(Neuf heures quatre minutes)
M. Marissal : Bonjour. On
est prêts? Alors, possiblement mon dernier point de presse de cette session, en
souhaitant avoir l'occasion d'en faire d'autres quand on reviendra, quelque
part à l'automne.
Puis ça tombe bien, je vais boucler la
boucle avec un deux pour un. Pierre Fitzgibbon, ce matin, de un, évidemment,
les accointances de M. Fitzgibbon, les liaisons dangereuses avec les gens
de Polycor, proximité douteuse qui ont déjà d'ailleurs été sanctionnées, non
seulement par la Commissaire à l'éthique, mais par le premier ministre lui-même,
à un moment donné, qui était arrivé à la conclusion que M. Fitzgibbon
devait aller sur le banc des pénalités pendant quelque temps pour se refaire
une virginité. Visiblement, ça ne lui a rien fait parce que M. Fitzgibbon,
en matière d'éthique, vit dans son propre fuseau horaire. Il semblerait qu'il
est inatteignable avec ce que l'on fait ici comme code d'éthique. Alors, ça se
poursuit. Au moins, avec M. Fitzgibbon, ça a le mérite d'être clair :
le code d'éthique, il s'en contrefiche. Je pense qu'il l'a dit clairement :
Ce que je fais, ça ne vous regarde pas, même s'il y a des accointances et des
soupers avec des gens à qui son ministère vient de donner des millions de
dollars. Des... une proximité qui se maintient en toute impunité.
Au départ, M. Legault, notamment,
avait plaidé l'imprudence. Là, je pense qu'on est dans l'impudence crasse. On
est dans autre chose. Mais c'est typiquement M. Fitzgibbon, qu'on connaît,
hein, maintenant, on le pratique depuis quatre ans. C'est lui qui est arrivé
ici en disant : Moi, vos affaires de code d'éthique, ça ne m'intéresse
pas. Les débats à l'Assemblée nationale, ah! pardon, ça m'ennuie. Alors, c'est
le bon vieux Fitz qu'on connaît depuis quatre ans. Malheureusement, ce n'est
pas très bon pour la démocratie puis ce n'est pas très bon pour l'institution
parce que, n'en déplaise à M. Fitzgibbon, on a quand même un code d'éthique
ici, puis on parle de millions de dollars de fonds publics.
Alors, la seule question que j'aurais ce
matin puisque M. Fitzgibbon, je crois qu'il est... il a la conscience
tranquille et puis il ne s'excusera pas, c'est : Est-ce que ça convient
toujours au premier ministre d'avoir quelqu'un dans son cabinet comme ça, qui,
de toute évidence, s'essuie les pieds sur le code d'éthique comme si c'était un
paillasson en avant de sa porte? Moi, ça ne me va pas en tout cas, puis je vais
continuer à le dire. Nous verrons la suite à donner à ça.
Et puis je disais deux pour un, bien, il y
a aussi cette firme, Sonder, qui touche des millions en subventions-prêts, là,
parce que c'est plus des prêts que des… bien, des subventions que des prêts, pardon.
Je reprends : des prêts qui ressemblent à des subventions dans le domaine
du logement touristique. Alors, au moment où on a du mal à loger notre
monde, en particulier dans certains secteurs de Montréal et de Québec, il y a
une entreprise qui arrive ici tambour battant, qui investit de notre argent
pour convertir des immeubles en studios touristiques qui seront occupés
évidemment de façon temporaire, alors qu'on aurait pu très bien, puisque le
gouvernement semble avoir de l'argent, investir ces sommes-là dans du logement
social dont on a urgemment besoin au Québec. Alors, puis quant à moi, ça fait
le tour de la question, on a affaire ici à un gouvernement d'affairistes qui
font passer les affaires corporatistes et les affaires financières avant les
affaires de l'État et les affaires de la population. On en a un très, très bel
exemple ici. Je serais prêt à prendre vos questions.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que vous allez changer la date sur votre plainte que vous avez faite à la
Commissaire à l'éthique concernant Pierre Fitzgibbon? Parce que c'est beau de
le dire ici, mais la commissaire ne peut agir que si elle a une plainte écrite.
M. Marissal : J'ai dit
dans mon introduction qu'on était en train de regarder la suite. C'est fort
possible que nous allions dans cette direction. D'ailleurs, le premier ministre
avait dit lui-même qu'il retirait les fonctions de ministre à Pierre Fitzgibbon
parce qu'il ne voulait pas que je continue, à toutes les trois semaines, à
faire des plaintes à la Commissaire à l'éthique. Si je fais des plaintes à la Commissaire
à l'éthique, ou ma collègue de Mercier, Ruba Ghazal, c'est parce qu'il y a des
manquements à l'éthique. C'est pour ça qu'on fait des plaintes, mais c'est pour
ça qu'on a une Commissaire à l'éthique aussi.
M. Gagnon (Marc-André) : Est-ce
que M. Legault devrait refaire le même geste auprès de M. Fitzgibbon,
lui demander de se retirer du Conseil des ministres en attendant que toute la
lumière soit faite?
M. Marissal : Je pense
que ce ne serait pas une mauvaise idée mais le problème, avec M. Legault,
c'est qu'il semble passer l'éponge systématiquement auprès de M. Fitzgibbon.
C'est un ministre plénipotentiaire qui en mène très, très, très large. D'ailleurs,
cette fameuse annonce, là, de subvention, de prêt-subvention à Sonder, rappelez-vous,
M. Legault était là avec M. Fitzgibbon, et c'était la meilleure
invention depuis le pain tranché. À entendre ces deux-là, c'était
extraordinaire.
Puis, si vous voulez bien me donner 30 secondes,
que je relance ça ici,
j'ai retrouvé des citations fort intéressantes sur
les manquements à l'éthique de M. Fitzgibbon. Attendez un peu, j'arrive. Alors,
c'était en décembre 2020 : «Respecte les règles... si tu ne veux pas les
respecter, retourne chez vous.» «C'est très accablant pour Fitzgibbon. Sur la
forme, il a été d'une désinvolture et d'un je-m'en-foutisme renversant… Il
n'écoute rien et il fait tout ce qu'il faut pour se mettre dans le trouble.
C'est comme si c'est lui qui va décider comment s'applique le code d'éthique.
Il dit : Je suis prêt à prendre le blâme, amenez-le, votre blâme. Tu es en
politique, bonhomme. Il y a des règles qui s'appliquent. Respecte les règles… si
tu ne veux pas les respecter, retourne chez vous.» Ce n'est pas moi, ça, c'est
Bernard Drainville. Ça fait qu'il va y avoir des conversations intéressantes
dans la campagne électorale de la CAQ, là.
Mais là-dessus, je suis d'accord avec
Bernard Drainville, si tu n'es pas capable de respecter les règles en politique
puis qu'il y a des règles, bien, il faut que tu prennes des décisions. Tu ne
peux pas juste bulldozer tout le monde, comme il l'a fait d'ailleurs avec un
journaliste dans un échange, ma foi, épique, et puis dire, essentiellement :
Ça ne vous regarde pas.
M. Robillard (Alexandre) : Mais
M. Drainville, hier, il parlait justement des coches mal taillées à la
CAQ. Est-ce que vous pensez que ça, ça constitue, de votre point de vue, une
coche mal taillée, pour la CAQ, sur le plan de l'éthique?
M. Marissal : Bien, en
ce qui me concerne, oui, oui, c'est même toute la chaîne, là, qui est
débarquée, là. M. Fitzgibbon, en matière d'éthique, là, c'est un carambolage
au ralenti sur une autoroute glacée, là. On le sait que ça va arriver, ça
arrive puis lui, il continue son chemin en disant : Tassez-vous, c'est moi.
Moi, je m'en fous, de vos règles, de vos... C'est le bon Fitz qu'on connaît
depuis quatre ans.
M. Robillard (Alexandre) : Mme Ghazal,
le 24 mai, elle disait qu'elle avait l'intention de demander une enquête sur la
transaction de 100 millions, là, dans Polycor. Là, j'essaie de comprendre
un petit peu ce que vous nous dites à ce sujet-là. Vous dites, vous êtes tous
encore en train d'évaluer... Pouvez-vous faire le point un petit peu sur où
vous vous situez par rapport à...
M. Marissal : Oui, bien,
je dois, d'abord, parler à Ruba ce matin pour voir où est-ce qu'on en est,
qu'est-ce qui a été déposé puisqu'on a travaillé à deux sur ce dossier-là, il y
a eu passation. Je ne veux pas non plus embarquer dans les plates-bandes de
Ruba si Ruba veut donner suite. Mais, de toute évidence, on ne peut pas juste
laisser ça lettre morte. C'est notre responsabilité comme parlementaires de
nous assurer que le code qu'on s'est voté ici, là, c'est notre code et il est
respecté. On ne peut pas, dans un environnement comme celui-ci, qui est quand
même assez solennel et important — moi, je crois beaucoup à
l'institution — on ne peut pas tolérer qu'il y en ait un qui ne joue
pas selon les mêmes règles. D'ailleurs, monsieur Legault lui-même est arrivé à
cette conclusion-là quand il a demandé à M. Fitzgibbon d'aller sur le banc
de pénalités pendant quelques mois pour essayer de mettre de l'ordre dans ses
affaires. Alors, est-ce que maintenant M. Legault va nous dire : Moi,
je suis parfaitement à l'aise, ce n'est pas grave, j'en ai un dans mon équipe
qui ne respecte pas les règles puis ça va être comme ça?
M. Robillard (Alexandre) : Mais
donc vous, c'est le constat que vous faites, là, il ne respecte pas les règles?
M. Marissal : En tout
cas, il y a certainement matière à enquête. Nous allons nous assurer qu'il y
ait une suite à ça. Et la désinvolture de M. Fitzgibbon, en matière de
respect des règles, moi, me dérange.
M. Robillard (Alexandre) : Sur
le 6 milliards de contrats de gré à gré, là, il y a un rapport qui a été
rendu public hier. Est- ce que vous trouvez que c'est à la hauteur du niveau de
transparence auquel on est en droit de s'attendre pour comprendre un peu ce qui
s'est passé? Puis est-ce qu'il y a une personne désignée du Parlement qui doit
se pencher là-dessus aussi ou est-ce que... tu sais, c'est quoi, la suite à
donner à cette divulgation-là?
M. Marissal : Bien, vous
savez comme moi que la Vérificatrice générale n'avait pas terminé ses enquêtes
sur les contrats liés à la pandémie. Elle avait donné un premier rapport sur
les EPI, les équipements de protection individuelle. À ce que je sache, il y a
toujours un audit qui est en cours, et je le souhaite. Vous savez, le problème,
c'est que le gouvernement nous a piégés avec ça. Il avait l'obligation de
rendre publics, dans les trois mois, les contrats donnés en vertu de l'urgence
sanitaire. Alors, le gouvernement nous a dit : Je vais être bien mieux que
ça, je vais vous le donner tout de suite, je vais vous le donner tout de suite,
puis il nous a donné une liasse de contrats, comme ça, à 48 heures de la
fin de la session puis de la fin du mandat. Ça ne donne pas beaucoup de temps
pour étudier la chose, ça ne donne surtout plus de levier parlementaire, par
exemple, pour appeler des témoins dans une commission parlementaire. Alors, le
gouvernement, là, a pris son gros cartable de contrats sans appel d'offres, l'a
foutu sur notre bureau en disant : Arrange-toi avec ça.
M. Bossé (Olivier) : Sur
la Davie, M. Marissal, est-ce qu'il faut remettre de l'argent dans le
chantier maritime?
M. Marissal : Bien, si
ça fait travailler du monde ici, si le fédéral fait sa part, parce que le
fédéral joue de la sale politique depuis des années avec les chantiers maritimes,
depuis des années, a divisé entre Esquimalt, en Colombie-Britannique, puis les
chantiers des Maritimes, puis Davie a toujours l'air d'un quêteux qui arrive
après. Je pense que ce chantier maritime a survécu à bien des soubresauts. Je
pense qu'on fait des navires de qualité à cet endroit-là. Ce qui me déplaît,
c'est qu'on soit toujours obligés d'aller quêter avec le fédéral, puis d'être
obligés de jouer dans les petites games politiques du fédéral là-dessus.
M. Bossé (Olivier) : Parlant
de quêter le fédéral, qu'est-ce que vous pensez du plan secret de la CAQ de
mener le Québec à un référendum sans en parler?
M. Marissal : Ouf!
M. Bossé (Olivier) : C'est
M. Tanguay qui nous a dit ça. Vous...
M. Marissal : Je vais
laisser M. Tanguay...
M. Bossé (Olivier) : Mais
pensez-vous que la CAQ a un agenda caché en faisant venir Mme St-Hilaire
et M. Drainville?
M. Marissal : Moi, ils
m'ont l'air de bons fédéralistes résignés, les caquistes. J'écoutais M. Drainville,
hier, j'ai connu M. Drainville dans sa vie antérieure, il semble, ma foi,
maintenant assez confortable dans l'indifférence du fédéral. C'est ce que je remarque.
Puis M. Legault ne veut pas le dire, mais il est fédéraliste, puis ça lui
convient très bien.
M. Laforest (Alain) : Donc,
M. Drainville a fait une conversion fédéraliste, là?
M. Marissal : Bien, on
ne peut pas être à moitié enceinte, hein? Il ne croit plus à la souveraineté,
il a milité pour ça pendant des années. Maintenant, il dit : Je veux faire
avancer le Québec dans le Canada. J'ai déjà entendu Jean Chrétien dire ça, là.
C'est pas mal la définition du fédéralisme : faire avancer le Québec dans
le Canada. C'est ça.
M. Robillard (Alexandre) : Mais
quand vous entendez Lucien Bouchard dire que, bon, le PQ n'est peut-être plus
le véhicule de la souveraineté, est-ce que ça vous interpelle, à Québec
solidaire?
M. Marissal : Bien, ce
qu'on sait à Québec solidaire, c'est que nous attirons des progressistes et un
bon nombre d'indépendantistes progressistes, d'ailleurs, qui se reconnaissent
dans nos valeurs, dans nos combats, notamment pour l'environnement, contre la crise
climatique. Puis je ne vais pas me mettre à commenter l'état des partis
différents.
M. Robillard (Alexandre) : Pensez-vous
que vous êtes le relais en tant que véhicule pour la souveraineté? Quand vous
entendez Lucien Bouchard, est-ce que vous vous sentez, là, interpellés, ou vous
dites : Non, ce n'est pas...
M. Marissal : Bien,
nous, on souhaite attirer le plus de monde possible, là, autour de nos idées
progressistes et indépendantistes, qui sont connues, mais on n'a pas attendu
après Lucien Bouchard faire notre plan puis avoir des idées, là.
M. Robillard (Alexandre) : Je
comprends, mais c'est parce qu'il a quand même suscité beaucoup de réactions en
signant un petit peu, là, le constat de décès imminent, peut-être, du PQ en
tant que véhicule de la souveraineté. Moi, je voulais juste savoir, de votre
point de vue, là, tu sais, si... Comment vous recevez ça?
M. Marissal : Je suis bien
trop vieux, j'ai bien trop vécu pour me mêler des chicanes internes du PQ. J'ai
déjà fait ça dans une ancienne vie, là.
M. Laforest (Alain) : ...un
des véhicules de l'indépendance, là. L'indépendance, pour vous, c'est une Pinto
ou c'est une Tesla?
M. Marissal : …
M. Laforest (Alain) : Non,
mais la Pinto est disparue, là. Vous êtes une Pinto ou vous êtes une Tesla? On
parle de véhicules.
M. Marissal : Oui, oui,
j'ai compris. J'ai compris, on parle de véhicules.
Des voix : ...
M. Marissal : Attendez,
là. Nous sommes un parti progressiste, souverainiste, féministe. Nous voulons
faire du Québec une société, un pays qui sera vert, qui sera féministe, qui
avancera avec des idées progressistes. Quiconque se retrouve là-dedans est
bienvenu à Québec solidaire.
M. Duval (Alexandre) : Sur
la Commission scolaire de Montréal qui impose des hausses de loyer de
300 %, 400 %, 500 % à des CPE, qui voient probablement la fin
d'ici la prochaine année, là, faut-il faire quelque chose? Le ministre doit-il
intervenir? Qu'est-ce que vous pensez de ce dossier-là?
M. Marissal : Et quel
ministre doit-il intervenir? Parce qu'il y a plusieurs problèmes là-dedans. Le
problème, je ne sais même pas par lequel commencer, là, mais je vais y aller
dans l'ordre ou dans le désordre, il y a un problème qui est clair, c'est qu'il
n'y a pas assez de places de garderie. C'est pitoyable, là, des gens qui sont
obligés de prendre des décisions déchirantes, de ne pas aller travailler ou de
ne pas garder d'enfants. Je sais que ça dérange la CAQ quand on dit ça, mais
c'est des cas réels, là, qui nous sont rapportés. De un, il n'y a pas
eu assez de garderies, puis la CAQ n'en a pas fait assez, puis là, ils se
réveillent trop tard, comme d'habitude, ce qui fait qu'il n'y a pas assez
d'écoles non plus. Alors, les commissions de services scolaires... les centres
de services scolaires, pardon, disent : Bien, c'est une école dans sa
première vocation, je dois la récupérer, parce que ma priorité puis mon devoir
légal, c'est de donner des lieux physiques aux enfants pour qu'ils étudient.
Donc, on est dans un cercle vicieux absolument épouvantable. On ne serait pas
là si on avait continué le développement des garderies, qui a été arrêté par
les libéraux, puis ils ont largement mis le bâton dans les roues, là, de ce
dossier-là.
Puis ensuite, la CAQ, en particulier, qui
a perdu son temps avec un projet de garderies 4 ans, là, pendant les
premières années, ne construit pas suffisamment d'écoles. Dans l'est de
Montréal, là, prenez le boulevard Saint-Laurent puis allez jusqu'à
Pointe-aux-Trembles, là, il n'y a pas d'écoles primaires qui se construisent.
Il n'y en a pas, il n'y en a pas. Puis je suis bien placé pour en parler, là,
dans ma circonscription, là, ça déborde. Il y a des roulottes dans toutes les
cours d'école. On ne construit pas d'écoles et il n'y en a pas de prévues.
Alors évidemment, par vases communicants,
les centres de services scolaires qui ont la responsabilité légale de s'occuper
des enfants poussent dehors des CPE ou des centres communautaires, des groupes communautaires.
Moi, j'ai des groupes communautaires qui ont été chassés d'une ancienne école
qui a été récupérée. Alors, c'est un cercle vicieux que le gouvernement n'a pas
voulu voir. Puis, aujourd'hui, on est pris avec ce qui était parfaitement
prévisible.
M. Duval (Alexandre) : Les
redevances sur l'eau, projet de loi qui va être déposé tantôt, il ne sera pas
adopté, visiblement, là. Mais êtes-vous quand même content de voir que c'est un
engagement électoral maintenant?
M. Marissal : Bien, c'est
ça que c'est, hein? C'est un engagement électoral. Visiblement, ce n'était pas
une priorité parce que, sinon, ça aurait été déposé avant. C'est quelque chose
qui fait consensus. On peut débattre après, là, des niveaux, là, de redevances,
mais le fait de conserver ce patrimoine extraordinaire qui est notre or bleu,
ça fait au moins 20 ans qu'on parle de ça au Québec. Là, la CAQ a décidé
de se faire une petite mise en scène électorale juste avant qu'on ferme ici.
Mme Senay
(Cathy) :
So,
if I can just jump in right away in English about what…. I mean, it's
Wednesday, the end of session is Friday, for you, it's a rehearsal.
M. Marissal :
It's a... well, actually, it's more
than that, it's worse than that, it is a political and an electoral statement.
It's an electoral stunt, actually, because we all know that this is not going
to be adopted. There is absolutely no way that this could be adopted. So, at
the end of the day, it's almost a joke to come that late in the mandate to
table such an important bill.
Mme Senay (Cathy) :
Sure, if you had a chance to see...
Yesterday, Mr. Drainville said that he was a pro third link from the start. He
had... you know, he said that at
some point he was this... he had this reflexion, a bit critical, but he was a pro third link. And then you see the
article in the Journal de Québec by Karine Gagnon, who worked with him at the FM 93, and he wasn't a
pro third link at all. How is this increasing the cynicism among Quebeckers with politicians when they change
their mind to be closer to power?
M. Marissal :
Well, not only that Mr. Drainville,
now, agrees with this project of the third link, but he sees apparently some
green virtues to this project. So, I guess he will have very nice conversations
with Bonnardel and Charette. But, at the end of the day, this
is not a green project, everybody knows that. And Mr. Drainville is... has
absolutely no other choice to bend his knees in front of Mr. Legault because he
is now the candidate for the CAQ in Lévis, of all places.
Mme Senay (Cathy) : Merci.
M. Marissal : Merci.
Mme O'Malley
(Olivia) :
The
Liberals still think that Mr.Drainville's appointment is an underlying motive
for Québec to separate. What do
you think is his, I guess, motive, or what he wants to accomplish with the CAQ
or what does the CAQ see in him, in your opinion?
M. Marissal :
I mean, for me, Mr. Drainville is
clearly now a federalist just like Mr. Legault, and they are trying to build
their team for the next campaign knowing that they will run this campaign on
language issues and secular issues, and, as a matter of fact, Mr. Drainville
was the minister in charge for this in the Marois' Government. So, I guess the link between Mr. Legault, Mr. Drainville and la
CAQ is based on ethnical issues, things that are very divisive in Québec. And that's the way I see
Bernard Drainville jumping in the ring right now.
Mme O'Malley (Olivia) :
Do you believe that he is not a sovereigntist anymore?
M. Marissal :
Well, based on
what he said yesterday, he wants Québec to grow inside Canada. That's the
definition of federalism. We don't agree with him. Thank you.
(Fin à 9 h 24)