(Onze heures seize minutes)
La Modératrice : Bienvenue à
ce point de presse du Parti québécois. Alors, ce matin, M. Joël Arseneau,
notre chef parlementaire et porte-parole en matière de santé. Il sera suivi du
chef du Parti québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon. La parole est à
vous.
M. Arseneau : Alors,
bonjour, tout le monde. J'aimerais revenir sur cette espèce de trou noir, là,
qui existe dans la mémoire québécoise entre le 29 mars 2020 et le 11 avril
2020. Parce qu'il y a véritablement là encore un très grand nombre de questions
qui se posent entre le moment où le CIUSSS de l'Ouest-de-l'Île-de-Montréal a
pris en charge, au nom du gouvernement, le CHSLD Herron, et le moment où on a
mis en scène un appel au 9-1-1, avec l'aide d'une entreprise de communication
marketing, pour pouvoir faire appel à la police pour qu'elle intervienne. Et il
est intéressant de voir que dans ces 12 jours là, bien, on puisse ne pas
avoir transmis de l'information sur la fonction même de la... ou, en fait, la
raison d'être même de la cellule de crise, sur ce qui se passait sur le
terrain.
En d'autres mots, on a formé une cellule
de crise avec tous les pouvoirs de l'état d'urgence sanitaire pour éviter qu'il
y ait des morts, pour limiter le nombre de décès. On avait été informé d'une
situation tragique dans un CHSLD, on a pris en charge les opérations et on ne s'est
pas rendu compte qu'on sortait les morts à coups de deux, trois, quatre par
jour, et, à la fin, que ceux qui restaient encore là, qui n'avaient pas encore
décédé étaient dans des conditions de vie absolument inhumaines, atroces,
avaient été littéralement abandonnés.
On apprend aujourd'hui que le
sous-ministre lui-même, qui a encouragé la P.D.G. à appeler au 9-1-1 en lui
disant : Tu vas pouvoir ainsi démontrer ta proaction, bien, que ce
sous-ministre-là, bien, il était nécessairement au courant de l'affaire. Et
que, deux fois par jour plutôt qu'une, bien, il avait l'occasion de rencontrer
les membres de la cellule de crise à 9 h 30 le matin et puis, à
10 h 30, les membres de la cellule de crise, le premier ministre et
les ministres impliqués. Alors, que s'est-il passé lors de ces réunions-là, pendant
une douzaine de jours, pour que l'information sur le terrain ne soit pas
divulguée et qu'aucune action ne soit entreprise? Mystère. On va continuer de
poser les questions là-dessus.
Et je suis sûr que vous aurez des
questions à poser à Paul St-Pierre Plamondon, mon chef, qui va prendre la
parole maintenant.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci, Joël. Bonjour, tout le monde. Alors, retour sur le résultat d'hier.
On a mené une bonne campagne, ça a donné un bon résultat. Un résultat qui est
tellement serré que ça nous dit tout simplement : C'est partie remise,
c'est à suivre le 3 octobre prochain. Un résultat qui n'a pas été imaginé.
Lorsqu'on discutait, il y a six mois, d'une partielle dans Marie-Victorin, tout
le monde assumait que c'était une victoire facile pour la CAQ. On se retrouve
avec un résultat serré. Quelle sera la situation dans six mois, à la lumière de
l'actualité, sur plein de sujets? Quel sera le contexte?
Nous, on sait qu'on a démontré qu'on était
le seul parti à pouvoir tenir tête à la CAQ. Et on est dans une marge, en
termes de résultats, qui nous place en très bonne position pour l'élection
générale. Alors, voilà.
Mme Prince (Véronique) : Mais,
M. St-Pierre Plamondon, c'était votre comté.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Pardon?
Mme Prince (Véronique) :
Alors, est-ce que vous êtes un peu dans le déni? Tu sais, en disant :
C'est partie remise, et tout ça, puis c'était serré, on a bien fait, est-ce que
vous êtes dans le déni? C'était votre comté, vous l'avez perdu.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, correction, là, ce n'était pas notre comté.
Mme Prince (Véronique) : C'est
un comté péquiste depuis 40 ans.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Exactement. Et on a un résultat qui est très positif et qui nous permet
d'aligner les élections générales dans la perspective de le gagner. Donc...
Des voix : ...
Mme Prince (Véronique) : Excusez-moi,
excusez-moi, vous ne répondez pas à la question. Est-ce que vous êtes dans le
déni, M. St-Pierre Plamondon?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Pas du tout. On a mené une excellente campagne et ça nous donne un
excellent résultat. Pendant que d'autres partis d'opposition comme… Québec
solidaire a perdu huit points par rapport à 2018, pendant que les libéraux ont
perdu sept points, nous, on fait un résultat comparable.
Mais on se rend compte que… Dans une
partielle, quel est le transfert de vote? Tu sais, quel est... J'entendais les
analyses, ce matin, là : qu'est-ce qui explique ce résultat précis là? Je
ne ferai pas de l'analyse de chiffres mais je suis assez... c'est assez clair
que, pour l'élection générale, dans Marie-Victorin, il y a un seul parti qui
peut battre la CAQ, c'est nous, puis on est en position de le faire. Donc,
c'est un excellent résultat. On aurait voulu gagner, mais est-ce qu'on est
capable, on est en position de gagner à l'élection générale? La réponse, c'est
oui.
M. Laforest (Alain) : Perdre
un député, c'est un bon résultat.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je n'ai pas perdu de député hier.
M. Laforest (Alain) : Bien,
c'est un comté... Vous allez me dire : Catherine Fournier avait délaissé
le PQ. Elle était indépendante, là, ça, c'est ce que j'appelle une défense
facile.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, ce n'est pas une défense facile.
M. Laforest (Alain) : C'est
une circonscription qui vous a appartenu… qui vous appartient depuis le début,
sauf en 1984, un an, aux libéraux.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui.
M. Laforest (Alain) : Depuis
ce temps-là, vous avez toujours été là.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui.
M. Laforest (Alain) : Là,
vous nous dites aujourd'hui : On a fait une bonne performance, j'ai un
député de moins, alors que j'aurais dû aller rechercher cette
circonscription-là.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, il y a six mois, il y avait un consensus que cette partielle-là serait
une victoire facile pour la CAQ. On vient de démontrer que c'est un résultat
serré. Quel sera le résultat final, celui qui compte, dans six mois? C'est très
intéressant.
M. Lacroix (Louis) : Il
y a eu… il y avait 12 candidats en lice, dont Anne Casabonne, du Parti
conservateur, qui est allée chercher quand même 10 %, plus que le Parti
libéral notamment. S'il n'y avait pas eu tous ces partis-là, est-ce que vous
pensez que vous auriez pu passer? Est-ce que le fait que le vote ait été dilué
à ce point-là a eu un effet sur votre victoire?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Dans une partielle, là, on peut essayer de tirer des inférences, mais en
effet, dans une partielle, il y a plein de phénomènes puis de variables très
particulières. Ce qu'on peut retenir, en effet, c'est que 65 % des
électeurs ont choisi d'autres choses que le gouvernement, dans Marie-Victorin,
et que la performance du Parti québécois, c'est, en fait, le seul parti
d'opposition à avoir offert une performance solide, tant à comparer de 2018
qu'en termes de proximité avec les résultats de la CAQ, ce qui ouvre toutes les
portes, toutes les possibilités pour l'élection générale. Donc, il faut le voir
comme ça, un seul parti peut battre la CAQ à Longueuil, et on est en position,
on est dans une marge d'erreur pour le faire.
M. Bossé (Olivier) : Vous
avez l'air bizarrement content de ne pas avoir gagné, c'est ça, l'impression
que ça nous donne.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, l'impression que ça devrait vous donner, si je peux corriger le tir,
c'est qu'il y a de quoi être fier, c'était une bonne campagne. Il faut voir les
militants, les jeunes de 20, 30 ans qui étaient partout en porte-à-porte
pendant que les retraités faisaient le téléphone. On a eu du plaisir à le faire
puis on a livré une campagne qui... il y a de quoi, je pense, d'être fier de
cette campagne-là. Le résultat ouvre la porte à quelque chose d'excitant pour
dans six mois, donc évidemment qu'on le voit somme toute positivement. On
aurait voulu gagner par une grande marge d'avance, mais en politique, il faut
laisser le temps au temps et je demande aux gens de ne rien prendre pour acquis
sur quelle sera la situation.
M. Bourassa (Simon) : Est-ce
que vous auriez dû vous présenter dans Marie-Victorin?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, je suis vraiment content, Pierre a vraiment fait une bonne campagne. Il
va être notre candidat, le 3 octobre, et je pense que c'était le bon choix,
et je suis content de me présenter dans Bourget.
Mme Lajoie (Geneviève) : Vous
n'auriez pas fait mieux que Pierre Nantel?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est de la politique fiction. Mais je peux dire que Pierre a mené
exactement la campagne que, nous, on veut mener, au Parti québécois, donc on
est très contents de ça.
Mme Lajoie (Geneviève) : Si
le résultat d'hier, c'est un excellent résultat, qu'est-ce qu'aurait été un
mauvais résultat pour le PQ dans Marie-Victorin?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, un résultat comme celui des libéraux ou de QS, où ton vote s'effondre
par rapport à celui de 2018, ça, ça aurait été différent. On est le seul parti
d'opposition à avoir offert une bonne performance sur une base comparée, mais
également vis-à-vis la CAQ. On est tout seul à pouvoir tenir tête à la CAQ, donc
c'est positif et il faut regarder vers l'élection générale, voir ce qu'il va se
passer.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : ...est-ce que... je ne veux pas vous... je veux la
poser comme il faut, là. Bien, est-ce que c'est ça, le PQ, aujourd'hui, en fait :
quand on finit deuxième, on est satisfait puis on estime que c'est bon?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, comme je vous dis, il y a six mois, la CAQ était à 48 % au
Québec. Il n'y en a pas, de château fort, pour personne. Puis là on voit la
situation évoluer puis on se retrouve avec une lutte très serrée. Quel sera le
résultat, le vrai, dans six mois? Je pense que la question mérite d'être posée.
Puis j'ai regardé comment notre organisation s'est comportée : qualité de
la campagne, des idées, mobilisation des bénévoles, présence de toutes les
générations, nous, on a atteint beaucoup d'objectifs dans cette campagne-là qui
nous laissent présager d'une élection générale bien faite, bien, bien
structurée.
M. Laforest (Alain) : Pierre
Nantel, c'est une vedette, c'est quelqu'un qui est connu, c'est quelqu'un qui a
fait les médias, qui a été dans partis politiques, qui a fait campagne depuis
novembre dernier. Vous êtes arrivés deuxièmes avec une candidate qui est arrivée
en fin de parcours au mois de mars.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, mais, écoutez, moi, je n'ai pas 20 ministres, puis la machine du
personnel de l'Assemblée nationale pour mettre en porte-à-porte les fins de
semaine, puis je n'avais pas 500 $ à distribuer à 92 % des électeurs.
Tu sais, on a mené une campagne avec des bénévoles, et on a mené une belle
campagne, ça nous donne un bon résultat. Pierre Nantel sera à nouveau notre
candidat dans six mois. C'est à suivre.
M. Laforest (Alain) : Vous
avez perdu à cause du 500 $?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, je vous dis il y a des choses qui... disons que le gouvernement a
utilisé beaucoup de ses ressources dans Marie-Victorin. Le contexte sera
différent. Je ne pense pas que le contexte va être aussi favorable au
gouvernement dans six mois qu'il ne l'était dans cette partielle-là.
Et pour répondre à votre question, Pierre
Nantel est apprécié, il est solide, il a fait une campagne dédiée, c'est
précisément ça qui va le faire... qu'il va faire en octobre prochain.
Mme Plante (Caroline) : Est-ce
que le résultat d'hier est une tape dans le dos au gouvernement par rapport à
sa gestion de la pandémie? Est-ce que vous pensez que ça a joué? Est-ce que
vous pensez que les gens ont exprimé leur satisfaction?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Pas tant. Quand 65 % des électeurs ne votent pas pour le gouvernement
et qu'on est obligé d'envoyer ses ministres à chaque coin de rue d'une
circonscription, c'est que le degré de confort n'était pas si grand que ça. Et
c'est une différence très marquée avec il y a à peine six mois. C'est pour ça
que je vous dis, quand on regarde dans six mois, tout peut arriver et c'est
jouable. C'est un bon résultat sur le plan de la courte distance, la petite
différence qu'on a vérifiée avec la CAQ, dans cette élection-là.
Mme Plante (Caroline) : Puis,
M. Arseneau, vous posez la question, là, qu'est-ce qu'il s'est passé entre le
29 mars puis le 11 avril 2020. Qu'est-ce que vous pensez qu'il s'est
passé?
M. Arseneau : Ah!
écoutez, bien, moi, je souhaite que le gouvernement réponde à cette question-là :
Qu'est-ce qu'il s'est passé?
Mme Plante (Caroline) :
Mais qu'est-ce que vous pensez qu'il s'est passé?
M. Arseneau : Bien, moi,
je ne peux pas, comment dire, là, interpréter cette espèce de trou noir dans
lequel le gouvernement veut nous plonger et nous maintenir. Et ce que je
demande, c'est une commission d'enquête indépendante pour qu'on puisse avoir,
justement, la version du premier ministre, la version de tous les membres de
l'équipe de la cellule de crise qui rencontraient, à chaque matin à 9 h 30,
notamment, le sous-ministre, qui, lui, était au courant, là, que le CHSLD
Herron avait été pris en charge et puis qui ne semble pas avoir passé les
messages pendant 12 jours.
Journaliste
: …
M. Arseneau : Pardon?
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : Mais il l'a passé, le message. Je suis désolée, là,
mais à l'enquête nationale, là, M. Gendron a dit que c'est lui qui a
commandé la tutelle puis qu'il a avisé les ministres la journée même.
M. Arseneau : Et
pourquoi n'a-t-on pas agi?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Mais surtout, pourquoi on ne dit pas...
M. Arseneau : Allez-y.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Surtout, pourquoi on ne dit pas la vérité? Moi, c'est… ce bout-là, ce qui
m'inquiète, c'est qu'une chance que les journalistes font du travail. Puis là,
au compte-gouttes, on apprend autre chose que ce que le gouvernement nous a dit,
ça, ce n'est pas confortable. On comprend que, dans un contexte de pandémie, il
peut arriver plusieurs choses. Puis d'ailleurs, M. Legault a profité, le
jour du vote… pour essayer de mettre toutes les oppositions dans le même paquet
puis faire une sortie, là, à la défense de Mme Blais et Mme McCann.
Moi, je ne demande pas la perfection, mon problème n'est pas là du tout. Mon
problème, c'est : si vous n'avez pas dit la vérité, pourquoi? Puis qui
vous a dit de faire ça? Quand on est devant une coroner, quand on fait des
déclarations dans les médias puis, ensuite, on apprend l'inverse grâce à des
journalistes tenaces, là il y a des questions beaucoup plus sérieuses qui se
posent.
Donc, c'est une question de transparence,
d'honnêteté, compte tenu de la gravité du sujet, des circonstances dans
lesquelles ces gens-là sont décédés. Puis ça, je pense que, demander la vérité,
là, il n'y a rien de sale là-dedans, il n'y a pas de salissage à demander à ce
qu'on dise la vérité lorsque des gens meurent dans des circonstances inhumaines,
ce n'est pas sale, ça.
La Modératrice
: Une dernière
en français.
Mme Plante (Caroline) : Au-delà
de Marguerite Blais et de Danielle McCann, là, ce n'est pas... on n'est pas
rendu... ce n'est pas au premier ministre de répondre à ces questions-là?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien sûr, dans le sens qu'il y a une cellule de crise qui, en principe, est
dédiée à gérer les crises sanitaires. Moi, ce que je comprends de la version
actuelle, qui évolue, de la part du gouvernement, c'est que cette cellule-là
n'était pas au courant alors que les ministres l'étaient. Il y a plusieurs
invraisemblances, mais surtout, il y a des choses qui ont été dites qui
n'étaient pas vraies, et ça, ça m'inquiète beaucoup plus.
Journaliste : Sur la Caisse
de dépôt...
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : Oui, on a comme trois sujets collés. Moi, je pense
que je sais lesquels. Mais il y a la Maison de Sophia, dont votre collègue de
Gaspé a parlé, est-ce que vous êtes au courant ou…
M. Arseneau : Vous
parlez de?
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : La Maison de Sophia, organisme dans les Laurentides
qui se fait couper son financement.
M. Arseneau : Non…
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : Ça vous dit… votre collègue.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
On pourra revenir après.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : Sur le caribou, qu'est-ce que vous pensez de
l'intervention du fédéral? Est-ce que c'est une bonne chose?
M. Arseneau : Ce n'est
jamais une bonne chose de voir le fédéral intervenir dans les champs de
compétence du gouvernement du Québec. Et, à ce moment-là, évidemment, c'est de
voir à quel point le gouvernement reporte les échéances à plus tard. On sait
que le caribou est menacé, on sait qu'il y a des enjeux quant à la foresterie.
On sait que le gouvernement est au pouvoir et il connaît le dossier depuis quatre
ans maintenant et les échéances sont constamment reportées, au point où le
fédéral va dire qu'il va mieux faire que le gouvernement du Québec. Quel aveu
d'échec incroyable du ministre Dufour et du gouvernement du Québec, moi, c'est
ce qui me dépasse.
Mme Lajoie (Geneviève) : Mais,
dans les circonstances, est-ce que vous n'êtes pas contents, justement, que là,
le fédéral s'ingère là-dedans? Parce que, là, visiblement, le ministre...
M. Arseneau : On peut… on
a les moyens, au Québec, et nous, ce qu'on réclame, c'est d'avoir tous les
pouvoirs pour agir. Et, lorsqu'on a les pouvoirs pour agir, lorsqu'on a fait un
examen de la situation et qu'on reporte les échéances parce qu'on manque de
courage ou de vision sur le plan environnemental, il y a quelque chose
d'aberrant. Alors, moi, je ne pourrais jamais me réjouir de l'échec du
gouvernement qui voit venir le fédéral faire intrusion dans ses champs de
compétence, jamais.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Sur la Caisse de dépôt, juste une petite question. Sur le comportement de la
Caisse de dépôt, qui a camouflé le fait qu'il y avait un autre vice-président
qui était dans le scandale d'Otéra, là, qui était, lui aussi, en conflit
d'intérêts, là, qu'il avait des intérêts dans un centre commercial.
M. Arseneau : …
Mme Lajoie (Geneviève) :
Vous n'êtes pas au courant?
M. Arseneau : Oui, bien,
écoutez, encore une fois, là, ce qu'on doit relever, c'est qu'on nous a dit :
On va faire toute la lumière là-dessus. Vous vous souviendrez que c'est un
média, le Journal de Montréal, qui a fait éclater l'affaire au grand
jour. On a fait enquête, on a remercié les journalistes d'avoir fait le travail :
On va faire le ménage. On a déposé un sommaire exécutif. Puis on a encore,
malheureusement, dans ce dossier-là, caché de l'information, une information
pertinente puis là, on essaie de rétropédaler.
Moi, je m'attendrais à ce que la Caisse de
dépôt et placement, le bas de laine des Québécois, soit au-dessus de tout
soupçon, qu'ils soient transparents, et surtout lorsqu'il y avait un dossier,
là, qui les mettait en examen, en porte-à-faux par rapport, là, aux règles
générales qu'on doit suivre quand on est une institution de cette envergure-là,
puis qu'on essaie, encore une fois, de se défiler quant au rôle d'un membre de
la haute direction. Moi, il y a quelque chose que je trouve absolument gênant
là-dedans et, encore une fois, bien, je salue le fait que les journalistes
fassent leur travail, mais je déplore le fait que la Caisse de dépôt et
placement, la Caisse de dépôt ne le fasse pas elle-même.
La Modératrice : On va passer
en anglais.
Mme Senay (Cathy) : Good morning. Mr. St-Pierre Plamondon, the results of last night
doesn't allow you to be basically free of all the questioning of the survival
of the PQ. And you're sick of those questions, you've been asked those
questions for months, and months, and months, you're still not free.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Thank you for your empathy.
Mme Senay (Cathy) : Well, you're still not free, you'll get those questions.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : No, of course, I can't throw a party
this morning. But I can say that the result is objectively very good and gives
us an objective probability to win that riding in six months, when the real
test, where the final test will come. And that's important, that we've shown
that we can do a very, very good campaign, attract very good candidates and be
that close to the Coalition avenir Québec. If you come back in time, six months ago, everybody agreed it
would be an easy win for the CAQ, then, you have a very close result. What will
be the end-result in six months? I think it's very interesting.
Mme Senay (Cathy) : It's true that the race was tight, the result, you know, 795 votes.
Perfect, that's alright, you can take that, but you cannot guarantee to anyone
here that after October 3rd, the PQ will not disappear.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Oh! nobody can give… in politics, you
can't give guarantee. Actually, I can guarantee you one thing : the people
you've seen working with enthusiasm, all those volunteers, not people paid by
the National Assembly,
volunteers not paid, they will be there in September and October, and they had
fun, and they see that this result gives a very good chance of making the
difference on October 3rd. So, that's one guarantee I have. The rest, it's
politics. Things move so fast, we've just seen it in France, you can't,
especially in those times where democracy is I think we can say shaken in many
countries, you can't be in politics for anything else than profound beliefs, profound
will to put forward ideas that are important to you.
There's no guarantee, in
politics, especially now, But one thing I'm sure, because I've seen it
yesterday : all those people who made a difference, they will be back, and
we have an excellent candidate who will be back, so I'm looking forward to it.
M. Authier (Philip)
: Do you think that CAQ will probably be saying that they're off…
they're going to believe they're off the hook for managing the way they managed
the pandemic, the way they managed Herron? They're going
to see this as a signal : Wow! We did this and the
voters still put us in and took away a PQ riding and... Do you think that's
what they're… they're going to
get a bigger bounce off of this than you will?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : I hope they say that publicly,
because the reality is 65% of the voters chose something else than the CAQ. And
then, in a byelection, the maths are so volatile or difficult to explain. The
Liberals showed up with 6% or 7%. What happened to those voters? Is it those
voters who gave an acceleration of the CAQ vote? What happened with Québec solidaire? Why people stayed at home?
It's a better turnout than 2016, though, but it's such a volatile environment.
What was important for us…
M. Authier (Philip)
: …all these events were in the news : Herron, pandemic, this
was very heavily in the news for the last month, and it doesn't… and the CAQ
doesn't seem to have paid a price for that.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Well, it might well be in the news
for several months to go. And if we put ourselves back six months ago, it was
an easy win for the CAQ in Marie-Victorin, and they said that… and everybody said that, and then, you have a
very close result. What's going to be the result, the end-result? What's going
to be the situation in six months? What I'm telling
you, this morning, is : the context might be very less favorable than what
it was yesterday for the Government.
Mme Senay (Cathy) : You didn't have enough time? With the stress about the fifth wave, the
stress about the curfew, the Herron… what came to the public last week, one day
after the other, at the National Assembly, So you didn't have enough time so that voters will have this in
mind?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : No, it's not exactly that, it's just…
there's no national debate in a byelection. I was not put in a debate with François Legault and other parties. And
there's something that is moving, because six months ago, CAQ was at 48% and it
would have been a very different situation. If we get a close result now, it's very motivating for what's going to happen in six months, given the
quality of the candidate, given what we've shown in terms of capacity to deliver
a campaign that is solid. So, let's build upon that.
La Modératrice : Merci
beaucoup.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Merci.
La Modératrice
: Bonne
fin de journée.
(Fin à 11 h 39)