(Dix heures deux minutes)
M. St-Pierre Plamondon : Bonjour,
tout le monde. Bon, évidemment, ce matin, je vais commencer en soulignant notre
devoir de mémoire pour les 14 femmes qui ont perdu la vie, tragiquement,
dans les événements de la Polytechnique. J'en profite pour parler de la
violence envers les femmes en général. On en a parlé hier, mais on veut revenir
quand même sur le fait que les féminicides sont en hausse et que, clairement,
donc, comme société, on n'en fait pas assez puis on n'a pas évolué autant qu'on
le voudrait au niveau de la prévention de la violence envers les femmes et au
niveau de la prévention de la violence en général, lorsqu'on pense, notamment,
à la hausse de la violence par armes à feu au cours des dernières années.
Donc, on réitère notre engagement, comme
parti politique, à travailler, notamment en matière de prévention, de
sensibilisation sur ces questions-là, pour qu'on atteigne de meilleurs
résultats et qu'on en fasse une espèce de consensus de société que la violence
envers les femmes est complètement inacceptable et que, clairement, on n'en
fait pas assez en ce moment. Et on pense que la prévention est une part
importante de ce sujet-là.
Deuxième chose, j'aimerais parler de la
situation des lanceurs d'alerte à la DPJ de Baie-Comeau. Je sais qu'il y a
beaucoup de nouvelles, ce matin, là, puis plusieurs points à traiter, mais je
veux juste souligner que c'est complètement inacceptable que deux employés
aient été suspendus sans solde parce qu'ils sont des lanceurs d'alerte auprès
de... je pense que c'était Le Devoir. Donc, on a consulté leurs
courriels à leur insu. On a mis du temps en gestion pour punir les gens qui
éclairent le public sur comment les fonds publics sont utilisés. Et donc on
empêche également le travail des journalistes en créant une espèce d'environnement
de répression des gens qui sonnent l'alarme.
Les sonneurs d'alerte sont essentiels dans
une démocratie, tout particulièrement pour ce qui est de la gestion des
organismes publics. Je vous rappelle qu'à la dernière session, à la dernière
législature, le Parti québécois a déposé une loi, un projet de loi pour mettre
fin à ce genre de situation et protéger les lanceurs d'alerte. Et donc on
réitère, ce matin, qu'il serait temps que la CAQ condamne et agisse, lorsque de
tels comportements ont lieu, et qu'on cesse de vouloir punir ceux qui informent
le public, qu'on cesse de gérer notre gouvernement en fonction de l'image et
des communications, mais qu'on gère plutôt notre gouvernement en fonction des
résultats puis de la correction des problèmes, lorsqu'il y en a, de manière
transparente. Ce n'est pas ça qu'on voit, en ce moment, et je pense que ça
prend une réaction prompte et publique, de la part du gouvernement de la CAQ, quant
à cette punition vis-à-vis les lanceurs d'alerte. Je sais que Joël aussi avait
un point.
M. Arseneau : Oui. Bien, je
voulais mentionner que tous les yeux sont tournés vers Montréal, à partir
d'aujourd'hui, avec l'ouverture de la COP15 sur la biodiversité. Tous les yeux
sont tournés, également, sur nos deux paliers du gouvernement, le gouvernement
fédéral et le gouvernement du Québec également.
Alors, nous, ce qu'on souhaite,
effectivement, c'est que le Québec soit un leader, soit exemplaire. Et ça passe
non seulement, là, par la révision de la liste des espèces en péril, une
première fois depuis une dizaine d'années, mais la réactivation, également, là,
du comité qui doit conseiller le gouvernement à cet égard. Ça prend une
transparence totale puis ça prend, également… à ce que des objectifs soient
fixés, qu'ils soient ambitieux, qu'ils soient réalistes, également, et qu'ils
soient suivis dans toutes les dimensions de l'activité gouvernementale, dans
toutes ses décisions.
Malheureusement, ce qu'on voit, c'est que,
même si on met à jour une liste des espèces vulnérables ou menacées... En fait,
est-ce que les moyens seront déployés pour s'assurer qu'on puisse préserver ces
espèces? Est-ce qu'il y aura un suivi? Est-ce qu'on va réviser la Loi sur les
espèces en péril? Le gouvernement a donné des signaux à l'effet qu'il ne
voulait pas rouvrir la loi. Alors, il faut être cohérent, il faut donc que les
gestes suivent les paroles. Donc, c'est un événement international où on ne
peut pas se contenter de vœux pieux. Il faut donner l'exemple. Il faut passer à
l'action, non seulement faire des communications. Alors, on veut travailler de
concert avec le gouvernement, mais on veut surtout que les objectifs soient
clairs et que des actions soient posées et qu'elles soient annoncées.
On nous dit qu'une annonce sera faite par
le gouvernement, par le premier ministre aujourd'hui. Alors, on souhaite
qu'au-delà des shows de boucane des décisions soient annoncées pour,
véritablement, préserver les espèces, qui va, souvent, avec la préservation des
habitats également. Et il y a des exemples qu'on pourrait nommer, dans les
dernières années, où, lorsqu'il a été temps de préserver, de faire l'équilibre
entre la préservation des espèces et des habitats ou le développement
économique, c'est toujours le développement économique qui a prévalu.
M. St-Pierre Plamondon : Si
je peux juste ajouter, en terminant, un exemple de ça, c'est Ray-Mont
Logistiques. Donc, évidemment, on peut dire : On protège des lieux, dans
le Nord, qui sont inhabités. Ça, ce n'est pas forçant, pour un gouvernement, mais
on avait un dossier, là, très, très clair où la réhabilitation, la restauration
de milieux verts pour ne pas avoir d'îlots de chaleur… puis de reprendre, de
retrouver un équilibre, on en avait un, exemple, dans l'est de Montréal.
Qu'est-ce qu'a choisi la CAQ, concrètement? Elle n'a pas déclenché de BAPE et
elle a autorisé des activités, dans plusieurs phases, pour lesquelles on sait
qu'il va y avoir une intensification des activités polluantes, sur le plan du
bruit, de l'air, mais également qui vont être la cause d'un îlot de chaleur
dans un endroit qui manque déjà, clairement, là, d'espaces verts. Donc, ce sont
ces décisions-là qui comptent et non pas les déclarations puis les
communications. On s'attend à du concret.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que vous avez espoir de pouvoir siéger d'ici vendredi?
M. St-Pierre Plamondon : Oui.
Je pense que c'est définitivement possible. On espère un, deux ou trois, là, c'est-à-dire
on l'a vu, par exemple, pour la loi encadrant les budgets puis le
fonctionnement de l'Assemblée nationale. Lorsque tous les partis sont d'accord,
on peut procéder très, très rapidement en réduisant, au minimum, chaque étape.
Dans quel cas, c'est possible de siéger aussi tôt que jeudi. Donc, c'est
vraiment à la discrétion du gouvernement. On s'attend donc à un projet de loi
qui est le plus simple possible et à la collaboration, qui est déjà confirmée
par tous les partis, là, ce qui permettrait d'agir en moins de 48 heures.
M. Laforest (Alain) : M. Arseneau,
est-ce que vous allez avoir votre chèque de 600 $?
M. Arseneau : Je pense que je
ne m'y qualifie pas, sauf erreur.
M. Laforest (Alain) : Qu'est-ce
que vous pensez de ça, que des députés reçoivent le 600 $?
M. Arseneau : Bien, nous, on l'a
toujours dit que, dans une période d'inflation, c'étaient les personnes les
plus vulnérables, les familles à faibles revenus qui devaient être ciblées dans
une aide gouvernementale, qu'au-delà d'un certain seuil, je pense que c'était
50 000 $, il fallait diminuer l'aide de façon importante, et qu'évidemment
pour des gens qui vont faire, comme un député, plus de 100 000 $, bien,
c'est carrément un gaspillage de fonds publics.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Est-ce que vous invitez ceux qui gagnent... qui toucheraient ce montant-là,
tous les élus qui toucheraient ce montant-là, à faire comme ceux qu'on a vus
hier, là… et l'offrir en don, finalement, à des organismes?
M. Arseneau : Bien, écoutez,
les gens le font, je pense, pour une raison, c'est pour ridiculiser et pour
critiquer un geste du gouvernement qui est sans bon sens, quand on considère
qu'il y a des gens qui doivent aller à la banque alimentaire pour se nourrir,
pour nourrir leur famille, qui vivent avec un salaire de misère, quand ils sont
au salaire minimum, par exemple. Alors, je pense que, symboliquement, ce
geste-là, il peut être fait, mais est-ce qu'on fait un appel à tous ceux qui
n'en ont pas besoin à le verser? Je pense que c'est le gouvernement, en fait,
là, qui, à l'heure actuelle, doit être pointé du doigt, qu'il fasse des mesures
qui soient beaucoup plus ciblées.
M. St-Pierre Plamondon : Bon,
quand on parle de bonification, on parle de familles qui ont besoin des banques
alimentaires, bien, il y a des appels à la bonification des banques
alimentaires. Ça, le gouvernement semble avoir peu d'intérêt pour ça, il semble
n'avoir aucun budget, mais on est capables de distribuer des 600 $ et des
400 $ à des gens qui n'en ont absolument pas besoin. C'est là qu'il faut
juger le gouvernement, non pas en fonction de ses communications puis de son
marketing, mais en fonction de ses politiques publiques. Et on est convaincus
que ce n'est pas une bonne politique publique que de distribuer des chèques à
tout le monde. Il faut cibler ceux qui en ont de besoin puis il faut soutenir
les organismes communautaires puis les efforts au niveau des banques
alimentaires pour que toutes les familles aient à manger. C'est ça, le but de
l'intervention du gouvernement.
M. Lacroix (Louis) : Qu'est-ce
que vous pensez de... On est le 6 décembre, journée de commémoration,
évidemment, du drame de la Polytechnique, le message de Carey Price, un, qui
prend position, là, sur le projet de loi C-21, mais qui, aussi, dit qu'il
n'était même pas au courant que la Polytechnique était survenue il y a
33 ans. Qu'est-ce que ça envoie, comme message, la prise de position de
Carey Price?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
je pense que ce n'est pas tant Carey Price, dont le travail n'est pas
d'analyser les politiques publiques puis de suivre la politique, c'est un personnage
qui a été approché...
M. Lacroix (Louis) : Mais c'est
un personnage public qui peut avoir une influence.
M. St-Pierre Plamondon : Oui,
mais il a été approché par des groupes qui ont omis certaines informations, là.
Moi, je ne digère toujours pas cette espèce de code promotionnel marqué,
«POLY», c'est honteux, là, intolérable. Est-ce qu'il a été informé lorsqu'il a
été approché par des groupes? Est-ce qu'il a été informé de tout le contexte ou
est-ce qu'on lui a donné juste les bribes d'information, certaines bribes
d'information, là, pour qu'il fasse cette sortie-là? Moi, j'e n'en ai pas tant
contre Carey Price que contre des groupes qui ne donnent pas toute l'histoire
et qui ont un comportement... Là, à nouveau, le code promotionnel «POLY», je
trouve ça honteux, intolérable.
M. Laforest (Alain) : Mais il
ne parle pas français puis il n'est pas au courant de ce qui se passe dans la
société qui lui verse 10 millions par année. Puis vous dites que vous n'en
avez pas tant contre lui, il ne reste pas au Québec depuis la semaine passée,
là.
M. Lacroix (Louis) : Ça fait 15
ans qu'il est au Québec, il n'a jamais été mis au courant, par quiconque, qu'un
des pires drames...
Des voix : ...
M. Lacroix (Louis) : Il le
sait, là, maintenant?
Des voix : …
M. Lacroix (Louis) : O.K.,
bien, qu'il ne savait pas hier, mais là, aujourd'hui, il le sait, c'est-tu
crédible, ça, là?
M. St-Pierre Plamondon : C'est
parce que le temps qu'on va passer à critiquer Carey Price, dont le travail,
dans la vie, il l'a fait admirablement, c'est d'arrêter des rondelles, on ne le
passera pas à critiquer des groupes qui ont probablement manipulé un joueur de
hockey en ne lui donnant pas toute l'information. Et moi, j'en ai contre des
groupes qui utilisent des codes promotionnels «POLY». Tu sais, pourtant, on est
très ouverts. On jasait avec des chasseurs, là, si la liste au fédéral est mal
faite, bien, on peut la revisiter, on n'en a rien contre la chasse sportive, mais
je pense que ce n'est pas Carey Price, l'enjeu ici.
M. Lacroix (Louis) : Donc, il
a été instrumentalisé, c'est ce que vous dites?
M. St-Pierre Plamondon : Bien,
je fais juste dire : Comme joueur de hockey, qu'il n'ait pas toute
l'information, la question qu'il faut se poser, c'est : Qui l'a mal
informé en préparation de cette sortie-là? Qui ne lui a pas donné toute
l'information?
Mme Plante (Caroline) : S'il
le savait, dans le fond, est-ce qu'on peut s'entendre pour dire que sa sortie
était insensible?
M. St-Pierre Plamondon : Je
pense qu'on devrait davantage s'intéresser aux groupes puis aux intérêts qui
sont défendus qu'aux joueurs de hockey, spécifiquement.
M. Laforest (Alain) : ...de Carey
Price, là?
M. St-Pierre Plamondon : J'ai
déjà entendu un autre gardien de but dire que Nelson Mandela était un excellent
joueur de hockey, il y a quelques années, un gardien des Toronto Maple Leafs,
là, dont le nom m'échappe, là, mais qui...
Journaliste : ...
M. St-Pierre Plamondon : ...puis,
pourtant, c'est une bonne personne puis c'était un bon gardien, là. C'est parce
qu'à un moment donné mettez-moi dans les filets du Canadien, là, j'ai déjà «goalé»,
mais ça ne sera pas nécessairement un match... Bien, c'est ça, à chacun son
travail. Puis je ne veux pas qu'on s'acharne sur Carey Price, je pense que…
M. Laforest (Alain) : ...s'acharner
sur l'organisation du Canadien qui a laissé passer ça?
M. St-Pierre Plamondon : Non,
moi, je pense que... Moi, ce que je veux savoir, c'est qui a approché Carey
Price, en préparation de cette sortie-là, et qui lui a donné des informations partielles
pour l'amener à faire une sortie, qui est clairement sur la base d'informations
incomplètes, et qui, oui, est insensible, clairement, là, mais je pense que ce
n'est pas Carey Price, le sujet. Moi, je pense qu'on peut laisser Carey Price
tranquille puis se demander qui a approché Carey Price en ne lui donnant pas
toute l'information, notamment sur ce que ça veut dire, au Québec. Le code «POLY»,
là, moi, je n'en reviens toujours pas, je suis outré de ça.
Mme Lajoie (Geneviève) : Mais,
sur le fond, là, je veux dire, Carey Price, il questionne le C-21. Sur le fond,
vous, vous avez des députés qui sont élus dans des régions. Je veux dire, les
chasseurs, c'est important pour...
M. St-Pierre Plamondon : C'est
ça. Donc, quelques choses sur le C-21. Premièrement, ce n'est pas au Québec
qu'on va décider. Donc, prenez-en acte, à la maison, on n'a pas le pouvoir,
c'est Ottawa qui décide. Donc, peu importe ce que je vous dirai ce matin, mon
influence est limitée. Deuxième élément, oui, on peut tout à fait revoir la
liste et évaluer s'il y a eu des erreurs au niveau de l'identification de ce que
sont les outils de chasse, mais des semi-automatiques pour tirer un chevreuil,
là, à un moment donné, il faut se donner des outils qui sont en proportion de
l'activité sportive.
Je pense qu'il n'y a personne, au Québec,
qui est contre la chasse, mais le troisième élément, c'est que le gouvernement
fédéral en beurre épais, là, sur ce projet de loi là, pour montrer qu'il en
fait beaucoup, mais c'est pour masquer l'essentiel. L'essentiel, c'est qu'il
rentre plus d'armes à nos frontières illégalement. Puis là on ne parle pas de
fusils de chasse, là, on parle de pistolets, là, on parle de fusils qui
s'assemblent par la poste. Il rentre plus d'armes, illégalement par nos
frontières, qu'on est capables d'en saisir. C'est ça, la cause de la hausse des
violences armées.
Donc, moi, je ne suis pas contre qu'on
restreigne, là, des armes prohibées, mais convenons que ce n'est pas ça,
l'enjeu, la cause de la hausse des violences armées, c'est le fait qu'il rentre,
illégalement, des armes par nos frontières, puis qu'on n'exerce pas de
contrôle, et que notre capacité, via les forces policières, à saisir ces
armes-là, bien, elle est moindre que le nombre d'armes qui rentrent. Donc, ça
ne s'améliorera pas, là.
M. Laforest (Alain) : ...aux Îles-de-la-Madeleine,
M. Arseneau, il y en a, quand même, des chasseurs, aux îles.
M. Arseneau : Oui, oui, il y
a des chasseurs, il y a des chasseurs. Je n'ai eu absolument aucune
représentation à cet effet. Je pense que la mesure n'a pas encore été largement
diffusée, là, à travers l'ensemble des régions. Il y a certains, évidemment,
responsables d'organisations qui ont réagi et qui demandent des précisions au
projet de loi, là, mais, à l'heure actuelle, là, il n'y a pas de tollé, là,
dans la population...
Mme Lajoie (Geneviève) : Êtes-vous
pour ou contre?
M. Arseneau : Bien, écoutez,
restreindre, comme Paul l'a mentionné, l'accès à des armes d'assaut, évidemment
qu'on est d'accord. On est d'accord pour que le gouvernement précise sa loi, adoptée
il y a deux ans, mais qu'il le fasse de la bonne façon. Et je pense que le
gouvernement a agi de façon maladroite en déposant son projet de loi et en
ajoutant, par la suite, un certain nombre d'articles ou de précisions, qui,
évidemment, laissent à interprétation. Et c'est là où, bien, on a l'espèce de
situation actuelle où on voit des gens, comme Carey Price qui va dénoncer la
loi avec une arme en main, qui… selon les informations qu'on a, elle serait
toujours permise. Alors, vous voyez, la confusion, à la base, elle est créée
par un processus législatif qui a été bâclé par le gouvernement fédéral.
Mme Morin-Martel (Florence) : J'aimerais
juste revenir sur la question des lanceurs d'alerte. Étant donnée, là, à la
lumière de ce qui s'est passé, là, avec le CISSS de la Côte-Nord, est-ce que
vous auriez aimé ajouter des mesures au projet de loi dont vous aviez parlé?
M. St-Pierre Plamondon : Déjà,
obtenir du gouvernement un geste concret pour légiférer la question de la
protection des lanceurs d'alerte, ce serait un point de départ. Puis ensuite,
bien, on aura le temps d'explorer comment cette loi-là peut être ajustée. Mais
ce qu'on voit, c'est une caution. Tacitement, là, ce que la CAQ fait, c'est
cautionner ces gestes-là en disant : Nous, on contrôle notre image avant
de s'intéresser au problème. Et, s'ils n'agissent pas, là, c'est ça qu'ils
disent à la population : On approuve ce genre de comportement là. Et c'est
très grave pour la démocratie, parce que c'est le rôle de la population
d'identifier lorsqu'il y a des problèmes dans la manière de dépenser nos fonds
publics puis d'accomplir les missions de l'État. Ça devrait être un droit
fondamental.
M. Bolduc (Pierre-Alexandre) : Sur
les places en garderie, êtes-vous d'accord avec la centralisation de l'octroi,
justement, de ces places-là puis les critères, là, de priorisation :
milieux défavorisés, les enfants handicapés? Je ne sais pas si vous avez vu
cette histoire-là de ma collègue à Radio-Canada.
M. Arseneau : Oui, écoutez,
je pense que l'intention gouvernementale est bonne, d'accorder des places en
service de garde aux personnes issues de milieux… aux enfants issus de milieux
défavorisés, les personnes avec un certain nombre de problèmes de santé ou une
condition particulière. La centralisation, par contre, c'est toujours, évidemment,
un problème, dans la mesure où on ne peut pas tout décider à partir de Québec
et avoir, justement, une compréhension des enjeux locaux, des enjeux, par
exemple, pour constituer un groupe dans un CPE à Sept-Îles, ou à Rouyn, ou même
à Sherbrooke. Il faut laisser la place à une certaine flexibilité de la part
des gestionnaires de CPE, et je pense que c'est là, actuellement, la réaction
négative, c'est à savoir si c'est encore de Québec qu'on va tout décider, sans
connaître le milieu, la situation particulière.
L'autre élément, c'est les critères. Quand
on parle des milieux économiques défavorisés ou socioéconomiques défavorisés,
comment est-ce qu'on mesure cela? Quelle est la grille d'évaluation et est-ce
qu'elle sera élaborée en collaboration avec les gens du terrain? Alors, d'accord
pour l'effort, pour la volonté, pour l'objectif à atteindre. Là, c'est aux
moyens qui seront déployés et la collaboration qui sera faite avec les CPE qu'on
pourra juger de l'oeuvre.
M. Bossé (Olivier) : M.
Arseneau, rapidement, sur Dufferin-Montmorency qui n'a toujours été modifié,
depuis le gros accident, qui date de plus d'un an, maintenant, qui a fait
quatre morts, est-ce que le MTQ se traîne les pieds? On sait qu'ils ont parlé d'un
radar, mais il n'y a aucune modification qui a été faite.
M. Arseneau : Je suis
désolée, je ne suis pas vraiment au fait des derniers éléments de ce
dossier-là, là, laissez-moi quelques minutes pour faire la recherche, il y en a
beaucoup dans le domaine des transports. On va vous revenir avec une réponse.
Le Modérateur
: On va
passer en anglais.
Mme Greig
(Kelly) :
On
the oath to the King, there's still a lot of questions, if it's constitutional with
regards to the Canadian Constitution. What is your latest understanding?
Because I know you've been exploring the question for quite a while. And when do
you hope to be sitting in the «salon bleu»?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Well, once again, there's a
law professor, this morning in Le Devoir, saying the most effective and
intelligent way to handle that change is through a motion or through an
internal change and not through a law. So, there it is again, but, for some
reason, the Government didn't
display, didn't give the legal opinion supporting its stance that we need a
law.
Once we go with a law,
there is, indeed, a possibility of challenge to that law, but it's not
automatic neither. How will this play out? I don't know. What I know, on the
short term, is that we can adopt that law in 24, 48 hours. We can start sitting
at the «salon bleu», and then it will depend on who thinks there's a real need
to challenge and to restore the oath to the King of England in Québec. It's going to be interesting. Like,
who's going to raise their hand and say : I really, really think we should
hold on to the oath to the King? It's going to be interesting.
Mme Greig
(Kelly) : And, Mr. Arseneau, I wanted to ask
you about daycares as well, if that's all right, about the centralization but
also resources for daycares. Because there are questions too about, well, you
know, if there's a kid with special needs, they might get into a place where
they might not have all the resources they need. So, what's your thoughts on
this centralization idea?
M. Arseneau : Yes. Once again, I totally agree with the objective to give, you
know, priority to kids from socioeconomic, you know, backgrounds that are
difficult or with special needs, but we need to allow the resources to the CPE,
to the kindergarten structure, and also give them enough flexibility to manage
their budget, their resources and give them the resources to operate. And
one thing I didn't say in French is that that's one of the objectives, to open
up, you know, places for kids with special needs, but there is another problem,
but we're not talking about, is that we have a shortage of personnel, so much
so that, in my personal riding, there are 100 plus places that are ready to
operate and no personnel, no staff to open the places. So, in the past four
years, we created 140 places in the CPE, on the islands, but more than 140
parents are still waiting for these places to open up because of a shortage of
employees.
Le Modérateur :
Une dernière en anglais.
Mme Mignacca (Franca
G.) : You mentioned, in French, that, you
know, you had some concerns about the centralization and how it would affect
certain regions. Can you clarify that? What exactly are you concerned about?
M. Arseneau : Yes. No, usually, I think the best people to decide and to make
decisions for their milieu, for their environment, for their region, is people
who live there. So, I'm worried that the Government will centralize and will want to make decisions for people in
different cities, such as Sherbrooke, or Sept-Îles, or wherever, instead of giving the managers, you know, all the responsibilities and power
to make their own decisions. So, the objectives are right, but it has to be
decentralized in the operations of this new way of operating. So, we've got to
find a middle ground to make sure that you can reach the objective without, you know, having all sorts of collateral
damage.
Mme Senay
(Cathy) : Mr. St-Pierre Plamondon, on Bill 4,
you told us, last week, that you were receiving emails from people in different
provinces, Canadian provinces, on this, making the oath to the British Crown
optional. How important, for Québec, it is to do things right with Bill 4? Because
Québec is opening the door to this change in the 1867 Constitution. How
important it is to do things well?
M. St-Pierre Plamondon : Well, we have an effect on other provinces. So, there is a scenario
where, if we get rid of that oath in Québec, other provinces will take the same
path saying : Indeed, it doesn't make sense. And there's this whole
conversation about decolonization of everything. I mean, fundamentally, if your
elected members of Parliament are forced to take an oath to the King, like,
you're in the core of what is colonization. So, it wouldn't be surprising to
see other provinces take the same path after that we've done that. I know
there's interest and that, indeed, it is followed in other provinces.
M. Spector
(Dan) : How come you're not mad at Carey
Price?
M. St-Pierre
Plamondon : Because I think the bottom line is
he made the statement based on information that was partially correct, or some
pieces of information was missing for him, when he said that, and he's a
goalie, he's a hockey player, and I don't expect him to have the full
information on every political topic in Québec.
What I expect, though, is
that, if groups are approaching Carey Price saying : You need to say
something about this, it's very important, and that they misinform him or they
hide pieces of information before he's taking a stance on that issue, that, I
think, is not correct. So, instead of discussing Carey Price, we should be
talking about those groups who use promo codes such as «POLY», this is so
unacceptable, unbearable. And it's those groups that we should be talking about
in terms of transparency and making sure that this debate, that is a normal
debate, like if there are… Like, we're not against hunting, obviously. If
there's, on the list, some firearms that should not be there, like, of course,
we're open to a discussion, but debates like that need to be conveyed in a very
responsible manner. And obviously the groups who approached Carey Price didn't
tell him the full story.
M.
Laforest (Alain) : Juste en français, là, j'aimerais ça que vous
répétiez ce que vous avez dit. Vous pensez que ça va faire tache d'huile, dans
d'autres provinces canadiennes, le projet de loi sur le serment?
M. St-Pierre Plamondon : Ah!
C'est bien possible qu'une fois que le Québec se débarrasse du serment au roi
on voie d'autres provinces canadiennes faire la même chose, pour la raison très
simple qu'il y a un consensus sur tout le concept de décolonisation ou de
mettre fin au colonialisme. L'essentiel du colonialisme, là, c'est quand tes
élus ne peuvent pas rentrer en Chambre sans prêter serment au roi d'Angleterre.
Là, c'est gros comme un ballon de plage. Et je sais qu'on a reçu beaucoup
d'interventions, de vidéos, de courriels en provenance de d'autres provinces
qui suivent ça attentivement. Donc, c'est très possible que ça fasse un effet
domino. Et ça aurait du sens, parce que je ne pense pas que les autres
provinces canadiennes trouvent que ce serment-là a du sens pour autant.
(Fin de la séance à 10
h 30
)