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Conférence de presse de M. Eric Girard, ministre des Finances

Version finale

Le mercredi 9 novembre 2022, 10 h

Salle Evelyn-Dumas (1.30), édifice Pamphile-Le May

(Dix heures)

Le Modérateur : ...conférence de presse du ministre des Finances, M. Eric Girard. Et on va commencer, M. Girard va faire une allocution, et par la suite on va prendre les questions. Alors, vous avez vu l'état de ma voix, soyez indulgents avec moi. À vous la parole.

M. Girard (Groulx) : Et je souligne la présence de la sous-ministre aux Finances.

Bonjour. Je suis très heureux de confirmer le nouveau montant ponctuel pour lutter contre la hausse du coût de la vie. Il sera versé à 6,5 millions d'adultes, au coût de 3,5 milliards de dollars pour le gouvernement québécois, ce qui correspond à 0,6 % du PIB nominal de 2022. Il est modulé en fonction du revenu, c'est-à-dire que 4,6 millions de Québécois qui gagnaient moins de 50 000 $, selon leur déclaration de revenus de 2021, recevront 600 $, et 1,5 million de Québécois qui gagnaient entre 54 000 $ et 100 000 $, eux, recevront 400 $.

Notre objectif est de rejoindre le plus de gens possible. Alors, tous ceux qui auront 18 ans au 31 décembre 2022 sont éligibles. Il faudra avoir produit une déclaration de revenus 2021, et on donne jusqu'au 30 juin 2023 pour avoir produit cette déclaration. Et Revenu Québec fera des efforts supplémentaires pour rejoindre les bénéficiaires de l'aide financière de dernier recours qui n'auraient pas rempli une déclaration de revenus 2021. Je tiens à souligner que la majorité d'eux le font.

Au niveau des modalités administrées par Revenu Québec, le versement est non imposable. Il n'y aura aucune compensation fiscale, c'est-à-dire que, si vous avez une dette envers le gouvernement du Québec, le montant ne sera pas déduit. Et le versement est automatique, vous n'avez rien à faire. C'est-à-dire que, si vous êtes inscrit au dépôt direct avec Revenu Québec, vous aurez un avis dans votre dossier et vous aurez le dépôt direct. La majorité des Québécois sont inscrits au dépôt direct. Si vous n'êtes pas inscrit au dépôt direct, vous recevrez un chèque, avec un avis accompagnant le chèque.

C'est important de redire qu'aucune démarche n'est requise de votre part, aucune démarche n'est requise des contribuables. Le gouvernement n'enverra aucun message, courriel, texto, téléphone. Ces messages sont des tentatives de fraude.

La mesure est simple, efficace et permettra aux Québécois de faire face à la hausse du coût de la vie. Notamment, elle est calibrée pour faire face aux besoins essentiels : le logement, le transport, les vêtements, l'alimentation.

Et, pour conclure, je vous annonce que je ferai le point sur la situation économique et financière du Québec le jeudi 8 décembre.

Le Modérateur : On va prendre les questions. Qui est... Alain Laforest.

M. Laforest (Alain) : Bonjour, M. Girard. Vous parlez d'un versement de 3,5 milliards de dollars. C'est la moitié de ce que vous réclamez en transferts en santé du gouvernement fédéral, ce qui fait que Justin Trudeau est très critique à votre endroit, là, en disant que vous prenez cet argent-là, qui doit aller à la santé, puis vous le redonnez aux contribuables. Comment vous trouvez l'attitude du gouvernement fédéral par rapport à ça?

M. Girard (Groulx) : Je veux juste rappeler, là, au niveau des transferts en santé, ce qui est indéniable, c'est que la part du gouvernement fédéral, à la fin des années 70, était au-delà de 40 % des frais de la santé, et que cette part-là a décliné dans le temps, constamment, et que toutes les projections démontrent qu'elle va continuer de diminuer. Donc, qu'on le regarde rétrospectivement ou prospectivement, la part ou la proportion de la contribution du gouvernement fédéral a diminué dans le temps.

Et ce qu'on demande, c'est légitime. On parle ici d'une des missions principales de l'État. C'est une responsabilité du gouvernement du Québec. On parle d'investissements à long terme. Ce que je fais aujourd'hui, c'est un montant ponctuel exceptionnel pour aider les Québécois.

M. Laforest (Alain) : Oui, je comprends, mais ma question, c'est... Il vous critique, là, il dit : Vous donnez de l'argent aux plus nantis, alors que vous réclamez de l'argent en santé. Est-ce qu'il ne comprend pas?

M. Girard (Groulx) : Bien, je sais où vous voulez m'amener, là, vous voudriez m'amener dans un débat que...

M. Laforest (Alain) : Bien, je ne vous amène pas dans un débat, M. Girard. Vous demandez 6 milliards, vous en prenez 3,5, que vous donnez en baisses d'impôt, en chèques, alors le fédéral vous critique.

M. Girard (Groulx) : O.K. Mais, juste pour être très précis, là, le financement de la Santé, c'est 43 % du budget du gouvernement du Québec. Ça va continuer à augmenter, à près de 5 % par année. C'est le poste budgétaire le plus important du gouvernement du Québec, et ça va continuer d'être le cas. Nous invitons le gouvernement fédéral à être un partenaire, et à augmenter sa contribution, et à la soutenir dans le temps.

Pour ce qui est du montant ponctuel, c'est notre responsabilité d'aider les Québécois à faire face à la hausse de l'inflation. Les besoins essentiels sont immédiats. Je vous rappelle que l'indexation du régime fiscal était seulement de 2,7 %, parce qu'elle précédait l'invasion de l'Ukraine par la Russie et le variant Omicron. Et donc on vient aider les Québécois une fois, c'est un montant ponctuel — en fait, c'est la deuxième fois — pour le logement, le transport, les vêtements et l'alimentation.

Le Modérateur : Véronique Prince, Radio-Canada.

Mme Prince (Véronique) : Oui, bonjour.

M. Girard (Groulx) : Bonjour.

Mme Prince (Véronique) : La première fois que M. Legault a évoqué la possibilité de donner un autre chèque, puis tout ça, ça date quand même d'une couple de mois, là. Si je me rappelle bien, il a commencé à en parler au printemps, là. À ce moment-là, la situation économique, et l'emploi, et tout ça, étaient quand même différents, là, il y a quelques mois, là. Est-ce que vous vous sentiez obligé de tenir votre promesse ou, si vous aviez à la refaire dans un échéancier plus collé à aujourd'hui, vous auriez refait la même promesse?

M. Girard (Groulx) : En fait, la promesse, elle a été faite après le budget, parce qu'au budget on prévoyait 4,7 % d'inflation, et, rapidement, on a vu que les effets du variant Omicron sur les chaînes d'approvisionnement et de l'invasion de l'Ukraine par la Russie sur les prix de l'énergie allaient être plus persistants. Alors, maintenant, on parle d'une inflation entre 6,5 % et 7 %. Alors, ce que le premier ministre avait dit c'est que, si l'inflation persistait, qu'elle était plus élevée, ce serait nécessaire d'aider les Québécois à nouveau, puis c'est ce qu'on fait aujourd'hui. C'est calibré sur le panier de consommation de base, en fonction de l'indexation du régime fiscal.

Donc, je pense que nous sommes un gouvernement qui fait ce qu'il dit. Nous avions dit que nous allions aider les Québécois, et c'est calibré en fonction du niveau d'inflation, en proportion de l'indexation du régime fiscal.

Mme Prince (Véronique) : En même temps, on a une situation qui est quand même assez particulière, là. Je veux dire, vous connaissez ça mieux que moi, là, mais, avec une possible récession qui s'en vient et une pénurie de main-d'oeuvre, les gens ne vont pas perdre leur emploi. Donc, que vous injectiez de l'argent comme ça... Dans le fond, comment on va la freiner... ça va être quoi, les efforts du Québec, de freiner la situation? Vous comptez juste sur l'augmentation des taux d'intérêt ou...

M. Girard (Groulx) : O.K. Alors, je répète, l'inflation, c'est vraiment un enjeu pour 2022, O.K. 2023, ce qui va dominer les préoccupations des Québécois, des gouvernements, des entreprises, c'est le ralentissement de l'économie. Le ralentissement de l'économie est marqué, et les prévisions de la Banque du Canada, du gouvernement fédéral, nos prévisions, dans la prochaine mise à jour, vont montrer que la situation s'améliore au niveau de l'inflation et que l'enjeu dominant, ce sera le ralentissement économique.

Donc, nous, ici, nous nous attaquons au problème présent, qui est la hausse du coût de la vie. En 2022, là, les plus récentes statistiques de l'inflation, par exemple, pour l'alimentation, c'est au-delà de 10 %, la hausse du panier d'épicerie, sur une base annualisée. Donc, on vient aider immédiatement, tel que nous l'avions indiqué, pour la situation qui est courante, 2022. Pour 2023, il y aura des mesures pour stimuler l'économie ou faire face au ralentissement économique. Je vous dirais...

Mme Prince (Véronique) : ...est-ce que vous avez déjà...

M. Girard (Groulx) : Bien là, aujourd'hui, ce n'est pas le budget de 2023, là. J'annonce le montant ponctuel. On a une situation où l'inflation est beaucoup plus élevée que ce qui avait été prévu au budget.

Le Modérateur : Marc-André Gagnon.

M. Gagnon (Marc-André) : Bonjour. Peut-être pour préciser, d'abord... Donc là, je comprends que c'est d'ici la fin de l'année que les gens recevront...

M. Girard (Groulx) : Oui, c'est un très bon point. Revenu Québec...

M. Gagnon (Marc-André) : Et c'est quoi, la date? À partir de quand?

M. Girard (Groulx) : À partir de la fin novembre, et versé avant la fin décembre. Donc, on pourrait simplifier en disant que tout le monde aura... Ceux qui sont éligibles recevront le montant en décembre.

M. Gagnon (Marc-André) : O.K. Je comprends que ça devient un incitatif, aussi, pour ceux qui n'ont pas encore produit leur déclaration de revenus 2021, là. Vous donnez jusque... c'est le 23 juin, là, de mémoire.

M. Girard (Groulx) : 2023, 30 juin.

M. Gagnon (Marc-André) : 2023, le 30 juin, exact. Est-ce que ça, c'est un délai qui est normal ou c'est extraordinaire?

M. Girard (Groulx) : Bien, c'est-à-dire qu'il y a des gens qui vont soumettre leur déclaration de revenus 2021 en 2025. C'est juste qu'on ne leur enverra pas un chèque de 400 $ s'ils le font. Il y a des retards. Bon an, mal an, il y a approximativement 3 % des Québécois qui ne remplissent pas leur déclaration de revenus. Effectivement, vous avez raison, c'est un incitatif à le faire.

M. Gagnon (Marc-André) : Je crois que vous mettez en garde, là, envers les fraudeurs. Vous mettez les gens en garde pour les tentatives de fraude.

M. Girard (Groulx) : Oui.

M. Gagnon (Marc-André) : Parce qu'il y en a beaucoup?

M. Girard (Groulx) : Je n'ai pas cette information-là, mais il y en a. Et je tiens à dire que Revenu Québec est responsable de l'ensemble des démarches. Les citoyens n'ont rien à faire pour recevoir le montant d'ici décembre, et le gouvernement ne communiquera pas avec eux.

M. Gagnon (Marc-André) : Comme vos réponses sont courtes, je vais me permettre une dernière petite question courte. Le 8 décembre, on peut s'attendre à d'autres mesures?

M. Girard (Groulx) : Notamment, ce que nous avons parlé, de plafonner les tarifs, et le plafonnement des tarifs, c'est une excellente mesure pour contenir l'inflation.

M. Gagnon (Marc-André) : ...

M. Girard (Groulx) : Bien, on est toujours en novembre. Alors, le 8 décembre, je ferai les annonces du 8 décembre.

Le Modérateur : Simon Bourassa.

M. Bourassa (Simon) : Bonjour, M. Girard. Il y a le maire de Québec, là, qui dit, par exemple, que la mise en chantier du projet de tramway, là, ça pourrait être une bonne solution pour, justement, pallier au ralentissement économique, la mise en chantier de grands travaux comme ça. Est-ce que vous êtes d'accord avec lui?

M. Girard (Groulx) : Bien, le gouvernement du Québec a augmenté son Plan québécois des infrastructures de 42 % dans le dernier mandat, et une des raisons, c'était pour répondre à la pire récession depuis la Deuxième Guerre mondiale, qui était associée à la pandémie. Alors, oui, les infrastructures publiques, c'est positif. Et je pense que — je veux être clair, là — l'inflation, la hausse du coût de la vie, c'est vraiment l'enjeu le plus important auquel nous avons fait face en 2022. En 2023, le discours risque d'évoluer vers le ralentissement économique.

M. Bourassa (Simon) : Donc, à ceux qui disent que la mesure ponctuelle que vous annoncez est bonne pour le contribuable, les citoyens, mais que ce n'est pas nécessairement une bonne façon de contrer le phénomène de l'inflation, vous nous dites qu'on se concentre sur 2022 et que c'est, donc, la bonne façon?

M. Girard (Groulx) : Bien, il y a 4,6 millions de Québécois qui vont recevoir 600 $, qui ont gagné moins de 50 000 $ en 2021, et c'est pour ça que je tiens à dire que ces gens-là ont des besoins essentiels, là : logement, habitation, transports, vêtements. On vient aider des gens qui en ont besoin, là. Ce n'est pas du superflu, là. La hausse du coût de l'épicerie, c'est réel, là. Et donc c'est vraiment notre rôle d'aider les Québécois à faire face à une situation qui est exceptionnelle. Et c'est un montant qui est ponctuel, non récurrent, pour aider maintenant, face à une situation qui est difficile maintenant.

M. Lacroix (Louis) : Je vais me permettre une question, si vous...

M. Girard (Groulx) : Bien sûr.

M. Lacroix (Louis) : Je comprends l'idée de dire, par exemple, que... Vous dites que, cette année, il y a eu beaucoup d'inflation, vous vous attendez à un ralentissement en 2023. Mais les prix ne vont pas diminuer en 2023. L'inflation va rester, c'est-à-dire que ce que... Vous comprenez ce que je veux dire? Les augmentations qu'il y a eu vont rester, vont demeurer.

M. Girard (Groulx) : Oui, le taux de croissance va être plus bas, mais le niveau va être élevé. 

M. Lacroix (Louis) : Voilà, le niveau va être élevé.

M. Girard (Groulx) : Voilà.

M. Lacroix (Louis) : Alors, pourquoi est-ce que ce n'est pas justifié d'avoir une aide semblable l'année prochaine? Parce que les salaires des gens n'ont pas nécessairement augmenté. C'est-à-dire que le défi de faire arriver son budget personnel va être le même en 2023 qu'en 2022, non?

M. Girard (Groulx) : C'est vraiment une question qui est précise et importante. C'est que le régime fiscal de 2023 va être indexé en fonction de l'inflation en 2022. Et donc la compensation du régime fiscal, pour 2022, nous prévoyons qu'elle sera adéquate, et donc les gens seront suffisamment compensés pour leur consommation de panier de base. C'est vraiment, là... Puis, ça, l'encadré était au budget. On explique que les gens qui ont, en moyenne, un panier de consommation de base de 25 000 $ ont eu une indexation fiscale de 2,7 %, mais feront face à une inflation qui sera de plus de... ont fait face à une inflation de plus de 6,5 %. En 2023, on devrait avoir une situation différente. On devrait avoir une indexation basée sur le niveau d'inflation de 2022, qui sera plus élevé que le niveau d'inflation auquel on va faire face.

Le Modérateur : Charles Lecavalier.

M. Lecavalier (Charles) : Bonjour, M. le ministre. Je me demandais... Bon, il y a un débat qui est revenu, ce matin, sur la cible des immigrants. M. Legault dit qu'une fois que les 50 000 immigrants... s'ils parlent assez bien français, on pourrait revoir cette cible-là. Vous, à l'intérieur du gouvernement, est-ce que vous faites partie de ceux qui croyez qu'à terme on n'aura pas le choix d'augmenter ces cibles-là de 50 000, là, pas nécessairement l'année prochaine ou dans deux ans, mais que, d'ici quelques années, c'est un peu inévitable que ça monte, notamment à cause de la pénurie de main-d'oeuvre?

M. Girard (Groulx) : Bien, je vous dirais, j'ai eu l'occasion de rencontrer la nouvelle ministre de l'Immigration. Elle est excellente. J'ai pleine confiance en elle, puis c'est elle qui va parler de cette question. Et moi, au gouvernement, je suis une personne studieuse, j'ai des avis sur plein de sujets et je les communique au Conseil des ministres.

M. Lecavalier (Charles) : Bien, généralement, là, par exemple, là, dans le discours, on dit : Ce n'est pas bien quand, mettons, un tarif est gelé. Quand un tarif est gelé, ça va provoquer un choc tarifaire éventuellement. Mais, déjà, juste avec un plafond d'immigration, c'est... oui, une forme d'indexation? Si on le garde à 50 000 par année, là, éventuellement, il va falloir l'augmenter, non? On est de plus en plus nombreux au Québec, les besoins sont de plus en plus grands.

M. Girard (Groulx) : Est-ce que votre question, c'est : Est-ce que le 50 000 devrait être indexé?

M. Lecavalier (Charles) : Oui.

M. Girard (Groulx) : Bien, c'est une possibilité, là. S'il était indexé à 2 %, ce serait 50 000, 51 000, 52 000, comme ça, là. Mais, vraiment, je vous encourage à poser des questions à la nouvelle ministre de l'Immigration, qui a l'occasion déjà, depuis quelques semaines, de prendre connaissance de ses dossiers puis qui pourra vous donner la position officielle du gouvernement là-dessus.

M. Lecavalier (Charles) : Sur le risque de récession, là, on est rendus à combien en termes de pourcentage?

M. Girard (Groulx) : Bon, ça, c'est... je sais que cette probabilité de récession là, là, elle est populaire. Elle fluctue. Je veux revenir à ce que dit le gouverneur de la Banque du Canada : La croissance va avoisiner 0 % pour trois à quatre trimestres. Lorsqu'on est à 0 % de croissance, il y a de la volatilité dans les données économiques. On va être un peu en haut ou un peu en bas. C'est possible qu'on ait deux trimestres consécutifs négatifs de croissance, qu'on soit en récession. Ça fait que le chiffre que nous avons donné, de 50 % de probabilité de récession, il est toujours bon.

Mais ce qui est vraiment certain, puis ça, ce n'est pas une probabilité, c'est qu'il y a un ralentissement de l'économie mondiale, et qu'on n'y échappera pas. On a une croissance de plus de 3 % en 2022. Ça va être moindre que cela en 2023. Je vais donner la prévision la plus à jour le 8 décembre.

Le Modérateur : François Carabin, Le Devoir.

M. Carabin (François) : Bonjour, M. Girard. J'aimerais revenir aux chèques, là. Je vois déjà certaines...

M. Girard (Groulx) : Le dépôt direct, oui.

M. Carabin (François) : Oui, pardon. Je vois déjà certaines personnes vous reprocher de payer quelqu'un qui gagne... d'envoyer à quelqu'un qui gagne 99 000 $ seulement 200 $ de moins que quelqu'un qui gagne, par exemple, 25 000 $. Comment vous justifiez cet écart, qui est assez...

M. Girard (Groulx) : O.K. Bien, d'abord, je tiens à dire que toutes les critiques constructives, tout ce qui est dit sur ce qu'on fait, ça nous intéresse. Et, lorsqu'on a donné 500 $ à tous les adultes qui gagnaient moins de 500 000 $, on s'est fait dire : Ça aurait été mieux si c'était modulé en fonction du revenu. On a écouté ça, on a réfléchi à ça, et nous sommes arrivés avec cette proposition où le montant, pour ceux qui gagnent moins... puis c'est la majorité des gens, là, c'est 4,6 millions sur 6,5 millions... ceux qui gagnent moins de 50 000 $ vont recevoir 600 $, qui est 50 % de plus que 400 $. Là, après ça, je pense que gouverner, c'est prendre des décisions. Si un expert suggère que la combinaison 700-300 aurait été supérieure à la combinaison 600-400... Puis c'est un argument qui peut être valable. Nous, on a écouté les critiques, on a décidé de moduler en fonction du revenu, et c'est les décisions que nous avons prises.

M. Carabin (François) : En ce qui a trait au déficit, je sais que vous ne pouvez pas tout nous dire avant le 8 décembre, mais est-ce que la situation est meilleure que la dernière fois...

M. Girard (Groulx) : Bien, la situation du Québec, au niveau des finances publiques, est particulière, parce que nous avons eu, depuis le budget, une mise à jour en vertu du rapport préélectoral. Alors, comme l'information financière est divulguée à tout le monde en même temps, la même journée, le rapport préélectoral sera mis à jour, la situation financière du Québec sera mise à jour le 8 décembre.

M. Carabin (François) : Merci.

M. Girard (Groulx) : Mais la situation économique ne s'est pas améliorée depuis le rapport préélectoral, là. Le ralentissement est plus marqué.

Le Modérateur : On va passer aux questions en anglais.

M. Girard (Groulx) : Est-ce que vous voudriez que je fasse un énoncé en anglais?

Des voix : ...

M. Girard (Groulx) : O.K., I'll try. I am pleased to confirm that we will proceed with a one-time cost of living adjustment. And I would also… would like to announce that the update on the economic and financial situation of Québec will be Thursday December 8th.

M. Authier (Philip) : I have sort of a procedural question.

M. Girard (Groulx) : Go ahead.

M. Authier (Philip) : Your economic update, which, you just said, would include the measures you've talked about, the 3% on the rates, like Hydro-Québec rates, you just said that that would be included in your economic update on December 8th, which is the second… the House recesses the day after, the 9th.

M. Girard (Groulx) : Yes.

M. Authier (Philip) : So, do you still need a bill to impose this freeze on tariffs, and will you… meaning, is it possible to get that bill adopted before Christmas, if you're only going to talk about it in the economic update on the 8th, which is a day before we all go home?

M. Girard (Groulx) :O.K. So, why do we make an announcement today? Because there is a… on appelle ça un bulletin fiscal. So, with the press release comes out a full technical appendix, by Revenu Québec, that explains the details of the measure we're disclosing today.

With respect to tariffs, we've been quite clear that we will table a bill and that we, obviously, will need the collaboration of the Opposition parties to get it adopted before the Legislature adjourns, and… So, we will do that. There is some tariffs that we can do without the bill, and there are others that will need the bill, and we will work with the Opposition parties, and we will give more details, in due time, on this.

M. Authier (Philip) : Because the bill is supposed to be Bill 1, which presumably would be tabled in the first week.

M. Girard (Groulx) : It will be.

M. Authier (Philip) : O.K.. And one more detail. You mentioned… because I received text messages about these…

M. Girard (Groulx) : Yes. They're fraudulent, yes.

M. Authier (Philip) : Yes, lots of people have… What is the scope of the fraud? Have your people looked into who is doing this, how many people are getting these text messages? Because I get asked about this all the time, people claiming that… people telling me that they've got these text messages. And it's a real problem because even the party, the CAQ had to put out its own statement about this fraud, this fraudulent action.

M. Girard (Groulx) : Correct, yes.

M. Authier (Philip) : Because people are falling into the trap.

M. Girard (Groulx) : So, I don't have any information on this. We will, perhaps, try to speak with Revenu Québec or the authorities to know more, and, perhaps, we… I'm not sure that we'll be able to provide the extent. But the… le… en anglais, je ne suis pas sûr du terme, mais l'hameçonnage financier, là…

M. Authier (Philip) : Trap.

M. Girard (Groulx) : Trap. These fraudulent behaviours are not exclusively related to the cost-of-living adjustment. Unfortunately, we are all receiving text messages like this, at least, weekly, we all are. So, this is a problem, certainly, an existing problem that all financial institutions, l'AMF, Revenu Québec, the Québec Government, la Sûreté du Québec, are looking into. It's just that, I guess, the cost-of-living adjustment payment brings another opportunity for those bad behaviors, and there is more, now, related to this. But these fraudulent behaviors are there every day of the year, unfortunately.

Le Modérateur : Cathy.

Mme Senay (Cathy) : Good morning, Mr. Girard. You and Mr. Legault have been talking about the possibility of having a second check, or, if you want, a second direct deposit, since after the budget and several times during the election campaign. Why are you so convinced this the best mean to help Quebeckers facing inflation and the rising cost-of-living if so many experts talk about a vicious circle, because you're putting money back?

M. Girard (Groulx) : I think it's because we trust Quebeckers. We believe that Quebeckers know best what's important to them. They will decide whether they will pay their credit card, spend it on food, additional transportation. We really believe that Quebeckers are the best to determine what to do with this cost-of-living adjustment. So, rather than decide for them, for example, to lower fuel taxes, like some have suggested, we really think that they will decide whether they're in a position to save it, reduce their debt or will need to spend it immediately because they have immediate needs.

What we've done is we've computed… and we've disclosed this, we say: For an adult, the consumption basket for basic needs is… le panier de la consommation is approximately $25,000, and the income tax was indexed by 2,7%, and inflation will be a lot higher than this. For example, if the average inflation was 6,7%, we think it's appropriate to give Quebeckers a compensation of 4% on $25,000, which is more or less $1,000.

Mme Senay (Cathy) : OK. And following Alain's question about health transfers and the fact that Mr. Trudeau said yesterday: Well, if we increase health transfers, then, if we see provinces, for example, Québec, Saskatchewan, giving checks to their citizens, what's the point? I mean, like, he has a good argument, he does have a good argument, Mr. Girard.

M. Girard (Groulx) : No, it's not a good argument. It's like me saying: Well, if they are giving money for military expenses, then they should have money for health care. We all have responsibilities. Health care is a responsibility of the Québec Government. We have a plan, Minister Dubé has been quite clear: increase employment, improve infrastructures, better data, better technology. We have a plan. We will fund this plan no matter what the federal Government does. We will assume our responsibility. Health care is a responsibility of the Government of Québec. What is undeniable is that the proportion of the funding for health care that is assumed by the federal Government has gone down over time and will continue to go down.

Mme Senay (Cathy) : You're giving $3.5 billion and you're asking $6 billion per year on health transfers. So, you're just like…

M. Girard (Groulx) : Yes. We're talking of the most important budget area item of the QuébecGovernment for the next 50 years, and you comparing this to a one-time payment in December 2022.

M. Laforest (Alain) : Ça ne vous tente pas de le redire en français, ce que vous avez dit? Parce que je trouvais que la réponse était meilleure que ce que vous m'avez dit en français par rapport aux arguments.

M. Girard (Groulx) : Qu'est ce que j'ai dit en anglais?

M. Laforest (Alain) : Bien, vous avez dit : Je peux me mettre à critiquer sur les dépenses militaires. Je veux dire, il met de l'argent sur le militaire, il pourrait remettre en santé, là.

M. Girard (Groulx) : …c'est comme si, moi, je disais... Et donc je...

M. Laforest (Alain) : Voulez-vous le répéter?

M. Girard (Groulx) : ...donc, je ne l'ai pas dit.

M. Laforest (Alain) : Non, non, mais voulez-vous le répéter en français?

M. Girard (Groulx) : O.K. Bien, je pense qu'on a tous des responsabilités, M. Laforest. La santé, c'est une responsabilité du gouvernement du Québec. On a un plan, d'augmenter les dépenses pour le personnel, pour les infrastructures, pour les soins à domicile, des meilleures données, des meilleures technologies, et ce plan-là va nécessiter des sommes importantes dans les 50 prochaines années, et on va assumer nos responsabilités. Ce qui est indéniable, c'est que la part du gouvernement fédéral a diminué dans le temps et va continuer à diminuer. Alors, tous les gouvernements ont plusieurs responsabilités. Une de nos responsabilités, c'est d'aider les Québécois à faire face à la hausse du coût de la vie. On le fait, avec un montant extraordinaire, et puis on va continuer d'assumer nos responsabilités en santé.

M. Laforest (Alain) : ...mais, en anglais... il y a plus de monde qui comprennent l'anglais, au Canada, que le français, ça fait que c'est peut-être moins gênant de le dire en français.

M. Girard (Groulx) : Je ne suis pas gêné de rien, là. Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise?

M. Laforest (Alain) : Non, non, mais c'est parce que vous avez dit tout à l'heure : Il dépense dans l'armée; pour la santé, je pourrais le critiquer là-dessus.

M. Girard (Groulx) : Ce que je vous dis, c'est que le gouvernement fédéral a des responsabilités, il dépense dans divers secteurs, il fait des choix. Un des choix que nous aimerions que le gouvernement fédéral fasse, c'est d'augmenter sa contribution aux soins de santé.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais, M. Girard...

M. Girard (Groulx) : Oui?

M. Gagnon (Marc-André) : ...obligé d'insister aussi, comme mon collègue le fait. Vous avez dit en anglais : Ce n'est pas un bon argument, mais vous ne voulez pas le répéter en...

M. Girard (Groulx) : Non, non, ce n'est pas un bon argument en français non plus.

M. Gagnon (Marc-André) : Mais vous ne voulez pas répéter l'exemple, que vous avez donné, des dépenses militaires.

M. Girard (Groulx) : Pardon?

Une voix : ...

M. Girard (Groulx) : Bien, j'ai simplement dit, c'est... Je pense que le premier ministre du Canada se fait poser beaucoup de questions, puis il répond, puis il a de la pression. C'est un sujet qui est important pour les Canadiens. Ce n'est pas parce que le gouvernement du Québec aide les citoyens à faire face à la hausse du coût de la vie que les transferts en santé ne doivent pas augmenter, là. L'argument ne tient pas.

Mme Prince (Véronique) : ...en fait, c'est que... ce que Cathy vous disait, là, c'est qu'il pourrait très bien dire : Bien, la moitié de ce que vous nous demandez, vous êtes en train de le donner en chèques. Même si vous dites que ce n'est pas des chèques, là.

M. Girard (Groulx) : Non, mais ce n'est pas un montant récurrent.

Mme Prince (Véronique) : C'est ça. Mais ça, vous l'avez dit en anglais. Puis vous avez dit : C'est comme si, moi, je lui disais : Tu n'as pas d'affaire à investir dans les dépenses militaires tandis qu'on te demande de l'argent. Comprenez-vous? C'est ça, l'exemple que vous avez donné, là. C'est comme si, vous, vous jugiez des dépenses.

M. Girard (Groulx) : Bien, lorsque je regarde les priorités du gouvernement fédéral, ils en ont dépensé, de l'argent, on a des dépenses, on augmente les dépenses militaires, notamment. Peut-être, une autre façon de vous dire ça, par exemple, les soins dentaires. Pourquoi le gouvernement fédéral a des sommes pour un nouveau programme en santé alors que les programmes existants ne sont pas suffisamment financés?

M. Lecavalier (Charles) : Peut-être juste une précision, aussi, sur le salaire...

M. Girard (Groulx) : Je n'ai jamais eu autant d'intérêt pour mes déclarations en anglais. Ça doit être mes nouvelles responsabilités de ministre responsable avec les Communautés anglophones qui suscitent cette passion.

M. Lecavalier (Charles) : Juste une question sur le salaire, là, 50 000$ à 100 000$, c'est salaire, quoi, brut, le revenu brut, avec le... pour toucher le chèque, là?

M. Girard (Groulx) : Bien, ça, c'est le... Alors, on utilise, comme base de données, la déclaration de revenus 2021, et c'est la ligne...

Une voix : 275.

M. Girard (Groulx) : Merci, Julie. La ligne 275 de la déclaration de revenus. Alors, il y a des déductions pour les REER.

M. Lecavalier (Charles) : ...déductions?

M. Girard (Groulx) : Bien, c'est le revenu avant impôts, là.

Le Modérateur : C'est complet?

M. Girard (Groulx) : Bien, merci beaucoup.

Le Modérateur : Merci à vous.

(Fin à 10 h 33)

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