(Dix heures trente-quatre minutes)
Mme Massé : Oui, bonjour,
tout le monde. Bon début de sprint final, hein, je pense, c'est comme ça qu'il
faut se dire ça. Encore une fois, ce matin, l'UPAC fait la une, et c'est
tellement désolant. Quel scandale! Quel scandale de voir... On dirait qu'en
bout de ligne la police prend plus de temps pour enquêter sur la police que
de... — voyons — d'arrêter les bandits à cravate qui ont
posé des gestes inacceptables.
Cette saga-là, en fait, elle a
complètement miné la confiance du public, puis c'est ça qui est scandaleux
parce que les gens, ce qu'ils veulent, c'est d'avoir des dirigeants intègres et
que les dirigeants qui sont corrompus se retrouvent derrière les barreaux. Puis
c'est légitime, toutes les démocraties souhaitent ça. Ceci étant dit, il faut
que ça change parce que l'UPAC, bien, ça doit être un corps policier sur lequel
on peut se fier. Et honnêtement ils doivent répondre aux plus hauts standards d'enquête,
et aujourd'hui il y a de grandes questions qui se posent. En fait, j'ai l'impression
qu'on a été privés, depuis plusieurs années, de cet organe-là qui nous permet
de lutter contre la corruption, et il est temps que l'UPAC fasse ses preuves.
Dans un autre sujet, parce qu'il y a un
sujet qui préoccupe énormément Québec solidaire, c'est la question de l'immigration.
On l'a vu, en fin de semaine, François Legault, faire miroiter que l'immigration
est une menace, alors que, dans les faits, au Québec, là, il n'y a pas de crise
d'immigration. Il n'y a pas de crise d'immigration. Il y a une crise du
logement, ah oui! il y a une crise climatique, définitivement, une crise au
niveau de la santé mentale, une crise au niveau du coût de la vie, mais ça, on
n'en entend pas beaucoup parler du côté de la CAQ. Alors, c'est sûr que la
première question qui nous vient, c'est : Faire miroiter une crise en
immigration, alors qu'elle n'existe pas, est-ce que ce n'est pas une façon de
détourner le regard sur l'inaction du gouvernement en matière... en regard des
autres crises dont je viens de vous nommer? Et honnêtement cette diversion-là,
c'est triste parce que, pendant ce temps-là, il y a plein de Québécois et
Québécoises sur le terrain, partout au Québec, qui souffrent des réelles crises
que le Québec traverse présentement.
Mme Ghazal : Merci. Oui,
merci, Manon. Moi aussi, j'ai entendu les propos du premier ministre en fin de
semaine et je suis vraiment fâchée. Je suis vraiment fâchée que le premier
ministre François Legault divise les Québécois sur les immigrants. Moi, j'ai
immigré ici, au Québec, avec ma famille il y a plus de 30 ans. Et j'ai des
petites nouvelles pour François Legault, ma famille et moi, on n'est pas une
menace pour la survie du Québec. Et c'est important pour moi, aujourd'hui, de
prendre la parole pour que les jeunes immigrants, les immigrants, leurs enfants
entendent un autre discours que celui qui est proféré partout par le premier
ministre et qui divise les Québécois.
Et je ne suis pas une exception, il y a
des dizaines de milliers de Québécois et Québécoises qui s'intègrent, qui
viennent enrichir le Québec, et c'est important qu'on le sache, puis que ça
soit dit, puis que ça soit entendu. Et, pour que ça continue, malheureusement,
le premier ministre oublie de jouer son rôle de leader, son rôle de
rassembleur, rassembleur de tous les Québécois. Vous savez, la fierté, c'est
avoir confiance en nous, comme peuple québécois, pour ouvrir les bras, pour
accueillir les nouveaux arrivants, et non pas de leur pointer un doigt
accusateur comme fait le premier ministre.
Moi, dans mon comté, quand je parle aux
gens, ce n'est pas de ça qu'ils me parlent. Comme le dit Manon Massé, les gens
me parlent des vraies crises. Ils me parlent de la crise du logement, ils ont
de la difficulté à avoir un logement à prix abordable. L'épicerie coûte
extrêmement cher, ça fait mal aux aînés qui ne voient pas leurs revenus
augmenter en fonction de l'inflation. La crise climatique, pendant qu'on parle
de ça puis qu'on divise les peuples québécois alors que, sur le terrain, ça se
passe bien, et qu'on dit qu'il y a un problème avec l'immigration, bien,
pendant ce temps-là, on ne parle pas de la crise climatique. Et on doit s'en
préoccuper parce qu'on va vivre avec les conséquences, on commence déjà à vivre
avec les conséquences de la crise climatique. Merci.
M. Laforest (Alain) : Mme Massé,
est-ce que l'UPAC est une police politique?
Mme Massé : L'UPAC n'a
pas fait la démonstration qu'elle pouvait honorablement, je dirais, répondre
aux responsabilités qui sont les siennes, c'est-à-dire d'assurer au peuple
québécois que la corruption n'est pas... elle est traquée et elle est
pénalisée. Elle n'a pas fait cette démonstration-là. Il commence à être temps
qu'elle le fasse. Il y a eu des grands changements dans les derniers mois... qu'elle
le fasse. Et sincèrement moi, je m'attends à autre chose au Québec qu'une
police qui enquête constamment sur la police au lieu d'enquêter chez les
malfaisants.
M. Lacroix (Louis) : Mais
est-ce qu'elle a toujours sa place, l'UPAC? Est-ce que ce corps policier là,
devant la démonstration d'absence de résultat, a toujours sa place au Québec?
Mme Massé : Le Québec a
absolument d'avoir… besoin d'avoir, pardon, un corps policier ou des
instruments pour traquer la corruption. L'UPAC a encore, parce qu'il y a eu ces
grands changements-là des derniers mois, la possibilité de le démontrer, mais
ça ne peut plus attendre. C'est ça qui est l'enjeu, là, on voit comment, dans
quelle situation ça met l'État québécois de ne pas être capable de dire :
Nous avons confiance en ce corps policier qui permet de traquer les
malveillants.
Mme Lévesque (Fanny) : Mais
vous, vous faites confiance, donc, à ces changements-là? Vous faites confiance
à cette nouvelle ère, là, ou ces nouveaux changements qui se sont...
Mme Massé : Je dis que j'ai
besoin de voir des résultats. Ce qu'on apprend aujourd'hui... Vous savez,
Québec solidaire a toujours été critique sur la lenteur des actions de l'UPAC.
Ce qu'on voit aujourd'hui, c'est qu'il y avait, potentiellement, à l'intérieur,
des éléments qui faisaient que ça tardait. On a changé... pas «on», mais le
gouvernement a changé l'UPAC, probablement en faisant les mêmes constats qu'on
faisait à Québec solidaire. Ceci étant dit, ce qu'il faut, maintenant, c'est
définitivement que ça donne des résultats. Et il faut que l'État canadien donne
les moyens au Québec de pouvoir poursuivre des enquêtes, parce qu'actuellement
vous le savez comme moi qu'il y a des enjeux, qui fait que ça tarde le résultat
de nos enquêtes. Et d'ailleurs, pas plus tard que tantôt, mon collègue, Alexandre
Leduc, va déposer une motion pour exiger du gouvernement canadien de nous aider
à faciliter à mettre la main au collet des bandits à cravate.
M. Lacroix (Louis) : Mais
est-ce que l'UPAC est le bon véhicule pour faire ça, compte tenu du fait que ça
fait, quoi, maintenant 10 ans, là, que ça existe, l'UPAC, puis il n'y a
pas de résultat? Toutes les enquêtes, les grandes enquêtes qu'ils avaient
lancées sont toutes tombées, il n'y a pas de résultat, on est en train de
courir après des sources journalistiques puis on est en train de courir après
les gens qui ont coulé de l'information. On se concentre là-dessus, en ce
moment, là. Alors, est-ce que, par exemple, la SQ, si elle avait une division
corruption, ne pourrait pas faire l'affaire? La SQ est quand même un corps
policier reconnu, là.
Mme Massé : Écoutez, au
Québec, on s'est donné différents outils. L'UPAC en est un. Est-ce qu'on a fait
le tour du jardin? Je ne crois pas. Oui à ce qu'on laisse la chance d'atterrir
l'UPAC 2.0, certes, mais peu importe, que ce soit le BEI, la SQ, l'UPAC,
lorsqu'il est question de traquer des bandits à cravate, le Canada possède
des... doit assouplir des leviers. Et ça, on en a besoin, peu importe le corps
policier qui voudra traquer des criminels en cravate.
M. Bergeron (Patrice) : Si
vous dites que ça prend des résultats, c'est que vous êtes convaincue qu'il y a
encore beaucoup de corruption au sein des municipalités, de l'État québécois?
Mme Massé : Tout
gouvernement démocratique doit tout faire pour tenir loin ces bandits à
cravate, alors... et c'est partout sur la planète, le Québec ne fait pas
exception. Et puisqu'on a une UPAC inopérante depuis sa création, depuis le résultat
du rapport de la commission Charbonneau... Je ne veux pas présager combien,
quand, où. Ce que je sais, c'est que, dans un état démocratique, c'est
nécessaire, et nous avons besoin que l'UPAC soit opérante, et nous avons besoin
de lever les barrières fédérales qui nous empêchent de poursuivre ces bandits à
cravate.
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
que la police est malade au Québec? Est-ce qu'on est rendus à mandater une
nouvelle commission Poitras?
Mme Massé : Écoutez, je
laisserais mon collègue, Alexandre Leduc, vous répondre... excusez-moi, Andrés
Fontecilla, vous répondre — ça a été longtemps Alexandre — vous
répondre sur ces questions-là parce que je ne maîtrise pas assez ces données-là
pour être capable d'avoir un jugement là-dessus.
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
que vous pensez qu'une enquête du BEI va vraiment faire la lumière sur ce qui
fait que les enquêtes n'ont pas pu aller au bout, qu'un procès a été arrêté?
Mme Massé : Trop de
procès ont été avortés, oui.
M. Robillard (Alexandre) : Bien,
en tout cas, au moins un, là, quand on parle de celui de Mme Normandeau
puis de M. Côté.
Mme Massé : Oui, bien,
en fait, pour ce qui est du pointu de cette chose-là, je vous invite
vraiment... je suis certaine que nos attachés vont se faire un plaisir de vous
mettre en lien avec Andrés. Ce que je sais, c'est que dans un état
démocratique, dans le système économique dans lequel on vit, c'est essentiel
d'avoir des filets de sécurité. C'est essentiel pour les citoyens. On doit
pouvoir faire confiance à nos institutions et, actuellement, bien, on a un peu
de retard.
M. Laforest (Alain) : Comme
parti indépendantiste, Mme Massé, est-ce que vous trouvez que le Québec,
c'est comme la Louisiane?
Mme Massé : Je vais vous
avouer, quand j'ai lu ça, en fin de semaine, je me suis dit... Sincèrement, tu
sais, quand je pense aux ouragans, quand je pense... Je me suis dit :
Peut-être que le premier ministre, c'était vers là qu'il voulait aller, nous
rappeler que les changements climatiques ont des impacts majeurs pour les gens.
Mais non, ce n'est pas ça. Il voulait nous parler de menace de la langue
française, menace de perte de langue française. Je ne sais pas dans quel monde
il vit, là, mais ici, au Québec, là, il y a quand même plus de 90 % des
Québécois et Québécoises qui maîtrisent le français. En Louisiane, ils sont
rendus une poignée de main.
M. Lacroix (Louis) : Puis,
quand vous vous promenez à Montréal, vous avez cette même...
Mme Massé : Pourquoi on
fait ça? Pourquoi le premier ministre fait ça, sinon que de faire planer une
menace qui n'existe pas? Il n'y a pas de crise, ici, au Québec. Quand il dit
aux immigrants et aux immigrantes qu'ils sont une menace... Il n'y a pas de
crise d'immigration.
M. Bossé (Olivier) : L'immigration
non francophone ne nuit pas au français au Québec?
Mme Massé : L'immigration
non francophone, on les accueille. Prenons des personnes réfugiées, prenons ce
que le premier ministre aime bien, hein, vouloir gonfler à bloc pour aller voir
Ottawa, dire : On veut avoir la réunification des familles...
M. Bossé (Olivier) : Parlons
de ça.
Mme Massé : Hein, parlons
de ça. La réunification des familles, là, c'est des gens qui sont au Québec, qui
veulent faire venir leur famille, et la meilleure façon d'intégrer des gens,
c'est de pouvoir s'installer ici. Et ce qu'on se rend compte, c'est... Est-ce
que notre gouvernement va se mettre à dire aux gens qui veulent réunifier leur
famille : Ah! bien, écoute, moi, je veux rapatrier les pouvoirs ici pour
être certain que, quand tu vas réunifier ta famille, elle va parler français?
Nous, à Québec solidaire, on fait le choix de ne pas diviser sur cette
question-là, d'accueillir, d'intégrer. Parce que, vous savez quoi, et c'est ça que...
Moi, je suis fière, bien sûr, de Ruba, mais aussi d'Andrés, qui sont des
personnes qui ont choisi le Québec, et qui s'y sont intégrées, et qui
aujourd'hui sont des défenseurs de la langue française, comme plusieurs d'entre
nous ne sommes pas.
Des voix : ...
Mme Massé : Oh,
attendez, attendez. En plus, j'ai de la difficulté.
M. Laforest (Alain) : À
Montréal, ce n'est pas tout le monde qui pense comme Mme Ghazal, là,
actuellement, là. Il y a une poussée de l'anglais à Montréal.
Mme Massé : Mais,
monsieur… il y a une chose qui est certaine, à Québec solidaire, on ne dit pas
qu'il ne faut pas renforcer le français. Je vous rappelle qu'on a voté pour,
hein, le p.l. n° 96. Mais par contre, ce qu'on dit,
c'est que ce n'est pas en pointant des gens, en disant : C'est de ta faute
si le français diminue, qu'on va faire en sorte qu'on va être le pays
accueillant que nous sommes au Québec. Et c'est ça que nous, on veut dire aux
immigrants, immigrantes, qu'ils parlent français ou non, c'est : Choisissez
le Québec. Pourquoi? Parce qu'on est accueillants. Puis, si vous n'êtes pas
francisés en partant parce que vous êtes réfugiés, parce que vous parlez une
langue qui n'est pas le français et que vous avez épousé un Québécois
francophone, bien, vous êtes bienvenus parce qu'on a les infrastructures pour
vous accueillir. Et, en plus, en plus, démographiquement, on va se le dire, on
a besoin de ces gens-là pour la survie du français notamment.
Des voix : ...
M. Lachance (Nicolas) : ...si
Québec solidaire prenait le pouvoir, est-ce que c'est le genre de demande que
vous feriez, aussi, de rapatrier les pouvoirs en immigration? Puis, si vous les
obtenez, est-ce que vous les changeriez?
Mme Massé : Québec
solidaire veut faire l'indépendance du Québec.
M. Lachance (Nicolas) : Oui,
mais vous comprenez ma question, là.
Mme Massé : Québec
solidaire veut faire... donc, on veut rapatrier tous les pouvoirs, on ne va pas
demander.
M. Lachance (Nicolas) : ...quand
vous allez recevoir, disons, les pouvoirs en immigration, là, allez-vous les
modifier? Est-ce qu'ils vont être différents de ceux d'Ottawa? Qu'est-ce que
vous allez modifier avec ces pouvoirs-là en immigration?
Mme Massé : Québec
solidaire, quand nous allons prendre le pouvoir, nous allons faire
l'indépendance du Québec. Nous allons faire l'indépendance du Québec, bien sûr,
pour des dossiers comme celui de l'immigration, mais bien plus large que ça.
L'État canadien est un État pétrolier, l'État québécois, sous Québec solidaire,
ne sera jamais un État pétrolier. Alors, ça vous dit comment on veut changer
les choses.
Et, sur la question de l'immigration, on
vous le dit depuis toujours, pour nous, à Québec solidaire, accueillir à bras
ouverts les gens qui nous choisissent, les aider à s'intégrer dans la société
québécoise, faire en sorte que le français soit plus attrayant parce qu'il est
langue de travail, réunifier les familles, peu importe, accueillir des
réfugiés, parce qu'il y en aura de plus en plus, des réfugiés climatiques...
Québec solidaire est ouvert à l'immigration, et on va tout faire pour aider ces
gens-là à intégrer, je dirais, la société québécoise, à s'y sentir chez eux et
ne pas être des Québécois et Québécoises d'une autre classe.
M. Robillard (Alexandre) : ...la
CAQ?
Mme Massé : Pardon?
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
que ce serait naturel, pour un gouvernement nationaliste comme la CAQ, de
réclamer le pouvoir d'interdire les armes de poing au Québec?
Mme Massé : Excusez-moi,
je... Est-ce que c'est, pour un gouvernement nationaliste...
M. Robillard (Alexandre) :
Ce serait naturel, pour un gouvernement nationaliste comme la CAQ, de réclamer
le pouvoir d'interdire les armes de poing?
Mme Massé : De
réclamer... En fait, par rapport à la question des armes de poing, par rapport
à la question des armes en général, puisque c'est Ottawa qui est responsable
des frontières, c'est des gestes comme ceux qui ont commencé à être posés hier,
qui est un bon pas dans la bonne direction, de légiférer sur l'ensemble du
territoire canadien. C'est eux autres qui sont responsables des frontières.
Dans un pays indépendant, on parlerait autrement. Ceci étant dit, le pas qui a
été fait, à notre sens, ne va pas assez loin, hein, c'est-à-dire que c'est une
bonne avancée, je vous dis, on rattrape le temps perdu des décisions de M. Harper
d'il y a plusieurs années. Sur la question d'armes de poing, par exemple, il va
falloir aller plus loin.
M. Robillard (Alexandre) : Mais
en attendant que vous fassiez la souveraineté, là, par exemple, comme vous le
souhaitez, là, est-ce que réclamer les pouvoirs pour interdire les armes de
poing, au Québec, c'est quelque chose que le gouvernement du Québec devrait
faire?
Mme Massé : On pourrait
le faire, mais je pense que le premier pas, c'est de faire les pressions
nécessaires, parce que nous ne sommes pas les seuls, pour qu'Ottawa, plus
largement, interdise, à tous les niveaux, les armes de poing.
Mme Lévesque (Fanny) : Sur
le projet de loi n° 28, sur la fin de l'urgence sanitaire, là, on arrive
bientôt à la fin. Est-ce que vous allez voter contre ou pour?
Mme Massé : Écoutez,
cette loi-là était supposée mettre fin à la gouvernance par décret hautement
appréciée par la CAQ. Et malheureusement, malgré le travail, je dirais, acharné
de mon collègue Marissal, Vincent Marissal, pour assurer plus de transparence,
plus de reddition de comptes, pour assurer une réelle fin de l'urgence
sanitaire, il n'y a rien de ça que le ministre a ouvert son esprit pour
bonifier et, je dirais, rendre réellement ce projet de loi là dans ses
objectifs. Alors, pour nous, c'est évident qu'on va voter contre. Et, en fait,
d'une certaine façon, entendez qu'on a une déception parce que ce qu'on
voulait, d'entrée de jeu, ce qu'on exigeait depuis déjà un an, presque, c'est
que l'urgence sanitaire ne soit pas un outil qu'utilise le gouvernement du
Québec pour gérer par décret. Et malheureusement ce n'est pas ce que le projet
de loi n° 28 nous permet.
Mme Lévesque (Fanny) : Peut-être
juste une précision. Tantôt, sur l'UPAC, là, est-ce que, donc, vous... Parce
que le Parti québécois demande ça, là, que les auteurs de ces fuites-là soient
traduits en justice également. Est-ce que c'est une position que vous partagez?
Mme Massé : Bien,
c'est-à-dire que, ça, c'est au DPCP, hein, moi, je ne m'improviserai pas, là...
c'est au DPCP à décider si, effectivement, ces gens-là doivent être traînés en
justice. À Québec solidaire, ce qu'on aimerait, par contre, c'est de pouvoir,
ici, en commission parlementaire, pouvoir poser des questions à
M. Lafrenière. Je pense que mon collègue, Alexandre Leduc, aurait beaucoup
de questions à poser à M. Lafrenière.
Mme Senay
(Cathy) :
Mrs.
Ghazal, if I can ask you about immigration. You are a child of Bill 101, you
learned French. So, how did you feel when you heard Mr. Legault, on Sunday,
saying that: Is it too much to ask immigrants coming through family
reunification to learn French? Don't you think this is logical to ask this or
his speech was not inclusive at all?
Mme Ghazal :
The speech that I heard wasn't
inclusive. I was a non-francophone immigrant, when I came here, I learned
French. But I'm not an exception. You know, it's important for me, for all
people, the newcomers, the new immigrants that are arriving and their children,
to hear another speech about the French language, about the nation of Québec,
than what Mr. Legault is telling people. To reinforce Québec, it's important to
have these immigrants learn French, work in French, study in French. And this
it the way, if we are an inclusive society, we will be a stronger society. And
unfortunately the speech of Mr. Legault divides people, divides Quebeckers,
because it's saying: Give us the control of immigration because we want to
control it to protect French. If we put all the good conditions and work,
maybe, like, to give courses at the workplace, paid by the employers, in
French, people will learn it if... They want to learn French. People, when they
come, what they want is to work, to integrate themselves in their new society.
This is what they want. Now, what's important is to put all the conditions to
facilitate that, and the first thing is to have a speech that unifies all
Quebeckers, if they are born here or not, not to divide them, and after that to
put all the resources for French at workplaces, in schools, etc.
Mme Senay (Cathy) :
But you say: I want to be here today,
this morning, to speak to young immigrants, I want to speak to them, I want to
speak to other immigrants. So, it's as if you have to say today: It's not your
fault?
Mme Ghazal :
What I want to tell them is that
Québec, it doesn't belong to M. Legault and his vision of Québec. Québec is for
all Quebeckers or all people who live in Québec, and it's important for them to
hear another speech. And what I'm saying is what's happening in the reality.
Quebeckers are very welcoming, you know, they open their arms. This is what I
see, and it's not only me, what people talk to us. As an MNA, I have this
privilege that people talk to us if they have problems, if they have... So, we
see that what's happening on the ground is good. And it's important that also, in
the speech, to hear other people, in the National
Assembly of Québec, having another speech than the divided one by Mr. Legault. It's
important for me that they hear this speech, because when I came, 30 years ago,
we didn't hear the Prime Minister, at that time, saying that immigrants are a «menace»
for the French.
Mme Senay (Cathy) : A threat for French.
Mme Ghazal :
Yes. We don't hear that. So, it's
important for us, for young immigrants to be integrated in the reality, but
also what they hear. So, I want them to hear this other speech.
Mme Massé : And, if I can say, if Mr. Legault tells things like this, we think
that it's because he doesn't want to talk about his «bilan» on the real crisis
in Québec, I mean, climate
crisis, housing crisis, mental health crisis. And he made diversion,
«diversion». If you look this way, talking with Mr. Legault, it's an immigrant
crisis, and for us, the real crisis, what people talk in our offices, it's
about housing, climate change, etc.
M. Authier (Philip)
: Mrs. Massé, do you think UPAC should be taken apart, dismantled,
«fermer la shop»?
Mme Massé : About...
M. Authier (Philip)
: UPAC.
Mme Massé : UPAC? Oh! thank you. I think a democracy needs this kind of
institution who protects the integrity of the democracy. UPAC has a lot of
problems, we saw that in the medias now, and they changed the directions, they
changed… We're ready to give them a chance, but we need results, we need
results. Quebeckers need
results. I can't believe that, in a democracy, the police take more time to
enquire on the police than on the people who make the crime, who's supposed to
make the crime. So, for us, it's time to change.
M. Grillo (Matthew) : …the announcement from the Trudeau Government yesterday on guns, do you think this will be enough to solve the
problems in Montréal and Laval?
Mme Massé : You know, the guns problem, it's a large problem. I think,
yesterday, what did the federal Government, it's a good first step. It's a good first step, because Mr. Harper
destroyed what we built at the end of «des années 1900»… 2000, at the beginning
of 2000. So, I think it's a good first step. We hope that, one day, we'll go a
little bit further about the… «des armes de poing»?
M. Grillo (Matthew) : Handguns.
Mme Massé : Handguns. But for the moment, it's a good step. And you asked that
we'll make a stop on what happens now, what we saw, what happened on the
street, and... Let's say it's a large tool that we need, and what was tabled
yesterday, it's a really good first step.
Mme Ghazal : Merci.
(Fin à 11 h 1)