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Point de presse de M. Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie

Version finale

Le jeudi 20 octobre 2022, 16 h 25

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Seize heures vingt-cinq minutes)

M. Fitzgibbon : Bien, bonjour, tout le monde. Heureux de vous retrouver, puis… une belle journée aujourd'hui. Je suis content du mandat qui m'a été octroyé. On va tout faire pour faire progresser le Québec. Alors, on va aller aux questions directement, je pense, ça va être plus...

M. Laforest (Alain) : Bonjour, M. Fitzgibbon.

M. Fitzgibbon : Bonjour.

M. Laforest (Alain) : En 30 secondes, votre vision, avec le ministère que vous avez, c'est quoi?

M. Fitzgibbon : Bien, je pense qu'il y a deux chantiers importants pour le développement économique dans les prochains 10, 15 ans. Le premier, c'est... L'innovation doit être le réflexe de tous les Québécois. On a lancé, au printemps dernier, la Stratégie québécoise de la recherche et investissement en innovation, la SQRI2. On l'a lancée au printemps, là, il faut l'exécuter. Ça, c'est un pilier très important. L'autre pilier, c'est utiliser l'énergie renouvelable, là, pour, un, créer de la richesse collective, mais, deux, aussi pour réaliser nos objectifs de lutte aux changements climatiques. Donc, je pense que l'arrimage économie et énergie, il y a une logique à ça, évidemment, dans le respect des normes sociales, mais, je pense, c'est les deux piliers les plus importants pour le Québec, je pense, pour…

M. Laforest (Alain) : Est-ce qu'Hydro-Québec va garder son indépendance?

M. Fitzgibbon : Oui. Hydro-Québec est une société d'État qui doit avoir une indépendance. Il faut évidemment... Comme gouvernement, nous sommes l'actionnaire. Les objectifs ultimes doivent être pris en compte, mais Hydro-Québec a une feuille de route qui est très, très bonne. Hydro-Québec a des ressources humaines qui sont qualifiées aussi. Alors, c'est une question de travailler ensemble sur le même but commun.

Le Modérateur : On va y aller avec Louis Lacroix.

M. Lacroix (Louis) : Êtes-vous pour ça, vous, des barrages?

M. Fitzgibbon : Des barrages, en fait... Les barrages, ce n'est pas une stratégie, c'est une résultante. Moi, je pense que... Depuis, en fait, plusieurs mois, avec Mme Brochu, il y a eu des rencontres, à l'époque, avec M. Julien, qui était au ministère de l'Énergie et Ressources naturelles, ministère de l'Économie. On regardait les projets souhaitables pour le Québec, on regardait ce qui était disponible en énergie. Il faut réconcilier ça. Alors, il faut savoir quels sont les projets souhaitables, donc, par définition globale, pas juste économique, puis qui sont bons pour la société, pour les luttes aux changements climatiques, il faut regarder ce qui est disponible puis, l'écart entre les deux, il faut faire quelque chose.

Alors, il y a plusieurs solutions. Mme Brochu évoque beaucoup l'efficience énergétique. Nous consommons beaucoup trop d'électricité, comme résidents. Alors, il y a des choses qui peuvent être faites. On peut mieux turbiner. On peut faire de l'éolien.

Les barrages, ça va être la conséquence, peut-être, de voir quel est le déficit énergétique, mais on n'est pas rendus là. Il faut faire des...

M. Lacroix (Louis) : Mais M. Legault disait, en campagne, que même l'efficience, même l'éolien… on ne pouvait pas bâtir, en fait, ce qu'on veut réaliser, notamment en termes de limitation des gaz à effet de serre, etc. Si on veut atteindre nos objectifs, il disait que ça prenait de nouvelles infrastructures. Est-ce que vous êtes un partisan de ça?

M. Fitzgibbon : Bien, encore une fois, je pense qu'il faut regarder les projets souhaitables. Puis, moi, aujourd'hui, avec le ministère de l'Économie puis le ministère, à l'époque, de l'Énergie, on avait identifié quelque part entre 5 000 et 10 000 mégawatts de besoins énergétiques pour des projets souhaitables. Il faut remettre à jour cette liste-là. Il faut revoir aussi la séquence, parce qu'il faut comprendre que beaucoup d'entreprises vont vouloir avoir beaucoup d'énergie, mais ça va être dans le temps.

Deuxièmement, il y a l'énergie renouvelable, il y en a d'autres aussi. On peut parler des biocarburants, bioraffineries. Il y a beaucoup de projets qu'on regarde avec des gros producteurs industriels qui, probablement, vont pouvoir se verdir sans avoir plus d'électricité, mais prendre des résidus forestiers, par exemple, faire d'autres sources énergétiques. Donc, le ministère de l'Énergie, c'est Hydro-Québec, mais c'est beaucoup plus large que ça aussi.

Alors, pour répondre à votre question, je pense qu'il faut établir, un, le besoin dans les prochains 10, 15 ans, deux, regarder qu'est-ce qu'Hydro-Québec peut faire selon le plan actuel, voir les autres choses. L'éolien peut contribuer beaucoup. À quel niveau? On va le regarder dans les prochains...

Le Modérateur : On va y aller... Alexandre Robillard. S'il vous plaît, Alexandre Robillard.

M. Lacroix (Louis) : …juste terminer là-dessus. M. Legault disait qu'il y avait des négociations déjà entamées avec Terre-Neuve pour, entre autres, Gull Island et pour, voyons, l'autre, là, en tout cas...

M. Fitzgibbon : Il y a Muskrat et Churchill.

M. Lacroix (Louis) : Oui, c'est ça. Est-ce que vous êtes là-dedans? Est-ce que vous avez l'intention d'essayer de négocier avec Terre-Neuve pour aller chercher...

M. Fitzgibbon : Il y a des discussions qui ont lieu depuis très longtemps, ce n'est pas nouveau. Évidemment, 2041, c'est comme demain pour des fins diplomatiques. Alors, c'est sûr que ça va être une source potentielle pour voir si on peut travailler avec eux autres. Alors, ça fait partie de l'équation de choses qu'on peut faire. Alors, c'est pour ça que barrages, c'est possible. D'ailleurs, M. Legault a demandé à Hydro-Québec de commencer à faire les études, mais on n'est pas là, là. Je pense, il faut voir les besoins. Après ça, on verra qu'est-ce qui est disponible puis on verra ce qu'on fera.

Le Modérateur : Alexandre Robillard.

M. Robillard (Alexandre) : Bonjour, M. Fitzgibbon. Le 100 térawattheures supplémentaire dont Hydro-Québec aurait besoin, selon M. Legault, puis selon vous, j'imagine, aussi, est-ce qu'il va devoir servir en priorité à ce que vous venez de dire, c'est-à-dire la création de richesse puis le développement économique ou en priorité à la transition énergétique?

M. Fitzgibbon : Bien, si vous avez bien écouté ce que j'ai dit, j'ai dit que l'énergie renouvelable va servir deux objectifs. Le premier est créer de la richesse collective pour réinvestir en éducation, entre autres, mais aussi pour verdir l'économie, pour respecter nos engagements de lutte aux changements climatiques.

Alors, le 100 térawattheures, c'est un chiffre, en fait, qui vient d'Hydro-Québec. Quand on regarde la stratégie d'Hydro-Québec, ils avaient déterminé que... probablement 100 térawattheures d'ici 2050 pour décarboner le Québec. On est en 2022. Alors, la question, c'est : À quelle vitesse il faut se rendre là? C'est beaucoup, 100 térawattheures, c'est quasiment...

M. Robillard (Alexandre) : Je comprends bien, mais je veux juste que vous précisiez. Entre un projet de développement économique, de création de richesse pour l'économie québécoise puis un autre qui est de transition énergétique, votre priorité, avec le 100 térawattheures, ça va être lequel des deux projets?

M. Fitzgibbon : Bien, premièrement, 100 térawattheures, là, c'est le chiffre qui a été donné pour dire : On décarbone complètement le Québec, on est net-zéro. Alors, tout le monde va en avoir. 100 térawattheures, ça va être un challenge.

Si on revient à votre question plus à court terme, je pense, les deux ne sont pas en porte-à-faux. On peut verdir l'économie. Il y a beaucoup de projets économiques qui sont sur la table à dessin parce que les entreprises veulent décarboner, veulent être net-zéro. Parce que leurs produits vont être verts, il va y avoir une prime.

Alors, tout ça, là, il ne faut pas mettre en division… ou en opposition, plutôt, l'environnement avec l'économie. Je pense qu'au contraire ça va très bien ensemble. Alors, on va le prouver. Puis d'ailleurs on va avoir des comités. M. Legault a parlé d'un groupe qui va se pencher sur les gros chantiers, puis on va déterminer : C'est-u économique à 100 % ou c'est économique à 50 %, l'environnement? Moi, je pense qu'on est capables de faire cohabiter les deux.

Et je pense qu'en fait l'avantage comparatif que nous avons présentement, parce qu'elle va disparaître avec le temps, c'est qu'on est capables de verdir l'économie plus vite que les autres. Puis, en verdissant l'économie, en étant plus net-zéro que possible, on va créer de la richesse parce qu'on va avoir des produits qui vont devenir des produits verts ou... lequel on va avoir plus de retombées économiques. Je pense, les deux peuvent très bien travailler ensemble.

Le Modérateur : On va aller à l'autre micro. Dernière question en français. Après ça, on va y aller en anglais.

M. Lachance (Nicolas) : Bonjour.

Une voix :

M. Lachance (Nicolas) : Oui, c'est ça. Exact. Est-ce qu'il y a une tension entre vous et Sophie Brochu? Et, si oui, comment allez-vous l'apaiser?

M. Fitzgibbon : Bien, premièrement, j'ai... La dernière fois j'ai parlé à Mme Brochu, c'était en mai 2022. Alors, moi, j'ai lu les journaux comme vous autres, là, j'ai tout lu ce qui s'est dit depuis une semaine. Moi, je n'ai aucun problème avec Mme Brochu.

M. Lachance (Nicolas) : Vous dites qu'il faut... qu'on consomme trop d'électricité au Québec.

M. Fitzgibbon : Quoi?

M. Lachance (Nicolas) : Vous avez dit plus tôt qu'on consommait trop d'électricité au Québec.

M. Fitzgibbon : Oui, oui.

M. Lachance (Nicolas) : Est-ce que vous pourriez forcer les Québécois à réduire leur consommation, par exemple, comme en France ou en Europe? Est-ce que c'est quelque chose qui vous trotte dans la tête?

M. Fitzgibbon : Ça, c'est un dossier que Mme Brochu et Hydro-Québec métabolisent très bien. Nous, on a mentionné, avec le bouclier fiscal, M. Girard va avoir un projet de loi, on va mettre un maximum de tarification. On a mis 3 %.

Ça étant dit, il y a beaucoup de travail à faire pour moduler la consommation, et ça, Hydro-Québec l'a sous contrôle. La question est de l'exécuter encore le plus vite possible parce qu'il y a une source de térawattheures additionnels qu'on peut prendre pour émettre ailleurs. Alors, oui, il va falloir qu'il y ait des mesures, puis je pense qu'Hydro-Québec va être bien positionnée pour le faire.

Le Modérateur : Une question pour Véronique Prince, puis après ça on y va en anglais, s'il vous plaît. On a beaucoup avancé.

Mme Prince (Véronique) : M. Fitzgibbon, les entreprises, là, qui vous approchent, justement, pour venir s'établir au Québec, là, est-ce que vous avez l'impression que ce qu'ils veulent, c'est de l'électricité «à une piastre», pour paraphraser Mme Brochu? Comment vous allez leur faire comprendre que ce n'est pas le cas?

M. Fitzgibbon : Bonne question. Bien, je pense, il faut faire attention. Moi, je suis un peu... Je trouve ça un peu particulier de penser que les entreprises penseraient juste à avoir l'électricité à un sou, là. Ce n'est pas ça. Les entreprises, là, ce qu'ils veulent ultimement, c'est... ils veulent avoir des produits verts.

Par exemple, si on peut faire des boulettes d'acier à Port-Cartier qui vont être des boulettes vertes, bien, je pense qu'on est capables de travailler avec ces gens-là, de leur donner l'électricité à un prix raisonnable, au moins qu'on puisse faire de l'argent. Mais le bénéfice ancillaire de ça, c'est qu'on va aider le Québec à être les premiers, peut-être, à produire des boulettes vertes.

L'aluminium, c'est un bon exemple. L'aluminium, on risque avec Elysis... puis Elysis, ce n'est pas énergivore. Le Québec pourrait être la première société à faire de l'aluminium vert. Ce n'est pas banal, là. Ça veut dire que, ça, il va y avoir des primes qui vont être chargées. Les compagnies, comme Tesla, qui veulent faire des véhicules verts vont le faire ici.

Alors, moi, je pense, utilisons ça comme avantage comparatif. Certes, il faut avoir... il faut payer le bon prix pour l'énergie renouvelable parce que c'est une denrée qui devient de plus en plus rare, mais on est capables de concilier les deux. Je reviens au point de tantôt. Je pense que l'économie et l'environnement peuvent très bien travailler ensemble.

Le Modérateur : ...

Mme Senay (Cathy) : So, you're convinced that you'll be able to talk with Sophie Brochu and you'll get along with her, that your vision matches her vision?

M. Fitzgibbon : Absolutely. I mean, I spoke with Mme Brochu a few times in 2022 until May. We looked at the big projects and the objective of paying the right price for renewable energy and, at the same time, benefiting corporations that can have green products, which will have a green premium, which will mean more taxes to come back to Eric Girard, that mandate is clear. How you do that? What's the governance? How you're going to make that happen?

Of course, the problem we have right now is that there is going to be, at one point, a scarcity of resources. So, when you have a scarcity of resources, the value goes up, and we have to determine where it's going to go. We don't have endless amount of energy available. So, we'll need to be very thoughtful in terms of where we allocate it.

Mme Senay (Cathy) : And I heard so many times that you have so great contacts in Montréal. So, is it a new era for Montréal because Pierre Fitzgibbon is in charge?

M. Fitzgibbon : Well, that's a different… This is a different file. I think, the one thing for sure is that I do not want to hear anymore the Montréal concept against Québec. Montréal is part of Québec. The health of Montréal is going to dictate the health of the province, Québec, so…

Therefore, I'm a Montrealer. I've been... I'm probably the one of the Assembly… the most time spent in Montréal, given my age and given that I've always lived in Montréal. So, I'm happy to be supportive of Montréal in capacity of lodging, in capacity of transport, economy, of course. So, I feel comfortable with that.

Le Modérateur : Merci beaucoup.

Des voix : ...

Le Modérateur : Non, c'est beau.

Des voix : ...

M. Fitzgibbon : Que c'est que je disais?

M. Lecavalier (Charles) : Ministre de Montréal, Métropole.

M. Fitzgibbon : Ministre de Montréal, O.K. Bien là, je disais que j'étais heureux d'être ministre de Montréal parce que, un, je suis Montréalais. Deuxièmement, je suis probablement, des 125 députés, le plus montréalais, ne serait-ce que mon âge, et j'ai toujours demeuré à Montréal, un. Deux, je pense que c'est important pour moi que la division ou... Montréal contre les régions, c'est un discours que je n'aime pas entendre comme Montréalais. Alors, je suis heureux d'avoir les fonctions de ministre responsable pour, justement, faire ce pont-là. Il n'y a pas de... C'est comme l'environnement puis l'économie, là. Montréal... La santé de Montréal va dicter la santé du Québec.

Deuxièmement, j'ai parlé à Valérie Plante hier. Je suis très heureux de travailler avec elle. Ses projets importants, puis pour nous autres aussi, c'est l'habitation, Mme Duranceau va travailler avec elle; c'est la sécurité publique, très important à Montréal, M. Bonnardel va travailler avec eux autres; ça va être les transports en commun, Mme Guilbault; puis ça va être l'est de Montréal, que je faisais déjà comme ministre de l'Économie. Alors, pour moi, c'est un peu naturel de m'occuper de Montréal, puis je suis très heureux de pouvoir le faire.

Le Modérateur : C'est beau. Merci.

M. Fitzgibbon : Merci.

(Fin à 16 h 37)

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