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Point de presse de Mme Manon Massé, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de condition féminine, et Mme Ruba Ghazal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de langue française

Version finale

Le mardi 31 mai 2022, 10 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures trente-quatre minutes)

Mme Massé : Oui, bonjour, tout le monde. Bon début de sprint final, hein, je pense, c'est comme ça qu'il faut se dire ça. Encore une fois, ce matin, l'UPAC fait la une, et c'est tellement désolant. Quel scandale! Quel scandale de voir... On dirait qu'en bout de ligne la police prend plus de temps pour enquêter sur la police que de... — voyons — d'arrêter les bandits à cravate qui ont posé des gestes inacceptables.

Cette saga-là, en fait, elle a complètement miné la confiance du public, puis c'est ça qui est scandaleux parce que les gens, ce qu'ils veulent, c'est d'avoir des dirigeants intègres et que les dirigeants qui sont corrompus se retrouvent derrière les barreaux. Puis c'est légitime, toutes les démocraties souhaitent ça. Ceci étant dit, il faut que ça change parce que l'UPAC, bien, ça doit être un corps policier sur lequel on peut se fier. Et honnêtement ils doivent répondre aux plus hauts standards d'enquête, et aujourd'hui il y a de grandes questions qui se posent. En fait, j'ai l'impression qu'on a été privés, depuis plusieurs années, de cet organe-là qui nous permet de lutter contre la corruption, et il est temps que l'UPAC fasse ses preuves.

Dans un autre sujet, parce qu'il y a un sujet qui préoccupe énormément Québec solidaire, c'est la question de l'immigration. On l'a vu, en fin de semaine, François Legault, faire miroiter que l'immigration est une menace, alors que, dans les faits, au Québec, là, il n'y a pas de crise d'immigration. Il n'y a pas de crise d'immigration. Il y a une crise du logement, ah oui! il y a une crise climatique, définitivement, une crise au niveau de la santé mentale, une crise au niveau du coût de la vie, mais ça, on n'en entend pas beaucoup parler du côté de la CAQ. Alors, c'est sûr que la première question qui nous vient, c'est : Faire miroiter une crise en immigration, alors qu'elle n'existe pas, est-ce que ce n'est pas une façon de détourner le regard sur l'inaction du gouvernement en matière... en regard des autres crises dont je viens de vous nommer? Et honnêtement cette diversion-là, c'est triste parce que, pendant ce temps-là, il y a plein de Québécois et Québécoises sur le terrain, partout au Québec, qui souffrent des réelles crises que le Québec traverse présentement.

Mme Ghazal : Merci. Oui, merci, Manon. Moi aussi, j'ai entendu les propos du premier ministre en fin de semaine et je suis vraiment fâchée. Je suis vraiment fâchée que le premier ministre François Legault divise les Québécois sur les immigrants. Moi, j'ai immigré ici, au Québec, avec ma famille il y a plus de 30 ans. Et j'ai des petites nouvelles pour François Legault, ma famille et moi, on n'est pas une menace pour la survie du Québec. Et c'est important pour moi, aujourd'hui, de prendre la parole pour que les jeunes immigrants, les immigrants, leurs enfants entendent un autre discours que celui qui est proféré partout par le premier ministre et qui divise les Québécois.

Et je ne suis pas une exception, il y a des dizaines de milliers de Québécois et Québécoises qui s'intègrent, qui viennent enrichir le Québec, et c'est important qu'on le sache, puis que ça soit dit, puis que ça soit entendu. Et, pour que ça continue, malheureusement, le premier ministre oublie de jouer son rôle de leader, son rôle de rassembleur, rassembleur de tous les Québécois. Vous savez, la fierté, c'est avoir confiance en nous, comme peuple québécois, pour ouvrir les bras, pour accueillir les nouveaux arrivants, et non pas de leur pointer un doigt accusateur comme fait le premier ministre.

Moi, dans mon comté, quand je parle aux gens, ce n'est pas de ça qu'ils me parlent. Comme le dit Manon Massé, les gens me parlent des vraies crises. Ils me parlent de la crise du logement, ils ont de la difficulté à avoir un logement à prix abordable. L'épicerie coûte extrêmement cher, ça fait mal aux aînés qui ne voient pas leurs revenus augmenter en fonction de l'inflation. La crise climatique, pendant qu'on parle de ça puis qu'on divise les peuples québécois alors que, sur le terrain, ça se passe bien, et qu'on dit qu'il y a un problème avec l'immigration, bien, pendant ce temps-là, on ne parle pas de la crise climatique. Et on doit s'en préoccuper parce qu'on va vivre avec les conséquences, on commence déjà à vivre avec les conséquences de la crise climatique. Merci.

M. Laforest (Alain) : Mme Massé, est-ce que l'UPAC est une police politique?

Mme Massé : L'UPAC n'a pas fait la démonstration qu'elle pouvait honorablement, je dirais, répondre aux responsabilités qui sont les siennes, c'est-à-dire d'assurer au peuple québécois que la corruption n'est pas... elle est traquée et elle est pénalisée. Elle n'a pas fait cette démonstration-là. Il commence à être temps qu'elle le fasse. Il y a eu des grands changements dans les derniers mois... qu'elle le fasse. Et sincèrement moi, je m'attends à autre chose au Québec qu'une police qui enquête constamment sur la police au lieu d'enquêter chez les malfaisants.

M. Lacroix (Louis) : Mais est-ce qu'elle a toujours sa place, l'UPAC? Est-ce que ce corps policier là, devant la démonstration d'absence de résultat, a toujours sa place au Québec?

Mme Massé : Le Québec a absolument d'avoir… besoin d'avoir, pardon, un corps policier ou des instruments pour traquer la corruption. L'UPAC a encore, parce qu'il y a eu ces grands changements-là des derniers mois, la possibilité de le démontrer, mais ça ne peut plus attendre. C'est ça qui est l'enjeu, là, on voit comment, dans quelle situation ça met l'État québécois de ne pas être capable de dire : Nous avons confiance en ce corps policier qui permet de traquer les malveillants.

Mme Lévesque (Fanny) : Mais vous, vous faites confiance, donc, à ces changements-là? Vous faites confiance à cette nouvelle ère, là, ou ces nouveaux changements qui se sont...

Mme Massé : Je dis que j'ai besoin de voir des résultats. Ce qu'on apprend aujourd'hui... Vous savez, Québec solidaire a toujours été critique sur la lenteur des actions de l'UPAC. Ce qu'on voit aujourd'hui, c'est qu'il y avait, potentiellement, à l'intérieur, des éléments qui faisaient que ça tardait. On a changé... pas «on», mais le gouvernement a changé l'UPAC, probablement en faisant les mêmes constats qu'on faisait à Québec solidaire. Ceci étant dit, ce qu'il faut, maintenant, c'est définitivement que ça donne des résultats. Et il faut que l'État canadien donne les moyens au Québec de pouvoir poursuivre des enquêtes, parce qu'actuellement vous le savez comme moi qu'il y a des enjeux, qui fait que ça tarde le résultat de nos enquêtes. Et d'ailleurs, pas plus tard que tantôt, mon collègue, Alexandre Leduc, va déposer une motion pour exiger du gouvernement canadien de nous aider à faciliter à mettre la main au collet des bandits à cravate.

M. Lacroix (Louis) : Mais est-ce que l'UPAC est le bon véhicule pour faire ça, compte tenu du fait que ça fait, quoi, maintenant 10 ans, là, que ça existe, l'UPAC, puis il n'y a pas de résultat? Toutes les enquêtes, les grandes enquêtes qu'ils avaient lancées sont toutes tombées, il n'y a pas de résultat, on est en train de courir après des sources journalistiques puis on est en train de courir après les gens qui ont coulé de l'information. On se concentre là-dessus, en ce moment, là. Alors, est-ce que, par exemple, la SQ, si elle avait une division corruption, ne pourrait pas faire l'affaire? La SQ est quand même un corps policier reconnu, là.

Mme Massé : Écoutez, au Québec, on s'est donné différents outils. L'UPAC en est un. Est-ce qu'on a fait le tour du jardin? Je ne crois pas. Oui à ce qu'on laisse la chance d'atterrir l'UPAC 2.0, certes, mais peu importe, que ce soit le BEI, la SQ, l'UPAC, lorsqu'il est question de traquer des bandits à cravate, le Canada possède des... doit assouplir des leviers. Et ça, on en a besoin, peu importe le corps policier qui voudra traquer des criminels en cravate.

M. Bergeron (Patrice) : Si vous dites que ça prend des résultats, c'est que vous êtes convaincue qu'il y a encore beaucoup de corruption au sein des municipalités, de l'État québécois?

Mme Massé : Tout gouvernement démocratique doit tout faire pour tenir loin ces bandits à cravate, alors... et c'est partout sur la planète, le Québec ne fait pas exception. Et puisqu'on a une UPAC inopérante depuis sa création, depuis le résultat du rapport de la commission Charbonneau... Je ne veux pas présager combien, quand, où. Ce que je sais, c'est que, dans un état démocratique, c'est nécessaire, et nous avons besoin que l'UPAC soit opérante, et nous avons besoin de lever les barrières fédérales qui nous empêchent de poursuivre ces bandits à cravate.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que la police est malade au Québec? Est-ce qu'on est rendus à mandater une nouvelle commission Poitras?

Mme Massé : Écoutez, je laisserais mon collègue, Alexandre Leduc, vous répondre... excusez-moi, Andrés Fontecilla, vous répondre — ça a été longtemps Alexandre — vous répondre sur ces questions-là parce que je ne maîtrise pas assez ces données-là pour être capable d'avoir un jugement là-dessus.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que vous pensez qu'une enquête du BEI va vraiment faire la lumière sur ce qui fait que les enquêtes n'ont pas pu aller au bout, qu'un procès a été arrêté?

Mme Massé : Trop de procès ont été avortés, oui.

M. Robillard (Alexandre) : Bien, en tout cas, au moins un, là, quand on parle de celui de Mme Normandeau puis de M. Côté.

Mme Massé : Oui, bien, en fait, pour ce qui est du pointu de cette chose-là, je vous invite vraiment... je suis certaine que nos attachés vont se faire un plaisir de vous mettre en lien avec Andrés. Ce que je sais, c'est que dans un état démocratique, dans le système économique dans lequel on vit, c'est essentiel d'avoir des filets de sécurité. C'est essentiel pour les citoyens. On doit pouvoir faire confiance à nos institutions et, actuellement, bien, on a un peu de retard.

M. Laforest (Alain) : Comme parti indépendantiste, Mme Massé, est-ce que vous trouvez que le Québec, c'est comme la Louisiane?

Mme Massé : Je vais vous avouer, quand j'ai lu ça, en fin de semaine, je me suis dit... Sincèrement, tu sais, quand je pense aux ouragans, quand je pense... Je me suis dit : Peut-être que le premier ministre, c'était vers là qu'il voulait aller, nous rappeler que les changements climatiques ont des impacts majeurs pour les gens. Mais non, ce n'est pas ça. Il voulait nous parler de menace de la langue française, menace de perte de langue française. Je ne sais pas dans quel monde il vit, là, mais ici, au Québec, là, il y a quand même plus de 90 % des Québécois et Québécoises qui maîtrisent le français. En Louisiane, ils sont rendus une poignée de main.

M. Lacroix (Louis) : Puis, quand vous vous promenez à Montréal, vous avez cette même...

Mme Massé : Pourquoi on fait ça? Pourquoi le premier ministre fait ça, sinon que de faire planer une menace qui n'existe pas? Il n'y a pas de crise, ici, au Québec. Quand il dit aux immigrants et aux immigrantes qu'ils sont une menace... Il n'y a pas de crise d'immigration.

M. Bossé (Olivier) : L'immigration non francophone ne nuit pas au français au Québec?

Mme Massé : L'immigration non francophone, on les accueille. Prenons des personnes réfugiées, prenons ce que le premier ministre aime bien, hein, vouloir gonfler à bloc pour aller voir Ottawa, dire : On veut avoir la réunification des familles...

M. Bossé (Olivier) : Parlons de ça.

Mme Massé : Hein, parlons de ça. La réunification des familles, là, c'est des gens qui sont au Québec, qui veulent faire venir leur famille, et la meilleure façon d'intégrer des gens, c'est de pouvoir s'installer ici. Et ce qu'on se rend compte, c'est... Est-ce que notre gouvernement va se mettre à dire aux gens qui veulent réunifier leur famille : Ah! bien, écoute, moi, je veux rapatrier les pouvoirs ici pour être certain que, quand tu vas réunifier ta famille, elle va parler français? Nous, à Québec solidaire, on fait le choix de ne pas diviser sur cette question-là, d'accueillir, d'intégrer. Parce que, vous savez quoi, et c'est ça que... Moi, je suis fière, bien sûr, de Ruba, mais aussi d'Andrés, qui sont des personnes qui ont choisi le Québec, et qui s'y sont intégrées, et qui aujourd'hui sont des défenseurs de la langue française, comme plusieurs d'entre nous ne sommes pas.

Des voix : ...

Mme Massé : Oh, attendez, attendez. En plus, j'ai de la difficulté.

M. Laforest (Alain) : À Montréal, ce n'est pas tout le monde qui pense comme Mme Ghazal, là, actuellement, là. Il y a une poussée de l'anglais à Montréal.

Mme Massé : Mais, monsieur… il y a une chose qui est certaine, à Québec solidaire, on ne dit pas qu'il ne faut pas renforcer le français. Je vous rappelle qu'on a voté pour, hein, le p.l. n° 96. Mais par contre, ce qu'on dit, c'est que ce n'est pas en pointant des gens, en disant : C'est de ta faute si le français diminue, qu'on va faire en sorte qu'on va être le pays accueillant que nous sommes au Québec. Et c'est ça que nous, on veut dire aux immigrants, immigrantes, qu'ils parlent français ou non, c'est : Choisissez le Québec. Pourquoi? Parce qu'on est accueillants. Puis, si vous n'êtes pas francisés en partant parce que vous êtes réfugiés, parce que vous parlez une langue qui n'est pas le français et que vous avez épousé un Québécois francophone, bien, vous êtes bienvenus parce qu'on a les infrastructures pour vous accueillir. Et, en plus, en plus, démographiquement, on va se le dire, on a besoin de ces gens-là pour la survie du français notamment.

Des voix : ...

M. Lachance (Nicolas) : ...si Québec solidaire prenait le pouvoir, est-ce que c'est le genre de demande que vous feriez, aussi, de rapatrier les pouvoirs en immigration? Puis, si vous les obtenez, est-ce que vous les changeriez?

Mme Massé : Québec solidaire veut faire l'indépendance du Québec.

M. Lachance (Nicolas) : Oui, mais vous comprenez ma question, là.

Mme Massé : Québec solidaire veut faire... donc, on veut rapatrier tous les pouvoirs, on ne va pas demander.

M. Lachance (Nicolas) : ...quand vous allez recevoir, disons, les pouvoirs en immigration, là, allez-vous les modifier? Est-ce qu'ils vont être différents de ceux d'Ottawa? Qu'est-ce que vous allez modifier avec ces pouvoirs-là en immigration?

Mme Massé : Québec solidaire, quand nous allons prendre le pouvoir, nous allons faire l'indépendance du Québec. Nous allons faire l'indépendance du Québec, bien sûr, pour des dossiers comme celui de l'immigration, mais bien plus large que ça. L'État canadien est un État pétrolier, l'État québécois, sous Québec solidaire, ne sera jamais un État pétrolier. Alors, ça vous dit comment on veut changer les choses.

Et, sur la question de l'immigration, on vous le dit depuis toujours, pour nous, à Québec solidaire, accueillir à bras ouverts les gens qui nous choisissent, les aider à s'intégrer dans la société québécoise, faire en sorte que le français soit plus attrayant parce qu'il est langue de travail, réunifier les familles, peu importe, accueillir des réfugiés, parce qu'il y en aura de plus en plus, des réfugiés climatiques... Québec solidaire est ouvert à l'immigration, et on va tout faire pour aider ces gens-là à intégrer, je dirais, la société québécoise, à s'y sentir chez eux et ne pas être des Québécois et Québécoises d'une autre classe.

M. Robillard (Alexandre) : ...la CAQ?

Mme Massé : Pardon?

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que ce serait naturel, pour un gouvernement nationaliste comme la CAQ, de réclamer le pouvoir d'interdire les armes de poing au Québec?

Mme Massé : Excusez-moi, je... Est-ce que c'est, pour un gouvernement nationaliste...

M. Robillard (Alexandre) : Ce serait naturel, pour un gouvernement nationaliste comme la CAQ, de réclamer le pouvoir d'interdire les armes de poing?

Mme Massé : De réclamer... En fait, par rapport à la question des armes de poing, par rapport à la question des armes en général, puisque c'est Ottawa qui est responsable des frontières, c'est des gestes comme ceux qui ont commencé à être posés hier, qui est un bon pas dans la bonne direction, de légiférer sur l'ensemble du territoire canadien. C'est eux autres qui sont responsables des frontières. Dans un pays indépendant, on parlerait autrement. Ceci étant dit, le pas qui a été fait, à notre sens, ne va pas assez loin, hein, c'est-à-dire que c'est une bonne avancée, je vous dis, on rattrape le temps perdu des décisions de M. Harper d'il y a plusieurs années. Sur la question d'armes de poing, par exemple, il va falloir aller plus loin.

M. Robillard (Alexandre) : Mais en attendant que vous fassiez la souveraineté, là, par exemple, comme vous le souhaitez, là, est-ce que réclamer les pouvoirs pour interdire les armes de poing, au Québec, c'est quelque chose que le gouvernement du Québec devrait faire?

Mme Massé : On pourrait le faire, mais je pense que le premier pas, c'est de faire les pressions nécessaires, parce que nous ne sommes pas les seuls, pour qu'Ottawa, plus largement, interdise, à tous les niveaux, les armes de poing.

Mme Lévesque (Fanny) : Sur le projet de loi n° 28, sur la fin de l'urgence sanitaire, là, on arrive bientôt à la fin. Est-ce que vous allez voter contre ou pour?

Mme Massé : Écoutez, cette loi-là était supposée mettre fin à la gouvernance par décret hautement appréciée par la CAQ. Et malheureusement, malgré le travail, je dirais, acharné de mon collègue Marissal, Vincent Marissal, pour assurer plus de transparence, plus de reddition de comptes, pour assurer une réelle fin de l'urgence sanitaire, il n'y a rien de ça que le ministre a ouvert son esprit pour bonifier et, je dirais, rendre réellement ce projet de loi là dans ses objectifs. Alors, pour nous, c'est évident qu'on va voter contre. Et, en fait, d'une certaine façon, entendez qu'on a une déception parce que ce qu'on voulait, d'entrée de jeu, ce qu'on exigeait depuis déjà un an, presque, c'est que l'urgence sanitaire ne soit pas un outil qu'utilise le gouvernement du Québec pour gérer par décret. Et malheureusement ce n'est pas ce que le projet de loi n° 28 nous permet.

Mme Lévesque (Fanny) : Peut-être juste une précision. Tantôt, sur l'UPAC, là, est-ce que, donc, vous... Parce que le Parti québécois demande ça, là, que les auteurs de ces fuites-là soient traduits en justice également. Est-ce que c'est une position que vous partagez?

Mme Massé : Bien, c'est-à-dire que, ça, c'est au DPCP, hein, moi, je ne m'improviserai pas, là... c'est au DPCP à décider si, effectivement, ces gens-là doivent être traînés en justice. À Québec solidaire, ce qu'on aimerait, par contre, c'est de pouvoir, ici, en commission parlementaire, pouvoir poser des questions à M. Lafrenière. Je pense que mon collègue, Alexandre Leduc, aurait beaucoup de questions à poser à M. Lafrenière.

Mme Senay (Cathy) : Mrs. Ghazal, if I can ask you about immigration. You are a child of Bill 101, you learned French. So, how did you feel when you heard Mr. Legault, on Sunday, saying that: Is it too much to ask immigrants coming through family reunification to learn French? Don't you think this is logical to ask this or his speech was not inclusive at all?

Mme Ghazal : The speech that I heard wasn't inclusive. I was a non-francophone immigrant, when I came here, I learned French. But I'm not an exception. You know, it's important for me, for all people, the newcomers, the new immigrants that are arriving and their children, to hear another speech about the French language, about the nation of Québec, than what Mr. Legault is telling people. To reinforce Québec, it's important to have these immigrants learn French, work in French, study in French. And this it the way, if we are an inclusive society, we will be a stronger society. And unfortunately the speech of Mr. Legault divides people, divides Quebeckers, because it's saying: Give us the control of immigration because we want to control it to protect French. If we put all the good conditions and work, maybe, like, to give courses at the workplace, paid by the employers, in French, people will learn it if... They want to learn French. People, when they come, what they want is to work, to integrate themselves in their new society. This is what they want. Now, what's important is to put all the conditions to facilitate that, and the first thing is to have a speech that unifies all Quebeckers, if they are born here or not, not to divide them, and after that to put all the resources for French at workplaces, in schools, etc.

Mme Senay (Cathy) : But you say: I want to be here today, this morning, to speak to young immigrants, I want to speak to them, I want to speak to other immigrants. So, it's as if you have to say today: It's not your fault?

Mme Ghazal : What I want to tell them is that Québec, it doesn't belong to M. Legault and his vision of Québec. Québec is for all Quebeckers or all people who live in Québec, and it's important for them to hear another speech. And what I'm saying is what's happening in the reality. Quebeckers are very welcoming, you know, they open their arms. This is what I see, and it's not only me, what people talk to us. As an MNA, I have this privilege that people talk to us if they have problems, if they have... So, we see that what's happening on the ground is good. And it's important that also, in the speech, to hear other people, in the National Assembly of Québec, having another speech than the divided one by Mr. Legault. It's important for me that they hear this speech, because when I came, 30 years ago, we didn't hear the Prime Minister, at that time, saying that immigrants are a «menace» for the French.

Mme Senay (Cathy) : A threat for French.

Mme Ghazal : Yes. We don't hear that. So, it's important for us, for young immigrants to be integrated in the reality, but also what they hear. So, I want them to hear this other speech.

Mme Massé : And, if I can say, if Mr. Legault tells things like this, we think that it's because he doesn't want to talk about his «bilan» on the real crisis in Québec, I mean, climate crisis, housing crisis, mental health crisis. And he made diversion, «diversion». If you look this way, talking with Mr. Legault, it's an immigrant crisis, and for us, the real crisis, what people talk in our offices, it's about housing, climate change, etc.

M. Authier (Philip) : Mrs. Massé, do you think UPAC should be taken apart, dismantled, «fermer la shop»?

Mme Massé : About...

M. Authier (Philip) : UPAC.

Mme Massé : UPAC? Oh! thank you. I think a democracy needs this kind of institution who protects the integrity of the democracy. UPAC has a lot of problems, we saw that in the medias now, and they changed the directions, they changed… We're ready to give them a chance, but we need results, we need results. Quebeckers need results. I can't believe that, in a democracy, the police take more time to enquire on the police than on the people who make the crime, who's supposed to make the crime. So, for us, it's time to change.

M. Grillo (Matthew) : …the announcement from the Trudeau Government yesterday on guns, do you think this will be enough to solve the problems in Montréal and Laval?

Mme Massé : You know, the guns problem, it's a large problem. I think, yesterday, what did the federal Government, it's a good first step. It's a good first step, because Mr. Harper destroyed what we built at the end of «des années 1900»… 2000, at the beginning of 2000. So, I think it's a good first step. We hope that, one day, we'll go a little bit further about the… «des armes de poing»?

M. Grillo (Matthew) : Handguns.

Mme Massé : Handguns. But for the moment, it's a good step. And you asked that we'll make a stop on what happens now, what we saw, what happened on the street, and... Let's say it's a large tool that we need, and what was tabled yesterday, it's a really good first step.

Mme Ghazal : Merci.

(Fin à 11 h 1)

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