passe dans les urgences du Québec, et il n'y a encore une fois rien de nouveau aujourd'hui, quelques slogans, du réchauffé. Le seul élément concret dont François Legault nous a parlé en santé, c'est ses mini hôpitaux privés. Il trouvait ça bien important de nous dire que le député de Saint-Jérôme voulait plus de privé en santé, alors que quel est le cancer, en ce moment, qui ronge notre système de santé? Les agences privées de placement qui sont en train de vider le système public. Si le privé en santé, ça marchait, on le saurait, là, parce qu'il n'y en a jamais eu autant dans notre système. On n'a toujours pas de plan sur la table pour se départir progressivement des agences de placement. C'est pourtant ça que les soignantes nous demandent quand on prend la peine d'aller les rencontrer. Merci beaucoup.

La Modératrice : Merci. Rapidement, une question, une sous-question.

M. Bolduc (Pierre-Alexandre) : Oui. Sur l'inflation, est-ce que ça prend un autre chèque? Si oui, de combien? Ça en prend-tu plusieurs autres, des chèques?

M. Nadeau-Dubois : François Legault n'en fait pas assez pour aider les familles avec l'inflation, et ces chèques-là, là, ils vont être vite épuisés. Ce qu'il faut, d'abord, c'est que le gouvernement n'empire pas le problème. Ça, ça veut dire : au lieu d'augmenter les tarifs de 3 %, il faut les geler. Ensuite, il faut remettre sous contrôle ce qui coûte cher aux familles du Québec. Qu'est-ce qui coûte cher? Le premier poste de dépenses de toutes les familles du Québec, c'est le logement, qu'on soit locataire ou propriétaire. Il y a une autre hausse des taux d'intérêt qui s'en vient. Ça, ça va faire augmenter les hypothèques de bien des gens et, par ricochet, les loyers de bien du monde. Ce gouvernement-là n'a aucun plan pour remettre sous contrôle le coût du logement au Québec. Pourtant, c'est un des postes de dépenses qui fait le plus mal au monde. Ça, c'est une proposition qu'on fait depuis longtemps à Québec solidaire. François Legault n'a rien à dire sur le sujet. Il est en train de passer à côté de la crise qui frappe les Québécois, durement, au jour le jour.

M. Bolduc (Pierre-Alexandre) : Sur l'environnement, M. Legault, quand il disait : On est les premiers, je pense qu'il vous regardait. Puis là il a parlé aussi du troisième lien, qu'il va y avoir ces voies de transport collectif là. Comment vous vous sentiez quand il vous regardait en disant ça?

M. Nadeau-Dubois : Je suis habitué que François Legault ait une petite fixation sur Québec solidaire. Ça a été le cas tout le long de la campagne électorale, tout le long de la dernière campagne aussi. François Legault obsède sur Québec solidaire, là. Moi, j'obsède sur ce qui se passe en ce moment dans le budget des familles puis dans nos urgences. Ça, c'est mes obsessions. Puis je laisse à François Legault sa fixation sur Québec solidaire.

M. Laberge (Thomas) : J'aimerais ça rebondir là-dessus aussi parce que, sur la question des hôpitaux privés, le premier ministre vous a directement interpellé...

M. Nadeau-Dubois : Oui, deux fois.

M. Laberge (Thomas) : ...sachant que vous n'êtes évidemment pas favorable au privé en santé. Vous avez eu plusieurs échanges acrimonieux lors de la dernière session parlementaire avec M. Legault. Est-ce que vous êtes content que M. Legault vous voie comme cet adversaire, au même titre qu'il va vous interpeller pendant un discours comme celui-là?

M. Nadeau-Dubois : Bien, François Legault faisait son discours d'ouverture aujourd'hui. Il choisit de m'interpeller, alors qu'il sait très bien que je n'ai pas de droit de réplique. C'est son style. Moi, ce qui m'intéresse, là, c'est ce qui se passe dans le budget des familles puis ce qui se passe dans nos urgences en ce moment. C'est le bordel, ça va très, très, très mal. François Legault préfère sortir du frigo ses vieilles ritournelles partisanes contre Québec solidaire que les Québécois ont entendues tout le long de la campagne électorale. Moi, je ne suis pas ici pour continuer la campagne électorale, je suis ici pour trouver des solutions aux problèmes que vivent les Québécois en ce moment. Puis il y en a deux qui sont extrêmement urgents : le coût de la vie puis la santé. François Legault n'a rien proposé aujourd'hui là-dessus.

M. Laberge (Thomas) : Est-ce que vous appréhendez que le ton, dans les périodes de questions, va être un peu comme celui-là face à M. Legault?

M. Nadeau-Dubois : Moi, je suis habitué que François Legault utilise Québec solidaire pour faire diversion des problèmes qui sont ceux des gens, là, au quotidien, puis moi, je ne me laisserai pas distraire par ça. Je ne me laisserai pas désorganiser par les ritournelles partisanes de François Legault, là. Les gens, en ce moment, là, se dirigent vers un Noël extrêmement difficile. Dans nos bureaux de circonscription, on reçoit des courriels, des messages tous les jours. Dans les banques alimentaires, là, ce n'est plus du monde sur l'aide sociale qui font la file, c'est du monde de la classe moyenne. Le monde qui travaille à temps plein, qui ne sont pas capables de remplir leur frigo, ça, c'est un vrai problème, ça, ça m'intéresse.

La Modératrice : M. Côté.

M. Côté (Gabriel) : M. Legault a suggéré qu'il y a un consensus qui est en train, là, d'émerger à propos du troisième lien à cause des voies de circulation qui seraient réservées au transport en commun. Est-ce que vous êtes du même avis?

M. Nadeau-Dubois : Le consensus dont parle M. Legault est de la même nature que les barrages qu'il promet, là, partout au Québec, c'est imaginaire.

M. Côté (Gabriel) : Puis, dans un autre ordre d'idée, vous dites que le Québec devrait se comparer aux champions de la lutte aux changements climatiques. Qui sont ces champions? Puis comment le Québec se situe par rapport à eux?

M. Nadeau-Dubois : Bien, quand on regarde, par exemple, plusieurs pays européens, c'est des pays qui émettent beaucoup moins de gaz à effet de serre par personne qu'au Québec. Puis qu'est-ce qu'ont en commun ces pays-là? Ils ont fait le virage massif vers le transport collectif. C'est notre premier secteur d'émission de gaz à effet de serre au Québec, les transports. On ne peut pas se dire sérieux en lutte aux changements climatiques et faire des projets, comme le troisième lien, qui alimentent la dépendance à l'automobile, qui alimentent un mode d'aménagement de notre territoire qui nous mène dans le mur. C'est un ou c'est l'autre. On ne peut pas seulement électrifier tout le parc automobile, il faut aussi donner des alternatives à l'automobile aux Québécois et aux Québécoises. Ça, c'est le transport collectif et c'est le transport actif. Et François Legault passe complètement à côté de ce virage-là.

Puis je le répète, là, c'est très, très facile de dire : On est meilleurs que les États-Unis et que le Canada, c'est des pays producteurs de pétrole. C'est comme si le Canadien de Montréal disait : Je suis meilleur que l'atome BB dans Pointe-Saint-Charles, c'est facile. Nous, on a plus d'ambition que ça. Il faudrait se comparer aux meilleurs pays dans le monde. Puis, ces pays-là, qu'est-ce qu'ils font? Ils investissent massivement en transport collectif.

M. Côté (Gabriel) : Mais avez-vous une donnée, là...

La Modératrice : En terminant.

M. Côté (Gabriel) : ...juste pour appuyer ça, là, tu sais?

M. Nadeau-Dubois : Ah! c'est des chiffres qui sont publics. Je ne suis pas... Je connais beaucoup de choses, mais je ne suis pas encore... je n'ai pas encore atteint le niveau d'encyclopédie vivante. Donc, je ne connais pas l'ensemble de ces chiffres-là, mais, si vous prenez les émissions de gaz à effet de serre per capita au Québec et que vous les comparez, par exemple, à ce qui se fait dans l'Union européenne, le Québec émet plus par tête de pipe, là, de gaz à effet de serre.

La Modératrice : Mme Morin-Martel.

Mme Morin-Martel (Florence) : Oui. Sur un autre sujet, là, on a appris que le Directeur général des élections, il n'allait pas ouvrir d'enquête, là, au sujet des irrégularités de la section de vote dans Saint-Laurent. Est-ce que c'est satisfaisant, ça, comme, de ne pas ouvrir d'enquête?

M. Nadeau-Dubois : Bien, comme je disais, comme mon collègue Vincent disait ce matin, je pense qu'on aurait tous voulu savoir un peu ce qui s'est passé dans cette section de vote là. C'est assez curieux comme situation. Je n'ai pas pris connaissance des communications du DGEQ, je ne connais pas les motifs de leur décision, mais, disons, à première vue, c'est quand même inquiétant, là, comme témoignage, puis je pense que ça mérite qu'on sache ce qui s'est passé.

Mme Morin-Martel (Florence) : Oui. Il disait que les seuls éléments soulevés ne permettaient pas, là... n'étaient pas assez pour ouvrir...

M. Nadeau-Dubois : Comme je vous dis, nous, on aurait souhaité avoir quand même... savoir ce qui s'est passé dans cette section de vote là. On est dans une époque où toutes sortes de théories circulent, hein, sur les résultats électoraux puis l'intégrité des résultats électoraux. Moi, je pense, il ne faut laisser aucune zone d'ombre, puis, je pense, ce serait bien de faire la lumière sur ce qui s'est passé dans cette section de vote là.

La Modératrice : M. Bélair-Cirino.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Oui, bonjour. Est-ce que le premier ministre a réussi à faire oublier les écarts de langage, les erreurs, les propos mal exprimés sur l'immigration tenus par lui ou certains de ses candidats durant la campagne électorale avec son discours inaugural?

M. Nadeau-Dubois : Bien, François Legault a poli son langage, mais sa vision, ça reste la même. Il continue à désigner l'immigration comme une menace pour la nation québécoise et il continue d'utiliser les mauvais indicateurs dans le débat sur la langue. Il continue à parler de la langue parlée à la maison. Les gens qui se joignent à la nation québécoise, là, puis qui parlent italien ou espagnol autour de la table à souper, là, le soir, là, ces gens-là ne sont pas une menace pour le Québec. Si la langue d'usage, si la langue commune, si la langue de travail, ça continue à être le français, bien, l'avenir du Québec, il est envisagé avec optimisme, là. Ce qu'il faut... ce dont il faut débattre, c'est du français comme langue d'usage, comme langue de travail. Ce n'est pas au premier ministre à gérer quelle langue le monde parle en bordant leurs enfants le soir.

La Modératrice : En terminant.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Il noircit le tableau?

M. Nadeau-Dubois : Il continue à présenter l'immigration comme, en soi, une menace pour la nation québécoise. Il a fait à nouveau ce lien-là aujourd'hui.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Mais pourquoi, selon vous?

M. Nadeau-Dubois : Bien, je pense que la campagne électorale a répondu à cette question-là, c'est ce que pense François Legault. Et par ailleurs il sème la confusion auprès des gens, hein, parce qu'il nous dit : Immigration 100 % francophone. Ça, d'abord, c'est seulement l'immigration économique et c'est seulement l'immigration permanente, parce que, pendant qu'il dit ça, le Québec continue à faire rentrer des dizaines de milliers d'immigrants temporaires, des immigrants précaires, dont, souvent, le statut est suspendu à un seul employeur. C'est une forme d'immigration qui est plutôt dépourvue de compassion, là, parce qu'on suspend les gens, souvent, à une grande précarité. Les gens ne savent pas s'ils vont être ici six mois, un an, deux ans. Il faut qu'ils renouvellent sans cesse leur permis. Et ces gens-là, là, leurs enfants n'ont pas accès à la loi 101, donc à l'école en français. Ils sont exclus des processus de francisation. Donc, ça fait des beaux titres dans les journaux, là, dire : 100 % francophone. La réalité des choses, là, c'est que, l'immigration temporaire au Québec, elle est hors de contrôle. Puis, ça, c'est une immigration qui est fragile, qui est précaire, qui, souvent, pas toujours, mais souvent, peut donner lieu à des situations, même, d'exploitation. Donc, si on veut parler d'immigration, on va en parler, mais on va en parler convenablement avec les bons chiffres puis en ne menant pas les gens en bateau.

La Modératrice : Merci beaucoup.

M. Nadeau-Dubois : Merci beaucoup.

(Fin à 17 h 14)

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