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Point de presse de M. Vincent Marissal, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de santé, et M. Sol Zanetti, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de services sociaux

Version finale

Le mardi 29 mars 2022, 10 h 30

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures trente-deux minutes)

M. Zanetti : Bonjour, tout le monde. Alors, moi, je n'en reviens pas, là, avec ce qui se passe sur le tramway de la Coalition avenir Québec, dans la région de Québec, là. C'est comme s'ils n'avaient aucune vision long terme pour la Capitale-Nationale. Ils sont pris avec une vision, là, de petite ville sans envergure, et ça met vraiment en péril, là, l'avenir du développement urbain à Québec.

Quand je vois le ministre de l'Environnement appeler leurs interventions de la saine gestion, quand, en réalité, là, leurs ingérences dans le tramway, ça a causé des retards qui ont coûté au moins une centaine de millions de dollars de plus, voire plus, et ça va peut-être continuer, je trouve que, vraiment, on s'égare. Ils sont dans une vision, là, tout ce qu'ils voient, là, c'est le 3 octobre prochain. Ils voient la montée des conservateurs, ça leur fait peur, ça érode leur base. Puis là ils sont en mode crispation, en mode réaction. Puis, à cause de leurs intérêts électoraux du 3 octobre prochain puis de leur base conservatrice qui sont en train de les quitter, ils sont en train de compromettre les besoins en mobilité de la ville de Québec. Et ça, moi, ça me met en furie.

L'acceptabilité sociale, elle est là, là, les gens ont voté pour des conseillers municipaux qui sont en faveur du tramway. Le milieu économique de Québec est en faveur, veut que ça aille de l'avant. Le maire est en faveur. Et on voit que les maires de la périphérie, là, la rue partagée, le tronçon de rue partagée, ça ne les dérange pas pantoute. Au contraire, tout ce qui reporte à plus tard le tramway, ça va nuire aux gens de la périphérie de Québec, là, qui ont eux aussi besoin de ça pour que la circulation s'améliore au centre-ville et dans la région en général.

Alors, moi, je veux vraiment, là, qu'avec tout ce qui se passe puis tout l'appui qu'on voit se déclarer dans les derniers jours au tramway, que la CAQ y pense à deux fois puis que, vraiment, le 6 avril prochain, on l'ait, notre décret sans condition, sans ingérence indue, là, dans les plans de la ville de Québec concernant la rue partagée de René-Lévesque.

Je veux aussi dire un mot sur la question des RPA. On savait, là, qu'il y avait une hémorragie des RPA, mais on ne se doutait pas à quel point c'était avancé, à quel point c'était terrible. Le nombre de RPA qui a fermé depuis un an, moi, ça m'alarme énormément. Notre modèle est en train de s'effondrer. Notre modèle est en train de s'effondrer, puis on n'est pas... on ne peut pas se le permettre, parce qu'une fois que ça, ça va fermer, là, les aînés, ils vont aller où? Puis combien d'années ça va prendre à construire des alternatives? Et combien vont s'appauvrir en allant dans des logements ou des RPA qui sont encore plus chers? Ça va avoir un coût social extrêmement important. Puis le modèle québécois puis le réseau, il n'est absolument pas capable de soutenir ça.

Alors, c'est pour ça que j'ai proposé, hier, un plan d'urgence pour sauver les RPA du Québec. Et moi, je veux une réponse de la CAQ : Est-ce qu'ils vont aller de l'avant? Est-ce qu'ils vont faire ça? D'abord, dans ce plan-là, il y a l'idée d'empêcher que des gens puissent acheter une RPA puis la convertir en n'importe quoi. Il faut qu'ils maintiennent la vocation s'ils achètent des RPA. Puis, si les gens ne veulent plus avoir des RPA, bien, qu'ils les vendent à du monde qui veulent en opérer. Puis, pour les petites RPA qui menacent de fermeture, l'idée, c'est qu'on ait un programme de rachat gouvernemental où on rachète la RPA puis on en confie la gestion à un OBNL qui est spécialisé là-dedans. L'idée est de faire basculer vers l'économie sociale à but non lucratif toutes les résidences privées, disons, qui ne peuvent pas se maintenir dans le modèle actuel avec la compétition qu'il y a. Et ça, ce que ça ferait, c'est que ça aurait un effet positif sur l'ensemble du marché des RPA pour amener des loyers à la baisse, parce qu'on aurait des gens qui gèrent ça uniquement dans l'intérêt des aînés, aucunement dans l'intérêt d'actionnaires situés à Toronto.

Alors, moi, je veux une réponse de la CAQ : Est-ce qu'ils vont agir là-dessus? Ce n'est pas quelque chose qui peut attendre, qui peut commencer après le prochain mandat, là. L'hémorragie, elle est commencée, il faut la stopper dès maintenant. Merci.

M. Marissal : Merci, Sol. Bonjour, bon début de semaine. Alors, on reprend où on avait laissé la semaine dernière, c'est-à-dire avec le plan ou les projets de... On est rendus à quoi, là, réorganisation, hein? On est passés de refondation, rétablissement, réorganisation, et j'en passe, et des moins bonnes. Le ministre Dubé, visiblement, s'est acheté un livre de synonymes. Mais moi, j'attends encore le plan, j'attends encore le vrai plan.

Puis je suis assez mystifié de voir aujourd'hui qu'on a déposé... ce gouvernement a déposé un budget, la semaine dernière, qu'aujourd'hui, une semaine plus tard, le ministre de la Santé dépose apparemment ce qui est la mère de tous les plans de réorganisation. Puis, quand les médias lui demandent : Oui, mais ça va coûter combien puis où est-ce que vous mettez l'argent? Il n'est pas capable de répondre. Ça, pour moi, c'est la preuve que c'est un programme électoral qu'ils sont en train de tester à quelques mois des élections. Ce n'est pas un plan de réorganisation, de refondation ou de ce que vous voulez parce que, pour le moment, ça repose sur des vœux pieux.

Le ministre nous a ressorti quelques expressions, là, dont les spécialistes du marketing de la CAQ ont le secret. Aujourd'hui, on nous parle d'expérience patient. On se croirait dans un spa. Moi, je veux bien que l'expérience patient soit agréable, puis qu'on soigne le monde, surtout, là, mais qu'en est-il, par exemple, de l'expérience soignant, les gens qui travaillent dans ce réseau-là, et dont on a absolument besoin? Parce que toute forme de réorganisation qui se tient passe par l'attractivité du réseau et la rétention du personnel.

J'ai revérifié, hier encore, notamment dans le CIUSSS de l'Est de Montréal, il y a encore des départs massifs chaque mois, notamment d'infirmières. Alors, pour le moment, le personnel soignant n'a pas entendu le chant des sirènes dont nous parle le ministre Dubé. Il va falloir finir par arriver, un moment donné, avec un vrai plan, là, arrêter les slogans.

Par ailleurs, j'ajoute là-dessus, avant de prendre les questions, je m'inquiète beaucoup de la fin de session dans l'appareil législatif, parce qu'en ce moment il y a trois gros projets de loi du ministre de la Santé : 11, 19, 28. On a à peine commencé le 11. On n'a même pas commencé les deux autres. Il reste sept semaines. Si vous enlevez les deux semaines de circonscription, si vous enlevez les deux semaines de crédits, d'étude de crédits, qui commencent la semaine prochaine, pendant lesquelles les commissions ne siègent pas, il reste sept semaines. Il y a déjà, là, des odeurs de bâillon dans l'air.

Le ministre nous répète déjà, et je sais qu'il l'a répété à des partenaires qu'il a rencontrés, notamment des syndicats, qu'il est très, très inquiet de la fin de session, de l'entonnoir de fin de session. C'est eux qui ont jammé l'entonnoir. Alors, il ne faudrait quand même pas déjà nous faire porter le blâme, ça fait au moins sept à huit semaines qu'on n'a pas siégé avec le ministre en commission parlementaire. Il dépose des trucs, il parle, il parle, il parle, mais il ne livre rien, puis on n'avance pas. Puis, à un moment donné, le temps est incompressible. Puis il y a une affaire qui est sûre, là, c'est qu'à la mi-juin on ferme ici, là, puis on s'en va en précampagne puis en campagne électorale. Ça fait que, s'il veut que ça avance, là, qu'il arrête de parler puis qu'il agisse. Merci.

Le Modérateur : On va prendre…

Mme Prince (Véronique) : Qu'est-ce que vous pensez du GAP, le guichet d'accès de première ligne qu'on veut étendre partout au Québec, c'est-à-dire d'être une ligne unique, avoir accès non pas nécessairement à un médecin de famille, mais à un professionnel?

M. Marissal : Bien, de un, voici une volte-face spectaculaire de la CAQ. Ils ont fait campagne, en 2018, sur un médecin pour tout le monde. Finalement, ils ont abandonné ça, il y a quelques jours à peine. C'est assez spectaculaire, quand même, comme volte-face. Et là ils arrivent avec une tout autre affaire avec laquelle je suis d'accord, sauf que je vais boucler la boucle de ce que je disais tout à l'heure sur le menu législatif : Pourquoi le projet de loi n° 11 ne dit pas ça, précisément?

Le projet de loi n° 11 est essentiellement un moyen de mater les médecins omnipraticiens. C'est un fichier Excel pour suivre ce que font les médecins omnipraticiens, essentiellement, alors que le ministre nous dit : Travaillez avec moi, on va réorganiser la première ligne. Oui, mais pourquoi son projet de loi ne dit pas ça? Si c'est ça qu'on veut faire, qu'on s'entend là-dessus, qu'il demande notre collaboration là-dessus, s'il veut vraiment réorganiser la première ligne, il va avoir ma collaboration, c'est sûr. Mais, en ce moment, on perd notre temps avec des projets de loi qui ne disent pas ça, qui disent le contraire.

M. Lacroix (Louis) : Sauf votre respect, je pense que la question portait sur le GAP. Est-ce que vous y croyez à ce guichet d'accès de première ligne? Est-ce que c'est une bonne façon de dire : Écoutez, on va vous mettre un centre d'appel, vous allez appelé là puis vous allez avoir accès à un professionnel de la santé?

M. Marissal : Regardez, appelez ça GAP, ou ce que vous voulez, là, ou le ministre trouvera d'autres termes, là, il est bon là-dedans, moi, ce en quoi je crois, c'est qu'un patient ou une patiente n'a pas toujours nécessairement besoin d'un médecin. Et il y a des projets pilotes qui se font, notamment à Rimouski mais ailleurs au Québec aussi, où les gens ont au moins un accès. Après ça, ils sont pris en charge. C'est pas mal ce que, nous, on dit depuis des années. En passant ça s'appelait les CLSC, puis les gouvernements passés les ont démantelés, les CLSC. C'est ça que ça faisait, un CLSC. Alors, quand on dit : Le bon soin par le bon professionnel quand le patient en a besoin, c'est ça, ce pour quoi je dis : Allons-y, là-dessus, je suis totalement parlable. Mais il parle des deux côtés de la bouche, le ministre, ce n'est pas ça qu'il nous présente.

M. Laforest (Alain) : Pourquoi vous dites : Ce n'est pas ça qu'il présente?

M. Marissal : Bien, on fonctionne avec ce qu'on a devant nous, là. En ce moment, le projet de loi n° 11, ce n'est pas ça. Ce n'est pas ce que ça dit.

M. Laforest (Alain) : Le projet de loi n° 11, ça ne dit rien pour personne, c'est quoi?

M. Marissal : C'est le projet de loi sur les omnipraticiens. C'est essentiellement de pouvoir suivre à peu près en temps réel ce que chaque omnipraticien au Québec fait. C'était une lubie de Gaétan Barrette, c'est maintenant une lubie du ministre Dubé. Puis, quand on étudie le projet de loi n° 11, tout le monde est venu nous dire : Ce n'est pas ce qu'il faut faire, il faut réorganiser la première ligne. Puis le ministre nous dit : Je suis d'accord. Bon, bien, si tout le monde est d'accord, est-ce qu'on peut travailler avec le bon outil?

Mme Prince (Véronique) : Est-ce que le projet de loi n° 11 empêche la mise en place de ce genre de guichet avec une ligne unique?

M. Marissal : Ça ne l'empêche pas, mais ça ne le fait pas. Ça ne le fait pas puis ça braque les omnipraticiens. Ça fait que je sais qu'on s'en va en campagne électorale puis ça peut être tentant de se faire une bataille sur le dos des omnipraticiens. Moi, je ne suis pas ici pour défendre les omnipraticiens, mais je ne casserai pas du sucre non plus sur leur dos. Si on a besoin d'une vraie réforme… ce sont pour les patients. Alors, oui, rouvrons la première ligne avec des équipes multidisciplinaires qui vont pouvoir recevoir les patients, les orienter vers le bon soin au bon moment.

M. Lachance (Nicolas) : Mais qu'est-ce que QS ferait pour convaincre les omnipraticiens d'accepter de rendre publics leurs horaires de travail? Qu'est-ce que vous feriez de différent que la CAQ essaie de faire, que monsieur Barrette a essayé de faire? Comment ça, vous, vous allez réussir à les convaincre?

M. Marissal : Bien, d'abord, en faisant un vrai système public qui passe par les CLSC, avec des médecins à salariat, des médecins qui travaillent vraiment pour le monde, pas pour faire de l'argent pour leur GMF. On revient à ça. Je le dis, les CLSC, c'est un modèle qui fonctionnait. Ils ont été torpillés par les régimes corporatifs des médecins et par les gouvernements successifs. Puis c'est très drôle aujourd'hui que, dans son plan, là, dans son allégorie, aujourd'hui, le ministre Dubé vante un CLSC à Pointe-Saint-Charles en disant que c'est le modèle à suivre. Bien là, là, je vais être d'accord avec lui, c'est le modèle à suivre.

M. Lachance (Nicolas) : Donc, ça va être dur de passer le projet de loi d'ici la fin de la session, c'est certain, parce qu'il n'arrête pas de nommer qu'il y aura de plus en plus de privé, là, qui va être ajouté à ce système-là, qu'on va donner encore plus de place aux GMF privés. Il l'a dit encore, ce matin. Donc, comment vous allez faire pour... On ne s'attend pas à ce que QS accélère l'adoption de ces projets de loi là en santé.

M. Marissal : Savez-vous quoi? Pour accélérer, il faudrait d'abord siéger, là. Ça fait six à sept semaines, si ce n'est pas huit, qu'on ne siège pas en santé. Alors, ce n'est pas moi qui a le pied sur le frein, là. Ce n'est pas moi qui ai bouché le tuyau, là. Ils ont mis tellement de projets de loi en même temps qu'ils ont bloqué l'entonnoir, puis là il faudrait essayer de débloquer ça.

Avant nous, il y a le 15 qui est en santé. Ça, c'est sur la DPJ. Puis tout le monde s'entend que c'est un projet de loi hyperimportant. Mais pourquoi, après trois ans et demi au pouvoir, alors qu'il ne parlait pas de ça, il arrive, là, à la toute fin du mandat, avec une kyrielle, là, de projets de loi puis de réformes, puis tout? Quoi, il a fait son chemin de Damas, quoi, il a eu une épiphanie? Il fallait y penser avant. Sauf que je vous rappelle qu'ils ont fait campagne sur une chose, en 2018, puis ils viennent de virer leur veste complètement, maintenant.

M. Lacroix (Louis) : Sur le plan en santé, là, revenons à ça, là, comme disait mon collègue, il va y avoir plus de places au privé, entre autres avec les GMF privés mais aussi avec les cliniques privées avec lesquelles on va passer davantage de contrats, encore plus de contrats pour pouvoir désengorger la liste de chirurgies, etc. Est-ce que ça, c'est un bon recours? De dire, par exemple : On va payer des chirurgies, encore plus de chirurgies que ce qui se fait depuis quelques mois, depuis la pandémie, est-ce que vous êtes d'accord avec ça, momentanément, de le faire de cette façon-là?

M. Marissal : Non.Nous étions d'accord pour les gens qui attendent depuis très longtemps puis qui ont été victimes de la pandémie, c'est vrai. Mais là le ministre veut s'en aller vers un modèle permanent de recours systématique au privé en voulant nous faire croire, en plus, que ça va coûter moins cher. Parce que les patients vont arriver avec leur carte-soleil, ils ne verront pas la différence. Mais c'est faux, les cliniques privées coûtent plus cher.

Puis, pendant ce temps-là, c'est un peu idiot, là, parce que nos blocs opératoires dans nos hôpitaux sont sous-utilisés. Ils sont sous-utilisés parce que les médecins qui devraient être dans le bloc opératoire de l'hôpital travaillent dans des cliniques privées. C'est la théorie des vases communicants. Puis là on en voudrait encore plus vers le privé, ça va coûter plus cher, donc on socialise la dépense puis on privatise les bénéfices, c'est essentiellement ce qu'on fait. Puis, là encore, je dirais que c'était une lubie des libéraux, ils voulaient tellement faire ça. Alors, tout ça pour ça, après trois ans et demi de CAQ, on est revenus à des solutions libérales en santé. Ça ne valait pas le coup.

M. Robillard (Alexandre) : Qu'est-ce qu'il faudrait ajouter dans le projet de loi n° 11 pour que ce soit cohérent avec la proposition de GAP du ministre?

M. Marissal : Bien, qu'on ouvre, justement, vers la multidisciplinarité de la première ligne, puisque tout le monde, en commission parlementaire, est venu nous dire ça, y compris les omnipraticiens, y compris le Collège des médecins. C'est quand même une avancée assez spectaculaire par rapport à ce qu'on a déjà connu, leur corporatisme très serré semble s'ouvrir un peu. Justement, si vous n'avez pas besoin d'un médecin, vous pouvez peut-être voir une infirmière clinicienne ou praticienne. Un pharmacien peut parfois faire l'affaire. Ça a été démontré, dans certains cas, peut-être que vous avez besoin, dans le fond, d'une travailleuse sociale ou d'un psychologue. Alors, si c'est ça...

M. Robillard (Alexandre) : Ce serait un amendement que vous seriez prêt à appuyer?

M. Marissal :  Je suis absolument prêt à l'appuyer. Le ministre nous a demandé, aux partis d'opposition, en privé, de collaborer pour rouvrir la première ligne. Je veux bien, mais le document sur lequel on travaille, en ce moment, il ne fait pas ça.

Mme Lévesque (Fanny) : Et il l'a dit lui-même, en commission, qu'il n'avait pas besoin d'un projet de loi pour étendre le GAP, puis il pourrait accroître l'accès à la première ligne, ajouter des professionnels. Dans le fond, son projet de loi, il dit : C'est pour s'assurer que la donnée rentre dans son GAP, c'est-à-dire que les médecins soient obligés de fournir leurs informations. Est-ce que je comprends mal ou...

M. Marissal : Non, non, mais il manque un morceau, là, il manque un morceau. Le ministre fait une lubie, là, sur les fichiers Excel, là, pour savoir exactement ce que tel médecin fait à tel moment, là, avec qui. Bon. Ce n'est même pas démontré que c'est absolument essentiel. Mais il manque l'autre partie pour ouvrir, justement, la première ligne, pour refaire complètement l'arrivée de la première ligne, autrement dit, ce qu'on appelle la prise en charge des patients. Ça, il nous dit : Je n'ai pas besoin d'un projet de loi pour ça. Nous, on lui dit : Si on veut le faire de façon logique, de façon sérieuse, bien, mettons-le dans le projet de loi, ouvrons le projet de loi pour faire ça.

M. Bourassa (Simon) : La création d'ordres professionnels pour les paramédics, par exemple, pour élargir leur champ de compétence, c'était dans le plan du ministre. Est-ce que vous êtes d'accord avec ça?

M. Marissal : Je vais réserver ma réponse là-dessus parce que...

M. Bourassa (Simon) :  Ils le demandent depuis longtemps, les paramédics.

M. Marissal : Oui, mais ça serait long, ma réponse ici serait extrêmement longue. Je vais dire pourquoi, parce qu'en ce moment, là, c'est le fouillis le plus total dans le domaine des paramédics au Québec. Moi, je suis alimenté presque tous les jours sur ce qui se passe, notamment dans la grande région de Montréal avec Urgences-Santé. Ça fait peur. Le nombre de véhicules qu'il manque, le nombre de paramédics qu'il manque, les temps d'attente. Cassez-vous pas une hanche en sortant de votre bain à Montréal, là, vous allez attendre des heures et des heures, là, avant qu'une ambulance arrive, là. Et j'en parle au ministre en privé, puis il me dit : Il n'y a pas de problème, il n'y en a pas, de problème. Alors, avant que je me prononce sur une autre réforme, là...

Par ailleurs, curieusement, au Québec, en région, ce sont des OBNL ou des entreprises privées qui sont les opérateurs du service ambulancier, et, encore là, il y a un certain nombre de problèmes à régler avant… que de leur donner davantage de pouvoirs. D'ailleurs, souvenez-vous, l'automne dernier, le ministre, à un moment donné, dans une de ses mesures, là, il avait dit : Dorénavant, les paramédics pourront faire telle, telle, telle chose. Ça n'a pas été fait. Ça n'a pas été fait parce que ce système... On va se le dire, là, le système paramédic ou ambulancier, là, au Québec, il est brisé.

Des voix :

M. Lachance (Nicolas) : C'est sur un autre sujet.

Le Modérateur : …quel sujet?

M. Lachance (Nicolas) : Le tramway.

Des voix :

M. Lachance (Nicolas) : O.K. Je peux… Oui? M. Zanetti, votre collègue, Mme Dorion, vient de twitter que, bon, la ville a mené un sondage, mais c'était un questionnaire, là, qui a été... dont les citoyens pouvaient répondre, puis le maire de Québec a dit que c'était le questionnaire qui a été le plus populaire de l'histoire, que 60 % des gens qui ont répondu appuient la rue partagée, qu'une forte proportion de citoyens souhaite aussi l'apaisement de la circulation automobile et de la vitesse. Puis elle finit en disant : Dans vos dents, petits mercenaires locaux du pétrole. C'est qui, ça? Est-ce que c'est M. Caire? C'est qui, les petits mercenaires du pétrole?

M. Zanetti : Bien, vous lui poserez la question

M. Lachance (Nicolas) : C'est qui, les petits mercenaires du pétrole?

M. Zanetti : Vous lui poserez la question.

M. Lachance (Nicolas) : Est-ce que vous êtes d'accord avec elle?

M. Zanetti :  Avec...

M. Lachance (Nicolas) : C'est dans les dents des petits mercenaires locaux du pétrole.

M. Zanetti : Écoutez, en fait, ce avec quoi je suis d'accord, c'est qu'il y a une acceptabilité sociale à Québec au sujet de la rue partagée, et les gens s'expriment. La ville les consulte, la ville les écoute puis le gouvernement ne les écoute pas, et ça, c'est vraiment problématique. Le gouvernement, là, il dit qu'il écoute le maire de Saint-Agapit, puis, après ça, le maire de Saint-Agapit dit : Excusez, mais moi, je n'ai aucun problème avec le tramway puis le projet de rue partagée. Ça fait que le problème, là, en ce moment, il est là, il est dans le fait que ce gouvernement-là, il nuit à la mobilité urbaine à Québec. Puis, en ce moment, il est en train de compromettre l'avenir de la ville, et c'est une attaque contre tout le monde. Et ça, je trouve ça extrêmement grave.

M. Robillard (Alexandre) : Sur un autre sujet, est-ce que vous êtes à l'aise, à Québec solidaire, avec le fait que le budget de l'Assemblée nationale augmente trois fois plus vite que celui de la santé?

M. Zanetti : Sur cette question, je vais vous référer à ma collègue Ruba Ghazal, là, qui est sur le Bureau de l'Assemblée nationale.

M. Robillard (Alexandre) : Donc, c'est elle qui va répondre aux questions?

M. Zanetti : Oui.

M. Robillard (Alexandre) : Parce qu'elle ne semblait pas...

M. Zanetti : Bien, je pense qu'elle disait qu'il y avait des... C'est une question de timing, là. Je pense que ces choses-là vont être comme expliquées plus tard, puis qu'il doit y avoir une entente entre eux autres sur comment ils dévoilent ça. Je ne sais pas. Je ne suis pas au courant. Vous lui demanderez.

Mme Senay (Cathy) : Mr. Marissal, can I ask you about the difference with what we've got in the plan and the 2018 promises of the CAQ on the campaign trail? 90 minutes at the ER, waiting, and one family doctor for every Quebecker, rapid access to health care workers. So, basically, what we've got in the plan is to mask the fact that they could not respect their promises.

M. Marissal : Well, obviously, they are turning this promise upside down, from 2018 to now. The fact is, they were basically promising one doctor for every patient in Québec, so one size fits all solution. Probably that, along the way, they just realized that it was not feasible, it was not possible. So, they just turn around and say : O.K., let's try something else now, five, six months before the next election. But the fact is, they have not fulfilled their promise of 2018 and now they are trying, with a new slogan, with some new catchy lines, some marketing plan to make us believe that now, eureka! They have found the solution. But the fact is that they have run a campaign based on the one size fits all solution of one doctor for everybody.

Mme Senay (Cathy) : And this primary care phone line that is in place in different regions in Québec, already, with pilot projects, the fact that the Government wants to expend those pilot projects to all the province, probably before the end of this summer, I mean, that's a good thing for you, when you look at this, or it's basically a plan B and hopefully it's going to work?

M. Marissal :   Well, as Mr. Dubé said today : «Les sceptiques seront confondus.» For those maybe younger than me, it comes from an old character in Québec that was basically saying jokes, I hope this is not the case with Minister Dubé, that came from capitaine Bonhomme, if you remember well. I agree with the goal aimed, with what he's saying, I don't agree with what I see on the plan. And the fact is, we don't have the human resources right now on the front line to do this. So, let's try first to fix it, let's try to attract people and to keep them working for the health public sector, and then we will be able to fix the first line. But, right now, it looks more like marketing stunts, catchy lines. And, yes, we are going into an election, and I think that the budget last week was the first step financially for the Government towards the campaign. Now, it is the first step towards the campaign in health sector with Minister Dubé.

M. Brennan (Andrew) :   Well, with that in mind, part of the announcement and what's been talked about is, in your mind, you said earlier, not fixing the public health care system, but a band-aid solution by going to the private sector, which will cost more. Do you think we're heading in the wrong direction here?

M. Marissal : With the private, no doubt, we're heading in the wrong direction, and we have been so for years in Québec. That's why I'm saying that, basically, «Barrette ou Dubé», they come to the same conclusion, that we don't have what it takes in the public sector, so, hey! let's go to the private sector. But I don't want people to be on any wrong impression here, it's going to cost more. It's going to cost more because these private clinics are private businesses, they're making money and they will do so. And they know that the Government is in trouble, and we have seen what happened during the pandemic, these clinics came to the rescue, but the bill was really heavy, and we are paying a lot more than we should with private clinics.

M. Brennan (Andrew) : You said we're socializing the costs by privatizing the benefits.

M. Marissal : That's right.

M. Brennan (Andrew) : So, what are we… what would you be wanting to see different, beyond making a lot of these same tenants of these programs be focused through the CLSC? What would you… what else should we be doing different?

M. Marissal : Well, first of all, we should use our infrastructures in the public sector. Right now, hospital operatory rooms are not working at full scale, some of them are working at 50% of the scale. So, basically, if you have a doctor operating in a private clinic, this doctor is not operating, of course, in the public sector, there is only one doctor operating in the private clinic. He cannot obviously work at the same time in the public sector. So, if you ship more cases to the private clinics, of course, you will see more doctors working in private clinics. That's… do the math, I mean, it's simple as that.

Mme Henriquez (Gloria) : As it is, this plan, do you think this is set to fail?

M. Marissal : Well, what is this saying that goes : If you do always the same thing, you will get the same results? And obviously Christian Dubé has been inspired by Gaétan Barrette, and again they are going to make us believe… they will try to make us believe that the private is the solution, it's less expensive, it's faster. And it's not the case, it is more expensive.

M. Brennan (Andrew) : I'm sorry to interrupt, but that's a clinical definition of insanity.

M. Marissal : You're right. Merci.

(Fin à 11 heures)

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