(Huit heures quarante-huit minutes)
M. Nadeau-Dubois : Merci.
Bonjour. Content de vous retrouver ce matin. Lundi dernier, il y a bien des
gens au Québec qui ont eu toute une mauvaise nouvelle. On apprenait que l'épicerie
va coûter 1 000 $ de
plus encore en 2023. Moi, je me suis mis dans les souliers des familles qui ont
déjà de la misère à faire l'épicerie en ce moment au Québec, puis il y en a,
elles sont nombreuses, et ce 1 000 $-là,
bien, ces familles-là ne l'ont pas. Elles ne l'ont pas aujourd'hui puis elles
ne l'auront pas en 2023, parce que le chèque que vient de leur envoyer la CAQ,
dans la très grande majorité des cas, bien, il est déjà dépensé.
François Legault, depuis le début de la
session parlementaire, refuse chacune des propositions que fait Québec
solidaire sur le coût de la vie. Il refuse de geler les tarifs du gouvernement,
il refuse de plafonner les hausses de loyer, il refuse d'augmenter le salaire
minimum, il refuse d'indexer deux fois par année les pensions du gouvernement.
Bref, on croirait que, dans la tête de François Legault, la crise de l'inflation,
c'est terminé. Il a envoyé deux chèques, la job est faite, c'est fini. Je suis
désolé, mais la réalité est toute autre. 1 000 $
de plus pour l'épicerie l'an prochain. Ça, c'est une prévision, ça pourrait être
payant. Autrement dit, François Legault a lancé sa dernière bouée de sauvetage,
mais le bateau, lui, va continuer à prendre l'eau. Le bateau va continuer à
prendre l'eau, puis, en ce moment, il n'y a pas de capitaine.
Il y a une mise à jour économique demain.
À Québec solidaire, ce qu'on veut voir, c'est des nouvelles annonces, des
nouvelles mesures pour aider les Québécois, les Québécoises à faire face à
cette crise du coût de la vie qui n'est pas terminée, qui n'est pas terminée,
loin de là.
Et pour vous donner des détails sur ces
attentes-là au sujet de la mise à jour économique, je cède la parole à mon
collègue Haroun, qui est notre nouveau responsable en matière d'économie et de
finances à Québec solidaire.
M. Bouazzi : Merci, Gabriel.
Bonjour, tout le monde. Content d'être ici ce matin. Donc, comme le disait
Gabriel, demain, le gouvernement va faire sa première mise à jour économique
depuis l'élection. Nos attentes sont grandes à Québec solidaire parce qu'on
sait à quel point les besoins sont grands pour les gens qui n'arrivent plus à
payer l'Hydro, le loyer, l'hypothèque ou l'épicerie. Depuis l'élection, la CAQ
n'a pas été à la hauteur pour freiner la crise du coût de la vie. Ils n'ont
rien fait de structurant. Le gouvernement semble se satisfaire d'un dernier
chèque, mais, pour des millions de Québécoises et de Québécois qui n'arrivent
plus à garder la tête hors de l'eau, le chèque est déjà dépensé. Le
gouvernement de la CAQ doit mieux faire.
Nous, on a fait notre travail depuis l'élection.
On a mis des solutions structurantes sur la table. On a proposé le gel des
tarifs gouvernementaux plutôt que de les augmenter, comme le gouvernement de la
CAQ le propose. On a demandé au ministre des Finances d'indexer les prestations
gouvernementales deux fois par année au lieu d'une seule fois. On a proposé de
hausser le salaire minimum à 18 $ de l'heure pour améliorer la qualité de
vie des gens au plus bas de l'échelle. On a...
Dans le projet de loi sur les tarifs, le
gouvernement a pensé aux automobilistes, mais pas aux gens qui utilisent le
transport en commun. Pire encore, si le gouvernement ne bouge pas, l'offre de
transport en commun va diminuer. Mon collègue Etienne Grandmont a d'ailleurs
demandé un financement d'urgence pour la STM parce qu'en pleine crise
climatique et en pleine crise du coût de la vie, ça n'a pas de bon sens de
demander aux sociétés de transport de réduire leurs services pourtant
essentiels.
Geler les tarifs, indexer les prestations
gouvernementales deux fois par an, hausser le salaire minimum, financement d'urgence
pour le transport en commun, c'est ça qu'on veut voir dans la mise à jour
économique, des mesures pour aider durablement les gens qui en ont vraiment
besoin à faire face à la hausse du coût de la vie, des mesures qui visent à la
bonne place. Comptez sur moi, Québec solidaire va être là pour s'assurer que le
gouvernement de la CAQ prenne ses responsabilités.
M. Denis (Maxime) : Le
gouvernement... Est-ce que le gouvernement peut se serrer davantage la ceinture?
C'est ce que demande Éric Duhaime ce matin dans une lettre. Est-ce que... Par
exemple, au niveau des taxes, comme en Ontario, on a enlevé la taxe sur l'essence.
Est-ce que le gouvernement peut aider davantage facilement et rapidement les
Québécois?
M. Nadeau-Dubois : C'est vrai
qu'il y a du gaspillage au Québec, c'est vrai qu'il y a du gaspillage. Donner
des primes de 400 000 $,
500 000 $ à des
cadres de la fonction publique au Québec ou des sociétés d'État, ça, c'est du
gaspillage. Envoyer des millions de dollars à chaque année à des compagnies
pharmaceutiques, des multinationales pharmaceutiques, alors qu'on pourrait
produire des médicaments ici, au Québec, ça, c'est du gaspillage. C'est vrai qu'il
y a du gaspillage au Québec. Bien, investir pour que nos jeunes aient des
bonnes écoles, là, investir pour que nos aînés aient des bons CHSLD, investir
pour qu'on ait un bon environnement, ça, ce n'est pas du gaspillage, ça, c'est
prendre soin du Québec. Ça fait que M. Duhaime n'a pas tort de dire qu'il
y a du gaspillage, c'est juste que, pour lui, des bonnes écoles, un bon système
de santé puis des CPE en forme, là, bien, pour lui, c'est du gaspillage. Pas
pour nous.
M. Carabin (François) : Au
sujet du serment au roi, M. Nadeau-Dubois, vous avez vu le court projet de
loi déposé hier par le gouvernement qui prévoit de modifier la Loi
constitutionnelle de 1867. Il y a certains experts qui disent que votre
méthode, la méthode que vous avez utilisée dans votre projet de loi, était
meilleure, c'est-à-dire qu'on s'exposait moins à des poursuites. Qu'est-ce que
vous pensez de ça?
M. Nadeau-Dubois : Bien, d'abord,
je pense que je ne vous surprendrai pas en disant qu'on pense que notre projet
de loi, c'est le meilleur. Ce n'est pas un projet de loi que nous, on a écrit
sur un coin de table, là, on a fait nos devoirs. On pense que notre projet de
loi, c'est le meilleur en ce moment sur la table.
Maintenant, sur le fond, les objectifs des
deux projets de loi, c'est les mêmes, c'est de mettre derrière nous cette
vieille pratique archaïque du serment au roi. Il y aura une étude détaillée, on
aura l'occasion de poser certaines questions au gouvernement, s'assurer d'adopter
le meilleur projet de loi possible. Sur le fond, je pense qu'il y a plutôt un
consensus à l'Assemblée nationale, là, il faut mettre ça derrière nous. Puis
notre objectif d'ici vendredi, c'est d'adopter le meilleur projet de loi
possible. S'il faut améliorer celui du gouvernement, bien, on le fera.
M. Carabin (François) : Il n'y
a pas un danger de poursuite avec la méthode utilisée, qui a été utilisée avec
96 aussi?
M. Nadeau-Dubois : Bien, je
pense que, dans une société de droit, tous les projets de loi peuvent être par
définition contestés devant les tribunaux. Est-ce que le nôtre l'aurait été?
Peut-être aussi. Ça fait que moi, je ne veux pas embarquer là-dedans, on ne
peut pas présumer de si des gens seraient allés devant les tribunaux, même si
ça avait été notre version du projet de loi qui aurait été retenu. Quoi qu'il
en soit, il y a un consensus, pas juste politique, mais social au Québec, là.
Le monde ne trouve pas ça normal, là, que, quand ils votent pour un député,
cette personne-là, après ça, doit aller prêter serment au roi d'Angleterre. C'est
juste une pratique dépassée, il faut la mettre derrière nous.
M. Gagnon (Marc-André) : Les
trois élus péquistes semblent intéressés à être au salon bleu pour les voeux de
Noël vendredi, mais, en même temps, Pascal Bérubé, tout à l'heure, nous laissait
entendre qu'il craint que Simon Jolin-Barrette leur joue un tour, finalement,
en faisant adopter le projet de loi à la toute dernière minute pour les
empêcher d'être en Chambre. Est-ce que vous croyez à cette hypothèse-là?
M. Nadeau-Dubois : Quelle
hypothèse, exactement?
M. Gagnon (Marc-André) : Bien,
donc, que Simon Jolin-Barrette fasse en sorte que le projet de loi soit adopté
à la toute dernière minute vendredi puis que les péquistes ne puissent pas
entrer en Chambre...
M. Nadeau-Dubois : Moi, je ne connais
pas les intentions du gouvernement là-dessus. C'est mon collègue Alexandre qui
discute avec M. Jolin-Barrette. Nous, ce qu'on a dit au gouvernement, c'est
qu'on était prêts à collaborer pour l'adopter rapidement. Pour le reste, ça se
passe entre les leaders parlementaires.
M. Gagnon (Marc-André) : ...est-ce
les péquistes ont couru, là, en décidant de ne pas prêter serment, puis...
M. Nadeau-Dubois : Bien, la
décision de la présidence était claire. On était en désaccord avec cette
décision-là. Nous, quand on l'a reçu, on s'est dit : Bon, il faut aller
faire notre travail au salon bleu en attendant d'adopter un projet de loi pour
se débarrasser, une bonne fois pour toutes, du serment. Nous, c'est la
stratégie qu'on a choisie, parce que, quand on veut changer les règles du jeu,
nous, on ne fait pas confiance aux autres, on veut le faire nous-mêmes, c'est
pour ça qu'on a déposé un projet de loi, puis c'est pour ça qu'on a été là dans
les derniers jours. Puis, si on n'avait pas été là, il n'y aurait eu personne
au salon bleu pour talonner François Legault sur les hausses de loyer, sur le
logement, sur le coût de la vie, sur l'inflation. Une chance qu'on était là
pour porter cette voix-là, les Québécois avaient besoin d'une opposition forte
qui défend leurs intérêts face à un gouvernement qui, de toute évidence, prend
des largesses.
M. Lecavalier (Charles) : Il
y a une nouvelle étude qui démontre que la condition physique cardiovasculaire
des enfants a chuté dramatiquement, là, depuis les années 80. Bon, je me
demandais comment vous recevez ça et qu'est-ce que l'État québécois peut faire
pour, disons, changer la situation.
M. Nadeau-Dubois : Bien, c'est
inquiétant, c'est inquiétant de voir ça. Les maladies cardiovasculaires, déjà,
représentent un poids pour notre système de santé, ça représente des vies
brisées aussi. Donc, moi, quand j'ai lu ça ce matin, je me suis dit :
O.K., on a un problème, il faut s'y attaquer. Je ne suis pas un expert, je ne
suis pas un spécialiste, mais il faut s'occuper de nos jeunes pis de leur
santé, puis on va étudier cette question-là, c'est certain.
Mme Plante (Caroline) : Avez-vous
décidé à QS si tous les chèques qu'ont reçu les députés allaient être versés en
don?
M. Nadeau-Dubois : Oui, on a
discuté de ça en caucus hier, et puis tous les députés de Québec solidaire vont
faire don de leur chèque à des organismes dans leur circonscription. Pour
certains, ce sera des banques alimentaires, pour d'autres, des organismes en
itinérance, pour d'autres, peut-être des organismes qui viennent en aide aux
familles en situation de pauvreté. Chaque député va faire ses choix, mais,
nous, là, on pense qu'avec un salaire de député, là, tu n'as pas besoin d'un
chèque de 400 $. Puis ce 400 $-là, là, il serait bien plus utile,
bien plus utile à aider le monde qui en arrache pour vrai, puis, ces gens-là,
ce n'est pas les 125 députés de l'Assemblée nationale.
Mme Plante (Caroline) : Est-ce
que vous encouragez, donc, tous les députés qui ont reçu un chèque à faire un
don?
M. Nadeau-Dubois : On s'en est
parlé entre nous puis, nous, on pense que cet argent-là, là, il est plus utile
à aider le monde qui en arrache qu'à peut-être donner deux, trois cadeaux de
Noël de plus à nos proches ou à notre famille parce qu'on est des gens qui
faisons un bon salaire dans la vie, là. Le salaire moyen au Québec, là, c'est
55 000 $, les
députés font à peu près le double de ça, je pense qu'on n'a pas besoin d'un
chèque de M. Legault, on préfère le donner à des organismes qui aident le
monde qui en arrache, en ce moment, au Québec.
Pour ce qui est des autres partis, la
balle est dans leur camp, à eux de voir si eux sont à l'aise de recevoir ce chèque-là,
puis je pense en particulier aux députés du gouvernement. Est-ce que les
députés caquistes trouvent qu'ils ont besoin d'aide? Posez-leur la question.
M. Bossé (Olivier) : Vous en
avez combien sur 11 qui ont...
M. Nadeau-Dubois : Aïe, je ne
sais même pas si on a fait un sondage, je sais que, moi, personnellement, je ne
l'ai pas reçu. Ma collègue Ruba l'a reçu, ma collègue Manon aussi je pense. On
n'a pas fait de recension complète, mais tout le monde qui l'a reçu va le
donner.
M. Gagnon (Marc-André) : Sur
un autre sujet, est-ce que la ministre l'Éducation a raison de demander aux
universités d'accorder un sursis aux futurs profs qui échouent à leurs tests de
français, là, pour éviter de retarder leur formation?
M. Nadeau-Dubois : Ce que j'ai
compris de la décision du ministère, c'est que les gens vont devoir, de toute
façon, le repasser ce test-là. Dans un contexte où il manque énormément de gens
dans nos écoles, dans un contexte où il y a beaucoup de gens qui enseignent, en
ce moment, sans aucune qualification, là, je pense que c'est un moindre mal de
permettre un sursis comme ça, mais il faut que ce soit temporaire, là. L'objectif,
c'est de régler la pénurie d'enseignants et d'enseignantes, et là la balle est
dans le camp de Bernard Drainville, il est ministre de l'Éducation, ça fait
quatre ans que son gouvernement est aux commandes, il va être imputable, il est
déjà imputable de la situation dans notre système d'éducation.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais,
dans les universités, là, il semble y avoir quand même de la résistance face à
cette demande-là, là. Je voyais que le cabinet du ministre déplore, là, le
manque d'ouverture et de flexibilité des doyens, là.
M. Nadeau-Dubois : Bien, je
pense qu'il faut rappeler, là, dans nos écoles, en ce moment, il y a déjà une
bonne proportion des enseignants, des enseignantes qui sont non qualifiés parce
qu'il manque tellement de monde. Donc, à un moment donné, entre deux maux, il
faut choisir le moindre, et permettre des aménagements temporaires sur cette
question-là, je pense qu'en vertu du gros bon sens, là, c'est quelque chose qui
est envisageable, mais il faut que ce soit temporaire. Et la responsabilité de
Bernard Drainville, c'est de trouver des solutions permanentes à ce
problème-là, ça fait quatre ans que la CAQ échoue à régler la pénurie
d'enseignants au Québec.
Mme Senay
(Cathy) :
On
the economic update, we see that the economy is slowing down, and do you have
the impression that Mr. Girard is too optimistic or has been too optimistic for
a long time talking about the percentage of recession and not focusing enough
on the impacts of the
is slowing down?
M. Bouazzi : Yes. So, there are two problems that we are facing right now. The first one is the inflation.
It won't disappear, it's slowing down, but there is no way it's going to come
to 2% next year, everyone agrees on that. So, it is still going to be a rise of
expenses for the families. And, in the other…
Mme Senay
(Cathy) : Prices are not going to go down?
M. Bouazzi : They're going to go up, that's for sure. Now, it probably won't be
a 6% or 7% this year, but it won't be a 2% as it's the objective of the Bank of
Canada. So, that is the first
part of the problem. The second new part of the problem is, as you're saying,
we are going to see a slow down in the economy. It will be around 0%, either a
recession or not. In Canada,
experts agree that it is going to be a recession. The reality is that we have
tools that the Government is
not using and that we are proposing solutions to the problem that the people
will live either through the inflation today or tomorrow through the slow down
of the economy. And that includes the raise of the minimum wage to 18$ an hour,
that includes a solution for the raise of the rents, that we would like to cap
the raise of the rents, it includes also policies for the public
transportation, where we see that there is a problem specially in Montréal, but not only. You know, we've seen…
Mme Senay
(Cathy) : For seniors, in July.
M. Bouazzi : Not just for seniors. Right now, the STM actually has a negative… don't have enough money to…
Mme Senay
(Cathy) : But for seniors, in July, it's going
to be free, transportation, in the STM, it's going to be free. Do you want to
see that spread around… across the province?
M. Bouazzi : So, right now, we
would like at least to have not less buses and metros for the next year. This
is what is on the table right now. The Government is
not doing anything. And knowing that what is proposed by the Government by the p.l. n° 1 is actually… there are things for
the car drivers, but there is nothing for the people that take public transits.
And we know that people that take public transits, actually, most often, are the
people that are in the bottom part of the scale of the revenues. It's very
important that… You know, we're
living a crisis, we have the COP15, it's very important that… in this
situation, the minimum would be to actually make sure that the STM, in example,
in Montréal, but everywhere else, that the service
doesn't go down. Now, obviously, as a party, we did propositions during the campaign.
We would like that the prices go down to. At this stage, we are aiming for just
a minimum, which is not even better transportation, it's at least keeping it
the way it is, which is not the plan of the Government.
Mme Greig
(Kelly) : Can Québec handle a recession in 2023,
if there is a chance that Québec could go into a recession?
M. Bouazzi : So, for us, Québec
is people, right? The economy is actually there to help people, and not people
to help the economy. So, Québec
as a whole doesn't mean something for us. There are people that will suffer
from this recession or this slow down, that are suffering right now from the inflation, and for them
we have solutions. We have to really pinpoint the solution where the problem is.
Right now, what we're seeing
for next year is actually, as an example, 100% of the 1% that is the richer in Québec would have the decrease of the «les
impôts»... the income taxes. That, for us, doesn't help anyone that is really
suffering from the slow down of the economy or the inflation.
Mme Greig
(Kelly) : But then, you
know, in a global picture, how... when you look at how
Québec has handled the pandemic and the economic slowdown, if we do go into a
full-scale recession, how do you think Québec can make its way through that if that happens?
M. Bouazzi : What do you mean?
Mme Greig
(Kelly) : I mean, we've already seen economic
slowdowns, and if we go into a full recession next year, which the Finance
Minister said is a possibility, how do you think...
M. Bouazzi : We've seen lots of slowdowns in the past century. Each time is
suffering. Our goal is to minimize all this suffering for the people that need
it most, it's as simple as that. We have policies that we have been proposing
to the Government, we will have new policies for the
next year, for sure. And we will make sure that the people that suffer from
this are actually going to have solutions, and not the 1% again, the 1% that is
making more money actually, going to have something that really doesn't make
any sense in an inflation situation.
Mme Senay
(Cathy) : And for the QS MNAs, what are you going to do with the checks, 400$ to 600$
checks?
M.
Nadeau-Dubois :
Well, you know, we talked among us yesterday about the fact a few of
us have received that check from M. Legault, and honestly, we don't think we
need it. And we think that a lot of people need it more than the MNAs of the National Assembly. I mean, everyone's not
equal in front on the inflation. A lot of people are suffering, and the 125
MNAs of the National Assembly
are not among the people suffering the most. We have a salary that is
approximatively twice the minimum… the average salary in Québec. So, a lot of people, a lot of
organisations need that money more than us. So, all the MNAs of Québec solidaire will give that check to
organisations in their ridings, whether it is an organisation for the homeless
people, whether it is a food bank or an organisation that helps families that
have problems making ends meet. But we don't need that money, a lot of people
need it more. And I would be interested to hear the MNAs of the Coalition avenir Québec. Do they think that
they need help from their own party?
Mme Senay
(Cathy) : Thank you. Merci.
M.
Nadeau-Dubois : Merci.
(Fin à 9 h 07)